[BG Elfe] Faërth

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Rain
Elpy
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Inscription : jeu. 27 mai 2021 à 15h13

[BG Elfe] Faërth

Message par Rain » jeu. 27 mai 2021 à 20h37

ImageNom : -
Prénom : Faërth
Surnom : -
Titre : -
Age : 426 ans
Sexe : Féminin
Race : Elfe

Métier : Chasseresse, dresseuse
Compétences : Maîtrise des chants de renforcement
Métamorphoses : -

Alignement : Neutre
Guilde : -
Faction : -
Langues parlées : Commun, un Elfique daté et de grossiers rudiments d'Orc

Description physique : Graciée de formes très modestes, émaciée et d'une petite taille que sa posture courbée, presque ramassée, ne permet pas d'apprécier convenablement, l'apparence de Faërth fait passeport de son mode d'existence. Dotée de membres fins, ses muscles se dessinent à même sa peau couturée des cicatrices accumulées au fil des siècles.
Seul son visage reste empreint de féminité, comme un témoignage de l'Elfe qu'elle aurait pu être si elle avait mené une toute autre existence. Ses oreilles, encore intactes, percent au travers de sa chevelure ivoirine, trop courte pour celer sa vue au gré d'une bourrasque mais assez longue pour protéger sa nuque du soleil dardant ses rayons.
Caractère : Exceptionnellement réservée, Faërth peine à prospérer dans ses interactions sociales et d'avantage encore à prendre l'initiative d'une discussion. Hésitante, souvent confuse dans ses propos, elle ne parvient que rarement à clairement exprimer ses idées. Elle révèle toutefois une nature décisive et un tempérament endurci dès l'instant où elle engage une traque.

Situation financière : Faërth vit des maigres revenus de sa chasse et entretient une existence austère.
Comportement social : Faërth vagabonde au gré des déplacements des proies qu'elle entreprend de traquer. Elle ne s'attarde jamais au cœur des cités ou simples bourgades plus que le temps nécessaire à son menu commerce.
Type d’éducation reçue : Faërth a reçu une éducation essentiellement utilitariste. Ses connaissances ne s'étendent que rarement au-delà de celles intrinsèques à son mode de vie.
Popularité et/ou influence : Aucune
Pensée politique : Faërth se désintéresse de la politique, science dont elle ne comprend ni l'utilité ni les arcanes.

Croyances : Si elle ne vénère point les Dieux et ne se réduit nullement à considérer que les divers achoppements de son existence seraient dus à leur divine, et selon elle inexistante, intervention, Faërth se garde cependant de défier l'autorité qui leur est prêtée, de peur de s'attirer l'ire de leurs plus sots et fervents adeptes.
Paradoxalement, Faërth se réduit à une condition de zélote quand il s'agit de défendre la Mère-Nature. Après tout, sans elle point de chasse, point de vie, point de Faërth.

Relations extérieures : L'autre est un aléa que Faërth ne parvient à dompter. Sa méfiance est acquise sans discrimination et sa confiance difficilement accordée.

Rain
Elpy
Messages : 2
Inscription : jeu. 27 mai 2021 à 15h13

Re: [BG Elfe] Faërth

Message par Rain » sam. 19 juin 2021 à 12h13

L'Orc m'avait toujours dit d'être patiente. Sa voix résonnait dans mon esprit, ses paroles mêlées à la litanie guerrière dont il m'avait rebattu les oreilles : "À quoi bon te presser à donner le premier coup si tu es incapable d'asséner le dernier ?" Encore aujourd'hui je m'interrogeai, non sur l'inéluctable logique d'un affrontement, le vainqueur ne pouvant être que celui qui parviendrait à donner le dernier coup, mais sur la méthode de ses enseignements.

L'Orc m'avait tout appris, mais jamais avec la pédagogie que l'on prêtait volontiers à un Maître. Il m'avait appris à manier la masse, mais en m'assénant mille coups de la sienne. Il m'avait appris à amortir et encaisser les chocs, mais en m'en imposant de si violents que mon corps témoignait encore aujourd'hui, des siècles après, de ses enseignements. Il m'avait appris à user de la magie de son premier Père, à chanter à sa gloire pour qu'Il déversât sur moi une infime part de son essence et que je n'eusse plus de frêle que l'aspect. Il m'avait appris à chanter à la gloire de son dieu qui, magnanime, m'accordait quotidiennement sa grâce alors même que je lui faisais l'injure d'en user pour protéger d'autres intérêts que les siens.

Mais, pour l'heure, point de chant. L'Orc m'avait toujours dit d'être patiente et à la chasse patiente était vertu. J'avais examiné les sentes, étudié les mouvements des quelques animaux se risquant dans les collines jusqu'à en acquérir la certitude que je ne tarderais plus à surprendre ma cible. L'ours avait ses habitudes ; aujourd'hui, je briserais sa routine.

Une brindille se brisa : l'ours ne tarderait plus.

Lentement, je ramenai mes jambes sous ma poitrine et affermis ma prise sur mon arme. Je perçus le mouvement de l'ours, sa démarche lourde presque comparable à celle d'un badaud, ses babines ensanglantées. Je restai immobile, tous mes muscles en tension. L'ours avait encore cédé à la prédation. L'hiver approchait, mais sa peau encore pendante démontrait qu'il n'y survivrait point. Il lui fallait s'engraisser avant d'entrer en hibernation et, pour cela, il chassait sur les terres conquises des hommes : le bétail ne faisait nullement le poids face à ce colosse maigrelet.

L'ours avança ; je m'élançai. Il s'ébranla et, dans un soubresaut belliqueux, se dressa sur ses postérieures. Alors, pas après pas vers ma cible de chasse rugissante, j'entamai mon chant. Je répétai les paroles que l'Orc m'avait apprises et son premier Père répondit à mon appel. La magie s'insinua en moi et m'anima bientôt d'une vigueur et d'une célérité nouvelles, de celles que je n'aurais jamais connues sans grand renfort de magie.

Je balançai ma masse vers les genoux de la bête, seules articulations à ma portée aussi longtemps qu'elle resterait dressée haute, à me toiser. Comme en réponse, l'ours abattit ses lourdes pattes vers moi. Je me désengageai, effectuant une roulade dans l'espoir de contourner la bête sans jamais cesser de chanter. J'accélérai, frappant et me désengageant en permanence, bien consciente qu'un seul coup de l'ours pourrait avoir raison de tous mes efforts.

Mon chant se fit peu à peu plus fervent ; la frénésie me gagna tout autant que l'ours s'y abandonna. Seulement, je contrôlais la mienne, je savais où je la menais et où elle devait me mener. L'ours ne faisait que jeter toutes ses forces dans l'affrontement.

Je ne sus combien de coups je lui assénai, simplement qu'il finit par s'affaisser sur ses postérieures et que la menace de ses pattes griffues n'en fut que réduite. Mais l'ours ne décolérait pas, obstiné à résister jusqu'à ce que l'un de nous rendît son dernier soupir. Il ignorait cependant qu'une certitude me gagnait : je donnerais le dernier coup.

Je donnai le dernier coup. L'ours s'affaissa, ancrant ses pattes au sol un dernier instant avant qu'elles ne cédassent sous son poids. Il expira ; la vie l'abandonnait. Enfin, je laissai mourir ma voix. Le chant m'avait porté à la victoire. Le silence accompagnerait l'ours dans ses derniers instants.

L'ultime torpeur gagna mon adversaire. Pour ma part, je ne pouvais m'accorder ce répit. Je passai la prochaine heure à le dépecer avec tout le soin que l'Orc m'avait inculqué. L'on me paierait pour la peau. Malheureusement, je ne pouvais emporter la viande, incapable de tirer derrière moi l'entière carcasse d'un ours.

La peau prélevée, je partis et abandonnai ce qu'il restait de mon adversaire. Il me fallait désormais retrouver la route jusqu'à la plus proche cité. Mais, à peine la trouvai-je que je la quittai pour trouver l'abri de hautes herbes. À quelques pas, sur une rive, j'avisais des bêtes, de ces ours se tenant perpétuellement sur leurs postérieures et capables d'user tant d'outils que de magie. Immobile, je les observai un instant, à déambuler de tente en tente, à lorgner des marmites et à échanger des mots que le vent portait jusqu'à moi mais que je ne comprenais pas pour autant. Les bêtes vivaient ici et il ne fallait les chasser. Pour autant, je ne me risquerais pas à les côtoyer.

Je repris mon chemin, progressant à couvert et en silence le temps de mettre de la distance entre moi et les bêtes. La rumeur les voulait pacifiques, mais l'Orc m'avait toujours dit qu'il s'agissait d'une vaine illusion dans la nature.

Bientôt, les bêtes ne furent plus qu'un souvenir et je regagnai la route. Je marchai vers Dion, la peau de l'Ours sous le bras, une mélodie Orc au bout des lèvres. Il me faudrait marcher de nombreuses heures avant d'atteindre la ville, juste le temps nécessaire pour déterminer les mots dont je devrais me fendre auprès de commerçants pour échanger l'étoffe contre quelques adenas.

Je ne tarderais plus à m'abandonner à la douce mélancholie de l'automne, bercée par le calme ambiant, seulement troublé par le vent et les quelques feuilles rousses qu'il entraînait dans sa danse.

"Tu chantes comme une elfe enrouée."

Je me retournai en sursaut, bouleversée par la vivacité du souvenir. Je n'avais jamais eu la ferveur d'un Orc ; j'avais abandonné la douceur des Elfes. L'Orc me l'avait souvent répété et, des siècles après la fin de mon entraînement, son spectre ancré dans mon esprit ne manquait pas de me le rappeler.

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