Grand Kain — Un nouveau souffle ?

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Grand Kain — Un nouveau souffle ?

Message par Staff » jeu. 21 mai 2020 à 00h24

Gran Kain.




I. L'Histoire est écrite par les vainqueurs.
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Au commencement, il n'était rien. Le Néant, parfait et absolu, maintenait l'Equilibre depuis des temps immémoriaux. Tant et si bien que, étant seul et maître absolu, le Néant s'endormit.
Profitant de l'ouverture qui lui était offerte, la Création et le Chaos, naquirent par leur volonté propre. Ils bercèrent le Néant de leurs chants emprunts de vie et, à chaque parole qu'ils prononcèrent, un élément naquit. Un globe de pierre et de terre, puis l'eau, le feu, le vent.

La Création fit naître des organismes à son image, dans l'espoir qu'ils participent avec eux au maintien de l'Equilibre.
Ainsi naquirent quatre Entités. Elle confia à la première le soin de l'Eau qu'elle nomma Eva. Au second fut administré le pouvoir des flammes, il s'agissait de Pa'agrio. La troisième, Maphr, devrait s'occuper des roches et des terres, tandis que la quatrième, Sayha, veillerait sur le vent.

Avec leur aide, la Création peupla son globe. Chacun insuffla à la race d'être vivant de leur choix leurs personnalités. La race des elfes fut choisie par l'Entité des Eaux car ses représentants étaient nobles et sages. Pa'agrio jeta son dévolu sur la race la plus puissante, celle des orcs, car, à son image, ils étaient vifs et impitoyables. Maphr se pencha sur celle des nains car ils étaient aussi inflexibles que les montagnes. Sayha, qui admirait le travail de ses aînés, se contenta de leur offrir l'esprit du vent mais seuls leurs élus le reçurent, devenant Arteias.
La Création décida de les mêler à ses propres créations, les Géants, afin qu'ils œuvrent ensemble, sur son globe, à maintenir l'Equilibre.
Mais le Chaos s'agaça. Alors il contempla l'œuvre de la Création. L'Equilibre n'était point rompu mais il craignit qu'un jour, il leur échappe. Alors, afin de combler la Création, il décida, lui aussi, de créer ceux qui, à son image, sauraient se faire gardiens de cet Equilibre sur le globe.
Le Chaos arrêta son choix sur une race qui paraissait n'avoir aucun atout particulier. Il fut aidé des quatre Entités qui insufflèrent à ses protégés un peu de leurs attributs. Le Chaos les appela Humains et, bien qu'ils ne soient ni plus forts, ni plus sages, que les autres races, il en fut très fier car, à son image, ils étaient astucieux et vaillants. Refusant de leur offrir la longévité, il leur donna néanmoins le pouvoir de se reproduire avec aisance.
La Création et le Chaos étaient comblés. Ils prirent les noms respectifs d'Einhasad et Gran Kain pour être ainsi être reconnus.
Les siècles passèrent sans que l'Equilibre ne soit déstabilisé. Les Géants, qui étaient plus puissants que tous les autres êtres vivants, dominaient même ceux que les quatre Entités avaient élu. Ils utilisaient les elfes pour leur magie, les orcs pour leur puissance, les nains pour leur manufacture et les Arteias pour leur vélocité. Seuls les humains échappaient à cette soumission car Gran Kain s'y était opposé. Fier de sa progéniture, il la laissa évoluer indépendamment des autres puisque l'Equilibre était maintenu sans leur aide.
Il les choya, leur offrant tout ce dont ils avaient besoin pour vivre et ceux-ci ne vénéraient que lui, qu'ils appelaient Père. Les humains construisirent en son honneur des temples, les animant de cérémonies grandioses. Ils procréèrent et prospéraient alors que les autres races, elles, dépendaient du bon vouloir des Géants, trimant sous leur joug.
Les quatre Entités commencèrent à prendre toute cette mascarade pour un défi mais leurs protégés ne pouvaient pas défendre sur le globe leurs intérêts. Alors Einhasad était leur dernier recourt. Elle finit par élaborer un plan afin que les humains se détournent de Gran Kain et qu'ils rejoignent à leur tour les Géants dans leur travail pour l'Equilibre.
Ainsi, Shilen fut crée et envoyée dans le but de séduire Gran Kain qui, ne devinant pas le jeu d'Einhasad, tomba dans les filets de la jeune déesse.

Une fois l'acte accompli, Gran Kain réalisa que, si Einhasad apprenait sa terrible erreur, elle rentrerait dans une colère folle. Alors, avant que Shilen puisse rendre compte à sa Mère, Gran Kain avoua. La Déesse des Déesses, prise d'une rage destructrice simulée, écarta Shilen du Monde. Cette dernière, ne comprenant guère ce qui lui arrivait, se cacha à l'Est. Elle avait pourtant simplement obéit aux ordres de sa Mère. Elle donna naissance à des démons et sa tristesse se transforma en rage telle que seule une envie de vengeance subsista en son coeur. Elle avait été créé pour tromper, alors seule sa perfidie pouvait encore la sauver. Elle envoya alors les pires de ses enfants, les dragons, détruire les Dieux. Gran Kain, pendant ce temps là, dû faire profil bas afin d'éviter que la colère de sa Divine Epouse fonde sur sa création qu'il affectionnait tant. Alors, il laissa à Einhasad le privilège de disposer des humains à condition qu'ils ne soient pas détruits.

Tandis que la guerre faisait rage et que le ciel se zébrait d'ombres et de lumières terrifiantes, Einhasad envoya sur terre des messagers destinés aux humains. Elle leur promit de tout faire pour les protéger de l'affreux Dieu de la Destruction, Gran Kain. Effrayés qu'ils étaient, ils la crurent et prièrent tous ensemble qu'elle parvienne à leur venir en aide, délaissant pour la plupart Gran Kain.
Puis, un jour, la divine guerre prit fin. Shilen, la Séductrice, fut rejetée dans un monde de sa création, un monde noir, cruel et vicié à son image. Einhasad devînt la Déesse adorée des humains au grand malheur de leur père qui, par dessus tout, souhaitait l'Equilibre. Alors il laissa son épouse agir mais il n'abandonna jamais la prunelle de ses yeux et c'est dans l'ombre qui continua à les soutenir et les guider.

II. Un culte.

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[Plusieurs milliers d'années avant le BG serveur]

En ces temps immémoriaux, les humains se déchirèrent autour des cultes de Gran Kain et d'Einhasad. Seuls ceux qui comprirent la cupidité de la seconde se tournèrent vers le Père Créateur. Les érudits kainistes se séparèrent en trois branches aux préceptes louant la création des Hommes et aux rites cérémoniels marquant les nouveaux adeptes.
Neuf Familles importantes, célèbres pour leur domaine de connaissance respectif, devinrent alors les neuf dynasties les plus puissantes de cette Ere Kainiste. C'est parmi les fils d'une de ces familles qu'était élu l'Imperator, tête pensante de l’organisation cultuel de l'Ancien Temps.

Vint alors le règne de Shunaiman, Empereur véhément et aux manières sanglantes, qui s'en prit violemment à ceux qui n'avaient pas choisi la voie de la Lumière. Il déclara comme religion officielle celle d'Einhasad et condamna tous ceux qui avaient fait le choix de prier le Père Créateur. Au fil des Âges, des Temples furent créées à l'effigie d'Einhasad dans le seul but d'opprimer les adorateurs de Gran Kain, et de réduire leur foi à néant.
Suite à la prohibition par l’Empereur Shunaïman du culte Kainiste sur son Empire, l'organisation de l'Ancien Temps dû faire face à de nombreux obstacles, à de nombreuses désillusions. L’Inquisition ne tarda pas à faire respecter la prohibition impériale dans le sang, le feu, les cris et les pleurs. Femmes, enfants, vieillards, tous sans exception furent les cibles de ces attaques barbares soudaines et inattendues. Le continent connu alors un véritable exode. Les kainistes les plus véloces ou astucieux échappèrent aux assauts Einhasadiens, se cachèrent et fuyèrent partout où ils le pouvaient. Mais l’Inquisition était reconnue pour un fait : la traque. Rien ni personne ne pouvait lui échapper, ne pouvait la tromper. Alors les bains de sang perduraient, les Inquisiteurs allant jusqu’à brûler en place publique des familles entières de kainistes, dénoncées par leurs voisins ou encore surprises en plein délit.
L'hécatombe fut foudroyante, et encore aujourd’hui, un tabou indicible recouvre ce qui fut peut-être le plus grand génocide de tous les temps au sein d’une même race.
Ainsi donc, rares furent ceux qui survécurent à cette période rouge-sang. L’éclatement géographique participa finalement à leur éloignement culturel et cultuel.


III. Dans l'ombre du Chêne
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[Débuts de Vae Soli, 2007]

Certains groupes se formèrent suite à cela, dans le plus parfait secret, souvent réunissant quelques kainistes d’une même bourgade. Chacun se pensait dorénavant seul et il était bien trop dangereux de chercher les siens. Alors tous apprirent à vivre pour eux-même, pour leur groupe dans le meilleur des cas, mais tous dans une adoration totale de Gran Kain. Parmi ces fidèles adorateurs naquit un groupe, les Enfants du Chaos. Prônant une liberté absolue, certains commencèrent à se dévoiler plus ou moins directement. La peur fit place à la haine dans leurs cœurs et leur courroux était à craindre, dorénavant.
Mais, quelque part, non loin de Rune, un foyer kainiste prônant quant à lui un retour à la tradition continuait d’exister. Bien entendu, personne n’en entendait parler. Ils réussirent d’ailleurs à survivre grâce à ce qu’ils nomment Le Grand Secret, une sorte de concept que chacun respectait et conservait au même titre que sa propre vie.

La société des Enfants du Chaos n’avait pas de modèle spécifique. Il s’agissait généralement de petits groupes d’individus gardant contact plus ou moins visiblement entre eux. Ils pouvaient autant vivre cachés et complètement intégrés dans la société humaine einhasadienne qu’à visage plus découvert en rejoignant certains groupuscules généralement chaotiques ou ténébreux.
Ainsi étaient autant présent de simples gens à la ferveur farouche, que de valeureux guerriers ou prêtres glorifiant Son nom sur nombre de champs de bataille.
Il n'y avait pas de hiérarchie particulière. Seuls certains guides spirituels faisaient parfois surface, regroupant autour d’eux quelques fidèles grâce au charisme offert par le Saint Père. Mais là encore, chacun était libre de le suivre ou de tracer sa route en solitaire. Il n’était ainsi pas rare de croiser quelques kainistes au détour d’un duel, d’une bataille, ne revendiquant ni maître ni appartenance.


Parallèlement, les foyers kainsites autour de Rune se revendiquaient Héritiers de l'Ancien Temps, prônant le retour des neuf dynasties au sein de leur société. Ils gardaient les mêmes préceptes que l'ancien temps, mais l'organisation s'est vue changée suite au génocide mené par l'Inquisition, afin de préserver leur secret.
Les Neuf Dynasties ont, étrangement, plus ou moins bien survécu à l’Inquisition. Certes, il fallut tout reconstruire, jusqu’aux lignées aux trous béants, mais le fort taux de naissance au sein de la Société Kainiste avait permis de trouver un descendant légitime à chacune de ces familles. Le génocide, même terrible, n'aura pas anéanti totalement les neuf plus célèbres familles de l'Ancien Temps.
Ainsi donc, cette Société Kainiste avait conservé sa tradition d’élire un Imperator parmi ces Neuf Dynasties. Sa fonction s’en était trouvée bouleversée puisqu’auparavant il était chef des armées et du Conseil. L’armée n’existant plus du tout et le Conseil ne se réunissant que rarement, il jouait surtout un rôle consultatif, d’apparence. Chaque Kainiste lui vouait encore une fidélité sans faille et un dévouement sans limite.


IV. Quand les Terres furent nôtres.
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[Fin de Vae Soli 1]

Alors qu'ils avaient vécu dans l'ombre durant des décennies, les Enfants du Chaos se regroupèrent en petits foyers, puis en groupuscules. Et enfin en une unité soudée. Ainsi fini par naître le Trinitium. Cette faction légendaire chez les fidèles du Seigneur Créateur, s'était basée à Shuttgart, avant d'étendre son hégémonie sur Rune.
La soif conquérante du Groupe n'avait alors d'égal que son envie de vérité : Montrer aux stupides que le seul véritable culte devrait revenir à Gran Kain. Tandis que leurs forces grandissaient et que le Sud du pays était occupé à combattre une menace invisible, le Trinitium, dans son infinie bonté, offrit la possibilité aux camps adverses de capituler.
Exemplaire du Traité que le Royaume de l'ouest a signé.
Spoiler:
Traité de capitulation de Gludio.
Le Trinitium accepte la reddition du Royaume de l’Ouest selon les conditions suivantes.

Article I

La totalité des articles sont soumis à l'application des Lois et Règles en vigueur au sein de la totalité des territoires concernés et ce pour la totalité des membres de les dits territoires.

Article II :

Les hostilités entre le Trinitium et ses territoires et la Tour d'Azur et ses territoires cessent dès à présent et ce jusqu'à ce que l'un des parti ne rende ce traité caduque.

Article III :

La Tour d'Azur, dont le territoire se compose de ceux de Gludio et de Gludin, reconnait la valeur des cultes de Shilen et de Gran Kain et permet leur pratique au sein de celui ci.

Par ailleurs, une chapelle consacrée au culte de Gran Kain sera mise à disposition de la Gardienne du temple de Schuttgart, Kaelynn Melyad, au sein du Royaume de l'Ouest.

Article IV :

La Magie Noire et son utilisation sont dès à présent tolérées au sein du territoire de la Tour d'Azur.

Article V :

Le Royaume de l'Ouest s'engage à fournir une aide militaire aux forces de Schuttgart en vue d'un renfort
contre un éventuel ennemi commun ou bien une menace d'envergure continentale.

Article VI :

Les autorités du Royaume de l'Ouest sous le règne de la Tour d'Azur s'engagent fournir une aide logistique et matérielle marchande au détriment d'autres commerces si le Royaume de Schuttgart sous le règne du Trinitium en fait la demande.


Article VII :

Un libre passage des biens et personnes des territoires du Royaume de Schuttgart sous le règne du Trinitium et du Royaume de l'Ouest sous le règne de la Tour d'Azur est accordé aux habitants des royaumes concernés. Les autorités de Schuttgart se réserve un droit de regard sur les passages au sein de leur territoire.


Article VIII :

Les habitants du Royaume de l'Ouest souhaitant se rendre à Hindelminth pourront obtenir un droit de passage permanent en direction de lesdit territoire à condition de se présenter au préalable à l'administration Schuttgartoise. La souveraine Eileen Maelth'ra se réserve le droit d'interdire ou de révoquer sans préavis ni justification nécessaire la validité de chacun de ces droit de passage.

Article IX :

Si un membre de l'un des deux Clans signataires commet une infraction législative sur le territoire du second clan signataire, il sera aussitôt appréhendé et renvoyé auprès de son propre dirigeant de clan qui sera lui même en charge de son jugement. Exception faite en cas d'atteinte volontaire à l'intégralité d'un individu en guise d'infraction aux lois en vigueur.

Article X :

La cité de Dion, le village de Floran ainsi que les terres qui y sont affiliés sont cédées au Trinitium et font désormais partie intègre du patrimoine du Royaume de Schuttgart sous le règne de la Souveraine Eileen Maelth'ra.
La souveraine Eileen Maelth'ra décidera d'elle même des lois en application au sein de ce territoire, celui ci étant le sien.

Article XI :

Les membres du Royaume de l'ouest sont autorisés à venir finir leur travail sur les terres de Floran annexés dès ce jour au Royaume de Schuttgart.

Article XII :

Le Royaume de l'Ouest sous la souveraineté de la Tour d'Azur s'engage à réouvrir le commerce sur les denrées primaires alimentaires avec le Royaume de Schuttgart sous la souveraineté du Trinitium.

Article XIII :

Le Royaume de l'Ouest sous la Souveraineté de la Tour d'Azur s'engage à ne pas réagir face aux actions du Royaume Schuttgartois sous la Souveraineté du Trinitium hors de leur territoire et inversement, à la seule condition que lesdites actions n'affectent aucunement l'autre Royaume de quelque manière que ce soit.

Article XIV :

La loi suivant devra être mise en application sur les terres du Royaume de l'ouest:
«En cas de conflit entre deux individus des deux clans signataires, le conflit devra se régler en duel.»

Ce traité signe l'arrêt de la guerre contre l'éclipse Nordique.
Signataires :

La Tour d'Azur
Royaume de l'Ouest
Sous la Souveraineté de Thyla Fondernong

Et

Le Trinitium
Royaume de Shuttgart
Sous la Souveraineté d'Eileen Maelth'ra
C'était sans compter sur l'arrogante fierté des Sudistes. Orgueilleux, l'Éclipse Nordique finit par déferler sur le continent, torrent suprématiste et puissant, étendant sa domination après le siège de Gludio, à Aden, et aux terres délaissées.
Des chapelles et temples en l'honneur de Gran Kain furent alors érigés dans les cités, les villages, les anciennes abbayes, et tous les lieux de cultes à la gloire d'Einhasad furent détruits.
Cette époque fut leur. Fut Sienne.

Jusqu'à la fuite. L'Astrée, une énième faction de bigots, les chassa du Sud en proclamant une nouvelle fédération impérialiste. Un statu quo fut établi entre un Sud à nouveau baigné par la "lumière" d'Einhasad et un Nord libéré de son emprise.

Jusqu'à la déchirure. Le Saint Père mettait-il à nouveau ses enfants à l'épreuve ?
« Nous vîmes les sombres se jeter corps et âmes dans la recherche de leur Déesse Mère, dans l'ultime espoir de pouvoir caresser une miséricordieuse fin. Ils ne se relevèrent pas. Nous avons fui, parmi les autres. Nous avons fui, même parmi ceux qui hier étaient nos ennemis. Nous avons fui, mais pour quel futur alors ?»
Correspondance interceptée par l'Inquisition.
 
Rune, ancien fief kamael, mais surtout kainiste, avait également connu l'exode après les événements ayant fait fuir les Héros vers Althéna. Du moins, en apparence.
Alors que ses habitants étaient partis vers le sud dans l'espoir d'échapper aux failles, sa population souterraine, les paganistes, décidèrent de rester sur place. Civilisation clandestine ayant pris possession depuis plusieurs générations des dédales méconnus de Rune, elle parvint à survivre sans trop de difficulté du fait que les failles restaient toujours en surface.
Rapidement, ils reprirent possession de la ville abandonnée, vivant dorénavant entre ténèbres et lumière. Leur présence permit de préserver la cité dans le temps et de la protéger de l'invasion des créatures hostiles environnantes.

Devenus les maîtres et gardiens de Rune, les habitants décidèrent alors, enfin, d'officialiser leur culte de Gran Kain. Ils devinrent à nouveau Maîtres de la capitale du Nord.

Jusqu'à la conquête destructrice d'Aden. Encore Aden.

V. Échappées funèbres
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[Recommencement Vae Soli 2]

De ce ciel bizarre et livide,
Tourmenté comme ton destin,
Quels pensers dans ton âme vide
Descendent ? Réponds, libertin.

- Insatiablement avide
De l'obscur et de l'incertain,
Je ne geindrai pas comme Ovide
Chassé du paradis latin.

Cieux déchirés comme des grèves,
En vous se mire mon orgueil,
Vos vastes nuages en deuil

Sont les corbillards de mes rêves,
Et vos lueurs sont le reflet
De l'Enfer où mon coeur se plaît.

Horreur Sympathique, Charles Baudelaire
Alors que les peuples avaient progressivement repris les terres du Sud grâce aux nombreux comptoirs maritimes, peu étaient les adorateurs du Père créateur à manifester librement leur foi. Les grands groupes s'étaient répartis en foyers. Puis ils se réduisirent en familles, et enfin, après la déclaration des nouveaux empereurs du jeune monde revendiquant à nouveau comme culte unique celui d'Einhasad, même les familles se séparèrent, afin d'éviter tout soupçon.
Même si les périodes amnistiées offraient aux priants un répit de façade, n'est-ce pas en temps de paix que l'ensemble cherchent des ennemis communs?

C'est aujourd'hui un culte désorganisé, et on ne peut compter les fidèles de Gran Kain. Chacun semble vivre son culte en silence et dans le secret. C'est la seule tradition qui semble avoir perduré des siècles passés. Le Grand Secret.

Cependant, dans ces conflits contemporains qui ont opposés les frères Varen et Aulus, l'Empereur Aulus s'est autarcisé au Nord du continent, préférant l'ordre et la justice d'un empire correctement mené à la loi permissive et subversive de son frère Varen. Cet isolement protégea l'empire du nord des attaques des monstres qui finirent par dévaster les terres d'Aden, d'Oren, d'Heine et enfin de Giran.
C'est aujourd'hui son fils Valens qui a pris les rênes de l'empire nordiste, d'où des rumeurs semblent prendre vie.
Dans ces destructions, où était la Lumière ?

Dans ces dévastations, où était la Création ?

Dans les quatre coins d'Elmore et d'Aden souffle un vent nouveau et uni.

Tandis que les chimères meurtrissent les terres,

Où est Einhasad ?


Texte, mise en page : Mariel, Valens
Sur la base des écrits d'Odia, Ashern, Crépuscule.

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