Les Corsaires de Sirius

Modérateurs : Conseillères, Admins et GMs

Verrouillé
Avatar de l’utilisateur
Eowyn
Tyrannosaurus
Messages : 3667
Inscription : sam. 9 juin 2007 à 17h10
Personnages : Eowyn de Lothlorien
Halisstrad Siks Lorulm

Les Corsaires de Sirius

Message par Eowyn » mar. 19 juin 2007 à 17h41

Chroniques des Corsaires de Sirius



Prologue:


En un temps pas si lointain, une confrérie de Corsaires sillonnait les mers, commerçant entre Elmore, Aden et les archipels des Iles du Sud. Ils vouaient un culte à leur guide, l'étoile de Sirius. Cet astre les avaient tirés à maintes reprises de situations désespérées, soit en leur indiquant leur chemin, soit en leur insufflant la force nécessaire pour affronter l’adversité aux heures les plus sombres de leurs aventures.
Ils avaient fondé une petite communauté sur une île des archipels, et s'y étaient installés avec leurs familles. Leur Chef se nommait Belherion. Dans la tradition des Corsaires, il s’agissait d’un personnage charismatique en qui ils avaient toute confiance. La flotte des Corsaires comprenait trois navires. Belherion avait mis à leur tête, selon la pratique des flibustiers, les hommes et les femmes les plus capables à assumer cette charge.

Sous la direction de leur chef éclairé, les affaires étaient prospères. Certains commerçaient avec différentes villes, d'autres rendaient service à une nation ou une personnalité importante en échange d’un tribut en espèces sonnantes et trébuchantes; mais la règle était toujours la même, seules les causes justes avaient droit d’audience auprès des Corsaires. Toute trahison et fourberie étaient à bannir.

Cet état de fait fut bouleversé lorsqu’ils décidèrent d’accepter une tâche à la hauteur de leurs ambitions. Lorsqu'un jour, un vieux mage leur confia une tache paraissant capitale à ses yeux, avec la promesse de leur enseigner les arcanes puissants de sa magie, leur destin fut scellé. Il insista lourdement sur l’enjeu de cette quête, qui dépassait grandement la récompense promise.

Il s'agissait de retrouver l'Orbe Sacré, appartenant à Balder, un être de lumière supérieur avant que l'Etre Malfaisant qui la convoitait depuis des temps immémoriaux ne se l’approprie enfin. De cet artefact, il n’est nul besoin d’en dire plus car il s’inscrit désormais en lettres de feu dans le livre du destin des Corsaires, comme il avait pu le faire par ailleurs et en des temps plus anciens, sous diverses appellations, auprès d’autres peuples, d’autres races. Disons simplement qu’il en est de cet instrument de puissance magique comme de tous les autres, il porte en lui-même sa propre puissance de destruction et de corruption des âmes. Ceux qui l’approchent se doivent de lutter contre le désir d’utiliser cette puissance à de mauvaises fins. Les faibles succombent, les forts se fourvoient et rares sont ceux qui, au péril de leur vie, protègent ce joyaux contre toute utilisation abusive sans en payer le prix…

Les Corsaires acceptèrent pourtant cette mission, le cœur léger et l’esprit en fête. Ils s'apprêtèrent à repartir avec deux de leurs magnifiques navires, puissamment armés en prévision d’un long et périlleux voyage. De distance il n’en fut que peu question. Ils naviguaient depuis deux jours seulement lorsque en plein océan, des créatures sorties de nul part fondirent sur eux avec une hargne sans égal. Un combat perdu d’avance s’engagea. Des hordes de créatures indescriptibles arrivaient encore et encore, remplaçant celles tombées sous les coups des derniers carrés de résistance. Malgré tous leurs efforts les Vaisseaux furent investi tour à tour. Bientôt l'un des vaisseaux, sombra corps et biens. Les Corsaires survivants durent battre en retraite vers le pont arrière du second navire. Voyant sa fin inéluctable, un mage invoqua un message magique qui informa le reste des Corsaires du destin tragique qu’ils avaient connu et les conjurant de se tenir prêt à affronter de grands périls car il était évident que cet assaut n’était pas le fait du hasard…


Hormis cela, nul ne reçu de nouvelles de ce second navire et chaque Corsaire, encore vivant, garde l’espoir de revoir un jour ses fiers compagnons d’armes. Dans chaque port, dans chaque ville ils scrutent les visages, interrogent les taverniers, sollicitent les mages pour retrouver trace de leurs infortunés compagnons.

Néanmoins le dernier message du mage sur le navire en déroute permit au reste des Corsaires d’échapper à l’extermination totale. De retour sur leur île après la réception de l’avertissement, ils ne virent que ruines fumantes et destruction. Leur village complétement anéanti, leurs familles exterminées, leurs biens brûlés, leur port et leur bateaux détruits, ils ne durent qu’à la science de la navigation de leur Chef Belherion d’échapper au courroux des créatures qui se repaissaient encore parmi les débris des restes calcinés de leurs proches. Dans les rangs des rescapés une certitude naquit : une malédiction sévissait à leur encontre depuis qu’ils avaient accepté la quête du vieux mage. L’Orbe mystérieux avait fait de nouvelles victimes et ils sentaient confusément que le tribut le plus lourd restait encore à payer





Organisation du Clan :

Alignement : chaotique neutre
Lieu souhaité : Le navire ancré à Rune Harbor (quoi de mieux pour un Corsaire). Toutefois nous nous réservons de réclamer tel ou tel château détenu par des créatures fourbes vouées au mal si tant est que nous soyons témoins d’exactions qui nous contraindraient à agir pour rétablir la justice et la liberté.

Hiérarchie :


Chef du Clan : Belherion
Second : Morathi
Régente : Eowyn

- Le Chef de Clan prend les décision après concertation avec les membres et tranche avec son Second et le régente sur des points que les votes n'arrivent pas à départager
-Toute entrée ou rejet du clan sera décidé par le Chef de Clan ou la régente après une concertation organisée IG ou sur le forum (vote à la majorité des membres selon un principe cher à notre Fraternité : la démocratie )


Sections : - Les Combattants, comprenant l’ensemble des corsaires de classe guerrier
- Les Arcanes, comprenant l’ensemble des corsaires de classe mage offensif
- Les Ecclésiastes, comprenant les corsaires de classe de guérison et de soutien
- Les Forgerons, comprenant les corsaires artisans
- Les Chercheurs, comprenant les corsaires inventeurs d’objets rares


Charte du clan :

Le principe de liberté cher aux Corsaires souffre quelques exceptions :
- Respecter les règles du serveur qui nous le rappelons est entièrement RP
- Insultes et grossièretés sont interdites, des sanctions seront appliquées si vous passez outre !
- Garder sa loyauté envers le clan, et obéir au Chef, à son second ainsi qu'à la régente, qui eux ne doivent pas abuser de leur autorité
- Défendre ses membres contre les attaques injustifiées.
- Le meurtre d’un autre joueur (PK) est proscrit sauf justification RP qui sera soumise à l’appréciation des membres du clan par le Chef de Clan ou son second ou la régente
- Toute communication en jeu se fera dans un vocabulaire et une forme adaptée, en évitant le langage SMS, et le RP devra être respecté dans les canaux qui lui sont consacrés
- Participer à la vie du serveur : nous proposerons à terme des évents RP mais chacun des membres est invité d’ores et déjà à participer activement à la vie RP du serveur.
- Participer à la vie du forum
- Aider les membres dans la mesure du possible (en leur prêtant/donnant de l’argent ou de l’équipement ou en leur expliquant certaines techniques, ainsi qu’un apprentissage du jeu et du RP)
- Les ingrédients, recettes, anciens adenas et autres objets ne doivent pas être gardés ou vendus égoïstement, mais doivent profiter aux membres du clan: avant d’en disposer, demandez si votre matériel peut servir à quelqu'un d'autre.
- Garder sa bonne humeur, et veiller à la bonne ambiance au sein du Clan
- Fraternité, Honneur et Puissance sont les trois composantes de la devise du Clan, mais elles ne sont pas les seules valeurs défendues, l’entraide entre les membres du clan n’est pas exclusive du devoir d’aide envers les autres joueurs.


Recrutement :

- Le recrutement se fait par rencontre IG ou sur le forum (suivi d’une rencontre IG). Sur le forum, postez dans la section poste de recrutement
- Une épreuve RP sera demandée aux postulants
- Pas de restriction de race
- Alignements neutre ou bon, pas d'alignement chaotique, démoniaque ou plus généralement mauvais, ces derniers ne sont pas acceptés sauf s’ils s’agit de transfuges qui ont abdiqué leurs penchants pour le côté obscur et ont décidé de suivre la voie de la rédemption en luttant de manière acharnée contre le mal sous toute ses formes…


But du clan :

La réalité d’un Clan est complexe et ne peut se résumer à ses buts. Toutefois dans cet exercice périlleux on peut lister des buts internes au clan (retrouver ses compagnons perdus) internes- externes, comme la quête de l’Orbe funeste qui sera reconnue sous un autre vocable lors de la formation d’une future alliance si tant est que certains clans de notre connaissance soient validés (ainsi que le notre), puis la détention de cet artefact qui soulèvera d’autres problèmes influant sur la vie de tous les peuples libres d’Aden.

Ces trois « buts » intrinsèques permettront d’interagir avec les autres joueurs IG de manière RP que ce soit dans la quête de nos membres perdus ou dans celle plus désespérée qui nous mènera à détenir un objet de puissance trop lourd à porter pour de simples mortels.

Nous sommes un clan tourné vers un idéal de justice, de liberté. Notre alignement est neutre bon, ce qui nous conduit à ne pas nous mêler des conflits pour peu qu’ils n’égratignent pas nos valeurs. Toutefois nous nous réservons le droit d’intervenir de manière RP devant tout acte mettant en avant le chaos primordial, la souffrance infligée aux autres qu’elle soit physique ou morale. Loin d’être des justiciers, nous ne pouvons pourtant pas rester indifférents aux souffrances de l’ensemble des peuples d’Aden. Un appel à l’aide ne peut être ignoré. Un coup de poignard dans le dos ne pourra être que vengé. Une bonne pinte de bière naine sera grandement appréciée.

_________________
Dernière modification par Eowyn le jeu. 31 juillet 2008 à 15h34, modifié 5 fois.
Que la vie est triste ,mon Amour ...

Avatar de l’utilisateur
Eowyn
Tyrannosaurus
Messages : 3667
Inscription : sam. 9 juin 2007 à 17h10
Personnages : Eowyn de Lothlorien
Halisstrad Siks Lorulm

Message par Eowyn » mar. 19 juin 2007 à 22h35

Chroniques des Corsaires de Sirius (Suite)

Chapitre I : Nouvelle aube


A l’aube du 6ème jour après le désastre qui s’était abattu sur leur flotte et sur leurs foyers, les rescapés des Corsaires de Sirius aperçurent enfin la côte hospitalière d’Aden. Lorsqu’ils touchèrent terre, ils étaient las. Le sort semblait s’acharner sur eux. Une déité maudite en avait après les Corsaires de Sirius semblait-t-il. Tous avaient le cœur lourd.
Pour ces guerriers de la mer, le plus terrible, en dehors de la perte de nombreux compagnons, était que leur navire prenait l’eau de toute part. Ne pouvant plus naviguer, ils étaient donc condamnés à arpenter ces nouvelles terres pour un temps.
Fort de la confiance qu’avaient mis en lui ses compagnons Belherion s’organisa rapidement. Il se jura de ne pas faillir à l’honneur qui lui avait été fait lorsque la Confrérie l’avait désigné comme le plus apte à remplir ces fonctions. Le destin des Corsaires était plus que jamais entre ses mains, et la tache la plus urgente était de retrouver leurs compagnons perdus. Une seule chose était sûre, tous savaient au fond de leur cœur qu’ils seraient à nouveau réunis. Mais tous savaient également qu’ils connaîtraient de nombreuses épreuves avant que le destin qui s’acharnait sur le clan ne daigne enfin « baisser pavillon ».


Pour ces rudes sillonneurs des mers, la première épreuve fut inattendue. Rester plus de quelques jours sur la terre ferme était par le passé très exceptionnel. A l’idée de ne plus monter sur le pont et de sentir les embruns fouetter leur visage, ces rudes guerriers frémissaient d’effroi.
L’acclimatation allait être difficile.
Mais à cœur vaillant rien d’impossible. Il leur fallait regrouper leurs forces et recruter de nouveaux soldats. En ces terres de périls, les guerriers isolés ne survivaient pas longtemps.

Le noyau du clan constitué par quelques rescapés fut rapidement rejoint par d’autres guerriers farouches. Le hasard des rencontres, l’émulation du combat, l’aide apportée dans le besoin unit des personnages que rien ne prédestinait à se lier. De ces nœuds lâches qui sont les prémices des liens les plus fermes, Belherion sut attirer à lui des individualités fortes qui augmentèrent l’aura grandissante du clan dans le royaume d’Aden.


La première vision qu’eurent les habitants du village de Gludin du Clan des Corsaires de Sirius fut peu glorieuse. Ce groupe disparate ne se distinguait en rien des mendiants qui se multipliaient en ces temps de disette. Des détails pourtant démentaient leur apparence peu flatteuse : les armes qu’ils arboraient avec fierté et une étincelle dans le regard qui décourageait toute idée de moquerie.
Pourtant le garde de faction ce jour là à la porte Ouest, n’étant pas réputé pour sa sagacité, commit l’erreur d’apostropher ce qu’il prenait pour un groupe de « va-nu-pieds » :
« Ho là, marauds, ce village est interdit aux mendiants et aux indigents, éloignez votre fange séant de cette porte ou vous tâterez de mes chausses sur votre fondement… » Joignant le geste à la parole il s’approcha de l’individu le plus proche, celui qui semblait le moins sale de tous, dans le but manifeste de mettre sa menace à exécution.

Chemin faisant, son pas se fit moins volontaire. Non seulement le groupe ne ralentissait aucunement son allure claudicante, mais maintenant qu’il était plus proche, notre garde s’apercevait malencontreusement qu’il avait peut être fort mal évalué la situation. Les épées qu’il voyait battre aux côtés de certains membres du groupe, et les bâtons de mage tenus en main par d’autres ne correspondaient aucunement à l’idée que l’on pouvait se faire d’une bande de vagabonds.
Maudissant son empressement à faire respecter les instructions de ses supérieurs qui ne le tenaient pas, par ailleurs en très haute estime, le garde reprit son souffle et d’une voix moins assurée répéta sa menace, face à celui qui semblait mener cette troupe bigarrée.

Inutile de dire qu’après les épreuves qu’ils venaient de vivre, les rescapés des Corsaires ne tenaient aucunement à perdre leur temps en vaines paroles. Avec une sorte de lassitude teintée d’une longue expérience des combats, le groupe fit mouvement et d’un seul tenant, le pauvre garde se retrouva entouré par un cercle de lames enfin dévoilées. Il vit alors approcher de lui celui qu’il comptait bien, quelques secondes plus tôt, malmener en guise d’exemple. Nulles paroles ne furent échangées, mais lorsqu’il croisa le regard d’Alendo, un fier guerrier qu’il conviendra de présenter en son temps, le soldat compris l’étendue de sa méprise et l’incommensurable bévue qu’il venait de commettre. Voyant sa dernière heure arrivée, il s’agenouilla et demanda grâce en sanglotant. Une main se posa sur l’épaule d’Alendo. Il se retourna vers son chef qui lui indiquait par ce geste simple qu’ils avaient d’autres chats à fouetter et des blessures à panser. Dans un ordre parfait, les armes regagnèrent leur fourreau, et les mains interrompirent leurs passes magiques.
Ce fut ainsi, que les membres du Clan entrèrent en la ville de Gludin, certes d’une manière peu glorieuse mais néanmoins aussi dignement qu’il leur était possible.
Cette arrivée, aussi modeste fut-elle, parvint toutefois aux oreilles du Légat du Roi. Une troupe, aussi dépenaillée soit-elle, était une menace potentielle pour l’ordre public qu’il était chargé de faire respecter.

Il fit mander alors le chef des nouveaux arrivants mais il fut fort surpris de voir l’ensemble du groupe répondre à cette convocation. Chez les Corsaires, l’esprit de corps n’est pas un vain mot et ce qu’il pouvait advenir de leur chef les concernaient également. Aussi se présentèrent-ils tous devant le représentant du Roi et poussèrent l’affront jusqu’à ne former qu’une seule ligne, si bien que l’on ne pouvait deviner, parmi ces fiers guerriers et mages, lequel représentait l’autorité du clan !
Le Légat, perplexe et sentant toutefois que l’affaire ne serait pas si simple, demanda d’une voix chargée de la morgue qui sied aux grands de ce monde : « Dites moi messires qui parmi vous parle pour l’ensemble de la troupe. Nous devons lui notifier les règles que notre très respecté souverain a institué dans sa grande sagesse pour toutes les bandes armées qui parcourent son royaume, à lui et lui seul ! »
Belherion fit alors un pas en avant « S’il en est un qui doit parler, ce sera moi monseigneur mais qu’il n’en déplaise à votre seigneurie, si quelque chose doit être entendu, cela nous concerne tous il me semble »

Le souffle manqua quelques instants au légat devant une telle entorse au protocole. Des années de gouvernance lui permirent pourtant de se ressaisir rapidement, non sans un regard inquiet vers ses conseillers et gardes afin de s’assurer que l’entrevue ne tournerait pas en sa défaveur.
« Fort bien messire, voici ce que les lois de ce royaume exigent. Vous êtes me semble-t-il un groupe de combattants qui, si j’en crois votre allure, vient de se constituer dans un but qui Nous échappe encore mais que vous êtes sommés de révéler sous peine de sanctions. Si votre cause est noble, nous pourrons peut être condescendre à vous octroyer le droit de parcourir librement ce royaume. Si vous vous constituez présentement pour fomenter des troubles, sachez que vous ne sortirez pas de cette pièce libre, et si d’aventure…. »

Mais il s’interrompit soudainement car à ces derniers mots la ligne de guerriers qui se tenait sagement devant lui venait brusquement de faire mouvement. Les Corsaires formaient maintenant l’ultime carré des situations désespérée, au centre de la salle d’audience. Les gardes royaux, à leur tour, amorçaient tous un mouvement vers leurs armes lorsque la voix de Belherion retentit. Son calme et la maîtrise affichée de sa voix semblèrent figer la scène un instant. « Monseigneur, il n’est pas dans nos habitudes de verser le sang des autorités de ce pays, mais il convient de dissiper un malentendu. Nous ne sommes pas une troupe de mercenaires assoiffés de sang et encore moins une soldatesque dépourvue de but. Sachez que nous sommes une confrérie fort ancienne que les coups du sort ont récemment éprouvée. Ne commettez pas l’erreur de nous sous estimer comme a pu le faire votre corps de garde. Nous ne désirons rien de moins que la paix, rien de plus que la justice si tant est qu’elle existe en ce bas monde, mais par le ciel et notre guide, l’étoile de Sirius, ne nous provoquez pas ! » Ces derniers mots étaient empreints d’une telle menace à peine voilée que l’assistance frémit et des gestes d’inquiétude parcoururent la salle comme une onde se propage à la surface d’un étang troublé.

Quêtant l’approbation de ses fidèles conseillers, le légat ne rencontra que des regards effarés. Le capitaine de sa garde personnelle semblait également indécis quant à l’attitude à adopter. Puisant dans les ressources qui avaient marquées l’ascension de sa lignée à ce poste tant convoité, il se mit alors à rire, ce qui eut pour effet immédiat de détendre quelques peu l’ensemble de la salle.
« Quelle superbe et quel courage affiché, il nous semble que toute cette énergie guerrière serait mieux employée si elle était à notre service plutôt que la laisser croupir dans nos geôles ! Allons messires….Et mesdames, car je vois que vous comptez des éléments féminins parmi vous - mais je me garderais bien de dire qui d’elles ou de vous sont les plus dangereux - brisons séant cette querelle et laissez nous vous indiquer quels seront vos devoirs si vous souhaitez rester en cette contrée avec la bénédiction du Roi »
A ces mots, la ligne des Corsaires se reforma comme si rien ne s’était passé. Pourtant les regards décidés de la troupe ne laissaient aucun doute sur l’étendue de leur détermination.

Le Légat ne s’y trompa pas et continua sur le même ton affable « Bien, les choses étant clarifiées, il est de notre devoir de vous indiquer que vous ne pouvez prétendre sillonner nos terres sans sacrifier à nos lois. Vous devez d’hors et déjà inscrire le nom de votre confrérie et le nom de ses membres sur le registre tenu à cet effet par mon Chambellan. Pour le reste, je vous invite à rencontrer le Baillis de la ville qui vous donnera une tâche à accomplir, mais vous devrez l’accomplir seul Messire Belherion sans quoi votre groupe sera banni de ces terres. C’est par ce moyen que Nous nous assurons de la qualité des chefs qui créent des groupes armés tel que le votre. Ainsi par l’Edit royal que Nous vous octroyons dés ce jour Nous officialisons votre formation en Clan. Sachez que cet acte deviendra caduc si vous ne remplissez pas les conditions exigées pour la formation d’un Clan officiel. Ces conditions sont simples mais difficiles à réunir. Tout d’abord votre chef devra s’acquitter seul d’une tâche. Il ne manque pas de malandrins ou de créatures funestes à châtier aux alentours, voyez cela avec le Baillis. Ensuite, si vous êtes encore de ce monde, revenez Nous voir Messire Belherion, pour la deuxième, car vous devrez Nous prouver votre engagement inaltérable et inaliénable envers votre clan.
Une troisième épreuve concernera enfin l’ensemble de votre clan. Pour la réaliser, il vous faudra trouver d’autres guerriers – et en grand nombre - car la tâche sera extrêmement périlleuse et demandera de votre part à tous, non seulement du courage mais également un esprit de sacrifice. Nous vous avertissons dès à présent que beaucoup ne reviendront pas de cette expédition car vous devrez être confrontées aux hordes qui infestent « Dragon Valley », dans l’antichambre même de celui que l’on ne peut nommer ici ».

A ces mots un murmure d’effroi parcourut la salle et les Corsaires purent alors saisir des mots éparts franchissant difficilement l’obstacle de lèvres tremblantes « …Antharas… Reines Sanglantes…folie…survivants... »
Sur un geste sec et agacé du légat les conversations se tarirent, mais les attitudes de chacun ne laissaient aucun doute sur la nature de leur pensée; leur scepticisme quant aux probabilités de mener à bien une telle folie était presque palpable.
Pour le reste, le Légat resta évasif sur ce que devrait encore accomplir les Corsaires pour se faire une place officielle en ce royaume et l’on sentait bien dans cette réticence qu’il doutait au plus haut point de revoir un jour ces guerriers orgueilleux qui, l’espace d’un instant, avaient ainsi animés l’atmosphère pourtant si austère de son palais…

C’est ainsi que les Corsaires prirent congé du Légat et s’enquirent immédiatement du Baillis. Ils avaient enfin un but qui allait leur permettre d’oublier pour un temps leur chagrin récent.

Le Baillis de Gludin n’était aucunement prévenu de la visite qu’il reçu ce jour là, et pour tout dire, il en aurait bien fait l’économie. Il vit pourtant son salon envahi par un groupe d’individus armés et décidés, qui refusa de quitter les lieux avant qu’on ne lui attribue une tâche à accomplir. Lorsque le pauvre homme put reprendre ses esprits et réaliser ce qu’on lui demandait, certains membres du groupe, impatientés menaçaient déjà de s’en prendre au mobilier de la pièce s’ils n’obtenaient pas sur l’heure satisfaction. Ce n’est que lorsqu’il aperçut la main de la jeune Elfe Noire Zaesh, la plus espiègle de la troupe, prête à ouvrir le loquet de la fenêtre dans l’intention manifeste de vérifier la théorie de la gravité avec une partie de son vaisselier que notre homme retrouva ses esprits. Puisque ces fous réclamaient une tâche à accomplir, à dieu ne plaise, ils allaient être servis. Il se trouvait, de manière fort opportune, qu’il venait de recevoir un message inquiétant des fermiers du nord se plaignant de la présence d’une troupe d’orcs Barraks qui pillaient et brûlaient en toute impunité leurs possessions. Ces pillards semblaient insaisissables et s’étaient alliés depuis peu avec des gobelins de la pire espèce.
Le Baillis vit là l’occasion de se débarrasser de cette troupe tonitruante qui envahissait sa demeure tout en émettant l’espoir, bien qu’il en douta, que leur chef puisse résoudre à lui seul le problème des fermiers. En tout état de cause, des deux problèmes, l’un au moins serait résolu et cela aurait au moins le mérite d’épargner, pour un temps, son mobilier, sa vaisselle et sa quiétude de bourgeois ventripotent.
C’est donc avec une satisfaction extrême qu’il affecta cette première tâche au clan des Corsaires de Sirius, avec le secret espoir de ne plus les revoir. C’était sans compter sur la pugnacité du Clan….


Chapitre II : Le prix de la gloire


L’épreuve du courage

La première épreuve, et non la moindre, consistait donc à affronter seul des ennemis déchaînés, sans le soutien des membres du clan. Un chef digne de ce nom se devait d’être un guerrier accompli.
Une fois les pillards débusqués, Belherion fit promettre à tous de ne pas intervenir, quoi qu’il se passa et même dans le cas où il devrait recourir à l’ultime nécessité des Corsaires : recommander son âme à l’étoile qui était et demeurait leur guide, Sirius la Scintillante…
Pendant trois jours et trois nuits, Belherion fit face. Ces ennemis, ligués en meute hétéroclite d’orcs et de gobelins, lui infligèrent de multiples blessures, mais aucun ne survécut assez longtemps pour voir son sang couler.
Lorsqu’il ramena la tête du chef de la horde au village qui avait accueilli le groupe de rescapés, au grand dam du Baillis jetant des regards nerveux sur son service à thé que lorgnait Zaesh, toujours aussi mutine, tout le temps que dura l’entrevue. Belherion fut accueilli en héros et le légat du Roi dut reconnaître le clan des Corsaires de Sirius comme un groupe hautement honorable et digne de respect. Un manifeste fut publié et des hérauts annoncèrent aux quatre coins du royaume qu’un groupe de guerriers décidés s’était constitué pour bouter hors du royaume les ennemis du bien et de la justice.

Ce n’était pourtant que la première étape d’un long parcours.


L’épreuve d’abnégation

La seconde épreuve, fort curieusement ne faisait pas appel aux compétences guerrières. Si elle était moins spectaculaire que la précédente, elle n’en était pas moins annonciatrice de difficultés plus grandes encore dans l’avenir.
Elle prit l’aspect d’un serment du chef de clan fait solennellement devant le Légat du Roi. Ce dernier ne pouvait s’empêcher de penser, par ailleurs, que l’arrogance de ces Corsaires serait très certainement bientôt mouchée. En cela comme en d’autres matières, il se fourvoyait grandement.
Belherion accepta donc noblement de se dessaisir de tous ses biens en faveur du clan, hormis son équipement guerrier et jura par l’Etoile de Sirius qu’il consacrerait le reste de son existence à œuvrer pour le bien du clan. Ce serment fut officialisé selon la coutume locale par un tatouage magique, symbole d’abnégation, que porte tout chef de clan. Celui qui arbore ce stigmate et faillit à la parole donnée est immédiatement foudroyé. Cet engagement, Belherion le prit le cœur léger car aucun doute n’effleurait son esprit. Il vit approcher le métal rougeoyant du Mage affecté à cette tâche, avec la sérénité de celui qui ne doute pas. Belherion était fait de l’étoffe des héros, même s’il s’en défendait lui-même…


Le sang des frères d’armes

Une fois leur chef rétabli, les Corsaires étaient impatients de relever le défi de la troisième épreuve des clans. Les Corsaires de Sirius avaient cette tournure d’esprit particulière qui pousse les hommes à accomplir des exploits, surtout lorsque la tâche semble au dessus des forces des communs des mortels.
Ils demandèrent à nouveau audience au Légat qui leur confia une lettre d’introduction auprès de son homologue de Giran. Ce dernier accueillit avec curiosité ce Clan qui faisait tant parler de lui et qui avait la présomption de réussir là où tant d’autres avaient échoué.
Il ne fut guère loquace dans la définition de la tâche à accomplir « Ramenez Nous l’artefact magique caché au sein de la créature maudite qui souille de son existence notre royaume. Vous la trouverez aux confins de la vallée des Dragons. De son nom Nous ne vous dirons rien car il est une insulte à la royauté, mais interrogez les rares personnes qui ont croisé la route des survivants des autres expéditions – si la peur ne scelle pas leur bouche. Nous ne pouvons pour notre part ne serait-ce que le prononcer. Nous ne vous souhaitons pas bonne chance car il vous faudra bien plus que cela pour atteindre cette engeance démoniaque. Et d’espoir, il n’y en a aucun, ne vous y trompez pas. C’est une quête sans retour que vous affrontez, Nous vous le disons sans détours. Nombreux sont ceux qui sont partis, bien peu, trop peu, sont revenus »
A ces mots les Corsaires se regardèrent : de faibles chances de succès, des ennemis supérieurs en nombre, une mort quasi certaine ! Par l’étoile de Sirius, leur guide, tous étaient impatients de partir….


Enfin, les membres du clan devaient répondre à l’appel de leur chef dans une quête périlleuse. Ils avaient ainsi l’occasion de faire la démonstration de leur compétence guerrière, de leur courage et de leur pugnacité.
Avec cette « preuve du sang » les autres clans reconnaîtraient les Corsaires de Sirius comme des adversaires ou des alliés valeureux, dignes de croiser le fer ou invoquer les puissances occultes de la magie à leurs côtés.
Il existait une créature, au sein de la vallée des Dragons, de triste renommée, qui possédait en son sein un élément magique très prisé. Le seul fait d’évoquer le nom de cette vallée funeste jetait un trouble dans toutes les conversations. Mentionner le nom de la créature démoniaque qu’il fallait occire pour obtenir cet élément si convoité provoquait des sursauts d’effroi chez les guerriers les plus endurcis : « Reine sanglante »; les visages se fermaient aux souvenirs de souffrances passées, les regard devenaient fuyant, les mots se frayaient difficilement un passage dans la bouche de ceux qui trouvaient le courage d’indiquer les chemins d’accès vers le repère des créatures au Clan en quête de gloire.
Approcher l’antre des ces « Reines sanglantes » fut en soit une épreuve terrible. Seule la cohésion du groupe, l’expérience du combat et la rapidité permit au clan d’atteindre les abords de la caverne servant d’antichambre au légendaire dragon Antharas. Ces séides se comptaient par centaines. Ils infestaient toutes la contrée. Les vallées regorgeaient de créatures sorties tout droit de l’imagination d’un dieu fou. Les « reines sanglantes » n’en étaient que l’énième déclinaison, une sorte d’escalade dérisoire du chaos dans sa lutte éternelle contre l’ordre.

Les pertes furent effroyables. La poignée de survivants qui affronta la cohorte de « Reine sanglantes » puisa dans la rage engendrée par la disparition de leurs compagnons d’arme. Les lames entamèrent leur chant de mort, l’écho des sorts des Mages du groupe ébranla les parois de la caverne. Antharas lui-même entendit l’infime murmure de la lutte. Il ne savait pas encore qu’il ne s’agissait là que des prémices de sa chute prochaine. Comme toute les créatures orgueilleuses, il n’en fit pas grand cas, riant en son for intérieur de l’incroyable présomption de ces faibles créatures qui osaient ainsi défier ses troupes aux portes même de son domaine.
Comme toute les batailles, celle-ci eut une fin. Alors que les rangs ennemis se resserraient sur le groupe retranché dans une salle et tenant aux abois une horde de créatures sans nom, un cri de victoire retentit. Belherion tenait entre ces mains le trophée sanglant qu’il venait de retirer du corps encore fumant d’une de ces créatures d’épouvante. Le repli fut immédiatement ordonné, car le temps pressait. La masse grouillante se précipitait encore sur eux lorsque dans un ultime éclair et dans la fulgurance d’un sort de téléportation tous les survivants disparurent dans un scintillement bleuté, laissant les cohortes démoniaques s’entretuer dans leur rage destructrice de voir ainsi s’échapper leurs proies.

Tel fut ainsi relaté ce haut fait qui porta par la suite le nom des Corsaires de Sirius au firmament des héros...
Que la vie est triste ,mon Amour ...

Avatar de l’utilisateur
Eowyn
Tyrannosaurus
Messages : 3667
Inscription : sam. 9 juin 2007 à 17h10
Personnages : Eowyn de Lothlorien
Halisstrad Siks Lorulm

Message par Eowyn » mar. 19 juin 2007 à 22h45

Chroniques des Corsaires de Sirius (Suite)
(Avec l'aimable autorisation d'Alendo.)

Chapitre III: Confiance et Loyauté


En consultant les vieux livres de la bibliothèque de Giran, Morathi à découvert l'existence d'un ancien rituel qu'accomplissaient les clans les plus valeureux. Ce rituel était lancé par un vieux Shaman, afin de démontrer par des actes la confiance du Chef du clan à l'égard de ses membres, et la loyauté des membres envers leur Chef. En échange le Shaman confiait une puissance supérieure au clan.
Morathi s'empressa de partager sa découverte au Grand Conseil formé par Eowyn, Belherion et Alendo. Cette découverte parut à tous comme étant une belle opportunité d'accroître notre force, force qui réside dans notre fraternité et la confiance que l'on a les uns envers les autres. C'était décidé, nous allions nous atteler à retrouver la trace de ce Shaman, ou de ses descendants, et accomplir ce rituel. Ce livre allait sans doute nous faciliter la tache car il comportait des annotations sur une carte glissée entre deux pages. Il ne restait plus qu’à organiser une excursion aux lieux indiqués....

Le temps venait de se couvrir, le vent souffla de sa plus tendre douceur glaciale, parcourant les rues de Giran telle des âmes en peine. Sur la place se tenait un homme, Belherion, chef des Corsaires, recouvert par un manteau, il tenta tant bien que mal à dissimuler un livre.
Le serrant contre sa poitrine tel l’élue de son cœur, il scruta tout en avançant, chaque coin de rue pour ne pas être surpris par une mauvaise rencontre. D’un pas lent mais décidé, il continua d’avancer, impassible face à ce vent qui devenait de plus en plus violent, pour finalement atteindre l’église de la ville. A l’intérieur, Belherion profita d’un court instant pour se reposer dans ce doux silence, puis, toujours avec méfiance chercha une place isolée pour commencer à lire ce qu’il tenait entre ses mains.
C’est à la lueur d’une petite bougie que Belherion commença à feuilleter les premières pages quelques peu abîmées de ce qui semblait être un guide transmis de génération en génération.
Nul doute que le temps, mais aussi la convoitise des gens étaient le résultat de son état actuel.
L’écriture était très difficile à lire, d’autant que le dialecte utilisé était très ancien.
Cependant tout un passage intéressa Belherion.
« Par leur sacrifice ils prouveront leur loyauté, par leur sacrifice vous serez jugés, par leur soutien vous serez sauvés.
D’une plus grande force vous en ressortirez à jamais. »Tout en bas de la page un nom : Kalis.
N’hésitant pas un instant de plus, Belherion se dirigea vers la guilde des guerriers pour essayer d’y obtenir de plus ample information sur cette personne. Peut être que leurs espions pourraient la localiser.
Après quelques échanges avec le chef de la guilde, un certain Sir Rodemai, Belherion savait désormais où pouvait être cette mystérieuse personne.
Le temps se calma, le silence accompagna la nuit qui venait de tomber.
Pensif, Belherion quitta la ville afin de rejoindre les corsaires pour leur annoncer leur prochain objectif et leur expliquer ce à quoi ils pouvaient s’attendre.

Quelques jours plus tard, tout le clan s’était réuni sur le pont sud de la Tour d’Ivoire, lieu de rendez-vous que leur avait fixé, Belherion, la veille.
Ce dernier arriva et d’un pas lent, il ouvrit la marche en direction du cimetière non loin de la Tour. A mesure qu’ils avançaient, les premières pierres tombales firent leur macabre apparition, visiblement anciennes et oubliées ; le temps s’était chargé, au fil des années, de les patiner. Non loin de là, une jeune femme se tenait près d’une statue ; elle regarda arriver le groupe en silence. Ami ? Ennemi ? Rien ne pouvait le laisser entrevoir, aussi Belherion engagea le dialogue pour dissiper tout malentendu.
La révélation ne tarda pas. Il s’agissait bien de Kalis, la sorcière dont avait parlé Sir Rodemai à Belherion et cette dernière expliqua le déroulement de l’épreuve.
Elle lui demanda alors de choisir trois personnes, capables d’affronter des monstres de taille et de force surhumaine. Belherion se tourna, alors, vers les corsaires et désigna Alendo, Nova et Syrio, connaissant leur talent en combat mais aussi et surtout leur expérience en ce domaine.
Kalis proposa alors aux trois combattants de se présenter face à elle et de lui toucher le bras. Là ils attendirent patiemment la suite des évènements. Le vent fit valser les feuilles tout autour d’eux, chacun n’en restant pas moins sur ses gardes, une étrange brume fit son apparition, plongeant ainsi le lieu dans une atmosphère inquiétante où la mort semblait être omniprésente .La sorcière semblait en transe, psalmodiait des bribes de phrases incompréhensibles pour le commun des mortels.
Tout à coup, chacun des membres du clan put voir de fines larmes de sang roulaient sur la joue de Kalis avec une lenteur insupportable .C’est à ce moment que les trois Corsaires, tenant encore le bras de la sorcière, furent victime d’un malaise les terrassant en quelques secondes.
Nul ne savait s’ils étaient morts ou simplement inconscients.
Les percevant en danger et mue par ce secret indéfinissable qui lie à vie chaque corsaire entre eux, Scionnita commença sa divine incantation, les nimbant individuellement d’une majestueuse colonne de lumière blanche, insufflant ainsi aux trois sacrifiés l’étincelle de volonté ultime de se battre contre le sort de la sorcière.
Encore un peu surpris de la terrifiante puissance maléfique de Kalis, ils se relevèrent indemnes. Elle prit la parole :
-Je ne vous veux aucun mal, Corsaires de Sirius, mais cette épreuve est le passage obligé pour prouver votre don de soi et la complicité au sein de votre clan. C’est la première épreuve mais de loin la moins cruelle, et vous venez de la réussir, expliqua t-elle mystérieusement, en donnant à chacun des sacrifié un médaillon, preuve de leur bravoure.
-Donnez ceci à votre chef, il doit savoir que vous êtes de vrais combattants, fidèles et droits. Puis, s’adressant à Belherion :
-C’est à votre tour, Chef des Corsaires de montrer votre bravoure et votre loyauté envers votre clan. Tenez vous devant moi et subissez la épreuve suivante.
Belherion se dirigea d’un pas confiant vers Kalis, cette dernière sourit puis lui demanda :
-Etes vous prêt à vous sacrifier au nom de l’amitié et de la loyauté pour votre groupe ? Belherion, sans aucun remord et en toute confiance en ses Corsaires, acquiesça de la tête.
La sorcière lança alors un sortilège d’une puissance telle qu’il resta, là, debout, paralysé, sans pouvoir, ne serait-ce qu’émettre un son.
Le clan, médusé, ne semblait plus savoir que faire…leur chef se mourrait tout doucement sous leurs yeux, sans comprendre ce qui se passait. Kalis, insensible à la détresse du groupe et non plus à la mort lente de Belherion, expliqua alors aux trois corsaires sacrifiés leur prochain objectif.
« Vous devez retrouver un « prêtre » appartenant à chacune des races parcourant ce monde, à savoir les Silenos, les Hommes Lezards et les Oel Mahun. Chacun de ces monstres possède un ingrédient permettant la création de l’antidote, qui sauvera votre chef. »
Les trois sacrifiés se regardèrent, impuissants face à la souffrance de Belherion ; ils devaient agir et agir rapidement car sa vie était entre leurs mains…Sans mot dire et comme un seul homme, ils se préparaient à partir quand Kalis leur donna un ultime renseignement :
« Ma sœur, Atrea, vous aidera dans la fabrication de cette potion, mais ce ne sera pas sans vous tester de nouveau, expliqua-t-elle bien mystérieusement. Vous devez la trouver et lui montrer ce que vous auront cédé les monstres, comme preuve de votre bonne foi mais faîtes vite, la vie de votre chef en dépend… »
Après avoir consulté leur carte, Alendo accompagné d’Alassea partit en direction de la forêt du Miroir pour traquer le « prêtre » des Homme Lezard.
Tandis que Nova épaulé par Abigaelle alla à la rencontre du « prêtre » des Oel Mahun.
Pour Syrio celui des Silenos prés de la ville d’Aden était son objectif.
Bientôt les cinq Corsaires diparurent dans une brume de plus en plus présente.
Belherion tenait sa main sur son cœur il souffrait à cause du puissant poison. De fatigue, il dut s’asseoir un moment, mais bientôt sa douleur s’atténua allant même jusqu'à ne plus rien ressentir les effets du maléfice. Il se sentit comme bercé dans un océan de douceur et de chaleur.
« Comment cela pouvait-il en être ainsi, se demanda –t-il. Est-ce la mort qui vient déjà ? »
Levant difficilement la tête, il vit Eowyn, Revan, Morathi et Scionnita invoquer les soins grâce à leur magie blanche.
« Nobles magiciens, leur dit-il, je ne regrette pas de vous avoir admis parmi les Corsaires !! »
Confiant, il l’était car désormais plus rien ne pourrait les arrêter.
La brume fut de plus en plus épaisse, mais malgré tout, les colonnes de lumières s’enchaînèrent sans aucun temps mort, transperçant cette brume.
Le temps continua à défiler et bientôt la nuit tomba apportant avec elle sa fraîcheur.
On pouvait entendre au loin les différentes incantations des guérisseurs, ne s’accordant aucun repos malgré la demande de leur chef.
Belherion , se sentant protéger, continua à regarder autour de lui espérant voir ses compagnons revenir.
Ce qui ne tarda pas, les cinq Corsaires arrivèrent un a un, leur tenue légèrement salie par les combats qu’ils menèrent vaillamment face à ces créatures.
Les trois herbes réunies, Belherion les tendis à Kalis. Nova donna également une petite fiole contenant du sang. Ils expliquèrent qu’Atrea leur avait imposés un ultime défi de rapidité avec en récompense cette fiole contenant l’élément essentiel à la confection de l’antidote.

Kalis, toujours aussi impassible, leur demanda de lui donner les ingrédients et la fiole remise par sa sœur aux guerriers. Chacun des corsaires était aux abois, car ils ne savaient toujours pas s’ils avaient effectué leur mission totalement. Elle psalmodia des incantations inaudibles à l’oreille du non-initié. Elle semblait être en transe et ne semblait plus s’occuper de son entourage.
Agacés par tant d’indifférence et trouvant le temps trop long, les Corsaires commencèrent à réagir. Ils se devaient de récupérer l’antidote car Belherion semblait s’affaiblir de plus en plus rapidement malgré les efforts des mages à le maintenir en vie…N’y tenant plus, Abigaelle s’apprêtait à réveiller la sorcière quand, enfin, elle daigna sortir de son mutisme. Elle fixa un œil effroyable sur la jeune daguiste, qui arrêta son geste à la dernière seconde.
« L’antidote est terminée, dit-elle laconiquement, sans quitter des yeux Abigaelle, mais je vous prie, Mademoiselle, la prochaine fois d’être un peu plus patiente ! » Elle tendit un flacon à Belherion, qui ne put le prendre tant sa faiblesse était grande et ce fut Morathi qui lui porta aux lèvres. Le résultat fut immédiat et Belherion se rétablit quasi instantanément. Il se leva et regarda ses amis un à un…
« Aucun d’entre eux n’a failli, pensa –t-il…ils ont tous été là quand j’en avais le plus besoin…ils m’ont soutenu jusqu’au bout et aucun n’a douté… nous formons une belle équipe. »
Kalis s’approcha alors de Belherion et lui tendit un objet mystérieux qu’elle sorti de sa poche.
Elle expliqua qu’il était désormais temps pour les Corsaires de retourner à la ville de Giran.
Sans autre forme de procès, Kalis s’enfonça dans la brume emportant avec elle son mystère.

De retour à Giran , Belherion alla voir Sir Rodemai afin de lui montrer l’objet donné par Kalis. Sir Rodemai fut peu bavard mais ne sembla pas surpris. Laconiquement, il conseilla à Belherion d’aller voir le grand prêtre de l’église. Les Corsaires tous réunis marchèrent vers le temple, tous unis vers leur destin, et chacun se remémorant en détail l’épreuve qu’ils venaient de traverser. Ils avaient réussi, ils avaient gagné, tous ensemble…Et Belherion de monter l’escalier de l’église, se retourna vers ses compagnons et leur dit :
« Venez, achevons cette quête, tous ensemble… »
Il poursuivit son ascension, parla au prêtre, qui lui confirma que son clan avait atteint son objectif.
Les yeux embués, il se tourna vers ses amis. Et c’est avec une voie chargée d’émotion qu’il s’exprima en ces termes :
« Nous devions nous réunir pour affronter cette épreuve et c’est ensemble que nous l’avons passée avec succès. Je tiens à vous remercier tous car, sans vous, je n’aurais jamais réussi. Grâce à votre soutien, à votre persévérance, à votre amitié, nous avons surmonté l’obstacle et, se rappelant les mots écrits sur le grimoire, c’est par votre sacrifice vous m’avez prouvé votre loyauté, par votre sacrifice nous avons été jugés, par votre soutien nous avons été sauvés. »
Que la vie est triste ,mon Amour ...

Avatar de l’utilisateur
Alassea
Princess Molrang
Messages : 142
Inscription : dim. 10 juin 2007 à 11h59

Message par Alassea » jeu. 8 novembre 2007 à 19h56

Chroniques des Corsaires de Sirius (Extraits)
Voilà quelques temps déjà que Belherion est parti arpenter le monde en quête d’une quelconque vérité.
Plusieurs lunes sont passées sans qu’il ne donne des nouvelles aux membres de son clan…tant de temps que certains se mettent à douter de sa survie, mais personne n’ose dire mot.

Puis un matin, Eowyn fut emportée par la joie lorsqu’elle découvrit un message de Belherion. Mais au fur et à mesure son visage perdit de sa joie.
Lorsqu’elle eu terminé sa lecture elle posa la lettre avec un soupir. Elle ferma les yeux et se remémora le contenu du message : orbe sacré, besoin d’aide…
Oui il fallait qu’elle rejoigne Belherion au plus vite, elle entreprit de faire quelques bagage puis elle réuni le clan afin de leur annoncé les nouvelles de Belherion ainsi que son imminent départ.

Suite aux déclarations d’Eowyn, le clan resta sans voix…ils ne savaient pas s’ils devaient la suivre ou rester. Voyant leur incertitude, elle leur expliqua qu’elle devait y aller seule, que eux ils avaient encore bien des choses à accomplir ici et finalement elle leur promit de donner des nouvelles très rapidement, puis elle tourna les talons et s’en fut.

Certains se sont levés et on voulu la suivre, mais Morathi les a retenus avec douceur. Puis sans un mot, chacun est reparti vaquer à ses occupations diverses.

Le temps passa et peu à peu les membres du clan furent saisis par l’ennui, chacun attendant avec impatiences des nouvelles de Belherion ou d’Eowyn.

Quelques lunes passèrent encore et vint le jour où Morathi reçu une lettre de Belherion. Elle s’empressa de l’ouvrir et lut :

Ma chère Morathi,
Je n’ai point le temps de tout t’expliquer, depuis qu’Eowyn m’a rejoint, il s’est passé tant de choses…je vais donc aller à l’essentiel : mon message a pour but que vous nous veniez en aide.
Je vais être bref sur les raisons de notre détresse, mais il faut que vous sachiez…
Durant ma longue absence j’ai récolté énormément d’informations précieuses quand au sort qui est advenu à l’Orbe Sacré. J’ai demandé à Eowyn de me rejoindre afin qu’elle confirme mes soupçons. Nous avons retrouvé trace de cet artefact tant convoité et par la même occasion, nous nous sommes attirés les foudres de plusieurs viles créatures .
Je te prierai de rassembler les membres du clan et de nous venir en aide au plus vite…

Cordialement Belherion


Morathi referma la lettre puis se pressa de rassembler le clan. Elle leur lut le contenu du message afin que chacun ait connaissance de tous les éléments.
Suite à cette nouvelle, certains se levèrent et empoignèrent leur arme sommant les autres à en faire de même.
Morathi s’empressa de calmer leurs ardeurs et leurs intima de se rasseoir.
Lorsque le silence fut revenu, elle prit la parole :
« Nous partirons demain à l’aube, ainsi avons-nous la soirée pour nous préparer et une bonne nuit de sommeil devant nous.
Nous ne savons pas au devant de quoi nous allons, alors soyez prêts…je vous retrouverai ici même demain au lever du soleil » :

Sur ce, chacun s’en alla silencieusement, conscient de la gravité de la situation. Et ce fut avec le plus grand des sérieux que tout un chacun se prépara
.

Avatar de l’utilisateur
Morathi
Flame of Splendor Barakiel
Messages : 510
Inscription : sam. 9 juin 2007 à 21h06
Personnages : Dalerc'ha
Morathi
Adriella
Kallistra
[liens]

Message par Morathi » jeu. 8 novembre 2007 à 19h58

Chroniques des Corsaires de Sirius (Extraits)
La nuit fait place a l'aube, les étoiles disparaissent une à une, n'en laissant que quelques unes plus brillantes que les autres, dont Sirius, notre Guide.
Les oiseaux nocturnes rentrent, les oiseaux de jours émettent leurs piaillements matinaux.
Les fêtards allant se coucher, titubant. Les corsaires se rassemblant sur la place, ajustant les sacs, leurs montures soufflant de la vapeur par les naseaux.

Morathi se tenait sur les marches, de la place centrale, emmitouflée dans un lourd manteau de peaux.
-Maudite matinée! Murmura-t-elle entre ses dents, avant de descendre les marches pour rejoindre le groupe.


Hatsuri vint à sa rencontre. -Bonjour Morathi, Nous sommes prêts.
- Bien alors ne perdons plus de temps, tu peux prendre la tête du convoi si tu le souhaite, Papy nous guidera, quand nous arriverons sur les terres enneigées.
La troupe avançait rapidement, la frontière fut passée sans encombre, le climat se rafraîchit malgré le soleil, la région de Goddart Fut traversée en un jour sous les regards étonné des habitants de la région.
Le dernier rempart avant les terres glacées de Schuttgart, la traversée de ce monastère pas aussi silencieux que la légende raconte.

Tetedure ne tenait plus en place, - La neige, qui doit lui faire cet effet. Murmura-t-elle à Alassea.
- C'est sûrement ça! répondit Alassea en montrant une porte qui semblait avoir une surface liquide à la verticale.

- D'après les indications de Belherion, nous devrons passer une rivière puis suite à une ascension nous devrions arriver à un refuge. C'est à cet endroit que nous devons les retrouver. Morathi grelottait de froid.

- Les landes glacées n'ont pas l'air de te convenir, Morathi! Plaisanta Hatsuri en retrouvant l'arrière-garde du convoi.

- Hum, ça ce voit tant que ça? En lui répondant de mauvaise grâce.

Arrivés au col, les confrères découvrirent une cabane au milieu des glaces, baignant dans un halo qui semblait la préserver du froid mordant et des glaces acérées.

Sur le perron, calmes, patients, Eowyn et Belherion attendaient les Corsaires. La soirée promettait d'être longue depuis le temps qu'ils ne s'étaient pas vus.

Morathi s'avança, fit une révérence puis annonça : -Nous sommes venus aussi rapidement que la situation le permettait! Heureuse de vous voir en bonne santé! Laissa-t-elle échapper, soulagée.

La maisonnette pouvait accueillir tous les Corsaires trop heureux de retrouver leur Chef et régente et d'échapper au vent glacial de l'extérieur de cette barrière enchantée.

La soirée se passa autour d'un bon repas que Revan nous avais préparé grâce à ses dons pour le tir à l'arc, les corsaires purent manger du gibier tout frais. Belherion nous conta les découvertes faites ces derniers mois. Les nouvelles étaient effarantes.
Belherion nous mit au courant: - Corsaires, La raison de mon si long séjour, est l'Orbe de Balder.
Les murmures se turent tout de suite dans la pièce.
- Eowyn m’a rejoint pour dissiper les doutes, qu'il subsistait au sujet de l'Orbe. Le doute n'est pas levé mais nous avions besoin de vous. Une entités de cette région revendique posséder un orbe sacré. Si Sirius m'a guidé ici, c'est que cet orbe doit être le notre. Mais ce n'est pas tout, suivant un témoignage Il semblerait qu'il se passe de bien étranges tempêtes au large des côtes de Rune.

Un silence s'imposa dans la pièce, le crépitement du feu parut soudain plus fort.

Nous nous diviserons en deux phalanges. Une Rapide pour atteindre le port de Rune au plus vite et préparer la Frégate " La Duchesse ", et la seconde robuste pour, ne faire qu'une bouchée de cette horreur qui s'est permis de posséder notre Orbe.

Belherion expliqua la stratégie a adopter, le lendemain l'entraînement et le repérage, allaient être de mise.

Les jours suivants seront cruels et vengeurs, le sang coulera, mais Sirius les guidera. Comme toujours.
Dernière modification par Morathi le mer. 23 janvier 2008 à 17h57, modifié 1 fois.

Avatar de l’utilisateur
Morathi
Flame of Splendor Barakiel
Messages : 510
Inscription : sam. 9 juin 2007 à 21h06
Personnages : Dalerc'ha
Morathi
Adriella
Kallistra
[liens]

Message par Morathi » lun. 21 janvier 2008 à 21h30

Chroniques des Corsaires de Sirius (Extraits)
La nuit fût courte pour la plupart d’entre eux. Les montures piaffaient d’impatience sous le poids de leurs maîtres et de leur équipement de combat. Eowyn suivit Belherion et se tinrent devant leurs compagnons.
-Morathi, comme convenu accompagnée d’Alassea, vous irez préparer « la Duchesse » à Rune. Armez la pour qu’elle soit polyvalente, pour l’abordage ou une chasse au dragon.
-Bien, répondis-je, Nos deux nouvelles balistes feront l’affaire. Bonne chance à vous et soyez prudents.
Puis je m’élançai en direction de Rune avec Alassea.

La suite me fût contée par Eowyn avant que l’on se retrouve à Rune.

L’un des possesseurs probables de l’Orbe était une dénommée Tyrel. Les Corsaires la rencontrèrent à la frontière sud des montagnes gelées et du désert des saints. L’ironie qu’avait la voix de cet ange trahissait qu’elle savait de quoi il était question quand Eowyn lui adressa la parole. Niant, ce que le groupe cherchait, ses propos indélicats, eurent raison de ses propres nerfs.
Se fût elle qui frappa la première en prenant pour cible la régente des Corsaires.
Les membres vinrent s’interposer entre l’ange et Eowyn, la protégeant aussi bien qu’ils purent. L’ange était quasiment insensible à la magie, un charme devait la protéger. Kelgorian se vit dans l’incapacité de lancer ses sorts lorsque l’ange lui retourna son sortilège « incapacité magique ».
Bien que résistant à la magie, Tyrel semblait souffrir des attaques combinées de Maywan, et Jelayde, sous l’œil bienveillant d’Hatsuri. Malgré le récent recrutement, ils avaient tous deux l’âme et la force des Corsaires.
Un coup de dague dans le dos, et une blessure ouverte à la cuisse fit tomber l’ange.
Elle ne mentait pas ; elle n’avait pas l’orbe, mais le socle de celle-ci, ce qui indiquait qu'elle en savait plus.
Mais hélas même la plume que Kelgorian lui arracha en guise de vengeance, ne la fit parler.
Ensuite, le groupe prit la route pour Rune où ils allaient nous découvrir gisantes à terre sur les quais.

Deux heures nous avaient suffit à Alassea et à moi, pour rallier Rune et son port. Après avoir ordonné de descendre les deux balistes et qu’Alassea ait réquisitionné une escouade d’archers, nous descendîmes sur les quais qui menaient à « La Duchesse ».

La Duchesse, 60 mètres, deux mats, équipée pour l’abordage, deux fois 50 canons, un des fleurons de notre flotte.
C’est en posant le pied sur la passerelle de celle-ci qu’un craquement sinistre se fit entendre.
Deux ailes membraneuses apparurent, soulevant des gerbes d’eau, arrachant les étais, brisant le bois du gaillard d’avant. Des éclats de bois volèrent.
Surprise par la violence de l’attaque, je ne vis arriver une vergue qui s’était détachée, nous projetant inconscientes sur le quai.



Je ne sais combien de temps nous restâmes, inanimées. J’ouvris douloureusement les yeux, Alassea se relevait avec l’aide de Kelthen, Hatsuri tenait le dragon à respect. Jelayde, sa voix me paraissait lointaine… puis les bruits se firent plus audibles et devinrent trop fort. Mes sens revenaient. Le navire blessé tanguait contre le quai dans la tempête que produisait le reptile.
-…Ca va … ? Demanda Jelayde dans le vacarme.
-Oui ça va, vous êtes arrivés à temps, merci. Répondis-je. Eowyn, serait-ce notre second objectif ?
-Contente que vous en soyez sorties. Acquiesça-t-elle, en m’aidant à me relever.
-Ca va être un sacré morceau, je m’occupe d’Hatsuri. Faites en sorte que cette chose ne se relève pas.

Je donnai à chacun des Corsaires, un peu de la force que Shilen m’avait accordée. Quand j’eus fini, un regard à Hatsuri suffit pour lui faire comprendre que ça serait moi-même qui la soutiendrait.
Hatsuri, On te regarde !
Le chapelet d’insultes qu’envoya Hatsuri, suffit largement à énerver le dragon. Il délaissa son promontoire qu’étaient les restes de la Duchesse, pour plonger sur notre chevalier noir.



Après une heure de combat, le dragon poussa enfin son cri d’agonie et s’écroula sur les quais dans un bruit glauque.
Nous eûmes à peine le temps de reprendre notre souffle, au loin, une silhouette se profila.
Un témoin.

Eowyn fit signe d’arrêter les recherches de l’Orbe dans le corps du Dragon.
Une sombre, vu le ton de nos voix et les regards des membres, elle dût vite comprendre qu’elle était arrivée au mauvais endroit au mauvais moment. Elle formula une très brève félicitation et prétextant que cela ne la regardait pas, elle partit sans autres forme de procès.

Nous dûmes calmer Aeon qui voulait absolument faire taire tout témoin, à « sa façon ».

Eowyn prit les choses en mains, ne voyant rien d’apparent sur le dragon, elle l’éventra promptement.
En fouillant précautionneusement les entrailles elle la trouva enfin.

Cette Orbe, cette puissante pierre, était apparue dans un dragon ! Balder en était un ou était-ce un sbire ? Seul ce vieux mage qui avait péri avec bon nombre de nos anciens le savait.

Nous nous trouvions enfin devant cette orbe, peu importe il fallait agir et vite. Si ce n’était pas Balder, il allait sûrement envoyer ses dernières forces, ne voyant pas son dragon revenir.

Les propositions au sein du groupe allèrent bon train, mais la plus probable, était de cacher cette orbe et de l’étudier à l’abris des regards.

Au plus profond d’un monastère, nous allâmes déposer l’orbe avec son socle.

Après un instant de recueillement en mémoires de ceux qui étaient tombés, deux générations tantôt en tentant la même chose que nous, je scellasi les portes tout comme nous scellions un pan de l’histoire des Corsaires de Sirius.

Avatar de l’utilisateur
Eowyn
Tyrannosaurus
Messages : 3667
Inscription : sam. 9 juin 2007 à 17h10
Personnages : Eowyn de Lothlorien
Halisstrad Siks Lorulm

Message par Eowyn » lun. 3 mars 2008 à 18h02

Une Ere nouvelle
[HRP] Suite du BG originel [/HRP]
La nuit était belle. La lune, comme à son habitude, en cette saison était pleine et semblait totalement irréelle, tant sa couleur bleue était intense, contraste d’autant plus perceptible que l’étoile de la confrérie, Sirius, explosait de mille feux.
Ce spectacle sublime lui fit oublier quelques secondes sa mélancolie, elle lâcha la feuille qu’elle lisait. Toutes ses pensées vagabondèrent en désordre et une succession d’images s’imposa à elle…Morathi, Hatsuri, Belherion, Luneria ; Aeon, Ishtil, Maywan, Victor, TêteDure, Salwyn, Vilgrin, son clan, sa famille et… son esprit s’attarda longuement sur la dernière image et, comme pour mieux le « voir », elle ferma les yeux.
« Mon tendre amour, murmura-t-elle, à haute voix ; Comme j’aimerais que tu sois là en cet instant. »
Le clapotis de l’eau contre la coque la tira de sa « contemplation ». Elle reprit la lecture du parchemin qu’elle avait abandonné quelques minutes auparavant.
Mais son esprit retors, n’aspirait qu’à se fixer sur cette dernière image. Elle s’adossa à son fauteuil et se laissa doucement emporter dans un florilège de sensations dont elle n’avait conscience que lorsqu’il était près d’elle.
Un bruit de pas sur le pont la fit sursauter. Comme elle se levait pour aller " accueillir" l’intrus comme il se doit, quelqu’un frappa à la porte de sa cabine. Elle alla ouvrir et la silhouette de Morathi apparut sur le pas de la porte.
« Morathi, quel bon vent t’amène ! » Mais son enthousiasme retomba aussitôt lorsqu‘elle vit son visage fermé.
« Que se passe-t-il ? Tu sembles bien maussade…Il est arrivé un malheur ? demanda Eowyn, prise soudainement d’une angoisse indicible.
- Je ne parlerais pas de malheur mais plutôt…,Morathi reprit son souffle,… d’un malaise, une impression qui s’accroît de jour en jour, indéfinissable, récurrente et il semblerait que je ne sois pas la seule à ressentir cette tension.
Eowyn fronça les sourcils, réflexe qu’elle avait pris au fil du temps pour montrer qu’elle cherchait à comprendre. Morathi esquissa un maigre sourire et reprit :
- Tu ne sembles pas être dans le même état d’esprit, semble-t-il ?
- C’est possible. Mais serait-il possible que tu m’en dises plus ?
- Hier soir, nous nous sommes retrouvés Hatsu, Ishtil, Alassea, et moi à notre maison clanique. Chacun semblait atteint de morosité. Personne ne parlait. Même Hatsuri, si prolixe d’habitude, se taisait comme atteinte de mutisme. A un moment, elle soupira si fort que tous les regards convergèrent vers elle. Et elle partit dans un monologue incompréhensible. J’avoue que cela nous a fait sourire mais le cœur n’y était pas.
Alassea, pourtant si discrète, finit par lâcher un « j’en ai marre » si virulent que chacun s’est approché d’elle.
Eowyn sourit à cette remarque et dit :
« En effet, ce n’est pas dans ses habitudes de se plaindre.
- Certes mais cela fut un déclic pour tout le monde. Chacun y allant de sa réplique, se lâchant comme jamais auparavant. C’était une telle cacophonie qu’il a fallu un moment avant que chacun se calme. Une discussion s’en suivit, chacun tenta d’expliquer son mal-être. Et nous sommes tous arrivés à cette conclusion…
Morathi se tut pendant un long moment cherchant la meilleure façon d’exprimer le résultat de leur réflexion puis finit pas dire :
- La quête est finie…celle qui devait être faite, celle là même qui fut le but le plus important de cette confrérie. Nous avons cherché l’orbe sur tous les continents, sur toutes les mers, notre périple n’a pas été sans danger, même toi tu fus gravement blessée, montrant d’un mouvement de menton l’épaule droite d’Eowyn. Belherion a failli y perdre non seulement la vie mais aussi la raison. Vous avez été tellement longtemps absents Belherion et toi que certains nous ont quittés pensant que vous ne reviendriez pas. Nos rangs se sont clairsemés mais malgré tout, nous avons vaincu, nous avons retrouvé l’orbe. Maintenant elle est cachée où nul ne peut la retrouver. Et c’est une excellente chose.
Certes, nous devons la protéger mais cette mission ne nous suffit plus ; Il nous faut agir et vite sinon, le clan va mourir et avec lui, tout ce que l’on a construit. Je ne pense pas à notre amitié qui, je le sais, perdurera même après la mort mais ce pourquoi nous nous sommes toujours battus. Et par là même je veux dire la liberté sous toutes ses formes, la liberté de vivre telle que nous l’avons choisi, la liberté de choisir d’aider telle ou telle faction, en notre âme et conscience, et non plus telle autre et ce en parfaite harmonie avec nos idéaux. Je pense à la démocratie aussi, comme le seul message de juste équilibre.
C’est ce qui a fait notre force il fut un temps quand nous étions aux ordres des rois. Notre titre de corsaires n’était pas usurpé. »
Eowyn écoutait avec attention les propos de Morathi qui faisaient écho en elle. Elle avait aussi ressenti ce désarroi quand ils avaient défait le dragon, le porteur de l’orbe et, pour ne pas ternir l’importance de la victoire ni l’enthousiasme de ses compagnons, elle n’en avait dit mot à personne. Elle le regrettait maintenant.
Elle s’aperçut que Morathi la regardait sans plus s’exprimer, attendant une réponse et finit par dire :
« Les Corsaires ne mourront pas, j’en fais le serment. Et Morathi de répondre :
- Nous sommes arrivés à la même conclusion. Il nous faut évoluer et par là, j’entends, se trouver une raison d’être, une raison de vivre telle que nous l’avons toujours souhaité, en respectant notre façon de penser, nos idéaux, nos compagnons sans oublier personne.
- A quelle évolution avez-vous pensé? demanda Eowyn.
- Il nous faut trouver des missions comme à la belle époque, où nous ne posions quasiment pas le pied à terre. Nous pouvons par notre expérience et notre longue histoire rendre service à bien des familles en conflit voire même à des peuples.
- Tu souhaiterais reprendre la mer ?
- Oui si cela s’avère nécessaire…mais aussi sur les Terres d’Aden et d’Elmore si la mission nous l’impose.
La régente alla s’asseoir à son bureau, fit pivoter son fauteuil vers Morathi, qui, elle aussi, s’était assise et se mit à réfléchir. Son visage s’illumina d’un coup.
« Pourrais-tu joindre tous nos amis Corsaires et les conviés à une réunion ultra-secrète dès demain. Tu devines en quel lieu ?
- Je m’en occupe tout de suite. A quoi as-tu pensé ?
- Je n’ai fait que trouver un mot qui nous permettrait de rester des Corsaires tout en respectant tous nos idéaux et façons de penser mais sans plus être sous la tutelle d’un roi. En résumé, ce auquel vous avez tous pensé sans oser le dire. Et si nous devenions des mercenaires ?
- Des mercenaires...le mot ne reflète pas nos véritables raisons d'être, en ce sens que l'appât du gain n'est pas notre motivation première, loin de là, mais bien une aide aux plus nécessiteux tout en respectant nos valeurs et nos idéaux.

Le lendemain, tous les Corsaires, dignes de ce nom, se retrouvèrent à l’endroit « dont on ne dit pas le nom ». Aucun ne manquait à l’appel, même Belhérion revint à point nommé d’un voyage alors qu’on ne l’attendait pas... bien lui en prit.
Morathi leur exposa l’idée qu’elle avait eue avec Hatsu, Alassea et Ishtil. Tous l’écoutèrent avec attention et chacun des visages se détendit au fil de la discussion. Après quelques explications,le mot « mercenaire » ne semblait plus gêner personne. Surtout pas « Celui qui avait réussi à prendre le cœur de la régente » comme on le nommait au sein des Corsaires, il était mercenaire de par ses choix. Le soir même, Winken accepta de faire partie de la confrérie.
Belhérion prit la parole :
« Les Corsaires de Sirius sont devenus des mercenaires mais ne devrions nous pas plutôt dire « pirates » et il partit d’un éclat de rire tonitruant.
Ainsi se termina une longue période de doutes, et Belherion de conclure :
« Aucun dieu, aucun maître mais un seul guide …Sirius !
Allons tous à la taverne fêter cet évènement dignement. »
Que la vie est triste ,mon Amour ...

Avatar de l’utilisateur
Morathi
Flame of Splendor Barakiel
Messages : 510
Inscription : sam. 9 juin 2007 à 21h06
Personnages : Dalerc'ha
Morathi
Adriella
Kallistra
[liens]

Message par Morathi » mer. 3 mars 2010 à 16h56

Chroniques des Corsaires de Sirius (Extraits)
Le bruit des maillets, enfonçant l’étoupe entre les bordés. L’air de la cale était lourd de, l’odeur de goudron, et de bois.
Adriella réprouva un haut-le-cœur et continua sa ronde. Les mois en mer et les chocs des batailles navales avaient finalement désolidarisé les bordés. On les comblait avec de la fillasse de chanvre et de goudron.

Son ouïe fine lui rapporta des pas de talons aiguilles sur le pont supérieur.
- Je ne connais qu’une seule personne qui me fait l’affront de venir en chaussures hautes sur mon navire, se dit-elle pour elle-même.
-Adriella ca avance !?!
Elle sourit à la voix de Morathi lorsqu’elle continua.
- Il y a un percepteur des taxes qui demande le capitaine. Je le noie ou je lui dis que tu arrives ?
-Ne te donne pas cette peine, répondit Adriella en émergeant d’une écoutille. Et je ne t’accorderai pas se plaisir !

Le percepteur s’était rapidement déplacé au centre du quai, comme pris par une soudaine phobie de l’eau.

Les deux femmes se saluèrent militairement malgré une pointe d’ironie.
-Ca fait deux jours qu’on est à quai et ils veulent déjà nous soutirer de l’or. Qu’est-ce qui leur prend ?

-Je suis sous la juridiction de l’Ordre d’Ambre, les propriétaires de la ville souhaitent que je relève les taxes qui leur sont dûes pour l’amarrage, et l’occupation des quais. Justifia-t-il en tendant d’une main incertaine un document.
-Ambre ? S’interrogea Adriella.
-Ils ont pris la gérance de la ville il y a quelques lunes, avant ton arrivée, je n’ai pu que te prévenir maintenant. Notre flotte a déjà migré en grande partie, tu es la dernière. Assura Morathi.

Adriella toussa et montra le document à Morathi.
-J’appelle pas ça une taxe… Mais de l’abus... Elle se retourna vers l’Amaranthe.
-Grag on appareille dans deux heures, ordonne le strict minimum !
Elle se retourna en lançant une bourse au percepteur.
-Gardez la monnaie ! On ne va pas vous déranger plus longtemps !!
Le percepteur l’attrapa maladroitement, et faillit passer au jus.

-Raté… fit Morathi, une lueur de malice dans les yeux.

Avatar de l’utilisateur
Morathi
Flame of Splendor Barakiel
Messages : 510
Inscription : sam. 9 juin 2007 à 21h06
Personnages : Dalerc'ha
Morathi
Adriella
Kallistra
[liens]

Re: Les Corsaires de Sirius

Message par Morathi » lun. 24 mai 2010 à 21h48

Fin des Chroniques des Corsaires de Sirius
Les forces d'opposition furent vaincues mais beaucoup des nôtres y sont restés, nos forces armées réduites à de simples escouades. Les Marins laissèrent derrière leur défaite une immense crevasse que nous ne pouvions pas combler.
Les derniers membres décidèrent de céder la ville au bon soin d'un Maire, Elfe Jorinko , une personne de confiance pour qui la gestion d'un communauté n'avait plus de secret après son échoppe. La ville de Gludin était, durant ces dernières années, en auto-suffisance, la maintenir ne serait pas un problème, ainsi que notre réputation de Corsaire l'avait protégée des attaques de pillards.

Les mois suivants l'attaque furent calmes et la tranquillité revint dans la petite ville, il vint même un jour où les portes toujours ouvertes du Hall des Corsaires finirent par se fermer.

Le nom revint, Gludin la silencieuse...
[ image externe ]

Verrouillé

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 1 invité