[BG Humain] Neïh Ol'dereith

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Nimbre
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[BG Humain] Neïh Ol'dereith

Message par Nimbre » mar. 21 septembre 2021 à 10h40


~ Neïh Ol'dereith ~

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Nom : Ol’dereith
Prénom : Neïh
Surnom : Le Traducteur, le bibliothécaire, le rat de bibliothèque
Titre : Aucun
Age : 20 ans
Sexe : Féminin Masculin
Race : Humain e
Description physique :
Fin mais de stature plutôt solide, ce jeune homme semble avoir une certaine assurance. La peau plutôt pâle, son visage n’est néanmoins pas si vilain et ses yeux verts soulignés de tâches de rousseur captent facilement l’attention.
Il arbore fréquemment de petites cernes visibles sous ses yeux et ses cheveux bruns bouclés tombent parfois devant son visage. Deux boucles en laiton ornent son oreille gauche, portant également un anneau en or blanc à son annulaire, ainsi qu'un collier fin, aux arabesques gracieuses.
Ses vêtements sont à présent de bien meilleures factures qu'auparavant. Il se vêt de jolies tenues confortables et à la fois esthétiques, bien souvent, une tenue en coton et en cuir souple noir. Il porte également de manière beaucoup plus courante une tenue d'expédition faites à la fois de cuirs souples et de métal. Son tricorne a semble-t-il été laissé de côté depuis un bon moment...


ImageCaractère :
Décidé et entêté. Il peut avoir un côté autoritaire par moment. Aussitôt calme, aussitôt enhardi par une idée, son tempérament est facilement changeant.
Il est de ceux qui aiment observer. Écouter et savourer l’instant.
Silencieusement certains jours.
Riant et plaisantant à d'autres.

Autres : A un petit accent lorsqu’il parle. Peut-être un étranger...

Compétences :
Combat : Manie quelque peu l'épée et le sigil
Magie : Aujourd'hui, il manipule avec aisance le vent (mis à jour)
Métamorphoses :/Panthère d'argent, Tigre dent blanche
Alignement : Chaotique neutre
Guilde : La Guilde Marchande Vernalis
Faction : /
Langues parlées : Commun et le Sombre
Situation financière : Meilleure situation qu'auparavant (mis à jour)
Comportement social : Il parle volontiers aux personnes, mais est souvent occupé. Il privilégie ses rares temps libres avec ses proches et ses amis. Lorsqu'il travaille, il s'applique dans ses tâches à la bibliothèque, au laboratoire d'Oren ou dans des tâches administratives et commerciales pour la Guilde Marchande Vernalis. (mis à jour)
Type d’éducation reçue : À première vue, paysanne. Mais quelques-uns de ces gestes démontrent tout de même un fond d’éducation bourgeoise.
Popularité et/ou influence : Autrefois: plutôt méconnu, hormis à Gludio où ses connaissances d'artisans ont pu être utiles à bien des habitants. Aujourd'hui, connu comme étant bibliothécaire à Oren, travaille également pour Eliadus Zolpheus au laboratoire d'Oren. Neïh est ami de plusieurs personnalités phares. Il est également le fiancé d'Anvil, Préfêt de Giran, de part cette liaison et son intégration à la Guilde Marchande Vernalis, il est d'avantage connu qu'auparavant. (Autrefois: Il faisait partie des badauds, autant vagabond que citoyen simple d’une ville.)
Métier : Autrefois cordonnier, artisan du cuir. Aujourd'hui érudit, bibliothécaire et traducteur
Pensée politique : Libre penseur

Croyances : Respecte tous les dieux. Piètre fervant d'Einhasaad, il la prie peu. Il prie parfois Sahya, plus souvent qu'Einhasaad.

Relations extérieures : Il ne fait pas grande distinction entre les différentes races, il les aborde de la même manière. Il peut cependant être plus facilement impressionné et méfiant par le physique des Orcs. Curieux par l’attitude froide et militaire des Kamaels, il est néanmoins d’avantage intrigué par les Sombres, et sans avis pour les Elfes. Les Nains l’amusent et l’exaspèrent à la fois.



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Ancienne apparenceImage
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Jeune fille à la peau un peu sale. Son visage n’est néanmoins pas si vilain et ses yeux verts soulignés de tâches de rousseur captent facilement l’attention. Son allure générale vous laisse penser qu’elle sort tout juste d’une forge ou d’une usine ; trace de colorants ou de produits à certains endroits de la peau, cernes, cales dans les paumes de ses mains. Ses cheveux bruns bouclent de manière aléatoire autour de son visage. Deux boucles en laiton ornent son oreille gauche. Fine mais de stature plutôt solide, elle semble avoir une certaine assurance. De taille plutôt petite pour sa race, elle mesure environ un mètre soixante-deux.
Habituellement, Neijh se vêt de vêtements de cotons, de lins et de cuirs souples. Elle porte généralement une jupe longue, ceinturée d’une large ceinture qui descend de manière originale sur l’une de ses hanches, comportant de multiples poches et escarcelles en cuir. Il lui arrive parfois de porter un tricorne en cuir fin sur la tête.
Fine mais de stature plutôt solide, cette jeune femme semble avoir une certaine assurance,... du haut de son petite mètre soixante-deux. La peau plutôt pâle, son visage n’est néanmoins pas si vilain et ses yeux verts soulignés de tâches de rousseur captent facilement l’attention.
Elle arbore fréquemment de petites cernes visibles sous ses yeux et ses cheveux bruns bouclés sont attachés en un chignon contre sa nuque. Deux boucles en laiton ornent son oreille gauche, portant également un anneau en or blanc à son annulaire, ainsi qu'un collier fin, aux arabesques gracieuses.
Ses vêtements sont à présent de bien meilleures factures qu'auparavant. Elle se vêt de jolies tenues confortables et à la fois esthétiques, bien souvent, une tenue en coton et en cuir souple noir. Elle alterne entre les robes et les pantalons, en fonction des évènements. Elle porte également de manière beaucoup plus courante une tenue d'expédition faites à la fois de cuirs souples et de métal. Son tricorne a semble-t-il été laissé de côté depuis un bon moment...
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Dernière modification par Nimbre le mar. 4 octobre 2022 à 19h49, modifié 36 fois.
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Message par Nimbre » mar. 21 septembre 2021 à 10h42


"Pour l’heure, c’est à l’orange"


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Les sabots des chevaux résonnent dans la ruelle. Là-bas, au coin de la rue, un homme hurle plus que ne proclame ses promotions du jour. Des enfants jouent en criant devant moi et sans cesse, des personnes s’arrêtent pour m’observer travailler à travers la vitre. Parfois, certains toquent contre cette dernière pour me faire un signe pour montrer leur approbation, d’autres le font, juste pour me déconcentrer.

Mais à vrai-dire, je ne les regarde pas, ni ne les entends.
Peut-être autrefois, oui.
Mais plus à présent.
Toute cette foule de gens.
Ce brouhaha de vie.

Je suis concentrée.
Et quand je le suis, je n’ai pas le temps pour autre chose.



~~~
Le grelot du plafond retentit lorsque la porte s’ouvre avec éclat. Une silhouette en contrejour s’exclame :
- Noan est parti ! Vers le port !
La voix d’Estielle. Stoppant la couture que je réalisais, j’hoche de la tête en la regardant, attendant la suite sans dire un mot. En voyant mon absence de réaction, elle fronce des sourcils.
- Il est parti. Pour de bon. Pour traverser la mer.
- Oui, j’imagine bien qu’il n’y est pas allé pour pêcher. Et alors, il fait bien, non ?
- Mais… mais il nous lâche ! Et.. il est partit sans rien nous dire !
- Peut-être que les adieux étaient une chose trop difficile pour lui ? Que veux-tu qu’on y fasse ? Il nous avait dit qu’un jour il craquerait et tenterait le coup. Tu ne t’en souviens pas ?
- Oui mais… Hmf.
Elle brasse l’air des bras en de grands gestes lasses, s’immobilise, puis se met à pleurer. Je fais une moue en la voyant.
- Estielle…

Je soupire un peu et me lève pour la prendre dans mes bras.



~~~
Le soleil scintille à l’horizon. Éclat puissant. Qui illumine encore les toits sombres de la ville. Les murs des façades, teintées alors de cet orangé si particulier.
Bientôt, le bleu. Nuit.
Assombrira l’entièreté des ruelles.
Et le silence.
Pour l’heure, c’est à l’orange. Ce qui signifie qu’il est l’heure de fermer boutique.

Estielle est restée un long moment. À parler. Me regarder travailler. Pleurer. Soupirer et parler encore. Par moment, j’ai regretté être venue travailler aujourd’hui. Et à d’autres, je me suis dit qu’heureusement, j’avais été là pour elle.

« Il a eu raison de partir, tu as vu le nombre de mort aujourd’hui en ville ?! Ça me terrifie... »


« Que vas-tu faire toi ? »
« Tu m’abandonnes pas toi hein ?! »

« Gludio n’est vraiment plus un lieu sûr... Je ne sais pas quoi faire.»


Terrifiée, triste et assaillie par ses peurs, elle s’est endormie, les bras croisés sur ma table de travail. Je m’apprête à la réveiller lorsque le son du grelot de la porte tinte à nouveau. Je reconnais alors le nouvel arrivant.
Noan.


Dernière modification par Nimbre le mer. 22 septembre 2021 à 15h19, modifié 5 fois.
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Re: [BG Humain] Neijh

Message par Nimbre » mer. 22 septembre 2021 à 14h45


"Ses mots me traversent"


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Les bateaux étaient déjà remplis de fuyards. Noan avait réussi à se faufiler à travers la foule, se faire une place discrète et presque atteindre le pont d’un navire. Il avait été rejeté, avant même d’atteindre la passerelle. Pas d’argent, pas de place. La somme pour se permettre éventuellement un billet pour les prochains mois était affreusement onéreuse et les Capitaines n’acceptaient plus aucun citoyen de basse condition. Comme ils le répétaient sans cesse, il n’y avait plus de place pour lui. Et ce, pour tous les mois à venir. S’il comptait changer de continent, il n’aurait qu’à partir avec son propre bateau à voile.
Et c’est bien ce qu’il comptait finalement faire. Le voilier avait été payé avec tout le reste de ses économies…



~~~
Nous n’avons pas réveillé Estielle.
Le voilà repartit avec mes quelques provisions qu’il me restait à l’atelier.
Survivre ?
Dans les hautes mers du Sud ?
À bord d’un voilier, sans aucune compétence de navigation ?
Je savais qu’il partait vers la mort.
Et je n’avais su le convaincre.

« Je peux vous prendre avec moi ! Réveillons Estielle et partons à présent ! »

« Ton idée est une folie Noan. Je ne peux pas te retenir ici, mais je ne te laisserais pas voler la vie d’Estielle. Laisse-là croire que tu es à bord d’un vaisseau solide… et épargne-lui une mort bien trop rapide. »

« C’est peut-être toi qui la condamnes en la laissant ici... ! »



~~~
Ses mots me traversent. Encore.
Me transpercent.

Je savais qu’elle ne partirait pas d’elle-même, qu’elle resterait près de moi.
Et je ne suis pas partie.
Ce sont eux qui sont revenus, avec le Capitaine Alaric. Le mal qui survient de partout. Tranchent et arrachent. Des familles, des membres, des cœurs.
Exécutée.
Et ce sentiment d'impuissance qui m'envahit. L'ai-je vraiment condamnée..?

Et toi, Noan?
As-tu survécu… ?



~~~

Des mots, dans la pièce.
Qui ont une odeur.
Une odeur âcre.
De sang et de transpiration.
Un corps imposant à l’embrasure de la porte qui me regarde.
Sa main posé sur l’épaule de ma mère. On dirait qu’elle pleure. Pourquoi tu pleurs maman ?
Je les vois. Mais ils ne me voient pas.
Je suis dans la pénombre, au fond de mon lit.
L’homme s’approche, je ferme les yeux.
Je suis censée dormir à cette heure-là.
Les mots. À l’odeur âcre. Juste au-dessus de moi.

- Dors ma petite… Et demain, profite. La vie est si courte…



Dernière modification par Nimbre le sam. 16 octobre 2021 à 20h33, modifié 2 fois.
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Re: [BG Humain] Neijh

Message par Nimbre » mer. 22 septembre 2021 à 15h05


"Vas-y"


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Mon aiguille pique le cuir. Le fil passe à travers, se faufile et se presse. La pluie qui tombe sur la toile de ma tente est agréable. Mais il fait froid et j’ai les mains gercées. Je ne tarde pas à me piquer le doigt, constatant alors que la mauvaise humeur a gagné mes pensées. Je remarque aussi que quelque chose me tend. Ah.
Le bruit du campement. Des gens pleurent, crient. Parlent fort. S’apitoient sur leur sort.
Des rescapés, comme moi.

Rescapée.
Pourquoi je continue de coudre… ?
Quand est-ce que tout cela cessera ? Le monde se déchire... et moi je couds ?
Est-ce que je compte passer ma vie à attendre que les choses se fassent ?

Je lâche l’escarcelle inaboutie, laissant l’aiguille se perdre dans l’herbe à mes pieds.



~~~
Nuit noire.
Pensées emmêlées.
Je ne vais pas fermer l’œil de la nuit.




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~~~
- Maître, Demoiselle Neijh Ol’dereith, votre fille, dit le majordome d’une voix nasillarde en ouvrant la porte, restant droit comme un piquet.
J’entre, et admire une nouvelle fois la majestueuse pièce qui s’offre à moi : Des bibliothèques le long des murs, hautes comme deux hommes. Des meubles en bois nobles aux angles sculptés d’arabesques. Les fenêtres, immenses, décorées de somptueux rideaux, qui laissent entrevoir l’immense jardin, entretenu avec soin. Le tapis, aux couleurs chatoyantes, qui s’allie avec goût au parquet sombre…

- Ma chère… Je t’attendais.

Je redresse la tête et sourit au Sombre qui me fait face. Svelte et fin, le visage émacié, ses traits me surprennent à chaque fois. Il semble sévère et dur. Il l’est, il est vrai. Mais en son cœur, en réalité, se dissimule difficilement une tendresse certaine.

- As-tu révisé les Chapitres dont je t’ai parlé hier… ?
- Lu et récité par cœur plusieurs fois.
Il rit un peu.
- Le plus important ait que tu en ais compris le sens !
Il se redresse de son large siège molletonné. Sa redingote sombre, au reflet violacé lui donne une certaine prestance, bien qu’il n’en manque pas par sa simple posture… Il tapote le coin de son bureau pour me faire signe d’approcher.
- Eh bien. Démonstration… ?
- H..hein ? M..mais.. Je n’ai jamais…
- C’est le moment de s’y mettre en ce cas, me fait-il d’une voix claire et sans appel.

J’inspire nerveusement et positionne mes mains l’une en face de l’autre. Je me concentre… récite les mots dans ma tête plusieurs fois avant d’oser les prononcer, puis commence à réciter la formule. Je m’arrête avant la fin et tourne la tête d’un coup vers mon père.

- Et si je provoque un ouragan dans le bureau !?
Il me regarde durement, semblant mécontent.
- Si je te dis de le faire ici, tu le fais ici. Tu ne discutes pas mes demandes. Et… Il me semble t’avoir appris quelque chose d’important hier… « Sans assurance ni volonté, on…
- … ne dit mot », je sais mais là…
Je me tais, son regard me l’intime à nouveau.
- On n’incante jamais un sort, si on n’est pas certain de vouloir le réaliser. À présent, vas-y.


~~~
- Vas-y.
Murmure dans l’obscurité, à moi-même.
La pluie ne tombe plus sur le campement et mes yeux se ferment enfin pour le reste de la nuit.



À suivre...

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Re: [BG Humain] Neijh

Message par Nimbre » mer. 1 décembre 2021 à 01h41



Journal 1.0
"Sois sage avec les poissons"


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Quand j’ai quitté le campement, je n’imaginais pas une seconde arriver là où je me trouve aujourd’hui. À vrai dire, je n’aime jamais trop anticiper. Un minimum est requis, nous sommes d’accord ; la réflexion est importante. Toujours est-il que si j’ai une visualisation trop nette de ce que je souhaite, je finis souvent par être déçue.
En réalité, j’imaginais simplement accompagner des mages de soin dans les rues pauvres, déplacer des caisses, ou... N'importe quoi où l’on a besoin de monsieur ou madame lambda pour des tâches que personne ne souhaite faire. Quelque chose comme ça.
Tout s’est passé si rapidement.

J’avoue que les derniers évènements m’ont sacrément retournés le ventre. Le cerveau. Et peut-être le cœur aussi. Et ce n’était pas en déplaçant des caisses.

Ça a commencé à Oren. J'y ai rencontré le Préfet de la ville, un certain Eliadus Haydon. Il faut dire, il était plutôt voyant avec son halo de stupeur. Il faisait fuir la foule autour de lui. Les gens couraient les yeux exorbités de peur. Ça m’a intriguée et effectivement, ce n’était pas une bonne idée. Prise de peur et d’angoisse, je me suis écartée à mon tour. C’est comme ça qu’on a commencé à parler ; apparemment, une histoire avec des Élémentaires qui avait plus ou moins mal tourné, et le voilà, lui et plusieurs compères, accaparés d’un halo d’anxiété. Il m’a suggéré de rejoindre leurs troupes pour les étudier. J’avoue, ça ne m’a pas donné très envie à première abord, avec leur aura peu attrayante. Mais j’ai accepté, histoire de me faire bien voir et puis bon, les Éléments m’ont toujours intéressée. Le Préfet Haydon est un mage puissant, connaisseur et passionné des Éléments et de Savoirs en tout genre. Guerrier également, Préfet aujourd’hui. Un homme d’ambition, tout de rouge et de métal paré. L’attitude et l’émotion contenues. Calme, et sans doute d’une colère qui se savoure froide. Je me trompe peut-être. Cela dit vu le bagage du bonhomme, l’inverse serait sans doute tout autant intéressant à voir…

Les jours suivants, j’ai continué mes recherches, dans plusieurs villes en vain. Entre temps, je philosophais sous un arbre avec un Sombre, et petit à petit, mes économies s’en allaient.

Puis, il y a eu ce livre. Ce maudit bouquin scellé.
Il m’avait intrigué, là sur les pavés. Abandonné. Et ce sceau puissant qui préservait son contenu. Je me doutais bien qu’il enfermait quelques savoirs importants... et, bêtement, je n’ai pas osé le prendre avec moi. Dissimulé dans une fente d’un côté de la cathédrale, j’étais retournée voir le Mage Rouge, le Préfet Haydon. Le temps de revenir, il avait disparu. Aucune trace. Mais nous avons eu le temps d’en parler, et de comprendre qu’il devait appartenir à… Alaric. Encore lui. Je n’ai pu m’empêcher quelques commentaires sur le personnage… dans la rue. Parler dans la rue d’Alaric, de manière négative et… en ajoutant des « moi, je me permettrais bien de ne pas le lui rendre son bouquin » et des « Il a peut-être des plans foireux en réalité, ça nous permettrait de savoir une bonne fois pour toute ». Dans la rue. Avec des gardes. Ah bravo. Intelligent. Super. Des confettis.

Je peux vous dire que j’ai appris, par la suite et à me promettre de ne plus refaire cette erreur.
Le garde m’a entendue… Le jour suivant, je me faisais enlever par un Harfang, un membre des Serres Ardentes. À ce moment-là, je pensais que c’était des hommes d’Alaric qui m’enlevait pour me torturer et me faire avouer que j’avais caché le bouquin quelque part…
Estielle, pourquoi ta mort me retourne encore le cerveau ?
Note : À travailler

Je constate que j’écris de manière calme et sereine à propos d’un... * tracé * de mon enlèvement, comme s’il s’agissait.. d’un fait anodin. Mais… Je * tracé *
J’ai mis plusieurs jours à me remettre de cette.. de ce jour-là. Se faire enlever… J’avoue, je n’avais jamais expérimenté. Et je n’ai aucunement l’intention de recommencer. Passons.
Ce qui importe, c’est que j’ai réussi à m’échapper. Sans doute par chance. J’ai été aperçue et ils m’ont coursés.
Ils étaient nombreux, heureusement, j’étais agile…

À la sortie, un Elfe m’a attaqué en pensant que, comme je sortais de leur antre, je faisais partie des membres des Serres Ardentes. Il était accompagné d’Eliadus et d’un nombre incalculable d’hommes armés. Ils ont fini par me soigner et je comptais bien décamper… sauf qu’ils comptaient retourner dans les souterrains. Je venais d’en sortir. Indemne ! Et tout était prêt à s’écrouler… !

En y repensant, je me demande encore comment cela se fait que je les ai suivis. Une envie de vengeance ? De juste en savoir davantage ? De prouver une certaine capacité… à contrer mes émotions ? De me rattraper envers… l’Elfe ?

L’Elfe… Il était un Faucon de Cefedellen. Des cheveux cendres alliés d’un regard océan. Un Elfe d’un certain âge, son regard semble poème dès qu’il ne dit mot et qu’il observe d’un air pensif. Vous savez, cet air sage qu’ont certaines personnes lorsqu’elles regardent simplement devant elles, alors qu’elles ne pensent à rien ? Et bien voilà, le Faucon de Cefedellen, il donne cette impression-là. De grandeur et de sagesse. Avec un rien. Il avait lui aussi, été attrapé, et s’était comme moi, enfui. Mais contrairement à moi, il m’avait laissé une clé dans la main. Il avait fait un geste pour moi, alors que j’étais inconsciente et qu’il ne me connaissait pas. De mon côté, je n’avais pas eu le temps de voir s’il restait d’autres personnes enfermées. Peut-être... que j’avais envie de tenter de sauver à mon tour, une vie ?

C’était stupide. J’aurais pu les laisser faire, il faut dire qu’ils semblaient avoir l’habitude de ce genre de missions, contrairement à moi. Je pensais peut-être leur être utile… comme j’avais pu parcourir les sous-terrains. Sauf que l’Elfe aussi les connaissaient à présent. Bref, je vous dis, stupide.
Au final, j’ai été davantage une charge qu’un atout. J’ai passé mon temps à courir et éviter les combats... pendant qu’une créature de trois mètres de hauts, cornues, poilues et musclées comme un bœuf…se faisait anéantir par les troupes et les deux hommes de mission (sans qu'ils n'oublient de récupérer précieusement les divers documents intéressants au passage. Des habitués, vraiment).
En fin de compte, nous nous en sommes sortis vivants.

Et me voilà… avec des propositions de missions pour le Faucon de Cefedellen ainsi qu’un poste à la bibliothèque et au centre de recherche d’Oren.
Ah… Et je vous ai parlé de la Créature sous-marine de Cerulys ? J’écrirais peut-être bientôt à ce propos. Je compte bien entrer à nouveau en contact avec cette petite * tracé * immense merveille.

En réalité, il se fait tard et j’ai un cours avec le Professeur Idthar à l’aube (c’est d’ailleurs un réel plaisir de replonger dans ces études, même si les cours ne sont pas aussi passionnants qu’avec S. Ol’dereith).

~~~
Estielle.
Tu es présente partout.
J’ai eu… ta mort sur la conscience. Je me sentais fautive et je rejetais la faute sur Alaric. Je l’ai détesté, comme je me suis détestée. Ça a duré un temps. Puis ça s’est estompé. Jusqu’à oublier et même trouver pertinent les actions d’Alaric.
Me rendre compte que j’avais tenu son livre dans mes mains… C’était.. une rage. Un déversement de colère. Une injustice marquée au fer rouge qui ressurgissait. J’ai eu envie de lui trouver d’autres actes ignobles. Pour l’abaisser aux yeux du monde. Encore.
Et pourtant… J’avais déjà fait le chemin. Je le sais. Qu’il nous a sorti d’une bien plus grande misère. Et je comprends ses actes. Aussi cruel qu’ils aient pu l’être à certains moments.
Pourquoi cette colère s’est exprimée à nouveau ? Qu’est-ce qui n’est pas terminé avec tout ça ? Avec toi ?
Ta mort était inutile. Ta mort était stupide. Mais c’est toi qui avais choisi de rester là.
À me coller. En pensant que tu serais ma protégée…
C’était stupide Estielle.
Laisse-moi tranquille à présent.

Et toi Noan, tu peux bien penser ce que tu veux. Oui, j’ai condamné Estielle. Apparemment, elle n’avait pas la force de partir seule et j’avais décidé de rester. En quoi est-ce ma faute ? En rien.
Bon vent Noan, sois sage avec les poissons.
Agressive ? Un peu. Tu n’existes plus, et pourtant, tes mots me blessent encore.
Ça changera. Je ne compte pas rester agacée longtemps envers un mort.






À suivre...

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Re: [BG Humain] Neijh

Message par Nimbre » jeu. 14 avril 2022 à 17h17



Journal 1.1
"Des notes ajoutées à la va vite, sans date"

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Cérulys


Cette créature marine.. Une splendide et incroyable entité ! Arrivée à Cérulys, elle avait attiré tous les regards des badauds et les prières de la plupart des citoyens de la cité aquatique. Sire Haydon était là, et s’est rapidement approché d’une femme qu’il semblait connaître. Une grande mage de Cérulys, Navith. Pour ma part, je découvrais un homme en redingote, qui semblait fort intéressé par la créature. Au premier regard, il me glaça le sang, avec cette prestance qu’il dégageait et ce… ce détail qui me troublait le plus à son visage…

Je luttais contre mes aprioris et ma peur, et grâce à lui, nous pûmes réaliser une première tentative de communication avec la créature. Comme quoi ! Les efforts magiques pour maintenir la communication avec l’être marin furent astronomiques et Navith en a gardé de graves séquelles, encore présentes aujourd’hui. La communication fût de ce fait plutôt courte. Ce fût cet homme à la redingote qui traduisit et essaya de transmettre nos questions à la créature. Apparemment, Thalassion de son petit nom, avait ressenti un appel et était venu ici, sans réellement savoir les raisons. Vivement intriguée par cette créature et ce langage, je m’armais de courage et demandai au traducteur s’il était possible de m’apprendre les fondements du langage céruléen.

~ ~ ~

On ne peut pas dire que j’ai été sereine en allant prendre des cours avec ce professeur-ci. Je ne pensais véritablement pas croiser un tel être un jour. Il semble détenir un.. tombeau d’informations ! En même temps, vu son âge, ce n’est pas réellement étonnant. Je me demande combien de guerre il a vécu…

~ ~ ~

Mon apprentissage du langage céruléen avance, il faut dire, le lexique est pauvre et rudimentaire. Le plus difficile se cantonne à la prononciation… Qui est de base totalement approximative. Une chose certaine, je me réjouis de pouvoir communiquer avec cette créature marine !

~ ~ ~

Mon apprentissage a pu porter ses fruits lors des expéditions concernant les Élémentaires.
Nous avons secouru une élémentaire d’eau, emprisonnée dans une boîte de verre, au beau milieu du désert ardent. J’ai pu en profiter pour communiquer quelque peu avec elle, et ainsi « valider » le fait que le langage céruléen est parlé par la plupart des êtres aquatiques (pas encore chose certaine).

J’ai accompagné Sire Haydon, Sire Arcada, Le Faucon de Cefedellen et Kalil au Jardin d’Eva. J’avoue que j’en ai profité pour détailler les salles et les divers glyphes gravés sur les structures du Temple. Le Faucon de Cefedellen, Aether, n’était pas très enjoué à l’idée que nous nous aventurions sur un lieu sacré de son peuple, destiné initialement au repos des âmes, mais nous avons pu aider ce pauvre élémentaire de feu bloqué sous l’océan à retrouver sa terre de lave.
Il va me falloir étudier d’avantage, j’ai réalisé que la traduction était laborieuse, j’étais d’une lenteur… Au moins, j’ai pu m’exercer et même relever quelques nouveaux mots à ajouter à mon dictionnaire céruléen.

~ ~ ~

Mes journées se ressemblent. Le matin j’ai mes cours de magie du vent, puis j’enchaîne avec le travail à la bibliothèque. En fin de journée, j’ai généralement un peu de temps pour étudier mon céruléen et me documenter en fonction des besoins en cours pour nos missions.

~ ~ ~

Il y a quelques semaines, j’ai accompagné Dame Élérinna Serindë et Sire Haydon au château de Heine, dont ils n’avaient aucune nouvelle apparemment depuis la reprise de la cité.
Fait étrange, il semblerait qu’il y ait des problèmes de communication, comme le chambellan semblait attendre éternellement qu’on réponde à son appel, en vain. Autre fait intriguant, nous avons trouvé les soldats tous à moitié endormis, des cernes marquées sous leurs pauvres yeux à peine entrouverts. Je ne m’étalerais pas sur cet épisode, mais nous avons pu découvrir entre autres que le château était hanté par le fantôme d’une pauvre âme… Je vous avoue que je n’y croyais pas réellement jusqu’à ce qu’elle me fiche une peur bleue, avec sa main froide sur mon épaule ! Nous avons dû enquêter afin de trouver un moyen pour l’apaiser. Nous n’avons à ce jour plus eu de nouvelle, il semblerait que l’affaire ait été résolue.
Demeurer errant, revivant à jamais et au-delà de la mort une journée éternelle de pleur, de tristesse et d'incompréhension, tout cela à cause de l'amour.. Quel affreux destin.

~ ~ ~

J’ai fait la rencontre d’une Elfe du nom d’Amina, accompagnée d’un humain farfelu. Ils cherchaient absolument à ce que je leur paie une tournée en échange d’un spectacle. Je dois dire que vu mes moyens actuels, je ne me sentais pas vraiment à m’autoriser ce genre de fantaisie !
J’ai découvert récemment qu’en réalité, cet elfe n’a rien à faire de son peuple et ne pense qu’à vider son cerveau dans la boisson. Pas vraiment étonnant venant d’une femme de spectacle…
Hm.. Je pense qu'au fond, ça me rend triste et en colère de voir quelqu'un s'aveugler à ce point...

~ ~ ~

Autre rencontre à Giran avec un Orc d’un nom complètement imprononçable. Gropkraz quelque chose, ce sera donc Kraz. Il semblait être persuadé que c’était la providence qui me mettait sur son chemin, car mon nom était similaire à la neige. Neige qui lui évoquait ses terres natales… Il a pour but de récupérer les terres nordiques des Orcs. J’imagine qu’il sait qu’une longue quête l’attend.
Je ne m’attendais pas à ce que cela m’arrive… mais son physique m’a rappelé le H. Je me suis mise à avoir des souvenirs de cet évènement, à Oren et le lien créé m’a transformée en personne totalement craintive à son égard. À y repenser, c’était plutôt stupide. Sous le stress et la peur, mon langage corporel en disait déjà bien trop, et il a cerné rapidement les grandes lignes. Il a cherché à comprendre ce qu’il s’était passé. J’étais à la fois méfiante, et à la fois un peu frustrée de ne pouvoir lui partager cet évènement. Je sens que je n’en ai jamais parlé à personne réellement depuis que c’est arrivé et que ce serait bénéfique pour moi de le partager à quelqu’un. Mais… je ne peux pas. Ce sujet est trop sensible. Trop dangereux. Et j’ai promis.
Kraz m’intrigue par son tempérament calme et posé. Différent des Orcs déferlant leur flamme à tout va, il semble savoir contenir la sienne, sans doute pour la diriger de manière vive et incisive au bon moment…
Je sens qu’il me teste et cherche à me confronter à mes faiblesses. Déstabilisée, cela me questionne, parfois m’agace et le plus souvent, je me retrouve à vouloir relever les défis qu’il m’adresse. J’étudie notamment avec lui quelque sujet de la philosophie shamanique des Orcs. Il aime préciser d’ailleurs qu’il ne se proclame pas « Shaman ».
Je sens qu’il pourrait être un précieux allié, mais qu’à la fois, il est tout aussi possible qu’il se rapproche de moi pour atteindre d’autres buts. Je reste donc encore sur mes gardes à son égard…
~ ~ ~

Note pour Cérulys
Imrunagun => gauche ? lgt met.
Pergunagun => droite ? dispositif M.
Urginagun => Reste des citoyens ?

~ ~ ~
J’ai à ce jour :
- De la documentation sur une expérimentation ratée sur des cristaux de l’Ile des prières « Journal d’Archibald Dornan, 5 brilleblé de l’an 515 »
- Liste des J. d’Aden
- Un lexique céruléen (de plus en plus riche)
*Ci-dessous, quelques mots ajoutés sans doute dernièrement *
- Une encyclopédie ancienne Heinoise (offerte et rénovée par Anvil Acarda !! Je n’en reviens toujours pas)
- Un document dans un état assez lamentable, non daté, d’un rapport d’expédition réalisée à Cérulys
- Les Représentations des Âmes selon les dogmes Shaman Orcs, sous l’instruction de Kraz, Gropkraz.. ( hm. Il faudra que je lui redemande son nom entier)







À suivre...

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Re: [BG Humain] Neijh

Message par Nimbre » mar. 26 avril 2022 à 18h14

>>♫<<


Journal 1.2
"Nulle part"

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Mains qui serrent la sangle de mon sac.
Accumulation et soupçons.
Envahie.
C’est donc de cela, qu’il cherche à s’éloigner…


Je pose un mot sur ma porte et me voilà sortie du bâtiment. Mon cœur se serre un peu en lui jetant un regard.
Un havre sécurisant.
J’espère qu’il le redevienne, rapidement. Ces hauts murs me paraissent aujourd’hui austères. Lorsque j’étais arrivée dans la cité, je me souviens que je les avais trouvés sécurisant.
Sécurisant… Je ne m’étais plus sentie aussi vulnérable qu’aujourd’hui.
En quittant Oren, mes pensées s’emmêlent. Trop d’évènements accumulés, de la confusion, du stress. De la peur.
Toujours et avant tout, de la peur.

Celle qui se glisse dans la gorge, te noue le ventre et te tend. Sans sentir réellement qu’elle est là, on continue d’agir, puis soudain, on s’aperçoit que l’on fonce droit devant, sans s’arrêter pour réfléchir un instant, sans se rendre compte qu’on agit avec la peur en soi. Qui nous guide et nous mène nulle part.
Nulle part. Je n’avais pas quitté Gludio pour en revenir à ce point de départ...

La passeuse ouvre un portail dans lequel je me fonds. Au-delà, Cerulys.
Je lève les yeux vers le dôme magistral. La mer surplombant, dominant la cité ancienne, qui amène une interrogation au fond de moi. Si le vent me guide vers l’eau, n’est-ce pas le signe que je me perds un peu ?
Je me sens en accord, pourtant. À ma place.

J’inspire, comme pour m’acclimater à ce nouveau refuge, pour une nuit.
Ici, les mystères sont nombreux, les possibilités et les histoires infinies, je me loge sans doute au creux de ces espoirs. Eliadus ne semble pas réellement convaincu d’y trouver quelque chose. Moi, je m’entête. Peut-être simplement par curiosité, envie. J’ai envie de savoir. Connaître ce qui a disparu et qui est devenu secret.


~~~

Pensées, à ces astres qui gravitent. Tournent, suivent leur tracé. Ayant ou non, leur face cachée…


Il y a le Faucon couronné. Intangible et constant. Les évènements ont fait qu’il est aujourd’hui un ami.
Un roi… l’aurais-je pensé un jour, d’être l’amie d’un roi ? Je serai le vent qui l’aidera à pousser sa lame en avant. Il a ma confiance.

~~~

La Mage rouge, scellé lui-même, tels les sceaux qu’il affectionne tant. Difficile de lire, à travers son armure, ce qui l’habite réellement. Mais le Faucon lui fait confiance, et il m’a tendu la main, dès le début. Je lui fais petit à petit confiance, malgré son sang qui ne cesse de me troubler. Je ressens qu’il fait de son mieux en tout temps. La haine et la peur des autres l’attaquant sans cesse l’ont forgé. J’espère qu’il pourra être libéré, un jour. Qu’il saura faire les bons choix. Espérons-le, toujours.

~~~

Le Cœur tendre, le bon et meneur d’hommes démunis. Soucieux de bien faire, d’aller de l’avant, d’aider ceux qui l’entourent et riant de bon cœur facilement. Je lui ai toujours trouvé un côté gourou, derrière sa carapace de bienheureux. Je ne saurais dire pourquoi. L’eau le répulse, c’est bien une tare de porteur de flamme ça. Je ne peux dire qu’il a m’a confiance, mais il œuvre pour le bon déroulement des missions. Et il faut le dire, il m’amuse beaucoup.

~~~

La Joyeuse éblouie, qui s’oublie et semble se dissimuler derrière un voile de joie. Elle fonce, tête baissée. La peur sans doute, comme moi, terrée en fond. À la fois curieuse et motivée, mais aussi fuyante qu’une étoile filante. Elle brille fort, illumine son chemin et se cache soudain. Son cœur est sans doute bon, mais ses curiosités sur des sujets importants, tout en ayant l’air aussi détachée me questionne. Certains de ses actes m’obligent à rester vigilante à son égard. Je ne peux lui donner ma confiance.

~~~

Un être à part, fait d’inconnu et de silence. De douceur et de tendresse, d’empathie et de mystères. Malgré son esprit embrumé, ses émotions vives sont sincères, ancrées. Son courage poignant m’amène bien des réflexions... Il fait bondir mon cœur en un rien de temps. Qui aurait pensé que je puisse m’attacher si rapidement d’un enfant ? Cristal vidé, ou scindé… Quelle est ta vérité ?


~~~


Deux astres
Satellites si vite rapprochés


L’un de Feu
Ardente flamme au calme intérieur stupéfiant, il me surprend, me dépasse. Mon intérêt pour lui me questionne, non pas parce qu’il est un Orc, mais parce que sa franchise et son tempérament me désarme bien souvent. Sa culture différente créer parfois des maladresses involontaires plutôt désagréables et d’autres, embarrassantes. Habituellement, j’aurais fui un tel décalage et un tel affrontement. Un je ne sais quoi me retient. L’envie de me confronter, ou au contraire, baisser mes armes… ? Deux choses certaines, sa sagesse me fascine et je tiens à lui bien plus que je ne me l’imaginais.
L’un d’ombre et de lumière
Une âme aux reflets délicats et sincères. Dans les profondeurs de son cœur, je sens un calme et une force, une sensibilité touchante, sans doute aussi marquée par les tempêtes qu’il a traversées. Droit et humble, il avance. Cette puissance subtile qui l’habite m’impressionne, m’intrigue. Prisme proche du mien, nous pouvons partager notre passion des livres ensemble. Il éveille ma sensibilité, mon écoute. Je me rends compte à quel point j’ai de la chance de l’avoir rencontré… J’ai pour lui une grande affection et ma confiance s’installe peu à peu.


Des attentes, des envies. Je me sens partagée, obligée de poser un choix. Ces deux astres me touchent, me troublent. Je tiens à eux, c’est une évidence. Le trouble occasionné par les méandres de mon cœur ne me facilite pas pour avancer. Je me sens inefficace, perturbée et affaiblie. Et à la fois, je me sens soutenue, accompagnée…aimée.

Toutes ces années de solitude. Estielle… Noan. Votre présence me manque.
J’ai fait le choix de me battre, j’ai une mission à terminer. Alors avançons, avant tout. Là où j’aurais dû vous guider.





À suivre...

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Message par Nimbre » dim. 8 mai 2022 à 20h05

~~~
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Une voix murmurée dans la chapelle
~~~
Kraz... Je regrette réellement.. cette fin si précipitée. Je regrette notre dernière discussion, qui m'a semblée..si froide. J'aurais tant aimé que les choses se passent différemment.
Elle fronce des sourcils, avalant sa salive.
Ta flamme aura brûlé jusqu'à la fin... Toi qui me parlait, qu'un Orc se devait d'écouter sa flamme et son instinct jusqu'au bout..
Elle souffle... essuie une larme, serrant son poing contre le meuble sur lequel est posé le corps de l'Orc. Son regard passe sur son visage, à découvert, pâle, virant au gris.
Elle lève les mains vers le visage de l'Orc, venant relever le pan de tissu sur le bas de son visage, comme à son habitude.
Je suis couverte de honte. Je n'ai même pas été capable.. de retenir ton nom dans sa totalité... Gropkraz...
Elle pince ses lèvres, fronçant des sourcils.
J'ai cherché. Longuement... J'ai demandé aux différents clans. Kraz.. qui étais-tu donc? À quel clan faisais-tu partie..? ... Je me sens ... vide. Tu mérites un adieu digne. Un adieu fort. Ton Âme était belle. Ta force était...

Serre le poing.
Ta force était noble et calme. Ton respect était celui des tiens. Je m'en veux.. terriblement, d'avoir si souvent été.. perturbée par tes habitudes. Tes manières. J'aurais souhaité apprendre, à te connaître davantage et cesser de me méprendre sur tes actes... Je suis désolée. Si désolée. Si je n'avais été aussi sotte.. notre dernière discussion aurait sans doute été plus légère, plus joyeuse...
Elle ferme les yeux doucement.

Je veillerais, à ce que ton départ.. soit réalisé selon les traditions Orcs. Je te le promets.
Pose sa main contre son avant-bras, glacé et rigide. Elle frémit, pinçant des lèvres.
Je te serais infiniment reconnaissante.. Pour tes enseignements, tu croyais en moi. Merci pour ta franchise et ta transparence. J'ai appris avec toi, ce qu'était la sincérité. Merci pour... Ton amour..et ton amitié... Que je regretterais, longtemps.
Des larmes glissent encore sur ses joues, retirant sa main du corps glacé.
À bientôt,...Kraz. Un jour, nous nous rencontrerons à nouveau...
Merci... d'avoir été là. Merci pour tout...
Que Ta Flamme rejoigne le Grand Feu... Le brasier de Pa'agrio, dans sa lumière ardente.
Puisses-tu guider les tiens, par le monde auquel tu appartiens désormais...

Elle incline la tête, la gardant baissée, un temps, la main sur le cœur.
Elle reste encore un moment, silencieuse, là.
Ses pleurs reprenant par moment, se calmant à d'autres.
Puis finira par quitter le lieu, fatiguée de ses émotions.
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Message par Nimbre » lun. 13 juin 2022 à 12h22



Journal 1.3
"Tu te bouges… ?"

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- Pousse…mais pousse-le j’te dis !
- Mais je le pousse-là ! Il veut pas bouger ! Et viens m’aider au lieu de me regarder sans rien faire.. !
- Faut vraiment tout faire soi-même ici hein ! J’vais te chercher Elben, il sera plus efficace que toi tiens.


Non mais sérieusement… Il ne sert vraiment à rien ce vieux tas de … Hmf. Même pas foutu de se bouger le cul pour aider un minimum. Depuis hier, il n’a fait preuve que de mauvaise foi, à dire ce qu’il fallait faire, à prétendre avoir quelque chose d’urgent à aller voir au sous-sol, puis à la banque et j’en passe ! À ce rythme je peux vous dire que le déménagement des étages de la bibliothèque ne se fera pas avant plusieurs mois ! Je décide de laisser cette presse de l’enfer à Elben et m’occuper de déplacer les affaires du premier étage dans des caisses de transport. Expirant mes humeurs, mon esprit se calme petit à petit. Et…tout en rangeant les bobines de fil à coudre pour les reliures, je me surprends même à sourire un instant à une pensée…

Pas étonnant qu’Anvil ait souhaité créer sa propre organisation en ayant vu une équipe de bras cassés à l’œuvre. Il n’y a rien de plus motivant. Vraiment ! Si je le pouvais, je congédierais ce vieux borné et sélectionnerais quelqu’un de bien plus efficace en matière de gestion et… d’action !
Malgré cette inefficacité et ces agacements, le fond de mon cœur est léger. Un entrain serein et motivé. Mes services œuvraient jusqu’à présent pour Sire Haydon et pour le Roi, mais l’impression de ne pas en faire suffisamment demeurait tout de même dans le fond de ma conscience. Les recherches et les missions dans mon champs de compétences étant tout de même restreintes...
Aujourd’hui, je ne procèderais plus en électron libre et seule, je ferais partie d’une équipe. De nouveaux apprentissages, de nouveaux défis. À mon tour, j’allais enfin pouvoir apporter une pierre à cet édifice, réellement.
Pour notre survie, notre développement.
Notre futur.
Je soupire un sourire.


- Neijh ! Tu te bouges… ? J’te vois rêvasser là, ton beau petit Préfêt de Giran viendra pas te sauver la mise ici hein, si tu fiches rien, on trouvera bien quelqu’un d’autre… !


Aaaaah mais qu’il m’énerve lui !!


Spoiler:
Clantage Vernalis
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Re: [BG Humain] Neijh Ol'dereith

Message par Nimbre » mer. 22 juin 2022 à 11h23

>>♫<<


Journal 1.4
Le moyen de mesurer

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Je n’imaginais pas que la vie puisse prendre cet air mélodieux et chantant. Comme une onde douce, qui caresse le visage et fait vibrer en dedans, agréablement. Des notes insoupçonnées, qui, fébriles, t’arrachent une larme d’émotion.
De joie. De paix. De sérénité.

Là, au dehors, la tempête gronde encore. Des pluies torrentielles, des orages qui manquent d’anéantir nos cités... Et pourtant, dans ce tumulte, réside aujourd’hui ce cocon, aux couleurs d’émotions. Ancrées. Au plus profond de mon être. Façonné d’amour.
Pur. Simple et profond.

Belle Eclipse, faite de noir et de blanc, est-ce ta voix, tes pensées, ton tempérament ou ta présence que je préfère… ? Ton être m’apporte tant. Merci. De m’avoir attendue… Je ne peux estimer la chance que j’ai aujourd’hui de pouvoir être à tes côtés, je me sens sereine et joyeuse. Marcher avec toi me comble, m’emplit de bonheur, chaque jour un peu plus.
Puisse notre chemin demeurer dans cet équilibre, douce-heureux.

Comment ai-je pu devenir si rapidement liée. À lui, à ce petit être à l’Âme plus grande que nul ne pourrait l’imaginer ? Explosion d’émotions. Créature merveilleuse faite d’idées et d’élans de volonté. Jaillissant d’imprévues surprises. Tes actes, tes pensées me retournent sans cesse la tête et le cœur. Le sais-tu ? Renouvelées, chaque jour, tes idées m’épatent. Me questionnent. Me donnent envie de me battre. Encore et encore pour toi. Pour ton sourire. Ta joie et ton bien-être. Je t’aime si fort.
J’espère être juste. Et ne jamais être une cage à ton épanouissement.

Les volutes mélodieuses s’arquent. S’évapore dans l’air pour laisser place à une brume aux élans dissonants. Malaise. Dans mon cœur, mes pensées. Un acte qui me laisse emplie de honte. Mais surtout de peur. Par ma maladresse, j’aurais pu leur retirer la vie... À tous les deux.

L’idée de les perdre… Est-ce cela, le moyen de mesurer à quel point nous aimons quelqu’un ?


~ ~ ~

Mes recherches sur Cérulys n’avancent pas ces temps. Des documents me questionnent… j’aimerais trouver de nouveaux éléments afin de me permettre d’avancer. J’ai demandé l’accès aux archives et aux anciens ouvrages de la Cité d’Heine à Dame Élérinna. En contrepartie, elle m’a demandé de lui transmettre le résultat de mes recherches, ainsi que de lui apprendre le Céruléen. Lourde contrepartie à mes yeux. C’est toute ma vie ces recherches et ces connaissances. J’ai l’impression de perdre quelque chose, si je le dissémine trop. Mais… la connaissance doit être transmise. J’ai alors accepté. Je dois l’avouer, à contre-cœur.

Je reste de moins en moins à Oren. La petite chambre dans l’établissement remplis d’érudits se retrouve bien souvent vide de ma présence. J’effectue les trajets depuis la Préfecture de Giran, jusqu’à la bibliothèque… Où je travaille toujours. Les journées s’y ressemblent. Et Marius m’énerve toujours autant. J’en ai touché un mot à Eliadus, j’ai craqué. Les choses vont changer. Je l’espère grandement.

Hm. Je crois qu’il m’en veut de ne pas lui avoir touché un mot quant à ma volonté à rejoindre Vernalis. Il faut le dire… cela s’est passé si rapidement. Signature faite, que j’étais déjà convoquée à une réunion… Il me faut retourner le voir. Je crois qu’au fond, il m’apprécie bien plus que ce que je ne me l’imagine. Je suis souvent inquiète, en repensant à son vécu et ce qu’il se passe en ce moment dans nos cités… Je me dis qu’il porte bien des choses sur ses épaules. J’aimerais pouvoir l’alléger.


~ ~ ~

Kraz… Quand est-ce que je pourrais… me sentir en paix vis-à-vis de lui, complètement ? Son corps très certainement souillé, ou utilisé à mauvais escient, je tenais à le retrouver. Nuzä m’avait informée qu’elle pourrait amener son corps sur les terres Orcs, déposer sa dépouille dans le brasier de Pa’agrio. Je l’avais deviné qu’elle comptait s’y rendre en profitant de l’accès au nord via la demande des gens du nord. Le combat contre les vampires. Je lui ai suggéré de l’accompagner. Pouvoir te rendre un dernier hommage... Hélas, on m’a bien fait comprendre que ce pouvait être un piège.. et que le danger était trop grand pour les Préfêts. Entre les vivants et les défunts. J’ai dû choisir. Je me fais néanmoins la promesse de retrouver ta dépouille. Tirer cette histoire au clair…


~ ~ ~

Je cherche, sans cesse, je cherche. Je ne perds pas espoir, je finirais bien par comprendre comment réaliser cela. Et je pourrais enfin lui donner le résultat de mes recherches…




À suivre...

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Re: [BG Humain] Neijh Ol'dereith

Message par Nimbre » ven. 1 juillet 2022 à 14h13

>>♫<<


Journal 1.5
"Culpabilité"

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Assise contre la pierre froide, la tête au creux de mes bras, je laisse mes larmes s’échapper. Un vent glacé glisse contre mon visage et mon corps recroquevillé, et pour une fois, ce contact ne m’apporte aucun réconfort. Au contraire, il me brûle. Comme une caresse blessante, rabaissante, qui murmure que l’on n’est rien.

Je suis épuisée. Les évènements s’enchaînent et me rongent. J’ai l’impression de ne rien faire d’efficace. Au contraire, j’écrase. Je creuse.
Leur tombe.
Après avoir failli les tuer tout deux, je manque à mon devoir de mère, et voilà que Kupi est envoûté par une …Démone Majeur. Comme si les avertissements d’Anvil ne nous avait pas suffi ? À quoi ai-je pensé ? Pourquoi y suis-je allée ? Évidemment que Kupi me suivrait ensuite…

La culpabilité me dévore.
Les angoisses et la peur de Kupi me prennent aux tripes. Sa peur me rappelle Estielle…
Estielle…
Mes muscles se tendent. Ma mâchoire se serre. Je sens mon ventre se nouer. Puis mes pensées se tournent à nouveau sur Kupi. Kupi... emmenée de force... L’évènement de la cathédrale lui a créé un traumatisme. Comme si elle n’en avait pas déjà suffisamment…
Je ne me le pardonnerais jamais.

Je n’oublierais jamais, ce qu’elle a endurée par ma faute. Je ne cesse de voir son désarroi. Enfermée si longtemps, tomber dans une dépression évidente. Ses pleurs, ses demandes... que l’on refuse sans cesse, car la peur de la perdre nous efforce à tenir bon… face à son désespoir.
Évidemment que la peur et la tristesse s’emparent de moi.

Aether.. m’a dit que si j’étais ainsi face à elle, elle serait triste. Que je ne devais pas montrer mes faiblesses devant Kupi. Que je devais être son roc, rassurant, toujours là, stable et intangible.
Je ne m’en sens pas la force. Je n’y arrive pas. Je me sens.. si mauvaise mère. Je suis… si transparente avec Kupi…

Alors j’essaie. J’essaie de me retirer, à présent.
Je suis beaucoup trop…
Désemparée.

Des perles salées glissent à mes joues, que le vent parvient presque à cristalliser de son froid mordant.

Heureusement, Anvil est là. Je me sens défaillir, perdre pied. Et Pourquoi… pourquoi je ne parviens pas à me rappeler… ?
Pourquoi est-il si certain, que j’étais avec lui.. lors de sa visite auprès d’Eliadus ? J..J’ai envie de le croire, il a mon entière confiance mais.. cette réalité m’effraie. Suis-je en train de perdre la tête ?
Il me dit que nous avons joué aux cartes, qu’il a testé auprès de lui la magie divine, pour voir sa réaction.

Rien.
Cela ne me dit absolument rien.

Je frissonne. Ma tête me tourne.
J’ai envie de courir, loin.
Je redresse la tête. Je me suis promise, de ne plus utiliser ma nouvelle forme auprès d’eux. Je retournerais chasser avec Kupi… Mais pour l’heure, j’ai besoin de m’évader.

Oublier un peu. Plus.
Qui je suis.
Ce que j’ai fait…

Murmure dans le vent.
Changement dans le corps et l’esprit.
Transformation.

L’air me semble moins frais.
Apaisant réconfort.




À suivre... Maj pour les deux Transformations, Tigre et panthère
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Re: [BG Humain] Neïh Ol'dereith

Message par Nimbre » mar. 18 octobre 2022 à 21h48

>>♫<<


Journal 2.0
L'hiver et la neige s'en vont

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La pluie s’abat sur le duvet blanc qui recouvre la ville. Au gré des minutes, la neige percée s’abaisse et fond lentement. Le printemps arrive. Le renouveau. Mais avant les beaux jours, demeure ce temps gris et ce vent glacé.
Il fait bon rester au chaud.
La joue soutenue par ma main, j’observe. Cette lente disparition. De l’hiver.
Et mon cœur se serre.
Des perles d’eau glissent sur la fenêtre, brouillant un peu mon observation.
Je me laisse retomber au fond de mon fauteuil, l’esprit glissant comme la pluie, à travers mes souvenirs.


~ ~ ~


Il s’était passé tant de choses... tant d’évènements. Des moments forts, teintés de joie, de reconnaissance, de peur et de colère. Où l’amitié s’était révélée, où l’amour s’était avéré un pilier. Solide mortier.
Aujourd’hui, remémorer le passé me laisse sans cesse amer. Cette pointe de tristesse et de mélancolie mêlées. Qui creusent et forment un trou que je ne parviens pas à refermer. J’ai pourtant envie d’aller vers l’avant. Croire à un possible retour en arrière. Ou simplement, profiter de ce présent. Tel qu’il est.
Simplement…
De la buée apparaît contre la vitre de la fenêtre. Je l’efface d’un geste de la main, pour poursuivre mon observation, mais la buée ne tarde pas à revenir.
Mon regard se pose sur ma main. Cette grande main que je ne reconnais pas.
La buée. La brume.
Les souvenirs.
Le refus. Le deuil.
Bientôt, les jours seront meilleurs. Les larmes ne glisseront plus contre la fenêtre de mon cœur.
Je le sais.
Mais pour l’instant, le froid me mord et la buée me glace.
Je n’avance pas.

~ ~ ~


Kupi avait été sauvée. Namalae, Esthésia, Anvil et moi, ainsi que des Prêtres d’Einhasaad avaient œuvrés pour la tirer d’affaires. Et ce fut non sans douleur pour elle. Son cri lors du rituel m’avait déchiré le cœur… Elle avait déjà tant souffert. J’étais néanmoins rassurée en constatant qu’elle était hors de danger à présent. Il était hors de question de vivre plus longuement cette situation…
La voir emprisonnée à la maison, déprimée, mêlée de ce sentiment d’incompréhension et d’injustice… Il était temps que cela s’arrête.

~ ~ ~


Mes souvenirs ne flanchent plus. Je me rappelle de tout à présent. Anvil m’avait suggéré un Astre pour veiller sur moi et prendre des notes sur mon quotidien. Je faisais de même, afin de comparer en fin de journée. Aucune observation notable. Je fus « libérée » de la présence de l’Astre au bout d’un mois.
J’étais tétanisée à l’idée de perdre mes souvenirs. Ceux qui font ce que je suis.
À y penser… parfois, je me demande si je ne regrette pas le fait d’oublier des évènements. Je ferais peut-être mieux d’oublier qui j’étais auparavant. Afin de profiter de qui je suis aujourd’hui…


~ ~ ~


Nous rentrions simplement à la maison. Ils m’avaient emmené dans le parc, à Giran. Mes deux amours… Nous nous étions arrêtés près du muret, donnant sur le lac qui borde la ville.

Les yeux d’Anvil brillaient un peu. Je sentais que ces deux-là me préparaient quelque chose et je les regardais, intriguée. Notre petit’elfe, descendant du muret leva son nez vers moi et me dit tout à coup : « Kupi et Anvil.. vouloir Neijh devenir maman de Kupi ! », levant alors vers moi sa petite main, contenant une bague de fiançailles. Mon cœur vacillait, l’émotion au bord des yeux, une joie immense galvanisait tout mon être. Si je désirais bien faire partie de leur famille ? Oh combien je le désirais ! J’embrassai Anvil, serrai Kupi contre moi. Peinant à réaliser cette nouvelle réalité, mais comblée de ce bonheur indescriptible, puissant.
Les jours suivants, ce bonheur indicible revenait par bouffée. À tout moment. Un large sourire à mes lèvres venant surprendre mes activités. Mes discussions. Mes pensées.

Je n’avais jamais réellement réfléchi sérieusement au mariage par le passé. Mais l’idée m’avait traversé l’esprit à plusieurs reprises, en me retrouvant si bien aux côtés d’Anvil. Je ne m’attendais pas à ce que cela survienne, ainsi… mais qu’est-ce que j’en étais réjouie ! À la fois, devenir la femme d’Anvil et à la fois être pleinement la mère de Kupi. J’en étais si reconnaissante.
Le mariage. Plus j’y pensais, plus mes pensées venaient à ce jour futur. Cette journée, pour sceller notre amour. Je me surprenais à avoir des pensées niaises, qui me réjouissaient plus que tout... Être parée, vêtue, de la plus belle robe, pour Lui. De dessous qui auraient pu le surprendre…et profiter de notre nuit de noce. J’aimais imaginer, partir, en amoureux tous deux. J’aimais penser Être Sa femme. Sa moitié. Officiellement. Pleinement. Ancrée à lui, unie. Dans ses bras. Dans son cœur. Jusqu’au creux de mon nom.
Je rêvais, heureuse.
Que ce jour arrive.

~ ~ ~


De la pluie. Sur mes joues. En y repensant…
Ce sentiment d’injustice. Une colère.
Ce jour, on me le volait. Me le retirait.
Évidemment, cela ne change pas nos cœurs. Nous nous aimons. Même.. si…
Même si cela m’est encore difficile par moment. D’accepter, cette réalité. Je l’aime. Profondément.
Mais je n’imaginais pas ce jour, autrement. Que tel que je l’avais imaginé. Je ne voulais pas le voir, à ma place. Je ne voulais pas être, à la sienne.
Nous marier… ? Je ne me sens plus prête.
Plus prêt du tout…

~ ~ ~


Les jours ont dû passer, et le temps couler. Pour connaître ce visage-ci. Ses nouvelles envies. Ses nouveaux goûts. Accepter, cette nouvelle forme. Cette silhouette étrangère... habité par mon amour.
À la fois, accepter de peut-être oublier son visage d’autrefois… Et à la fois, accepter son propre reflet. Sa nouvelle propre condition.
Je la voyais, se complaire si rapidement à cette nouvelle vie. J’avais l’impression, qu’elle ne regrettait même pas, de perdre Neijh, la vraie.
Je me sentais seule, face à l’injustice. Face à l’espoir.

La peur dans le cœur, elle préférait demeurer ainsi, que se risquer une nouvelle fois, aux facéties de la fée. Rester femme, plutôt que jouer avec le hasard et le potentiel danger.. de réellement se perdre. Plutôt que de devenir autre chose, qui ne puisse être aimé. Qui ne puisse être doté de conscience… S’aimer dans ce corps différent, plutôt que donner sa vie à l’inconnu. Et prendre le risque de tout perdre.

Elle l’avait vécu. Par deux fois. La perte. Elle avait le choix cette fois-ci. Et décidait de rester ainsi, pour ne pas nous perdre. Pour ne pas revivre l’impensable, à nouveau…
C’était une preuve d’amour. Mais j’avais tant de peine à accepter cela. Aussi rapidement qu’elle…
Je me bats encore, pour accepter notre sort.
Notre nouvelle identité.

~ ~ ~


Je n’ose rien dire à mes parents. Je leur écrits, sans leur révéler la vérité.. Je ne me sens pas d’affronter leurs émotions, tant j’ai du mal encore avec les miennes pour le moment.
J’admets que j’ai d’ailleurs été surpris par mon retour au travail à la bibliothèque. Cela a été plus simple que je ne me l’imaginais. Sans doute le personnel est déjà habitué de l’état de leur Préfêt.. qu’ils m’ont laissés plutôt tranquille, et même.. les collègues sont aimables et bienveillants avec moi. Heureuse surprise…


~ ~ ~


Kupi a eu du mal à nous reconnaître au début. Voyant de pleine face notre perturbation, nos cris, nos pleurs, nos troubles… Puis nous a acceptés, si facilement par la suite en nous reconnaissant. En admettant cet impossible changement. Pour elle, cela ne changeait rien. Nous étions ses parents.
Ma petite perle… Quelle chance de t’avoir.


~ ~ ~


Promenade en famille. Moment précieux… Je décidais, d’aller de l’avant.
J’ai exposé une demande à Anvil et Kupi. Je désirais qu’ils me nomment Neïh. Le nom de Neijh, me met en mémoire trop de souvenir. Ravive mes blessures. Mes envies passées. Enflamme ma frustration. J’avais envie de laisser Neijh, loin. Pour le moment. Et découvrir, ma nouvelle facette. Embrasser pleinement.. ma nouvelle identité.

J’ai réalisé.. une sorte.. d’embarcation en tiges végétales. Déposé quelques plumeaux blancs, que j’ai égrainé en flocon à l’intérieurs. Objet symbolique.. que je laissais dériver à la surface de l’eau, poussé par un sort de vent, pour qu’il parte. Loin.
Désolée… Anvil, de ne pas avoir compris, que tu désirais être là, durant cet instant…

Tempête et incompréhension.
Émotions à fleurs de peau.
Orage dans le cœur, tremblement du corps.
Mots qui jaillissent.
Cœur qui parle.
Corps qui se lie.
Amour.
Pleinement.

~ ~ ~


La neige a disparue sous la pluie.
Laissant à nouveau apparents les pavés des rues et les tuiles des maisons.
Mes émotions se calment et le froid s’éloigne.
Une brise douce caresse la surface de l’eau. Ondulations. Mouvements.
La vie s’éveille.

Le printemps arrive.



Maj de la fiche perso...

~ Courir pour dépasser les saisons, percevoir le vide et compter l'infini ~

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