[BG Humain] Eliadus Zolpheus (Haydon)

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Eliadus
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[BG Humain] Eliadus Zolpheus (Haydon)

Message par Eliadus » sam. 30 janvier 2021 à 10h10

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  • Nom : Zolpheus (Haydon)
  • Prénom : Eliadus
  • Surnom : Mage Rouge
  • Age : 35 (né le 14 Blancheterre de l'an 934)
  • Sexe : Masculin
  • Race : Humain

  • Métier :
    Scientifique se spécialisant dans l'étude des éléments et des sceaux magiques, Instructeur mages aux Phoenix Ardents, Préfet d'Oren, Commandant des Dragons d'Oren.

  • Compétences : Pyromancie , Héliomancie, Doubles lames, Bouclier, Fouille
    Combat : A distance via la magie, rapproché aux doubles lames, protection au bouclier
    Magie : Sceaux, Feu, Lumière (sacré) , soins magiques , Ténèbre

  • Métamorphoses : Aucunes
  • Alignement : Loyal Mauvais
  • Guilde : Vernalis
  • Faction : Oren, Ouest
  • Langues parlées : Commun





  • Description physique :
    1m68, cheveux semi longs (épaules), yeux marrons clairs tirants légèrement vers le rouge, cheveux argentés (de base:cheveux noirs profonds), peau claire, corpulence musclée sans être massif, peu courant pour un mage.
    Son oeil gauche, quand il ne porte pas un cache-oeil rouge, n'a plus de pupille mais une rune qui luit d'une lumière dorée. Il a des runes dorées dessinées partout sur son corps, pulsant parfois de la lumière.
    Quand il ne porte pas de gants, une sublime bague avec des pierres violettes est visible à son index droit.
    Badge de Faucon de l'Aile Poupre visible.
    Porte un collier ayant un symbole de pentacle contenant un dragon si entrelaçant. Au poignet: un bracelet tressé avec une mèche de cheveux blonds.
    Porte parfois des vêtements en tissu de bonne facture, mais est essentiellement en armure lourde, rouge et noire, aux symboles d'Oren.
    A un focalisateur magique attaché à la ceinture à droite, et aussi un gros grimoire avec un sceau peu commun sur la couverture aussi à droite, semblant ne pas aller avec le grimoire en question.
    Porte des doubles lames dans son dos, que ça soit en armure lourde ou en tenue en tissu. Les gardes des doubles lames semblent entourées d'un beau tissu enroulé autour. Possède aussi une seconde paire de lames à gauche de sa ceinture.
    Il porte de plus en plus un bouclier dans son dos, devant les doubles lames. Plutôt grand, en forme de pavois, avec le blason des Dragon d'Oren dessus, Noir et rouge.

  • Caractère :
    Taciturne. Ouvert à tout, semble cependant froid au premier abord,comme si méfiant des inconnus, mais cela change quand la relation est plus profonde avec la personne. Très curieux et peu regardant sur la race des personnes ou de leur religion. Préfère la discrétion qu'au grand déballage publique. Au fond, honnête et jovial, s'il se retrouve dans une situation à problèmes, cela serait à cause de sa curiosité plutôt qu'autre chose.

  • Situation financière : Aisé
  • Comportement social : Discret, Distant
  • Type d’éducation reçue : Militaire puis intellectuelle
  • Pensée politique : Libre penseur

  • Popularité et/ou influence:
    ► Préfet d’Oren et Faucon de l’Aile Pourpre. Notoriété certaine dans le Sud.
    ► Commandant des Dragons avec une gestion très “personnelle” et libre.
    ► Peut inspirer une certaine crainte de par ses méthodes radicales voire extrêmes.
    ► Probablement connu pour son acharnement dans la conservation, l’apprentissage et la découverte de tous les savoirs.


  • Croyances : Il ne renie aucun Dieu, curieux des histoires, prie de plus en plus Einhasad et croit beaucoup au Savoir.

  • Relations extérieures : Peu importe la race, il peut être ami comme envoyer paître n'importe qui.

  • Famille:
    Père: Alaric Zolpheus
    Mère: Lyne Zolpheus (✝)
    Compagnon: Leofrith Romi
    Fils: Darius Zolpheus-Romi
    Père adoptif: Larcis Haydon (✝)
    Mère adoptive: Jaice Haydon (✝)
    Fils des parents adoptifs: Faldor Haydon (Disparu)

    Spoiler:
    Ancienne apparence homme: Image
    Apparence femme: Image
Dernière modification par Eliadus le lun. 22 mai 2023 à 17h54, modifié 49 fois.

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Re: [BG Humain] Eliadus Haydon

Message par Eliadus » sam. 30 janvier 2021 à 10h14


Prologue: Tout Feu Tout Flamme

[Pour plus de facilité à naviguer dans la page, les chapitres sauf le dernier sont mis en balise spoil]

Spoiler:
Je n'aime pas m'épancher sur mon histoire, mais je peux faire une exception pour vous, Professeur. Je vous dois bien cela, vous m'avez appris les rouages des éléments, surtout du feu, et je peux vous narrer cela avant de partir.

Je suis né un soir d'hiver à Oren, un père et une mère militaires. Et oui, on ne choisit pas ses parents. En gros, tout me prédestinait à devenir moi-même militaire, ce que devint mon frère, Faldor. Cependant, ils ne se doutèrent en aucune façon que mon intellect allait prendre le dessus à des ambitions belliqueuses.

Je suivis très jeune quelques bases en armes, surtout la lance, que je préfère en arme à vrai dire. Des heures et des heures à faire des exercices physiques pour pouvoir « leur ressembler » comme ils me disaient, comme s'ils voulaient me formater. Mais j'ai connu dans les rues d'Oren un jeune mage, un peu par hasard en voulant prendre l'air de cette ambiance stricte, et je fis intrigué quand il me raconta ce qu'il savait faire. Il me montra quelques sorts, et me donna même un livre expliquant les rudiments de la magie, le premier qu'il a utilisé pour son apprentissage.
A un moment, pendant un repas, j'en ai parlé à mon père, quelle erreur n'ai-je pas fait. « Quelle honte, te pervertir dans ces idioties occultes, tu veux déshonorer ta famille ? » Et j'en passe. S'il n'était pas un grand barraqué étant mon père, je lui aurai bien envoyé mon repas à la figure, mais je ne tenais pas à mourir aussi jeune ! Il a fait disparaître le livre, mais j'ai demandé à mon ami mage de m'en redonner un, et je n'en ai jamais reparlé bien entendu, j'ai fait même mine de m'entraîner comme si j'y tenais à nouveau. Se cacher, pénible mais nécessaire parfois.

Bien entendu, quand j'y repense, je ne peux pas en vouloir à des parents qui n'ont connus que le militaire dans leur vie. Mon frère semblait plus tolérant sur ma tendance à vouloir être plutôt intellectuel. Nous étions très proches, mais je n'ai pas de nouvelles depuis que je suis parti d'Oren. J'espère qu'il n'a pas pris pour moi...
Parce qu'au final, mon ami mage m'a parlé de l'académie de magie sur l'île des Murmures pour pouvoir être formé, et sur plusieurs domaines, je me suis dirigé vers les éléments. Devant y aller lui-même, il m'y a accompagné. Nous sommes partis en début d'une soirée. Je n'ai rien dit à ma famille, je suis parti discrètement, même mon frère n'était pas au courant, ça m'a pris soudainement. Sûrement à force d'en avoir marre de cette vie qui ne me convenait pas. La seule chose intellectuelle dans la famille fut la dévotion envers Einhasad. Cela ne me dérangeait pas par contre, d'ailleurs c'est peut-être les cultes qui m'ont donnés envie d'étudier les éléménents en particulier. J'espère que ma famille va bien , surtout mon frère, je me demande ce qu'il est devenu...

Bon par contre, s'aventurer sur les routes la nuit hors de ville, même avec un mage aguerri, n'était peut être pas une grande idée... Nous avons eu, on va dire, du mal à atteindre la destination tant le danger était présent si on osait s'aventurer au mauvais endroit. Je me suis maudit surtout quand j'ai vu que je n'avais même pas pris une lance pour me défendre, donc il fallait compter sur mon ami mage uniquement. Heureusement, il connaissait bien la route, même si la nuit a failli nous perdre.
Mais nous n'avons pas fait la même erreur pour la suite du chemin. Etant assez long, nous avons fait plusieurs escales, même nous avons flané parfois. Nous n'étions pas à quelques jours près pour être sur l'île des Murmures. Les alentours de Floran sont particulièrement pittoresques d'ailleurs, malgré les récents évènements dont j'ai eu vent , la libération de Dion quelques mois auparavant... Enfin bref *petit rire* J'ai pu même découvrir la joie de prendre pour la première fois un bateau, et ce fut une expérience agréable. Bon, à part un elfe qui a vomi sur mes chausses plutôt qu'un endroit adapté. Et après Professeur, vous connaissez la suite bien sûr !

J'espère que vous ne m'en voulez pas de partir. Cela fait quoi... 1 an et demi ou 2 ans, le temps passe vite, que je suis sous votre aile. Mais j'ai envie de découvrir le monde maintenant, je ne peux pas tout voir via les livres, mais je vous serai infiniment reconnaissant de m'avoir recueilli et de m'avoir fait devenir ce mage qu'au fond je voulais être. J'ai une vue différente et libre de ce monde, ce que je n'aurais pas pu avoir dans ma famille. Par contre, pas sûr que je passe par Oren pendant un moment ! Je pars demain, mais je passerai de temps en temps bien sûr, prendre de vos nouvelles, je penserai souvent à vous durant mes excursions.
Dernière modification par Eliadus le mar. 12 juillet 2022 à 22h30, modifié 4 fois.

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Re: [BG Humain] Eliadus Haydon

Message par Eliadus » lun. 8 février 2021 à 15h05


Chapitre I: Le premier feu du combat


Spoiler:
Eliadus posa la main sur la couverture de son grimoire, marmonnant des incantations qui firent éteindre le dispositif.
Spoiler:
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Quelques notes plus personnelles sont écrites dans la dernière partie de son fameux grimoire que le jeune mage porte toujours sur lui, comme s'il voulait mettre sur papier quelques évènements et ressentis. Chaque paragraphe ayant des espaces semble avoir été écrits à des moments différent, au fil de l'eau. Cependant, le grimoire étant protégé par un sceau, il faudra une occasion exceptionnelle pour tomber sur ces lignes.
Premiers jours sur le continent. J'avais une soif de pouvoir enfin découvrir le monde que je n'ai pas pu visiter auparavant. Je me mis donc à visiter quelques villes proches de la côte sur laquelle j'ai débarquée, donc Gludin, puis Gludio, Dion, Giran. Certains lieux furent intéressant sur le plan scientifique, comme le « temple oublié », un temple étrange divisé en deux parties, d'un côté baigné dans des marasmes de l'élément Feu, de l'autre un côté baigné dans des marasmes de l'élément Eau. J'ai tenté d'en savoir plus en parcourant le temple, mais celui-ci fut malfamé, donc mon exploration fut limitée.
[NB : croquis et notes page 4] Quelques inscriptions semblent mises pour référencer ses notes afin de retrouver plus vite la référence.
Premières rencontres. J'ai pu rencontrer plus rapidement que prévu des personnes du peuple Kamaël. Notamment un certain Maligaro, homme chic, ayant pour métier tailleur. Il m'indiqua comme information importante la présence d'un « diable » nommé Laëb. Sa particularité semble être le vol d'âmes, souvent en proposant à des personnes des propositions alléchantes, mais fatales. Ce diable a une forte attirance envers les Kamaëls, ceux-ci pouvant manipuler la magie des âmes.
Conclusion à garder en mémoire : FAIRE ATTENTION AUX ALENTOURS DE GIRAN.
Cette ligne semble entourée, accentuant l'importance de l'information.
Premières désillusions... Initialement, mon intention fut d'éviter Oren. Aucune envie de revoir mes parents. De toute façon, ils me tueraient. J'ai vite appris ce qu'il s'était passé il n'y a pas si longtemps : la libération d'Oren. Avec des effets colatéraux de la mission : une partie d'Oren en ruine, et surtout la mort de beaucoup de militaires. Mais je n'ose pas. Je vais attendre.
En attendant, j'ai visité la ville d'Heine, ville très distinguée, reposante. J'ai pu faire connaissance avec beaucoup de personnes à première vue charmantes, Asharim, qui m'a beaucoup marqué. En discutant beaucoup avec lui, j'ai l'impression de voir un frère arraché à la naissance tant nous nous ressemblons sur certains points, même sur l'histoire familiale. J'ai pu rencontrer aussi Euria, une soigneuse, Aërya, un orc qu'on surnomme « Sandales », Astrée une responsable de la ville si j'ai compris.
Premier rendez-vous avec le Gouverneur Elion, sur les conseils d'Aërya. Je fus nerveux bien sûr, aussi vite demander une rencontre pour se faire connaître et proposer son aide à la cause. Mais je tâche comme toujours de ne rien montrer. Ce rendez-vous fut formel. Le Gouverneur semblait débordé, son bureau rempli de paperasses en tout genre. Je culpabilisai de prendre de son temps précieux pour ma simple personne.
Au fil de la discussion, je sentai en lui le « poids » de sa tâche. Je me demande même s'il garderait son poste si quelqu'un ayant les compétences lui proposait de reprendre son poste. Mais j'ai peut-être mal interprété des paroles, ou peut-être lassé de faire de la paperasse. Mais ce fut un homme patient et abordable.
Première réunion de l'Alliance, organisée par les « Innommés » . Je fus à Heine quand on m'a proposé d'y participer. Je n'étais pas au courant, mais je me suis retrouvé au milieu de cette réunion, ayant pour sujet la reprise du château d'Oren. Je pus découvrir de nouveaux visages, des Innommés, de la Légion d'Azur.
Je ne m'attendais pas à ce résultat. Beaucoup de temps autour du fameux Alaric, un chef militaire qui semble inquiéter certains, surtout s'ils ne firent pas un plan qui ne convenait pas aux grandes lignes. Je fus sceptique, surtout que la situation ne se prête pas à l'amateurisme ni au tâtonnement. Il y eut même des hausses de ton entre certains.
J'ai eu du mal à m'intégrer à tout ceci. Je fus plutôt gêné intérieurement, m'interrogeant sur la tenue des réunions précédentes, ou sur la solidité de l'Alliance. L'Ire ne permet pas une désunion. Mais j'attends de voir de futures réunions, je laisse le bénéfice du doute.

Le paragraphe suivant semble avoir une écriture moins rigoureuse, avec quelques bavures.
Premières larmes... Il fallait que j'aille vérifier par moi-même ma ville de jeunesse, savoir ce qu'il en était de ma famille. On ne m'avait pas menti. Une partie de la ville ravagée, la zone où j'ai grandi. Après quelques instants, il fallait bien demander si mes parents et mon frère furent dans les victimes. Pour mes parents oui … Mon frère n'était par contre pas dans les victimes. Une petite lueur d'espoir, mais rien de concret cependant.
Je n'arrive même pas à en vouloir à ceux qui ont effectués la mission de libération. Le résultat est là, Oren n'est plus isolée. Quand nous sommes militaires, nous devons nous rendre à l'évidence que la vie peut s'arrêter à tout moment. Mais c'est le contexte qui me chagrine. J'ai fuis la maison, n'ai plus donné de nouvelles pendant deux ans. Je reviens, ce fut trop tard pour les remords. Il faut tourner la page et tenter de ne pas hanter par ces pensées. Plus facile à dire qu'à faire. Il va être temps de méditer en solitaire quelques temps.
Première mission sur le front, première étape pour la libération du château d'Oren. Il semblerait que le Lieutenant Anvil fut à la tête de la mission à la dernière minute, le commandant des Innommés ne pouvant venir. Il a fait ce qu'il a pu, notamment avec les ressources disponibles. Je ne lui en veux pas du déroulement un peu chaotique. Etre sur le front pour la première fois est impressionnant, des centaines de soldats, des catapultes, la sensation dans l'air ambiant d'un combat sans merci.
Initialement, je devais assister les archers, mais je fus rattacher au groupe ayant pour mission de bloquer la source d'eau sous le château d'Oren. Difficulté à atteindre le passage, tâtonnement du terrain. Dans mon esprit, je n'arrivais pas à décrocher l'image des soldats au combat, nous servant de diversion.
Autre source de ralentissement de la mission : une extension non prévue des souterrains. Par chance, nous avons trouvé un plan qui a permis de déduire que cette extension fut pour éviter au château de prendre une inondation et d'évacuer le surplus dans une source souterraine. Les maîtres nains ont fait sauter des voûtes soutenant les tunnels , bloquant l'accès à la source et permettant probablement d'inonder le château. Mais je n'ai pas de nouvelles sur l'état du château.
En revenant de la mission souterraine, stupéfaction en voyant un soldat blessé, faisant un rapport au Lieutenant. Sur huit cent soldats, un peu moins de cent soixante dix furent encore en vie... Les différentes décisions et les choix stratégiques ont coûté chers, très chers... Nous avions réussi une partie de la mission, à quel prix ?
J'ai ressenti des émotions en cascade , transcendés par une remarque faite par une légionnaire. Elle se permit de critiquer ouvertement le lieutenant alors que nous étions encore sous le choc des rapports du soldat. Je confesse avoir eu des pulsions destructrices, que j'ai contenu du mieux que je pouvais. Mais le Lieutenant donna une gifle à la légionnaire. Celà m'a fait retomber intérieurement, comme un déclic. Sans cela, je pense sincérement que … j'aurais été plus vigoureux qu'une gifle pour donner une leçon à cette légionnaire.
Le contexte n'a pas aidé. Oren … Cette région semble vouloir continuer à me hanter, peut être une vengeance divine d'avoir fuit le destin que je devais suivre selon mes parents. Mes sentiments furent multiple dans ce moment : la tristesse, le dépit, la rage, la culpabilité. Je suis vite parti du terrain de la mission. Heureusement, j'ai pu trouver à Heine Sir Valdian qui a su me réconforter. Il a comme désamorcer la bombe que j'aurais pu devenir. J'espère que mes écrits vont me rappeler ces sentiments, me rappeler ce que cela peut faire, pour éviter de tomber à nouveau dans une rage destructrice potentielle. Je veillerai de me relire de temps en temps. Je tente de faire mine de ne rien montrer aux autres, je raconte quelques états d'esprit que je ressens, mais pas les plus enfouis, les plus … Quelques mots sont barrés jusqu'à ne plus rien distinguer, la phrase s'arrête finalement ici.
J'ai tenté d'ailleurs de soigner avec mes bases de magie le soldat blessé, sans succès... Il va être temps d'étudier la magie de la Lumière, comme je le prévoyais. Mais plus rapidement que j'imaginais. Je ne serais pas forcément un soigneur comme Dame Euria, mais je soutiendrais les alliés du mieux que je peux en manipulant les flux de Lumière, en espérant les manipuler comme les flux de Feu. Manipuler un élément majeur est aussi un défi assez excitant malgré le contexte.
Retour ponctuel à l'académie de l'île des Murmures. Je retrouve le sourire en voyant mon Professeur. Je lui explique mon besoin, et je commence à étudier cet élément fascinant qu'est la lumière. Je ne ferai plus que de la destruction, je manipulerai les éléments pour soutenir et soigner les alliés. Ne plus être impuissant devant un soldat blessé … Je reviendrai ponctuellement pour certaines études, et pratiquerai sur le terrain cette fois.
Le paragraphe suivant semble écrit comme une liste à faire, le mage ne semblant pas forcément regardant sur la disposition des paragraphes, qui deviennent un peu fourre tout. Comme un pense bête.
Garder en mémoire : continuer en parallèle à étudier les sceaux magiques. Le sceau que j'ai créé pour mon grimoire fonctionne … enfin après avoir sacrifié quelques grimoires qui ont mal terminés. Etude des cristaux : A définir. Mais il sera difficile de devenir bon dans chaque domaine si je dois étudier plusieurs domaines difficiles. Les cristaux de la bibliothèque de Parnassus furent intéressants, mais la magie liée ne m'est pas forcément connue. Serait-il cependant possible de reproduire une sphère de protection similaire de la bibliothèque de Parnassus vers les villes libérées, contre des retours de l'Ire ?


Spoiler:
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Re: [BG Humain] Eliadus Haydon

Message par Eliadus » mar. 16 février 2021 à 14h59


Chapitre II: Le retour au feu des lames


Spoiler:
Le jeune mage semble de temps en temps écrire dans la partie écrits personnels de son grimoire, sans forcément de régularité. Il y traite même de son retour dans les entraînements plus physiques que magiques.

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Un croquis semble être fait, deux lames avec une couche élémentaire par dessus : une de Feu, une de Lumière.
J'ai discuté avec Sieur Soïm, l'artisan associé de Sieur Maligaro, auquel j'ai demandé conseil pour mon arme. Je sentais petit à petit que celle-ci ne focalisait plus suffisament toute l'énergie que je canalisais et envoyais. Il m'a montré une arme de son cru pour voir les matériaux, d'une grande qualité. Une magnifique épée superbement ouvragée. Il m'a expliqué que ces armes pouvaient avoir des propriétés de canalisation magique même si c'était une arme destinée à la base pour les guerriers. Cela me trottait en tête par la suite.
Mis à part cela, j'ai commandé une nouvelle arme avec les mêmes matériaux. Il est temps de passer à la vitesse supérieure, je ne peux plus brider mes pouvoirs, je ne veux pas mourir par économie d'argent. Il faut un certain temps, je suis prêt à le prendre. Je veux une arme parfaite. Il va falloir que je trouve d'ailleurs une source de revenus... Je vais avoir du mal à vivre par moi même sinon.

NB : Peut-être la fouille, comme au temps d'Oren? A creuser... Cette ligne semble entourée, comme s'il ne voulait pas l'oublier

Des armes de guerrier qui peuvent servir à canaliser aussi la magie. Mon passé de militaire me revient à la surface. Si je creusais pour utiliser mes deux parcours à la fois ? Cela peut paraître soit absurde, soit surestimé, mais reprendre des compétences de guerrier , et utiliser des flux magiques en même temps pourraient me permettre de diversifier mes styles de combat.
J'ai pu faire connaissance avec un maître des armes, Sieur Khalaart. Un coup du destin ? Je l'ai questionné sur mon projet, cela ne semblait pas le choquer. Il accepta même de me prendre sous son aîle comme élève pour apprendre ce qui me semble un choix pas mal : les doubles lames.


















J'ai réussi à retrouver une petite armure, j'ai pu commencer une routine comme je faisais à l'époque. Notamment des exercices en m'équipant de cette armure lourde, pour m'habituer à nouveau au poids et augmenter mon endurance. Cela fait plus de deux ans déjà, mais physiquement, je sens déjà quelques pertes. Il fut difficile de faire cela dans une académie de magie... Je suis fou, j'augmente ma charge de travail, entre l'étude du Feu, de la Lumière, et ça... Peut-être que je n'ai pas envie de décevoir … quelqu'un, l'Alliance, ou moi-même ? J'ai l'impression que le sabotage du château d'Oren m'a marqué encore aujourd'hui. Je dois faire plus, je dois être plus fort. Sans me l'avouer, Oren m'est chère, je n'ai pas envie de l'abandonner même si j'y ai un passé lourd. La ville ne doit plus subir tout cela.

Premier entrainement avec Sieur Khalaart, enfin . En plus, à la suite d'une enquête étrange à Gludin, un majordome qui s'accuse d'un meurtre qu'il n'a pas commis. Journée longue et compliquée, je fus ravis de croiser le maître d'arme pour débuter enfin l'entraînement.
Il prit en compte mon passif, me fit quelques petits exercices pour évaluer d'où je pars. J'avais pu en plus me procurer une nouvelle armure que j'ai mis pour la première fois. J'eus la grâce d'un alligator je pense. Mais il a su me motiver, m'encourager durant cet entraînement à faire de mon mieux, sachant que je n'avais jamais manié deux armes. J'avais utilisé des lames à une mains et des lances à l'époque de ma jeunesse. Il ne prenait pas de gants quand il le fallait par contre, j'ai mordu la poussière après des erreurs, et cela permet d'apprendre encore mieux ...

Dernier exercice : il voulait observer mon maniement de flux magique en plus des lames. Je réussis à entourer mes lames d'énergies du feu. En me concentrant , avec les lames comme une continuité de mon corps, j'ai su lancer une vague de flammes légères en décroisant mes lames. Il faut cependant que j'arrive à manier mieux les doubles lames si je veux pouvoir me concentrer plus sur la magie, car ce n'est vraiment pas évident quand on n'est pas habitué à ce style de combat. Il m'a montré un exercice de moulinet des deux lames à la fois, la synchronisation n'est pas encore là... Encore quelque chose à travailler. Mais franchement, je ne regrette rien pour le moment.

De temps en temps, j'ai des discussions avec Sieur Asharim très intéressantes. C'est un peu comme … mon père spirituel. J'ai l'impression que beaucoup le juge difficilement, alors qu'au fond, il veut servir la cause du mieux qu'il peut. Il a juste des manières … différentes de le faire. Il se sent parfois seul, j'essaie de combler cela en lui tenant compagnie avec des discussions. Mais au fond, je ressens la même chose. J'ai tout perdu, je vis ma vie , seul, mais je vais de l'avant. Peut être que je me charge de travail pour ne pas y penser. Mais la preuve de mes écrits, j'y pense, parfois. Je me résolue pas encore à appartenir à une organisation quelconque, ma liberté est précieuse pour le moment. J'ai vécu trop longtemps enfermé pour me retrouver à nouveau emprisonné dans quelque chose que je ne contrôle pas.

Comment se dire libre, quand plus de la moitié du continent est contrôlé par l'Ire ? J'espère vraiment que tout cela va s'arranger, ne plus voir de massacres, des sacrifices...
Spoiler:
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Dernière modification par Eliadus le mar. 12 juillet 2022 à 22h31, modifié 6 fois.

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Re: [BG Humain] Eliadus Haydon

Message par Eliadus » mer. 17 février 2021 à 09h24


Chapitre III: La flambée du gain


Spoiler:
Je profite comme je peux de mes explorations diverses et de mes recherches sur le terrain pour m'entrainer aux armes de contact, mais aussi à la fouille de matériaux divers, toujours cette idée qui me trotte dans la tête. Et cette idée me revient à chaque fois que je regarde ma bourse. J'aide l'Alliance contre l'ïre et j'étudie beaucoup les arcanes de la magie, mais cela ne me permettra bientôt plus de vivre par moi-même à ce rythme.

Je me rajoute en plus de la charge de travail, tout cela sans revenus. Je suis une enquête dans la ville de Gludin, une affaire étrange, concernant un meurtre, et un majordome avouant être le coupable. Tout est parti d'une dame en panique sur le parvis de l'église de la ville, demandant de l'aide. Nous nous sommes du coup rendu chez l'édile pour voir le majordome, et il semblerait que toute cette affaire soit... louche.
Au fur et à mesure, nous pensons qu'une organisation se cache derrière cela, arrose les gens d'argent pour les faire taire et nous mettre sur une fausse piste. Je n'imaginais pas un jour participer à une enquête, mais je dois dire que cela … m'amuse, de chercher des indices, de trouver de quoi innocenter le majordome. Par contre, il faut faire preuve d'empathie avec l'entourage de la victime, je ne sais pas du tout comment me comporter … Je vois devant moi une personne pleurant, cela ne me fait … pas grand chose en fait. Suis-je aussi froid que cela ? Je suis préoccupé plus par l'enquête que par les états d'âme de la personne. Et beaucoup de choses sont étranges, je me méfie de tout le monde.
Cette enquête me fait faire des choses bien étrange aussi. J'en arrive à fouiller un jardin avec Dame Euria et Dame Aërya, à creuser et à voler un coffre qui paraît louche pour l'enquête. Le jardinier me connaissant, je vais éviter la ville de gludin quelques jours je pense, ou il serait capable de me tuer s'il découvre son coffre manquant.
Le coffre contient de l'or. Même si j'en manque, je ne me permets pas d'en prendre discrètement. Un jour, ma bonne foi me perdra. Mais ce n'est pas dans ma nature de voler, ou comettre de mauvais actes. Je n'ai pas trop envie de finir en prison à Gludin comme le majordome d'ailleurs, pour au final sauver cet homme, que je ne connais même pas.

J'ai profité d'un jeu organisé par Sieur Valdian sur le thème de la musique pour demander à Sieur Maligaro, présent au jeu, à la fois une commande, mais aussi une requête. Je lui ai, sans détour, proposé des services de fournisseurs de matériaux divers pour son affaire, me disant que, vu son carnet de commandes débordant, il aurait forcément besoin d'un maximum de matériaux.
A mon grand étonnement, il accepta. J'ai eu un gros soulagement au fond de moi, peut être sortir la tête de l'eau financièrement, sans même dépendre de quelqu'un. Je dois faire une fixation sur cette liberté. Je sais qu'un jour où l'autre, j'irais dans une organisation moi même, ce n'est qu'une question de temps. Profite, Eliadus, profite...
Ce travail me rappelle ma vie à Oren. Je fis des missions de fouille pour permettre à la ville de survivre le plus possible avec des ressources, étant forcément coupés du monde. Je n'aurais pas imaginer que cette compétence me serait utile aujourd'hui. Sieur Maligaro a du être étonné de voir un petit mage venir lui proposer ce genre de requête.

Il n'y a plus qu'à me mettre au travail. J'espère pouvoir financer plus de matériel pour m'équiper, peut être pour des recherches sur la magie plus poussées, et un jour, une maison avec mon propre laboratoire et ma bibliothèque personnelle ? Un rêve sûrement inaccessible ...
Spoiler:
Maj Sub Bounty Hunter
Dernière modification par Eliadus le mar. 12 juillet 2022 à 22h34, modifié 4 fois.

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Re: [BG Humain] Eliadus Haydon

Message par Eliadus » jeu. 18 mars 2021 à 21h45


Chapitre IV: Les flammes de l'espoir?


Spoiler:
Le mage prend toujours le temps d'écrire vers la fin de son grimoire personnel des notes sur son histoire présent et son état d'esprit, l'écriture semblant toujours moins soignée, sûrement car écrit à la volée.

Déjà quelques mois que je suis revenu sur le continent. Une petite routine s'est installée au fur et à mesure : étude de divers domaines magiques, entrainement physique pour le maniement des épées doubles, fouille pour me faire une rémunération. Il y a quelques fois des évènements … étranges venant ponctuer cette routine, comme être coincé dans un rêve ou devoir faire un massacre de fourmis, mais j'ai l'impression que la situation est embourbée au château d'Oren, sans jeu de mot. Les menaces du Néant et du Marrionnettiste flottent toujours au-dessus de nous, leur lame prête à n'importe quel moment à tomber sur nous.


Enfin, pas totalement ebourbée, nous avions fait une percée au nord du château afin d'arrêter le ravitaillement des bêtes venant de la Tour d'Ivoire vers le château. Ce fut d'ailleurs un moment assez tumultueux intérieurement, quand j'ai vu que je ne faisais pas forcément le poids contre une bête. On tente bien de me rassurer, mais j'étais déçu de moi-même. Je n'arrive pas à battre une bête, comment pourrais-je faire avec la situation actuelle pour me battre si je ne suis pas suffisamment fort ? Si je ne peux pas protéger les autres ?


Khalaart m'a appris un exercice de pensée pour maitriser tous ces sentiments se mélangeant en moi. Il suffit que je m'entraine à l'effectuer assez souvent pour pouvoir l'utiliser rapidement si besoin, ne pas … imploser, et au final exploser. Que se passerait-il si je devenais fou, incontrôlable, en plein combat ? Mon sang bouillonne dans certaines situations, le Feu focalise cette rage. Il faut que j'arrive à manipuler cette rage pour la concentrer dans les sorts et non pas n'importe comment. Je me demande parfois comment je ferais sans lui, c'est un peu un guide dans ce monde que je ne connais au final pas tant que ça.
C'est comme si … mon esprit se battait contre lui—même, se battant pour savoir s'il doit faire tout exploser ou non. Je tente comme je peux de garder ma carapace, ne rien montrer de ce que je ressens. Ce ne sont pas les affaires des autres mes états d'âme quoi qu'il arrive... Et je n'ai pas envie de me montrer faible, même si je le suis sûrement. Il n'y a qu'à voir Lodyl, cet ami dans la détresse que je n'arrive même pas à aider comme j'aimerais. Je suis impuissant face à son cas, comme face à pas mal d'autres choses. Mais je ne dois pas me laisser aller, je dois continuer à me battre quoi qu'il arrive même si je m'éteins intérieurement ? Je vais finir par devenir totalement froid envers les gens.
Ces écritures me permettent aussi de coucher sur papier à la volée des sentiments. Heureusement que personne ne les lit, sinon on me prendrait pour un pauvre dépressif perdu. Mais ça fait du bien. S'accrocher comme on peut...


Je dois avouer que les entraînements aux doubles lames avec Khalaart permettent aussi de se vider l'esprit, de se défouler, pas de la même façon qu'avec la magie. J'ai du trop m'habituer aux entraînements militaires à Oren durant toutes ces années, mon corps s'y est habitué. Cependant, on commence à me demander d'apprendre la magie du Feu. Venant d'Astrée, cela m'a surpris, mais pourquoi pas. Et Nuzä aussi , mais pour une Orc, c'est sûrement moins étonnant. Serait-je à la hauteur en tant que professeur ? J'espère leur apprendre bien et qu'elles ne se blessent pas avec le Feu, cet élément difficile à contrôler, et qui peut vite se retourner contre nous si nous faisons n'importe quoi avec.


Et il se trouve que je vais pouvoir faire le professeur à plus grande échelle, et sûrement devenir plus utile. Anvil m'a envoyé un pli me parlant de propositions. Je m'attendais à beaucoup de choses, mais pas à ce qu'il me proposait : faire partir de leur guilde, Vernalis, en tant que maître Mage formateur, et aussi être à la tête d'une unité de mages guerriers. J'ai fait mine de réfléchir, mais au fond , cela me réconfortait qu'une personne me contacte enfin pour proposer d'utiliser mes compétences à des choses plus grandes que brûler des cadavres, allumer des torches, et des petites choses du quotidien.
J'ai quand même demandé si je gardais une certaine liberté. Je n'ai pas envie d'être attaché corps et âme à une organisation sans pouvoir faire quoi que ce soit de mes mouvements. J'ai vécu tout ce temps sans être dans quelconque organisation, ce n'était pas pour tout gâcher aussi vite. Mais il m'a expliqué comment ils fonctionnaient, cela m'a rassuré. Le côté marchand de la guilde fait que cela semble moins rigide, à part bien sûr pour tout ce qui touche au militaire.


Il ne me reste plus qu'à me mettre au travail, montrer aux gens de quoi je suis capable, et peut être me racheter de mes faiblesses du passé. Et aussi je profiterai pour pousser la guilde à protéger le savoir, à le promouvoir, et faire en sorte de pouvoir compenser toutes les destructions du marrionnettiste et de Numéro Deux sur les connaissances du monde. Il est temps que ces destructions cessent, le savoir doit reprendre le dessus.



Le savoir, c'est le pouvoir.
Spoiler:
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Re: [BG Humain] Eliadus Haydon

Message par Eliadus » lun. 12 avril 2021 à 14h08


Chapitre V: Le feu aux poudres


Spoiler:
Les notes dans son grimoire sont toujours écrits pele mele , semblant continuer à écrire de temps en temps quelques notes personnelles.

Le travail avec les Vernalis avance plutôt bien. Il faut dire que cette expérimentation est assez motivante et c'est l'occasion de mettre enfin mes compétences au service d'un but plus grand que d'allumer des pipes, des torches ou je ne sais quoi. Et de tirer profil de mes recherches sur les éléments pour créer des synergies sur le terrain. Mais il va falloir encore quelques mois pour que la première version de l'expérimentation soit prête. Je préfère avoir quelque chose de fiable et robuste dès le début que de devoir avoir la mort de mages sur la conscience car j'ai mal fait le travail.
Je ne vois pas beaucoup Khalaart en ce moment, mais j'imagine qu'il va prendre un malin plaisir de vouloir faire des stratégies en introduisant ce type de combat.
Comment parler sur écrit de ce moment... Un passage à Gludio qui se transforme en retrouvailles. Mon grand frère était bien en vie. J'étais là, béa, devant se visage que je n'ai pas vu depuis des années. Je pensai avoir tout perdu, mais l'essentiel est là, devant moi. J'ai tellement de choses à lui raconter et de questions à lui poser. Mais il ne semble pas avoir changé depuis. J'espère ne pas le décevoir, il semble porter beaucoup d'espoirs en moi, cette pression... Par contre, lui non plus ne semble pas affecté par la mort de nos parents. Nous faisons la paire...

Je lui ai offert une lance que j'ai pu récupérer, en ajoutant un dragon s'enroulant sur la hampe, son symbole fétiche. Sa lance actuelle me faisait de la peine. Et c'est l'image de la famille, cela méritait de l'investissement. Maintenant, le tout est de ne plus le perdre. Je ne sais pas comment je vivrais ce genre de drame, mais je pense que je deviendrais irrécupérable.
Encore un nouveau problème, cette fois des pirates. Je n'aime pas la mer en général, mais cela ne me réconciliera pas avec à mon avis. Des bateaux qui finissent dépouillés, à la fois de leurs biens mais aussi de leurs équipages. Une expédition entre Giran et Heine a permi de voir de très très près le problème. Je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie je crois. Un certain Zaken ?
Mais bon, il faut savoir faire face à ces peurs, sinon nous n'arrivons à rien dans la vie. Mais vu le navire immense, je ne sais pas si j'arriverais à affronter mes peurs le jour venu. Cependant, c'est un danger trop grand et il faudra s'en débarasser. Espérons que les cités portuaires voudront bien faire un effort et se lier. Les gueguerres entre politiques sont pénibles et souvent idiotes. La rencontre entre Astrée et Nörir s'est au moins bien passé, je doute qu'il y ait des problèmes entre ces deux cités.

Avec Astrée, nous avons pu voir avec Navith, une mage de Cérulys, ayant beaucoup de confiance en elle, pour un système de localisation des attaques par cristaux. Elle a pu nous en fournir chaque semaine, et cela nous a aidé à nous diriger durant l'expédition nous ayant permi de retrouver le problème. Peut être il faudrait que je revois Navith pour discuter hors de ces problèmes pour en savoir plus sur les cristaux?

En tout cas, encore des morts vivants. Je vais finir par moi même détester la nécromancie même si c'est par des des gens respectables. Normalement je suis ouvert et tolérant sur la magie en général, je ne veux pas qu'on mette de côté des magies sous prétexte que la plupart des pratiquants partent dans la mauvaise direction. Il va falloir que je surveille Vaneerha de près. J'ai bien senti sa magie, mais je ne sais pas à quoi m'attendre. Elle a voulu travailler pour la bibliothèque, mais au moindre faux pas, il faudra s'en débarasser même si elle se montre compétente.
La bibliothèque avance bien. Dommage que je n'ai pas d'endroit où stocker mes livres en attendant, car faire des copies prend un certain temps, mais il faut pouvoir les mettre quelque part...
J'espère que Jodian acceptera ma requête. Pas encore de retours.
Numéro Deux veut détruire les ouvrages qu'il trouve, autant faire en sorte de sauver ce qui est possible. Mon action sera très modeste mais bon, il faut bien commencer quelque part je suppose. Tout le savoir possible, et des choses plus confidentielles protégées, ou plus ancien. Hors de question de laisser trainer des ouvrages de nécromancie ou ce genre de magie obscure dans les mains de n'importe qui. Il faudra que je n'oublie pas de penser à des systèmes de protection magique pour la section sécurisée.

Copies possibles et en cours : Bibliothèque de Gludin (livres génériques), bibliothèque de Parnassus (ce qu'il en reste) , dons de personnes.
La Tour d'Ivoire. Majestueuse batisse qui n'est plus que l'ombre d'elle-même. J'ai pu enfin y accéder, mais j'aurais préféré un autre contexte. Cela m'a fait mal au cœur de la voir souffrir, tomber en morceau. Comme si le pilier du Savoir s'effondrait et faisait éteindre un phare. Je ne m'attendais pas à devoir crier que j'aimais les hommes par contre, je devais être désespéré que cette foutue porte ne s'ouvre pas. Franchement, cela ne regardait pas les présents, mais c'est fait maintenant.

Je ne m'attendais pas à trouver à l'intérieur par contre le « cœur d'Ivoire », une partie de la tour, en profondeur, contenant une espèce d'arbre mère (un réseau d'arbres protecteurs?). Et un gardien. Impossible à expliquer, une aura mélangeant tous les éléments et quelque chose comme divin qui s'en dégageait.

Une création des Géants, mieux réussie que les Kamaels pour le coup. Même si au final ,ce gardien semblait programmé à ces tâches, en plus d'être éternellement coincé dans le cœur pour cela. Je ne pouvais pas m'empêcher de l'observer, je me demandais comment on pouvait être aussi minuscules derrière les Géants et leur technologie. Nous ne sommes que des petites choses, et nous devons combattre le Néant qui est tout autour de nous, prêt à se jeter sur nous pour nous anéantir comme le reste.

Nous avons pu lui demander de faire la purge du Néant sur un lieu, une nécropole au Nord d'Aden. Je savais que c'était nécessaire. En contrepartie, le gardien utilisait beaucoup d'énergie du cœur et se retrouvait en sommeil pour surement des millénaires. Je fus peiner pour lui, vivre une éternité de surveillance dans une prison de verre, à effectuer sa tâche pour toujours sans pouvoir rien faire d'autre . J'ai fait en sorte sur le moment de ne pas créer un attachement pour ne pas faire n'importe quoi, mais quand même...

Nous avons pu admirer la purge depuis le sommet de la tour centrale d'Oren. Une aide quasi divine si on peut dire. Juste sublime, et effrayant à la fois. Des armes comme cela dans le monde, qui sait ce que des ennemis pourraient trouver pour faire la même chose contre nous. Pas trop le choix, nous devons faire avec les armes que nous trouvons. J'espère qu'Alaric va bien, pas de nouvelles depuis quelques jours.
Le front de Laeb s'éternise. Je tente de soutenir Aether du mieux que je peux. Je vois qu'il est comme un roc, mais au fond de lui, arriverait il à tenir encore des mois ainsi ? En plus, il le fait pour Giran qui semble moins motivé que lui à en finir avec ce problème, j'espère me tromper. Je me retrouve mêlé à cette histoire à la base par curiosité, mais je m'y investis comme si c'était personnel... Je ne me comprends pas moi même parfois. Je dois avoir de la peine pour toutes les victimes de Laeb. Ou j'ai juste envie de me débarasser d'un diable.

Mais nous avons du essuyer une défaite aujourd'hui. J'en suis encore énervé de notre bilan, mais au moins, il n'y a pas eu de victimes du côté des volontaires de l'Ouest. Je me suis par contre beaucoup questionné sur ma vision de certaines choses, notamment de l'âme. Des âmes ont elles plus de valeur ? Faut-il limiter la vie d'un être à son âme ? A la base, je me base sur les actions des gens pour savoir si je les cotoie ou non, si elles sont valables ou non.

Il fallait sauver Aether du pacte accidentel. Je sais très bien qu'il va s'en vouloir le reste de sa vie d'avoir agit contre ses principes. J'aurais du dire la phrase problématique à sa place, j'aurais eu moins de regrets que lui. Il paie pour agir, et je trouve cela pas normal. Nous avons du sacrifier quelqu'un de déjà condamné. Je voyais tout le monde un peu dans l'embarras, ne sachant pas trop quoi faire devant cette situation.

Mais je n'arrivais pas à changer de conclusion. D'un côté Aether, pouvant perdre son âme au bout de dix ans, mais avec une solution alternative. De l'autre, un homme qui a vendu son âme pour combattre à nouveau sur le front malgré ses handicaps. Seul, pleurant les morts, déjà condamné, il a lui même choisi de faire ce pacte même si c'est un acte de bravoure , suicidaire cependant. Je n'ai peut être pas de cœur, je n'avais aucun remords de le voir se sacrifier. Ce fut la solution la plus logique du problème. Je dis cela, je suis en train d'écrire en cogitant toute la nuit sur cette question.
Aether est sauf, c'est ce qui compte pour moi. Et la solution de base à tous ces problèmes : ne plus parler à aucun Diable. Ils manient la fourberie comme personne.

J'ai tenté de lui sortir un peu ces évènements de la tête en étant revenu au front. J'ai l'impression que je lui dois ça d'avoir été mauvais, de ne pas être arrivé à éviter cette situation. Je me sens à nouveau impuissant, comme il y a quelques temps. J'ai senti la rage revenir à un moment. J'ai même été sur le point d'attaquer Decarbia. Mais mon côté pragmatique restait présent, je savais qu'il aurait été suicidaire, autant pour moi que pour le groupe, de faire cela. Mais elle crèvera un jour ainsi que tous les autres diables. Ils brûleront pour un jour pour leurs actes.
Je vais rester quelques jours au cas où, s'il prend à Aether l'envie de prendre une mauvaise décision. Et toujours tenter de le réconforter, même si c'est peine perdue à mon avis...
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Message par Eliadus » lun. 3 mai 2021 à 13h44


Chapitre VI: Le feu intérieur


Spoiler:
Le front contre Laëb continue, encore et encore. Mais Aether commence à se soucier des défenses ennemies et va proposer une attaque, après avoir analysé les distances de leurs défenses ainsi que de nos propres armes à distance. Je suis bien d'accord sur ce point, nous ne pouvons pas continuer à subir constamment les assauts de ce diable.
Heureusement, Khalaart a confirmé que les troupes de Laëb diminuaient petit à petit. Mais Laëb lui-même semble bien protégé, et il y a des activités … étranges vers le Nord. Il va falloir aussi que nous dégagions enfin le plateau en face.
Aether semble aller un peu mieux, même si toujours affecté. La discussion sur le fameux sujet ne cesse de revenir, et pas forcément venant de moi ou lui. Dès qu'une personne en parle, ça repart de plus belle. J'ai un peu de peine car du coup, ça recommence à le travailler et il redevient plus triste. Vivement qu'on tourne cette foutue page de merde pour de bon avec Laëb. Une bonne fois pour toute.
L'unité de mages avance bien, même s'il reste pas mal de points à voir, notamment la cohésion entre les mages qui est quand même essentiel pour une bonne coordination des rituels et ne pas avoir de mauvaises surprises le moment venu où ils seront sur le terrain. Je surveille surtout les fortes têtes qui ont tendances à vouloir me défier, heureusement peu nombreux. Hors de question que quelqu'un sabote notre travail, il finira relégué à l'académie de magie s'il le faut, les candidats ne manquent pas.
La création de rituels de groupe est par contre plus compliqué que j'imaginais. Toutes ces imbrications de flux, la complexité des sceaux, mais cela fait son charme du point de vue intellectuel. Ils n'iront pas au combat tant que je n'aurais pas un minimum de rituels de prêts, testés sur le terrain auparavant de toute façon... Je n'ai pas envie d'avoir la mort d'un mage sur la conscience par mon incompétence, je me le refuse.

Note : penser à fournir les livres pour le mois suivant aux élèves et leur demander leurs livres de pratique remplis. Voir avec Khalaart aussi pour le futur crieur, s'il peut lui donner des conseils pour les directives sur le terrain, notamment entre corps d'armée.
Aile pourpre : Tout le travail accompli enfin fourni, avec les belles récompenses qui vont avec. J'en avais bien besoin, même si je ne suis pas dans la misère. Un haut gradé fut de passage, un kamael au nom d'Aurus, avec une énorme épée impressionnante qu'il maniait comme s'il s'agissait d'un vulgaire jouet. Il semblait impliqué dans l'évolution des autres de l'Aile.
Aether est passé Faucon, Aurus lui a fait un petit discours pour l'occasion, mais de l'ordre du peu rassurant plutôt que l'inverse … Plus exposé aux ennemis par son rang, il pourrait se voir plus attaqué qu'un autre par les serres. Il faudra que je vois comment m'occuper de leur cas. J'ai bien ma petite idée mais bon... A voir...
Mon dieu cette débacle. Soit, le navire de Zaken fut bien rempli de sa horde, mais nous n'avons pas brillé. J'ai du encore assister à ce que je craignais : des personnes qui se sacrifient pour que nous réusissions notre mission, cette fois les marins du capitaine. J'ai eu la rage de voir cela, notre incompétence de groupe a fait beaucoup de dégâts. Même si nous avons eu la chance de notre côté de tous revenir vivants, même si amochés.
Je ne sais pas si c'est une bonne idée de convier le tout venant pour des missions comme cela qui nécessitent de la rigueur, concentration et du talent de combat. Ça se voyait, tout le monde n'est pas fait au combat de groupe, à la coordination ou la stratégie.

Chaque fois que nous étions mis au sol, ma rage intérieure grandissait. Les bulles, les bulles. Pense aux bulles, Khalaart compte sur toi. N'y a t'il pas des évènements un jour qui pourraient diminuer ma rage et ma colère ? Je ne demande pas grand chose. Cela commence à se voir et se sentir dans mon entourage, ils me demandent de plus en plus ce que j'ai, ma couverture se fissure parfois. Ne pas craquer. Pense à ton grand frère qui est près de toi s'il le faut, je ne dois pas le décevoir.
Pendant ma remise en état, j'en ai profité pour venir un peu plus à Oren. Cela me détendait un peu, voir l'avancement de la bibliothèque, ajouter des livres, les ranger, mais aussi discuter avec les gens de la ville. Il m'arrive de temps en temps de revoir une ancienne connaissance, ça fait parfois plaisir de voir que tout n'a pas disparu dans son passé.
J'en profite aussi pour aller à l'académie de magie de la ville afin de faire quelques initiations à la magie pour les gens de la ville. Quand je vois des jeunes apprendre la magie ici même, je repense à mon propre passé, interdit de toute magie. Je donne la chance à d'autres de faire ce que je n'ai pas pu connaître, ma petite vengeance du passé. Comme pour la bibliothèque au fond.
Je regarde aussi la ville se reconstruire dans son ensemble, la rancoeur et les regrets s'estompent petit à petit. J'aide les ouvriers si j'ai le temps, même si mon état ne devrait pas me pousser à le faire. Il faut que je vienne plus souvent, je me le dois. A voir ce que je peux faire de plus ici …
J'ai réussi à atteindre la caserne d'Heine avec peine. La chambre prêtée par Khalaart est plutôt … minimaliste, mais étonnamment je ne m'attendais pas à autre chose. Je le connais à force. Surement un de mes plus proches confidents que j'ai ici avec mon frère bien sûr et Aether, voir Astrée quand elle n'a pas ses problèmes de santé, la pauvre. J'espère bientôt la revoir d'ailleurs.
En attendant, je suis en train de me remettre de cette journée passée à chasser Zaken sur l'île du Diable avec toute une cohorte, ayant pris assez cher. Beaucoup de prisoniers libérés, cela compense un peu notre désastre précédent. Zaken vaincu … pour un moment avant qu'il ne ressuscite. Mais le drame qui entâche la journée, Nörir détruisant une orbe magique qui controlait les déplacements de l'île à venir. Pas eu le temps de dire quoi que ce soit qu'il était déjà à la détruire. J'aurais du l'empêcher et la détruire de loin... Il s'est retrouvé en très mauvais état ainsi que l'elfe zinzin qui fut à côté.

Heureusement qu'Hortense est soigneuse et bonne soigneuse surtout, elle s'occupe de lui. J'espère qu'il ira mieux, je m'en veux. J'aurais du l'empêcher de faire cette connerie. Mais bon, je ne peux pas remonter le temps, pas le choix, attendre qu'il guérisse, impuissant. Le point positif est qu'on a réussi à empêcher pour le moment Zaken de « faire voler l'île » ou je ne sais quoi et qu'il atteigne le continent. On a déjà assez d'un connard de diable sur le front, alors lui en plus serait un désastre. Nous avons quand même mis du temps à le détruire une fois. Heureusement qu'on ne doit pas s'en occuper tous les jours. Le blocage magique ou l'incinération ne font rien contre cette foutue malédiction. Un jour, en tout cas, nous aurons à le combattre à nouveau. Je l'attends de pied ferme, à nouveau.

Ma rage est remontée encore durant la confrontation. J'ai su la maitriser pendant un moment. La fatigue s'est occupé du reste, tellement ce fut éprouvant. Einhasad ou je ne sais pas quel dieu, donnez un peu de bons évènements. Nous en avons besoin, ne m'amenez pas à vous implorer. Ce n'est pas mon genre, vous le savez j'en suis sur. Montrez un peu que vous vous préoccupez du sort du Monde et de vos créations au lieu de nous observer béatement. Ne vous étonnez pas que je mise mon sort sur les sciences et non pas la Foi, même si je dois avouer que la magie sacrée compense un peu cela, merci pour ce don. Je ne suis pas totalement rancunier, je tente même des prières à toi, grande déesse de la Lumière. Mais quelques signes de ta part m'aiderait à retrouver un semblant de Foi j'imagine. Cela plairait à ce cher Aether en plus. Par contre, ne rêvez pas, je ne deviendrais pas religieux. J'aime bien avoir mes propres choix et mes propres décisions, même si cruelles.

S'il le faut, j'irais dans les ténèbres pour aider la lumière.
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Re: [BG Humain] Eliadus Haydon

Message par Eliadus » ven. 21 mai 2021 à 21h20


Chapitre VII: Les flammes du désespoir


Spoiler:
Astrée et Nörir font la paire … Nörir mal en point à l’infirmerie, et Astrée trouve le moyen de le faire sortir pour qu’il prenne l’air … Avec une brouette en plus. Ils s’en fichaient totalement que je n’approuve pas leur délire. Je me sentirais mal si Nörir aggravait ses blessures, mais quelle tête de mule. Ils avaient l’air chouette, cette balade en brouette pour traverser tout Giran, et ses marches. Mais je dois avouer que je me suis bien amusé à les regarder avoir du mal.

Tout cela pour une discussion qui a pas forcément bien tourné avec Sieur Loran, qui ne semble pas très ouvert sur la question des préceptes et de la possibilité de choisir ses propres options dans la vie. Les religieux bornés sont vraiment terribles… Mais l’histoire de créer un Ordre de paladins ou je ne sais quoi m’inquiète tout autant. Je me méfie des gens voulant imposer leur vision du monde et leur croyance par la force.

Je ne sais pas par quel miracle, les deux comiques têtus semblent être revenus à l’infirmerie sans se faire attraper ni engueuler. Bon, Nörir semblait heureux, je peux reconnaître que cette sortie aura au moins eu ce mérite...
Enfin, un chez soi! Merci Astrée. Voguer entre le comptoir, le stock de la bibliothèque, le front, les auberges pour aller se reposer sans avoir forcément un endroit d’intimité et de répis total, cela allait un moment. Une bien belle maison qui plus est… Je ne me suis pas laissé désirer pour y installer toutes mes affaires et y prendre mes aises. Est-ce que je vais y mettre un piège contre les voleurs? A voir … mais il vaudrait mieux éviter de détruire une partie de la maison au cas où.
Rencontre avec Aether d’une dame Elfe, Elerinna. Quand Aether apprit que c’est une prêtresse d’Eva, il retrouva un gros sourire que je n’avais pas vu depuis longtemps. J’étais presque un peu vexé de cela, une inconnue qui y arrive alors que je peine moi-même à ce résultat après tout ce qu’il a enduré. Mais c’est le résultat qui compte …

Elle sort de l’Académie, 7 ans, enfin une petite parcelle de vie pour une elfe. Le comble fut de la rencontrer quand nous parlions avec Aether de Foi. J’ai l’impression que j’aurais beau être entouré d’autant de religieux que possible, pas grand chose va arriver à me faire trouver une quelconque foi.

Comment arriver à croire que les dieux feront quelque chose après avoir laissé le monde dans cet état? Cela me laisse dubitatif, mais la Foi semble agir comme une énergie pour faire des actions, quand je vois Aether qui arrive à tout surmonter, même encore à son âge d’antiquité. J’espère que tu ne m’en voudras pas de tout cela chère… Mère comme on t’appelle? Est-ce qu’on doit vouvoyer ou tutoyer une entité qui ne répondra même pas à des questions? Au pire, envoie moi un signe pour me faire comprendre que tu as lu ce passage. Pas un mauvais de préférence.
Aether m’a fait une de ces peurs… Débouler chez moi, mal, paniqué. Et il avait de quoi. Je ne pensais pas que cela arriverait, mais j’ai senti du Néant en lui. Heureusement que nous avions les antidotes obtenues à Cruma … S’il était resté ainsi, qui sait dans quel état cela aurait pu le laisser.
Il a été “visité” par Sharkan, avec en petit cadeau le mal du Néant. Première fois que je suis confronté à quelqu’un ayant ce mal d’ailleurs. Il lui a suffit de lui toucher l’épaule pour lui transmettre. Et cet ennemi semble pouvoir être invisible, quelle horreur quand j’y pense. Et si je l’avais déjà croisé sans le savoir? Il va falloir que je réfléchisse à son cas…

Je l’ai emmené au comptoir de l’Aile Pourpre d’Heine avec moi pour vérifier son état. Mais c’est sans compter une nouvelle fois sur sa visite. Et j’en fus témoin pour le coup. J’ai senti une vague de Néant passer derrière moi, un malaise s’est emparé de moi. Aether semble l’avoir même aperçu dans un coin de la salle… Les gens ont pris peur en le voyant dégainer. Mais à part cela, il n’a rien fait de plus. Une tentative honteuse d’apeurer les présents… mais tentative réussie. Je ne suis plus serein depuis, j’en regarde parfois les alentours en tentant de sentir des traces de Néant, au cas où il ne serait pas loin…

Aurus est averti. Et il faut que je travaille sur le sceau d’annulation que j’avais commencé … [NB: P24] Chaque cité est aussi avertie et a ma proposition d’en installer. Je ne peux pas les forcer bien sûr … j’espère qu’ils ne vont pas sous-estimer cette menace, ou peut-être que je la surestime? Je ne suis plus sûr de rien.

Je te le jure Sharkan, tu le paieras tôt ou tard, et il n’y aura aucune pitié.
Comment parler de cette réunion… Le dépit? Le dégoût? La lassitude?
J’ai retrouvé les Innommés tels que je les ai découverts à mon retour sur le continent, remplis de rancœurs, fixant le passé en cherchant des coupables.
Quel avenir pour les Innommés … J’avais déjà mon avis sur le sujet, même si je n’ai pas à définir si cette organisation doit exister ou non.

Le début ne partait pas si mal que cela. Elion fut mis sur la table assez rapidement (avec le résultat connu, aucune nouvelle). J’entends aussi à nouveau parler de visions de “Dies Natalis” , où plein de gens meurent assassinés. (plein de joie) Surtout les préfets, même les futurs… Nous en arrivions même à parler de la fameuse visite de Sharkan récemment, Enguéran me confirmant qu’il voulait bien des sceaux. Le premier à me répondre, les autres cités ne semblent pas trop décider.

Mais ce fut sans compter sur l’arrivée surprise de Sieur Alaric. J’ai pu voir l’ambiance changer soudainement… Il semble avoir un pouvoir incroyable sur cela. Déjà que les gens le surnomment le “Boucher” affectueusement. Je me souviens encore à la première réunion à laquelle j’ai assisté, où l’on m’a surnommé le “fils d’Alaric”, il était l’occasion de voir si c’était un compliment ou non. (enfin pour moi)

Il commença fort sur le sujet d’Elion. “Rien qui ne nous concerne en ce moment” , ça avait le mérite d’être clair et direct. Sur Sharkan, il semblait attendre certaines informations qui furent difficiles à indiquer. Est-ce qu’il pouvait diriger des troupes par lui-même? Ne l’ayant jamais croisé sur un front, je n’ai pas vraiment pu étudier le sujet… Ce n’est pas l’envie qui m’en manque. J’observais parfois Alaric. On me faisait le portrait d’un boucher sanguinaire, mais je voyais quelqu’un de convenable, qui savait bien répondre.

Et là, le sujet qui fâche. L’avenir des Innommés. Tout le monde est passé par l’avis, souvent ne plaisant pas forcément à Enguéran qui montrait un peu d’agacement. Il y a eu très peu de positif qui en ressortait, sans bien sûr nier qu’ils ont eu des actions héroïques par le passé. Mais personnellement, je croyais même que les Innommés n’existaient déjà plus … Je n’en entendais plus parler jusqu’au retour d’Enguéran et Hortense. Aether n’y est pas passé par quatre chemin même en étant pas Innommé, dissoudre.

Le couperet d’Alaric aura fini d’achever Enguéran. “La réponse 3” ironiquement. Il faisait allusion à une liste d’options indiquées par Khalaart. Le troisième choix fut … la dissolution. Je sentais bien qu’Enguéran tentait d’encaisser comme il pouvait. Je me retrouvais petit à petit au milieu d’une sorte de règlement de compte qui devait sortir à un moment ou un autre entre Alaric et Enguéran et Hortense… J’ai senti un moment de solitude, ne sachant pas comment me positionner dans tout cela. A part observer, impuissant, au vidage de sac qui se passait devant mes yeux.

Alaric finit par laisser un répit d’un mois pour remonter la pente. Mais Enguéran, par fierté, a préféré … décliner l’offre au final après une autre discussion rude. Alaric partit donc en instaurant la fin des fonds alloués aux Innommés… Mais un autre moment difficile arriva par la suite. Enguéran et Hortense qui s’en sont pris à Aether, tout ça parce qu’il a osé être d’accord avec certains points d’Alaric. Presque appelé un “traître”. Il a pris la frustration de ce qui s’est passé avant. L’ambiance me devenait de plus en plus insupportable… J’ai préféré partir plutôt que de devenir sanglant. J’apprécie Enguéran et Hortense, mais je ne voulais plus supporter ces rancœurs entre des amis.

L’histoire semble se répéter comme m’a dit une fois Aether. Les groupes se forment, s’affaiblissent, disparaissent. Cependant, j’ai parfois l'impression que les gens oublient la situation. Nous sommes dans la probabilité d’une fin du monde. Le Néant est au-dessus de nous, suffisant d’une étincelle pour qu’il se déverse sur le monde. Le temps s’écoule, grain par grain, et insensible à tout ce qui se passe. Il ne ralentira pas pour nous. Pendant ce temps, les ennemis sont unis pour nous vaincre. Parfois, nos larmes sont teintées de rouge. Et il y a des moments où nous nous enfonçons un peu plus dans les abysses de notre propre condition de mortels.

Que puis-je faire? Retrouver l’Espoir? Retrouver la Foi? Avoir l’impression que nos alliés font tout pour éteindre tout cela. Le pire étant que moi-même, je continuerai le combat jusqu’au bout, même si pour cela, il faut passer par les ténèbres. Même s’il faut y aller seul, le désespoir finissant par nous emporter et nous faisant agir comme des moments de la dernière chance. Je vais voir comment vont se reprendre les Innommés après cette épreuve.

Mère, ne voudrais-tu pas, bon sang, faire enfin un signe de soutien pour notre lutte? Viens et sauve-nous, rattrape-nous avant notre chute. C’est en quelque sorte une bouteille lancée à la mer.
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Message par Eliadus » sam. 12 juin 2021 à 17h16


Chapitre VIII: Phoenix


Spoiler:
La fin des Innommés … Pour moi, ça ne signifie pas grand chose, étant donné que je n’y ai jamais été et que je ne m’en souciais pas… Mais il semblerait que pour les concernés, surtout Enguéran, les répercussions furent plus visibles. Plus les fonds de l’Ouest, moins de soldats, et aussi adieu leur local à Gludin… Un peu gênant, toutes leurs affaires sont virées comme des malpropres. Mais bon, un objet par ci par là, les livres, autant ne rien perdre.
Et en prime, Jabot, le kamaël handicapé connaissant bien la lutte contre Laëb. J’étais étonné qu’il soit là, et heureusement qu’Enguéran et Hortense soient arrivés à temps, il aurait fini je ne sais où sinon par défaut. Et ça aurait rendu plus compliqué la chasse au connard Laëb.

J’ai pu discuter un peu avant en tête à tête avec Enguéran… Ce n’est pas plus mal de pouvoir connaître un peu mieux quelqu’un en privé, n’arrivant pas à cerner l’individu quand il est entouré d’autres personnes, dans sa stature de commandant et préfet. C’est sûr, ce n’est pas la même approche qu’Astrée.. Mais au fond, nous avons des points communs insoupçonnés, comme être des têtes de mule, ou l’envie de défendre nos cités d’origine. Il en est même arrivé à force à me raconter sa rencontre étrange avec Hortense. Je me sens un peu moins tendu face à lui… Ce n’est pas un mauvais bougre au fond.

Par contre, je reste un peu inquiet sur son arrivée chez Vernalis à cause de la fin des Innommés, pour soi-disant compenser économiquement les pertes. Je n’ai pas envie de partir de la guilde car elle serait devenue une sorte d’Innommés bis. Et vu ce que j’ai pu entendre entre Enguéran, Hortense et Revel, la vision du commerce semble différer plus que j’aurais imaginé entre les hauts rangs de la cité.
Les entraînements avec Khalaart portent enfin leur fruit. Plus d’un an, j’arrive à canaliser les flammes autour de mes lames pour les envoyer “proprement” sur une cible. Plus qu’à m'entraîner pour arriver à enchaîner plus vite tout ça. Même si la solution de facilité sera de rester purement dans les sorts pour les combats les plus rudes, dans le doute… Mais j’ai besoin de bien maîtriser l’art du mage guerrier, surtout pour combattre le Néant … Il ne faudrait pas que je sois indigne de Lueur et Etincelle.
J’ai pu aussi rencontrer son père, Kob. Un orc sympas, mais surtout très bavard. Ravi de savoir que Khalaart parle bien de moi à son père en tout cas, ça me rassure. Mais sincère ou un peu exagéré, je ne saurais jamais. Très investi dans sa tâche pour l’agriculture à Althena en tout cas. Peut-être que je lui rendrais visite un jour chez lui.
Bordel de vieux schnok. Il me demande un salaire incroyable. Je sais bien qu’il est unique et qu’il doit être talentueux, mais pour un gardien du savoir, il pense beaucoup à l’argent… Je ne sais pas si cela me rassure pour le Savoir en général. Mais bordel… Je vais mettre de côté avant de lui envoyer son contrat… Foutu rapace.
Le château d’Oren, sujet qu’il va falloir un jour régler. Si ça ne tenait qu’à moi, ça aurait fait longtemps que j’aurais fait raser pour vider l’endroit, sans saboter quoi que ce soit. Ces troupes coincées ici qui pourraient servir au front…
Khalaart se dévoue gentiment à aller farfouiller là- bas pour avoir de nouvelles informations.
Au final, les bêtes semblent être plus d’une centaine, le sol moins humide, des failles retapées avec ce qui traine, les bêtes affaiblies … beaucoup de raisons pour en finir assez vite. Il va en parler avec Giran, mais j’imagine qu’il faudra en parler avec Sieur Alaric aussi à un moment. Au moins, avec lui, je pense que ça ne traînera plus.

Loudun… quelle aventure encore. Au début, une négociation avec tout un gratin conséquent. Loudun veut son indépendance de l’Empire… Je trouve cela assez étrange dans ce contexte ou il faut plutôt montrer qu’on est tous soudés face à ces ennemis communs. Surtout que je connais bien ce genre de situation, plus de dix ans à Oren entouré de l’Ire… Mais ce n’est pas pour autant que je veux voir Oren indépendant, au contraire. D’ailleurs, à un moment, il y a eu une tentative de décider du statut d’Oren, je trouve cela déplacé personnellement. Mais j’ai préféré ne pas trop me dévoiler sur ce plan, juste dévier la discussion pour que ce ne soit plus dans le sujet abordé. Politique, commerce, immigration, un peu de tout qui y passe.
Jusqu’à ce que Revel arrive à détecter la présence de ce cher ami Sharkan. Il n’a pas réussi à le chopper, du coup il m’a demandé doucement de tenter de le détecter, en vain. J’ai dû paraître un peu bizarre de me balader soudainement dans la pièce, mais peu importe. Au final, en allant dehors, une sensation de magie du Néant assez flippante. Notre ami nous a fait un joli cadeau, des ennemis du Néant via un portail.
En prime, pendant le combat, on entend des explosions venant de l’Ouest. Nous n’avons eu vent qu’après le combat que le tunnel fut complètement explosé. Nous étions là, tous coincés dans ce trou paumé. Mais bon, cela ne me perturbait pas plus que cela. Et j’avais en tête.

Des corps d’ennemis du néant, des odeurs de poudre… Je me doutais très fortement que c’était un coup d’Alaric, et que nous avions subi la diversion de Sharkan. Qui au final a loupé son coup, le tunnel étant explosé ,pas d’invasion à l’Ouest. J’ai bien fait de ne pas parler de l’éventualité aux autres. Ils en auraient encore fait tout un cirque et peut-être fait rater ce plan.
Par chance, en discutant avec une marchande locale, j’ai pu avoir des informations, même si ça reste de l'hypothèse, sur une gardienne de la vallée du Nord, les créatures qui peuplent cette vallée, comment il fallait se comporter. J’ai eu en prime un joli livre de contes pour enfants. J’ai eu aussi quelques maux de crâne dans la journée. Mais pas inconnus. Au bout du compte, j’ai laissé “entrer” ce que j’imaginais, une communication avec Dame Navith. Difficile et pas très stable, mais j’ai eu l’essentiel. Alaric nous attendrait au nord de la vallée pour nous récupérer. J’ai juste eu le temps de confirmer que nous passions bien par la Vallée pour sortir.

Bien entendu, les traditionnels gens qui râlent. Aether et moi avons fait en sorte de donner les informations essentielles. Mais certains voulaient la source. Je me voyais mal leur raconter que j’ai tiré tout d’un livre pour enfant… Ils n’ont qu’à faire confiance bordel. Surtout qu’au final, tout s’est bien passé sans accrocs, mais là par contre, personne pour appuyer cela ou remercier… Et après, ça s’étonne que les informations soient compartimentées. Je suis las à force de ces railleries inutiles. S’ils n’avaient pas confiance, qu’ils restent à Loudun et c’est tout. J’ai un peu de peine pour Aether, il se prend plein la poire par Enguéran, Hortense et Revel à cause de cela… Il ne mérite pas du tout qu’on lui parle ainsi. Je comprends son changement d’humeur, je sens qu’un jour, ça va finir par péter. Déjà que la dernière fois, il a failli être un “traitre” juste pour avoir été d’accord avec Alaric. Je rêve un jour d’une coordination calme et pragmatique entre les gens.

Mais au final, avoir bourré le crâne des gens avant d’entrer dans la Vallée fut utile. Nous avons rencontré une fée, un peu trop avenante à mon goût, mais avions nous le choix dans un lieu inconnu que de la suivre? Des licornes, des satyres, des plantes vivantes autogérées … Et un réseau de cristaux incroyable, dans lequel circule des flux magiques fortement.
[NB: réfléchir à ce réseau… utile pour défenses magiques?]

Au bout d’un certain temps, une petite visite d’un grand Satyre qui a choppé Dame Galatea. Une sorte de “prévoyance” pour qu’on n’échappe pas à la visite de leur reine, la fameuse “gardienne” dont j’ai entendu parler auparavant à Loudun. La reine des fées, nommée Timinielle. Et là, nous avons pu constater l’information capitale qui entre en jeu: elle déteste quand les gens ne s’intéressent pas à la Vallée.
A partir de là, un véritable interrogatoire de sa part. Le nombre de créatures différentes, le nombre de race, ce qui différencie les jeunes des vieux, et autres questions pour savoir si nous étions attentif durant notre voyage dans la vallée.
Heureusement, en plus d’un comportement exemplaire, nous avons pu répondre à presque toutes les questions correctement. Jusqu’à arriver à la surprendre elle-même. Elle n’a rien eu à redire. A noter: une pousse de l’arbre mère présente dans le “bassin” de la Reine. D’après elle, ils l’ont planté il y a quelques mois seulement.
[NB: Hypothèse: le lieu baignant fortement dans une sorte d’aura magique, l’arbre a dû pousser assez vite grâce à cela.]
Par contre, Pas d’essence vitale passant dans le réseau de cristaux. Le néant ne s’approche pas du lieu. Donc, défense naturelle contre le Néant, ou les ennemis du Néant s’en fichent tout simplement du lieu?

Après cet interrogatoire long et pénible, nous avons heureusement été raccompagnés. Tous vivants, même Sieur Iason, cet homme pénible et bas de plafond, qu’on aurait bien laissé pourrir dans la vallée. Comme prévu, Sieur Alaric était là pour nous accueillir avec des gardes de Fer.
Mais étonnamment, Dame Navith fut aussi présente, hors de Cerulys. Et Sieur Tamutak aussi. Enfin, je doute que ça soit Alaric qui lui ait demandé de venir par lui même.
Sieur Mao a mis l’ambiance directement: il a indiqué que c’était Sieur Alaric qui avait fait exploser le tunnel, et à la stupéfaction de certains vu leur tête, Sieur Alaric s’est excusé de son plan. Personnellement, je ne vois pas pourquoi vu que le but était quand même d’arrêter la progression du Néant. Et bien sûr, les râleurs qui ont demandés pourquoi ils n’ont pas su pour la présence d’Alaric. J’étais tenté de les envoyer chier, mais devant le Légat, ça ne l’aurait pas trop fait. J’ai surtout évité qu’ils râlent initialement à cause de cette information tout le long du chemin.
La conclusion de Loudun: négociations stoppées jusqu’à la libération du tunnel bouché, destruction des ennemis du Néant, escorte du gratin au Nord de la vallée sans encombre et sans pertes.
[NB: penser à faire rapport au légat]

*L’écriture semble moins nette sur ce paragraphe, un peu plus tremblante, avec des ratures et des passages brouillés par de l’humidité*
Quoi écrire … Ma tête va exploser… toutes ces années, dans le mensonge?
Mais je ne peux pas lui en vouloir … J’étais là, à le regard*texte illisible*..optif , mais de toute façon, plus là…
Pauvre Aether, se retrouver au milieu de tout ça … Je ne lui en veux pas d’être parti assez vite.
Je ne dois …
J’ai une autre vision de ma vie. Tout semble plus limpide, même si le doute m’envahit toujours sur tout ça… Trois nuits que je n’en dors plus.
Au final, je ne sui*texte illisible*..pheus.
Que faire de ça.
Que faire de ça.
Que faire de ça.
Que faire de ça.
Que faire de ça.
*Quelques répétitions, comme s’il voulait se défouler sur cette phrase*
*quelques traces d’humidité en dessous des répétitions, le texte reprenant donc plus bas*



Il faudra que je vois Aether pour pouvoir en parler plus sereinement. Même si la discussion fut libératrice et a permis de nous rapprocher, impossible de ne pas douter… Un véritable coup de massue qui s’est abattu…
En tout cas, impatient de le revoir pour parler plus de m..*texte illisible*trait chez lui… Mais le temps, il devrait pas en avoir beaucoup, c’*texte illisible*te un peu…

Respire Eliadus, respire. Reprend ton calme et médite sur ça, comme tu sais le faire...
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Message par Eliadus » jeu. 8 juillet 2021 à 23h05


Chapitre IX: Dilemmes


Spoiler:
Le jeune Mage enchanta un nouveau livre comme son grimoire, comptant y inscrire ce qui est personnel à l’intérieur, pour différencier de son grimoire habituel.

Le 4 Tombefeuille de l'an 961,

Quelques nuits sans sommeil, à gamberger sur tout ça…
Au fond, aucune raison de lui en vouloir. Une nouvelle page de ma vie en somme, profiter de ce nouveau livre pour cette “nouvelle” époque. Impatient de savoir ce que P dira sur M. Enfin, s’il trouve le temps…
Le 20 Tombefeuille de l'an 961,

Amusant, pendant que je discutais avec Khalaart, nous avons vu arriver Enguéran et Hortense à Heine. Chose rare pour être notée. Nous en avons profité pour aller à la caserne pour une petite réunion. Rost semble m’avoir fait un petit sourire en particulier, ou j’ai dû rêver.

Le projet “Phare”, encore une œuvre de Navith. En même temps, qui peut mieux faire ce genre de projet qu’elle actuellement. Je voyais mal toute l’armée se mettre à la magie en tout cas, et de toute façon, il fallait une méthode à grande échelle. La magie de communication n’est pas faite pour ce genre d’utilisation.

Enfin, j’ai confiance en lui. Je sais qu’il se donne à fond sur tout ce qu’il entreprend, je ne vois pas pourquoi ça serait différent dans ce cas. Les armées ont de la chance de l’avoir. Mais est-ce que je lui dirais… Je ne sais pas. Peut-être attendre un peu. J’ai peur de sa réaction. Même si, le connaissant, je doute que ça soit si grave. Ce fut moins difficile de se lancer avec Astrée. Le problème du savoir, c’est de savoir s’entourer et de savoir à qui faire confiance. Avec le néant qui rôde partout, savoir à qui faire confiance relève de l’exercice très délicat.

Après cette réunion, j’ai revu celui en qui j’ai une confiance absolue, Aether. Je ne pensais pas un jour avoir un lien avec quelqu’un aussi fort, pouvoir faire beaucoup de choses sans trop se demander si l’autre doutera ou s’il trahira. J’ai juste peur de ma réaction si je venais à le perdre ou s’il venait à me trahir. Je pense qu’aucune barrière ne pourrait contenir la rage que j’ai réussi à contenir jusqu’ici. Même P aurait du mal à me rendre la raison je pense, c’est bien ce qui me fait peur.
En tout cas je sais que je peux être tranquille, mes secrets sont bien gardés, les siens aussi. Moins de pressions sur les épaules si j’étais seul à porter ce genre de choses… Par contre, j’ai plus de mal quand il se prend les remontrances d’autres personnes sur lui , soupçonnant de “cacher” quoi que ce soit (ce qui n’est au fond pas forcément faux). Je fais mine de rester de marbre comme je sais si bien le faire, mais intérieurement ce n’est pas si calme. Il me dit qu’il le fait sans soucis, mais bon. Voir ses soi-disant “amis” lui parler mal, c’est difficile à voir comme spectacle. Je sens bien que petit à petit, il change… En bien ou en mal, je ne saurais juger. J’espère que ce n’est pas moi qui l’assombrit par rapport à ce qu’il a été au début de notre lien. Mais peu importe s’il change ou non, je serai là pour lui si besoin, un soutien total. En espérant que ça soit réciproque.
Le 2 Souffleglace de l'an 961,

Enfin, des mois de travail sur le point d’être clos. Les rituels de groupe pour le bataillon de mes mages de guerre, cette prise de tête. Intéressant intellectuellement, mais chronophage. Mais bon, cela devrait être à la hauteur de la tâche, je l’espère. Il n’y a pas de raisons que les mages ne participent pas au front, en plus de propager le Savoir en règle générale.

Enfin propager, pas tout non plus. Le Savoir n’est pas à mettre entre toutes les mains. Il en sera de même de mon recueil de rituels de groupe. Hors de question de voir mon travail détourné ou récupéré de mauvaise façon. Le Savoir, c’est le Pouvoir. Et le pouvoir entre de mauvaises mains est toujours synonyme de catastrophe.

Il n’y a plus qu’à entraîner mes mages à ces nouveaux rituels, voir s’ils sont fonctionnels et efficaces. Encore du temps à consacrer. Mais il faudra qu’ils soient attentifs, concentrés et travailleurs. Sinon à la porte, même à cette étape. Il n’y a pas de place pour les amateurs. Ils resteront toujours des vecteurs de Savoir quoi qu’il arrive, enseigner la magie, conserver le Savoir, faire en sorte que celui-ci ne s’éteint pas. C'est sûrement la tâche que je réalise le plus dans ma vie. Un peu comme … ma religion? Il y a bien des croyances sur les Astres ou le Léviathan, pourquoi pas sur ça? Peut-être que j’arriverais à convertir des “fidèles” au Savoir et sa sauvegarde…
Le 10 Souffleglace de l'an 961,

Cela faisait longtemps, et me manquait. Une discussion longue et vaste avec mon cher Khalaart à la porte Nord d’Oren, avec le château et la tour d’Ivoire en vue. Il est tellement occupé avec toutes ses tâches qu’il est difficile de le voir. Je ne peux pas lui en vouloir.

Forcément, ça a parlé du Phare, des Innommés, d’Alaric, mais aussi des sceaux d’annulation que j’ai proposé aux villes et le fait qu’il ait relancé Astrée à ce sujet. Je ne sais pas si c’est un manque de confiance envers mes capacités que je n’ai pas eu de retours, ou un oubli. Mais c’est un peu vexant.

Surtout, j’ai osé lui dire pour P. Malgré ses a priori, il reste un de mes amis les plus proches. J’ai eu du mal à lui cacher plus longtemps. Mais sa réaction m’a surpris, un sourire. Un gros soulagement du coup. Une bonne chose de faite…

Comme pour Aether, Khalaart reste .. une sorte de pilier. Il m’a appris à contenir ma rage, à manier les doubles lames, et bien plus. Après tout cela, comment pouvais-je douter de lui.. Et ça s’est vérifié. Je sais que je peux compter sur lui, je me demande parfois si j’en suis digne.
C’est bientôt son anniversaire d’ailleurs, 50 ans.. J’imagine que d’un point de vue social, il faudrait offrir quelque chose. A part à mon frère, je n’ai jamais rien offert pour ce genre d’occasion… Peut-être je devrais trouver un truc. Je ne sais pas comment font ceux qui ont beaucoup d’amis.
Le 22 Souffleglace de l'an 961,

Le grand jour du rituel du “chien” de Laëb. Avec Enguéran, Hortense, Loran et Aether, nous avons été voir Jabot dans la fameuse salle “salon de thé”, où il s’était affairé à la préparation du rituel. Il ne manquait plus qu’une “partie” de nous, en gros un cheveu.

L’expérience fut étrange, nous étions arrivés sous forme d’âme à la forteresse où se planque Laëb… Et comme l’a indiqué Jabot, nous voyons les autres tels qu’ils sont réellement. Enguéran une sorte de guerrier étrange, Hortense une sorte d’entité magique flottante, Loran un espèce de grand guerrier cadavre avec une énorme épée, Aether une armure bleu pâle, avec une épée et un bouclier. J’ai appris par la suite que j’avais l’aspect d’une grande créature de Feu. Pas très étonnant pour le coup. Mais j’ai bien vu Enguéran me regarder étrangement quand nous étions sous forme d’âme. Il ne semblait pas à l’aise.

Nous avons pu faire tout le tour de la base du diable. Des “machines” étranges, les troupes encore présentes, une autre diablesse qui surveillait le promontoir en face de la forteresse, deux espèces de créatures sur des “fauteuils volants” qui semblaient former l’armée de morts vivants de Laëb en ressuscitant des cadavres. Avec une particularité, il semblait y avoir une espèce de sort troublant notre perception des choses. Chacun de nous y a vu une chose personnelle. Pour ma part, le visage de ma mère sur un des cadavres… Ce qui a eu le don de nous troubler plus ou moins tous.

Autre chose troublante, Laëb qui balançait un livre sur Zariche à l’autre diablesse. Que veut-il faire exactement? Quoi qu’il veuille faire, nous n’avons pas trop de temps à perdre, et le laisser exécuter ses plans que je pourrais appeler sans problème de “diaboliques”. Nous lui avons mis la dose avec nos attaques sur son âme, il semblait beaucoup déstabilisé.

Nous avons forcément fuit le plus vite possible, mais notre intervention a eu une conséquence très rapide: Laëb a lancé une offensive sur les alliés devant la forteresse, et cette fois avec tout l’attirail. Au moins cette fois, personne n’a eu de problèmes sur son âme, notamment Aether. J’imagine que ça a dû être une épreuve de jouer encore avec son âme, après ce qui s’était passé il y a quelque temps… Mais pendant le rituel, il semblait avoir des tentations que je n’ai pas eu, il voulait détruire beaucoup d’âmes d’ennemis, mais ce n’était pas le moment de se retrouver piégés la bas. Il est sain et sauf, son âme aussi, c’est ce qui compte.

J’ai dû par contre arrêter provisoirement l'entraînement de mes mages de bataille. Il était temps de faire un peu de terrain pour certains, et profiter de la bataille sur le front de Laëb. J’ai embarqué quelques pyromanciens avec moi ainsi qu’un rechargeur d’énergie. Le retour des journées longues et épuisantes sur ce front. Nous en finirons un jour de ce merdier… Pouvoir enfin voir crever ce Laëb.
Le 20 Tombeglace de l'an 962,

Incroyable, donc c’était ça les rumeurs. Le retour du grand Elion, gouverneur de l’Ouest, et pour le coup un accueil triomphal à Giran. Toute cette foule agglutinée pour le voir passer, entouré de gardes de Fer avec un attirail étrange.

Avec Aether, nous n’avons pas pu nous empêcher de suivre sa progression et de surveiller si rien n’allait déclencher une catastrophe, notamment de nos “amis” du Néant. Mais compliqué de faire attention à quoi que ce soit dans cette foule. Je déteste ce genre de choses, les gens collés à soi, il peut y avoir des voleurs ou pire qui en profitent. J’en étais parfois à les pousser.

Le Gouverneur a fait un discours sur la place de Giran. Le genre de discours que se doit de faire un chef j’imagine, avec plein d’entrain et d’espoir, l’épée levée, le charisme à son maximum. Pour le coup, j’écoutais à moitié, l’autre moitié de mon esprit à surveiller et repousser ceux qui étaient collés à moi. Étrangement, rien ne se passait de spécial. C’est … reposant?

Après cela, nous l’avons encore suivi, jusqu’au QG des Innommés. Nous avons pris notre courage à deux mains, et Aether s’est présenté pour voir. Par surprise, ils nous ont laissé entrer. Ce fut une rencontre cordiale et bien sûr remplie de curiosité à son égard.

C’est dommage, tout partait si bien. Mais il fallait que quelque chose cloche. J’espère que le Gouverneur avertira qui de droit comme promis. Au pire, je le ferais moi même si ça n’arrive pas..
Il me reste à méditer sur une chose: arriverais-je à me débarrasser de lui si cela compromet nos plans?
Dernière modification par Eliadus le mar. 12 juillet 2022 à 22h54, modifié 1 fois.

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Re: [BG Humain] Eliadus Haydon

Message par Eliadus » dim. 18 juillet 2021 à 20h35


Chapitre X: ???


Spoiler:
Une page entière du nouveau journal semble remplie de symboles étranges, étonnamment très géométriques. Cela peut faire rappeler fortement aux différents travaux du mage sur les sceaux magiques.
Image
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Re: [BG Humain] Eliadus Haydon

Message par Eliadus » jeu. 29 juillet 2021 à 14h03


Chapitre XI: Le Bouclier d'Oren


Spoiler:
Image
Le 7 Fondgivre de l'an 962,

Un message avec deux gardes pourpres, j’ai cru à un moment à une nouvelle pas très bonne vu les derniers évènements. Mais, incroyable, une réponse à ma candidature pour gérer Oren. Pas mal de mois de patience, avec quand même un résultat positif. Pour le coup, je ne savais pas trop comment réagir à la nouvelle, difficile de cerner l’ampleur de ce genre de choses. Je vais de toute façon faire comme d’habitude, prendre les évènements tels qu’ils sont et agir comme je le ferais naturellement, je verrais bien où cela me mène… En tout cas, Elion a validé ma candidature, je dois avouer que cela me touche particulièrement. Plus qu’à aller à la préfecture de Gludin pour officialiser tout cela. J’espère juste que je ne décevrais pas les gens qui attendent de moi quelque chose.
Le 11 Fondgivre de l'an 962,

Discussion avec ce cher Khalaart, rares mais que j’adore toujours avoir, malgré le fait qu’il soit mon maître d’arme et un grand guerrier menant beaucoup de soldats.Forcément, le premier sujet abordé fut ma nomination en tant que Préfet. Comme promis, je lui ai proposé d’être mon bras droit militaire, ce qu’il accepta malgré son emploi du temps. Je sens que je vais un peu culpabiliser de lui rajouter encore de la charge de travail.

Nous avons je ne sais plus trop comment dévier sur AZ. Finalement, il n’est pas aussi fermé que cela sur son cas. Peut-être que j’arriverai petit à petit à lui enlever sa rancœur et faire en sorte qu’il l’apprécie un peu plus, le tolérer étant déjà pas mal. Je n’ai pas envie de choisir entre deux personnes que j’apprécie beaucoup si un jour une situation venait à l’envisager. Après, je peux le comprendre quand même…

Mais de son côté, il veut s’amuser à me faire jouer les entremetteurs, suite au fait que les relations entre Aether et Enguéran ne sont … pas au beau fixe, sans vouloir minimiser la situation. Je reste persuadé que Khalaart le ferait bien mieux que moi, j’ai encore au travers de la gorge la façon qu’a eu Enguéran de se comporter envers Aether à plusieurs reprises. J’aimerais bien qu’ils s’entendent mieux pour aider à faire avancer cette guerre, je suis le premier à prôner l’entente par pragmatisme. Mais je me vois mal traîner Aether à aller à ce genre de discussion à double tranchant. Si ça se passe encore mal, ça ne fera qu’empirer la situation. Je suis tiraillé par tout cela, impuissant sur un certain délitement entre des héros de l’Ouest, comme on aime nous appeler parfois de façon pompeuse.

Nous avons fini aussi par discuter de … tout ce qui est sentimental. Surement un des sujets dont j’aime le moins parler. J’ai l’impression qu’il essaie de me caser avec des hommes pour me “décoincer”. Il faut dire que je n’ai jamais été avec quelqu’un, et tout ce qui a trait aux plaisirs liés ne sont pas vraiment dans mes préoccupations. Suis-je “normal” du coup? Enfin… parfois je jette un coup d'œil à ceux que je trouve charmant, mais ça s’arrête là. Il va sûrement continuer à m’en parler, je vais continuer à l’écouter, mais je ne sais pas si ça va beaucoup évoluer… En plus je suis du genre chiant, alors à la fois trouver quelqu’un qui aime aussi les hommes et en plus qui me trouve bien, ça relèvera du miracle. Et que je l’apprécie aussi forcément.
Le 15 Fondgivre de l'an 962,

Aether semble très occupé dernièrement. Cela me manque les longues discussions, comme sur le front de Laëb. Celui à qui j’ai l’impression que je peux tout confier avec une confiance absolue. De temps en temps, j’arrive à l’amener chez moi pour qu’on discute comme on le fait de temps en temps. Pouvoir vider son sac sur certaines choses secrètes, notamment mon plus gros secret depuis peu, cela fait du bien quand même. J’ai beau être discret et silencieux, je reste humain, avec de temps en temps l’envie de me confier et de parler de ces choses privées. Je me dis que peut-être ça se passe pareil entre P et G.

Nous en sommes même arrivés à parler plus de philosophie par la suite. Une amitié pareille entre un petit humain insignifiant comme moi et un elfe de plus de 700 ans ayant connu tant de choses dans sa vie. En plus, lui étant extrêmement religieux, et moi pas tellement. Je dois reconnaître que je suis admiratif de sa vision de la vie. Il semble vouloir continuer à rester positif quoi qu’il arrive, malgré tout ce qui lui arrive. Je n’arrive pas à me détacher de mon côté réaliste, à voir les choses comme elles sont et à imaginer les pires scénarios possibles d’entrée de jeu. C’est peut être sa Foi qui permet cela, je n’en sais rien. Peut-être aussi cela m’évite d’avoir des désillusions en partant du principe que les événements peuvent forcément mal partir. Je peux toujours essayer d’être un peu plus optimiste, j’imagine que ça ne coûtera rien.

Qu’en penses-tu chère Einhasad, celle qui amène la Lumière sur ce monde, peut-être m’apporterais-tu la Lumière du positivisme? A choisir, j’aimerais plutôt la Lumière du Savoir et de la Vérité en fait. Fait en sorte aussi de libérer un peu de temps à mes amis et mes proches pour arriver enfin à les voir plus souvent! Pas seulement Aether, aussi AZ, Astrée, Khalaart et j’en passe… C’est peut-être égoïste comme demande, mais c’est celle d’un petit humain qui a peur de se retrouver à nouveau seul et démuni comme à mon retour sur le continent. J’avais enfoui tous mes ressentis les plus obscurs. Mais je sais très bien qu’ils sont toujours là. J’arriverais peut-être un jour à utiliser ces pensées obscures contre nos ennemis, via une quelconque forme, je ne sais pas trop encore comment. Mais comment le prendrait Aether si je tentais ce genre de choses? Parce que vu ce genre de ressenti, ça ne serait pas du tout de la Lumière. Ou je le garde pour moi et je l’utilise sans témoins. En tout cas, il ne faut pas que la barrière se brise. Tant que les piliers de cette barrière sont là, tout va bien… tout va bien.
Le 13 d'Astrée de l'an 962,

A peine je croise ce cher Aether à Heine qu’il m’embarque vers Cerulys, une histoire de récompenses à récupérer spécifiquement la bas. Je ne vais pas dire non à sa compagnie forcément, et ma curiosité en embuscade derrière. Je ne savais même pas d’ailleurs qu’il y avait un comptoir de l’Aile Pourpre là- bas…

Sur place, nous avons rencontré pour sa récompense un homme des plus étranges. Tout habillé en noir, très mystérieux. Surprise, c’est l’homme en personne qui créé les énigmes proposées aux gens. Son petit nom: Suzfile Van Halter. Forcément, son nom nous fait tiquer sur ses origines. Et pas en vain, il s’agissait bien d’un monsieur aux crocs bien pointus. Je n’en avais jamais rencontré auparavant, mais ma curiosité était supérieure à ma crainte. Au pire, j’avais les flammes et le sacré pour me défendre contre ça. Il nous a fait tout un parcours dans la cité pour arriver devant une salle close. Il a prononcé quelques mots dans une langue étrange, qui a fait ouvrir la porte de la salle.

Derrière, cela ressemblait fortement à une salle aux trésors. Suzfile nous racontait qu’il avait réussi à résoudre l’énigme pour ouvrir la porte, c’est le seul à y arriver. Mais cette salle semble quand même appartenir à la cité, même s’il est le seul utilisateur. Il a laissé Aether prendre une récompense dans cette pièce, il tomba sur une arme des plus étranges, je n’avais jamais vu une telle œuvre, sans compter l’aura qui s’en dégage. Les céruléens devaient avoir un arsenal incroyable à leur époque, je n’ose imaginer ce qu’ils ont combattu. Tout cela m’intrigue au plus au point, je vais m’y mettre…
Le 14 d'Astrée de l'an 962,


Réunion à la caserne d’Oren, organisée par Elion et Alaric, ainsi qu’une belle garde rapprochée d’Elion pour nous accueillir, avec le même style d’équipements que lorsque je les avais vu à Giran. Nous avons même eu le droit à une fouille. Côté “héros”, Aether, Anvil que je n’avais pas revu depuis quelque temps, et une certaine Edwise, une chasseuse avec des manières étranges.

Il était question de la façon de procéder pour la libération du château d’Oren. Je me doutais déjà de ce qui allait être annoncé, ayant eu déjà vent de certains éléments. Faire venir des soldats derrière le château via des radeaux, créer une brume artificielle en plus de la brume naturelle, faire un passage dans le mur déjà affaibli du château, s’occuper de rondes de bêtes, et les troupes en face achèvent le travail.

Mais l’ambiance fut … particulière. Aether qui fixait Alaric, à tel point que je pensais qu’il allait se jeter sur lui pour le tuer. Alaric avec un gros verre d’antidote devant lui, qui m’amenait à imaginer le pire. Edwise qui voit une aile passer dehors, mais que ferait Aurus ici? Je sentais que quelque chose ne tournait pas rond, je n’arrivais plus à me concentrer sur la réunion, trop de mauvais souvenirs comme à Loudun.

Cela n’a pas loupé. Aether s’est jeté derrière Elion pour le protéger de … ce cher Sharkan. Mais visible! Cela était du à toute l’antidote dont s’était aspergé Alaric. Les gardes de Fer ont utilisé leur équipement spécial pour immobiliser Sharkan le plus possible. Je me suis donc jeté vers lui en sautant sur la table et en dégainant Lueur et Etincelle. Pendant qu’Aether protégeait avec son bouclier en donnant des coups de crocs de dragon, je lui plantais où je pouvais dans le creux de son armure au bras Lueur. Je voyais son armure comme “fondre” petit à petit, même à arriver dans la chaire! J’attendais aussi qu’Etincelle se décide de briller pour donner un gros coup sur le haut du corps de Sharkan. J’ai réussi à ne le faire qu’une fois malheureusement. Aurus était bien là aussi. Il se mit à se transformer d’une drôle de façon, donnant l’impression qu’il avait deux ailes, pour donner de gros coups derrière Sharkan.

Malgré tout cela, il a réussi à s’échapper, ce qui m’a valu un petit tour par terre avec l’élan, étant toujours sur la table. La rage me revenait presque. Cependant, il avait lâché son arme en plus d’avoir été très affaibli. Aurus l’a récupéré pour la mettre en sécurité, voir l’étudier. Et au moins, nous n’avions aucun blessé… Il se trouvait que tout cela était un piège, et Sharkan était tombé en plein dedans. Quand nous ne sommes pas au courant, tout cela surprend quand même. Avec tout ça, le sujet principal de la réunion était un peu de côté forcément, et nous attendrons donc l’avis d’Elion sur la façon d’agir pour récupérer le château.

Après cette réunion, j’en ai profité pour apprendre à Anvil pour ma nomination, et lui faire penser du coup à lancer prochainement quelques tractations avec Vernalis au sujet de la reconstruction et de la future milice d’Oren. Autant penser à tout assez tôt pour mettre en place le plus vite.
Le 22 d'Astrée de l'an 962,

Le rendez-vous tant attendu à la préfecture de Gludin. Il s’agit de Dame Galatea qui s’est occupée de l’officialisation, que je n’avais pas revu depuis l’épisode de Loudun. En discutant rapidement sur le sujet, j’ai bien senti qu’elle ne voulait plus tenter de déplacements de ce genre auparavant, vu ce qu’il lui était arrivé, la pauvre.

Sans trop de surprises, une pile de paperasses incroyable, que je suivais pendant qu’elle me dictait les différentes règles à suivre. Et elle m’a bien fait comprendre que ne pas suivre les règles est synonyme de trahison. Je peux enfin voir ce que subissent Astrée et Enguéran dans leur travail quotidien! Mais bon, prix à payer pour faire avancer les choses dans sa cité de cœur. Plus qu’à se mettre au boulot.
Le 4 Vertefeuille de l'an 962,

Les dernières modifications sont faites, Khalaart a fait les dernières corrections et validations du plan de recrutement. L’affiche de lancement est posée. Les Dragons d’Oren sont officiellement lancés. Le blason est un dragon noir avec un oeil jaune, sur fond rouge, et avec un large bord blanc, en forme de bouclier, le rouge et le noir étant les couleurs d’Oren, et le blanc représentant l’énergie vitale. Je n’imaginais pas un jour en arriver à faire ce genre de choses, mais ça a un petit côté excitant et intéressant, voir tout ça naître sous mes yeux. C’est un peu comme si c’était l’achèvement des actions pour me pardonner moi-même d’avoir fui Oren plus jeune. Le pilier principal: le bouclier, la protection. Arriver à rendre Oren imprenable, comme elle devrait l’être. Cela me rappelle un peu ma formation militaire d’ailleurs, ayant appris à manier l’épée simple, le bouclier et aussi la lance. Peut-être que je m’y remettrais, je ne sais pas encore. J’espère en tout cas que la milice sera utile et performante, que ça soit durant la guerre contre le Néant mais aussi après cette guerre. Car je doute fort que la paix puisse perdurer longtemps. Il y a tellement de choses qui peuvent arriver et déstabiliser les équilibres. Il faut être prêt, quoi qu’il arrive.

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Le 6 Vertefeuille de l'an 962,

Je n’ai pas pu m’empêcher. La dernière énigme présente de Sieur Suzfile m’avait intrigué, et du coup je m’y suis mis, et j’ai réussi. Je suis donc allé le revoir à Cerulys pour l’en informer. Il m’a donc amené comme la dernière fois dans la “salle aux trésors”, toujours en ouvrant la porte de la même manière.

J’ai pris cette fois plus de temps pour observer ce qu’il y avait dans cette salle. Ces piles énormes de pièces d’or m’intriguaient. Des symboles qu’on ne voit pas sur des pièces habituelles. Il m’informa que ces pièces sont inutilisables, donc au final, c’est juste du décor et un témoignage du passé. Finalement, nous avons discuté de tout cela, et de son inquiétude sur le futur de tout ce témoignage. Il veut arriver à résoudre d’autres énigmes de Cérulys. Je lui ai demandé du coup pourquoi il ne s'alliera pas avec Dame Navith pour cela. Mais il ne veut pas, pensant que si Navith découvrait tout cela, tout irait ailleurs ou serait vidé. Car elle pourrait divulguer tout cela à .. des gens “plus haut placés”, comme P, enfin il ne l’a pas nommé mais c’est comme si c’était le cas. Peut-être qu’Astrée pourrait agir en ce sens pour créer une protection du patrimoine de Cerulys en tant que Préfète, ça se tente...

De fil en aiguille, nous en sommes même arrivés à parler des Serres. Il semblerait que P fasse parfois appel à eux pour certaines tâches. Il va falloir que j’arrive à en savoir plus, faire la lumière sur toute cette histoire … Je vais éviter d’en parler à Aether cette fois, je ne voudrais pas qu’il se fasse de fausses idées. J’essaie déjà moi-même de ne pas en tirer des conclusions trop hâtives. Suzfile aussi a mis un pied dans tout cela, il a même bien tenté d’obtenir des choses, mais il a laissé tomber. Je peux le comprendre je pense. A force de parler de tout cela, il me vient en tête à nouveau des envies d’exploiter des idées, mais de là à trouver l’idée et l’occasion pour effectuer cela… Très compliqué.

Monsieur crocs pointus m’a aussi un peu parlé de lui. Sa lignée a deux centres d’intérêts: le Savoir et la nécromancie. Heureusement, il ne semble pas se préoccuper de la nécromancie, enfin c’est ce qu’il dit. Je ne sais pas si je dois le croire ou non, il y a déjà assez à se méfier chez lui pour en ajouter. Mais pour le Savoir, cela m’intrigue au plus haut point. Surtout qu’au fond, j’ai une vision du Savoir qu’assez peu de gens partagent. Il faut que je tombe sur une personne comme lui pour trouver quelqu’un sur la même longueur d’onde. Protéger tout le savoir, quelque soit celui-ci, sans y mettre une notion de bien ou de mal. Tout Savoir peut être utile, ce qui fait que c’est “bien” ou “mal” reste leur utilisation par les gens. Je suis sûr que la magie des ténèbres par exemple pourrait très bien être utilisée de manière correcte, pour notre cause. Par contre, je n’hésiterais pas à me débarrasser de quelqu’un qui me gêne dans sa façon d’utiliser du Savoir. Même s’il s’agit de quelqu’un qui utilise de la magie Sacrée, il peut très bien l’utiliser pour des causes sombres. J’ai déjà protégé Vaneerha à la Tour d’Ivoire quand elle a utilisé de la magie des ténèbres pour ouvrir une porte, s’il fallait, je le referais, mais c’est épuisant comme posture... J’avais l'impression de me sentir un peu seul au monde sur ce positionnement, un peu moins aujourd’hui.

Toutes ces discussions m’ont mené sur la récompense que j’ai choisi, des doubles lames du même genre que l’arme choisie dernièrement par Aether. J’ai même l’impression de pouvoir utiliser l’aura d’eau qu’elle dégage pour lancer des ondes magiques d’Eau avec, même sans forcément manipuler la magie de l’Eau par moi-même. Cela reste des flux magiques. En tout cas, je n’hésiterais pas à revoir ce nouvel allié, me proposant de l’avertir la prochaine fois pour qu’il apporte un bouquin. Cette personne est vraiment fascinante. Mais comme toujours, c’est le genre de choses que je ne pourrais pas m’amuser à ébruiter…
Le 7 Vertefeuille de l'an 962,

Rendez-vous à Cerulys avec Dame Navith et Aether pour la partie deux de la magie de communication. Il va être temps de passer aux choses sérieuses et pouvoir engager l’apprentissage de ce qui permettra d’utiliser sur le terrain tout cela. Par contre, j’ai averti Aether vis à vis des reliques Céruléennes, j’ai préféré qu’on ne les emmène pas avec nous afin que Navith ne ressente pas ces artefacts , vu l’aura qu’elles dégagent elle pourrait se douter de leur origine. En tout cas, pas avant d’en savoir plus sur sa façon de faire de la recherche et ses objectifs.

Nous avons donc fait part à Navith de nos évolutions dans l’appréhension des cristaux guides. L’étape suivante est l’utilisation de portails afin de transporter les informations voulues. Et pour le coup, ça ne sera pas simple car en plus de ne pas encore savoir créer des portails, il s’agit aussi d’avoir une excellente précision d’exécution, en arrivant bien à focaliser dans l’espace le porteur du cristal guide cherché. Si on s’y prend mal, il peut y avoir des répercussions physiques sur la personne, surtout si le portail s’effondre sur lui-même car mal fait. Elle nous a passé à chacun un livre sur le sujet des portails, je ne vais pas me priver de l’étudier.

Après cela, je lui ai posé les questions que m’a soufflé Suzfile pour en savoir plus sur Navith et ses intentions. Si Navith trouve des reliques, elle les ramène et en fait une description. Mais la suite me titille plus, elle enverrait tout son travail à l’Académie, à la Cardinale Hazel. Même si elle est à la tête des érudits de l’Académie, je trouve cette organisation trop opaque et … trop religieuse. j’aurais peur que tout ce qui se trouve d’important à Cerulys soit transféré ailleurs pour leurs études, et qu’on ne les revoit plus. Enfin, il faut reconnaître cependant que cette Académie reste quand même dans les hautes sphères de la connaissance et de la recherche. Il faudrait que je vois quoi faire vis à vis d’eux …
Le 8 Vertefeuille de l'an 962,

En me préparant d’aller chez Soïm pour lui annoncer certaines choses importantes, j’ai croisé Edwise à Heine. Elle me dit de but en blanc qu’elle voudrait intégrer l’armée d’Oren. En la regardant et en voyant son tempérament, cela me gênait un peu. Elle semblait un peu trop volubile et surexcitée, je ne sais pas si ça serait lui rendre service que de l’intégrer au milieu de centaines d’Archers , tous prêts pour la guerre, avec une formation militaire. Elle reste une chasseuse qui n’a pas eu de formation militaire, et pour le moment, je ne cherche que des déjà formés…

J’en ai réfléchi sur le chemin jusqu’à chez Soïm, l’ayant emmené avec moi pour le présenter, car sa tenue me déprimait. Quitte à participer au prix de son futur équipement, il fallait qu’elle trouve mieux. Je me doutais que Soïm ferait une drôle de tête en voyant cela par contre, le connaissant à force de travailler pour lui.

Cela n’a pas loupé. Il l’a regardé d’un air détaché, et ne s’est pas gêné pour lui dire ce qu’il pensait. La pauvre, je lui avais dit aussi mes pensées, elle a dû se sentir un peu seule au monde à ce moment-là. Mais une autre solution s’est présentée, je lui ai dit qu’il pouvait toujours tenter d’avoir Edwise en nouvelle fournisseuse, sachant qu’elle fait de la tannerie. Il semble que ça se soit fait, Soïm n’ayant pas perdu de temps pour l’équiper.

Je suis surtout venu le voir pour lui annoncer deux choses: comme je suis devenu préfet, il est devenu pour moi difficile d’aller me balader seul pour aller récolter du matériau comme auparavant, donc je quitte ma fonction de fouilleur. Mais de l’autre côté, ne voulant pas perdre contact avec le meilleur forgeron d’Heine, je lui ai proposé un comptoir à Oren, avec notamment comme commandes l’équipement des Dragons d’Oren. Donc une commande longue avec beaucoup de travail. Il semblait intéressé, plus qu’à discuter avec lui du détail. Il me restera à voir Anvil côté Vernalis pour le partenariat aussi de leur côté.
Le 11 Vertefeuille de l'an 962,

Réunion avec Khalaart à la caserne d’Oren pour faire le point, et lui confirmer qu’il était bien le capitaine des Dragons. Il ne pouvait pas en être autrement, un proche auquel j’ai une énorme confiance, et sûrement l’un des meilleurs guerriers du continent, avec une expérience incroyable dans les armées.

La réunion tourna plutôt court, avec une invitée surprise en ville, faisant une arrivée très … remarquée. Quand on m’annonca qu’un énorme oiseau faisait peur aux gens, je fus perplexe. Au final, c’était Nuzä, portée par cette bête étrange. Les archers ont bien failli tirer à vue en voyant cette chose arriver, je n’aurais pas hésité si c’était un étranger. Nuzä m’apprit qu’elle fait partie maintenant de la fameuse meute dont parlait la chasseresse.

Pour couronner cette “réunion au sommet”, Edwise arriva aussi à la caserne, à la base passant pour autre chose. Nuzä, fidèle à elle-même, s’auto invita à s’asseoir pour manger quelque chose, et Edwise en profita pour s’incruster de même forcément. J’ai fait mettre un petit buffet de diverses choses sur la table, mais quand j’ai vu à la fois Nuzä et Edwise se goinfrer comme si elles n’avaient pas mangé depuis des mois, je me suis dit qu’il fallait pour la prochaine fois se calmer et ne plus faire cela. Je ne peux pas mettre tout le budget de la cité dans la nourriture… En tout cas, j’ai confirmé à Nuzä que je l’aiderai lorsque le temps viendra, pour la future chasse et aussi régler le cas du fils de la chasseresse, et éviter encore une fois un drame énorme sur le continent.

Par la suite, j’en ai profité pour montrer à Khalaart un local pour le Phare. Un bâtiment servant de réserve avec une porte large et une pente pour pouvoir passer l’ensemble facilement. Bien entendu, cela sera très bien gardé, et seuls nous deux auront accès à l’intérieur. Le projet est trop important pour être laxiste.
Le 12 Vertefeuille de l'an 962,

Petit tour dans certaines réserves de la cité pour observer ce qu’il y a comme ressources. A un moment, mon regard s’est arrêté sur un objet métallique rond qui me semblait familier. Je suis allé le prendre, et ce ne fut pas pour rien qu’il me disait quelque chose … Dans cette réserve, il restait encore de l’équipement retrouvé dans les décombres suite à la libération d’Oren. Je n’ai retrouvé ni plus ni moins que mon dernier bouclier à l’époque où j’étais encore militaire dans la cité, utilisant souvent le bouclier et l’épée à une main pour des missions. Bien sûr, il était dans un état peu glorieux. Mais ça m’a fait un pincement au cœur de tomber sur cela. Je repensai à tous mes entraînements avec Faldor, ce temps passé à tenter de m’inculquer beaucoup de choses sur le combat, apprendre à se défendre aussi peu importe l’ennemi, même si celui-ci a une carrure imposante alors que moi pas forcément. La carrure ne fait pas tout, comme il aimait me répéter.

Au final, j’ai pris avec moi mon ancien bouclier, un petit souvenir du temps passé. Un souvenir de ce que je dois rendre meilleur aujourd’hui. Même si j’ai vécu dans des mensonges, je ne peux renier que ce passé ait existé et qu’il fait partie de moi. Je vais réfléchir, peut-être me remettre au maniement du bouclier pour me permettre de me protéger si besoin, pouvoir porter partout le blason des Dragons et montrer qu’Oren n’est pas à terre et se redressera. J’en parlerai à mon maître d’arme favori. Je ne doute pas qu’il puisse me remettre à niveau, je dois être un peu rouillé depuis le temps. Il y aurait peut-être moyen d’ailleurs d’y mêler un peu de magie encore une fois, mais pas de la même façon que combattre de manière offensive. Peut-être même utiliser mes sentiments négatifs enfouis pour arriver à mieux encaisser. A voir...

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Dernière modification par Eliadus le mar. 12 juillet 2022 à 23h00, modifié 1 fois.

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Re: [BG Humain] Eliadus Haydon

Message par Eliadus » jeu. 2 septembre 2021 à 15h35


Chapitre XII: Le Bouclier obscur du Mage Rouge


Spoiler:
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Portrait d'Eliadus dans une armure renforcée adaptée, prototype
Le 2 Brilleblé de l'an 962,

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Le 10 Brilleblé de l'an 962,

Le grand jour, enfin. La lutte pour libérer le Château d’Oren, après tous ces mois de stagnation pour ce lieu. Le sabotage devait être une étape pour aider et en finir au plus vite, ça n’a pas forcément eu le résultat escompté.
Cela m’a fait plaisir de revoir certains que je n’avais pas vu depuis un moment, à cause de toutes les responsabilités de chacun j’imagine, notamment Astrée et Anvil. Ne sachant pas ce qu’il allait nous attendre sur place, j’ai utilisé de mon stock de fioles d’antidotes pour en fournir un à chacun.

Sur place autour du château: côté Est Elion, Navith et les troupes d’Elion. Navith fut là pour informer via la magie de communication Alaric des événements de leur côté. Côté Ouest quelques troupes suivant Alaric, mes quelques mages de guerre pour former le brouillard comme convenu , et bien entendu nous.

Dans un premier temps, Elion a tenté de négocier avec les bêtes. Je ne fus pas tellement surpris que cela échoua, cela reste des bêtes avec un fort instinct de chasse, je les voyais mal de soumettre ainsi.
Après celà, Navith en informa donc Alaric, et nous nous sommes donc mis en route à l’arrière du château , couverts par les archers qui se débarrassaient des archers ennemis qui auraient pu nous descendre depuis leur hauteur. Avec l’aide du gel et de gros coups dans une partie faible du rempart, nous avons pu créer une fissure où nous nous sommes engouffrés.

Nous avons fait le vide au maximum possible, entendant au loin les troupes d’Elion qui s’activaient pour faire diversion pour que nous ayons le moins de résistance possible de notre côté. Au bout d’un moment, la surprise fut d’arriver dans une salle ressemblant à une prison, remplie d’espèces de gros oiseaux humanoïdes, je n’en avais jamais vu auparavant. Nous avons pu déterminer qu’il s’agissait de prisonnier des bêtes, initialement du Néant j’imagine. Nous avons utilisé ces oiseaux pour créer une diversion pendant qu’ils fuyaient en s’envoler, pour entrer dans la salle principale du château.

Scène étrange, des gros Mahums semblaient intimider les plus petits, il y régnait une étrange ambiance, mais ce n’était pas une cohésion entre toutes les bêtes. Il fallait bien entendu en profiter. Dans cette salle, il y avait aussi beaucoup de caisses, avec dedans de la poudre à explosifs… Heureusement que je n’ai pas utilisé de feu à ce moment là dans la salle, sinon je pense que nous aurions tous fini ensevelis, le château totalement détruit. Bénie soit mon idée d’essayer mes nouvelles lames spéciales.
Nous avons donc tué tous les gros Mahums, les petits ne cherchant pas à se rebeller. Après , peu importe leur destin, mon but personnellement étant de libérer le château de toutes ces plaies. Je pense que cela démangeait Alaric aussi de ne pas s’alourdir avec ça non plus. Et nous en avons profité pour mouiller la poudre qui trainait, que ça soit dans les caisses ou même autour des poutres de la salle… On dirait que les bêtes ne tenaient pas à être les seules à périr. Par contre, en ouvrant la porte principale et en voyant l’extérieur, nous avons dû improviser un plan, garder une caisse d'explosifs, des explosifs au-dessus de la porte, et tout péter en attirant des bêtes de l’extérieur pour bloquer l’accès pendant que nous évacuons. J’ai dû moi-même déclencher l’explosion avec une boule de feu après qu’Aether et Khalaart aient attiré les ennemis. Cela m’a fait mal de devoir par moi-même détruire une partie du château, mais c’était quand même une grosse aide de faire cela. Je suis prêt à beaucoup pour arriver à nos fins, même si cela me coûte… Au fond, cela reste du domaine matériel, et ça se répare. Cela va juste me coûter plus cher et cela sera plus long… Aether m’a protégé de l’explosion et des débris, ainsi qu’un sort de vent protecteur, je savais très bien d’où il venait, je fus un peu plus rassuré en déclenchant l’explosion en ressentant cette protection.

L’évacuation des petits mahums fut plutôt chaotique, je me suis contenté de les regarder faire, leur sort n’était pas vraiment mon problème. Nous les avons escortés jusqu’à la faille à l’arrière d’où nous venions, avant de retourner au combat en allant à la cour avant du château, où se déroulait le plus gros du combat. Nous avons pu trouver le “chef”, et nous lui avons donné le sort qu’il méritait. Le château fut enfin libéré après tout ce temps.

Avec Khalaart, nous avons ensuite tenté de retrouver Alaric pour parler de tout celà mais nous ne l’avions pas trouvé, donc nous sommes revenus en ville pour discuter plus calmement, j’en ai profité pour parler de mon envie de reprendre un peu le maniement du bouclier. Retrouver mon bouclier de jeunesse dans ce dépôt m’est resté en tête, et je n’en démords pas de pouvoir réapprendre à utiliser cet équipement. J’ai même fait faire un bouclier avec le blason d’Oren pour moi, bien entendu moins massif que celui des Hoplites, plus léger pour mon utilisation mais quand même de bonne taille. Khalaart, fidèle à lui-même, accepta avec plaisir de m’entraîner à l’occasion pour me remettre à niveau, et m’a aussi conseillé d’agrandir un peu le bouclier. Cela fait quoi… quatre ans que j’ai fuit Oren et donc que j’ai mis de côté le bouclier? Si ce n’est plus, je n’ai plus la notion du temps avec tous ces évènements. Si je pouvais aussi mêler la magie à l’art de la protection… Peut être je trouvais dans les livres de la bibliothèque un recueil de sorts adaptés à ce style de combat? Je n’ai toujours pas trouvé le moyen d’utiliser tous les sentiments négatifs que je contiens au fond de moi, dont la rage, cela serait le moment? Même si je sais bien que certains de mes proches ne seraient pas ravis de voir ce genre de procédés. Mais j’adore expérimenter.

Après avoir quitté Khalaart, j’ai de suite organisé l’escorte des mahums libérés, et organisé un campement provisoire et gardé au sud-ouest de la ville, pas loin de la forteresse d’Antharas. En attendant qu’Aether m’en débarrasse. Il va falloir aussi que j’envoie des architectes pour étudier l’état du château, que je fasse déblayer les gravats et sécuriser les endroits dangereux. Je ne suis plus à une ruine prêt dans ce territoire. Khalaart a l’idée d’ailleurs d’utiliser les débris pour exercer des futurs soldats pour améliorer leur constitution, pourquoi pas, tant que le travail est fait je m’en fiche bien. Aller, au boulot Elia.
le 14 Brilleblé de l'an 962,

J’ai pu voir Aether à Oren pour discuter du château et du sort des bêtes. Je fus étonné de voir qu’il fut inquiet pour moi, notamment avec le fait d’avoir dû exploser une partie du bâtiment. C’est sûr que c’est loin de faire plaisir, mais bon. Tant pis, c’est fait. Nous allons attendre quelques mois que les mahums libres se remettent de leur long séjour dans le château, forcément ils n’étaient plus très frais. Cefedellen semble prendre en charge les coûts que cela engendrera, c’est un beau geste. Aether compte aussi envoyer des soigneurs pour aider ceux d’Oren. Je suis toujours admiratif à l’énergie qu’il déploie à vouloir protéger les mahums, cela ne me fait ni chaud ni froid pour ma part, je dois tenir ça de mon père indirectement. Par contre, il a noté qu’Alaric fut tempéré durant la mission, ce qui l’a étonné, surtout en face d’autant de bêtes. Cela m’a aussi surpris je dois avouer. Peut-être qu’au fond, il s’est calmé légèrement sur le sujet, difficile à dire. Ce fut en tout cas la première fois que j’ai pu combattre à ses côtés, j’avais une appréhension du coup.

Nous avons aussi parlé du fait que je veuille reprendre le maniement du bouclier. J’ai questionné Aether sur sa façon de manier la magie en protégeant les gens. Il m’a notamment fait la démonstration de quelques sorts, et surtout des “pierres d'esprit”. Celles-ci m’intéressent beaucoup, des espèces de pierres spéciales remplies d’énergie qui sont autonomes et ont chacun une fonction. Pour les sorts, j’apprécie la démonstration, cependant il y en a qui se basent beaucoup sur la Foi envers Eva. Je ne vais pas pouvoir me pencher sur ceux-là, je vais voir dans les livres si je trouve d’autres sorts adaptés comme prévu. Je lui ai dit en tout cas que je serai intéressé d’apprendre le maniement des pierres d’esprit et de certains sorts, surtout ceux utilisés sur le bouclier et pour la protection. Khalaart pour la partie technique, Aether pour la partie magique, je suis quand même chanceux d’être entouré ainsi. Cela ne va pas traîner au moins.
Le 16 Brûleblé de l'an 962,

J’ai croisé Khalaart à Heine. Aucune nouvelle des fameux hommes oiseaux rencontrés au château la dernière fois. Il compte envoyer des hommes quadriller le secteur, mais je doute fortement qu’on les revoit pendant un bon moment, ils ont du être éprouvés par leur séjour avec les bêtes.

Il m’a averti qu’une cargaison allait arriver à Oren, avec notamment le Phare dans cette cargaison. Le bâtiment dédié est de toute façon prêt, donc tout sera déjà à disposition pour le recevoir. Il a aussi pu me faire un retour sur le recrutement des soldats. La majorité provient de la résistance pendant le siège forcément, il m’a indiqué qu’ils étaient en général doués mais pas avec de bonnes bases. Il faut dire que la bas, nous avons vécu un siège d’une quinzaine d’années. Ce n’est pas forcément la période propice pour avoir des bases sur les patrouilles ou les attaques organisées par exemple. Il me précise aussi qu’ils doivent mettre leur “ego de côté” pour pouvoir les “reformater”. Après, je lui fais confiance, il s’occupe de beaucoup de troupes, il sait très bien ce qu’il fait. Sinon je ne l’aurais pas choisi comme bras droit. Il reste aussi mon maître d’armes et un des premiers à croire en moi à mon arrivée sur le continent, je lui dois beaucoup … Je pense que sans lui, j’aurais pris des voies moins enviables avec mes ressentis mauvais et ma rage.

Khalaart m’a fait aussi part d’un souhait, celui de transmettre un message à P, comme quoi il pourrait compter sur les gens , ne pas hésiter à les consulter ou les mettre à contribution pour avancer. Il pense qu’il n’a pas la capacité à tirer un trait sur le passé, ce qui n’est pas forcément faux, et qu’il n’est pas forcément une personne digne d’écoute, là je suis plus sceptique. Enfin ,je ferais plaisir en transmettant le message, je ne sais pas comment il va le prendre, sûrement il va pas vraiment prendre compte cela. J’espère que je ne serais pas le “porte parole” des héros avec lui, je n’ai pas envie de gâcher ma relation assez neuve en l’ennuyant constamment avec tout ça. Cependant, Khalaart reconnait qu’il a été “exemplaire” la dernière fois. Cela m’a fait un choc de l’entendre dire celà, mais ça m’a fait plaisir. Comme quoi, tout n’est pas perdu.
Le 2 Astredoux de l'an 962,

Rendez-vous avec Soïm. La chance de pouvoir avoir un artisan de prestige acceptant de travailler pour sa cité. J’ai pu lui fournir les contrats rédigés par mon conseiller expert dans ce genre de choses administratives, et je lui ai proposé de louer la boutique d’armes et armures pour en faire une boutique pour son équipement, avant de voir pour un achat par la suite du bâtiment si après quelques temps d’adaptation cela lui convient.

Comme à son habitude, il est prudent. Il veut une clause comme quoi si la gérance venait à changer ou le statut de la cité de même, qu’il ait toujours la boutique. Je ne peux pas lui en vouloir, qui sait ce qui pourrait se passer demain. Moi-même je suis lucide, entre le Néant et le statut de préfet, je ne dois pas être le dernier à vivre en sûreté en général. De toute façon, il est réaliste, il sait très bien que c’est dans notre intérêt à tous les deux qu’il travaille à Oren. Il pourra apporter plus d’économie et d’attraction pour la cité, et son contrat avec la milice lui donnera du travail pour un bon moment. Je ne voyais pas demander cela à quelqu’un d’autre, après avoir été son fournisseur aussi longtemps, je sais comment il travaille et la qualité de ses ouvrages incroyables.
Le 4 Astredoux de l’an 962,

J’ai pu voir quelques formateurs au bouclier des Dragons pour me donner des conseils pour retrouver un peu le maniement du bouclier. Après des années sans pratique, j’étais un peu rouillé mais au final, ça ne se perd pas tant que cela. Je vais attendre de voir Khalaart et Aether pour me perfectionner au maximum. Cela ne peut qu’être un bénéfice qu’un commandant d’une milice spécialisée dans le bouclier sache aussi manier le bouclier lui-même.

En faisant un peu de tri dans la bibliothèque, je suis tombé sur quelques ouvrages de magie adaptée à la protection, notamment des sorts pas forcément bien vu, mais pouvant s’associer à ce que je cherche, utiliser ce que j’ai enfoui en moi de négatif pour en faire une force plutôt qu’à devoir constamment les contenir sans rien en faire. Je vais passer quelques temps à la bibliothèque dans la partie privée pour arriver à manier tout cela. La bonne chose est que je suis arrivé petit à petit à former des flux de ténèbres, donc cela ne sera pas si compliqué que ça.

En plus de quelques sorts basés sur les ténèbres, j’ai vu un sort de foudre pouvant être extrêmement utile pour affaiblir les ennemis que j’aurais à gérer. Ce genre de magie est très rare dans l’utilisation classique de la magie, mais ici, cela pourrait être un grand bénéfice. En plus de cela, j’arrive petit à petit à augmenter la palette d’éléments que j’arrive à manipuler. Mes recherches sur les éléments n’en seront que facilitées.

Enfin, pour les ténèbres, je ferais quand même un usage limité. Surtout avec Aether s’il est à côté de moi. Malgré notre amitié, je doute que cela le ravisse de me voir utiliser cet élément. Il a une vision très pieuse et rigide de la magie. Je ne peux pas lui en vouloir en tant que Templier, il se doit d’avoir une éthique parfaite. Personnellement, je ne pourrais pas devenir religieux, trop de contraintes à mon goût. On va dire qu’il est bienveillant pour nous deux à la fois. Je préfère garder ma vision intellectuelle et académique du domaine magique, même s’il m’arrive d’utiliser la dimension religieuse avec la magie sacrée. Je prie sûrement Einhasad pour m’alléger la conscience sur certaines choses, ou compenser mes actions considérées moins “bonnes”?

Il faut aussi que je finalise la conception de ma nouvelle armure, un peu plus renforcée que l’actuelle afin de pouvoir mieux résister en cas d’utilisation du bouclier, et augmenter la puissance du tissu magique sous l’armure. Nous avons pris l’habitude de confectionner mon équipement à deux, lui pour l’art de la forge, et moi pour améliorer le côté magique. De même, il faudra que je regarde si mon focalisateur, fait aussi par nous deux, pourrait résister suffisamment à des coups physiques si j’en donne. L’alliance du bouclier et du focalisateur, peu commun mais pourquoi pas si je lance beaucoup de sorts? Normalement, le cristal du focalisateur forme un champ en tournant, qui doit former une espèce de “bouclier” , ce qui ferait qu’en tapant avec, l’ennemi se prendrait un choc du bouclier et non de l’arme en elle-même. Mais à tester. Au pire, j’utiliserai sinon une de mes lames. Tant que j’évite d’avoir à porter une nouvelle arme en plus des autres. Je n’ai pas envie d’être une armurerie sur pattes. Tout cela est quand même palpitant, j’ai déjà envie d’essayer tout cela sur des ennemis. Mais cela restera ponctuel, je reste un mage avant tout.
Spoiler:
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Message par Eliadus » mer. 1 décembre 2021 à 23h06


Chapitre XIII: Elémentaires mon cher


Spoiler:
Le 4 Tourneterre de l'an 962,

Une visite inattendue, qui a provoquée une petite panique en ville. Un de nos amis hommes oiseaux que nous avions libérés durant la libération du château d’Oren. Heureusement que les archers ne sont pas trop tendus, sinon l’oiseau aurait fini en repas.

Il nous a raconté avoir rejoint leur “nid” au nord de Gludin, dans des montagnes. Ils avaient été capturés il y a longtemps par les bêtes. Nos ennemis ont du voir en eux un potentiel pour les avoir avec eux. Cet oiseau est venu personnellement à Oren pour demander de l’aide, sans vraiment détailler quelle aide… Mais il tenait à ce qu’on voit leur chef, dans leur nid. Celui-ci étant trop âgé, nous devons nous déplacer jusqu’à eux. Je dois avouer que cela me va, je suis curieux de savoir à quoi ressemble leur lieu de vie, et d’en apprendre plus sur eux. Il en a profité pour nous faire une démonstration de ses pouvoirs, il manipule l’air très bien , même étant un jeune débutant. Il en est arrivé à soulever Quetzal, qui ne semblait pas franchement ravi que la démonstration se porte sur lui.

Une rencontre en entraînant une autre, ce cher Aurus arriva à pas feutrés. J’en ai profité pour lui raconter ce qu’il venait de se passer. Il avait entendu parler de créatures “gardiennes” capables de prouesses, sans trop en savoir plus. Mais pour lui aussi, il y a une bonne raison pour qu’elles aient été capturées.

Mais sa venue n’était bien sûr pas pour ça initialement. Il m’a indiqué avoir terminé d’analyser l’arme que nous avions réussi à récupérer de Sharkan en le piégeant. Cette arme ne possède rien de magique. Par contre, son métal est spécial. Une arme indestructible. Les Serres avaient fait une requête il y a quelque temps pour obtenir ce métal. La bonne nouvelle: il savait sûrement où en obtenir, la mauvaise: il ne connaissait personne ne pouvant forger ce métal. Cela pourrait donc être utilisé pour incruster des armures de façon brute, tant qu’il ne faut pas forger… Mais cela rendrait bien plus résistant nos armures grâce à cela, ce qui serait une belle avancée.

Etant déjà sur le sujet des élémentaires, je lui ai proposé d’aller vérifier l’endroit qu’il pensait pour vérifier s’il y a des traces de ce métal, pendant que j’allais régler cette histoire de gardiens. En espérant que la mine qu’il va surveiller ne soit pas vide, auquel cas cela sous entendrait que d’autres se sont déjà chargés de la vider… Je lui ai demandé si je pouvais récupérer l’arme d’ailleurs, je me suis dit que Khalaart pourrait en avoir l’utilité, plutôt qu’elle pourrisse dans un coin. Je suis sûr qu’il serait heureux d’avoir une arme de ce genre.
Le 16 Tourneterre de l'an 962,

Après quelques jours de marche depuis Gludin, nous y étions enfin avec Quetzal et Edwise. De grands arbres, avec un signe qui ne trompe pas: le vent de plus en plus puissant au fur et à mesure que nous approchions de leur nid. En nous voyant , perchés dans leurs arbres, ils nous ont fait un couloir en calmant les vents pour pouvoir pénétrer dans leur fameux nid.

Au milieu, l’arbre “central”, avec notamment le chef des oiseaux, les Qhukaas. Et le chef se fait appeler .. Qhukaas. Pourquoi chercher loin? Ce chef parle très bien notre langue, avec une voix presque humaine, pendant que les autres firent les gros curieux, à nous scruter des arbres.

Le chef nous expliqua que c’est un peuple de “gardien” élémentaire, eux du vent, et qu’il en existe d’autres sur le continent. Il semblerait qu’ils aient une grosse influence sur le vent en lui-même, et même sur la présence de vent. Etudiant moi-même depuis longtemps les éléments, c’est un peu comme un cadeau tombé du ciel de pouvoir les rencontrer… En tout cas, ils savent bien se cacher car je n’avais jamais entendu parler d’eux.

Encore mieux, nous allons pouvoir avoir l’occasion d’aider d’autres gardiens élémentaires. D’après le chef, les autres gardiens ne sont pas au lieu où ils devraient être. Ce qui est logique, des gardiens du vent doivent vivre dans un lieu baigné de l’élément correspondant, pour qu’ils puissent avoir leur pleine influence sur leur élément. Les bêtes ont tenté de les enlever, donc ils se retrouvent tous loin de chez eux, et les Qhukaas nous demandent de l’aide pour remettre de l’ordre. Une belle occasion d’étudier tout cela! Et qui sait, leur demander de nous aider en retour contre le Néant. Avec leur pouvoir, cela pourrait être une énorme aide. S’ils veulent bien.

Le problème: les Qhukaas sont les seuls à bien communiquer avec notre langage. Les autres communiquent totalement d’une autre façon, et ce sera la difficulté première avec eux, arriver à communiquer avec les autres gardiens quand nous les aurons trouvés. Le chef nous donne quelques pistes pour les premiers gardiens élémentaires: des marais derrière les montagnes de leur nid pour les gardiens de la terre, et des ruines proches du château d’Oren pour des “gardiens maudits”, les ténèbres j’imagine?
Ils nous proposent de nous amener proche des lieux via leur magie du vent, mais avec un délai pour qu’ils aient la puissance nécessaire. Pourquoi pas, autant se faciliter la tâche.
Et le chef nous a proposé aussi un défi pour prouver notre valeur. Un combat contre des espèces de tourbillons. Ils ne furent pas si évident que cela… Mais nous en sommes venus à bout. Les Qhukaas ont voulu montrer leur talent encore une fois, le niveau de leurs pouvoirs. Si seulement cela pouvait être contre le Néant…
Le 2 Rougefeuille de l'an 962,

Nous sommes retournés voir les Qhukaas après un certain temps, comme prévu. Ils se sont mis à nous agripper comme des sacs, et nous nous sommes envolés … Une expérience plutôt amusante je dois dire. Mais ça n’a pas semblé au goût de mes deux comparses, surtout Edwise qui a passé son temps à crier. Cela a un peu gâché le moment.

Nous sommes donc arrivés aux marais vers les terres sombres. Nous nous sommes mis à ratisser tous les marais dans l’espoir de trouver un gardien. Nous avons au final trouvé une chose composée de sable et de terre, prenant devant nous une forme “bipède”. Mais comme nous le craignions, il ne parlait pas notre langue. J’ai tenté de faire dessiner des choses à Quetzal pour qu’il comprenne des choses, mais cela reste compliqué. Il semblait bloqué à l’endroit où il était, entouré d’eaux, ce qu’il craignait. Je l’ai donc embarqué dans un sac où il a pris une forme plus … “primitive” , comme si j’avais un vulgaire sac de sable et de terre, et nous sommes sortis des marais pour “parler” plus sereinement avec lui, sans rencontrer d’autres gardiens du même type.
Il a tenté de communiquer à nouveau pour essayer de nous faire comprendre où il habite, en se transformant notamment en sablier avec le sable qui s’écoule. Après un bon moment de réflexion, on s’est arrêté sur la déduction de la zone de sable entre Gludin et Dion , sans conviction.

Mais déjà, il fallait voir l’autre lieu détecté par les Qhukaas. J’avais auparavant demandé aux patrouilles de soldats pour savoir s’ils connaissaient des ruines susceptibles de nous intéresser. Il y a en effet des ruines d’une grande église au Sud Ouest d’Oren, ou une cathédrale, difficile à dire.
En fouillant ces ruines, nous avions une sensation étrange, comme une atmosphère lourde, pesante. Nous avons trouvé une trappe au sol. En l’ouvrant, que fut pas notre surprise d’en voir surgir une sorte d’énorme chien entouré de ténèbres. Nous étions envahis de peur en le voyant arriver, mais la créature a relâché la pression par la suite.

Et là, même problème qu’avec le gardien de terre, la communication. Les dessins n’ont rien donné cette fois. J’ai voulu tenter le tout pour le tout, mais discrètement: utiliser la magie des ténèbres que j’ai appris il y a pas si longtemps. Et j’ai réussi à créer une connexion avec la bête, qui arrivait à me parler dans mon esprit. Mais de façon très hachée, peu perceptible. “Sui.r. r..te” , “M.nt.r c.l” et d’autres phrases que j’ai retenu pour noter ensuite et arriver à déchiffrer. Il se trouve qu’il y a d’autres créatures comme lui, coincés au nord de Giran dans un campement Orc si j’ai bien compris ses messages.

Et en prime, il nous a octroyé une espèce de “pouvoir”, en me précisant qu’il servira le moment venu au camp pour aider ses amis gardiens. Sur le moment, nous n’en voyions pas les effets, mais en retournant en ville, nous avons vu toutes les créatures alentours se mettre à nous regarder étrangement, et même fuir quand nous nous approchions… Quand je suis retourné à Oren, je voyais tout le monde s’écarter de mon chemin et me regarder avec un air paniqué. C’est une sensation très… spéciale, pas forcément agréable. J’espère que le gardien des ténèbres sait ce qu’il fait.
En complément du paragraphe précédent, quelques schémas des élémentaires déjà rencontrés, grâce à Quetzal.
De gauche à droite: Qhuukas (Gardien du vent), Elémentaire de terre, Elémentaire de ténèbre.
ImageImageImage
Le 18 Rougefeuille de l'an 962,

Cela fait quelques jours que j’ai revu Maligaro, le compagnon d’artisanat de Soïm, à Oren. Tout cela sous fond de pouvoir effrayant les gens, ce qui pimente un peu les “contacts”. N’étant de base pas très sociable et extraverti, cela me dérangeait pas forcément plus que cela, mais c’est plus vis à vis du poste de préfet que c’est plus compliqué. Avoir ses propres citoyens de cité me fuir, ainsi que les soldats… Mais en restant à une certaine distance, j’arrivais à discuter quand même, avec plus ou moins de mal.

J’ai pu lui montrer du coup la nouvelle boutique en cours d’organisation de Soïm qu’il a loué dans la cité, ainsi que les différents contrats que nous avons passés ensemble. Cela nous a permis de passer un moment à nous mémorer des souvenirs ,pour ma part proche, pour sa part lointain. Il m’a même raconté un peu une époque plus lointaine, quand l’Empire du Sud existait encore avant l’Ire, voir même quand il n’y avait qu’un Empire, sans la division entre le Nord et le Sud. Je n’ai rien connu de tout cela, à part Oren une grande partie de ma vie, en siège… Le comble, c’est que je ne suis même pas d’Oren à ma naissance, mais la vie a préféré m’éviter Aden. Un jour, je verrais bien cette cité… enfin ce qu’il en reste.

J’ai pu aussi voir émerger une nouvelle collaboration, Edwise travaillant maintenant pour Soïm et Maligaro. Un peu comme moi auparavant, enfin en faisant moins de boulettes il semblerait. Edwise a proposé à Soïm de la peau tannée mais d’humanoïdes. Il a refusé de le prendre, et elle ne savait pas quoi en faire, surtout qu’elle avait aussi le pouvoir des ténèbres comme Quetzal et moi, donc pas vraiment idéal pour le commerce.
Le 16 Tombefeuille de l'an 962,

Un phénomène étrange s’est passé avec l’élémentaire de terre qui jusqu’ici était plutôt tranquille dans son sac. Il s’est mis à bouger pas mal, le sac s’ouvrit et plein de tout petits élémentaires de terre en sortirent. Ils ont couru partout, se sont mis à mettre un bordel pas possible dans le bureau, comme si j’étais entouré de plein de gosses insupportables … (pléonasme) Ils n’étaient pas du tout sensible au pouvoir de peur des ténèbres, j’en déduis que les élémentaires n’ont pas forcément d’effets entre eux au niveau de leurs pouvoirs.
J’ai regardé un moment la scène, entre intrigue et agacement. Ce n’est pas tous les jours qu’il m’est donné de voir cela…

Au bout de quelques minutes, certains se figent et se mettent à invoquer des espèces d’esprits, comme les tourbillons des Qhukaas. Ce fut encore pire, un bordel pas possible. J’en étais presque à être épuisé mentalement, je ne suis pas habitué à ce genre de choses. Heureusement, ils se sont arrêtés après un certain temps, ils sont retournés sagement dans leur sac, redevenant un simple tas de sable et de terre. Mais toute observation est bonne à prendre pour l’étude de ces êtres.
Le 10 Souffleglace de l'an 962,

Visite de ce cher Khalaart, cela faisait un moment. Mais son entrée me rappela fortement ma condition actuelle avec cette “aura” de peur offerte par l’élémentaire des ténèbres. Il fut surpris en entrant dans mon bureau, et était prêt à dégainer son épée en se demandant s’il s’agissait bien de moi. Cette aura semble faire ressortir beaucoup de choses de chacun, de façon différente.

Mais sa visite fut quand même réconfortante. Je lui ai bien sûr tout raconté, et j’ai tâté le terrain pour voir sa relation avec l’élément ténèbre. A ma grande surprise, il n’a pas forcément de mauvais avis sur cet élément, il est moins fermé d’esprit que beaucoup. Je lui ai donc raconté ma méthode personnelle pour communiquer avec l’élémentaire de ténèbres, et de ce fait mon apprentissage de quelques sorts de cet élément.

Cependant, j’ai pu constater une chose que je pensais depuis très longtemps, la manipulation d’un élément peut faire influer le tempérament du mage qui l’utilise. Tout comme le Feu qui me donnait parfois des excès de rage que j’arrive à contenir jusqu’ici bien heureusement, ou le Sacré qui par chance compense le côté explosif du Feu par plus de sérénité, je sens bien que manipuler les ténèbres et cette aura qui amplifie le phénomène peut augmenter mes sentiments négatifs. Comme la solitude, que je subis en ce moment. D’habitude elle ne me dérange pas, et je suis habitué. Mais la solitude semble être plus pesante, sûrement le côté “forcé” de cela. Il faut que je trouve quelque chose quand même pour cette aura, je ne vais pas vivre constamment avec cette chose.
En plus de cela, il est compliqué de s’entrainer au bouclier ou aux lames quand tout le monde vous fuit. Donc les entraînements avec Khalaart vont devoir attendre … Dommage, ma technique au bouclier va encore un peu stagner sûrement même si je ne suis pas non plus un débutant de base.
Le 26 Souffleglace de l'an 962,

Visite cette fois de mon cher ami Aether. Un bon moment sans se voir, et tant à raconter. Forcément, les élémentaires ont été la première chose à expliquer, surtout pour l’aura. Mais en omettant que je manipulais des ténèbres. Il n’est pas comme Khalaart à ce sujet… Je ne préfère pas lui en parler, peut-être même la première fois que je lui cachais quelque chose. Mais c’est le genre de sujet auquel il serait certainement intransigeant, je n’ai pas envie qu’on s’engueule pour ça.
Mais même sans l’évoquer, il était inquiet et s’est demandé si je “plongeais” dans les ténèbres, et continuait à me répéter qu’il fallait que je continue à suivre la Lumière. Je le rassurais comme je pouvais, mais tout n’est pas tout blanc ou tout noir. C’est déjà assez compliqué comme ça, je ne vais pas le plomber avec ça non plus. Je ne sais même pas au final si c’est la solitude ou les ténèbres qui me rendent plus … acariâtre? sombre?

Ensuite, il m’a raconté qu’il a été en mission avec Aurus, aux fameuses mines de l’île des Alligators. Je ne le savais pas, mais ça m’avait surpris. Aether, l’elfe templier toujours dans la lumière, qui se mettait à l’infiltration. Et vu son rapport, il a eu du mal avec cela.Je me demande si je l’ai déjà vu en autre chose qu’en armure lourde d’ailleurs. Pas étonnant, ce n’est pas ses compétences premières. Mais tant qu’il revient vivant, c’est ce qui compte. Les Serres semblent en tout cas la bas, déjà sur le terrain. Aether prévoit donc une intervention militaire depuis Heine, étant proche. A voir s’il arrivera avec succès à gérer le sujet, je lui fais confiance.

Anvil arriva par la suite, encore un plaisir de revoir quelqu’un. J’ai failli en oublier ma situation, et comme toujours, je lui ai tout raconté. Cela devient presque machinal, devoir me justifier encore et encore. La lassitude revenait de temps en temps au milieu de la solitude et autres pensées sombres.
De fil en aiguille, après les élémentaires, nous avions abordé les mines, puis je ne sais plus comment nous avions abordé le sujet Enguéran. Cela faisait longtemps que nous n’avions plus signe de vie de sa part. Au début, je pensai qu’il me faisait la gueule après avoir renvoyé ses soldats qui tentaient de déboucher le tunnel entre Oren et Loudun. Mais il semble ne plus donner signe de vie tout simplement. J’espère au moins qu’il ne lui est rien arrivé, ou qu’il n’a rien tenté de fou envers le Néant. Déjà que la population doit se questionner sur ses absences, si en plus il mourrait bêtement, ils seraient intenables j’imagine. Mais quelque soit les actions d’Enguéran, je sais que j’aurais des soutiens s’il tentait quoi que ce soit contre Oren ou moi-même par rancœur. Et encore, heureusement qu’il ne sait pas tout. Sinon je serais encore moins bien vu par lui.

Aether a dû quitter cette réunion, du coup je fus en tête-à-tête avec Anvil. Je me suis dit qu’il était temps de lui avouer pour A. Cela ne l’a étrangement pas forcément surpris, il avait cru voir des détails qu’il l’avait étonné, mais tout semblait plus clair après cette information. J’ai du coup discuté librement de tout ça. Tellement peu de confidents pour ce genre de choses que ça fait du bien de temps en temps de pouvoir déballer ses ressentis, même si ce n’est absolument pas mon genre d’habitude.
Je lui ai rappelé après cela de ma missive pour lui proposer les contrats de reconstruction du château d’Oren, voir de la tour d’Ivoire après le château, et du renforcement de la cité d’Oren. Qu’il accepta sans hésiter. Je lui ai proposé d’avoir un des bâtiments de la cité comme nouveau comptoir, plus pratique pour tout organiser quand il y a un comptoir local.
Le 12 Tombeglace de l'an 963,

Nouvel essai d’un objet annihilant l’aura: échec. La foule continue à m’éviter et à fuir. Il y a parfois quelques téméraires qui osent me parler. Comme une jeune fille, Neijh Ol’dereith, très courtoise qui me demandait ce qu’il m’arrivait. Je lui ai parlé des élémentaires, cela ne semblait pas l’effrayer plus que cela, et me proposa même son aide si nous en avions besoin. Pourquoi pas, plus on est de fous…
Le 20 Tombeglace de l'an 963,

Visite surprise d’Anvil. Il n’est pas passé par quatre chemins, il voulait essayer quelque chose. Il s’est donc approché petit à petit de moi, jusqu’à être devant moi, très proche. Il a même réussi à poser sa main sur mon épaule. J’étais très surpris. Récemment, je l’avais vu sur la place d’Oren, il avait fait mine de fuir comme tous les autres, mais ce n’était pas la réalité.

Sentant qu’il y avait un lien avec les ténèbres et le fait qu’il puisse autant m’approcher, je lui avouai donc que je manipulais quelques sorts de ténèbres. J’ai utilisé des flux pour lui montrer, il a tenté d’en faire autant mais peu puissants, il semblait tatonner ce domaine. Mais il m’avoua effectuer des recherches sur le sujet. Du coup, cela m’importait peu, tant qu’il ne l’utilisait pas pour de “mauvaises” choses. Si Enguéran savait que des recherches sur ce sujet se faisaient sous son nez, il en aurait encore une syncope.
Le 24 Tombeglace de l'an 963,

Travaux d’aménagement de la nouvelle auberge lancés. Pourquoi je n’avais pas pensé à cela jusqu’ici? Les gens ont le droit à du divertissement et de quoi oublier la situation actuelle...

Instructions à Khalaart et responsables de certaines troupes pour renforcement d’entraînements en vue d’envoyer des troupes au front pour soutenir le Capitaine. Proposition envoyée à l’intéressé.
Le 22 Brilleblé de l'an 963,

Essai 42 : Réussite. La foule ne me fuit plus. Elle semblait même étonnée de ne pas me fuir à force d’y être habituée. Je vais enfin pouvoir vivre normalement à nouveau en attendant de régler cette histoire. Penser à en faire plusieurs, de secours et pour Quetzal ainsi qu’Edwise touchés par la même aura.
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Re: [BG Humain] Eliadus Haydon

Message par Eliadus » jeu. 23 décembre 2021 à 14h30


Chapitre XIV: Inserretitudes


Spoiler:
Le 6 Astredoux de l'an 963,

Inauguration de la nouvelle taverne intercités. Je ne suis pas friand des fêtes et choses de ce genre, mais j’ai passé tellement de temps dans la solitude avant de régler avec mon talisman mon souci que j’avais envie de changer d’air et voir un peu de monde, du monde qui ne me fuira pas. D’autant plus que j’ai proposé aussi des noms de plats.

Taverne très vaste, des danseurs, des robots serveurs, et des visages connus: Khalaart, Ginit, Neijh, Edwise, Quetzal. Pour les deux derniers, j’en ai profité pour leur fournir un talisman comme le mien. Autant les aider aussi. Un beau buffet et boissons à foison. Je profitai des denrées en regardant une orc danser. J’essayai comme je pouvais de me détacher de mes pensées moins festives habituelles et me concentrer sur l’instant présent. Enfin, j’essayai.

Pour le petit concours sur les noms de plats et boissons, j’ai eu quand même quelques uns de mes noms qui furent choisis, cela fait toujours plaisir. Pour Oren, ce sont les rations du guerrier et le cocktail de sable et de sang qui furent choisis. Je pense que les gens ont bien l’image de la cité guerrière, peut être un peu trop? Je suis curieux de la signification de ce cocktail par contre, “de sable et de sang”, mais je ne sais pas qui l’a proposé. L’autre nom qui fit sensation fut la “quiche Merkiz” pour Giran. Je dois confesser avoir moi-même voter pour ça. Je ne sais pas comment Enguéran va le prendre, enfin si j’arrive à le revoir un jour.

La soirée se termina doucement, notamment avec Neijh et Edwise pétées comme jamais. Khalaart en était presque à les tirer par le col pour pouvoir les bouger. Je suis parti, le cœur un peu plus léger et l’esprit un peu moins lourd.
Le 10 Astredoux de l'an 963,

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Un garde vint me voir, Neijh voulait me voir d’urgence. Elle m’a emmené à Giran pour me montrer quelque chose. Mais pas de chance, l’objet qu’elle voulait me montrer a été pris par quelqu’un d’autre entre temps. Un carnet, avec les initiales AZ. Cela et la magie du vent qui en émane l’a mise sur une piste, que ça serait le carnet d’Alaric Zolpheus, le Légat. Cette information se recoupait avec une histoire de bagarre entre le Légat et des gens à Giran, au sujet de la fameuse quiche Merkiz. Un gamin nous a emmerdé d’ailleurs avec ses parts de quiche entre temps. Heureusement que je veux pas de gamins.

Neijh a dans l’idée de retrouver le carnet, me le faire désceller et lire le contenu pour voir s’il y a des plans “sombres”. Elle m’a raconté qu’elle détestait le Légat, qu’il était la cause de la mort d’une de ses amies. Ce que j’appellerai un "dégât collatéral". Elle a été jusqu’à embrouiller le garde à côté du lieu pour lui demander des informations sur qui a pris le carnet, et le garde faisait sa tête de mule. Nous n’en avons rien tiré.
Le 14 Astredoux de l'an 963,

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Courte rencontre avec le Légat à Gludin. Etat pas terrible, il s’était bien bagarré la veille à Giran, à la suite d’une fête trop arrosée pour “fêter” la victoire de la Quiche Merkiz. Je ne pensais pas que Sieur Alaric était aussi surprenant et qu’il pouvait picoler jusqu’à se bagarrer comme un simple soldat. Comme quoi.
J’en ai profité pour lui faire un point sur les élémentaires et lui expliquer ce qu’ils sont et l’évolution. Vu qu’il s’agit du stratège de l’Ouest, il doit quand même être averti et mis au courant des actions sur ce sujet, surtout si nous arrivons à les avoir comme alliés.

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Le 22 Astredoux de l'an 963,

Aether m’a demandé de l’aide en urgence. Il a eu quelques problèmes en voulant enquêter sur l’histoire des gardes disparus d’Alaric le soir de la bagarre à Giran. Il s’est retrouvé kidnappé par des serres pas loin de Giran. Il a réussi à s’échapper, et il a voulu profiter de connaître la position d’une planque de serres pour qu’on aille faire le ménage voir arriver à chopper leur chef, un orc du nom de Zorgrath.

J’ai amené une dizaine d’hommes avec moi pour l’aider. Lui-même avait du renfort avec lui. Arrivés la bas, après avoir indiqué son plan et une carte des lieux, nous avons vu débouler un animal sortant de la planque. Aether n’a pas trop cherché et a donné un violent coup sur la bête. Il se trouve que cette bête était Neijh en métamorphose … Elle-même ayant été aussi kidnappée récemment.
Après l’avoir soignée, nous avons vu de la fumée sortant de la planque et des bruits étranges, comme si une énorme bête saccageait l’endroit. Le chef du lieu semblait vouloir détruire la planque pour surement détruire toute preuve ou choses compromettantes pouvant y être trouvées.

Nous y sommes quand même allés avec quelques hommes. Nous nous sommes vites retrouvés devant un vrai massacre, le sol jonché d’otages morts. Je faisais en sorte de ne pas trop y prêter attention pour ne pas être perturbé pendant la mission, entendant le “floc floc” de la mare de sang sous nos pieds.
A un détour, nous avons vu ce fameux orc Zorgrath, en bonne compagnie: une sorte de bête géante, comme un minotaure, bien énervée et qui faisait trembler le sol. Pas le choix, nous devions rebrousser chemin car le couloir était très étroit et il prenait toute la place. Nous avons été dans une sorte de “bibliothèques” avec beaucoup de recueils, et des pupitres avec des documents dessus. Des contrats. Sans trop chercher à réfléchir, Aether et moi avons pris un maximum de ces documents avec nous. Notre ami minotaure est arrivé dans la zone, nous avons du au final le combattre avec les hommes présents, et par chance des gardes de fer sont arrivés entre temps.

Aether cherchait désespérément son épée qui avait été confisquée quand il a été kidnappé.
Mais entre les flammes et l’effondrement, nous ne pouvions pas nous attarder. Par chance, il l’a retrouvé dans une caisse sortie des lieux. Dire que tout cela était lié juste à un pauvre carnet perdu par le Légat… Si les serres remuent l’Ouest pour le retrouver, et être capable de payer 80m d’adenas pour l’obtenir, c’est qu’il y a vraiment des choses pouvant être utilisées contre lui ou la gouvernance en général. Par chance, je sais qu’ils ne l’ont pas, et ils ne sont pas prêts de l’avoir. Le commanditaire: un certain Overma. Ce Zorgrath semble habitué à travailler avec lui ou elle, tous les contrats semblent provenir d’Overma.

Ce qui m’inquiète le plus, c’est l’histoire de Neijh. Elle a été kidnappée à partir d’Oren. Elle a voulu payer un garde du corps, mais le soldat l’a plutôt amené dans un coin sombre de la cité, où Zorgrath l’attendait en personne. Il va falloir que j’agisse, ce n’est pas normal que des serres puissent agir ainsi dans ma propre ville.
Le 24 Astredoux de l'an 963,

Après enquête à Oren auprès des soldats pouvant être témoins de l’attitude étrange du soldat traitre à la solde de Zorgrath, il se trouve qu’il y a pu avoir des failles dans certains murs extérieurs pouvant permettre de s’introduire dans la cité plus discrètement. Je déduis qu’ils ont fait cela dans le cas présent, et peut être qu’ils continuent à se réunir dans la cité dans le plus grand secret.

J’ai donc décidé de renforcer la sécurité de la cité même dans les ruelles, un plan de rénovation des remparts pour passer au crible toutes les faiblesses, ainsi qu’une demande d’exécuter à vue ce soldat traitre s’il est aperçu sur le territoire. Je verrais par la suite si je dois encore renforcer et durcir les choses. Cela ne serait pas de gaité de coeur mais bon, pas le choix.
Le 4 Tourneterre de l'an 963,

Je garde à l’oeil les évènements à Giran. Cette affaire de la révolte quichienne semble germer petit à petit parmi sa population. Mes espions affairés à cette affaire me rapportent en tout cas que cela fédère petit à petit les gens, même les plus fidèles d’Enguéran. Ils ne comprennent pas que leur préfet ne réagisse pas à cette histoire, et commencent à douter de sa capacité à les protéger, surtout après tous les évènements que Giran a subi depuis des mois voir des années. Il est vrai qu’Enguéran ne donnant plus signes de vie, je me vois mal moi-même arriver à le défendre. Le nombre d’échoppes vendant des quiches explose. De plus en plus de signes de protestations et de mécontentements. Ils vont rester la bas quelques temps j’ai l’impression, j’espère qu’ils ne feront pas une indigestion de quiches.
Le 12 Tourneterre de l'an 963,

Echange de l’étude des contrats récupérés chez les Serres avec Aether. Les contrats semblent bien tous provenir de ce fameux Overma, les contrats étant plus ou moins anciens. Un contrat ancien fait même mention d’Irbans, Overma semblait s’y intéresser. A la vue des contrats, ce qui est sûr, c’est qu’il n’y a pas d’union réelle entre les grands des serres, ils peuvent même se marcher sur les pieds. Peut être moyen d’en tirer profit en les manipulant?
Le 20 Tourneterre de l'an 963,

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J’ai croisé Khalaart qui en a profité pour m’inviter à assister à une séance de doléances et écouter les giranais au sujet de cette révolte de la quiche.
Ce qui en est ressorti: à force de gâcher la nourriture, le prix des denrées explose et la cité est en menace à une pénurie alimentaire. Les habitants n’en démordent pas et sont toujours remontés contre Enguéran. Ils semblent s’en ficher que le préfet soit parti aider des innommés on ne sait où. Pour eux, il doit être là pour la cité, ce que je peux comprendre.

Khalaart m’a dit après cette séance qu’il allait voir Elion pour discuter avec lui afin de faire une action au sujet d’Enguéran et ne pas laisser la cité dans cet état. Et prendre des mesures plus drastiques contre le gâchis de nourriture. Il va falloir qu’il fasse vite, l’hiver arrive en plus. Je me demandais si Khalaart était capable d’être plus autoritaire, il semblerait que oui. J’attends de voir cela.
le 28 Tourneterre de l'an 963,

Cérulys, une espèce de gros dragon marin faisait des allers retours au-dessus du dôme principal de la cité. Tout Cerulys était là pour admirer le “spectacle”, ne sachant pas non plus ce qu’elle venait faire ici. La bête s’est posée après un moment sur des restes de navire, et nous observait. J’ai demandé à Navith si on pouvait user de magie de communication pour ce genre de choses. Elle est partie soudainement, totalement paniquée. Elle revint peu après, la luminosité de la cité ayant changée. J’ai l’impression qu’elle a bidouillé le système principal pour son expérience. Je sentai beaucoup d’énergie aller vers elle pendant qu’elle ouvrait un faisceau de communication pour la cité vers le Dragon.

Ce cher Suzfile fut bien sûr dans la foule à contempler. Il se trouve que c’est à cause de lui si la bête est ici. Il a trifouillé des choses dans son coin comme d’habitude, et il a déclenché un mécanisme qui semble avoir appelé ce dragon. La communication ouverte, la bête se mit à parler une langue étrange, que Suzfile reconnu. Il tenta donc d’engager le dialogue. Cette bête s’appelle Thalassion, elle ne sait pas ce qu’elle fait ici, elle a juste entendu l’appel. Elle ne semble même pas avoir été encore dans ce coin. Elle semble être la gardienne des eaux. Mais au bout d’un moment, forcément, Navith n’avait plus la force de tenir la communication qui utilisait énormément d’énergie. J’ai fait emmener par des gardes vers l’infirmerie pour qu’elle s’y repose. Pas le choix, elle doit récupérer de l’énergie au fil du temps. J’espère que ça ira pour elle. Du coup, Cérulys aura le droit à une vue directe sur ce Thalassion en attendant de savoir quoi faire avec lui… Neijh semble vouloir étudier cette langue, je proposerai à Sufzile de voir ça avec elle. Tant qu’elle me ramène du savoir, cela ne me dérange pas.
Le 10 Rougefeuille de l'an 963,

Mes espions me rapportent que la situation empire à Giran. Je vais envoyer un courrier à Anvil et Khalaart pour leur proposer une cargaison de vivres, ils sont au bord de la rupture alimentaire. Je vais faire le tour de nos stocks pour les coups durs et je verrais avec nos agriculteurs la situation pour voir tout ce qu’on peut fournir. Je proposerai un prix attractif. Autant en profiter pour être bien vu par les Giranais.
Le 4 Tombefeuille de l'an 963,

Je l’avais presque oubliée, cette histoire de méduses d’Heine. Il y a une sorte de déstabilisation qui se fait, les méduses semblent grossir et il y a un épais brouillard sur la cité. D’autres connaissances semblent avoir été attirées par la curiosité: Khalaart, Neijh, Edwise et Ginit. Je leur ai proposé un tour sur l’ile des prieurs pour la peine, pour éclaircir cela. Cette histoire est loin d’être ma priorité, mais ma curiosité prend le dessus constamment.

Sur l’ile, des énormes méduses. On a même tenté de communiquer avec elles, mais à part des petits bruits, elles ne nous amènent rien de plus. Autour de l’ile flottante, des mécanismes avec des cristaux. Nous avons pu déduire qu’il s’agissait du mécanisme permettant à l’île flottante de flotter. Depuis le temps que je m’interrogeais sur ce mystère, me voilà avec l’explication sous mon nez. Un des mécanismes a un cristal ébréché, ce qui cause des fuites de flux magiques aux alentours, ce qui dérègle les méduses notamment qui semblent absorber ces flux.

Khalaart a cassé un bout de cristal, j’ai fait un schéma d’un des cristaux. Plus qu’à chercher un artisan talentueux, sûrement à Cerulys, pour demander à tailler le cristal de la même façon. Par chance, cela va résoudre notre problème de méduses et d’énergies emballées.
Le 28 Tombefeuille de l'an 963,

Petit tour à la taverne. Des gens que je n’avais plus vu depuis longtemps: Loran et Annia. Loran n’a pas changé, l’esprit d’un paladin un peu trop extrêmiste pour moi. Par chance, Neijh voulait me parler. Pas eu à beaucoup tenir dans cette ambiance glaciale.

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Le 2 Souffleglace de l'an 963,

Cérémonie d’inauguration de la nouvelle cathédrale de Giran. Cela doit être plombant et une perte de temps, mais je me dois d’y assister au moins en tant que préfet, et faire bonne figure auprès des religieux.

Il faut reconnaître que l’édifice est très beau et assez grandiose, le Vernalis a encore bien travaillé. Par contre, les religieux ne sont pas rénovés. Il y a la présentation d’un nouveau cardinal, un certain Bartholomé Conti, un vieux croulant.

Cependant, quelque chose perturba ma lassitude: l’annonce d’une nouvelle inquisition à Giran. Je n’ai rien montré, mais l’inquisition est bien une des choses que je déteste le plus. Une méthode ancienne et contre productive. Des gens qui se permettent de juger les pratiques des autres et de les chasser car ils ne pensent pas comme eux, au nom d’Einhasad. Qui, à mon avis, doit avoir autre chose à penser que ces conneries de mortels. L’inquisition, qui , je cite, est “un saint marteau pour écraser l’infamie”. Sous entendu, écraser ceux qui n’osent pas prier avec ferveur Mère. Personnellement, je suis pour la liberté de pensées, l’ouverture au Savoir. Ceci est tout l’opposé. Après, les affaires de Giran ne sont pas mes affaires en réalité. Je verrais de loin comment cela se passe. Le grand inquisiteur, dont je ne connais même pas le nom, regardant les gens comme s’il traquait des proies.

Cela ne m’a pas empêché de prier quand même. Je suis lié par la magie Sacrée, autant en être digne et rester proche un minimum de Mère. Si tu m’entends, j’espère que tu ne m’en veux pas pour mes diverses actions pas forcément très recommandables. Et je suis loin d’en avoir fini.

Nous avons eu la visite pendant la cérémonie de gens très énervés, créant des explosions. De vulgaires terroristes de bas étage. Nous avons dû combattre, ils avaient l’air de viser le Cardinal en personne. Nous l’avons fait sortir via une trappe secrète au fond de la cathédrale. J’ai pu profiter pour me défouler sur ces idiots.

La trappe mena au château de Giran. Nous avons étrangement rencontré des terroristes aussi dans le couloir. Khalaart n’a pas perdu de temps et a dit ses quatre vérités au Cardinal. Pour lui, c’est un “parasite” qui tente de s’accaparer le pouvoir de la cité et faire des actions comme il voulait. Pour lui, il n’est pas légitime. Je savourais ce moment, je me disais que je n’avais pas besoin de m’énerver. Il le faisait pour moi. Mais je n’ai pas pu m’empêcher de dire ce que je pensais au Cardinal après cela. Surtout sur le non intérêt de l’existence de cette inquisition.
Le 14 Souffleglace de l'an 963,

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Le 22 Souffleglace de l'an 963,

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Re: [BG Humain] Eliadus Haydon

Message par Eliadus » ven. 8 avril 2022 à 14h10


Chapitre XV: Le retour des Elémentaires


Spoiler:
Le 4 Tombeglace de l'an 964,

Khalaart me propose un entrainement de nuit au bouclier. Je fus ravi, après tout ce temps où je n’arrivais pas à contrôler ce foutu “don” de l’élémentaire des ténèbres, donc impossible de s’entraîner avec quelqu’un…

Il m’avait vu à l’oeuvre sur l’île des prieurs, il a pu donc me dire ce qui allait et ce qui n’allait pas. Il faut dire que mes entraînements intensifs au bouclier datent de l’époque où Oren était encore bloqué dans le siège de l’Ire, et j’étais moins motivé à cette époque… Et chaque maître d’arme a ses propres méthodes, j’ai pu le découvrir sur le bouclier. Mais j’ai de la chance d’avoir en ami un maître d’arme aussi doué, qui accepte toujours de m’entraîner alors qu’il a beaucoup de responsabilités à côté.
Le 24 Tombeglace de l'an 964,

Rencontre d’un orc à Dion, un certain Kalil. En discutant de nos parents, on en vient rapidement à parler de techniques de combat et d’apprentissage. Il semble vouloir ouvrir une école qui enseignerait ses techniques. Il observe surtout les animaux et leurs gestes. Je lui ai proposé Oren, vu que la cité cherche à assembler le maximum de savoirs du monde au sein de la cité, que ça soit intellectuelle ou militaire. Mais il ne semblait pas vraiment … emballé, en me disant qu’il souhaite apprendre de nouvelles choses avant de demander audience. Je parlerai quand même de lui à Khalaart, cela pourrait l’intéresser je pense.

Le hasard a fait que j’ai revu Astrée aussi à Dion. Cela faisait … tellement longtemps. Mais on se parle comme si cela ne faisait qu’une semaine. En lui parlant de l’orc et l’école guerrière, elle paraissait vexée que personne n’ouvre d’école de poésie. Ces elfes … toujours de grands artistes sentimentaux. Par contre, elle m’a parlé de chiens, mais ce genre d’animaux n’est pas pour moi, je lui laisse volontier l’idée d’acheter un petit chien à Aether plutôt qu’à moi.
Le 28 Tombeglace de l'an 964,

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le 10 Blancheterre de l'an 964,

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Le 4 Fondgivre de l'an 964,

Cela faisait un moment que je n’avais pas été chez Khalaart, son fameux moulin, au calme. C’est un peu comme des “vacances” à la campagne, loin des problèmes des cités, une petite pause au milieu du chaos. Enfin… au final pour parler quand même des problèmes actuels, et de choses comme la morale, ou la nouvelle inquisition à Giran. Leur arrivée avait mis en colère Khalaart, je ne l’avais jamais vu s’énerver autant auparavant.

Il m’a au final rassuré sur ce sujet, ils vont devoir quand même être aux ordres du Préfet et ne pourront pas faire non plus ce qu’ils veulent. Même si je doute que tous ces bûchers ne sont pas forcément au goût des dirigeants actuels de Giran. Quoi que, Enguéran apprécierait sûrement tout cela. Il va falloir que je surveille cette histoire.
le 20 Fondgivre de l'an 964,

Il est temps d’en finir avec le problème que rencontre les élémentaires. J’ai réussi à rassembler quelques alliés: Aether, Khalaart, Neijh et le fameux orc Kalil. Par contre, je n’ai pas réussi à ramener le sac où je mets celui de terre. Monsieur semblait faire la gueule et faisait tout pour ne pas bouger de mon bureau. Tant pis pour lui… Enfin après, peut être qu’il se sentait mieux que j’imaginais ici. Cela me faisait une compagnie, et ça l’a été surtout quand je ne contrôlais pas l’aura de ténèbres.

On se dirige donc vers la direction que m’avait indiqué l’élémentaire de Ténèbre dans les ruines de l’église d’Oren, au nord de Giran. On croise un garde plutôt désinvolte, je lui demande s’il aurait vu des choses inhabituelles. Il nous parle de la colline derrière lui avec plein d’orcs sauvages.

En effet, ils étaient assez nombreux. Je me suis questionné: soit cramer tous les orcs qui passent, soit la solution plus délicate et rapide: enlever mon amulette pour laisser l’aura des ténèbres agir. J’ai enlevé mon amulette, j’ai pu créer un chemin large où nous avons pu passer pour franchir tout le village sans aucun problème. Je dois avouer que c’est assez amusant de voir la peur dans le regard des ennemis.

Au fond: la tente du chef. Sans aucune gênes, je fouille tout, à la recherche d’un élémentaire à sauver. Je laissai le soin aux autres la partie “diplomatie”. Je trouve enfin: un élémentaire, différent des précédents. Je n’ai pas mis longtemps avant de déterminer quel élément: la lumière. Mais cet élémentaire était piégée par un sort. Nous avons fait pression pour que les shamans la libèrent. D’après les autres, les orcs ne semblent même plus savoir pourquoi elle est là ni pourquoi ils l’ont piégé… Je pense que l’Ire fut ici en tout cas.

J’ai fait signe à l’élémentaire de me suivre, avec l’aide de ma magie sacrée et celle d’Aether. Elle n’avait pas de bouche donc encore une fois, la communication fut … hasardeuse. Et forcément, j’ai tenté la magie de communication mais aucun résultat. Même façon que pour venir, nous sortons via un chemin libre d’ennemis, étant tous occupés à me fuir. Plus loin au calme, nous avons tenté de communiquer avec l’élémentaire de Lumière.

Elle s’est mise à me fixer et faire quelque chose: elle m’a enlevé l’aura de ténèbre, et l’a “utilisé” pour former une sorte de tapis de ténèbres à nos pieds, et des points lumineux qui clignottent ainsi qu’une boule de lumière qui bougeaient en ligne en boucle.

Cela donnait quelque chose comme ce schéma:
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Après un certain temps, nous avons réussi à déduire que la sphère de lumière qui bougeait représentait le soleil, donc un trajet d’Est vers l’Ouest. La lumière qui ne clignotte pas était notre position, et les deux qui clignotent furent par déduction les deux derniers lieux des élémentaires manquants, donc eau et feu.
En observant une carte, nous avons pensé aux jardins d’Eva pour le feu et au désert des fourmis pour l’eau.

Nous avons donc commencé par le désert. Mais l’endroit étant vaste, nous nous sommes divisés en groupes pour chercher. Au bout d’un bon moment de recherche, nous avons trouvé l’élémentaire d’eau, coincé dans un espèce de récipient, tout en haut une butte en terre. Ils ont vraiment fait un bel effort pour le cacher…

Nous avons ramené le récipient au bord de la mer pour lui permettre de reprendre de l’énergie et d’être enfin dans son élément. Nous nous sommes retrouvés en face d’une élémentaire assez joyeuse, s’amusant à nous envoyer des jets d’eau sur la tronche. Ravi de voir que ça ne l’a pas traumatisé plus que cela. Neijh lui a parlé en céruléen, et l’élémentaire a semblé donner une sorte de bénédiction à Aether, lui mettant une marque sur son front, sans trop savoir à quoi cela servira.

Prochaine destination: les jardins d’Eva. Aether a tenu à nous expliquer la symbolique du lieu avant d’y aller. Cela peut se comprendre, ce lieu est lié à la déesse qu’il vénère chaque jour… Il n’a pas du trop apprécier que toute une troupe s’y rendent sans forcément prendre la mesure de l’importance de ce lieu.

La première surprise fut de voir Anvil à l’entrée des Jardins. Il a eu vent de notre parcours via un garde. Aether nous a fait une sorte de bénédiction pour arriver à entrer dans le Jardin sans se noyer, car il fallait plonger et nager un bon moment pour arriver à entrer dans le bâtiment. Tout ce que j’aime… A l’intérieur: un sublime bâtiment, avec des cascades un peu partout, et une immense salle principale, à la fois large et très haute. L’endroit est rempli d’un système de portes qui s’ouvrent et se ferment à certains intervalles, donc nous passions notre temps à attendre que des portes s’ouvrent.

A un moment, nous avons vu une sorte de grosse boule de feu nous observer d’en haut d’une espèce de structure centrale avec des escaliers en colimaçons. Nous l’avons donc rejoint. On le voyait fixer quelque chose en contrebas, semblant pas très bavard. Je voulais aller voir par moi-même, mais j’ai surpris l’élémentaire me suivre dans les escaliers. Nous sommes arrivés devant une grosse barrière d’eau. La solution était la fameuse bénédiction de l’élémentaire d’eau, cette dernière nous ayant aussi rejoint. Au final, la pièce débloquée menait à un endroit avec un petit élémentaire de feu, paniqué. Nous avons du le combattre pour le calmer.

L’élémentaire d’eau nous a aidé à sortir du lieu avec l’élémentaire de feu. Après être sortis, nous avons vu l’élémentaire d’eau amené dans sa protection avec elle l’élémentaire de feu. Donc, nous ne saurons pas où… Ces élémentaires sont vraiment très mystérieux décidément. Et autre mystère: en revenant à mon bureau à Oren, je retrouve une vitre brisée et le sac vide. L’élémentaire de terre s’était carrément barré. Je ne savais pas comment le prendre. Mais tant qu’il retrouve son lieu d’origine.. Cela faisait quand même un vide, je m’y étais habitué à ce petit élémentaire. Je vais dormir quelques jours je sens, toute cette histoire m’a crevé… J’espère au moins qu’on pourra compter sur eux contre le Néant.
Croquis des trois derniers élémentaires:
ImageImageImage
le 18 d'Astrée de l'an 964,

Le cristal taillé est récupéré. L’artisan m’a averti de ne pas utiliser une quelconque magie avec ça sur moi, il pourrait faire une réaction et … mal finir. Avant le départ, Neijh est venue me voir pour m’avertir de la même chose. Je vais utiliser le bouclier pour cette sortie, il va falloir que je me retienne. Je n’ai pas envie d’exploser avec ça.

Arrivés au réceptacle du cristal défaillant. Je n’étais pas vraiment serein, mais il fallait le faire. Une grande respiration, et je remplace très vite le cristal défaillant par le nouveau. Grosse onde de choc et trou noir. Je me suis réveillé quelques instants après, l’onde nous avait tous mis au sol. Enfin surtout moi, les autres étaient plus loin.

L’île flottante aura juste perdu quelques cristaux, mais elle a retrouvé heureusement sa hauteur initiale. Mais les méduses se sont mises à fuir l’eau en dessous de l’île. Et c’était normal, une créature hideuse en sortit. Neijh a tenté de communiquer avec. Mais je pense qu’elle était naïve sur le coup. La seule solution était d’éliminer ce truc. Nous avions réglé un problème, ce n’était pas pour en voir un autre apparaître.

Après cela, Kalil s’est mis à péter un câble et continuer sur le cadavre de la chose. Mais au final, il y avait des bouts d’armure, des diamants et diverses choses dans le ventre de l’horreur. J’ai divisé les diamants en 5 piles, une pile pour chacun. Kalil voulait tout donner à Heine, je ne sais pas trop pourquoi. J’ai pris ma pile, ils se sont débrouillés après entre eux. Tant pis s’il fait la gueule, je m’en fiche bien. Ces petites méduses vont peut être manquées à la population d’Heine, qui sait.
le 10 Brilleblé de l'an 964,

Réunion diplomatique avec Elérinna d’Heine. Le genre de réunions dont tout dirigeant doit un jour devoir faire j’imagine. Elle m’a surtout demandé s’il y avait des dispositifs spécifiques pour les relations entre Heine et Oren. Personnellement, je ne vois pas trop quels dispositifs, en tout cas je m’entends bien avec Astrée, donc il n’y avait en réalité aucun souci entre les deux cités. La diplomatie sera simple avec moi: je serai sympas tant qu’on ne m'agresse pas, tout simplement. Je crains au fond de moi l’évolution de la géopolitique après la disparition du Néant sur le continent… Comment vont réagir les gens, quelles seront les ambitions des dirigeants? Je sais au moins que s’il devait y avoir des problèmes, je ne serai pas seul.
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Re: [BG Humain] Eliadus Haydon

Message par Eliadus » jeu. 28 avril 2022 à 14h41


Chapitre XVI: Equilibrium


Spoiler:
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Le 2 Souffleglace de l'an 964,

Incroyable … Aether va se marier avec Elérinna. Moi qui pensait qu’il ne ferait jamais le pas de mettre de côté le passé pour avancer. Il a l’air heureux, épanoui, cela fait plaisir à voir. Il m’a expliqué que son choix n’est pas non plus du au hasard. Il a prié, pendant des jours, et Eva lui a offert le signe qu’il espérait.

Va-t-il vouloir prendre autant de risques qu’avant dans ses luttes maintenant qu’il a une femme à ses côtés? Je dois avouer que la perspective qu’il délaisse des choses me fait un peu peur. C’est d’un côté mon meilleur ami, de l’autre comme mon “Elion”, à être sur le devant de la scène, à jouer les diplomates. Je ne suis pas certain de pouvoir arriver à avoir son talent pour ce genre de choses. Mais bon, nous verrons bien. Difficile de prédire l’avenir.
Le 4 Tombeglace de l'an 965,

Elérinna m’a envoyé une missive très vague, mais elle me connait à force. La curiosité m’appelle toujours. Elle a envie de voir ce que devient le château d’Heine. Je suis un peu étonné, qu’une cité ne sait pas réellement ce qui se passe dans un bâtiment de cette importance, mais soit.

Accompagnés par Neijh, nous arrivons devant l’édifice. Un garde qui dit à Elérinna qu’un certain Eddy veut la voir, qui serait le gérant du château. Elérinna semblait tomber des nues, n’ayant pas été au courant de cela… Et pourtant, ce nain gérant nous explique être là depuis la fin du règne de Lorelei. Tous les occupants fatigués, il semblerait que cela soit à cause d’un “fantôme”. Plus rien ne m’étonnait dans ce monde, donc je n’ai pas cherché à le contredire.

Et il avait raison. En entrant dans une chambre, j’ai remarqué une espèce de forme humanoïde et translucide, qui n’a pas tardé à me repousser de la chambre, en verrouillant la porte. J’avais cru observer des oreilles d’elfe et une robe rouge. Nous avons tenté de faire rencontrer seules à seules Elérinna et la fantome, vu qu’elle parle elfe comme elle. Le fantome, en revenant vers nous, s’est mise à bondir sur moi en devenant hystérique, me prenant pour un certain “Gabriel”. Elle a continué à chouiner en lui disant ne pas être ce type. La rencontre s’est terminée quand la fantôme s’est mise à sortir du château, aller au bord de la falaise et sauter dans le vide… Très joyeux.
Le 14 Blancheterre de l'an 965,

Comme prévu, rendez-vous au cimetière d’Heine avec Elérinna et Neijh pour tenter quelque chose sur cette histoire de fantôme. Cérémonie devant la tombe de Gabriel par Elérinna, ce qui a pour effet de la ramener devant nous. Nous avons tenté de la raisonner, de partir en paix pour rejoindre Gabriel plutôt que de hanter le château d’Heine. A force, nous y sommes arrivés. Heureusement, car les chouineries commençaient à me taper sur les nerfs.

Elle nous a proposé de profiter de ses créations qui sont au château. Elle était tailleuse à l’époque. Et en effet, dans une cachette d’une des chambres, nous avons trouvé un coffre contenant quelques tenues. J’ai récupéré une belle armure lourde. Elle semble moins résistance que celle que je porte, mais elle pourrait convenir pour des cérémonies, à voir.
Le 4 Fondgivre de l'an 965,

Curieux de la missive d’Enguéran revenu en ville, je suis parti rencontrer le couple que je n’avais pas revu depuis… une éternité. Son absence fut fatale pour son poste de préfet malheureusement. La révolte de la quiche aura eu raison de la patience des citoyens de Giran.

Je les ai retrouvés à Gludin, bien entourés de 8 Gardes de fer. J’ai deviné de suite qui avait fourni leur escorte de surveillance. Etonnamment, ils semblaient contents de me revoir. Ils n’ont pas tant changé que ça malgré leurs épreuves. Il m’a expliqué qu’Anvil a participé à des accords sur leur tête avec Elion, et qu’ils étaient en liberté conditionnelle jusqu’au verdict du Gouverneur.

Bien entendu, Enguéran a vite mis le sujet de Loudun sur le tapis… Pourquoi cacher la vérité au fond. Je lui ai expliqué calmement. Mais bien sûr, cela a vite dévié sur ce cher Alaric. Son “meilleur ami” si je voulais être ironique. Je suppose qu’il n’a toujours pas digéré sa petite visite surprise pendant la dernière réunion des Innommés… Il a des théories sur les gardes de Fer aussi, comme quoi il faudrait vérifier quelque chose en enlevant le heaume d’un des gardes. Bof, par curiosité peut être si un jour ça venait à arriver.

En tout cas, nous arrivons à la conclusion habituelle: se méfier des gens qui nous entourent, faire attention “à son dos”, bref c’est déjà le quotidien que je vis malheureusement. Je tente de faire confiance aux gens, mais une partie de moi ne peut pas s’empêcher de me méfier, comme si j’allais prendre un jour un coup dans le dos. Cela fait plaisir de les revoir, j’espère qu’ils continueront à nous aider dans la lutte contre le Néant, enfin pas que ça.
Le 12 Fondgivre de l'an 965,

C’est la période des retrouvailles. L’elfe avec sa licorne, Quetzal, m’a demandé s’il pouvait dessiner le château, je n’ai pas vu trop d’objections, mis à part quelques endroits plus secrets dans le château. Petite visite des lieux qu’il peut accéder, précisions, et remise de pas mal de dates et horaires possibles pour venir. A mon avis, il va en avoir pour un moment s’il veut tout dessiner. Mais ça peut être intéressant d’avoir la vision d’un artiste sur cette bâtisse fraîchement reconstruite.
Le 16 Fondgivre de l'an 965,

Petite expédition avec Neijh, à l’origine sur la plage en face du jardin d’Eva, pour tenter de communiquer avec Thalassion. Mais c’est sans compter sur une communication de cette chère Navith qui voulait me montrer quelque chose d’important à Cérulys.

Et hasard incroyable, c’était un système de communication performant via un système avec un cristal, utilisant la magie ambiante de la cité. Le moment parfait pour l’essayer avec Thalassion. Par contre, Neijh avait dans l’idée de demander au dragon de nous aider sur le front du Néant, je fus assez sceptique. Ce dragon semble être le protecteur des océans et de Cérulys, cela pourrait être risqué de priver de protection ces lieux.

Je laisse Neijh communiquer, elle connaît de plus en plus de mots, elle a un talent certain pour les langages, même disparus. C’est bien une chose dont je n’ai pas la patience. Discussion qui tourne beaucoup autour de la paix, du fait qu’ici c’est sa maison. Peut-être une autre créature qui pourrait aider, si la traduction est exacte. Surement possibilité de trouver quelque chose à ce sujet en fouillant la cité comme le fait Sufzile.

Le nouveau dispositif de Navith est très intéressant, elle peut arriver à amplifier sa communication par portail pour permettre de le faire plus loin. Je lui ai proposé de l’aider en travaillant sur un sceau amplificateur pour permettre encore plus de puissance du dispositif, en essayant d’optimiser l’utilisation de la magie ambiante du système de Cérulys.
Le 30 d'Astrée de l'an 965,

Message d’urgence de la part d’Anvil. Je me rends à Giran pour prendre des nouvelles, qui ne sont pas bonnes. Il semblerait qu’il y ait des soupçons de corruption dans l’armée de Giran, et un sous officier qui ferait du chantage. Il enlèverait des enfants pour demander en échange des rançons. Et en plus, les rançons passeraient par Oren… Cela collerait avec un dossier que j’ai parcouru rapidement, remonté par le banquier qui aurait été averti par des aventuriers qu’un certain Klaus serait accusé de planquer des fonds sales à Oren. Heureusement, les fonds ont été mis sous séquestre.

Un garde est arrivé pour donner à Anvil une missive avec .. le sceau des serres ardentes. Transmis par un gosse. Le message: “Pour les esprits curieux, un bûcher ardent, restons en ici et les jeunes âmes ne s’envoleront pas en cendres. Leur vie entre nos mains.” Un message de menace vers Giran vis à vis de l’inquisition et de ses actes? Cela ne m’étonnerait pas, la chasse aveugle aux serres ne peut que les pousser à agir encore plus fortement qu’avant.

Avant de retourner à Oren, petit tour à Heine pour voir Elérinna. Mais elle ne semble pas avoir beaucoup d’informations vis à vis d’éléments perturbateurs. Cependant, un humain semble avoir été choisi pour la protéger, il semblait surtout en admiration devant elle. Heureusement qu’Aether ne voit pas cela, il aurait surement mis un coup de pression pour calmer ses ardeurs.

A Oren, gros foutoir à la banque. Et la présence notamment de Neijh, et Nuzä que je n’avais plus revu depuis quelque temps. Mais j’avais du mal à savourer les retrouvailles. Je me retrouvai au beau milieu d’une affaire que je venais de découvrir sur le tas, et il fallait que je prenne des décisions et que je réfléchisse malgré tout le bordel… Grâce au responsable de la banque et de ses documents, on a pu quand même avoir quelques informations pouvant être utiles. Surtout une adresse à Giran, le point de départ des transports de fond. Un poste de garde… Pendant que je ferai surveiller quelques pistes, je laisserai Anvil gérer pour Giran.

Je voulais m’aérer l’esprit en faisant un tour à Heine pour aller un peu chez moi. Bonne surprise d’y retrouver Aether et Elérinna, puis Kraz. Enfin, le repos mental n’a pas duré longtemps. Aether s’est mis à me parler de Zorgrath, je l’avais oublié totalement celui là. Il a pu me donner de nouvelles informations, mais je dois avouer que je pensais à d’autres choses vis à vis de ça… Je n’ai pas envie d’y penser, de me dire que ça pourrait arriver un jour. Et il aime bien me le rappeler de temps en temps. J’ai peur.
Le 3 Vertefeuille de l'an 965,

Revenir en ville et retrouver directement un dossier d’une personne finissant au cachot. Et pas n’importe qui, Kraz. Il a voulu régler un problème par lui-même avec une personne qui semblait le suivre en prenant son couteau et le menaçant, en pleine ville. Forcément, ce n’est pas parce que c’est Kraz qu’il doit aller à l’encontre des règles. Par contre, les gardes n’ont pas pensé à prendre l’identité de cette fameuse personne. Il faudra que je rappelle aux soldats de toujours prendre l’identité de toutes les personnes concernées. Même les personnes innocentes. Toutes les informations peuvent servir, parfois même dans des affaires qu’on n'imaginait pas liées. Je le laisse sortir avec une amende et un dossier judiciaire à son nom au cas où il récidiverait. Mais je suis certain que la personne louche a un lien avec l’histoire de ce Klaus et des gardes corrompus. J’en parlerai à Anvil.
Le 4 Vertefeuille de l’an 965,

Journée enfin plus joyeuse, enfin partiellement. J’ai eu l’honneur d’être invité au couronnement d’Aether, qui a eu lieu dans une petite bâtisse à côté de l’Arbre Mère à Cefedellen. Ce fut un peu intimidant, j’étais le seul non elfe ou non mahum de présent, mais je sais toujours faire en sorte de ne rien paraître. Elerinna fut aussi présente bien sûr.

Je connais peu leurs cultures, mais c’est assez intriguant de voir un mahum couronner un elfe dans notre monde. Et les mahums ne semblaient pas forcément si opposés à celà. Il y avait même peut être plus de suspicions de la part de certains elfes invités. Il faut dire que leur situation est particulière, c’est un royaume allié mais qui reste “indépendant”. Et le futur des Mahums quand l’Empire réapparaîtra pourrait être compromis. Ailleurs dans le Sud, il y a beaucoup de gens qui ne voudraient sûrement pas les voir vivre parmi eux, et encore moins devoir compter sur eux dans les armées. Mais je pense qu’Aether est largement le meilleur candidat pour être le Roi de Cefedellen. Il a toujours eu pour but d’intégrer les Mahums en plus de protéger la civilisation elfique.

Bien entendu, ce temps paisible fut raccourci. Un message arrivé par un mahum pressé. Il y aurait des mouvements anormaux de troupes au front… En rentrant à Oren, j’ai pu voir le message plus précisément. La forêt du Mal serait concernée. Il va falloir que j’y envoie des troupes, et vite. Il ne faudrait pas que les troupes du front soient prises à revers, sinon nous serions tous très mal. Aether veut envoyer des troupes mahums stationner aux abords d’Oren en attendant d’avoir l’autorisation du Capitaine pour les faire participer aux batailles du front. Bon courage à lui pour le convaincre.
Le 16 Vertefeuille de l'an 965,

Une des pires journées de ma vie. Je suis encore un peu dans une phase basse, la retombée de cette soirée horrible. Explosion en plein centre d’Oren. Une bombe qui a soufflé le devant d’une façade de la banque. Des cadavres, des blessés … De la panique. Il fallait que je reste de marbre, heureusement ma spécialité. Rester froid et calme. Donner les ordres aux soldats. Ne pas penser au sang partout au sol des victimes. Ne pas penser au fait que ces gens sont morts car ils étaient là au mauvais moment et au mauvais endroit. Ne pas penser aux familles et proches qui perdent quelqu’un de cher.

Pour la première fois, j’ai dû ordonner le confinement de la ville, et même bloquer tous les téléports depuis la passeuse. J’avais l’impression que le temps ralentissait. Je voyais tous les gens paniquer, courir, les gardes s’activer, mais avec cette impression que rien n’allait assez vite. Je n’avais pas le temps de me lamenter, voir pas le droit. Se renseigner sur ce qu’il s’est passé, et régler tous les problèmes.

C’était l'œuvre de terroristes. Quasi tous des Serres ardentes, hormis leur chef, un certain Ronan, semblant sûr de lui. Je sentais bien en lui qu’il irait jusqu’au bout, qu’il n’était pas du genre à fléchir. Ce groupe était une bonne vingtaine, avec quelques otages parmi eux. Ça y est, je devais faire des choix, le genre de choix qui met en jeu des vies. Tout en pensant aux conséquences et ce qu’ils deviendraient dans le futur. J’ai tenté ce que je pouvais, assisté notamment par Enguéran et Hortense. J’ai réussi à faire libérer la moitié des otages sans avoir à faire quoi que ce soit de mon côté. Mais dans ma tête, la finalité était déjà décidée: aucun des terroristes ne sortiraient vivants de la cité. J’ai tenté divers bluffs pour le faire céder, mais il était trop décidé à aller jusqu’au bout, pour récupérer l’argent de Klaus à la banque.

Le point de non retour est arrivé. Ronan savait aussi que nous n'allions plus revenir en arrière, vu nos échanges de regards. J’ai donné l’ordre aux archers, qui lui ont mis des flèches dans le corps. Les terroristes ont égorgé les otages restants, puis nous avons combattu et achevé tous les terroristes. Une vraie boucherie. Il restait Ronan qui agonisait. Je lui ai enfoncé une lame dans la poitrine, avec un fond de plaisir de planter cette lame dans cette ordure. Pas au point de prendre du plaisir, mais de la satisfaction. Il me fixa une dernière fois en disant quelques paroles, je continuais à le fixer, froidement. Je l’ai achevé en enfonçant une dernière fois plus profondément ma lame. Le temps s’est arrêté quelques instants autour de moi. Comme si cet instant avait duré des heures.

Ensuite, le retour à la réalité des gens normaux. J’errais dans la cité, le temps de me rendre compte que tout cela était bien réel. Des gens en pleurs, les cadavres déplacés, le sang au sol. Les familles voulant voir les blessés ou avoir des nouvelles. Heureusement, j’étais épaulé par entre autre Elérinna, Astrée et Hortense pour le support moral des familles des victimes. Moi, je ne savais pas quoi dire. J’ai fait ce que je pensais le plus juste et équilibré à faire. Je savais très bien qu’en donnant l’ordre de tirer, des otages seraient tués. Je me dis à chaque fois qu’on ne peut pas sauver tout le monde. J’accepte sans broncher de prendre toutes les décisions pour moi-même personnellement. Je ne sais pas comment Alaric fait pour vivre avec autant de décisions de ce genre, souvent encore plus graves, dans sa conscience.

A un moment, je n’arrivais plus à contenir les sentiments négatifs, surtout la rage, que je contiens depuis très longtemps en moi et entourés d’un mur. Je me suis isolé à la préfecture dans la salle d'entraînement, et je me suis acharné sur les mannequins. Une partie de la rage que je ne voulais pas déverser ailleurs se trouvait ici. Tout ce que je cache aux yeux des autres ressort en ce moment. J’ai pu remettre mon mur habituel en ressortant de la salle, comme si rien ne s’était passé. Pour retourner voir les soldats et les familles sur place.
Image
Mon esprit se fracture-t-il parfois? A force de tout contenir, je peux devenir une bombe moi-même prête à exploser à tout moment. Ce qui empêche que ça arrive? Penser à Aether, à mon père, à Khalaart, à Anvil, à Astrée, tous ceux que je ne veux pas décevoir. Comme si je portais le monde sur mes épaules, ce qui est absurde vu que je ne suis rien du tout dans ce monde.

Je partitionne mon esprit, mettant de côté mes sentiments pour ne faire place qu’au rationalisme pour pouvoir agir sans être contrecarré par des ressentis subjectifs. Je ne crois pas au bien et au mal. Je pense forcément que mes agissements sont bons vu qu’ils sont rationnels. Mais au fond de moi, je sens comme une balance, qui pèse les actions “positives” et les contreparties négatives. Peut être même plutôt mes sentiments positifs et négatifs en réalité, je ne sais plus trop moi même. Il y a un moment où la balance penche fortement d’un côté, et parfois de l’autre. Pendant un bon moment, cette balance fut en équilibre, mais tous les événements récents font repartir le mouvement. Tout est une dualité équilibrée, comme les éléments. Si la dualité est menacée, cela peut avoir de graves conséquences. Je dois continuer de méditer et de travailler sur moi. Hors de question de décevoir.
Certaines nuits, je fais le même rêve. Enfin,un cauchemar. Un lieu, plat total, où il fait à moitié jour et à moitié nuit, le soleil et la lune se côtoyant à parts égales. Mes proches, que ça soit Aether, Khalaart, et le peu d’autres proches que j’ai, en cercle autour de moi me fixant avec une lame entourée d’une lumière blanche dans la main. Tour à tour, ils m’enfoncent la lame dans le corps, le sang coulant de plus en plus sur le sol. Je tombe à genoux, mais je ne meurs pas. Le sol se remplit de mon sang, la nuit gagne de plus en plus de terrain. Je ne peux rien faire, je ne meurs pas. Après un certain temps à me scruter agonisant, je les vois émettre un rire sardonique, et disparaître doucement.

Le cauchemar se termine juste de cette façon, seul, à genoux, le sol totalement recouvert de mon sang, comme s’il s’agissait d’un lac écarlate, qui laisse refléter la pleine lune. Les lames plantées dans mon corps. Impuissant et devant supporter ce supplice à jamais. Chaque matin, je me réveille de ce cauchemar dans un état second. Une larme sur la joue.
Le 19 Vertefeuille de l'an 965,

Le Capitaine vient me voir à mon bureau pour parler de la situation au front et à la forêt du Mal. Il m’explique qu’il ne peut pas bouger du Nord du front à cause du nombre de troupes ennemies encore présentes. Une partie de mes troupes entourent la forêt du Mal, il ne sait pas trop ce qu’il s’y passe, mais il est difficile d’y entrer. Il est prévu de faire une offensive du côté du front pendant que mes troupes contiennent la forêt du Mal, pour tenter de faire une percée. C’est le moment où jamais.
Le 20 Vertefeuille de l'an 965,

Jour de combat. Je rejoins le capitaine et les troupes sur le front, en face de la Tour de l’Insolence. Nous avons regardé à plusieurs quel plan suivre, avec les troupes ennemis du Nord qui se sont mis à descendre vers la tour. Il en est ressorti que nous devions vérifier ce qu’il se tramait dans la forêt du Mal.

Nous nous sommes mis en route avec les aventuriers vers la forêt. En entrant, j’ai pu entendre un bruit que je ne connais que trop bien, “Chrrrt”. J’ai espéré ne pas rêver, me dire que mon intuition était bonne en entrant dans la forêt. La chaleur était de plus en plus rude en allant vers l’Ouest, mais au bout d’un moment, nous sommes entrés dans une espèce de zone sûre. Et je fus heureux de voir les amis élémentaires apparaître, les six. Ceux que nous avions secouru il y a quelques temps. Ils sont là pour nous aider. Ils se sont mis à “fusionner” , et donner une seule et énorme créature, un amalgame des élémentaires. Le résultat fut … original? Cela prenait la forme d’une sorte de poulet démoniaque géant.

Nous sommes revenus au campement du Capitaine avec notre ami. Pour ma part, j’étais excité de voir cela à l'œuvre, et je connaissais toute l’histoire. Mais la tête des soldats et surtout d’Alaric furent savoureuse. Ils ne savaient absolument pas quoi penser de cette chose qui se baladait en notre compagnie. Mais Alaric nous a fait confiance et a laissé la bête faire son œuvre. Ce fut un déchaînement de différents sorts, de tous les éléments. Un vrai plaisir à regarder. La créature a soudainement bondi vers la tour et tous les mahums présents.

Il fallait profiter de cet allié de poids. Nouvel ordre du capitaine: aller au Nord avec les troupes les plus rapides, donc nos cavaliers, que ce soit les miens, ceux d’Heine et ceux de Giran, vider tous les campements d’ennemis et rapporter leurs bannières. Ce que nous avons fait avec plaisir.
Ces combats … Un véritable défouloir. J’alternais les sorts de feu et les lames. J’avais une envie irrépressible de détruire les ennemis, de les laminer. Sans aucune pitié. J’en redemandais, il n’y en avait pas assez pour épuiser toute la rage en moi. Je plantais mes lames avec joie, j’ai bien failli continuer à m’acharner même sur le dernier chef Mahum qu’Aether a sauvé, dont nous avons cassé le collier de contrôle du Néant. Enfin bref. Mission accomplie, le front avance, nous avons rapporté les bannières. Malheureusement, l’élémentaire est “tombé”, j’espère que ça ne signifie pas leur fin.

Pendant le combat, j’avais l’impression qu’on me regardait étrangement. Et Aether voulait me voir. Voulant me parler de mon “état”. J’avais bien le sentiment que j’avais mis peut être mal à l’aise les autres. Notamment Enguéran et Hortense, qui me répétaient que je pouvais leur parler si je voulais. J’ai l’impression parfois d’être un malade qu’on veut apaiser. Je ne peux pas leur en vouloir. Aether m’a conseillé de trouver un exutoire, mais j’ai déjà essayé des choses. Je vais encore méditer, essayer de m’apaiser. Au final, nous avons eu une victoire ce soir. Il faut s’en réjouir. J’essaie.
Dernière modification par Eliadus le mar. 12 juillet 2022 à 23h05, modifié 1 fois.

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Re: [BG Humain] Eliadus Haydon

Message par Eliadus » dim. 15 mai 2022 à 17h28


Chapitre XVII: Les souvenirs et le sang


Spoiler:
Le 24 Vertefeuille de l'an 965,

Anvil qui déboule dans mon bureau, paniqué. Même bouleversé vu son visage, je ne l’avais jamais vu ainsi. Il me montre une enveloppe avec un écrit, et surtout à l’intérieur une pièce des serres ardentes… Cela semblait concerner son fils adoptif Kupi. A part le rassurer, lui conseiller de cacher son fils et lui dire que nous allons enquêter sur cette histoire, je ne savais pas trop quoi lui dire de plus … émotionnel.

Au fond de moi, j’étais triste et inquiet pour lui, mais rien ne ressortait physiquement et oralement. Plus qu’à espérer que cette histoire ne dégénère pas. Je suppose que cette histoire a un lien avec ce connard de Klaus qui a déjà causé beaucoup de dégâts. Je me ferai une joie de l’achever de mes mains, en le fixant dans les yeux, comme je l’ai fait avec le chef des terroristes la dernière fois. Planter sa lame dans le corps d’un criminel est assez … plaisant. Même si cela ne ramènera malheureusement pas les victimes mortes par sa faute.
Le 2 Brilleblé de l'an 965,

Commémoration au cimetière d’Oren. Pour toutes les victimes de l’attentat. Avec un maximum de sécurité, que ça soit entre Oren et le cimetière, mais aussi autour du cimetière. N’importe quel homme de main de Klaus peut être présent et faire des dégâts. J’ai déjà assez de morts sur les bras.

Finalement, je n’ai rien préparé en discours. J’ai préféré improviser avec l’émotion du moment. Un mélange de tristesse, de vide intérieur, et aussi de haine et de rage. Tuer les terroristes ne me suffit pas, quand je sais qu’il y a un responsable encore au-dessus. Heureusement, Elérinna fut présente pour faire la cérémonie après mon discours.

A un moment, un enfant m’a exprimé sa haine envers moi, en disant qu’il préférerait que je sois mort à la place de son père. Je n’ai pas su comment réagir. Je n’allais pas lui dire que son père fut un sacrifice nécessaire pour éliminer tous les terroristes sans qu’ils ne puissent faire de nouvelles victimes dans le futur. Hortense et Enguéran avaient des mots justes, je les ai laissé faire.

Chose étonnante, le Capitaine fut présent aussi. Peut-être qu’au fond, il ne s’en fiche pas de ce qu’il s’est passé à Oren. Il a connu beaucoup de drames dans le passé, l’attentat n’en est sûrement qu’un de plus parmi tous. J’ai pu échanger quelques mots avec lui, avant qu’il ne s’adresse à Elérinna avec des termes … plutôt effrayants. C’est à ce moment que je me suis rendu compte de l’importance de la religion représentée sur le continent, rien que politiquement. Je m’en voulais de l’avoir mise dans une position inconfortable. Mais elle ne semblait pas vraiment atteinte par les mots d’Alaric. Enfin à l’extérieur.
Le 6 Brilleblé de l'an 965,

Rendez-vous à Gludin avec mon espion pour me rapporter les dernières nouvelles, surtout la position de Klaus. Anvil et d’autres aventuriers nous ont rejoint dans la cité pendant que l’espion me faisait son rapport. Klaus était caché dans une maison isolée au nord de Gludin, avec plein d’enfants et une femme.

Nous y sommes donc allés dans l’espoir d’en finir avec tout ça. En toute discrétion, nous avons même divisé en deux le groupe pour entourer la maison au cas où Klaus s’enfuirait. La-bàs, nous l’avons vu entouré des enfants, mais en train de préparer au calme quelque chose, les enfants ne semblant pas paniqués ou enfermés. Je m’en fichais bien au fond, c’est Klaus que je voulais.

Anvil s’est mis à avancer vers eux, je ne sais pas ce qu’il a dit, mais au bout d’un moment, il s’est éloigné de la maison avec juste Klaus, puis il m’a appelé. Il y avait donc Klaus face à Anvil et moi. Il semblait vouloir aussi en finir, nous insultant de tous les maux. Il avait dégainé ses lames pour les pointer vers nous deux. L’affrontement a été inévitable, loin des autres.

Nous l’avons mis au sol. J’étais déterminé à l’achever, mais Anvil m’a demandé de ne pas le faire. Il voulait le garder en vie pour l’interroger. Klaus s’amusait à me titiller, à proférer des menaces. Il me disait qu’Oren brûlerait, que je crèverais. Si ce n’est pas l’Ire, ce sont les serres qui le feront , d’après ces mots. Je lui ai foutu un bon coup de pied dans la gueule. Ma rage enflait au fil du temps. Je voulais vraiment en finir. Il se trouve qu’en plus, le chef de l’attentat était son frère. Il s’est évanoui à la suite de celà. J’ai laissé un petit mot à Anvil quand même, comme quoi ce ne sont ni les serres, ni l’ire qui me feront plier. Et qu’il a de la chance qu’Anvil soit là, sinon il aurait préféré les enfers à moi. Giran n'a pas intérêt à le laisser filer. J’ai préféré vite partir de cet endroit. Pour ne plus voir cette tête qui me donne envie de vomir.
Le 10 Brilleblé de l'an 965,

Ces derniers évènements me trottent dans la tête. Mon humeur est exécrable, je pense même que j’inspire de la crainte pour certains. Neijh est venue à mon bureau en répétant qu’elle était là si j’avais besoin, mais je sentais de la distance malgré celà, comme si elle avait peur que je la morde. En plus, elle me parle de mes parents, elle a vu leurs tombes au cimetière d’Oren… Du coup, je lui ai quand même un peu parlé de ma relation avec mes parents, Jaice et Larcis, pour l’effort d’avoir farfouillé. Je ne peux même pas lui en vouloir, moi même je peux être d’une curiosité maladive. Je n’avais même pas pris la peine d’aller voir leur tombe le soir de la commémoration, comme si je voulais mettre de côté ma jeunesse gâchée.


Par chance, Khalaart arriva juste après le départ de Neijh. Je ne le vois que trop peu depuis quelques temps, comme tous mes proches d’ailleurs. L’inconvénient d’avoir des proches avec tous de grosses responsabilités. Je lui fais du coup le point sur les derniers évènements, notamment Klaus. Il m’a proposé de simuler sa libération, mais c’était hors de question. Il devait mourir quoi qu’il arrive. Je ne supporterai pas de le savoir à nouveau en liberté, même si c’est pour des raisons stratégiques.

Après cela, nous avons pas mal parlé, j’ai pu surtout me confier sur mon état actuel. Notamment la faculté que j’ai de “dissocier” mon esprit selon les évènements. Durant l’attentat, tout ce qui relevait de l’émotionnel était mis à l’écart, comme compartimenté. Je ne gardais de visible que la partie rationnelle, sans sentiments. Sauf que malgré cela, après les évènements, il y a toujours un contre coup moral, tout remontant à la surface violemment. Tout ce qu’il s’est passé tourne en boucle dans ma tête. Je ne lui ai pas raconté cependant mon cauchemar récurrent, je n’avais pas envie de le faire fuir.
Il m’a conseillé une chose sur ce genre de situation: se mettre dans un endroit à l’écart, fermer les yeux et analyser les choses. Mettre en pause chaque élément pour les analyser. Regarder sous tous les angles chaque chose comme si on les mastiquait. Rendre des choses horribles moins horribles en faisant cet exercice. Plus facile à dire qu’à faire. Je me demande toujours comment fait Alaric pour garder tous les drames passés en lui sans devenir fou.

Khalaart voulait aussi me rassurer et me réconforter j’imagine, comme quand il me dit qu’il est fier de moi, notamment en bretteur. Je me souviens encore de cette époque où je n’étais personne, il a accepté de m’enseigner l’art des doubles lames et même d’expérimenter l’art du guerrier mage en associant les doubles lames avec la magie.

Je n’avais pas envie de le décevoir, j’avais travaillé dur pour qu’au moins quelqu’un dans ce monde soit fier de moi. Je passe mon temps à cela, travailler dur pour qu’on soit fier de moi. Pour quoi au final? Devoir régler tous les problèmes sans aucune contrepartie positive dans ma vie? Pourtant, je sais que je continuerai malgré tout, je dois être un peu masochiste. Aujourd’hui, j’ai plus de sang sur les mains que la moyenne, et je m’efforce de m’habituer à voir des gens mourir pour ne plus avoir à culpabiliser ou me questionner toute la journée sur mes choix. Einhasad, donne moi la force de ne pas devenir fou. Donne moi des signes positifs pour une fois. Je n’ai pas envie de devenir un danger pour ce monde.
Le 18 Brilleblé de l'an 965,

Un jour joyeux, c’est rare mais autant en profiter. Le mariage de mon meilleur ami Aether avec Elérinna. J’ai fait préparer pour lui une sublime épée, au style elfique, avec des symboles gravés, je pense qu’elle devrait lui aller parfaitement. Elle est unique en son genre. Pour Elérinna, un collier en or avec un cristal que j’ai enchanté, avec quelques runes autour, pour lui offrir un peu de protection magique en plus d’être un beau collier.

Ils ont mis le paquet, un monde incroyable de présent, que ce soit des humains, elfes, mahums. Tout ce monde n’est pas mon truc, mais je me suis efforcé à me lancer pour rendre hommage au couple. Je n’ai plus pensé aux derniers évènements à ce moment-là, et j’ai improvisé quelque chose en disant ce que j’avais sur le cœur, surtout envers Aether. J’ai bien failli y ajouter une larme mais je me suis contenu.
Nous avons eu le droit à une “invasion” de fées et de tréants pour bénir le couple aussi, assez impressionnant. Dommage que certains ont bien failli pourrir ce moment, notamment cet elfe archer, Sendo, qui n’est pas du genre à aimer les autres races que les elfes. Il a bien failli s’embrouiller avec Kraz, en plus de me jeter des regards de dédain.
Cette journée s’est terminée sur un banquet à Cefedellen. Aether m’a demandé mon avis sur ce que je ferais avec les elfes "extrémistes" comme Sendo. Je lui ai répondu au final que je n’en avais aucune idée, mais que je ne serais pas du tout délicat envers des personnes comme ça.
Le 22 Brilleblé de l'an 965,

J’ai croisé Nuzä à Giran. J’ai enfin pu lui offrir l’armure que j’avais mis de côté, pour la remercier de ses services envers Oren. En échange, Nuzä m’a parlé d’un problème au nord de Shel’Oloth, sur une île. Une bête dangereuse serait présente, et le fils de la chasseresse y serait pour quelque chose. La ligne de défense du Nord sur la mer semble même avoir eu des problèmes à cause de cela. Encore un souci à gérer…
Le 2 Brûleblé de l'an 965,

C’est une mauvaise blague. Un double de moi qui aurait donné des ordres à des soldats de la cité pour aller au Nord, pour ensuite disparaître. Je déteste qu’on se foute de ma gueule, j’espère que l’enquête mènera à un coupable, pour que je lui montre ce qui arrive aux gens qui se foutent de ma gueule. Je me demande si ça n’aurait pas un rapport avec la multitude de Iason qui aurait été remarquée il y a peu… Ou j’ai un double maléfique qui se balade.
Le 8 Brûleblé de l'an 965,

Je suis allé à la rencontre d’un détective qui aurait des informations au sujet de la multiplication des Iason. Un certain Serdock Bonnère, détective “autoentrepreneur”. Il enquêtait sur l’ubiquité des gens, surtout des Iason. Je n’ai pas été le seul à venir le voir, Neijh, Kupi, Sendo, Amina et Kraz furent aussi présents. Il nous a donné des pistes à voir à Dion, Heine et Giran, pendant que lui allait voir du côté des autorités de Gludin.

Dion: Rencontre de mon collègue le Préfet Julius, qui aurait rencontré Iason en personne. Il aurait été silencieux et curieux sur les habitants de sa cité. Au final, un convoi destiné aux mahums qui disparaît, et donc des tensions vis à vis d’eux. Il y a aussi eu un double de Julius qui a trainé à Dion, demandant de consulter des registres, en plus d’avoir dévié un convoi. Conclusion: Iason n’était pas le vrai Iason, en plus il n’aurait pas été silencieux.

Giran: Rencontre avec un responsable à la banque. Iason a été à la banque pour récupérer pour 200 millions d’adenas, 30 millions d'anciennes monnaies et des pièces d’orfèvrerie. Le banquier qui s’est chargé de lui nous a révélé qu’il aurait hésité sur son mot de passe. Et il était courtois, ce qui est louche pour Iason.

Heine: Au conseil, il y aurait eu une dame “harcelée” par Iason, semblant avoir mis les mains où il ne fallait pas, voir même coller la dame contre lui. Il aurait fuit avec agilité vers la passeuse (ce qui est improbable avec le vrai Iason, ce gros bonhomme adipeux qui sue en montant 2 marches). Je me suis engagé auprès de la passeuse à remonter la demande d’information que j’ai fait envers elle pour savoir où ce Iason est parti. Quelle surprise, à Oren…

Donc Oren: on accourt vers moi pour m’informer de la présence de Iason dans une maison. Et ce fut vrai, une vision de cauchemar: une dizaine de Iason dans la même pièce. J’ai failli avoir un arrêt cardiaque tellement ce fut affreux. On se serait cru dans un poulailler, quand tous les Iason se mettaient à jaqueter en même temps. J’ai dû prendre les grands moyens, sortir une épée pour taper violemment dans une table. Ils se sont vite calmés. Et en plus, certains semblaient perdre la forme Iasonique au fil du temps. J’ai trouvé une fiole avec quelques cheveux, sûrement une potion de métamorphose. J’y ai été avec ma méthode: une épée sous le cou quadruple d’un des faux Iason pour avoir des informations.
Leur chef: Urda. Cela faisait longtemps que je n’avais pas entendu ce nom. Il avait déjà eu des déconvenus avec Iason. Cette histoire lui revient à la gueule violemment. Il semble être prisonnier dans un campement provisoire sous la cité. J’ai donc pris par le bras ce Iason pour qui nous emmène, pendant que je fais enfermer les autres.

En effet, il y avait bien un campement de bandits d’Urda. Je voulais prévoir quelque chose de discret, avant que Kraz ne fonce devant eux et nous enlève toute possibilité de discrétion… En plus de cela, il a eu la bonne idée de faire comme si j’étais son otage à lui pour m’échanger contre Iason… Ils voulaient des contreparties, comme me couper la langue, les mains pour que je ne les ravage pas. Il semblerait que ma réputation me précède, ils étaient au courant que je pouvais tout brûler sans sourciller. Et que je ne me gênerais sûrement pas. Pendant ce temps, ils coupaient des “bouts”’ de Iason, comme une oreille ou un doigt.
Après que Kraz m’ait lâché, j’ai refait à ma façon: je les ai laissé partir, pour ensuite dire à mes hommes de les poursuivre. Ils ont réussi à en tuer une dizaine et en capturer aussi une dizaine. Kraz n’en avait pas fini avec les plans foireux, il a décidé de se jeter sur le dernier bandit qui était là. Mais il a raté son effet, et le bandit a réussi à l’égorger… Je n’ai pas réussi à le sauver malgré mes soins. Il m’a lâché entre mes mains. En ce moment, où que je passe, il y a du sang et des larmes. J’ai vu Neijh s’effondrer devant son cadavre, je ne m’attendais pas à ce qu’elle soit si proche de lui. Je les ai laissé avec deux gardes, je suis revenu à Oren pour emmener surtout Iason à l’hôpital pour tenter de le rafistoler.

Je jure qu’Urda va payer pour tout cela. Il va périr sous mes lames ou mes flammes, ou les deux. Et je n’aurai aucune pitié. Il n’en aura pas avec moi de toute manière. Je ne serai satisfait que quand sa tête roulera au sol. Plus qu’à enquêter sur ce qu’il fait réellement et où il se trouve. Je sens que mes prisonniers vont devoir récupérer physiquement un peu de ma souffrance mentale, et ils parleront.
Le 12 Brûleblé de l'an 965,

Amina qui est venue me voir à la préfecture, pour savoir ce qu’il adviendrait du corps de Kraz. Mais aussi me poser plein de questions sur moi et si je suis heureux, quand est-ce que j’ai ri pour la dernière fois et j’en passe. J’ai déjà du mal à en parler à mes proches, alors avec des gens que je connais à peine… J’ai répondu quand même vaguement aux questions, mais je n’étais pas vraiment d’humeur. J’ai reçu le même soir une lettre, j’imagine que c’est elle vu la discussion et les initiales:
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C’est amusant, elle a probablement visé juste sans le vouloir vu qu’il y a beaucoup de choses qu’elle ignore de ma vie. J’ai une double vie quand j’y pense. Mais je ne peux pas révéler à tous ma seconde vie. Peut-être quand des choses seront terminées. J’espère.
Le 16 Brûleblé de l'an 965,

Il m’a rendu visite, tout sourire. Ma mine sombre s’est dissipée petit à petit. Je ne peux pas le voir souvent, mais j’ai l’impression que nous nous rapprochons au fil du temps. Nous parlons même du futur, de l’après Néant. Je dois avouer que je suis impatient d’en finir avec le marionnettiste pour voir ce qu’il adviendra du continent. Même si je reste inquiet sur l’évolution politique.

Avec lui, je peux être tel que je suis et que j’aimerais être en général. Une des rares personnes qui me comprend sans problème, et inversement. J’espère que je pourrais le revoir très vite. J’en ai besoin, pour ne pas exploser. Il m’a conseillé de garder cette rage pour plus tard, il reste des choses à exploser. Mais je suis plus serein depuis sa visite.
Le 19 Brûleblé de l'an 965,

Nuzä et ses arrivées de star, sur sa monture volante. Heureusement qu’elle est la seule, sinon cela serait un bordel monstre de gérer les airs. Elle me raconte sa virée au nord de Shel’oloth pour tenter d’y voir quelque chose sur cette affaire de bête terrible. Sur cette île, elle a vu Kreh’Q, le fils de la chasseresse. Elle n’a cependant pas pu trop s’approcher, à cause de vents violents. Il va falloir passer par la mer…
Je la raccompagne hors de la préfecture, où on croise un sombre que j’avais déjà rencontré, Kal’Daka. Un mercenaire, prêt à être payé même si le monde en dépendait comme sur cette histoire. J’ai laissé Nuzä gérer celui-là.
Le 20 Brûleblé de l'an 965,

Tour à Giran, où j’ai pu voir une scène étonnante, Sendo qui s’occupait de Kupi comme si c’était son “frère”, Anvil qui arrive à ce moment et qui a repris de son côté Kupi en le menaçant s’il le revoyait faire ça.

Comme nous ne pouvons jamais être tranquilles, Enguéran m'amena une dame, se plaignant de ne plus avoir de nouvelles des corps de son mari, mort sur le front. Il devait être transféré d’Oren vers Giran, mais il semble ne pas être là. Il ne manquait plus que ça … Je vais enquêter, encore et encore. Et me débarrasser violemment des responsables s’il y a vraiment un quelconque problème.

En revenant à la discussion normale, je me suis mis à observer Anvil et Kupi. Je les voyais heureux, complices. J’ai eu des sentiments que je n’avais pas encore subis jusqu’ici, comme une claque violente des souvenirs passés. Je n’avais jamais connu ça, la complicité avec mon père. J’en étais même à le détester. Je m'efforçais de sourire face à eux, mais Kupi semble avoir décelé quelque chose de mon état intérieur. Cela fait deux fois en peu de temps que les souvenirs de mes parents me hantent. Je ne peux pas faire grand chose de toute façon, ils sont morts, et je ne les reverrai plus jamais pour nous expliquer sur quoi que ce soit, c’est ainsi. Au final, j’ai un peu parlé de mon passé à Anvil et Kupi quand ils m’ont invité chez eux boire un verre, vu que Kupi avait abordé le sujet. Je leur ai souhaité en tout cas de profiter de ces moments, et de faire en sorte de rester complices et heureux ensemble. Je ne souhaite à personne ce genre de souvenirs moroses.
Le 28 Brûleblé de l'an 965,

Retours de l’un de mes hommes travaillant sur le terrain. Les efforts paient, je sais où se trouve Urda, et l’état de la situation. Ce ne sera pas simple, mais il verra ce que ça fait de subir ma colère. Tout d’abord, le feu s’abattra. Ensuite, nous verrons. Mais hors de question que je ne prenne pas cette occasion en or de régler un problème aussi gros, par la force et le sang s’il le faut.
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Message par Eliadus » mer. 1 juin 2022 à 23h19


Chapitre XVIII: Le rival Sigiliste


Spoiler:
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Le 9 Astredoux de l'an 965,

Visite d’Anvil, cela me fait plaisir ce genre de visite improvisée. Il semblait se questionner sur ma solitude, c’est au final le prix à payer quand nous avons un poste à responsabilité et des proches qui ont tous aussi des postes de ce niveau. Je me suis habitué à la solitude depuis un moment, depuis que je pensais avoir tout perdu en revenant sur le continent après la fin de mes études à l’académie de l'île des murmures.

Il m’a parlé ensuite de Kupi et Sendo, un des fameux elfes “extrémistes”. Il semblerait qu’il y ait un lien d’amitié entre les deux, mais Anvil ne supporte pas de voir cela pour Sendo. C’est du coup assez délicat … Mais je lui ai dit, en connaissance de cause, d’éviter de braquer Kupi. Il est heureux avec lui, il doit profiter des moments et de faire en sorte que leur relation soit toujours bonne. Je n’aimerais pas que Kupi déteste son père comme j’ai détesté le mien.

Ensuite, forcément, la discussion a bifurqué sur Neijh. Elle semble avoir un lien fort avec Kupi, et pas que. Anvil a beau tenter de dissimuler quelque chose, je vois bien qu’il tient à elle. Peut-être même amoureux? Enfin j’imagine qu’il s’agit de ça. Je verrais bien au fil du temps.
Le 10 Astredoux de l'an 965,

Banquet à Giran préparé par Namalae l’inquisitrice, à l’entrée de la cathédrale. J’ai eu une grosse surprise : Revel. Je ne sais même plus depuis combien de temps je ne l’avais pas croisé. Et il n’a pas changé d’un pouce. Toujours énorme, toujours plein de nourriture dans ses poches, toujours naturel et avenant. Il s’occupe toujours de l’élevage. J’ai pu voir aussi qu’il connaissait Kupi, Anvil m’en avait parlé. D’ailleurs, j’avais dans l’espoir qu’il fasse un passage, mais on ne l’a pas vu de la soirée. J’aurais bien aimé qu’il tombe sur Revel, c’était l’occasion rêvée.

Le banquet en lui même, je n’ai rien mangé. C’est destiné au bas peuple de Giran et les orphelins, je n’étais là qu’en observateur. Bien entendu, tout n’a pas été calme, le contraire m’aurait étonné. Une dame est venue à la cathédrale et s’est mise à faire un scandale en voyant les gens manger, comme quoi les gens se goinfrent pendant que des cadavres disparaissent. D’autres se sont ramenés pour gueuler aussi. J’ai dû intervenir aux côtés de Namalae pour les calmer un peu, il faut parfois parler sèchement aux gens et ne pas se laisser faire. Mais ils ont fini par comprendre qu’ils disaient n’importe quoi.
Le 13 Astredoux de l'an 965,

Place de Giran. Je venais initialement chercher une commande quand j’ai croisé Anvil, Kupi, Namalae et un sombre étrange. Namalae et Kupi se sont mis en tête de vouloir aider pour l’histoire des cadavres qui disparaissent. Je leur ai fait comprendre que c’était une mauvaise idée et que je les préviendrai le jour où j’aurais plus d’informations et si j’ai besoin d’aide. Je n’ai pas envie qu'il leur arrive quelque chose par imprudence. J’ai l’impression que Namalae n’en démordra pas. Le sombre: aucun intérêt.

En revenant à Oren, le plaisir de revoir Astrée. Je l’ai invitée à venir sur la terrasse de la préfecture, Anvil nous a rejoint peu après. Astrée m’a remercié pour l’affaire des Iason. Elle n’est plus préfète, mais elle remercie quand même. Ce qui m’énerve par contre, c’est le silence d’Elérinna depuis quelque temps. J’avais la vie de Iason entre mes mains, j’aurais pu décider de le sacrifier pour tuer tous les bandits, mais j’ai préféré le laisser en vie juste pour un geste politique. Les gens n’ont pas intérêts à imaginer que je vais aider tout le monde et faire la bonne poire comme si c’était normal que je les sorte de la merde. Astrée m’a félicité aussi pour mon contrôle sur Oren. Je dois avouer que je ne me rends pas compte de mon influence, je fais mon travail du mieux que je peux.

On s’était mis à parler mariage avec Astrée aussi, avant l’arrivée d’Anvil. Elle m’a avoué que les mariages la rendaient nostalgique, et qu’elle aurait cru faire un mariage arrangé, notamment pour l’aspect politique. Je trouve ça personnellement insensé ce genre de mariage. Se lier déjà pour “toujours” est un acte déjà assez gros, en plus le faire avec quelqu’un que l’on n’aime pas juste pour quelques avantages, je ne suis pas vraiment friand du concept. Et de ce qu’elle me dit, Aether semble être du même avis que moi. De toute façon, je doute que je me marierai un jour, j’ai déjà du mal à trouver un partenaire qui vaille le coup (et qui arriverait à me supporter). Sans compter devoir protéger cette personne de mes ennemis, qui pourraient l’utiliser contre moi.
Le 14 Astredoux de l'an 965,

Je croise Nuzä ainsi que d’autres aventuriers à Oren. Elle me signale que la rencontre avec le Nord est pour ce soir. La chasseresse Aësfe en personne aussi est venue. Elle a fait le point pour tout le monde, notamment le but d’aller sur l’île au nord de Shel’Oloth pour régler le problème de bête primordiale, enfin plutôt du fils d’Aësfe qui veut réveiller et dompter cette bête. Aësfe avait un contact du Nord avec qui négocier pour cette rencontre, une sorte de notable qui s’occupait d’affaires à Goddard, et à qui elle avait rendu service il y a longtemps.

Arrivés proche de la frontière avec le Nord, nous sommes arrivés face à une horde de bêtes et mahums qui sont du côté du Néant. Elles attaquaient le poste frontière, nous les avons donc aidé en laminant les bêtes par derrière. Un sublime massacre, mais si j’avais su, j’aurais pris des troupes avec moi.
Après cette bataille divertissante, je ne m’attendais pas à un accueil aussi… peu chaleureux, surtout après les avoir aidés. Nous avons dû forcer pour qu’ils veuillent bien nous rencontrer.
Nous avons dû déposer nos armes à l’entrée de leur campement, et nous avons pu rencontrer un diplomate de Goddard, le fameux contact de la chasseresse. Un dénommé Albéric. Aësfe et Nuzä ont pris le temps d’expliquer la situation. Le diplomate semblait d’accord de donner une autorisation de naviguer vers l’île en question, mais il a vite parlé d’un nouveau service qu’il aimerait nous confier: une chasse aux vampires. Il donnerait en échange un accès aux terres ancestrales Orc et Nain. Vu la personnalité du bonhomme, je reste méfiant sur cette demande étrange. Ils se vantent d’être puissants, ils auraient du mal contre des vampires?

J’ai pu avoir aussi la surprise de voir cet Albéric me “connaître” sans même m’être présenté. Il connaît même mes exploits, qu’il appelait ça défaites la plupart du temps. Il ne se cache même pas d’avoir des espions dans chaque cité du Sud. Je faisais en sorte de rester contenu dans mon attitude, même si j’avais une envie irrépressible de lui coller mon poing dans la tronche. Avec son attitude hautaine, me sous-estimant totalement. Mais qu’il me sous-estime, il ne me verra pas venir le moment venu.
Au moins, j’ai pu voir un peu de son tempérament, un carriériste qui s’en fiche de la vie des gens, tant que lui y voit des intérêts personnels. Mais ça reste un diplomate, et comme il me connaissait, je ne pouvais pas me permettre d’en arriver aux menaces. Pour le Nord, il n’existe qu’un trône, il ne peut pas y avoir deux empereurs. Forcément, pour lui, l’empereur Valens est le seul légitime. J’ai bien peur qu’après la fin du Néant, ils tentent des choses pour pourrir l’alliance du Sud. Il va falloir que je me méfie fortement de ces gens. Peut-être même voir Elion pour parler de tout cela, savoir sur quel pied danser. Je déteste n’avoir aucune information sur un probable ennemi, ni avoir de moyen de le surveiller. En tout cas, cet homme arrive directement parmi les personnes à se méfier dans ma longue liste. J’aurais préféré un voisin plus charmant.

Plus tard, j’ai pu apprendre de la part de Kupi qu’il semblait intéressé par cette fameuse meute qu'a intégré Nuzä. Forcément, je lui ai conseillé d’en parler au moins à son père, ce n’est pas non plus anodin. Décidément, je donne des conseils père et fils des deux côtés en ce moment. Toutes mes mauvaises expériences auront au moins l’intérêt d’être utile à quelque chose, même si j’aurais préféré m’en passer.
Le 18 Astredoux de l'an 965,

Sous-sols de la bibliothèque d’Oren. J’ai pu du coup raconter à Anvil et Neijh ce qu’il s’était passé durant l'expédition à la frontière Nord. Un point semble attirer l’attention d’Anvil, la chasse aux vampires. Il a pensé de suite à Suzfile et voulait le prévenir. Je lui ai laissé le choix, personnellement je pense que Suzfile s’en fichera de cette histoire, maintenant qu’il voue tout son temps à la recherche dans Cérulys. J’en ai profité pour lui demander de tenter de glaner des informations sur le Nord, qui sait. Kupi a pu ensuite révéler à Anvil qu’il voulait faire parti de la meute. Enfin, je l’y ai un peu poussé.

Je ne sais plus comment, la discussion a dévié sur des choses comme les sentiments. J’avais mentionné que les gens me voyaient sûrement comme une personne sans sentiments, et Neijh m’a raconté d’un coup son ressenti sur moi. Notamment, sa première rencontre à Oren. J’avais encore cette aura de peur. Elle avait de la peine et elle sentait que j’en souffrais intérieurement. Elle a vu aussi que je tenais à mes amis. Bon, c’est vrai que ça ne se voit pas directement, mais elle avait raison. J’ai peu d’amis proches, autant qu’ils restent. Et surtout, ils restent des amis malgré mon tempérament difficile et mes actions. Je me demande d’ailleurs parfois pourquoi ils restent mes amis. Je n’ose même pas leur poser la question en fait.
La seule fois où elle a eu peur de moi, c’était la journée où nous avons capturé Klaus. Elle m’a vu lui mettre la raclée qu’il méritait, et encore, je voulais le tuer sur le champ. Elle m’a dit qu’elle tentera de s’habituer à ce genre de scènes car elles doivent être “normales”. J’aurais préféré qu’elle n’assiste pas à cela. Si elle savait que ce n’était qu’une couche de ma rage et que mon état pourrait évoluer en bien pire, en … bien plus effrayant? Peut-être même détruire tout ce qui m’entoure? Ce n’est pas pour rien que j’ai érigé une forteresse mentale, et que je dissocie mon esprit dans les situations tendues. Pour ne pas devenir un monstre.

Kupi, pendant ce temps, s’amusait à faire un dessin de moi. Entouré de noir, imposant, terrifiant, mais il a mis un petit sourire qui contraste avec le reste. Cela colle avec l’avis global il semblerait. En parallèle, je voyais Anvil et Neijh se faire des oeillades, Anvil qui prend même à un moment la main de Neijh, surprise. Fidèle comme toujours, j’ai mis les pieds dans le plat, je leur ai dit de façon franche qu’ils n’avaient pas besoin de faire de faux semblants et que je n’étais pas aveugle. Au final, ils ne s’en sont pas cachés.
Le 21 Astredoux de l'an 965,

Cela faisait si longtemps que je n’avais pas vu Khalaart. J’ai pu le mettre au parfum des dernières affaires d’Oren plus en détail. Pour les cadavres, il m’a raconté avoir eu un ami nécromancien il y a fort longtemps, mais qui a dévié du droit chemin et qui n’avait pas les mêmes “objectifs”. Il a du le tuer. J’espère vraiment que nous n’avons pas à faire ici à un nécromancien, même si c’est la première chose qui me vient en tête.

Pour le Nord, il m’a donné son point de vue pour être bien vu là- bas. Pour lui, connaissant un peu le terrain, il faut se montrer intègre, nonchalant, fort et valeureux. Mais vu le diplomate que j’avais eu en face, il fallait se montrer surtout patient et analytique jusqu’ici…
Le 22 Astredoux de l'an 965,

Petit passage à Cefedellen pour souffler un peu. J’ai pu croiser Aether et Amina. Ils parlaient des elfes qui posent problèmes, ça semble être le sujet sensible d’Aether en ce moment. Il ne sait pas trop quelle méthode appliquer. Personnellement, ce genre de choses, je partirais assez vite dans le strict.

Je n’ai pas pu souffler longtemps avec Namalae qui est arrivée dans le groupe. Aether a voulu en apprendre plus sur l’inquisition, cela a fait des tensions par ricochet avec Amina, encore. Je dois avouer que l’inquisition me tape sur le système aussi. Ils ne se prennent pas pour des sous-merdes. Je me souviens encore de certaines paroles “L’Inquisition détient la vérité absolue, elle est l’épée d’Einhasad”. Ils se disent aussi son bras armé, rien que ça. Ils cherchent à éliminer toute chose corrompue. L’Inquisition ne croit pas en la rédemption. Plus le temps passe, moins je suis à l’aise avec cette organisation.
Je suis plutôt pour la liberté, et de payer pour ses actes selon les acteurs concernés. Pas se faire le juge de toute la population sous prétexte d’être l’épée d’Einhasad, sans comprendre les subtilités de la vie, des choix, les possibilités d’incompréhension. Et je me refuse d’impliquer toute forme de magie dans leur “justice”. Ce sont les mages qui sont responsables de leurs actes, la magie n’est qu’un outil. Je suis certain qu’un mage noir peut faire de bonnes actions et qu’un mage blanc peut être coupable de crimes ignobles. J’ai l’impression que les inquisiteurs sont très bornés et totalement étroits d’esprits, je ne sais pas s’il est possible d’en faire quelque chose de plus intelligent et potable. Je leur en voudrais s’ils se mêlent de choses qui ne les regardent pas, ou s’ils sèment le chaos dans l’empire du Sud.

Autre déconvenue, Namalae m’a informé qu’elle avait un “mandat” de l’inquisition pour enquêter sur la disparition de cadavres. Je n’ai pas vraiment apprécié le fait que l’inquisition se permette d’enquêter sur des territoires autre que Giran, sans même demander l’avis aux autorités du territoire en question. J’ai beau lui expliqué que je la contacterai quand j’aurais plus d’informations de mon côté, car je travaille moi même sur le sujet et j’ai beaucoup d’hommes sur le terrain… Je l’ai prévenu que si elle faisait foirer une action de mes hommes et que cela causait des morts, elle m’aurait sur le dos. Et que je tiendrais l’inquisition pour responsable aussi, comme ce sont les donneurs d’ordre. Elle ne s’est pas laissée démonter, invoquant son mandat en boucle, comme un petit toutou aux ordres de son maître. Je n’avais pas besoin d’une emmerdeuse dans les environs, j’ai assez de choses à régler comme ça.
Le 26 Astredoux de l'an 965,

Mon bureau. Aether est venu me rendre visite. Il m’a conseillé d’être allié avec l’inquisition, et donc de travailler avec l’emmerdeuse plutôt que de la rejeter. Je lui ai expliqué qu’elle ne servirait à rien, qu’elle n’avait pas du tout les compétences, mes hommes suffisent pour cette étape de l’enquête. Et surtout, je la protège de la mort en voulant farfouiller des choses qui la dépassent.

Il m’a appris aussi une bonne nouvelle, sa famille va s’agrandir. Tout lui réussit, et il le mérite. Je l’ai vu assez souffrir de certaines choses, et il a combattu toute sa vie quasiment, c’est un juste retour des choses pour lui, et j’en suis heureux.
Le 8 Tourneterre de l'an 965,

Cela ne m’enchante pas, j’ai dû donner une leçon à Kupi. Je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose sur son problème avec mon prénom. Je lui ai proposé un surnom au pire, il n’en a pas trouvé, ou a cherché à me défier je ne sais pas trop. J’ai sorti l’arme psychologique et lui ait retourné le cerveau. Peut-être un peu trop, il semblait au bout du rouleau quand je suis parti de façon dramatique après ma tirade. Mais si ça fonctionne…
Le 12 Tourneterre de l'an 965,

Je croise Anvil et Kupi à Giran. Kupi a pris son carnet, puis a dit mon prénom correctement. Ma méthode semble avoir porté ses fruits, parfois il faut passer par la souffrance pour avancer. Je l’ai félicité et je l’ai appelé mon ami, ça l’a réconforté. Anvil m’a appris en passant qu’il va nommer Enguéran et Hortense ses conseillers. Ils ont toujours été fidèles à Giran, j’imagine que c’est normal.
Namalae l’emmerdeuse le retour. Encore une engueulade sur cette histoire de cadavres. Et elle est de plus en plus insolente. Je n’ai pas envie d’avoir l’inquisition sur le dos, mais un jour, je n’aurais pas le choix que d’agir. Je déteste qu’on me manque ainsi de respect quand je veux sauver leur petit derrière insignifiant.
Le 20 Tourneterre de l'an 965,

La loi des séries. La morgue qui prend feu. Cela va finir par devenir une habitude, même les soldats, bien braves, ont les réflexes pour ce genre de drames. Il était censé y avoir une quarantaine à cause de gens prétendument malades. Mais je sentais qu’il ne s’agissait pas d’un feu “normal”. Et en voyant la difficulté à éteindre le feu, cela allait dans ce sens. Parfois, une boule de feu sortait d’une fenêtre.
A un moment, une monstruosité est sortie du bâtiment, s’en fichant totalement des flammes. J’ai vu rapidement le style de créature, j’ai essayé de la magie sacrée, avec succès. Mais elle se relevait encore et encore. J’en ai fini par utiliser un gros sort sacré, elle ne s’est plus relevée ensuite. Au bout d’un moment, une explosion dans le bâtiment, puis plus rien. Il y avait un sceau de feu à l’intérieur qui avait bien fait son travail. Il va falloir que j’enquête sur tout ça, cette histoire de cadavres prend des proportions assez énormes.

Calme toi Eliadus, intériorise tout, dissocie tout. Les évènements vont bien finir par s’arrêter, il faut espérer une accalmie. Les gens comptent sur moi, je dois rester fort.
Conclusions:
Personne dans le bâtiment, utilisation probable d’un portail?
Sceau de feu dans le bâtiment, alimenté par du combustible
Créature un mélange de plusieurs cadavres. Dans la créature, deux sceaux, en parallèle: un de feu et un de magie noire, nécromancie. A étudier.
Créature extrêmement bien concue, talents de chirurgien et connaissances poussées sur l’anatomie. Probablement quelqu’un du personnel de la morgue dans le coup.
Famille du personnel disparu: aucune nouvelle.

Je vais envoyer une missive à tous les dirigeants. Il faut qu’ils sachent le danger qui peut surgir de n’importe où.
Les deux sceaux de la créature sont incroyables. Arriver à joindre deux sceaux de deux éléments différents, tout en s’alimentant l’un à l’autre. Ce mage doit avoir un niveau très élevé. Ce qui est à la fois fascinant et terrifiant, c’est qu’il maitrise le feu parfaitement, il semble expert en sceaux, son sceau de magie noire m’est inaccessible, mon niveau est trop bas. En gros, ce mage est meilleur que moi je dois le reconnaître. Et savoir ce genre d’individus se baladant en liberté n’est pas rassurant. Ces compétences pourraient presque faire penser à moi, en plus … sombre. Une sorte de miroir démoniaque de moi-même. Je ne sais pas si j’ai envie de le rencontrer en personne, mais si je le rencontre, je serais surtout intrigué par ses compétences. Mais quel gâchis, il devra mourir malgré tout à cause de ses actes.

J’espère que les autres dirigeants ne vont pas sous-estimer cet individu, ce n’est pas un petit mage de pacotille dont ils vont pouvoir se débarrasser facilement. Mais je les ai averti, je ne peux rien faire de plus que d’attendre des nouvelles. En attendant, je vais voir ce que je peux tirer de ce système de sceaux, je suis certain de pouvoir élever mon propre niveau en analysant tout cela. Même si cela prendra du temps. J'ai tellement de sujets à explorer dans mes recherches, et d'utilisations possibles, cela ne sera pas du tout superflu.
Le 28 Tourneterre de l'an 965,

Mon bureau. Visite surprise d’Enguéran et Hortense. Ils m’ont demandé en premier si ça allait bien, si je dormais bien la nuit etc… C’est devenu la question d’introduction de tous mes amis. Je me demande toujours si je dois diluer mes réponses ou non. Je n’ai pas envie d’inquiéter mais je n’aime pas non plus bercer les gens d’illusions qui ne tromperaient personne. On en est arrivé à parler de choses plus philosophiques, comme la solitude, la souffrance et j’en passe.
Comme toujours, j’arrive à parler un peu de mon esprit, mais jamais en profondeur. Je n’ai pas envie que des gens sachent dans quel état je suis intérieurement. De toute façon, j’ai un poste à responsabilité, je n’ai pas à montrer mes faiblesses et je me dois de rester fort quoi qu’il arrive. En tout cas, ils aiment me répéter que je ne suis jamais seul malgré ce que je pense, et qu’ils seront là pour me le rappeler. S’ils savaient certaines choses, ils ne diraient pas cela…

Enguéran m’a parlé de ses projets, il semblerait que le cardinal l’ait aidé à trouver sa voie, une voie à laquelle lui-même n’avait pas pensé. Mais il est resté mystérieux sur le sujet, en m’indiquant que je le saurais “le moment venu”. J’espère qu’il ne tombera pas dans l'extrémisme, quand je vois l’effet que cela a sur Namalae…
Dernière modification par Eliadus le mar. 12 juillet 2022 à 23h06, modifié 1 fois.

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Re: [BG Humain] Eliadus Haydon

Message par Eliadus » dim. 19 juin 2022 à 00h06


Chapitre XIX: Loyautés et vengeances


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Le 5 Rougefeuille de l'an 965,

Astrée à Oren, encore. Décidément, elle vient de plus en plus, cela fait plaisir. L’occasion pour l’informer de l’histoire des cadavres. Je passe mon temps à parler de ça, à penser à ça, cette histoire me hante. En plus, en parlant des compétences de notre ennemi, elle me dit qu’il lui faisait penser à moi en partie… Elle a même avancé , pour rire, l’existence d’un monde parallèle peuplé de nos doubles diaboliques. Je n’ose pas imaginer ce que donnerait mon double diabolique franchement, ça serait moche à voir. Après, en réalité, des mondes parallèles ne m'étonneraient pas franchement. Il existe des plans différents, mais je doute que ça soit une bonne idée de tenter d’en ouvrir.
Le 6 Rougefeuille de l'an 965,

Amina qui vient me voir à mon bureau. Pour l’histoire des fameux vampires dans le Nord. Elle me raconte avoir eu une histoire personnelle avec un vampire au Nord, près de Rune… Pourquoi pas, chacun ses goûts. Elle semble connaître du coup pas mal de choses sur ses fameux êtres. Ce n’est pas plus mal, les fous qui iront tenter la requête de cet Albéric en auront bien besoin, s’ils reviennent vivants, pas forcément à cause des vampires.

Je n'irai pas là- bas quoi qu’il arrive. Le pseudo diplomate de Goddard est vraiment une plaie. Et il me connaît un peu trop, ça serait comme se jeter dans la gueule du loup. Par contre, peut-être envoyer des “espions” soi-disant aventuriers? Même si l’idée de les envoyer là- bas ne m’enchante guère… Mais une bonne raison de me pencher sur les moyens de se protéger des vampires si je fais cela. Il me faut vraiment un moyen de pouvoir avoir des yeux et des oreilles au Nord. Je ne les sens pas du tout.
Le 16 Rougefeuille de l’an 965,

J’ai envoyé quelques mets pour ce jour spécial. J’espère qu’il appréciera ce geste, histoire de montrer que je pense à lui malgré le fait qu’on se voit très peu… J’espère que cela changera à la fin de toute cette histoire. Quelques clins d'œil dans les choix de mets, je ne doute pas qu’il les comprenne.
Un grand moment, après plusieurs années à travailler avec des experts sur les plans de la rénovation de la Tour d’Ivoire et du pont brisé, nous lançons le début de l’organisation de cette reconstruction qui sera d’envergure , bien plus que le château. Je n’ai jamais pu étudier à la Tour comme je l’espérais étant jeune. Je me souviens encore, l’observant au loin depuis les remparts d’Oren, pendant le siège de l’Ire. La seule fois où j’ai pu y aller fut la destruction d’une bonne part de la Tour… Un vrai déchirement. Mais j’ai une chance incroyable, pouvoir rénover cette sublime tour, de même l’améliorer, de laisser une trace dans l’histoire des mages.
Reconstruire l’intérieur et une bonne partie de cette tour sera un travail colossal, sans compter à penser à de futures défenses magiques, et devoir créer un nouveau phare de la connaissance. Quand je pense aux dégâts de l’Ire et à la destruction de tout document de ce lieu… J’espère que beaucoup de mages me suivront dans ce renouveau. Et bien entendu, faire en sorte que le Cœur d’Ivoire soit impénétrable, pour la défense de la Toile Céleste. Renforcer les défenses qui existent déjà.
Le 18 Rougefeuille de l’an 965,

Invité à un repas par Aether à Cefedellen. Sa femme n’a pas pu venir à cause d’un “mauvais jour”. Enfin j’espère que c’est vraiment le cas, plutôt que d’essayer de m’éviter pour je ne sais quelle raison, comme je n’ai pas de nouvelles de sa part en temps normal sans passer par lui. Je n’ai pas encore digéré son silence après avoir résolu le problème des Iasons et avoir sauvé le vrai Iason. Surtout que je ne l’ai sauvé que par politique et amitié envers Heine. Si cela ne tenait qu’à moi, je l’aurais laissé crever afin de faire le ménage parmis ces foutus bandits d’Urda. Et Kraz aurait toujours été vivant. Enfin, peut être pas pour longtemps vu qu’il semblait avoir des tendances suicidaires. Mais Iason m’exaspère tellement que ça n’aurait pas été un sacrifice très difficile pour moi.

Enfin bref… moment très agréable avec mon meilleur ami. Nous avons pu parler de tout et de rien. Que ce soit les cadavres, la reconstruction de la Tour d’Ivoire, du passé aussi, comme l’époque où il voulait être absolument un templier d’Eva. Et qu’il a eu cette chance à Heine, à l’époque de la tyrannie et de la bataille d’Asteria. Vu l’âge avancé de mon ami, je lui ai répété qu’il devrait écrire ses mémoires. Pour moi, cet elfe est comme une bibliothèque à lui seul, avec beaucoup de savoir. Il m’a aussi raconté l’avancement de l’histoire avec les elfes extrémistes. Il a reçu une invitation pour les rencontrer, mais il ne sait pas trop quoi faire, je le comprends, j’imagine qu’ils sont capables de tout…

Comme à l’époque, on s’est aussi bien sûr confié plus profondément. Il m’a posé la grande question à laquelle je n’ai jusqu’ici jamais pu répondre oui: si j’étais heureux. Forcément, je n’ai pas pu lui mentir. Globalement, ce n’est pas le cas, comment l’être quand notre état intérieur est chaotique. Une balance qui bouge continuellement, entre être bien et être dans le désespoir.
Le poste de préfet n’aide pas bien sûr, ainsi que les postes à responsabilité de tous mes proches. Mais c’est le jeu. Chacun de nous avons choisi notre voie, il faut faire avec. Je m’implique tellement que j’ai l’impression de ne plus vraiment avoir une vie personnelle. Je me raccroche à des moments comme ce repas. J’imagine que nous pourrons un peu souffler après la fin du Néant (ou la nôtre si nous perdons). Malgré le Nord qui va sûrement pointer son nez crasseux dans les problématiques du Sud.
Le 30 Rougefeuille de l’an 965,

Réunion avec Anvil pour deux sujets: la Tour d’Ivoire et le futur de Vernalis.
Pour la Tour d’Ivoire, il me demande notamment si j’avais un projet commercial. Je pense que ce n’est pas si idiot, avoir un étage pour stocker et vendre aux mages du matériel magique, des ressources pour les sorts etc… Et il faudra bien financer la gestion de la Tour. Anvil a surtout en tête de transférer les denrées magiques de Giran vers la Tour, surtout les ressources Vernalis. Il a peur que les endroits où elles sont entreposées actuellement soient trop sensibles.

Pour le futur de Vernalis, il m’a surtout montré ce qu’il envisageait au niveau routes commerciales. Son projet est assez massif, voulant de nouvelles routes commerciales, même hors de l’Empire, Cefedellen et Shel’oloth. Il verra avec la guilde qui voudra s’impliquer dans ce projet. Je lui ai fait comprendre que de mon côté, je ne pouvais pas m’engager dans la négociation envers les autres régions. D’un point de vue politique, je ne préfère pas me mêler du commerce. d’une guilde Giranaise.


Neijh avait rejoint la réunion entre-temps. Vers la fin, je les voyais se tripoter la main. Du coup, j’ai mis les pieds dans le plat en leur parlant de leur couple, que tout semble aller pour le mieux. Quand Neijh m’a demandé si j’ai déjà été amoureux, ça n’est pas été compliqué: jamais. Je me suis déjà demandé si j’étais “immunisé” à ce sentiment. J’apprécie le physique de certains, j’y laisse un œil volontiers même, mais pas au point d’être fortement attaché. Enfin, dans le sens où je vois Neijh et Anvil par exemple. Se prenant la main, restant toujours collés l’un avec l’autre. Je suis bien trop solitaire pour subir ça. Mais Neijh semblait gênée de montrer son amour envers Anvil devant moi..
Le 4 Tombefeuille de l’an 965,

Place de Giran, je vois un gros chat noir étrange. Il se trouve que c’était Kupi… métamorphosé en bête. C’est assez spécial de voir un chat parler. Il m’a raconté qu’il n’était pas bien car Anvil lui a interdit d’aller au Nord pour l’histoire des Vampires. Ce n’est pas plus mal, je n’ai pas osé lui dire que son père en avait entendu parler à cause de moi. Mais il n’a rien à faire là bas, et il pourrait être un moyen de pression de la part du Nord envers Giran. Je suis certain qu’ils connaissent la situation familiale d’Anvil.
Namalae qui arrive, et propose à Kupi de s’entraîner. Problème: il n’arrive plus à redevenir comme avant. Après réflexion, je lui ai transféré de l’énergie, il a réussi à retrouver sa forme initiale. Je pense qu’il n’arrive pas à gérer son énergie sous forme de chat. Il a forcément les moyens de redevenir normal par lui même, il faudra juste qu’il médite sur son état.

Arrivée de Kalil, dans un sale état. Anorexique, il faisait de la peine à voir. Il pense qu’il a été empoisonné, mais cela semble aller mieux. Il m’a dit qu’il avait enquêté sur les cadavres à Dion. Je suis certain qu’il y a un rapport avec son état… Quand je vois à Oren ce qu’il s’est passé. Ce cher rival a tendance à vite se débarrasser des gens qui fouinent un peu trop. Mais je suis étonné qu’ils ne l’aient juste pas tué quand ils avaient l’occasion. Pourquoi s’emmerder à empoisonner quelqu’un? Il va falloir que je me méfie encore plus…
Le 19 Tombefeuille de l’an 965,

Place de Giran, Sendo, Kupi et le Major Cara. Je sens une pression entre Sendo et Cara, Kupi à côté de l’elfe , au sol, presque en larmes. Je me doutais déjà en partie de pourquoi cette scène. Cara étant une sombre… Ils se parlaient mal juste parce que Sendo ne voulait pas révéler son nom à Cara. Ce qui m’a moins plu, c’est surtout le fait que le Major me rapporte des menaces de la part de Sendo. S’il ose toucher au Major ou n’importe qui de mon armée, de ma cité ou de mes proches, il finira en plusieurs morceaux. Sans aucune pitié. Il faudra aussi que je parle à Anvil du côté trop passif et dominé de Kupi envers les gens. C’est bien beau de vouloir tout le monde en ami, mais ce n’est pas possible. Il va se faire manipuler et souffrir comme ce fut le cas ici.
Le 20 Tombefeuille de l’an 965,
Le Major qui vient dans mon bureau pour parler de l’affaire Kupi et Sendo. Il semblerait que ma présence calme les ardeurs de l’extrémiste, mais à peine parti, il aurait encore dit des menaces à Cara. Franchement une plaie, j’espère qu’Aether va arriver à tirer quelque chose de ces abrutis. Sinon, il va y avoir un drame.
Kupi arriva peu après, pour livrer de la viande. Il s’est mis ça en tête pour je ne sais quelle raison. Je n’ose pas lui dire d’arrêter car il va encore chouiner et je ne saurais pas quoi faire avec ça. Cela ne m’encourage pas vraiment à vouloir d’un gosse, si c’est pour devoir gérer constamment ça. Il parla du coup de son lien avec Sendo, qu’il essayait de le changer. Je suis sceptique, je me demande si c’est vraiment possible. Enfin, qu’il essaie. Mais si c’est pour le mettre dans des états pareil…

Peu après être partis, les deux sont revenus à mon bureau, avec un nouvel invité: Bakim, un membre du Soheil de Kalil. Totalement paniqué. Il m’apprend que l’état de Kalil empire, qu’il n'accepte même plus de manger… J’ai donc décidé d’aller voir par moi-même. Je le sentais très mal. J’ai demandé à un médecin de l’hôpital de m’accompagner dans le doute.
A Dion, j’ai pu voir en effet son état… Vraiment horrible à voir. J’ai pu détecter en lui toujours un poison, mais sans savoir indiquer quoi précisément. Heureusement, mon médecin a réussi à déterminer le mal, des “cellules mortes de différentes races”. Comme si on les avait injectés … Quelqu’un de la morgue a très bien pu effectuer cela, avec des cadavres sous la main. C’est vraiment glauque.

J’ai tenté d’utiliser la magie sacrée, en vain. C’est comme si son corps n’arrivait même plus à diffuser ce genre de magie. J’ai bien envie d’utiliser un sort de résurrection puissant, mais c’est à double tranchant sans étudier le sujet … Je n’ai pas envie qu’il me serve de cobaye. J’ai demandé au médecin un prélèvement sanguin.
Pendant que j'essayais des choses, Kalil me parlait, notamment du fait qu’il ait enfin compris pourquoi j’agissais ainsi dans mes choix. Il me parlait de “déraciner l’arbre”, tuer les responsables, leurs familles aussi. Je ne l’avais jamais vu ainsi. Et aussi qu’il me blâmait pour mes actions envers les terroristes, mais sa vision des choses aurait changé. C’est un peu triste de voir que des gens ont des moments de lucidité seulement quand ils sont face à la réalité et proche de la mort…
Les gens du camp en ajoutaient une couche. Ils me disaient qu’ils étaient prêts à mourir pour aider la cause, pour trouver des réponses, pour … m’aider. J’étais à genoux devant Kalil mourant, je les voyais se démener. Je me sentais … impuissant? Et pourtant, il y a tant de gens qui sont d’une loyauté sans faille.
Je leur promettais de régler ce problème et de détruire les responsables. C’est une promesse qui venait du cœur, vu que c’est mon but initial. Et voir tout cela m'encourage encore plus à continuer, même si cette histoire prend des proportions inimaginables et que l’organisation derrière cela semble extrêmement dangereuse et influente. Pour le moment, je vais prendre l’échantillon de sang, laisser mon médecin à son chevet, et garder … l’espoir un minimum.
Je repense aux paroles de Kalil, et aux gens prêts à mourir pour apporter leur aide. A peine revenu sur le continent suite à ma formation à l’académie de magie, j’ai pu voir rapidement ce que les militaires étaient capables de faire: utiliser des soldats comme “appât” pour permettre d’autres actions en parallèle. Quand un soldat s’engage, il sait qu’il peut mourir à n’importe quelle occasion. Ayant moi-même créé l’armée d’Oren, je ne peux qu’accepter ce constat. Je fais tout pour être digne de leur loyauté et leur dévotion. Le comble, c’est que je n’ai jamais réellement su moi-même être aux ordres de quelqu’un. Peut-être l’arrogance. Me dire qu’on me dirigerait mal et que je me débrouillerais mieux par moi-même.

De plus en plus de gens semblent vouloir m’offrir leur aide même s’ils doivent se sacrifier pour la cause, même sans être dans l’armée. Est-ce que je le mérite vraiment? Jusqu’à quelle proportion de sacrifices suis-je prêt à accepter pour pouvoir sauver plus de vies? Est-ce que j’en suis digne? J’ai l’impression d’être parfois impuissant. J’aimerais résoudre tous les problèmes par moi-même, y mêler le moins de gens possible pour sauver le plus de vie. Mais plus le temps passe, plus je dois me résigner à la conclusion que c’est impossible de sauver tout le monde.

Après, il y a la méthode pour arriver à garder l’ordre. Kalil, agonisant, m’a dit qu’au final, j’avais raison. Qu’il valait mieux être craint que respecté. Enfin, je ne cherchais initialement pas à être craint… Mes méthodes doivent être vraiment radicales pour en arriver là. Pourtant, je ne fais que suivre ce que ma tête me dit de faire. Rester pragmatique en toute circonstance, mettre les sentiments de côté, et faire en sorte de régler le problème avec le moins de victimes possible. C’est un peu l’équivalent de l’école Alaric. Ecole opposée à celle d’Elion qui cherche à sauver le maximum de personnes, quitte à ne pas régler le problème totalement et à garder une part de sentimentalisme. J’espère quand même mériter un minimum de respect. J’avais déjà remarqué une certaine crainte chez Enguéran et Hortense. Ils me disent qu’ils comprennent mes choix, mais cela ne se voit pas forcément sur leur expression.

Le sujet de l’ennemi sigiliste me fait ouvrir les yeux sur d’autres choses. Je connais les sceaux, j’ai vu ce qu’il est capable de faire. Il est plus fort que moi. J’ai même la crainte de le rencontrer en personne pour prendre en pleine tronche le constat que je me fais à demi-mots. Même si jusqu’ici, le fait que je sache utiliser la magie sacrée permet de détruire certains de ces plans, il sait manier la téléportation, et ses sceaux sont complexes et assez innovants je dois avouer. Une solution que j’ai est de devenir moi même plus fort dans le domaine magique et dans mon domaine d’expertise sur les sceaux. Je ne peux pas me permettre qu’un collègue m’humilie autant sur cela. Cela fait des années que je consacre mon temps de recherche scientifique à ce domaine, et en réalité, je ne sais pas grand chose… Mais j’espère arriver à tirer des choses des sceaux de ce rival pour devenir moi-même plus fort et plus compétent. Ce qui m’ennuie, c’est qu’il faudra certainement se débarrasser de lui, alors que c’est un grand mage… Un vrai dilemme. Au moins, je n’aurais pas appris quelques sorts de ténèbres pour rien.
Résultat de l’analyse par l’hôpital de l’échantillon de sang de Kalil: C’est plus une maladie qu’un poison. Cellules exogènes prélevées sur les corps de différentes races et injectées dans le corps de Kalil. Pour une raison inconnue, Cellules qui parasitent les organes de Kalil. Une personne normale serait morte d’une façon foudroyante. Il a la chance d’avoir une constitution exceptionnelle.
Recommandation: utiliser un sort de résurrection, de manière répétée si cela fonctionne. C’est bien ce que j’avais en tête … Je n’ai plus qu’à essayer et prier pour que cela agisse.
Le 23 Tombefeuille de l’an 965,

Retour au campement Soheil de Dion pour tenter de régler le souci de Kalil. Mais il a fallu régler un autre problème sur place… Les gars du campement ont capturé un employé de la morgue de Dion, un certain Clayton. Je voyais Bakim et d’autres y aller trop fort avec lui. J’ai donc pris les choses en main et je l’ai fait parler. C’est lui qui a empoisonné Kalil, sur ordre de son patron. Un intermédiaire lui a fourni un rituel et lui a demandé d’injecter une recette en utilisant les cadavres. Clayton n’était qu’un pauvre pion corrompu, faisant ce qu’on lui demandait juste pour l’argent. Le légiste de la morgue ne semblait pas corrompu de son côté. Il voulait arrêter mais on le menaçait de le tuer. J’ai tenté quelque chose, lui chuchoter de jouer le jeu. Je l’ai emmené à Oren pour être enfermé en cellule. Pas tellement en tant que coupable mais plutôt pour l’amener à parler.

Après cela, j’ai foncé sur Kalil pour tenter la recommandation de l’analyse. Je me suis mis à lancer des sorts de résurrection, accompagné par le médecin de garde qui comprenait ce que je lançais. Une sorte d’aura sombre sortit de son corps. Avec une odeur dégueulasse. Quelques autres nous aidaient avec leur énergie magique. Au bout d’un moment, la grosse aura a émis une énorme explosion sonore. Je pense que tout Dion et même les alentours ont dû entendre… Cela nous a à moitié assommés. Mais le résultat était là, Kalil reprenait des couleurs, moins anorexique, hors de danger. Cet énorme soulagement … J’étais totalement fatigué, entre les recherches et le sauvetage, j’étais là, à genoux à nouveau devant Kalil. Il m’a pris sous son bras, comme si j’étais une peluche. Je n’avais pas trop la force de me débattre, mais bon, il était heureux, ça se comprenait. Tout le campement fit une petite fête. Mais il fallait toujours penser à l’état de Kalil. J’ai demandé à mon médecin de l'ausculter avant de le mettre dans sa tente pour qu’il se repose. Et je lui ai aussi demandé de partir se reposer et envoyer un remplaçant pour veiller sur le géant vert. Après la petite fête, j’ai pu retourner à la préfecture me reposer un bon moment. Mais en gardant toujours la présence de l’ennemi dans mon esprit.
Clayton a tenté de se suicider dans sa cellule avec un drap. Heureusement, les gardes sont intervenus à temps. Il va vite falloir que j’en tire quelque chose. Tant pis s’il me claque entre les doigts, si je peux apprendre la moindre chose de ce pauvre être. Je lui ai dit que je le protègerais, soit, il le prend comme ça. Je le fais attacher pour qu'il ne puisse plus se suicider.
Le 2 Souffleglace de l’an 965,

Je rencontre Bakim à Giran qui semble chercher Kalil… Il a plein de matériel dans les bras, et ce cher orc veut déjà s’entraîner sur des pantins en bois. Il est vraiment têtu, on dirait moi parfois. Mais vu le personnage, j’imagine que rester coucher des jours doit être frustrant. A peine parti à Dion, j’aperçois Kalil qui fait son apparition à Giran… Et qui, en me voyant, voulait fuir. Il savait très bien que je l’engueulerais de faire des folies dans son état. Je lui ai donné un peu d’énergie magique pour le revigorer avant qu’il ne reparte… je ne sais où. Il a chuchoté sa destination à la passeuse, tout content. Il me prend vraiment pour un elpy de 3 semaines. Du coup, je sors aussi mes méthodes. Je saurais très vite où il va en cachette et ce qu’il y fait. Il croit vraiment me berner.
Le 6 Souffleglace de l’an 965,
J’ai pu revoir Anvil, et lui parler de la scène avec Kupi, Sendo et Cara. Notamment de la mauvaise influence de Sendo envers Kupi, lui-même cherchant à le changer. Mais je pense qu’Anvil devrait traîter plus durement ce sujet. Kupi est totalement dépendant des autres, surtout sur les sentiments, et il va finir un jour par être en très mauvais état à cause de cela.
Discussion aussi sur l’histoire des cadavres. Crainte pour les autres morgues, dont celle de Giran, et voir pour vérifier les cadavres avant de prendre de nouvelles précautions. Et j’ai peut-être prévu une petite surprise à mon cher ennemi favori. S’il sera possible de la faire sur le moment. Je l’espère de tout cœur.

Anvil m’a soudainement révélé quelque chose aussi… sur sa présence au Jardin d’Eva pour l’élémentaire de Feu. Ce n’est pas pour la raison que j’imaginais qu’il était ici, mais Aurus le lui a demandé. Une requête destinée à m’escorter et assurer mes arrières. A la base, il devait le garder pour lui. Mais il s’est dit qu’il était juste que je le sache. De toute façon, je ne compte pas vraiment en parler à d’autres.
Le 10 Souffleglace de l’an 965,

Réunion Vernalis. Cela faisait une éternité. Certains voulaient étendre les routes commerciales au Nord, en imaginant que tout était réglé. J’ai dû leur remettre les pieds sur terre et expliquer ce qu’il en était vraiment avec la frontière Nord. Et je leur ai déconseillé totalement de tenter quoi que ce soit. Du coup, ils se sont concentrés sur les autres routes commerciales. Pour le coup, j’ai écouté sans vraiment m’en mêler, sachant très bien que je ne prendrais pas part aux négociations. Neijh est arrivée en cours de réunion, j’ai eu la surprise d’apprendre qu’elle était chez les Vernalis dorénavant. L’apprendre par hasard, je ne sais pas trop comment le prendre vu qu’elle est souvent à Oren et donc qu’elle a le temps de m’en informer… J’imagine que son couple prend tout son temps maintenant. J’ai pris l’habitude de passer après les histoires d’amour des amis, ça ne sera pas la dernière fois.

A la fin de la réunion, Nörir nous a fait d’ailleurs une surprise, il a demandé en mariage Ginit. Forcément, ça s'est terminé en fête. Je me suis vite éclipsé de la fête en voyant tout le bordel qui s’installait. C’est normal, des nains, de l’alcool, ça ne peut terminer qu’en bordel. Ce n’est vraiment pas mon truc tout ça.
L’Opération Urda est en cours. J’espère que les actions vont porter leurs fruits. Surtout pour montrer aux serres qu’ils n’auront pas de rédemption avec moi s’ils continuent à agir sur le territoire d’Oren. Les seules choses qu’ils connaîtront seront le feu de ma rage et la souffrance.

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Re: [BG Humain] Eliadus Zolpheus (Haydon)

Message par Eliadus » mar. 12 juillet 2022 à 23h33


Chapitre XX: Liberate me ex Inferis

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Le 4 Tombeglace de l'an 966,

Kupi qui vient me chercher à Oren, tout paniqué. Me racontant les déboires d’Anvil. Je fonce donc l’hôpital de Giran, en mauvais état. Neijh à ses côtés, paniquée, mais j’ai l’impression qu’il n’y avait pas que de la panique. Elle me racontait qu’il a déboulé d’une colline pendant une ballade, pour finir à se cogner sur un rocher. Mais je ne suis pas dupe, à son expression, je sens qu’elle ne me raconte pas tout. Je n’ai pas cherché plus, ce n’est pas mon affaire. Je me suis contenté de raffistoler ce cher Anvil qui ne s’est pas loupé, dont un bras cassé. Cela faisait un moment que je n’avais pas eu à soigner autant quelqu’un.
Le 8 Tombeglace de l'an 966,

Message de Cefedellen de la part d’Aether, Elerinna va donner naissance. J’y cours, même si je suis étonné qu’il m’invite à ce genre d’évènement qui est très intime. Je les retrouve au bord de l’eau près de la cité, devant des cascades. Un “accouchement dans l’eau”. Logique pour des elfes je suppose.
J’étais là mais à part faire acte de présence, je ne savais pas bien quoi faire, à part faire des flux de magie apaisante pour qu’elle ait moins mal. Amina était présente aussi pour assister à l’accouchement. Des heures à être là, à stresser autant qu’Aether rien qu’à le voir. Mais au final, deux bébés, deux garçons, nommés Calion et Fëanor. Aether m’a demandé d’être leur parrain. Enfin, je ne savais pas vraiment en quoi ça consistait. Quand il m’a expliqué, je ne savais pas trop quoi dire… Je suis heureux de compter pour lui et j’espère que ça durera le reste de ma vie. La seule personne en qui j’ai une confiance aveugle. Jusqu’ici, je n’ai pas eu à regretter cela.
Après tout cela, j’ai eu un coup de mou, je repensais à mes propres parents… Quand je vois l’amour visible dans les yeux d’Aether et Elerinna en voyant leurs bébés, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à eux. A cette décision qu’ils ont dû prendre… Quel enfer ça a dû être…
Le 28 Tombeglace de l'an 966,

Visite de Neijh. Cela faisait quelque temps que ça n’était pas arrivé. Elle m’apprend que Kupi a une “petite copine”, qu’elle n’a encore jamais vu. Elle s’inquiète pour lui. Il faut dire que Kupi est manipulable, et qu’il a un père préfet. Il est vrai qu’on peut imaginer une fille le manipuler à ses fins. Elle m’apprend aussi qu’Anvil va bien mieux et qu’il ménage son bras.

Après, elle dévie sur Vernalis, me demandant mon avis sur les autres membres. Au final, je n’ai pas vraiment d’avis. J’ai un rôle particulier qui ne nécessite pas forcément de les cotoyer. Je les vois à la limite plus souvent quand il s’agit des contrats de reconstruction avec Oren. Neijh n’a pas pu s’empêcher de préciser que sa place chez Vernalis ne l’empêchera pas de faire ses missions pour Oren. “Par envie, par intérêt, par amitié”. De toute façon, je ne la force pas. Je laisse les gens libres de leurs choix et leur destin. Cela me mettrait plus en colère qu’on me dise des choses pour faire plaisir pour faire le contraire après cela. D’ailleurs, elle me relance à nouveau sur le laboratoire. Si une place se libère, pourquoi pas. Si elle sait tenir sa langue.
Le 2 Blancheterre de l'an 966,

J’entends des informations sur une occultiste dans une roulotte à Gludio demandant de l’aide, une histoire d’esprit. J’aurais mieux fait de me péter la jambe plutôt que d’y aller. En réalité, une quête pour faire voyager notre esprit sur un autre plan, pour découvrir des informations sur une démone majeure ainsi que pour sauver des gens prisonniers de ce plan. Nous étions très nombreux en plus, je ne me doutais pas de la finalité de cette histoire…
Cette dame.. une “visionnaire”, s’appelant Syrrhe. Je n’en avais pas encore entendu parler jusqu’ici. Ce sont des chasseurs de l’occulte, de démons notamment, venant de l’Académie. Il lui faut le nom exact du démon pour pouvoir faire certains rituels. Pour aller sur ce plan, elle nous fait boire une potion qui scinde notre corps et notre esprit. Heureusement que j’avais mes Aegis avec moi pour protéger mon corps pendant ce périple.

Nos esprits se retrouvent dans un lieu étrange, comme un dôme, avec un village en ruine. Nous avons vite trouvé des âmes pensant être là depuis des siècles. Il semblerait que le référentiel temporel de ce plan diffère énormément de notre dimension. Nous avons du passer .. peut-être quelques minutes en réalité je suppose?
Les âmes nous racontent que cette démone joue avec eux. Elle s’amuse même à les laisser approcher d’un portail au centre du village, et à peine ils effleurent ce portail qu’elle les repousse. Ils parlent aussi d’un chant.
Nous n’avons pas tardé à trouver une maison remplie de gens qui chantaient d’ailleurs, un peu flippant. Nous avons pu les libérer en les secouant un peu. On apprend assez vite que le surnom de la démone est “Xénélase”. Son jeu est d’enlever des animaux, des monstres, des gens. On a pu les voir dans plein de maisons dans tout le lieu.

Sur la place avec le fameux portail, on fait le tour des maisons à nouveau. Je sais que Revel a réussi à récupérer le début du nom de la démone: Khlay (mais est-ce réel?). J’ai de mon côté réussi à dénicher la fin du nom en jouant de communication mentale avec un soldat paralysé. La fin du nom serait Rhüene.
On a entendu du bruit venant de la place, la démone en personne qui arrive avec deux enfants. Nous nous étions tous réunis pour tenter quelque chose… Mais elle a fait quelque chose qui a tenté de tous nous envoûter. Tout reste flou dans ma tête… Je ressentais cette démone s’immiscer dans mon esprit, cherchant la moindre faille.

Je me souviens surtout de tenter de ne pas attaquer des alliés … ceux qui avaient résisté à l’envoûtement, je ne sais pas comment. Je voyais devant moi aussi des libérés aider des envoûtés. Mais personne n’est venu me soutenir d’une quelconque façon sur cette période qui m’a paru une éternité. Je crois que les blessures profondes sur la solitude ont ressurgi, et Xénélase a dû s’y engouffrer… Et pas qu’un peu. Je tentais de lui faire barrage, rien à faire. J’étais pétrifié, à me tenir la tête en voulant ne pas succomber. En vain.

Je suis impuissant face à cela. Elle a su m’amadouer, un sentiment de ne plus être seul grâce à elle. En plus, elle ne pouvait même pas jouer sur son physique, vu que je m’en fiche des femmes. C’est vraiment le comble. J’ai l’impression aussi que le fait d’avoir utilisé trop de magie dans le plan ne m’a pas aidé sur la résistance. Mais bon, je me déçois franchement moi-même. Et je crois que j’ai un sentiment de dégoût envers les gens en général. Mais j’ai appris la leçon: il vaut mieux réussir à se débrouiller seul. Si ça devait se reproduire, il faudra que je travaille sur mes failles avant, pour arriver à ne plus chuter à cause de ça. Enfin, il reste au moins Aether et mes Aegis, j’espère pouvoir compter sur eux quoi qu’il arrive. J’espère.

Elle nous a renvoyé sur notre dimension après cela. J’étais déstabilisé… Je regardais les gens, j’entendais Xénélase dans ma tête, je ne savais pas quoi faire. Enfin si, m’écarter de la visionnaire. Je ressentais comme une mauvaise impression, devoir m’écarter d’elle au plus vite. Et puis il y a eu Revel. Il a mal parlé d’elle, je n’ai pas pu m’empêcher… J’ai défendu la démone… Ils se sont mis du coup à me dévisager, en m’amadouant pour aller à Giran. Je n’ai même pas pu m’empêcher quand ils m’ont dit que Xénélase était la bas. Mais après cela, trou noir. Je sais juste qu’Artheus m’a assommé pour que je ne fuis pas, qu’ils m’ont amené dans la cathédrale dans un premier temps pour me montrer à une visionnaire, puis je me suis réveillé chez les Merkiz. Avec un super mal de crâne.

Les paragraphes "carnet d'envoûté" sont écrits dans un nouveau carnet, à part.
Carnet d’envoûté, Jour 1 (Le 3 Blancheterre 966) , Giran

Réveil après pas mal d’heure, après avoir été assommé. Mes Aegis semblaient mal à l’aise. Je les ai rassurés en leur disant qu’ils ont bien fait. Une couchette dans un coin de la maison. Première fois que je vais chez eux. Plutôt chaleureux, mais l’ambiance est pesante. Mon mal de crâne a duré presque toute la journée, je n’ai pas fait grand chose, à part végéter sur la couchette en voyant les gens s’occuper de moi. L’appel de Xénélase est continu, comme un fond sonore qui ne s’arrête jamais. Avec mon mal de tête, c’est compliqué.
Je suis encore fatigué de la veille. Et toujours ce sentiment d’échec, de haine? Peut-être est-ce ponctuel, je ne sais pas. X fait en sorte de m’apaiser pour que je sois accro à elle. Je dois résister. Je ne peux pas être son jouet. Les Merkiz font en sorte que je me sente à l’aise. Ils proposent de la bonne nourriture. Comment être à l’aise après ce qu’il s’est passé? Et en étant enfermé de force chez eux? Je le vois, ils ont tous peur que je pète un câble et que je tente de m’échapper. Combien de temps vais-je pouvoir tenir? J’ai peur.
Carnet d’envoûté, Jour 4

Visite d’Anvil et Neijh. Il demande des nouvelles sur mon état, si je suis conscient de ma “maladie”. Il me dit que ça sera compliqué de faire mon travail de Préfet. Je m’en doutais un peu. Je serais capable d’utiliser les moyens de la cité pour retrouver X à tout pris. Oren a été prévenu que je serai absent quelques temps, pour “soigner” ma maladie, et du repos. Je fais confiance à mes conseillers et à Khalaart pour gérer la cité. Ce n’est pas la première fois que je ne suis pas en ville, ils savent très bien faire. Par contre, je doute qu’on m’apporte beaucoup de nouvelles… Vu l’ambiance, ça serait plutôt isolement et activités pour me changer l’esprit.

Anvil m’a proposé de voir pour demander des gardes de fer en plus de ma garde personnelle. Je lui dis que je le laisse voir selon ce qu’il pense le mieux. Mais je n’ai pas envie qu’il le sache… Qu’il me voit ainsi. Après cela, nous avons joué aux cartes tous les trois. Quand je regarde Neijh, j’ai toujours le sentiment d’amertume sur ce qu’il s’est passé devant la démone. Elle s’est focalisée totalement sur Kupi. Ce qui reste normal. Mais c’est dans ce genre de situation que l’on voit la réalité dans les situations d’urgence. Je suis partagé entre lui tenir rigueur, mettre cela de côté.. Je ne sais plus quoi penser.

Les Merkiz sont revenus après le départ d’Anvil et Neijh. Il m’annonce qu’ils auraient une piste intéressante, proposée par le Cardinal. Mais par crainte, il ne m’en a pas dit plus. Moi qui adore en général tout savoir et être libre, je vis ma meilleure vie, c’est certain. Enguéran est resté avec mes Aegis et moi une partie de la soirée. J’ai tenté de faire mine de me détendre. Mais je lutte encore et toujours contre la force de la démone. J’en ai marre. En plus, je suis en train de pourrir la vie des Merkiz et de mes Aegis. Je prie pour qu’ils arrivent à me libérer au plus vite.
Carnet d’envoûté, Jour 7

Je continue à mal dormir. Je me réveille, en sueur, après avoir fait des cauchemars. Elle me hante jusque dans mon sommeil. La fatigue s’installe petit à petit, jour après jour. Mais je ne dois pas faiblir. Je tente par plusieurs moyens de créer une barrière mentale, sans succès… Peut être en arriver à utiliser la magie pour le faire. Enfin, celle qu’il me reste. Je n’arrive plus à utiliser la magie sacrée, un blocage. A part quelques petites étincelles en forçant.
Carnet d’envoûté, Jour 8

Aether me rend visite. Cela me remonte le moral. Je lui explique comment je suis arrivé chez les Merkiz, il ne semblait pas vraiment apprécier la méthode. Il ne me cache pas qu’il est inquiet, et veut rester avec moi quelques temps… Je me demande parfois ce que je serai devenu sans l’avoir connu. J’aurais sûrement pris des voies plus sombres depuis longtemps. Penser à lui ainsi qu’aux rares proches m’aide à m’accrocher un minimum sans sombrer dans la folie.

Les Merkiz reviennent et voient Aether présent. Cela semble les surprendre. Anvil ne les a pas averti qu’il avait autorisé sa visite? Au début, un peu tendu entre les Merkiz et Aether. Puis ils se sont excusés de l’accueil. En précisant que mes amis étaient les bienvenus. Je me suis dit au fond encore heureux. Je suis déjà coincé ici pour je ne sais combien de temps, si en plus j’étais isolé de ce qui me permettait de me battre… Finalement, Aether est parti plus vite que prévu. Je pense qu’il était énervé par tout cela, sans vouloir le montrer. Il m’a prévenu qu’il allait revenir après s’être occupé de ses jumeaux.

Enguéran m’a interrogé sur les paroles d’Aether. Est-ce que je me sentais comme dans une geôle? J’ai été sincère, la geôle est Xénélase. Je m’en fiche un peu du fait que je sois enfermé car c’est la solution pour que je ne rôde pas dans le Sud à la recherche de cette démone pour m’offrir. Cet envoûtement est ma prison. Je suis prisonnier de X. Une prison invisible à l’extérieur, qu’ils ne peuvent pas comprendre sans l’avoir vécu.
On finit la soirée sur un repas et un lancer de fruit, à la base pour savoir qui fera la vaisselle. Après pas mal de lancer, il se trouve que le fruit s’est écrasé sur le visage d’Artheus. Il a bien sûr fait la gueule, mais se retenait pour ne pas gâcher l’ambiance. Je sais très bien qu’ils font en sorte de me changer l’esprit, de penser à autre chose. Cela fonctionne parfois. Toujours bon à prendre. Les Merkiz sont vraiment avenants et chaleureux. Je les apprécie un peu plus.
Carnet d’envouté, Jour 9

Réveil avec un mal de crâne énorme. Il semblerait que j’ai tenté de m’échapper de la maison, totalement incontrôlable. On m’a raconté qu’ils s’y étaient tous mis pour me faire barrage, avec Hortense qui tentait de me parler d’une voix rassurante, Enguéran qui me bloquait physiquement, mes Aegis bloquant l’entrée. Gabriel a vu que j’allais lancer un sort de feu, il a accouru pour m’assomer. Ils faisaient une tête d’enterrement, culpabilisant totalement. J’ai dit à Gabriel que je ne lui en voulais pas. Qu’il faisait son travail et que c’est ce que j’attendais comme réaction. Moi-même je ne sais pas quels dégâts j’aurais pu faire, que ça soit à la maison des Merkiz ou à l’extérieur en m’échappant. Je suis un poids pour tout le monde … Je n’en peux plus…
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Carnet d’envoûté, Jour 11, Gludin

C’est une journée d’anniversaire qui fut … particulière. Non seulement, je suis toujours envoûté par cette saleté de démone, mais en plus, mon père est venu me chercher lui-même chez les Merkiz, accompagné de plusieurs dizaines de gardes de fer. Et il ne cache plus le fait qu’il soit mon père. J’attendais dans la maison pendant le chahut qu’il causait. Enguéran est revenu dans la maison pour me trouver et me dire la situation, il tirait une de ses têtes…De ce qu’il m’a dit, Alaric venait chercher son fils “de gré ou de force”. J’en connais beaucoup qui auraient aimé voir cette scène. Je n’ai jamais osé le révéler aux Merkiz… Connaissant leurs rapports avec Alaric, j’avais peur de leur réaction. Et de l’évolution de notre lien à la suite de celà. Enguéran m’a répliqué qu’il aurait fait la distinction entre ce que je suis et ce qu’est mon père. Et qu’il aurait pris ça comme un acte de confiance. Mais j’ai quand même des doutes. Mes Aegis tiraient une sacrée tête aussi.

Quand je suis sorti de la maison, je l’ai vu devant moi avec ses gardes… Il m’observait, dans le sale état que je suis. Avec tous les gens qui regardaient, dans la rue, autour de nous. Notre secret a volé en éclats. C’est un cadeau d’anniversaire? Il a dit me vouloir à ses côtés. Je pense que rien ne m’aurait plus fait plaisir dans cette période compliquée. X n’existait même plus. Il a pensé à moi, à chaque anniversaire. Même sans le faire savoir. Je n’ai pas pu m’empêcher d’y laisser une larme. Comme si c’était au final une libération. Je n’arrivais presque pas à écouter ce qu’il se disait autour. Je me contentais de le fixer, encore ébahi par tout ça. Une des rares fois dans la vie où j’ai repris de l’espoir pour des choses.
Je jetais quand même un œil parfois autour. Je voyais des têtes étonnées, surtout quand mon père s’est excusé pour tout le bordel. Une phrase que beaucoup n’ont jamais entendu de leur vie. Neijh tentait même de le sonder, voir si c’était réellement lui je présume, ou s’il était sous l’effet d’un sort. Je ne pensais pas non plus qu’il oserait faire cette révélation en public un jour. Quatre ans que je l’ai appris de sa bouche. Très peu à qui je l’avais avoué. Très peu à qui je fais confiance.

Après une discussion dans la rue, j’ai donc suivi mon père, avec mes Aegis et les gardes de fer. Il m’a emmené à Gludin, à la préfecture, où il a fait préparer une chambre pour moi à côté de la sienne. Au final, il ne semblait pas forcément plus inquiet que cela de mon état. Il me dit qu’il me fait confiance pour faire voir à la démone ce que je sais faire. Malgré le regain d’espoir et de bonne humeur, j’ai bien peur de le décevoir. C’est un cercle vicieux: j’utilise de l’énergie pour résister à X. Et je dors mal, donc je fatigue. La fatigue rend plus compliqué pour résister, donc j’utilise encore plus d’énergie… Je ne sais pas comment faire pour me sortir de ce cercle.
Durant notre discussion, Père me parla un peu de ma mère, comme il l’a déjà fait quelques fois, mais peu. J’aurais tellement aimé la connaître. Je ne peux me baser que sur les souvenirs de mon père et sur le portrait qu’il a d’elle, la seule chose qu’il reste. Il me l’a prêté pour ma chambre, pour me donner le courage de lutter. Pour avoir en face de moi son regard pénétrant. C’est étrange, je ne l’ai jamais connu, mais c’est comme si je la sentais autour de moi. J’espère qu’elle aurait été fière de moi, de nous deux. Bon, au moins, je vais pouvoir voir Père chaque jour quand il est à Gludin. C’est toujours ça de pris dans mon malheur…
Carnet d’envoûté, Jour 14

Je dors un peu mieux grâce au regain d’énergie que m’a apporté cette journée. Je passe du temps à méditer devant le portrait de ma mère. J’en profite pour tenter de reproduire le dessin dans mon carnet principal, pour permettre de l’avoir sur moi tout le temps, surtout quand j’ai un coup de mou et que j’ai besoin d’avoir son regard pour me redonner de la force.
Malgré ça, X me nargue toujours. Quand je vois la porte de la chambre s’ouvrir, j’ai des envies de courir pour sortir et la retrouver. C’est vraiment de la merde cet envoûtement. Ce qui m’inquiète surtout, c’est de ne pas avoir de nouvelles. A part la piste qu’avait indiqué Enguéran, rien. Ou il n’y a pas de solutions et ils n’osent pas me le dire.
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Carnet d’envoûté, Jour 19

Visite d’Aether et Elerinna. Aether a enfin pu découvrir le portrait de ma mère, depuis le temps qu’il sait cette information, et qu’il existe un portrait. Ils m’ont apporté un cookie en retard pour mon anniversaire. Cela me fait chaud au cœur, alors qu’en règle générale, je m’en fiche de mon anniversaire. Je ne donne d’ailleurs jamais la date. Je n’ai quasiment pas eu de bons souvenirs de cela. Le meilleur est maintenant l’anniversaire de cette année alors que je suis envoûté par une démone majeure, c’est pour dire le niveau…
Ils me rapportent que leurs jumeaux se portent à merveille. Elérinna semble fatiguée par son nouveau travail de mère. Aether me demande mon avis sur Astrée car il aimerait lui proposer d’être leur marraine. Mais il a peur que sa nouvelle liberté l’empêche d’accepter. Je lui ai conseillé de lui en parler directement, elle est en général assez difficile à cerner sur ses objectifs.

Au cours de la discussion, j’ai appris de Kupi a réussi à se désenvoûter. Ils ne savent pas comment. A ce moment, c’est comme si le sol s’effondrait sous mes pieds. Un gamin arrive à cet exploit, mais pas moi. Plusieurs sentiments sur le moment, de la haine, de la jalousie, de la rage. Mon esprit est plus faible qu’un pauvre gamin naïf. Aether voyant cela, il a voulu me rassurer en me disant que Kupi n’a pas le même vécu. Franchement, j’y crois moyen sur cette hypothèse. Je leur ai quand même raconté mon ressenti devant la démone, qui pourrait expliquer pourquoi je n’ai pas résisté.
Je lui ai donné une liste complète des personnes ayant participé à cette mission dans le plan démonique. Ils veulent tenter de retrouver toutes ces personnes pour voir si elles sont envoûtées ou non. Aether m’a montré une missive d’Enguéran vers la préfecture de Giran. Qui l’irrite en partie à cause du manque d’informations sur la fameuse piste. Ils vont tenter de contacter les Merkiz pour en savoir plus. Je ne l’ai pas montré, mais je m’inquiète beaucoup. J’espère que des querelles ne vont pas réduire à néant les chances de m’en sortir. Même si je crois surtout en Aether. Il me dit qu’il repassera demain, avec un gros gâteau. Fait par lui. Je suis très curieux de voir le résultat.
Carnet d’envoûté, Jour 23

Visite d’Astrée et Kupi. Intérieurement, je ne peux pas m’empêcher d’être jaloux de Kupi, il a réussi, lui, à se retirer de l’emprise de la démone. J’ai confessé mon impression de faiblesse. Astrée tente de me rassurer, mais ses paroles ne changent rien. J’en suis à 23 putains de jours.
Kupi découvre du coup que mes parents adoptifs ne sont pas mes vrais parents. Je leur indique que sur le tableau, il s’agit de ma vraie mère. J’ai dû expliquer à Kupi que je détestais mes parents adoptifs, que je voulais rattraper le temps perdu avec mon vrai père. Je lui demande en passant où est Neijh, étonné de ne pas la voir avec lui. Il me raconte qu’elle est triste, qu’elle pleure et qu’elle se sent coupable. Et bien qu’elle se sente coupable. Ce n’est pas ça qui va arranger les choses, c’est trop tard.

Après avoir dévié sur mes Aegis et les préférences d’Astrée qui ne se gêne pas pour les reluquer, ils m’ont serré dans leurs bras avant de partir. J’aurais bien voulu être réconforté un minimum, mais je me mentirais à moi même. Enfin quand même un peu d’avoir des visites. Mais je me questionne toujours si c’est par amitié, par pitié, par culpabilité.. Je commence à douter de tout. De tous.
Carnet d’envoûté, Jour 24

Encore un réveil en sursaut. J’ai dormi tout au plus 4 heures. Je n’en peux plus. Heureusement, j’ai toujours un Aegis avec moi. Je me suis beaucoup rapproché d’eux j’ai l’impression, à force d’être en leur compagnie. Mon état fait que je n’ai pas envie de me prendre trop au sérieux sur tout ce qui est protocole. Enfin, le minimum. Gabriel est celui le plus avenant et réconfortant. Tout en restant professionnel. On parle un peu de tout et rien, j’essaie aussi d’en savoir plus sur les liens entre chacun des Aegis. Ils me permettent de tenir un peu mieux toute cette période. Mais je m’en veux toujours de leur faire endurer tout ça. Notamment mon état. Je déteste qu’on me voit ainsi. Je préfèrerais que mes soldats me voient dans une posture plus forte.

Visite d’Astrée et d’Aether, avec … un gros gâteau. Enfin, ce qu’il en reste. Il a très mal supporté le voyage, c’était juste … une masse. Le pauvre Aether l’a fait lui-même, je le voyais gêné du résultat. Je le rassurais quand même, il était bon. C’était seulement la gueule du truc qui avait pris cher.
Aether m’a fait part de son projet actuel: créer une sorte d’ordre avec pour objectif la sauvegarde de la culture elfique. Il prépare cela avec sa femme. Je suis même étonné qu’il n’ait pas fait cela plus tôt, c’est un de ses objectifs depuis longtemps. Il a demandé en même temps à Astrée si elle voulait faire partie des membres fondateurs. Et il aimerait avoir mes conseils. Il sait très bien qu’il peut toujours compter sur moi.
J’en ai profité pour l’informer que je compte partitionner d’une certaine façon la nouvelle Tour d’Ivoire, et notamment un étage par culture raciale. Donc quand tout cela sera sorti de terre, il pourra enrichir cet étage autant qu’il voudra. Enfin, il faudra qu’il soit un peu patient. Même si en tant qu’elfe, ce n’est pas vraiment un problème la question de temps sur quelques années. Il m’a avoué qu’il aurait aimé être humain au fond, pouvoir faire “beaucoup de choses” en si peu de temps.

Gabriel est vraiment un cas. En plus d’arriver à remonter un peu le moral à sa façon, il m’a proposé un … remède pour mieux dormir. Enfin, plus une expérimentation qu’autre chose dans le cas présent. Aimant les expériences mais voulant aussi mieux dormir à tout pris, j’ai essayé sa proposition: boire de l’alcool. Il a sorti une bouteille de Ouisky et j’ai bu quelques gorgées. J’espère que Merek, ou pire, qu’Artheus, ne nous choperons pas en train de faire ce genre de choses. Je fais confiance à Gabriel pour cacher les preuves. Je n’ai pas envie qu’il se fasse engueuler par ma faute. En tout cas, sa méthode a un peu fonctionné, enfin juste un peu. Je n’irais pas picoler chaque soir avant de dormir.
Carnet d’envoûté, Jour 26

Neijh me rend visite, elle et sa culpabilité. Elle n’a pas de nouvelles des pistes d’Enguéran. J’ai aussi le droit à des questions étranges, me demandant si j’ai déjà eu des pertes de mémoire, ce qui n’est pas le cas. Si je me souvenais plus particulièrement du jour où on a joué aux cartes, peu après mon envoûtement. Je ne sais pas ce qu’elle me cache, mais je n’en saurais pas plus, il semblerait. Surtout qu’elle fait des choses bizarres, comme tenter d’attraper un truc invisible. Quand je lui demandais comment se passait la vie dans le monde extérieur, elle n’a préféré ne pas s’étaler non plus. Autant ne pas venir me rendre visite à ce compte-là. Elle m’a ramené des cubes et sphères énigmes, puis est partie. Cela semble être plutôt enfantin, enfin bon, le geste est là.

Nouvelle discussion avec Gabriel, toujours à tenter de savoir un peu comment se passaient les relations entre les trois Aegis. Cela semble surtout professionnel avec Artheus, il faut avouer qu’il est bien plus rigide et protocolaire que Merek et Gabriel… Enfin, tant qu’il fait son travail de toute façon. C’est peut-être le plus protecteur des trois, même s’il ne veut pas le faire paraître. Protecteur, à sa façon.
Par curiosité, je lui demande aussi ce qu’il pensait de moi. Il a pris la question très … largement. Physiquement “plutôt agréable” même si ma mine sombre me dessert un peu. Je ne m’attendais pas à ce qu’il me réponde sur ce terrain-là, mais ça m’a un peu amusé. Moralement, il semblerait que je sois quelqu’un de confiance. Il m’a conseillé au passage de sourire un peu plus, que cela m’allait bien. Bon, là je suis sceptique sur ce point là. Je suis sûr qu’il me dit ça pour me forcer un peu. Il me rassure en me disant que les Orenois me voient d’un bon œil, surtout les jeunes. J’aimerais bien sourire aux gens plus souvent. Je n’y arrive juste pas. J’ai tellement mis de barrières sur mes sentiments…
Carnet d’envoûté, Jour 27

Grosse frayeur… Un tremblement de terre avec un sentiment très pesant. Je l’ai senti … sa présence plus forte, comme si elle allait débarquer dans notre monde… J’ai eu du mal à me contrôler, j’avais tellement envie de la rejoindre, de m’offrir à elle encore plus qu’avant.. Dans ma tête, je faisais tout pour lutter. Rien à faire. Heureusement que Gabriel était là pour faire barrage. J’ai fini en pleurs, je n’en peux plus. Qu’est-ce qui arriverait si à cause de moi, la démone venait à Gludin pour venir me chercher? Je ne veux pas être la cause d’un drame.
Pendant ces instants, tout s'entrechoquent dans ma tête. Cette envie de la rejoindre, une joie qu’elle arrive ici, mais aussi la rage de penser à cela, presque une dépression de ne pas être assez fort pour résister totalement. J’ai demandé à mes hoplites de parler d’autres sujets plus légers.. Je ne voulais plus penser à X à ce moment-là, pour m’aider à lutter. Forcément, Gabriel a dévié sur des histoires de dames, fidèle à lui-même, sous le regard blasé d’Artheus. Rien que de les avoir présents et voir leurs interactions me fait du bien.

Revel est passé prendre des nouvelles suite à ce tremblement de terre qui semblait important. Je l’ai de suite averti pour la présence de X probable dans notre monde… Il est revenu quelques heures après, dans un état pas très beau à voir. Il m’a raconté pour Althena, les démons qui ont envahi l’île, et leur rencontre avec un certain “Edrayon” , recherché par X. D’après lui, c’est un “archi visionnaire” qui stocke des démons en lui… très étrange tout ça. Il leur a offert des chemises enchantées. Revel m’a fait essayer la sienne, mais je n’ai rien senti du tout. Il se peut que l’enchantement ne fonctionne que sur la personne à qui la chemise est destinée… Dommage, j’en aurais bien voulu une.

Ils ont aussi eu l’occasion de demander pour retirer l’envoûtement. Une solution assez extrême … et flippante, surtout quand on est mage. Etre vidé de toute sa magie via la magie d’autres personnes. Et en précisant bien sûr que ça semble être extrêmement douloureux, surtout pour un mage. Gabriel ne semblait pas emballé du tout en entendant cela, d’avis à parler de ça à Père. Au fond de moi, peu importe s’il fallait passer par la douleur pour en finir avec cette saloperie. Cela fait un mois que je souffre, je serais prêt à beaucoup de choses…
Carnet d’envoûté, Jour 31

Nouvel entraînement physique avec Gabriel. Cette fois, il m’a montré quelques techniques de combat rapproché. Je ne suis pas vraiment doué pour ce style de combat, donc c’est toujours intéressant d’en apprendre plus. J’ai l’impression de voir un peu de Khalaart dans le style d’entraînement, surtout sur les chutes contrôlées. Il faut savoir être malmené pour mieux apprendre. Mais il ne semble pas très enthousiaste que les autres Aegis apprennent ses méthodes, encore un petit secret entre nous. Pour quelqu’un qui dit n’avoir aucun secret, ça commence à faire pas mal. Incorrigible. Qui suis-je pour juger? Je suis le premier à ne pas trop respecter les protocoles car ça m’emmerde et à faire ce qui me semble le mieux sans me soucier des autres.
Carnet d’envoûté, Jour 35

Visite de Neijh la culpabilisée. Elle me raconta directement l’histoire du rituel pour désenvoûter, la même que Revel. Ils ont essayé sur Kupi rapidement, avec quatre mages. “Pas plaisant”, logique oui… Plus qu’à attendre qu’ils m’amènent des mages pour en faire autant, enfin j’espère. Elle a tenté un “combat de pouce”. Elle me prend pour qui, pour Kupi? Ce n’est pas un truc pour gamin qui va me redonner le moral.
Elle m’avoue être inquiète (pour changer). Et se met à me parler de massage. Elle semble avoir peur que j’ai des soucis de mobilité à force d’être tendu et crispé. Artheus ne semble pas totalement fermé à cette idée et il y réfléchira. Je déteste tout ce qui est contacts physiques en général, j’imagine que je peux faire une exception si ça peut m’éviter des problèmes…

Kupi arrive peu après, avec une des questions qui m’énervent en ce moment: si je suis toujours malade. Je n’ai pas pu m’empêcher de répondre sèchement. Il a chialé et a failli partir. Il l’a cherché. Cela m’a tellement énervé que j’ai laissé échapper des phrases à la gloire de X. Pris de colère, j’en ai jeté un des cubes énigmes de Neijh sur le mur en face de moi. J’en suis parfois à me dire qu’il serait tellement plus simple de se laisser aller, de ne plus résister… Mais cela fait plus d’un mois que je lutte, ça serait un énorme gâchis de la laisser gagner maintenant.
Voir mon père presque chaque jour, le portrait de ma mère, Aether, les quelques visites, mes Aegis… Toutes ces choses me permettent de tenir. Et peut être au fond l’amour propre. J’ai une réputation à tenir, je ne veux pas être le mage qui a succombé à une pauvre connasse démoniaque. Neijh me parle des césures de mon coeur, je dirais plutôt que mon coeur est un champ de bataille. Avec beaucoup de zones dévastées.

Ce champ de bataille pourrait se terminer un jour? Je ne suis pas dupe, je finirais certainement seul. J’ai eu un énorme coup de mou face à Neijh, en me questionnant sur la solitude, et même douter d’Aether qui a maintenant sa propre famille. Je connais très bien sa réponse si je lui disais celà: “je ne t’abandonnerai pas, tu es de ma famille”. Je n’espère que ça. Toute cette situation s'embrume l’esprit, comme si un voile de ténèbres s’abattait chaque jour un peu plus sur mon mental. Je sais très bien que X a une influence sur ma perception de la solitude et le besoin fort de vouloir la rejoindre. Neijh a tenté de me rassurer. Je dois arriver à garder mon calme et ne pas imploser. Peut-être rester dans ma première idée, renforcer mon mental pour que ma solitude ne soit pas une faiblesse mais une force. Quitte à être encore plus insensible qu’aujourd’hui?
Carnet d’envoûté, Jour 38

Gabriel qui nous ramène de quoi bien manger, les petits moments sans prise de tête, avec Merek aussi qui était de garde. Il ne faut pas que j’oublie de donner toutes les notes de frais après cette histoire à la préfecture pour leur rembourser leurs frais.
Il n’y est pas allé de main morte: de la charcuterie, des pâtisseries, du sucré, du salé, des fruits et des légumes. Je m’aperçois que Gabriel faisait tout le temps attention à tout ce qu’il mangeait. Entre lui et Merek, deux mondes différents. Merek, lui, plutôt bon vivant à taper dans de tout. “Alimentation saine pour un corps sain”. Je dois confesser ne jamais porter attention à cet aspect dans ma vie de tous les jours.
Artheus a cafté l’idée de Neijh pour les massages. J’aurais bien espéré qu’il l’oublie et que ça passe à la trappe. Mais ils se soucient pour moi on dirait. J’ai l’impression que je vais devoir y passer un jour, ils sont aussi tête de mule que moi parfois.
Carnet d’envoûté, Jour 42

Les journées passent et se ressemblent. Cloîtré toujours dans cette chambre. Ma mère m’observant via son portrait. Je prie de plus en plus. Comme si je voulais compenser les ténèbres grandissantes de mon esprit par la lumière divine. Je commence à comprendre un des mécanismes de la Foi. Le désespoir amène à se diriger vers les Dieux. Au fond de moi, je me dis que les Dieux ne feront rien du tout, surtout pour un petit humain comme moi. Pourquoi ils le feraient, je suis insignifiant dans ce monde, dans l’histoire en général. Mais ça a un côté réconfortant de se confier. Je n’ai aucune idée si Elle écoute mes prières. Mais j’aimerais tellement qu’elle me libère, là, maintenant.
Carnet d’envoûté, Jour 43

Artheus, de garde, s’est mis à discuter avec moi, chose rare. Il semble de plus en plus inquiet pour moi, même s’il ne le montre pas. J’ai bien tenté de le rassurer, mais j’ai l’impression que tout ce temps passé ensemble depuis que je suis envoûté casse la barrière entre nous. La barrière qu’il y a normalement entre un commandant et un lieutenant. De mon côté, je n’ai jamais eu de souci d’avoir une relation moins protocolaire avec un soldat en privé, tant que le respect était là, et qu’en public nous reprenions nos rôles respectifs.
Artheus n’est pas de ce genre normalement. Depuis que je le connais, il a toujours été droit, strict, avec un oeil sur tout. Il surveille même ses collègues Aegis. Mais en privé, il commence à être moins protocolaire, enfin juste un peu moins. Il reste fidèle à lui-même sur beaucoup de choses. Je dois avouer que j’attends avec impatience l’évolution de nos liens, à la fois curieux et ravi de ne pas voir des gens se cantonner qu’à de simples “gardes du corps”. Cela me gène d’être suivi partout par “mission”, autant que cela se passe dans des conditions plus légères.
Carnet d’envoûté, Jour 49

Je commence à devenir fou. M’ont-ils abandonné, oublié à mon sort? Je ne sais pas encore combien de temps encore je peux tenir. J’ai parfois des envies de tout cramer, de m’enfuir de la préfecture, d’aller me réfugier dans un lieu pour y finir mes jours, loin de tout. Je craque de plus en plus en pleine nuit, pleurant dans le silence oppressant de la chambre. Je fais en sorte que l’Aegis de garde ne voit rien. Mais j’imagine que c’est difficile d’être discret.

Non, je dois tenir, encore. Je suis sûr qu’Aether et Père cherchent une solution. Je ne peux pas croire que même eux puissent m’abandonner. J’ai promis à Père d’être fort. Je veux qu’il continue à être fier de moi. Et surtout d’honorer la révélation de notre lien en public. Je ne veux pas être le déshonneur de la famille. Depuis ce moment, je vois à son regard que quelque chose à changer entre nous. Comme si c’était un déclic pour se libérer du fardeau du secret. Il a déjà assez souffert, je ne veux pas en rajouter.

Mais chaque jour de plus à tenir, j’ai l’impression de détester les gens. Me dire qu’ils ne valent au final rien. Passer du temps à les aider, à faire en sorte de sauver le plus de gens dans les situations catastrophiques.. Tout ça pour être délaissé quand nous même nous avons un problème. Presque envie d’envoyer chier tout ces gens après être libéré, si je le suis un jour. Je suis sûr que je ne sortirais pas indemne de tout cela. Mon coeur, mon esprit et mon âme seront encore plus froids qu’auparavant. Et il va falloir du temps pour que le champ de bataille devienne une forêt paisible et sereine.
Carnet d’envoûté, Jour 51

J’entends un cri de la chambre de Père. “AH LE PETIT BA…”. Je ne m’interrogeais pas plus que ça, je le connais à force. Jusqu’à ce qu’il débarque dans ma chambre, totalement en rogne, et a balancé sur mon lit un cube étrange et une missive. Il me dit que c’est un truc pour occuper l’esprit, qu’il n’avait pas le temps pour “ces conneries”. Bon bah, plus qu’à résoudre cette chose étrange. Merci Père pour cette distraction inattendue.
Carnet d’envoûté, Jour 55

Merek m’a fait remarquer, blagueur, que je commençais à avoir quelques cheveux blancs. Mais il précise que ça me donne un “certain charme”. Cela reste subjectif, j’ai du mal à savoir s’il me dit ça pour me réconforter ou s’il le pense vraiment. Après, il vaut mieux ça que des problèmes physiques plus graves… Cela ne reste qu’une couleur de cheveux.
Carnet d’envoûté, Jour 59

Aether qui vient me voir, le rituel pour me vider de ma magie est pour ce soir… Deux mois d’attente interminable. Et la boule au ventre. La peur que ça ne se déroule pas comme prévu, que j’y passe, que je sois handicapé à vie… Il a envoyé une missive aux gens qui peuvent aider. En espérant que mon sort intéresse encore quelques uns. Le voile de ténèbres est de plus en plus grand dans mon esprit. Aether est heureusement là, comme une petite lumière au crépuscule. Celle qu’il faut suivre pour ne pas sombrer, ne pas couler dans les abysses. Les quelques pensées suicidaires n’existent plus en sa présence, comme celle de mon père.

Je mise tout mes espoirs sur ce rituel. Mais la peur m’envahit. Je fais tout pour me rassurer, pour me dire que c’est juste un mauvais moment à passer. Les heures en ce moment paraissent des jours. C’est idiot, j’ai attendu deux mois ce rituel… Si je continue à angoisser et stresser ainsi, je vais avoir tous les cheveux totalement blancs à ce rythme. Et on va me prendre pour un vieux. Quelle horreur. Aether me dit que ça me va bien d’ailleurs. Peut être que Merek était sincère finalement.


Le moment approche. Respire un grand coup. Je les entends de ma chambre, j’espère clôturer ce carnet spécial après cette soirée.
Carnet d’envoûté, La Libération, Cérulys


Comme espéré, je peux enfin en terminer avec ce carnet spécifique. Il me permettra de me remémorer de cette période sombre de ma vie. Surtout si j’ai à me retrouver à nouveau contre un Démon Majeur.
Cela s’est passé comme on m’avait indiqué, mais avec une “invitée” surprise. Une naine appelée Tolina, enjouée et sûre d’elle. Elle m’a envoyé tant d’énergie à elle seule pour me vider de ma mana… Une souffrance immense durant ce moment. Comme si mon esprit allait être éjecté de mon corps. Puis après cela, le vide. Tout ce qui fait ce que je suis, ma magie, disparue. Ensuite, tous les mages présents, nombreux à ma grande surprise, m’ont envoyé des flux de magie pour me soigner. Un bon moment. Il semblerait que je sois un “puit”. J’espère maintenant ne pas avoir de séquelles de tout cela, que ma mana reviendra normalement d’ici peu de temps. Je me souviendrais de leur venue à tous. Ils n’ont pas soigné que mon vide magique, mais aussi mon vide émotionnel apparu durant ces deux mois. Enfin, en partie.

Fin de ce carnet.
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Le carnet spécial est terminé, retour sur le carnet utilisé en temps normal.
Le 6 d’Astrée de l'an 966,

Je ne l’entends plus. Je ne la sens plus. Je ne la désire plus.
Deux longs mois à lutter contre son emprise. Pouvoir crier que je veux qu’elle meurt sans avoir un blocage. Même si pour le moment, je suis encore crevé, j’ai mal partout comme si j’avais fait des efforts incroyables la veille, et surtout je suis encore vide de magie pour le moment. D’après Artheus, j’ai dormi plus de deux jours…

Cette soirée de libération fut assez … émouvante. Avant cela, je marchais dans tout Cérulys pour rejoindre la pièce dédiée, pièce que je connais déjà bien pour des entraînements magiques. Accompagné par mon Père, Aether, Neijh, Astrée, Enguéran, Hortense, Revel, Anvil, des mages Primo Arcanis, des mages et soigneurs de Cefedellen, Amina… Finalement, tout ce monde a répondu présent pour m’aider… Et dans la salle, Navith et Sufzile présents. Pour Navith, je trouvais cela normal. Mais je ne m’attendais pas à ce que Sufzile se présente au final. Mon Père a réagi rapidement en le voyant. Je pensais qu’il allait lui foutre une droite sans ménagement. Il lui a demandé de reculer et de ne pas agir. Je ne connais pas leur passé, mais il est certain qu’il a une grosse dent contre lui… Une dent bien pointue.

Mon coeur battait de plus en plus fort. Je voyais ce lit en plein milieu de la salle, et tous ces gens qui m’observaient. Tout ce que je détestais en temps normal réuni en un instant: demander de l’aide, les gens qui m’observent, et être le centre de l’attention. Mon Père et Aether, toujours présents à mes côtés, me rassuraient comme ils pouvaient. Gabriel me tenait constamment le bras depuis qu’on est sorti de la préfecture de Gludin, mais avec bienveillance. La mise en scène faisait presque penser à une mise à mort… Au fond, le procédé était un peu du même style pour moi. M’enlever toute ma magie, c’est un peu comme une petite mort. Surtout que tout peut se transformer en cauchemar si le rituel se passe mal.

Je me suis couché sur ce lit, je n’arrivais même plus à faire attention à ce qu’il se passait autour de moi. Aether me passa une lanière de cuir pour que je morde dedans. Et soudainement, une invitée surprise, la naine Tolina, une “Edrayon” comme j’en avais déjà entendu parler.
Pour le détail du rituel, voir le carnet d’envoûté, dernier paragraphe.

La douleur pendant le traitement de Tolina était telle que mon esprit se fractura. Physiquement, je sais très bien que j’ai mordu très fort dans la lanière, que je criais, que je pleurais, que je serrai les poings le plus possible. Et aussi que je résistais à l’envie de lancer des sorts pour me défendre.
Mentalement, j’étais comme dans une bulle, à me projeter dans un lieu plus serein. Je me voyais dans une maison, aux abords d’une forêt. Avec un temps superbe. J’étais avec mon père… mais aussi ma mère, enfin ce que j’en imaginais. Nous avons passé un bon moment ensemble, tous les trois. Ce monde ne semblait pas connaître l’Ire Bestiale, la crainte ne se faisait pas sentir. Mais au fur et à mesure que mon énergie magique se vidait, ce rêve commençait à s’obscurcir. Le ciel se voilait d’un manteau de ténèbres. La forêt pourrissait, petit à petit, jusqu’à la maison. Je voyais mes parents disparaître en poussière. Le sol s’effondra sous mes pieds, et je tombais. Dans le vide. Je pense que c’est le moment où j’ai failli tomber dans les pommes après avoir été vidé de mon énergie. J’imagine que je pleurai réellement sans le vouloir. Difficile à dire quand nous ne sommes plus conscients un instant de la réalité.

Mais à un moment, j’ai arrêté de tomber inlassablement dans ce vide. Rattrapé par une lumière qui apparaissait. Et plein de formes de gens qui me fixaient, tendant le bras avec un flux de lumière se dirigeant vers moi. Je suppose que c’était une représentation mentale de tous les mages qui m’ont transmis de leur énergie pour me soigner. Je me sentais de plus en plus serein, malgré le vide qui restait dans mon cœur. La lumière de plus en plus forte. Et je me suis “réveillé”, totalement exténué. Je regardais à ce moment-là autour de moi. Je ne rêvais pas, tout cela s’était passé ainsi. La plupart semblait fatigué. Ai-je autant demandé autant de magie pour me stabiliser? Mon père était à côté de moi, se mettant à chanceler. On a dû lui fournir une chaise pour éviter qu’il ne s’écroule. Je ne pouvais m’empêcher de le fixer, souriant, comme si tout était terminé. En repensant à cette pensée parallèle pendant le rituel. Je ne sais pas si je lui parlerais de cette pensée. J’aurais trop peur de le rendre triste.

Je me souviendrais de ce moment de libération. Le temps que tout le monde reprenne ses esprits, les gens partirent petit à petit, reprendre leur vie normale. Je suis resté un bon moment sur le lit, reprenant mon souffle. Je me suis relevé, avec cette impression d’avoir fait un effort énorme. Comme toujours, je faisais mine d’aller bien, que je tiendrais sur mes jambes. Accompagné de mon Père, Revel et mes Aegis, j’ai parcouru à nouveau tout Cérulys. En m’efforçant de tenir sur mes jambes tout le long, même sur les grandes pentes. Proche de la fin, j’ai faibli, et je me suis ramassé comme une merde, tombant sur les genoux. Totalement essoufflé. Mais ils furent toujours autour de moi pour me soutenir, sachant très bien que je refuserai leur aide. Je vais passer un peu de temps à Cefedellen, invité gracieusement par mon ami Aether. Reprendre des forces. Reprendre des entraînements. Reprendre … une vie normale? Si on peut appeler ça une vie normale. Il faut savoir passer à autre chose, reprendre ses combats habituels. Oren me manque énormément. Chers Orenois, je ne vous ai jamais oublié tout ce temps. Je reviens, bientôt.

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Maj Fiche personnage: Image portrait, Nom, mise à jour descriptions et âge, ajout influence, ajout famille / Page BG: mise en Spoil du contenu de chaque chapitre sauf le dernier pour faciliter le parcours

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Eliadus
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Re: [BG Humain] Eliadus Zolpheus (Haydon)

Message par Eliadus » sam. 13 août 2022 à 16h43


Chapitre XXI: Amore, More, Ore, Re

Spoiler:
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Le 7 d’Astrée de l'an 966,
Troisième jour depuis le rituel. Toujours pas de régénération de ma mana… C’est un peu effrayant. Ce vide. Sans compter physiquement… Mais je suis libéré. Je ne vais pas encore faire long feu aujourd’hui, j’ai dormi une demi journée entière encore cette nuit. J’ai l’impression d’avoir tout le temps faim… Sûrement le fait de vouloir récupérer de l’énergie. J’ai bien tenté de faire une balade, mais je tenais à peine debout. Je vais tenter à nouveau demain. Et j’espère surtout que ma mana va revenir. Que ferais-je sinon?
Le 8 d’Astrée de l'an 966,

Soulagement. Je sens un tout début de régénération se faire. Un long processus est en route maintenant.. Je vais éviter le plus possible d’utiliser de la magie pendant… un bon moment? Un mois peut-être? J’ai réussi à faire une balade, mais Artheus m’a suivi partout dans le doute que je me retrouve au sol.

Retrouver l’extérieur… Quelle sensation de liberté. En plus, Cefedellen est vraiment agréable. Aether passe beaucoup de temps avec moi en plus. Nous avons de moins en moins l’occasion de nous rencontrer avec nos responsabilités.. A mon grand désespoir. Les longs moments de discussion que j’avais avec lui me manquent. Surtout ceux que l’on a eu sur le front de Laëb, quand nous étions encore à faire évoluer la situation la bas. Je n’ai plus qu’à profiter de ma convalescence pour faire cela à nouveau.
Le 12 d’Astrée de l’an 966,

Les journées se ressemblent. Déjeuners avec Aether, et balade avec lui dans la cité. Il me parle longuement de sa cité, de son fonctionnement, des mahums. Il m’a même emmené à la forteresse elfique pour me montrer les mahums que nous avions libéré du château d’Oren. Je le vois, il tient vraiment à l’union des elfes et mahums. Je peux aussi voir Aether dans son environnement, avec sa petite famille, ses enfants qui grandissent. Je me dis qu’il mérite d’être heureux. Ses enfants auront la chance de vivre auprès de leurs parents…

J’ai tenté de manier mes doubles lames. Mauvaise idée.. J’ai donné deux ou trois coups dans le vide, j’étais déjà fatigué… Quelle plaie. Je n’ai pas envie d’être une foutue larve encore un jour de plus. En plus, je n’ose pas imaginer tous les retards dans les affaires d’Oren qui s’accumulent jour après jour.
Le 17 d’Astrée de l’an 966,

Je me suis levé très tôt ce matin. Une idée m’est venue en tête. Mais forcément, mes aegis ont râlé. Retourner quelques heures à Oren pour voir comment ça se passe, voir les affaires que je pourrais traiter sur place. Aether est matinal aussi, ça ne facilite pas les choses. Mais on a réussi à passer pendant qu’il était ailleurs. Je suis certain qu’il m’aurait empêché d’y aller sinon.

Oren au petit matin. Quel plaisir de revoir la cité après tous ces mois. Les gens me dévisageaient pas mal j’ai l’impression. Sûrement ma tronche de déterré avec la fatigue. Mais j’ai pu voir sur le chemin vers la préfecture qu’ils étaient bienveillant. Ils me demandaient comment j’allais, si je revenais pour de bon, de ne pas trop forcer même. Je voyais mes Aegis pas sereins du tout, à devoir faire en sorte qu’on ne soit pas submergé par les habitants et ne pas me fatiguer violemment.

J’ai pu traiter quelques dossiers à la préfecture. Mais au bout de trois heures, je piquais beaucoup du nez.
J’ai du me résigner à retourner à Cefedellen plus vite que je ne l’aurais imaginé… Mais ça m’a redonné un peu d’énergie de ressentir Oren. Par chance, aucun événement grave durant mon absence. Et les employés de la préfecture ont très bien travaillé. Mon conseiller principal a vraiment bien su gérer, cela me rassurera pour mes prochaines absences.
Le 21 d’Astrée de l’an 966,

Petite balade à Dion avec mes Aegis pour changer d’air. Je me suis dit qu’il pouvait être bien de faire un tour au comptoir de l’Aile Pourpre. Quand ce fut mon tour, j’ai pu raconter l’histoire des élémentaires … enfin en résumé, sinon j’aurais pu passer quelques heures avec la personne, qui semblait cependant boire mes paroles, notant avec ardeur ce que je racontais. ça m’a changé un peu les idées.
En partant, j’ai croisé Kupi. Il m’a appelé “Nyanyadus”. C’est quoi encore cette nouveauté.. Je pense que mon regard a suffit pour lui montrer ma totale désapprobation. Je vais envoyer une missive à Anvil, il commence à m’exaspérer.
Le 22 d’Astrée de l’an 966,

Visite d’Anvil et Kupi à Cefedellen. Anvil, c’est comme Aether, cela devient de plus en plus rare de le voir. Mais lui aussi à une famille. Je sais qu’ils me répètent souvent que je suis “comme un frère” ou “de la famille”, cela n’empêche pas la solitude de me ronger. Et je ne vais pas demander aux Aegis de vivre éternellement avec moi comme si c’était mes colocataires. Ils restent professionnels. Il me dit que si je voulais, je pouvais faire appel à lui… mais pour quoi. A part me venger de la démone… Il me dit d’ailleurs que je suis à cran et que ça se voit. Cela doit faire un moment que je suis à cran. Par contre, encore une personne qui me complimente sur les cheveux blancs. S'ils ne me rappelaient pas cette période sombre en me regardant dans une glace, j’aurais sûrement mieux apprécier les compliments. Au passage, Kupi s’est excusé pour le surnom affreux de la veille. La missive a fonctionné. Et il n’a rien dit pendant tout le reste de ma discussion avec Anvil. C’est reposant.

Aether arrive entre temps. Une mine fatiguée et soucieuse. Il m’a fait un sous entendu sur ma sortie à Oren, de toute façon je me doutais qu’il le saurait. Mais il ne l’a pas mal pris. Il est juste difficile de passer discrètement dans une cité avec trois gardes qui font deux mètres et une bonne carrure.
Il me propose de commencer doucement les entraînements. Il était temps. Il m’a proposé d’ailleurs d’inviter Khalaart à Cefedellen pour mes entraînements personnels. C’est une idée qui me ravit largement.
Après plus de deux mois, je commence un peu à rouiller à mon avis. Mais je n’irais pas faire une bataille de suite vu mon état.

Quand je me suis retrouvé seul avec Aether, nous avons dévié sur du plus personnel.. Surtout, je m’en veux d’être un fardeau pour lui, à être coincé à Cefedellen. Il me rassure comme il peut. En plus, il me dit qu’il est toujours fatigué depuis le rituel. J’en aurai fatigué du monde… Il pense que c’est les signes de son âge avancé. Mais méditer à l’arbre Mère l’aide.
La discussion a dévié au fur et à mesure sur la famille. Il pense toujours à son ancienne femme, ce qui est normal. Je me suis jeté à l’eau, je me suis confié sur mes pensées moins joyeuses quand nous évoquions la naissance récente de ses jumeaux. Le fait que j’ai pensé à mes parents, qui ont dû m'abandonner à des amis d’Oren à ma naissance… Que ma mère n’ait pu m’avoir que quelques jours… Je suis impatient qu’Aden soit libéré, pour lui rendre hommage…
Le 24 d’Astrée de l’an 966,

Khalaart a fait vite. Il a déjà répondu à l’appel pour prendre en main mes entraînements. Et comme toujours, il sait parfaitement quoi faire. Nous ne sommes pas loin de la sortie de la ville, le cadre est magnifique pour se reprendre en main. Il prévoit vraiment tout, même la composition des repas, les bains… J’ai vraiment de la chance d’avoir un ami comme lui. Peu de proches mais les meilleurs. Pour le moment, ça se limite à des étirements longs comme je fatigue encore vite. J’ai vraiment du mal à ne pas utiliser de magie. Elle fait tellement partie de ma vie, de moi. Je pense que mes capacités physiques ne se remettent pas vite car j’ai trop lié mes efforts à la magie. Et je la régénère lentement. Mais sûrement.
Le 25 d’Astrée de l’an 966,

Serewen est revenu d’une mission contre cette foutue démone. Pas très frais mais vivant au moins. Ils sont arrivés à retourner dans son plan, cette fois physiquement, et la bannir pour un petit moment. Cela m’a fait plaisir à entendre, même si au fond, elle reviendra un jour. Enfin, je pense que je serai mort d’ici là. Maintenant que c’est fait, je vais pouvoir passer à autre chose pour de bon. Il serait intéressant que j’ouvre une branche de visionnaires à Oren, pour être paré à toute éventualité. Enfin, si j’arrive à en trouver… J’ai l’impression que ça ne court pas les rues.
Le 3 Vertefeuille de l’an 966,

Aether m’a proposé de faire un tour à la plage de Giran envahie par les pirates de Zaken. Accompagné par lui, mes Aegis et quelques soldats de Cefedellen. Aller sur le terrain est vivifiant, et en plus pour une bonne cause, faire le ménage de ces saloperies. Par contre, cela m’a fait étrange de combattre réellement sans magie, uniquement avec mes doubles lames. Je pouvais utiliser de la magie si je voulais, mais je ne souhaitais pas moi même pour permettre à ma mana de revenir plus rapidement. Pomper dans mes ressources aussi tôt ne ferait que ralentir l’échéance. Nous avons fait un beau massacre en tout cas. Les réflexes aux lames reviennent finalement assez vite, même après plusieurs mois sans pratiquer. J’ai dû faire quand même quelques petites pauses, physiquement je sens que ça tire encore un peu.
Le 5 Vertefeuille de l’an 966,

Ce cube me fascine toujours. Toujours cette sensation en émanant quand je suis au calme. Une aura… même pas de la magie sûrement. Je tente encore et toujours de bidouiller ce foutu cube. Mais je me suis rappelé d’une idée que j’avais eu auparavant quand j’étais encore envoûté. Je n’avais cependant pas mes lames sous la main vu que mes Aegis les conservaient, et hors de question de tenter le diable.

J’ai pris une de mes lames céruléennes, et là, comme je l’imaginais, une réaction. Plus aucun symbole magique, le cube s’ouvre. La sensation d’aura est toujours là. Je découvre le contenu: une bague, sublime. Je n’avais jamais vu un travail d’orfèvrerie pareil. Ce travail du métal, ces pierres précieuses… Une lettre gravée dans l’anneau: V. Comme Vygaris? C’était une famille d’orfèvre d’Aden, cela ne m’étonnerait vraiment pas. Son état est étonnant, quasi intact, encore brillant. Il faut que je montre ça à Père…Je suis certain qu’il saura ce dont il s’agit. En attendant, je vais la porter pour la garder sous les yeux.
Le 12 Vertefeuille de l’an 966,

Petit tour à Giran avec mes Aegis. Ce fut tranquille jusqu’à ce que j’entende parler de problèmes à l’entrée Est. J’y vois Nuzä se battre contre les gardes de Giran, ils ont eu l’ordre de l’arrêter car elle serait possédée. Elle me raconte qu’un démon est entré dans son arme et qu’elle l’a enterré. J’ai réussi à apaiser la situation, proposant aux gardes de l’accompagner à la cathédrale moi-même avec mes Aegis. Là-bas, j’ai accepté de lui tenir compagnie dans l'alcôve avec Matteo et Kupi. Et aussi la sombre “comtesse” aux brioches.

Forcément, nous avons parlé d’envoûtement. Nous avons vécu à peu près le même ressenti, d’être seuls et impuissants. Mais elle est arrivée à s’en débarrasser par elle-même contrairement à moi… Nous avons aussi la même “flamme” intérieure, enfin moi j’appelle ça ma rage. Mais je suppose que c’est à peu près équivalent. Elle en a profité pour raconter des choses plus personnel, notamment la perte de sa virginité contre sa volonté, mais elle a pu se venger par la suite.

La conversation a violemment dévié quand Kupi et la comtesse sont partis, et que Matteo et Nuzä se sont mis à picoler. Je me suis retrouvé avec Matteo devant nous sans pantalon ni calecon… A cause de Nuzä qui le mettait au défi de faire ça. Artheus est entré, gros moment de malaise en voyant cul nul Matteo devant nous. Il tirait une de ses tronches, je pensais qu’il allait lui éclater la tête. Mais ça ne s’est pas arrêté là. Peu après, Nuzä totalement éméchée finit par se mettre totalement nue. Artheus a entendu le bruit d’armure, il est entré, et fou de rage envers les deux, il me prit par le bras pour m’extirper de cette situation incongrue… Je n’ose pas imaginer ce qu’il s’y est passé par la suite.
Le 16 Vertefeuille de l’an 966,

Un peu la tête ailleurs, en sortant du portail de la passeuse à Oren, j’ai foncé sans le vouloir dans un homme. Enfin, il n’a pas eu grand chose, il est baraqué donc il n’a pas vraiment bougé de sa place.Une chose étonnante, son oeil avec un iris tout noir. J’en ai profité pour me présenter, ne le connaissant pas. Il s’appelle Léofrith. Il n’est pas du tout d’Oren mais de Gludin et il découvre la cité pour la première fois. Il m’a demandé où était la bibliothèque, je l’ai donc accompagné.
Le destin est parfois amusant, j’ai pu apprendre qu’il est guérisseur mais aussi visionnaire. Je l’ai convié à discuter plus tranquillement au sous-sol de la bibliothèque pour en savoir plus. Après en avoir appris un peu plus sur lui, je me suis lancé et je lui ai demandé si ça l’intéressait de se poser à Oren et d’y travailler. J’ai toujours en tête mon objectif d’avoir une section anti démons à Oren. Un nouveau guérisseur est aussi bon à prendre d’ailleurs. Etonnamment, il a accepté assez facilement.

J’ai pu lui raconter mon envoûtement, il m’a demandé d’ailleurs si j’étais suivi. Pour le coup, pas vraiment, je pensai que j’en avais terminé, mais dans le doute, il a vérifié mon état. Il a pris ma tête dans ses mains, et il a diffusé sa magie dans tout mon corps. Assez étonnant comme méthode. Je ne sais pas trop pourquoi, ça m’a fait un petit quelque chose… Déjà que j’aime bien l’observer comme s’il y avait une attirance particulière. Pour lui, j’ai un potentiel impressionnant et il trouve que j’ai de la chance de m’en être sorti aussi bien. Il n’a rien trouvé d’anormal. Je me suis mis à lui parler de mon état durant l’envoûtement, comme si de rien n’était. Je suppose que son travail m’inspire confiance et me donne plus de facilités à parler de cela. J’ai aussi pu en profiter pour lui demander si cela l’intéresserait d’aider à documenter la bibliothèque avec des recueils sur le sujet, en plus de son travail à l’église et l’hôpital, il a accepté aussi, ayant des livres lui-même qu’il peut copier.

Je l’ai retrouvé plus tard, rebelotte, devant la passeuse. Cette fois, c’est lui qui m’est rentré dedans. En plus, avec une pile de livres dans les bras qui lui cachaient la vue. Cela m’a tellement surpris que j’en suis tombé à la renverse… Avec les livres me tombant dessus. J’en ai profité pour l’accompagner à nouveau à la bibliothèque, et lui montrer sa nouvelle chambre au second étage, comme il n’a aucun point d’ancrage encore ici. Et je lui ai fait signer tous les contrats de travail. Il doit trouver cela rapide j’imagine, mais j’aime bien quand c’est fait rapidement. Et un nouveau visionnaire, ça ne se refuse pas. Il a passé sept ans à étudier à l’Académie pour l’être. Chose étonnante, il est métisse elfe. Difficile à le constater, mis à part son teint plus pâle qu’un humain “normal”. Je lui ai raconté du coup pour Gabriel qui l’est aussi, et lui idem, difficile de voir son côté elfe.
On s’est même mis à parler de “grand amour”, ce sujet semble lui tenir à coeur alors que personnellement, je ne m’en soucie absolument pas. Je pense que je n’ai pas forcément la capacité d’aimer de cette façon, enfin je ne l’ai jamais ressenti en 32 ans. Je ne vois pas pourquoi cela changerait soudainement. Il me rassure en me disant qu’il a 80 ans et qu’il ne l’a jamais trouvé non plus mais il y croit. Il pense d’ailleurs que mon temps libre ne m'aide pas vraiment. Ce n’est pas vraiment faux, je travaille énormément et mes occupations sont solitaires. Il ne me lâche pas non plus sur le fait de vouloir me faire une “surprise”, semblant être déterminé à ce que je me détende un peu plus et que je lâche le travail.
Le 18 Vertefeuille de l’an 966,

C’est décidément une manie. Je reviens à Oren, je vois Neijh à la passeuse. A peine le temps de me retourner, je vois Léofrith, les bras chargés, me foncer dessus. Je fais finir par croire qu’il le fait exprès. Encore une fois sur les fesses et les objets sur ma tronche. Je l’ai quand même aidé à porter ce bordel avec Neijh jusqu’à sa chambre. Elle a du coup pu se présenter. Et parler de Vernalis, ainsi que de Laëb, demandant au passage s’il connaissait ce domaine de compétence que sont les diables. Je lui ai proposé de l’emmener un jour au front pour lui montrer la situation et les sceaux pièges.

Etant un peu plus proche, je me suis osé à lui poser la question pour son oeil. Ce n’est pas de naissance, il a été victime d’un démon étant enfant. Il lui a laissé ce petit “cadeau” en souvenir de sa possession. Au final comme mes cheveux blancs, même si ce n’est qu’indirectement de mon envoûtement. Cela reste un petit souvenir.
A un moment, à force de me voir faire un peu la “tronche”, il s’est amusé à me faire un sourire avec ses index. Enfin, vu leur tête, ça ne semblait pas vraiment concluant. J’ai même aussi eu le droit à une comparaison… pas forcément flatteuse. Je lui fais penser à une pâte à brioche, je cite: “Quand elle se foire, elle a tendance à être toute dure, mais à force de la travailler, elle devient parfaite.” Je ne savais pas bien comment le prendre. Fidèle à moi même, j’ai fait semblant quand même d’être vexé, je me doute que sa comparaison fut un peu maladroite. Il tient toujours à sa “surprise”, me demandant au passage si mes Aegis seraient là ou non.
Le 20 Vertefeuille de l’an 966,

Je suis allé voir Père pour lui montrer ma découverte du cube. Quand j’ai placé la bague devant lui, il était bouche bée, totalement livide et en sueur… Il s’est demandé comment elle était arrivée là, c’était une bague totalement décorative, jamais portée. Enfin du coup, jusqu’à moi. D’un coup, il a bondi de sa chaise et nous sommes allés voir Sufzile.
Devant lui, j’ai du le calmer… il a failli sortir son épée pour lui en mettre une. Heureusement, j’ai réussi à le calmer, le convainquant que nous étions ici pour les informations, pas pour régler des comptes. Sufzile l’aurait trouvé via un membre de l’Aile, qui était prêt à vendre cette bague. Sufzile a réussi à la récupérer… par ses méthodes.

Pour la bague en elle-même, comme je l’imaginais, le V signifie bien Vygaris. Style de bague faite pour être la plus unique possible. Et avec.. un fragment de créature morte. D’où ce que je ressens d’elle.. C’est glauque. C’était un cadeau de mariage pour mes parents… Et d’un coup elle se retrouve entre nos mains alors qu’elle était à Aden… Mis à part lui et les Vygaris, personne n'est au courant de cette bague.. Du coup, cela fait poser beaucoup de questions, enfin moi encore plus que d'habitude. Je me retrouve au milieu d’une famille avec beaucoup de mystères, et à chaque fois que j’ai une réponse, j’ai encore plus de questions…
Pour le moment, la question est surtout de savoir qui a fait passer cette bague, y a t’il finalement encore un Vygaris en vie? Pourquoi faire ça? Père pense qu’il s’agirait probablement de son beau père s’il devait penser à quelqu’un de cette famille, aucune animosité particulière entre eux à l’époque. J’espère qu’il ne fera pas de bêtises et ne tentera pas de forcer l’assaut sur Aden pour ça…
En sortant d’ici, Père m’a redonné la bague, estimant que j’étais le “résultat de leur union”, donc qu’elle me revenait légitimement. J’ai surtout l’impression que ça le faisait souffrir de la garder. Mais il est pas du genre à le dévoiler. Cela me fait du coup une nouvelle chose qui me fera penser à ma mère.
Le 21 Vertefeuille de l’an 966,

Travail encore et toujours au sous sol de la bibliothèque. Ces foutus sceaux vont me rendre fou. Je stagne, il faut que j’évolue. Je vois Leofrith arriver, un crayon entre les dents et un sac de cuir bien rempli. Son armure en écaille en moins, et en train de boitiller. Pendant que je réglais des problèmes familiaux, il semblerait qu’il soit allé aider pour les pirates, mais avec la visite de “créatures étranges”. Il me voit encore et toujours travailler, et il râle. Il me dit du coup qu’on se donne rendez-vous à Althena pour sa “surprise”, avec mes Aegis. Quelque chose pour me vider la tête il semblerait.

Althena, sans mon armure lourde. Il m’emmène sur la plage pas loin de la cité. Il commence à mettre une nappe et des choses à manger dessus. Je le regarde faire, étonné, me demandant si c’est vraiment quelque chose pour se vider la tête. Il trouve dommage que je m’enferme au travail, que je ne laisse pas ma chance de donner une place à son fameux “grand amour”. Je me prive pour me protéger moi-même. Il n’a peut-être pas tort sur ce point. Je dois avouer que j’ai parfois du mal à cerner son tempérament, on dirait que certaines choses que je lui dis le touchent, sans que je m’en rende compte. Cela m’attriste quand ça arrive, et étrangement ça me touche. Ce n’est pas habituel…
Il semble vraiment vouloir m’aider personnellement, à me libérer de ma carapace, à gratter sous ce mur de “mage guerrier impassible”. Il veut aussi apprendre à me connaître… Le pire, c’est que moi aussi je veux le connaître plus. D’habitude, j’envoie chier les gens qui veulent trop me coller, là c’est l’inverse.

Leofrith râle un peu que je ne pose presque pas de questions de mon côté. Du coup, je me force pour lui faire plaisir, comme savoir qui est l’elfe entre ses deux parents: son père. Il vit d’ailleurs à Althena, il est garde et fait des rondes. Il a toujours vécu ici, Leofrith a été le premier de leur famille à bouger dans les grandes villes. Il a étudié à l’Académie puis s’est installé à Giran jusqu’à sa chute.
Chose étrange, il semblerait que Gabriel jette souvent un œil vers Leofrith. Il me demande du coup si je pense qu’il est jaloux de lui. Franchement, je l’ai toujours vu séduire plus ou moins les femmes, il serait étonnant qu’il s’intéresse aux hommes, et encore plus à moi. Leofrith me dit que nous irions pourtant bien ensemble… Je n’y ai franchement jamais pensé. Je ne sais pas comment ça serait vu de se mettre avec un garde du corps.
Je dois reconnaître que ce moment à la plage fut sympathique, et qu’en effet ,cela a vidé un peu ma tête. En plus d’arriver à faire connaissance avec un homme intriguant. Et qui s’intéresse beaucoup à moi. Mais bon, il faut bien retourner au travail malheureusement.
Le 24 Vertefeuille de l’an 966,

Rendez-vous de Gludio pour cette histoire de mal qui approche, avec le préfet. Une histoire d’armée de morts-vivants au sud, dans des ruines. En allant sur place, nous sommes vite accueillis par quelques menus fretins vite expédiés, avant d’être dans un environnement plus… pesant, je ressentais la magie noire nous oppresser fortement. Dans cette zone, plein d’ennemis venant de Laëb. Vu le nombre, est-ce que ce n’était que des cadavres venant de l’entrepôt brûlé? Ou pire..?

Au bout d’un moment, nous sommes tombés … sur une connaissance, si je puis dire. L’orc Kraz, qui était mort devant moi en faisant un geste suicidaire pour sauver le gros Iason. Le sigiliste l’avait volé à la morgue d’Oren, et il l’a réutilisé. Mais avec d’autres bouts… Difficile à distinguer en plein combat.
C’est le sigiliste lui même qui agissait à travers lui. Un sceau de contrôle à distance? Il me fallait trouver le point faible et désactiver l’ensemble de sceaux utilisés pour Kraz. Et il a fallu que nous utilisions toutes nos panoplies… Une puissance incroyable. Et comme toujours, la magie du feu et la magie noire. Au moins, aucun doute sur la personne. Pour la première fois, je l’entendais parler. “Début d’un nouveau cycle” “la mort vaincra”. Il est totalement cinglé. Le pouvoir lui est monté à la tête…

Après avoir tenté plusieurs fois avec mes lames de planter au bon endroit, j’ai réussi à trouver la zone exacte des sceaux, et j’ai profité qu’il soit occupé pour planter une troisième lame, à l’endroit exact des sceaux, jusqu’à ce qu’il s’arrête. J’avais la main brûlée car j’ai dû la poser sur lui alors qu’il avait son armure de flammes… Mais j’étais contraint pour détecter ses sceaux.
Après avoir terminé, le cadavre s’est mis à parler. Mais en tant que Kraz… Qui implorait de l’achever. Sauf qu’à ce moment-là, j’avais peur d’autre chose: un sceau piège qui pourrait exploser. J’ai donc pris une de mes lames pour achever une bonne fois. Et à ce moment-là, il allait révéler l’identité du sigiliste… Je m’en veux tellement. Cela m’a rendu fou. Il me rendra fou.

Je ne sais pas pourquoi, ensuite, le kamael s’est mis à découper les membres. Ce qui comptait, c’est que je récupère le cadavre pour l’étudier par la suite. Je voyais Neijh au loin totalement en pleurs. Je n’ai pas eu le courage d’aller la voir. J’imagine qu’elle doit me détester pour ce massacre, j’ai littéralement planté de plusieurs lames ce pauvre Kraz déjà mort. Je me suis contenté de partir et de retourner à Oren avec le cadavre transporté par mes Aegis.
Après avoir déposé, je suis allé à l’hôpital pour me faire soigner, par Leofrith bien sûr. Il a réussi à me réparer tout ça, mais il me faisait la gueule, un silence pesant. Il m’en voulait d’avoir laissé le kamael faire son massacre sur le cadavre. Franchement, j’étais dans un état second encore, je n’avais pas que ça à faire de jouer les surveillants pour tout le monde. Il est reparti après mes soins en silence. On dirait qu’il fait la tronche. Tant pis…
Neijh qui arrive peu après à l’hôpital, me cherchant. Je fus très étonné de voir qu’elle ne m’en voulait pas, et même que j’ai fait ce qu’il fallait. Qu’elle me soutenait. Là, je ne savais même pas quoi répondre tellement c’était imprévu… Comme quoi, les gens sont étonnants parfois.
Le 25 Vertefeuille de l’an 966,

J’ai affiché des propositions d’actions partout dans le Sud, j’espère que les autres dirigeants suivront. Ils ne se rendent peut-être pas compte de l’ampleur du danger. Si nous détruisons le plus de cadavres possibles, notre ennemi aura moins d’armes de son côté. J’ai aussi laissé un message privé à son égard. Peut-être que ça lui fera une réaction positive, par chance.
Dernière modification par Eliadus le ven. 26 août 2022 à 17h56, modifié 1 fois.

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Re: [BG Humain] Eliadus Zolpheus (Haydon)

Message par Eliadus » sam. 13 août 2022 à 16h44

Spoiler:
Partie 2 du chapitre XXI par manque d'espace
Spoiler:
Le 27 Vertefeuille de l’an 966,

Sous-sol de la bibliothèque. Leofrith me voit totalement renfrogné, encore énervé par l’histoire du sigiliste de la dernière fois. Je pense que je lui fais peur car il reste dans un coin. Jusqu’à ce qu’une bibliothécaire nous prévienne que Nuzä nous cherche tous les deux. Elle est avec Kupi… et me propose d’aller à la taverne pour parler de mes problèmes.
Forcément, je n’ai pas pu m’empêcher d’avoir un accès de colère en parlant de ma connerie d’achever trop vite Kraz. Nuzä me conseille d’aller fouiller la zone des ruines où nous avons combattu Kraz pour trouver des pistes, notamment en utilisant Kupi. Cela ne m’enchante pas vraiment, mais on va faire avec.
J’explique surtout à Nuzä que le fait d’être à la traîne par rapport à lui sur les connaissances, d’avoir un niveau bas comparé à lui, m'énerve au plus haut point. Les sceaux sont censés être mon domaine d’expertise, depuis tant d’années. Mais je vois l’autre créer des sceaux impressionnants, que ce soit le feu ou la magie noire… Comment je peux lutter contre ça? Je stagne… Je veux débloquer une étape qui me permettrait de nouvelles choses avec les sceaux. J’étudie les siens des heures et des heures, mais jusqu’ici, pas de résultats probants.

Leofrith m’énerve… Je me suis réfugié au sous-sol de la bibliothèque pour tenter d’étudier à nouveau. Mais surprise, il est arrivé, saoul, en me donnant un dessin, une tête qui sourit. Cela semblait l’amuser, mais m’explique que ça “l’énerve que les gens s’énervent”. Avec moi, il faut dire qu’il sera servi sur ce point. J’ai réussi quand même à le calmer.
Un peu trop peut-être. Avec son état, il s’est mis à genou devant moi, et a posé sa tête sur mes genoux… Je ne savais absolument pas quoi faire dans le cas présent. En plus, une bibliothécaire est passée à ce moment et nous a vu dans cette position. Elle est partie assez vite. Je ne sais pas trop pourquoi à un moment, je lui ai tapoté la tête puis j’ai laissé ma main dans ses cheveux, une envie soudaine. En temps normal, voir ça m’aurait énervé, mais même pas. Il m’a regardé, il s’en est rendu compte et il est parti en titubant vers l’escalier.
Le 28 Vertefeuille de l’an 966,

Après une réunion avec Namalae, je la vois à nouveau dehors, avec Leofrith sur les marches de la bibliothèque, les yeux rougis comme s’il était mal. Mais il semble cacher ce qu’il ne va pas, je les voyais juste faire connaissance. Enfin, jusqu’à ce que Nuzä pointe son nez et se mette à gueuler envers Namalae, encore. Une histoire de démon dans une lame. Kupi qui arrive et s’incruste à côté de Leofrith, comme si c’était son chat. Je voyais le visionnaire pas très bien, tremblotant. J’ai tenté de le réconforter, mais il semblait plutôt préférer la présence de Kupi. Encore une fois, je me suis mis à être … jaloux de quelque chose ou quelqu’un? Je suis parti énervé en balançant à Leofrith qu’il n’avait qu’à rester avec Kupi.

Je me calmai dans la salle de réunion, quand il arriva, dans un état pas possible. Les cheveux en bataille, les yeux encore plus rougis. Il m’a tellement fait de la peine que je suis allé lui faire une accolade. J’ai bien tenté d’expliquer mon comportement, mais je suis vraiment nul pour parler de tout ça. Parfois, ce n’est pas loin d’amplifier l’énervement. Au point où j’étais à la limite de .. craquer. Mais on s’est serré l’un contre l’autre. Nous nous sommes même dits que nous avions l’air ridicules comme ça…
C’est à partir d’ici qu’on a eu comme un changement dans notre relation, à se poser des questions plus personnelles. Comme le fait d’être “avec un homme” pour lui. Il n’a côtoyé que des femmes par le passé. Et a ressenti quelque chose au moment où un “espèce de petit mage guerrier, hyper têtu, jouant au grand bonhomme fort qui ne ressent rien” lui est rentré dedans, à la passeuse quand nous nous sommes rencontrés la première fois.
A vrai dire, je ne comprends plus trop ce qu’il se passe. Déjà aimer le regarder, vouloir passer du temps avec lui, être jaloux. Je n’ai jamais connu tout ça. C’est ça le fait d’être “amoureux”? Mais comme nous nous engueulons parfois, je suis encore dans le flou… Je ne sais strictement pas quoi faire, ni où cela va mener. Bof, pourquoi me poser des questions comme ça. Je verrais bien?

Par contre, la chose que je craignais: il commençait à me parler de cette histoire de chasse aux vampires demandée par Albéric. Je n’ai pas pu m’empêcher d’avoir peur et qu’il y aille se mettre dans le pétrin. Donc je lui ai dit ma façon de voir les choses sur le sujet en lui demandant de ne pas y aller. Mais il m’a fait une de ses têtes.. Je me sentais mal de l’avoir peiné. Qu’est-ce qui se passerait s’il mourrait en mission alors que je n’y vais pas moi même? S’il se fait kidnapper par le Nord pour me faire du chantage? Il est certain qu’ils sont au courant pour notre lien, j’ai bien compris qu’ils espionnaient le moindre geste des dirigeants du Sud, surtout Elion. Que ferais-je si on me fait du chantage avec lui? Je me ferais peur à moi-même en le sacrifiant pour ne pas être déstabilisé à Oren…
Le 1 Brilleblé de l’an 966,

Leofrith est venu me rendre visite à la préfecture, avec comme petit cadeau des patisseries, comme il en a le secret, en m’informant que Nuzä était partie à la recherche du capitaine kobatruc pour un navire, quand le moment d’aller sur l’île primitive sera venue. Curieux, je lui ai demandé quel lien il entretenait avec Nuzä. Il m’a parlé de son histoire d’épée corrompue par un diable. Elle fait en sorte aussi de travailler son caractère. Connaissant Nuzä, j’imagine que c’est tout sauf tendre… Pour le coup, je n’ai pas envie de voir ce qu’ils font ensemble.

Gabriel arriva plus tard dans le bureau. Chose étonnante, Leofrith lui a envoyé une missive. Une histoire de rencontre entre les deux, pour faire connaissance? Gabriel se comporte étrangement en ce moment, je ne sais pas ce qu’il mijote. Après que Leofrith soit parti, il me raconta pour Aether. Lui et sa famille sont partis de Cefedellen pour aller se reposer à Heine. Aether qui a besoin de repos, cela ne me rassure pas du tout.. Il faudra que je le vois si c’est faisable. Au moins lui écrire un mot pour prendre de ses nouvelles au plus vite. Gabriel semble me voir tendu, enfin je le suis toujours en réalité. Il me parla à nouveau du fameux massage proposé par Neijh quand j’étais envoûté, pour me dénouer les muscles et éviter les problèmes. Par dépit, et sachant qu’ils n’allaient pas me lâcher avec ça, j’ai accepté qu’il me le fasse plus tard. Il est parti rejoindre Leofrith… Je serai curieux de voir la raison à tout cela.

Je n’ai pas tardé à en savoir plus. Gabriel revint plus tard à mon bureau. Et, direct comme toujours, il m’annonce qu’ils ne deviendront sûrement jamais amis eux deux, avec un sourire comme si cela l’importait peu. Il s’est mis par la suite à me raconter des choses bien plus personnelles que nous en avions l’habitude. Notamment qu’il ne s’intéresse absolument pas à l’amour, et qu’il s’intéresse autant aux femmes qu’aux hommes. J’étais étonné qu’il me sorte ça aussi facilement. Que des “nuits sans lendemain” comme il dit. Par contre, il se méfie de Leofrith, faire attention sur ses ambitions. Il a fini par me faire un massage aux épaules. Il a une poigne experte là dedans, c’est certain.
Le 2 Brilleblé de l’an 966,

Gabriel qui arrive à mon bureau, en tenue de repos. C’est son jour de congé et il vient me voir. Il doit être un peu masochiste, il m’a beaucoup vu ces derniers temps pourtant. Je repensai à notre discussion de la veille, je lui ai donc demandé s’il allait utiliser les services du futur lieu de plaisir sous la taverne. Il me répondit que non, il veut garder une certaine image. C’est tout à son honneur. Il me parle d’Artheus qui est l’opposé de lui, de la vieille école.
Sa tenue m’intriguait, alors je lui en ai parlé. Il l’a acheté chez sieur Soïm dans la boutique de la cité. Il l’a trouvé chère, il faut dire qu’il mise tout sur la qualité. J’ai repensé à toutes ces situations, j’ai décidé d’augmenter le salaire de mes trois Aegis, ils le méritent largement. Surtout après ces mois à m’endurer durant l’envoûtement.

Nous avons été interrompus par un garde qui a couru jusqu’à mon bureau. Leo et une elfe mal en point à l’hôpital… J’ai donc foncé là bas. J’y ai retrouvé Leo torse nu avec une plaie au bras, pris en charge par un prêtre. J’étais vraiment inquiet, et je l’étais encore plus quand Esthis a parlé de “morts vivants” aux abords d’Heine, dans des marécages. J’ai demandé une description : bipèdes, ronds, violacés, une crète sur le dos, grands et costauds.
Par contre, je n’ai pas trop compris l’attitude de Leo… il semblait distant, et faisant la gueule, surtout en voyant Gabriel. J’ai balancé à Leo que je tenais à lui, qu’il ne devait plus me faire de frayeurs pareil. Toujours dans son état, j’ai décidé de lui parler sèchement et de partir de l’hôpital. Il m’énerve…

Il est venu à la préfecture peu après. Avec son haut plein de sang… On s’est engueulé, il m’a fait une jalousie envers Gabriel. J’ai beau lui répéter qu’il n’y a rien entre lui et moi, il ne veut rien savoir. J’ai l’impression qu’il a un complexe vis à vis de lui. Il faut avouer que Gabriel est un bel homme, avec un sourire ravageur. Mais je doute que lui-même s’intéresse à moi. Cela reste professionnel.
Je ne sais pas ce qui lui a pris d’un coup, il m’a pris le visage et… m’a embrasssé. La première fois que ça m’arrive… Il y a eu un moment de silence, mais je ne sais pas pourquoi j’ai moi-même répliqué. J’étais tout rouge. Nous étions tous les deux troublés…
Il me faisait de la peine par contre, je l’ai amené dans ma chambre et je lui ai enlevé son haut pour le donner à laver. Mais du coup, j’avais Leo dans ma chambre, torse nu… Le baiser m’a totalement perturbé, je ne savais plus trop quoi faire. Finalement, nous avons dormi ensemble, moi-même torse nu pour être équitable avec lui… Il m’a avoué d’ailleurs m’imaginer moins musclé. J’ai toujours complexé sur mon corps, déjà étant petit, alors sur la musculature.. Je me suis déjà étonné d’arriver à enlever mon haut face à quelqu’un, enfin j’ai beaucoup hésité. Il m’a demandé avant de dormir si on devait garder secret ou non cette relation. A bien réfléchir, je m’en fichais un peu de le cacher. J’ai bien le droit de m’amuser aussi non? L’avis des gens, je m’en cogne.
Le 6 Brilleblé de l’an 966,

Sous-sol de la bibliothèque. Je trouve Leo qui semble étudier un recueil. Je m’amuse à avancer en silence pour lui dire un petit bonjour dans l’oreille en murmurant, le faisant sursauter. Il était sur un livre d’herboristerie. De la curiosité suite à son incident dans les marais. Il pense trouver un lien entre les plantes et les morts vivants qu’il a trouvé là- bas. Il m’a raconté aussi une histoire de deux nains rencontrés sur place. Ils leur auraient vendu ..des bouteilles d’alcool pour se désinfecter les plaies. Une sorte “d’attrape couillons”. Ambiance encore chaleureuse, je me suis assis à côté de lui en me serrant contre lui pendant la discussion.

Le soir, il est venu à mon bureau. Il ronchonnait que je travaillais encore. Pour dévier un peu le ronchonnement, je lui ai montré que je l’écoutais, en étant moins souvent en armure lourde. Comme il boudait toujours, j’ai voulu le surprendre. Je me suis mis à monter sur la table pour le rejoindre et m’asseoir sur lui et l’embrasser. Étonnamment, ça a fonctionné. Cela l’a tellement surpris qu’il changeait d’humeur.
Nous avons discuté plus sérieusement. Il était curieux sur le fait que je n’avais jamais eu jusqu’ici d’envies avec qui que ce soit. Ce qui est vrai, je n’ai jamais ressenti quoi que ce soit pour quelqu’un jusqu’à lui. Je regardais un peu le physique, mais ça s’arrêtait là. Il m’est arrivé de penser que j’étais un cœur de pierre, pas totalement humain. Il m’a réconforté et m’a rassuré sur tout cela, et nous avons à nouveau dormi ensemble dans ma chambre, à moitié sur lui. Il est confortable.
Le 7 Brilleblé de l’an 966,

Je pense encore à la discussion de la veille. Je suis toujours à réfléchir, en me demandant si c’est bien de l’amour ou autre chose? Pendant mes deux mois d’envoûtement, j’étais chamboulé, et beaucoup de fissures de mon esprit se sont agrandies. Avec surtout la peur de la solitude. J’ai peur que cet “amour” ne soit en réalité qu’une façon de tenter de fermer certaines fissures béantes. Si c’est le cas, cela ne serait qu’une relation égoïste pour que je ne me sente plus seul et que je m’amuse enfin. Mais Leo semble attendre de son côté beaucoup plus que cela. Peut-être que, par chance, c’est vraiment de l’amour et l’honneur serait sauf. Je ne veux pas le perdre, peu importe le choix moral de cette relation.

Je vais continuer et voir jusqu’où cela va nous mener. Je continue à l’observer comme si je ne pouvais me passer de lui, et j’ai envie de bien plus, surtout physiquement, n’ayant jamais connu ce bonheur en 32 ans. Par contre, je n’ai pas besoin de beaucoup me forcer pour me comporter différemment quand je suis seul avec lui. Comme s’il m'apaisait naturellement. Sauf quand on s’engueule, forcément. Je ne supporte pas habituellement les tensions à répétition avec quelqu’un. J’espère ne pas avoir à en subir beaucoup. Sinon, je vais finir par me forcer et ça va devenir de la manipulation plutôt que de l’amour pour le garder et m’amuser avec lui. Il ne supportera surement pas d’être juste un “amusement”. Et je n’arriverais pas à devoir faire des efforts.
Le 10 Brilleblé de l’an 966,

J’observe au loin Leo, sur la place, en train de reluquer un sombre discutant avec une naine. Ce sombre est venu à nous par curiosité. Un dénommé Valvyr Gallear. En sachant qui je suis, il s’est mis à le faire des sourires et des politesses, que Leo n’a pas supporté. Il est parti d’un coup…
Ce sombre cherchait des opportunités en ville. Je l’ai amené à mon bureau pour vérifier les offres d’emploi qui pouvaient s’offrir à lui pour l’aider. Au bout d’un moment, j’ai osé tenter le lieu de plaisirs qui doit ouvrir. Et à ma grande surprise, après réflexion, il a accepté de devenir le gérant du lieu. Il est en cours d’aménagement, mais j’ai précisé à Valvyr qu’il pouvait y faire ce qu’il voulait pour améliorer l’endroit. Se montrant reconnaissant, et arrivant en ville, il a tenu à ce que les travaux qu’il ferait soient de sa poche. Je lui ai montré l’emplacement de la taverne après lui avoir fait signer tous les contrats. Une bonne chose de faite.

Plus tard, je l’ai retrouvé, furieux. Je ne rêvais pas, il m’a fait une scène de jalousie vis à vis de ce sombre. Je l’ai calmé comme j’ai pu. De fil en aiguille, sans vraiment comprendre ce qui se passait, nous en sommes arrivés à avoir notre première union dans ma chambre… Aucun de nous ne s’y attendait, encore moins lui qui n’avait jamais fait cela avec un homme. Mais ce fut… incroyable. Dire que j’ai raté ce genre de choses jusqu’ici. Cela aurait pu être parfait si après tout cela, il n'avait pas changé d’humeur et m’avait abandonné, seul dans mon bain, comme si je n’étais que le plan d’une nuit. Sans même comprendre ce qu’il se passait. J’étais totalement comme un con, à pleurer de ce moment piétiné. A la limite d’être ruiné mentalement?

*l’écriture pas très soignée, il est facile de voir qu’il n’a pas eu la motivation de continuer à écrire sur le moment, quelques traces humides sur le papier*
Je n’ai envie de rien… Les sentiments.. vraiment de la merde. Je regrette de m’être lancé dans tout ça. Est-ce que je mérite vraiment de souffrir constamment? J…

Le 12 Brilleblé de l’an 966,

Je vois Leo à côté de l’Eglise… Je me fige un instant, ne sachant pas comment réagir. Je sentais que j’allais craquer, alors je suis allé me planquer dans une ruelle à côté. Il me suit et vient me parler. J’ai beau lui déballer ce que j’avais sur le cœur, il continuait à rejeter la faute sur moi. Surtout, il pense que je “ne pense qu’à moi, je suis le préfet” et blablabla. Bon, certes il y a du vrai. Mais c’était quand même ma première fois, bordel de merde. Je vais avoir du mal à lui pardonner son geste. J’ai aperçu Kupi du coin de l'œil, il pensait que je ne l’avais pas vu. J’ai donc quitté la conversation violemment, en lui balançant qu’il n’avait qu’à passer du temps avec son chat chéri. Ras le bol de ce gamin, il devrait fouiner ailleurs.

Après quelques réflexions, j’ai écrit une lettre. Cela a fait qu’il est venu, furieux, dans la salle de réunion. Il semblerait que j’ai été maladroit sur certains points… Nouvelle engueulade jusqu’à ce que Nuzä ne débarque dans Oren. Je n’avais pas besoin de ça.
Nuzä a ramené un gros chat à Leo. C’est vrai qu’il en voulait un. Mais je le voyais tendu, sans savoir pourquoi. J’ai tenté de le détendre en allant à côté de lui et lui dire que je l’aimais. Nuzä s’est mise à péter un câble, à menacer Leo de lui péter les jambes s’il ne venait pas plus tard à Dion “s’expliquer”.

J’ai demandé des explications sur cette situation après le départ de Nuzä. Il me raconte qu’après s’être occupé de sa lame corrompue, ils ont passé la nuit ensemble, et pas que dormir. Après s’être amusés un peu tous les deux, on a parlé de ce genre de choses. Je lui ai annoncé que je n’avais aucun problème pour qu’il “s’amuse” avec une femme. Pour moi, cela n’a rien à voir quand c’est avec un homme ou une femme. Je n’ai pas envie de le brider surtout, ni de le frustrer de ses envies d’origine. Il a toujours connu des femmes, il continuera. Je ne suis qu’un humain, lui un métisse elfe. Il a encore beaucoup de vie devant lui avec ses 80 ans. Je suis loin d’être éternel. Autant qu’il garde un lien avec ses envies. Je sens par contre qu’il faut que j’évite de parler de ce genre de choses, il va prendre peur de voir que je pense à la mort.
Après le bain, nous avons discuté plus léger. Il a son bras gauche moins mobile à cause d’une vieille blessure d’il y a dix ans. Je pense personnellement qu’il y a moyen de faire quelque chose. Il semble regretter ne pas arriver à se défendre, donc je lui propose de l’initier au bouclier et à l’épée. Malgré son bras gauche. Mais il y a des boucliers plus petits et légers, qui pourront servir à son initiation. J’ai testé directement mon propre bouclier pour voir ce que ça donnait pour lui. Et lui donner quelques coups d’épaules pendant qu’il était en position de garde. Il reste un peu lourd pour sa situation. Je vais lui trouver un bouclier adapté. Et une épée de débutant. Il va falloir le remuer un peu pour qu’il se fortifie. Il a un corps très musclé, mais c’est du gâchis sans savoir se battre. Après quelque temps à flâner, il a fini par aller retrouver Nuzä, en espérant qu’il survive.
Le 16 Brilleblé de l’an 966,

Revel et sa discrétion légendaire. Je l’entends beugler depuis la salle de réunions. Je sors le voir, il se met à me parler de portées de chiots. Drôle d’introduction après avoir dérangé tout le quartier. Heureusement, il n’est pas venu que pour me parler ça, il veut surtout l’adresse de Nörir, il me dit qu’il y a une histoire de démons avec lui. Il a trouvé un visionnaire. Et en plein dans le mille: Léo. J’ai devancé la situation et je lui ai annoncé que j’étais avec lui. Il s’est mis à être tout content, gueulant à nouveau. J’étais rouge, gêné de cette explosion de joie pas du tout discrète. Il m’a dit qu’il était heureux pour moi, ça m’a touché. Il m’a prévenu qu’il viendrait aussi à la bataille contre Urda que je prépare depuis quelques temps.

En parlant du loup, Léo est arrivé, avec Kupi malheureusement. Et juste après, Nuzä. Avec un gros sac. Je me suis aperçu qu’il s’agissait d’une armure, d’un bouclier, d’une épée. Et elle disait qu’elle allait s’occuper de sa musculature et de son entraînement. Je n’arrivais pas à le croire… Je lui propose de faire de même il y a quelques jours, et je vois Nuzä le faire, l’avoir déjà équipé. J’étais totalement vexé. Et ça se voyait. En plus, elle s’est mise à régler l’armure devant nous. Revel me poussait pour aller l’aider. Je l’ai fait en fulminant et en restant silencieux.
Nuzä l’a remarqué et a voulu me parler en privé. Je lui ai expliqué pourquoi j’étais énervé et vexé. Il semblerait que Léo ne lui ait rien demandé au final, qu’elle ait décidé elle-même de l’entraîner. Ce n’était qu’un mauvais malentendu. Nous en avons profité pour parler de la situation entre nous trois. Et mon point de vue sur la relation de Léo avec les femmes, comme je lui avais moi-même expliqué.

Quand nous sommes revenus avec les autres, on s’est retrouvé devant une engueulade entre Revel et Kupi. Le gamin semble avoir pété un câble et agressé Revel en premier. Nuzä s’est chargée de les calmer. Au passage, je vois Nuzä et le chat de Léo, puis l’air de Nuzä qui me regardait avec un petit sourire. C’est là que je me suis rappelé que.. au secours. Il faudra penser à foutre ce foutu chat dans une autre pièce la prochaine fois. Revel aussi semble avoir compris…

Un garde est arrivé pour m’avertir d’une situation critique: la Zariche attaque près du fort Antharas… La Zariche? Vraiment? J’ai couru à la passeuse pour les rejoindre au plus vite. Les autres m’ont suivi machinalement. J’ai mis la forteresse en situation de siège et d’alerte avant de sortir pour aller combattre cette foutue épée. Un garde avait pris l’arme, nous avons réussi à le mettre au sol… jusqu’à ce que Nuzä fonce sur la lame pour la récupérer. Nous avons dû aussi la mettre au sol. J’ai entouré l’épée de flammes en ordonnant à tous de reculer. J’ai même trainé Léo par le bras pour le placer en sécurité dans la forteresse.
Cependant, je l’entendais, dans ma tête… “promesse de puissance”, “de quoi rouler sur le voleur de corps”, “de quoi récupérer Aden”, “il serait tellement en sécurité si tu avais cette puissance”. Ces mots ont résonné dans ma tête en boucle. Ce qui m’a en parti sauvé? Les deux mois sous envoûtement d’une démone majeure. Je suis devenu fou à entendre à nouveau des voix voulant me pousser à faire des choses. J’ai même crié comme un dingue vers la lame, reprenant mes esprits. Même quelque chose commençait à me parler dans mes rêves, c’est devenu une manie.
Nous avons dû encore mettre au sol deux porteuses de la lame, pour qu’au final elle se mette à flotter et disparaître dans un nuage, d’un coup.

Douze gardes, massacrés avant notre arrivée… Il ne reste que des bouts de chairs dispersés. J’ai tenté de rassurer les gardes encore présents en les motivant et leur demandant de prendre du repos, ainsi que quelques ordres destinés à la forteresse. J’ai demandé aux autres de partir d’ici aussi. Mais j’ai pu apercevoir après le pont des créatures, du même genre que l’on voit au front de Laëb, prenant un portail. Il aurait réussi…? Nous avons perdu trop de temps, il faut que j’avertisse Aether et Anvil, il faut agir.
Mais avant cela, j’ai nettoyé le massacre, en brûlant les bouts de cadavre tout en récitant des prières vers Mère… Je suis tombé sur les genoux à la fin, pleurant mon impuissance à ne pas réussir à sauver tout le monde.
Heureusement, Léo était là, et m’a raccompagné jusqu’à Oren. Il m’a enlacé pour me réconforter après cette épreuve. J’ai dû enlever mon armure, recouverte totalement de sang, et j’étais totalement dégueulasse moi-même. Un bain… c’était ce que je voulais vraiment. Léo a fait en sorte de le rendre agréable. Et nous nous sommes “amusés” pour qu’il me fasse changer les idées.
Après cela, je lui ai dit que j’avais réfléchi sur le cas de son bras. J’ai tenté une sorte de “soins”: j’ai entouré son bras de mes mains, et j’ai utilisé la magie du feu pour chauffer ses muscles. Il a senti un effet, et m’a demandé d’augmenter la température petit à petit, jusqu’à être totalement apaisé. Je l’ai tenu quelque temps pour qu’il en profite, et j’ai enchaîné ensuite sur un peu de magie sacrée pour apaiser ses muscles après avoir été chauffés. Là, il bougeait son bras gauche et son épaule, une tête surprise. Plus aucune douleur, après 10 ans. Il m’a pris dans ses bras, très heureux, allant même jusqu’à me dire qu’il ne voulait plus me lâcher de sa vie. Je l’ai quand même prévenu que l’effet serait sûrement provisoire, mais que je pouvais lui faire ce soin quand il voulait.

Nous avons achevé cette journée éprouvante sur une balade dans Oren, je lui ai montré un endroit où j’aimais m’asseoir pour réfléchir et profiter de la vue: les marches à la sortie Nord de la cité. Avec vue sur le château. Je lui ai raconté l’époque où je n’étais encore rien, avec le château toujours occupé, et aussi la tour d’Ivoire plus en arrière. Mes espoirs de voir tout celà changer. Et aujourd’hui, je peux faire bouger tout ça par moi même. J’ai fait par contre le malheur de dévier sur le sujet sensible que je voulais éviter moi-même: parler du fait que je mourrais forcément de vieillesse alors qu’il sera encore “jeune”. J’avais peur qu’il ne souffre à cause de moi. Tout comme Aether, qui malgré son âge, va vivre encore bien plus longtemps que je ne pourrais vivre. C’est sûrement idiot de penser à aussi loin et aussi triste. Mais je revois dans ma tête le massacre de tout à l’heure fait par la Zariche… J’ai craqué. Il a pris peur, j’ai tenté de le retenir mais il est retourné à Althena, en me disant que nous verrons demain. Où habite son père. J’ai gâché ce moment, j’ai ce que je mérite: finir en pleurs dans mon lit, à me ressasser à la fois ça et aussi les gardes morts.
Le 17 Brilleblé de l’an 966,

Je me suis repris… J’ai eu un moment de faiblesse hier, mais j’ai su rebondir. Je l’ai emmené dans ma maison à Heine, pour changer d’air. La discussion a mené petit à petit sur ce qui le bloquait réellement: le fait de se marier et d’avoir des enfants. Je lui avais raconté que je n’y songeais pas. Mais pour lui, cela semblait être des critères obligatoires. J’ai donc montré qu’au fond, j’étais ouvert sur le sujet. Tant que ce n’est pas rapide. Je ne suis même pas sûr de moi-même, mais si je dis que ce n’est pas la peine, ça sera déjà fini et je ne pourrais plus profiter de notre relation…
Au moins, nous avons pu nous réconcilier. Même si à chaque fois, je dois utiliser beaucoup de paroles et d’énergie pour le rassurer et le convaincre. C’est épuisant. Par contre, nous nous sommes bien “amusés”, devant la cheminée allumée, sur des coussins moelleux. Comment vouloir arrêter tout cela quand de bonnes choses arrivent malgré les disputes? C’était… si intense et incroyable, encore plus qu’auparavant. L’expérience qui s’acquiert? Je vais finir par devenir accro.

Après, dans notre bain, je lui ai rappelé que la bataille contre Urda était demain. Il n’avait pas du tout réalisé que c’était déjà si proche. Il semblait inquiet. Je l’ai rassuré comme j’ai pu. Stratégies déjà en place, beaucoup de soldats, des aventuriers présents. Mais il n’était pas question qu'il vienne. Je prévois de faire une boucherie. D’écraser tous ces merdeux de brigands qui osent me défier sur mon propre territoire. Les flammes vont jaillir de partout. Et le sang aussi. Je n’ai pas envie qu’il assiste à cela. Qu’il voit ce que je peux être. Nous sommes revenus à Oren, je l’ai accompagné à l’hôpital pour qu’il prépare tout pour l’accueil des futurs blessés de la bataille. J’angoisse déjà assez de diriger pour la première fois une aussi grosse bataille, j’ai le poids en moins de devoir veiller sur lui.
Le 22 Brilleblé de l’an 966,

La tension m’envahit petit à petit, le combat approche. Je suis allé voir Leo à l’hôpital pour m’apaiser un peu, et tenter de le rassurer lui aussi. J’ai eu la surprise d’avoir l’arrivée d’Aether dans le temple pile quand j'embrasse Leo… Mais il semblerait qu’il le savait déjà vu une de ses missives qu’il m’a envoyé. Impossible pour moi d’avoir une intimité décidément. J’ose même pas imaginer ce que Père sait de son côté. Aether fit un petit sourire en nous voyant, j’en ai profité pour le présenter. Il semble espérer que mon nouveau compagnon permette que je retrouve plus de foi dans la vie. Revel est passé aussi, avec une demande étrange: une porte. Pour lui et son mahum de compagnie. J’ai demandé à un garde de vérifier les entrepôts, ils ont réussi à en trouver une. Je suis allé m’isoler pour me préparer, physiquement et mentalement.

Le moment est venu. Tous mes soldats et ceux d’Aether prêts à en découdre. Ainsi que les troupes que j’ai installées sur la colline surplombant le fort des bandits. Ils ont commencé à sortir par vague du fort plus tôt que nous l’avions prévu. J’ai du coup donné l’ordre d’envoyer une salve de feux grégeois ainsi que de flèches enflammées depuis la colline pour déstabiliser le fort et les troupes en arrière des vagues, pendant que nous attaquions par l’avant en même temps.
Ce fut des sensations incroyables, le frisson du combat, de devoir gérer ses troupes, de surveiller en même temps les mauvaises surprises possibles. Nous en avons eu en arrivant au fort: des golems de siège ainsi que des sortes de golems “sangliers”. Par chance, ils étaient en partie fait en bois, donc nous avons pu attaquer les points faibles en utilisant du feu.

Il y avait beaucoup de golems “classiques” si j’ose dire. Mais ils avaient un golem … spécial. Le modèle n’était pas du tout le même, et ça se sentait. J’avais essayé de le rendre hors service pendant qu’ils le préparaient grâce à des salves de flèches, mais rien à faire. Et ce golem m’a pris par surprise… Pendant que je donnais des ordres, j’ai entendu ce golem parler de “cible verrouillée” ou quelque chose comme ça, et m’a foncé dessus, rapidement. J’ai juste eu le réflexe de faire un pas en arrière et de me mettre en garde, mais il m’a donné un énorme coup qui a manqué de peu de m’écraser. Heureusement, j’étais en armure lourde. Sans elle, je pense que j’aurais été mort. Mais je sentais de fortes douleurs sur toute la partie gauche de mon corps, du bras à la jambe. J’étais étourdi sur le moment, j’ai réussi à m’extirper de la cour avec l’aide d’hoplites. J’ai repris mon souffle, mais je devais continuer comme si de rien n’était. L’adrénaline a fait son œuvre, je combattais par la suite comme si rien ne s’était passé, mettant de côté les douleurs intenses. J’ai eu une pensée pour Léo, qui allait m’en vouloir de revenir dans cet état…
Ce golem spécial était vraiment une plaie. La seule solution que j’ai trouvée a été de la faire surchauffer, ce qui a permis son explosion. Laissant derrière lui .. un magnifique cratère. Entre ça, les flèches enflammées, les pyromanciens d’Oren, mes propres sorts, la cour était envahie de flammes, un vrai carnage. Mais j’appréciais cette vue de désolation, je sentais cette haine en moi qui ressortait. Un défouloir grandeur nature. Nous avons dû quand même attendre un peu que les flammes se calment dans la cour avant d’avancer à nouveau, c’était une vraie fournaise. Au fond, il ne restait que les brigands de premier ordre, la plupart cloitrés dans le bâtiment du fond. Après avoir détruit la porte à coup de flammes, nous avons pu apercevoir Urda au fond de la salle, avec un comité d’accueil important. Bien entendu, nous avons tout nettoyé. Mais je sentais quelque chose de louche vis à vis de mon ennemi. Il semblait bien trop sûr de lui, et en plus il s’est "rendu" lui-même sans combattre. J’avais le préssentiment qu’il avait tout prévu et qu’il ne risquait rien. J’ai quand même mis mon épée prête à l’abattre en lui demandant s’il voulait dire des derniers mots. Il m’a surtout annoncé qu’il avait laissé quelques “cadeaux” à Oren pour les efforts, dans un entrepôt… Je craignais vraiment le pire à ce moment-là. Dès qu’il avait fini son discours, j’ai voulu vite en finir en le décapitant. Mais il a “disparu” quand la lame devait toucher son cou. Laissant uniquement ses vêtements au sol… J’étais vraiment enragé au fond de moi, pas forcément surpris que cela arrive vu son attitude. Mais je ne pensais plus qu’à une chose, foncer à Oren par rapport à ses paroles. Mais j’insultais intérieurement cet être que je détestais. Frustré de ne pas avoir pu en finir avec lui, malgré notre victoire flamboyante sur son armée.

Revenu à Oren en urgence, j’ai demandé à faire fouiller tous les entrepôts et mettre des zones de sécurité autour d’elles. Je sentais les douleurs venir avec le contre coup de la bataille, mais il fallait que je règle déjà ce problème. L’entrepôt en question fut vite déterminé. A cause de l’odeur nauséabonde. Nous y avons trouvé des centaines d’armes, dont certaines magiques, aussi des milliers de petits coffres, certains autres coffres avec les armoiries d’Oren. Dans ceux-ci… les crânes en putréfaction, des soldats disparus… Dans les crânes, des bouts de parchemin… Je les ai tous récupérés avant de demander aux prêtres de rendre hommage à tous les soldats disparus, et aussi blessés et morts au combat. Mais je bouillonnais. Urda m’a échappé et il me narguait dans la cité même. J’avais envie à nouveau de tout brûler. Aether tentait de me calmer, il m’a accompagné à l’hôpital, boitant et avec la partie gauche de mon armure totalement cabossée par le coup du golem.
Leo, paniqué en me voyant arriver, a fait enlever mon armure et mis dans un lit pour me soigner comme il pouvait. J’avais d’énormes hématomes sur tout le côté gauche… Et j’étais encore sous le choc de la découverte des crânes. Je m’étais vite endormi, entendant Léo ronchonner sur mon état avant de fermer les yeux.
Le 26 Brilleblé de l’an 966,

Je serai resté quatre jours quasiment à l’hôpital. Forcément, mon flanc fait toujours mal et j’ai toujours de gros hématomes, mais au moins je suis sauf. Combattre un bon moment avec ces blessures n’a pas aidé à arranger cette histoire, mais je n’avais pas le choix. Pendant la balade, il s’est mis à s’énerver et partir d’un coup dans sa chambre. J’ai du marcher vite en boitant avec les douleurs, et devoir supporter les escaliers pour le rejoindre. Il m’en voulait d’avoir été dans cet état. Que je n’aurais pas été “sincère” avec lui. Je lui avais dit que “tout irait bien, j’ai une armée pour me protéger”. Mais je n’avais absolument pas prévu un truc pareil.
Nuzä s’est ramenée et a engueulé Leo. Je ne sais pas trop pourquoi. Mais elle lui a demandé de venir la voir le soir même pour “s’amuser” avec elle, et s’entraîner à l’aube. Il était crevé le pauvre, il a passé des heures à me soigner sur les dernières journées. Nous avons passé un peu de temps ensemble avant qu’il n’y aille.

Quelques heures après, pendant que je me reposais, j’entendais quelqu’un frapper à la porte. Après quelques fois, Kupi a débarqué d’un coup, alors que j’étais en sous vêtements sous les draps… Il prétextait que Nuzä lui a indiqué que je voulais le voir.. Je vais la tuer. Il me semblait entendre quelqu’un à côté de lui.
Puis un garde a déboulé à son tour, totalement paniqué… Jamais tranquille. Il me parle d’une histoire de cyclone qui aurait “dévasté” Giran et qui viendrait vers Oren. J’étais franchement très sceptique. Dans le doute, et en voyant ce garde qui semblait débutant paniquer de plus en plus, j’ai fini par ordonner de mettre tout le monde dans les divers sous sols de la cité. Ce jeune homme voulait tellement bien faire qu’il m’a proposé de m’aider à me rhabiller… Heureusement que Leo n’a pas vu ça. Mais j’ai du gueuler à un moment, je n’en pouvais plus d’avoir des gens me dévisager en convalescence dans un lit, presque nu sous les draps… Je suis vraiment bien entouré moi bordel… On s’étonne que je m’énerve souvent après.
Le 27 Brilleblé de l’an 966,

Une pauvre pluie. Une putain de pauvre pluie. Ceux qui ont osé propager ce genre d’informations vont me le payer. Quetzal et Esthesia. Un petit mandat d’arrêt va faire du bien, je vais leur montrer qu’on ne peut pas se foutre de la gueule d’Oren impunément. Et les supérieurs du garde vont m’entendre, à envoyer un débutant se charger d’un message d’urgence. Ils me font tous chier en ce moment bordel de merde. On peut pas se reposer en paix.
Le 30 Brilleblé de l’an 966,

Leo a entendu parler de l’histoire du garde qui a tenté de me rhabiller, enfin des rumeurs. Il l’a cherché dans toute la cité et lui a foutu une correction. Nuzä en a aussi profité… Du coup, ils ont eu le droit d' apparaître dans des casiers judiciaires, le service juridique de la préfecture étant assez réactif. Il m’a dit qu’il a fait ça par jalousie. Je lui ai expliqué qu’en tant que préfet, je ne pouvais pas donner de passe droit à quiconque, même à lui. Mais le côté non préfet… a bien aimé. Savoir qu’on défend notre lien de cette façon est … “romantique”?
Mais cela a entraîné une désertion de ce pauvre garde, un certain Jérôme… Il a balancé ses affaires dans un coin de la cité en laissant un mot peu rassurant. Nuzä a débarqué dans la chambre quelque temps après. Nous n’avons vraiment jamais d’intimité, je vais plutôt l’emmener dans ma chambre de la préfecture pour être plus tranquille… Elle veut retrouver ce déserteur avec Léo pour me le ramener. J’imagine qu’ils veulent se racheter.

Et ils l’ont vraiment fait. J’ai donc passé du temps dans mon bureau à parler avec ce garde. Normalement, une désertion mérite une mise à mort. Mais la situation me gênait. Ce jeune garde a plein d’énergie, ne voulait qu’aider, et s’est retrouvé mêler à nos histoires de couples sans l’imaginer à cause de sa maladresse. Mais j’ai surtout appris qu’il a esquivé la formation obligatoire à l’entrée de l’armée, il imaginait déjà tout savoir. Je l’ai gracié mais je suis resté ferme, il n’a pas intérêt à me décevoir sinon il est mort. Il va surtout aller au château suivre la formation d’hoplite qu’il aurait dû faire. Je vais devoir parler à ses supérieurs aussi, ils ont laissé passer une faille. Bon, au moins, la bonne action de Leo et Nuzä m’a permis de rayer leur délit dans le casier judiciaire. Leo me faisait la gueule de savoir qu’il était dans ce recueil. Du coup, je suis bon pour annuler les deux mandats d’arrêt aussi.
Le 1 Brûleblé de l’an 966,

Nouvelle vague de recrutements de soldats. Je dois profiter de l’engouement de la “victoire” contre l’armée d’Urda. Toujours besoin de plus. Il faut d’ailleurs que je continue à décoder les parchemins que j’ai trouvé dans les crânes…

Arrivée des golems de siège restaurés. A défaut d’avoir tué Urda, j’ai pu récupérer leurs armes. Les nains ont bien travaillé, nous avons réussi à en sauver six, et un paquet de “sangliers”. La cité est de mieux en mieux équipée. Il va falloir que je demande des ingénieurs en plus des soldats habituels dorénavant, pour la maintenance de tous ces équipements nouveaux.
Le 5 Brûleblé de l’an 966,

Chaque nuit des murmures dans mes rêves. Mais cette fois, j’ai l’impression de distinguer un mot. Une fois “mort”, et cette nuit “Sang”. Je ne sais absolument pas où cela va mener. Mais je vais la garder tant que je n’en saurai plus. Je vais attendre avant d’en parler à Père… Je n’ai pas envie de l’inquiéter tant que je n’ai pas plus d’informations.
Le 8 Brûleblé de l’an 966,

Leo arrive dans mon bureau, totalement troublé. Il ne veut pas m’approcher, il pense avoir subi quelque chose et il n’a pas envie de me contaminer. Au début, il imaginait un démon, une malédiction. Je lui ai demandé d’expliquer. Il s’est mis à me parler de “voix dans sa tête”. Une histoire de fils, qu’il “savait ce qu’il faisait”, qu’il l’avait à l’oeil et s’en prendrait à lui au moindre faux pas. J’ai entendu que Père est passé plus tôt dans la ville, et j’ai vite fait le rapprochement… J’ai tenté une expérience moi-même, il m’a confirmé. Il a du coup des frayeurs. Comment puis-je arriver à le rassurer alors que je sais moi-même que mon Père sera sans pitié? Peu importe la personne d’ailleurs. Mais ça me touche qu’il veille sur moi, même de loin. Il a juste des méthodes.. bien à lui. Il faut quand même que j’arrive à calmer le jeu avant que je retrouve Léo envoyé au front en première ligne, ou pendu par les pieds. Il n’est pas resté, il m’en voulait encore. Ces disputes m’épuisent…
Le 11 Brûleblé de l’an 966,

J’ai dû encore utiliser de l’énergie et de ruses pour arriver à ce qu’il me pardonne de toute cette histoire. J’ai même ressorti le dessin du visage souriant qu’il m’avait fait à nos débuts. J’ai réussi à l’apaiser malgré tout et on s’est réconcilié, encore. Et on s’est “amusé” derrière celà, ça permet de se changer les idées au moins. Nous avons ensuite encore parlé d’entraînements, de ma volonté qu’il réussisse à devenir plus fort, comme lui le veut. Pas besoin de la Zariche, je suis là. Que je sois sa force, et qu’il le soit aussi, pas forcément de la même manière, mais complémentaires. Je lui ai proposé d’aller à la forge dans quelques jours pour lui faire des mesures et trouver une armure adaptée.
Le 12 Brûleblé de l’an 966,

J’ai décidé de prendre les devants. Un premier entraînement, maintenant que je vais mieux avec mes blessures. Je lui montre déjà comment je mets mon armure, comme il aura un système assez proche. Et nous sommes sortis au Nord de la cité , avec son épée offerte par Nuzä. Au passage, il a vu les golems de défense de la cité, il m’a regardé, et s’est mis à me prendre dans ses bras. Il a pu constater un équivalent de ce qui m’avait envoyé valdinguer durant la bataille.

J’ai fait un entraînement simple et dans le but de le motiver. En premier, je l’ai fait taper sur mon bouclier pour connaître son niveau et sa maîtrise des gestes. Il part de loin, il utilise mal sa force, ses postures sont assez approximatives. Je lui ai donc corrigé ses postures et donné des conseils, il a commencé à améliorer déjà ce qu’il connaissait en enchaînement. Nous avons achevé ce premier entraînement sur le mimétisme de gestes que j'exécute, pour qu’il apprenne de nouveaux mouvements. Nous allons alterner au début épée et bouclier pour les entraînements, puis les deux dans quelques temps. Et je compte même tenter quelque chose que je connais bien: combiner la magie et l’épée. Peut-être que sa magie de protection sacrée pourrait être utilisée avec son épée? Expérience intéressante.
Le 19 Brûleblé de l’an 966,

J’ai mis le temps, mais j’ai déchiffré presque toute cette lettre de ce cher Urda. Des phrases ne m’apprennent pas grand chose. Par contre… quand j’ai vu la signature, je n’ai pas pu m’empêcher de gueuler fort “OH LE PETIT C…”. Le problème est bien plus grave que je n’imaginais… Il va falloir que je sois très prudent. Et que je continue assidûment mes travaux sur les sceaux, continuer à tenter de déchiffrer les secrets du Sigiliste Ecarlate pour les utiliser contre lui, contre eux, contre tous ceux qui m’emmerdent et me défient. Il me faut devenir puissant. Et tous les écraser, sans aucune pitié. Par les flammes. Gloire à Oren.

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Re: [BG Humain] Eliadus Zolpheus (Haydon)

Message par Eliadus » ven. 26 août 2022 à 18h11


Chapitre XXII: Odit verus amor nec patitur moras

Spoiler:
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Le 20 Brûleblé de l'an 966,

Léo voulait aller voir si Nuzä allait bien à Dion. Sauf qu’il a été impossible de la trouver la bas. A la place, on a plutôt récupéré Kupi qui étrangement m’a fait des cadeaux: du vin, et surtout… des dessins de mon compagnon en tenue légère. Un peu perturbant de se dire qu’un gamin s’est amusé à le dessin comme ça… Mais bon, ça part d’une bonne intention je suppose.

Comme prévu, nous sommes allés prendre les mesures de Léo pour lui faire une nouvelle armure, bien adaptée et plus pratique que l’autre truc d’avant. Cela semblait lui faire bizarre ces essayages, surtout avec le nain forgeron qui le trifouillait pour prendre toutes les mesures. Mais bon, il fallait en passer par là s’il voulait être bien équipé pour ce qu’il voulait.

De retour à la préfecture, à peine le temps de prendre du bon temps que Nuzä finit par apparaître toute seule… Elle me parle de la fameuse petite fille qui serait “possédée”, avec une peluche. Elle l’aurait touchée avec un objet, donc elle a peur d’avoir quelque chose. Léo est donc allé l’accompagner à l’église. Dommage, on était bien à se reposer…

A peine le temps de faire une sieste qu’un agent m’avertit de choses pas rassurantes: Aësfe vue à la sortie sud de la cité, avec un tout un groupe qui sortait de la ville dont Nuzä et… Léo. Ils sont allés rencontrer un “émissaire” du Nord d’après leurs informations, qui aurait ouvert un portail. Clairement l’histoire des vampires… Je pensais qu’il aurait oublié cette histoire et n’irait pas. J’ai passé mon temps à tourner dans la cité en guettant leur retour…
Et forcément, ce que je redoutais arriva. Léo à l'hôpital mal en point. Je n’ai pas pu m’empêcher d’engueuler Nuzä. Qui m’a suivi pour qu’on en parle. Elle ne comprend pas.. Et se fout de ma tronche comme je pense qu’il s’agissait d’un piège. Et qu’il aurait pu être capturé ou je ne sais quoi pour faire du chantage vis à vis de notre situation… Mais bon, il est revenu vivant, c’est ce qui compte.
Le 22 Brûleblé de l'an 966,

C’est pire que j’imaginais. Un mandat d’arrêt contre tous ceux qui sont allés voir les vampires… A la fois par l’Ouest et par l’Eglise pour couronner le tout. Léo qui disparait de la cité. Il veut me rendre fou. J’ai eu le droit dans la soirée à un passage en vol de Nuzä balançant un caillou avec un message : “Mon cœur,
J’aurais aimé te voir une dernière fois avant que tout ça ne parte en vrille. Quoi qu’il m’arrive, n’oublie pas que je t’aime, et que je serais toujours ta lumière, même si tu ne me vois plus. Je te demande pardon.”
Bordel de merde… J’avais une telle rage que j’ai détruit le mobilier sous la main. Mais au final, je l’ai retrouvé à Gludin, il est venu se rendre. Soulagement… Je lui ai conseillé d’être irréprochable en détention pour le procès. Déjà une bonne chose de s’être rendu aussi vite à mon avis. Et je compte bien le voir tous les jours.
Le 27 Brûleblé de l'an 966,

Repos de ma chambre de Gludin avant d’entendre un boucan pas loin dans la cité. En allant visiter Léo, j’ai pu apprendre qu’il s’agissait d’un passage en ville de mon père… Je l’ai loupé à deux heures près, dommage. Je n’ai toujours pas pu discuter avec lui de mon compagnon, vu que la situation serait explosive entre les deux je suppose. Il semblait être venu voir surtout Revel, il leur fournirait une “avouée” pour leur défense. Comme quoi, ils ont beau le critiquer, il leur offre quand même une chance de s’en sortir. Surtout vu la liste de délits dont ils sont accusés. Mais je n’aime pas les méthodes de ce procès, de dire que les gens sont coupables jusqu’à prouver le contraire. Cela est assez terrible de voir 18 personnes dans cette situation, avec les gens qui les critiquent sans même savoir la vérité. Je préfère présumer les gens innocents jusqu’à avoir une preuve qu’ils sont coupables.
Le 28 Brûleblé de l'an 966,

La prison se remplit de temps en temps. Je les plains, ça devient bondé cette cellule commune, je ne sais pas comment ils font. Nuzä est là, et Tobel il semblerait, ramené par Nuzä. Celui-ci aurait tué un innocent durant leur mission.
J’ai réussi à donner discrètement un petit cadeau à mon chevalier pour qu’il ait quelque chose avec lui pour penser à moi: un bracelet avec des motifs représentant des flammes que j’ai fait faire exprès pour lui. Comme il avait plein de bracelets, je me suis dit que ça pourrait aller. J’arrive aussi à lui faire un soin de son épaule en sortant cinq minutes du bâtiment sous bonne garde… C’est vraiment une plaie de pouvoir avoir un contact avec lui juste grâce à ça. Sinon, c’est se parler à travers une grille, et ça râle quand on tente trop de contacts. J’essaie de lui changer les idées mais il est du genre à déprimer assez vite… Il faut dire que là, ils ont la possibilité d’être condamnés à mort. J’ai beau tenté de le rassurer en parlant notamment du futur après le procès, il est difficile de le dérider.
Le 1er Astredoux de l'an 966,

Les jours passent et je ne sais plus quoi inventer pour lui changer les idées. De fil en aiguille, nous en sommes arrivés à faire un pari. Je crois qu’à la base, je râlai car il semblait ne pas manger assez et il allait maigrir et perdre en carrure, un problème pour l’armure lourde. Donc pour le motiver, je lui ai parié que j’arriverais à le porter s’il se mettait au sol. Malgré notre différence de taille et de poids. Étonnamment, ça semble avoir pris et je l’ai assez titillé pour qu’il prenne de la masse plutôt que d’en perdre. Mais moi même, il va falloir que je m’exerce pas mal pour avoir la force de le porter… Je cherche la merde. Il semble s’être rapproché de quelques personnes, dont un certain William, un grand gaillard qui semble lui avoir proposé de l’entraîner. Difficile de ne pas être un peu jaloux malgré le contexte, enfermé constamment avec ce genre d’homme qui me fait passer pour une crevette.
Le 2 Astredoux de l’an 966,

Je ne m’attendais absolument pas à sa visite à Oren… Il a repris une bonne musculature par rapport à la dernière fois. Mais il semble avoir totalement changé. J’espère qu’il ne fera pas de bêtises, ni mettre le chaos… Ce n’est vraiment pas le moment. Je ne sais pas quoi faire.
Le 5 Astredoux de l’an 966,

Le garde de la prison m’a informé d’une orc a fait du grabuge en cellule, lors de son interrogatoire par l’inquisition… Cela ne m’étonne pas trop qu’elle se soit rebellée. Mais elle est face à l’inquisition, et je n’ose pas imaginer ce qu’ils sont prêts à faire pour faire parler des “coupables”. Face à Léo à un moment, trou noir. Je me suis retrouvé ailleurs dans le bâtiment, me réveillant assis contre un mur. Il semblerait que j’ai fait un malaise. Quand Léo m’interrogeait, je ne pouvais pas lui mentir. Je dormais peu et je travaillais beaucoup pour oublier la situation. Je passai des heures et des heures au labo à continuer mes recherches sur les sceaux… Je stagne, c’est terrible. Que ce soit ce procès ou cela, je suis impuissant. Comment fait ce foutu sigiliste pour arriver à un tel niveau? Que me manque-t-il pour débloquer la situation? Je ne fais pas le poids actuellement, et je doute que j’y arrive un jour… En attendant, pas le choix, il faut que j’étudie, et à côté que je visite encore chaque jour Léo pour éviter qu’il dépérisse trop. Je lui ai demandé ce qui lui ferait plaisir, je lui amènerai son chat pour qu’il le voit, et je lui ferai livrer chaque matin des chouquettes. Bien la moindre des choses.
Le 11 Astredoux de l’an 966,

Il me parle encore dans mon sommeil… Mais je n’arrive toujours pas à capter quoi que ce soit de précis… Toujours un mot ou quelques mots sans contexte ni rien. A part continuer à tenter de se rappeler de ces murmures dans mes rêves, rien d’autre de possible… Toujours rien de probant pour en parler à Père.
Le 17 Astredoux de l’an 966,

Veille du procès. Toujours le chat avec moi, j’arrive, je le vois les yeux rougis. Il semble m’en vouloir de ne pas être venu plus tôt… Je tente de m’accrocher pour lui redonner le moral, je sens bien qu’il n’y a rien à faire. Moi-même j’étais fébrile… J’avais une chance de le perdre pour de bon demain… Sans compter un mois entier à le voir à travers une grille, ne pas pouvoir le serrer contre moi. En plus, Revel qui en rajoute une couche en parlant de “paris” sur qui mourront ou vivront.
Je ne sais pas ce qu’il m’a pris. J’ai paniqué quand Léo m’a indiqué vouloir retourner “chez lui”, sous entendu Althena après le procès. Je m’étais tant imaginer un après procès avec lui, au calme à Heine et profiter quelques jours de nos retrouvailles que l’idée de ne pas le voir juste après m’a fait paniquer. Je me suis contenu, et j’ai juste embrassé en lui disant que je l’aimai et que je croyais en lui. Plutôt horrible après y avoir pensé entre-temps.
Le 18 Astredoux de l’an 966,

Jour du procès. Une tension palpable. Je ne pouvais pas m’empêcher de regarder Léo, à moitié décomposé, surtout à cause de moi je suppose. Je lui ai parlé dans sa tête pour tenter de le rassurer, cela semblait pas forcément fonctionner. Et surprise, il fut le premier à passer. On l’a accusé de choses horribles, même d’être un traître d’Oren vis à vis de sa situation en plus d’être avec une foi faible. Il s’est défendu un peu mollement, j’ai eu peur, mais ils l’ont acquitté, en plus de devoir suivre des séminaires à Giran. Enfin fini pour lui… Il s’est senti assez mal peu après, Nuzä l’a vite emmené dehors. Pour le revoir après le procès, c’est raté…

Tout ce procès fut une vaste blague. L’inquisition s’est littéralement défoulée sur ces pauvres gens qui se sont contentés de faire leur mission. Enfin mis à part Namalae, absente, qui s’est révélée être une kainiste. Mais au bout du compte, énormément de gens acquittés. Ce qui semblait agacer intérieurement l’inquisition.
Si tout cela s’arrêtait là, ça irait encore… Mais on a eu la visite de … ce qui semblait être Gran Kain? J’ai des doutes, mais ce n’est pas un simple mortel déjà c’est certain. Arriver à paralyser tout le monde d’un coup et envahir l’endroit de ténèbres… Il a amené avec lui un diable que j’ai reconnu, Mengs. Il a montré des images de certains qui ont été “traités” à Giran par l’inquisition, avec des tortures assez sanglantes. Si cela s’avérait vrai, ça serait pire que l’image que j’avais d’eux. Je ne les sentais déjà pas dès leur arrivée, sentant les dérives venir au fil du temps. Dès que l’on devient aveugle d’une religion, il est possible de faire tout et n’importe quoi sous prétexte d’être “l’épée” d’Einhasad. Mais le moment n’était pas trop à penser ce genre de choses. Il y avait soi disant un Dieu et un diable dans la salle. Après avoir fait son oeuvre pour semer le chaos, ils repartirent l’air de rien. Au final, je me suis fatigué à tenter de supprimer cette foutue paralysie et purifier un peu ce que j’ai pu. Forcément, le chaos arrivait comme il le souhaitait. Certains anciens coupables voulant s’en prendre au clergé. Nous avons réussi à remettre un peu de calme le temps que le clergé sorte de là.
Sur les nerfs, après être sorti de la salle et parler brièvement à Revel qui m’avait énervé, et ne sachant aucunement où serait Léo, je suis reparti à Oren pour vérifier s’il était revenu par pur hasard là bas, enfin je me doutais bien que non. J’ai senti que j’avais fait trop d’effort sur l’énergie, en plus de ne presque pas avoir dormi. Je me suis retrouvé à l’hôpital après un malaise…
Le 19 Astredoux de l’an 966,

J’ai foncé acheter des pâtisseries et chouquettes pour tenter de retrouver Léo. Il semblerait qu’il soit à Dion, ce qui fut le cas. Je ne savais pas trop comment l’aborder après tout ça… Surtout que les mots durant le procès l’ont secoué pas mal en plus de mon geste mal perçu du jour d’avant. Finalement, j’ai redoublé d’effort pour le rassurer et me faire pardonner. Enfin, s’il me pardonne réellement. Il est du genre rancunier… Il va probablement garder en mémoire et cumuler avec toutes les conneries que j’ai faites dans le passé.
Etant assis, et voulant m’éloigner un peu de la sortie de Dion, j’en ai profité pour essayer ce fameux pari. Après une grande respiration, je me suis mis à tenter de le porter, étonnamment sans trop de problèmes. Et j’ai réussi à le porter jusqu’à un arbre, avec un peu de mal. Pendant la discussion, j’en profite pour savoir des choses comme le jour de son anniversaire, il a d’ailleurs tenté de bluffer mais il a vite avoué que c’était faux. Pour le taquiner, je lui ai dit qu’il allait finir avec deux jours d’anniversaire.

La journée s’est terminée à ma maison d’Heine, cadre plus calme et chaleureux. Je n’y étais pas retourné depuis notre journée tranquille avant les évènements des vampires. Le genre de moments juste à deux qu’on a pas envie de voir se terminer. Blottis l’un contre l’autre sur des coussins devant la cheminée à parler de tout et rien… Et finir sur un bon bain très chaud et un peu trop moussant. Mais il a fini par partir voir son père. Forcément, il veut le rassurer après tous ces évènements.
Le 22 Astredoux de l’an 966,

Je l’ai enfin compris. Et je ne m’attendais absolument pas à ça… Le pire n’était pas de savoir ce qui me parlait, c’est plutôt ses objectifs et ses liens… Je suis vraiment sur le cul. Je sais ce que je dois faire en tout cas.. enfin ce que je ne dois pas faire plutôt. J’espère pouvoir lui reparler une nouvelle fois à nouveau en tant qu’”allié”, enfin ce qu’il prétend être. Il ne vaut mieux pas que j’en parle à quiconque, à part paraître pour un taré, ça n’apporterait rien du tout. Je vais mettre du temps à digérer ça… Bordel de merde.
Le 25 Astredoux de l’an 966,

Je croise Léo pendant ma tournée journalière dans la cité, gueulant mon nom et se tenant le bras gauche. Une mauvaise chute en armure lourde. Il a réussi même à se déboiter l’épaule gauche, celle que je passe déjà du temps à soigner à cause de sa vieille blessure. J’ai réussi à lui remettre, et c’était une bonne occasion, une bonne excuse de lui faire une bonne séance de soin habituel. Enfin, comme de temps en temps, ça a fini plus qu’une séance de soins si je puis dire. Il m’a demandé s’il pouvait prendre un congé de son travail, de toute façon je pense qu’il lui faut une petite pause après ce foutu procès. Il est très motivé à s’améliorer sur l’épée et le bouclier, je compte l’emmener loin. Je vais durcir les entraînements. Il a besoin de s’endurcir, et je comprends ce qu’il ressent. Surtout l’impuissance face à certaines choses. J’ai envie d’être sa force. Mais bon, il aura beau pensé pouvoir se défendre seul, quoi qu’il arrive je le protègerai quand même.
Le 28 Astredoux de l’an 966,

Heureusement que j’ai un compagnon pour me détendre un peu quand on se paie des réunions de plusieurs heures chiantes comme la pluie. Nécessaires cependant. Cela fait parti du travail… Mais bon, je me rends compte qu’être entouré de quelqu’un qui m’aime est vraiment quelque chose d’important pour mieux supporter la pression plutôt que de ronger mes tracas seul dans mon coin. En plus, il m’offre des madeleines qu’il a cuisiné lui-même.
Cela serait encore mieux sans être dérangé continuellement par quelque chose. A peine le temps de souffler que Revel se présente à la préfecture. Chose étonnante, il s’est excusé pour la dernière fois à Gludin, en disant que je n’étais pas un “monstre”, que je fais juste peur parfois en combat quand je suis un “taré”. En même temps, comment en vouloir aux gens de me voir ainsi. Je ne suis pas facile, et j’en arrive à être étonné que quelqu’un arrive à m’aimer comme Léo. Il m’explique ensuite l’histoire d’un homme qui tuerait des rousses, qui leur viderait la tête pour jeter ensuite leur corps dans une rivière… Chaque jour, on découvre une nouvelle âme détraquée, c'est fou.

Cette histoire a bien refroidi Léo, moins la tête romantique qu’avant la visite de Revel… Un bain et un “massage” raté ont détendu un peu. Il semble aussi intrigué par ma bague familiale. Je lui ai parlé un peu de son origine. Il tente parfois de me faire parler de moi. Je n’ai vraiment pas l’habitude. En général, je parle presque jamais de mon passé, comme si j’avais peur d’ennuyer les gens avec ça. Alors qu’il y tient, d’en savoir plus sur moi. Ce qui reste légitime… J’ai beau m’ouvrir énormément pour lui, mon caractère reste présent. Je m’efforce cependant de m’améliorer, pour lui. J’imagine que c’est la façon de procéder quand on aime quelqu’un aussi fort?
Le 29 Astredoux de l’an 966,

La fameuse “comtesse” au nom imprononçable qui vient me voir à la préfecture. Elle me propose d’être mon ambassadrice vis à vis du Nord et des autres cités. Chose à laquelle je n’ai jamais réfléchi. J’aime en général gérer tout par moi-même. Je ne la connais pas beaucoup, ça serait étrange pour le moment d’envisager cette possibilité. Et peut-être qu’elle travaille pour le Nord qui sait… Elle rêve de voir la frontière vers le Nord s’ouvrir. Vu ma relation avec ce cher Albéric, à mon avis, elle va attendre encore quelque temps. Le futur après le Néant me fait peur. Je vais me retrouver avec des forces inconnues à ma porte. Mis à part engranger le plus de forces possibles, je suis coincé à l’heure actuelle… Plus qu’à attendre de voir si quelque chose évolue.
Le 3 Tourneterre de l’an 966,

Il ne manquait plus que ça. Un messager qui offre une missive à la préfecture pour se suicider juste à ma porte avec un grand sourire. J’ai senti vite de qui pouvait venir ce coup, et je ne me suis pas trompé. Ce cher Albéric ne manque pas d'imagination pour faire chier le monde. En plus, tout ça pour me donner une énigme… Plus qu’à plancher dessus, j’ai peur de ce que je vais y trouver. Léo est un amour, il est allé vérifier le corps s’il n’y a rien d’anormal, et heureusement non. Je pense que le diplomate a procédé ainsi pour pas que je le piste, enfin je suppose.

J’ai du mal à cerner cet homme. Il a les moyens de mettre bien plus le chaos que ça vu ses moyens, mais il ne fait que “s’amuser” en se focalisant sur moi. Est-ce qu’au fond, il me voit réellement comme un… ennemi? Ou est-ce qu’il veut me faire… évoluer à sa façon? Il me rend chèvre, je ne sais plus quoi en penser. C’est à la fois inquiétant et… motivant? C’est étrange d’en arriver à penser ça. Je dois malgré tout rester méfiant et amplifier la sécurité.
Le 5 Tourneterre de l’an 966,

Après des heures et des heures, enfin décrypter cette merde. Tout ça pour me donner la date de l’ouverture du passage vers l’île du primordial… Il tient vraiment à s’amuser. Le quatorze rougefeuille, plus qu’à avertir Nuzä, je la laisse gérer cette histoire. Je ne sais pas pour le moment si je vais y aller ou non.
Le 11 Tourneterre de l’an 966,

Un énorme personnage avec une lance et un casque à Oren, un nouveau venu il semblerait. Il n’a même pas de quoi attacher sa lance dans son dos. J’ai réglé ça en lui installant une attache. Il se nomme le “fauchard”. Il irait bien dans mon armée auprès des faucheurs. Mais il n’est pas du tout dans cette optique, c’est un mercenaire. Direct et grande gueule de ce que j’ai vu. Il me connaissait de nom mais ne s’attendait pas à quelqu’un de .. si petit. Le nombre de fois que j’ai pu l’entendre celle-là. On s’étonne après que je complexe sur mon physique et que je n’ai pas confiance en moi, même si ça me passe au-dessus si je puis dire.
Je lui ai offert un verre à la taverne pour discuter un peu plus et arriver à l’accueillir en ville plus durablement. Même si c’est un mercenaire, il pourrait toujours être utile. Il a l’air d’être un solide gars. Mais assez lourd quand il s’agit des femmes. Il aime mater et parler brusquement d’elles. Avec son armure, j’ai un peu l’impression de me retrouver en caserne avec d’autres soldats. D’ailleurs, il semble intéressé par le lieu de plaisir qui va ouvrir prochainement. Je n’étais pas vraiment étonné.

Esthesia est arrivée à la taverne entre-temps. Je ne l’avais pas vu depuis le procès, mais elle semble avoir disjoncté à cause de l’inquisition. Des problèmes de “dédoublements”, une personnalité qui s’occupe de prendre sur elle le lourd, et l’Esthesia initiale. Je réfléchis beaucoup sur l’esprit, et ça m’intrigue toujours de voir des cas comme ça. Je me contente juste de “diviser” mon esprit pour mettre de côté mes émotions et rester rationnel en cas d’urgence, mais je n’ai pas de personnalités multiples par chance, pour le moment. Ce n’est pas faute de me prendre pas mal de choses dans la tronche. En présence de Léo d’ailleurs, je n’ai plus trop de problèmes, je me sens si bien. Mon esprit est plus serein, enfin sauf quand on s’engueule.

En parlant du loup d’ailleurs, je l’ai retrouvé dehors après qu’on soit sorti de la taverne. Il s’est mis à faire la gueule en me voyant en présence d’un autre homme, pensant à des choses qui ne se sont pas passées. Quand il est jaloux, il est terrible. Il imagine que dès qu’un homme a une carrure aussi énorme, ça m’émoustille. Pas tellement non, ou sinon je serai continuellement émoustillé vu tous les cas qui se baladent en ville. Sans compter l’armée… Il m’inquiète par contre en me disant qu’il aimerait que je l’aime de la même intensité que lui. Il semble sous estimer mon amour pour lui… Pourquoi il ne veut pas rendre les choses simples plutôt que de se prendre la tête aussi souvent?

Pour l’apaiser, je l’ai emmené à la maison à Heine. Mais quelques heures après, il a fallu qu’on soit dérangé par une missive disant qu’on cherchait Léo à Giran… Une histoire de possession démoniaque. Je l’ai donc laissé partir le cœur lourd de devoir encore être dérangé. Enfin pas forcément longtemps. On m’a rapporté une panique à la cathédrale, à cause du fameux démon. Je suis arrivé là-bas en urgence. Avec Tobel totalement ravagé au sol, entouré de prêtres et visionnaires, et le démon marchant sur les restes du sombre. Je suis arrivé pile à un moment où ce démon tentait de foncer sur Léo, j’ai du coup envoyé ce que j’ai pu en magie sacrée… Finalement, nous avons réussi à le vaincre, mais avec un visionnaire mort et d’autres blessés. Comment est-ce que ça a pu dégénérer autant?

Pour couronner le tout, après l’avoir soigné et sorti de l’hôpital d’Oren, une autre surprise, Bakim qui m’attendait à la sortie. Ce n’était vraiment pas le moment, surtout que je savais parfaitement de quoi il me parlerait. J’ai laissé Léo venir, mais au bout d’un certain temps dans la conversation, j’ai préféré le faire sortir pour ne pas entendre certaines choses… Il m’en a forcément voulu, imaginant que je n’ai pas confiance en lui. Ce n’est pas le cas, je ne sais plus comment lui dire les choses parfois. Il ne se rend pas compte de la dangerosité de certaines situations. Je ne veux que le protéger, et il ne veut que faire la tronche… Cela a terminé juste à dormir dans sa chambre, moi en armure car je n’avais plus la force de lutter vu la journée passée.
Le 12 Tourneterre de l’an 966,

Encore une fois à aller le réconforter… J’ai l’impression avec lui que j’enchaîne les conneries. Je me contente de lui pardonner quand c’est le sens contraire, lui aime me faire culpabiliser. Je ne trouve ça pas très juste, mais bon je fais avec et je ravale encore ma fierté par amour. Dormir en armure m’a totalement crispé, en plus, c'est vraiment une mauvaise idée. Il m’a donc massé le dos et la nuque. Cela a détendu l’atmosphère heureusement. Je lui ai proposé de tenter l’initiation à la combinaison de l’épée et de la magie.

Je n’avais jamais encore expérimenté d’apprendre ce genre de techniques à quelqu’un. Cela fait plus de six ans que je manipule la magie sur mes lames, mais je n’ai jamais vraiment imaginé comment l’apprendre à quelqu’un d’autre. J’ai fait par étapes: déjà entourer ses mains de magie, facile , moins quand je le déstabilise pour voir s’il arrive à maintenir sa magie. Puis je lui ai fait sentir la magie que je manipule quand je fais passer les flux de ma main à la lame. Il a tenté par lui-même ensuite. Première fois, sans surprise il n’a pas réussi. Puis à force, il a réussi à faire briller un peu. Après d’autres essais, il a laissé tomber en râlant qu’il était faible. Il ne se rend pas compte de la tâche… On ne peut pas faire ce genre de choses d’un claquement de doigt, il imagine que tout est à portée de main. Mais non, la vie est un enchaînement d’entraînements et de travail. Je ne doute cependant pas qu’il va arriver petit à petit à gérer cette technique. Nous verrons ensuite comment modeler ces compétences pour pouvoir utiliser cette combinaison au mieux possible.
Le 16 Tourneterre de l’an 966,

Je profite du calme de la situation pour aller un peu plus au laboratoire pour mes expérimentations. Comme depuis un moment, j'ai l'impression de faire du surplace... J'ai beau étudié les foutus sceaux du sigiliste, je n'en tire pas grand chose. Je fais des tentatives, encore et encore. Mais toujours rien de probant. Heureusement, je suis têtu. Je ne vais pas abandonner, pas après tout ce travail. Le Sigiliste Ecarlate a fait une merveille, un oeuvre d'art... J'ai tellement envie de savoir comment il fait. Où il a puisé son inspiration pour arriver à créer ça. Sa puissance m'émerveille et me fait peur toujours aujourd'hui. Avec la crainte de me retrouver face à lui sans pouvoir lutter. Aller, je dois y croire.
Le 20 Tourneterre de l’an 966,

Léo arrive avec un air pas très rassuré. Il m’avertit qu’on aurait besoin de mon aide à Dion sous peu. Il y aurait eu une vague de morts vivants vers les terres d’exécution, et aussi purifier la zone. D’après ce que lui a dit Aether, ça serait la même chose qu’au procès, je suppose qu’il parlait des zones de ténèbres. Ils voudraient que je sois là notamment pour des sceaux qu’ils auraient trouvé à la limite des terres. Des sceaux et et morts vivants, j’espère qu’il ne s’agit pas encore du sigiliste… Mais il m’a donné un détail, ils ne savent pas d’où sortent ces sceaux, ni si c’est pour nous aider ou non. Ils semblent bloquer la progression des morts vivants, ils n’en savent pas plus. J’ai demandé à Léo d’aller à l’église pour rassembler quelques prêtres pour nous aider. Je vais venir là-bas avec mes Aegis et quelques soldats.

En attendant un quelconque rassemblement, dans le doute, j’ai posé des sceaux pièges sacrés sur la même base qu’au front de Laëb pour protéger les entrées au cas où. J’ai ressenti une chose étrange sur le chemin… comme une présence pas très amicale. J’ai pu retrouver Aether à une sortie de la cité, inquiet. Il a lui-même ressenti cette présence. Et d’un coup, on voit un des gardes de l’entrée s’agiter, et son crâne exploser… ainsi que le second… Avec une sorte de rire venant de nul part. Nos crânes se sont mis à être aussi compressés… Dans la panique, nous avons pris nos lames pour taper dans le vide. Cela semblait fonctionner… mais quelle frayeur. J’ai bien cru que nous allions y passer. Elle ne semble même pas vulnérable au sacré.
Nous avons du coup voulu avertir la cité de cette présence invisible. J’ai retrouvé Léo sous le choc, du sang sur ses gantelets. Il a vu quelqu’un avoir le crâne explosé devant lui aussi. J’ai tenté de le secouer pour qu’il regagne de la confiance et qu’il passe à autre chose, même si ce n’est pas évident…

Il a bien fallu aller aux terres d’exécution pour faire la lumière sur cette histoire, même si nous devions laisser des soldats à Dion pour protéger la ville si un truc invisible se baladait encore. Nous étions nombreux, entre les aventuriers et toutes les troupes de différentes cités. J’ai pu voir cette histoire de sceaux, qui servent en fait à créer une barrière pour empêcher ce qu’il y a derrière de passer. Une sorte de miasme. J’ai analysé cette fameuse barrière, j’ai pu y voir tout un système de runes, et j’ai pu constater que malgré l’affaiblissement de cette barrière, elle aurait pu tenir encore quelques semaines. Mais en demandant l’avis des autres, nous avons désactivé cette barrière, il m’a suffit d’effacer quelques runes. Forcément, nous étions maintenant vulnérables aux saloperies derrière.

Une vraie galère, remplie de miasme et d’ennemis qui semblaient se multiplier au fil du temps. Sûrement à cause de ce miasme. Nous devions en trouver l’origine, donc nous avons dû détruire tout ce qui était sur le chemin. Parfois, nous étions même divisés à cause d’ennemis qui arrivaient entre nous. J’avais beau gueuler de rester grouper, certains étaient trop excités et allaient trop loin… Je gardais constamment un œil sur Léo, et je récupérais des ennemis voulant aller sur lui. Mais c’était parfois compliqué… Une vraie invasion.
Malgré cela, nous avons pu accéder à une sorte de place avec deux statues énormes. Le miasme semblait venir de ces statues. En s’y approchant, il y avait une sorte de “cercle” de ténèbres. Des gens ont tenté d’y entrer, ils ont l’air d’avoir mal vécu leur entrée dans cette zone… comme s’ils étaient totalement déstabilisés. Revel a commencé à vouloir péter une statue, je l’ai aidé comme je pouvais avec mes sorts.
Puis vint le drame, nous étions tous pris par une pression sur notre crâne, comme à Dion. Plein de soldats ont vu leur crâne exploser sous la pression… Nous avons tous tenté de résister. Je n’ai jamais autant prié Mère je crois, comme si je la suppliais de venir nous sauver de ces ténèbres. D’un coup, après un certain moment, ça s’est arrêté… et la fameuse bête invisible s’est révélée. Difficile de la décrire, mais elle était en rage. Aether a voulu profiter de la force de cette chose pour péter les statues. La bête semblait elle-même libérée du miasme. Si bien que nous avons dû fuir en plein combat… Totalement submergés par ces saloperies.

Après être sortis de la zone, une nouvelle barrière apparut soudainement, bloquant à nouveau le miasme. J’ai voulu aller voir plus près l’aspect de cette nouvelle barrière, si les sceaux étaient identiques, si la puissance était plus forte… J’étais à moins d’un mètre des sceaux lorsque … la barrière m’a “frappé”, me projetant en arrière. Au sol, à moitié sonné par le choc, j’étais entouré d’abord par une lumière, puis par des flammes étranges… C’est un peu flou car je sentais une douleur extrême dans tout mon corps. Je sentais des choses se graver dans ma chair… Et des flammes autour de moi, tellement vives que ça a détruit mon armure et ma tenue… Je voyais vaguement des symboles se dessiner sur ma peau, des runes. Des flammes qui détruisent ma tenue mais pas ma peau ni ma chair… Et qui semblait avoir une “volonté propre”. Je l’ai senti aller dans mon oeil gauche, mais je ne comprenais rien à ce qu’il m’arrivait.

J’étais du coup au sol, en boule sous le choc de ce qu’il venait de se passer, totalement nu avec plein de gens autour à observer la scène… J’ai été traîné plus loin après qu’on m’ait mis un tissu pour couvrir ma nudité… Je n’ai pas vraiment fait attention à ce qu’il se passait autour. Je devais déjà digérer ce qu’il venait de se passer. Je regardais la barrière… et j’y voyais comme si les runes étaient devant moi, comme si soudainement je les comprenais? Mais je sentais aussi la fatigue me prendre assez soudainement en regardant la barrière, donc j’ai vite regardé ailleurs, la tête qui me tournait. Hortense m’a parlé de mon œil, je ne sentais rien de particulier donc je ne voyais pas de quoi elle me parlait. On a mis en face de moi une lame pour y voir mon reflet.. Mon œil gauche n’a plus d’iris, mais une rune à la place qui luit… Qu’est-ce qu’il vient de m’arriver?
J’étais en train de me poser plein de questions à moitié sous le choc, le regard dans le vide. Aether a décidé de m’emmener à Dion au dispensaire pour que je m’y repose. Il m’a aussi gentiment acheté une nouvelle tenue… Il va falloir que je fasse faire une nouvelle armure. Il en a profité pendant qu’il m’habillait à regarder des runes, il semblait arriver à en reconnaître certaines. Liées à Einhasad… J’avais un peu de mal à le croire quand il me parlait de “don” d’après sa théorie. Tant de questions qui me viennent… La fatigue et les combats n’aident pas à se concentrer. Il était temps de se reposer et de guérir, j’aurais le temps d’y penser plus tard…
Le 23 Tourneterre de l’an 966,

Je serai resté trois jours au dispensaire. Sans pouvoir voir Léo d’ailleurs… J’ai la rage d’être empêché de le voir, comme si je n’étais qu’une personne quelconque pour lui. Retour à Oren, où j’ai tenté de trouver des réponses à ces évènements. J’ai pu découvrir que regarder n’importe quelle rune me faisait cet effet de “déchiffrage” automatique, accompagné de fatigue… Et en regardant même juste un instant des sceaux du sigiliste, c’était encore pire. On dirait que plus c’est complexe, plus c’est fatiguant. Cela me donne aussi faim d’ailleurs. Je vais aller commander un cache–oeil, si cela peut m’aider à gérer ce “don” un peu mieux. J’espère pouvoir contrôler ce déchiffrage, sinon ça va être compliqué, surtout pour mes recherches sur les sceaux.

En tout cas, si cela a vraiment une origine divine, cela va changer ma perception des choses. Depuis très longtemps, je vous fais des prières Mère, parfois même écrire dans le carnet à votre destination comme si vous pouviez le lire. Mais là, que faut-il comprendre? Est-ce un fameux signe que je demandais depuis tant d’années pour montrer que finalement je ne suis pas seul? Ces évènements sont aussi graves que cela pour que vous interveniez? Protégez-nous de ce mal je vous en supplie…

Ma foi semble changer depuis ce jour aussi, je prie bien plus qu’avant, même si je priais un peu chaque jour. Peut-être parce que je me permets d’espérer un peu plus. Cela change de mauvaises nouvelles continuellement, ou d’ennemis plus tordus les uns que les autres à devoir gérer. Une sorte de pause dans l’enchaînement de mauvaises nouvelles. Mais s’il s’avère que ça a bien ce genre d’origine, il faudra que je fasse très attention… Quelle serait la réaction du clergé face à ça? J’ai peur qu’ils veuillent m’utiliser comme un pauvre pantin pour leurs propres objectifs… Il faut que je réfléchisse à un contact privilégié pour en parler, ils auront forcément des réponses. Mais il faudra aussi combattre contre les ténèbres que nous n’avons pas pu vaincre la dernière fois près de Dion. Un combat Lumière contre ténèbre, comme s’il n’y avait pas assez de combats en ce moment à gérer… Mais beaucoup trop d’ampleur pour qu’on puisse fermer les yeux. Il y a eu des centaines de morts en une soirée, il ne faut pas que ça se reproduise.
Le 24 Tourneterre de l’an 966,

Rendez-vous avec Aether et Neijh à Heine. Mon cache-oeil semble avoir un certain effet.. les deux m’appelant le “pirate”. Un comble quand on n’aime pas naviguer. Aether a eu des informations sur la mine de l’île aux alligators, semblant vide. Nous y sommes donc allés pour vérifier ces informations. Elle semblait vide en effet, mais avec des cadavres de soldats. Tous avec le même type de blessure, une trace de lame sous la tête, semblant nette.
Plus loin, la mauvaise surprise d’entendre du bruit de là où nous venions… Sûrement des écailleux. Pas le choix que de devoir se presser en prenant ce que nous trouvions en caisse de matériaux. Aether a trouvé une note au pa ssage, il semble penser que Zorgrath est passé par là… Il ne manquait plus que ça. Nous avons du coup penser assez vite à un piège. Tout au fond, l’eau avec une cavité pour sortir. Avec quelques écailleux à bout de souffle qui semblaient étrangement nous attendre devant des barques. Après nous en être débarrassés, nous avons pu fuir à temps. Aether est forcément très inquiet. On l’a poussé à aller dans ces mines pour probablement le tuer. Merci Mère d’avoir écouté mes prières durant cette mission.

Aether m’a suivi à Oren pour discuter un peu à la préfecture. Nous avons rencontré la “comtesse” et Kupi. Ce fut assez bref. Quand la sombre m’a vu, elle a parlé d’”anomalie”. Ce n’était vraiment pas le moment de faire ce genre de commentaires déplacés. Elle tentait tant bien que mal de se justifier, mais je ne vois pas qui prendrait bien d’être traité d’anomalie, encore moins vu ce que j’ai. J’ai préféré partir assez vite en compagnie d’Aether. Forcément, ce “don” est revenu sur la table, lui indiquant mes doutes et questions. Idem pour Léo. Je m’énerve de plus en plus de ne pas pouvoir le voir. Aether me conseille de foncer malgré cela. Je veux bien essayer, mais si je me prends encore un mur, je vais avoir du mal à le supporter et ça peut finir en violence.
Le 28 Tourneterre de l’an 966,

Il a fallu que ça arrive… Léo qui me balance encore plus sa rancœur et ses reproches à la tronche… J’ai bien tenté encore de me battre. Mais cette fois, rien à faire. Il “abandonne”. C’est donc ça l’amour. Donner tout de soi pour au final être piétiné et traîté comme une pauvre merde responsable de tous les maux… Je n’ai même pas pu écrire dans mon carnet hier tellement j’étais dévasté. Heureusement que Revel m’a tenu un peu compagnie.

Le bonheur semble avoir duré quatre mois. En même temps, comment puis-je avoir été aussi bête de croire que quelqu’un pourrait m’aimer? Vu qu’il semblerait que je ne sois qu’un monstre. Pour la première fois de ma vie, je m’étais ouvert énormément à quelqu’un. Je le voyais comme une lumière dans ma vie. Un espoir. Qui vient d’être broyé. Le voyant rompre tout ce qu’on avait construit ces derniers temps. J’imagine qu’il va finir par m’oublier et devenir une période quelconque de sa vie qui sera encore très longue…

Pourquoi les sentiments touchent autant? Je passe mon temps à pleurnicher devant mon impuissance face à cette situation. Je n’ai pas arrêté de me battre pour conserver ce bonheur. Le pire, c’est que je n’ai même pas le courage de lui en vouloir. Je lui ai toujours pardonné et ça ne change même pas. Je pense encore à lui comme si j’aimais souffrir. J’ai envie de garder les bons moments en tête pour le reste de ma vie, pour me dire que ça sera déjà arrivé au moins une fois. Je doute que cela se reproduise, ça aura été le seul. C’était mon seul essai, mais pour moi, l’amour est mort maintenant. Quel intérêt de retenter l’aveuglement dans le futur si c’est pour que ça finisse de la même façon? Gabriel semble avoir raison, l’amour est une flamme qui s’éteint au bout d’un moment.

Je ne sais pas combien de temps il me faudra pour digérer cela… Il ne se rendait même plus compte que je l’aimais énormément. Que je voulais passer du temps avec lui, à le serrer contre moi. Tout ça semble fini… Même si je sens encore l’amour que j’ai pour lui. Je n’ai plus qu’à faire comme avant, mettre les sentiments de côté et paraître moins sensible. Et j’aurais appris aussi à ne plus croire les paroles. “Je te veux pour toujours” “tu es l’homme de ma vie”. La preuve, si c’était le cas, il ne m’aurait pas dévasté comme il l’a fait. Je vais aller dévaster les pirates morts vivants comme il m’a dévasté, peut-être que ça me fera du bien de détruire des créatures du mal. Ou peut-être pas me connaissant. Je n’aurais pas assez d’énergie pour que ça fonctionne assez bien. Et sûrement pas assez d’ennemis en face de moi pour compenser la douleur en moi.
Dernière modification par Eliadus le mar. 18 octobre 2022 à 12h53, modifié 3 fois.

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Re: [BG Humain] Eliadus Zolpheus (Haydon)

Message par Eliadus » mar. 18 octobre 2022 à 12h52


Chapitre XXIII: Tempora mutantur et nos mutamur in illis

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Le 29 Tourneterre de l’an 966,

Je me sens si… seul… vide… les ténèbres m’envahissent… Je n’arrive pas à me dire que c’est vraiment fini… Pourquoi je ne peux pas m’empêcher de penser à lui… De faire comme toujours… Tout foutre de côté et passer à autre chose…? Déjà que me défouler sur plein de pirates morts vivants n’a pas changé grand chose… Il est certain que ça aura été le seul homme de ma vie, je ne peux plus croire en l’amour ou ce genre de choses après ça… Putain de merde… Mère, à quand un peu de bonheur pour une fois…? Ce n’est pas faute de prier chaque jour…
Le 30 Tourneterre de l’an 966,

Deux jours que je m’enferme dans mon bureau… A me focaliser sur une rune basique pour travailler mon “don”... J’arrive enfin à ne plus tout analyser en cachant mon œil gauche… Mais à quoi bon, ça ne rendra pas l’homme que j’ai aimé… Combien de temps faut-il pour se remettre de quelque chose comme ça…? Je sais bien que tout cramer ne résoudra rien… Il faut que j’arrive à maintenir ma rage, même si ma bulle de sentiments négatifs est en train de déborder de plus en plus…
Le 2 Rougefeuille de l’an 966,

Visite d’Astrée. Elle m’offre un pendentif … avec une petite image représentant maman… Elle voulait déjà me l’offrir après mon désenvoûtement. Vraiment une belle attention. Dommage qu’elle ne soit plus là … j’imagine que je me serais réfugiée chez elle pour me réconforter, je ne sais pas? Je ne sais même pas si elle aurait accepté que j’aime les hommes au final… Je ne peux faire que de foutues hypothèses si elle était vivante… Quand je regarde son portrait, j’ai l’impression qu’elle est avec moi. Cela peut paraître si idiot vu que je ne l’ai jamais connu… Son regard m’hypnotise à chaque fois que je fixe son portrait… Et j’ai quelques relents de rancœur envers les mahums, qui ne riment à rien donc ça retombe vite heureusement.

Forcément, on a vite dévié sur le sujet qui fait mal: Leo. Elle me demande si je l’ai revu, ce qui n’est pas le cas… et donc si j’appréhendais de le revoir. Je n’ai même pas osé lui répondre franchement que ça me foutait la trouille, de pouvoir le croiser et le voir totalement indifférent alors que j’ai encore des.. sentiments? En gros, de belles claques en perspective… C’est la première personne avec qui j’ouvre réellement plein de mes carapaces défensives, pour au final faire souffrir…
Elle me rétorque qu’elle ne voit pas les choses de cette façon. Elle me parle de Valdian. Elle a lutté pour vivre des choses avec lui et elle ne le regrette pas, elle s’appuie sur les bons souvenirs. Peut-être c’est le bon truc, les bons souvenirs… Mais il faut du temps pour y penser sans douleur. Je me demande pourquoi rien n’est jamais simple, mis à part mon amitié avec Aether comme elle me répondit. Oui.. Heureusement que j’ai cet ami comme pilier infaillible. Il m’évite de chuter encore plus vers les ténèbres.
Le 7 Rougefeuille de l’an 966,

Toujours à penser à lui, errer comme une âme en peine dans Oren, ou la bibliothèque. Je tente de me changer les idées, je continue mes recherches sur les sceaux, en domptant mon don… Je passe même beaucoup plus de temps que de raison? Et pour arriver à dormir plus facilement, j’utilise mon œil pour analyser un sceau pour mes recherches avant d’aller dormir pour être épuisé et y arriver facilement… Une méthode comme une autre, à la fois utile pour mes recherches et aussi pour moi… Quitte à me défouler sur un but, autant que ça soit sur le Sigiliste Ecarlate, et aussi arriver à devenir plus puissant moi-même… Débloquer mes recherches reste une de mes priorités…
Le 10 Rougefeuille de l’an 966,

Je me décide enfin à bouger un peu d’Oren… C’est sans compter sur ma chance et le fait de.. croiser Leo à Giran, entouré d’autres gens… J’ai ma réponse… Je suis resté figé un instant, ne sachant pas trop quoi dire, et j’ai préféré partir vite vers la guilde Vernalis comme prévu, en retenant mes larmes… Lui ne semblait pas plus ému que ça, je ne sais pas quoi penser du coup… Il est déjà passé à autre chose?

Je pensais pouvoir être tranquille dans la guilde jusqu’à ce que la “comtesse” s’amène pour tenter de parler avec moi sur ce qu’il se passe. Elle a bien tenté de relativiser la situation. Facile à dire. Je lui ai expliqué qu’il m’avait jeté et broyé mon cœur, qu’elle ne risque pas pour le moment d’arriver à grand chose, trop tôt. Elle me dit qu’elle était là si j’avais besoin de parler… Pas vraiment ce dont j’ai besoin en ce moment… Surtout que je ne suis pas trop du genre à parler aux gens…
Le 13 Rougefeuille de l’an 966,

Visite d’Elerinna à la préfecture. Forcément, entre l’histoire des runes et de Leo, pas mal de nouvelles à donner, même si à chaque fois ça me coûte de parler de cette histoire… Elle me propose de passer un peu de temps avec eux, de profiter aussi pour voir les jumeaux… Je suppose que ça ne pourra pas me faire de mal, au contraire, j’irais donc les voir, après avoir réglé cette histoire de primordiaux.

J’en ai profité pour lui parler de l’histoire en résumé. Notamment des primordiaux sur l’île au nord de Shel’Oloth, où le fils de la chasseresse veut réveiller des primordiaux la bas, pensant pouvoir les “contrôler”... Mais qui va plutôt créer un bordel sans nom… Quel crétin… Elle va me mettre des soldats d’Heine sous mon commandement pour nous aider.
Elle semble en avoir gros sur le cœur, elle a reçu des missives d’Enguéran… pas très “diplomatiques”. Ce qui a forcément eu le don d’énerver Aether… Mais bon, ils vont régler tout cela comme il se doit, avec Anvil je suppose…

On a un peu dévié aussi sur le Sigiliste Ecarlate, ce cher “ami”... J’ai toujours une petite pensée émue pour lui, me demandant souvent ce qu’il fait, ce qu’il compte faire, ce qu’il va encore balancer comme nouveaux sorts ou nouveaux sceaux encore puissants…Même en étant au fond du trou, je ne souhaite vraiment pas qu’un cycle de “mort” prenne place dans ce monde…
Le 14 Rougefeuille de l’an 966,

Le grand jour de l’expédition… Avec un passage vers l’île gracieusement offert par mon “ami” le diplomate de Goddard, Albéric. Et son petit jeu de l’énigme pour me faire déterminer cette date. C’est fou le nombre d’amis tordus que j’ai, mais ça égaye un peu le quotidien?
Leo présent aux côtés de William le forgeron… Je faisais face aux gens avec Nuzä avant de monter à bord, mais je ne pouvais pas m’empêcher de jeter des coups d'œil vers lui… Il ne semblait pas trop en forme non plus… Et à bord, de la tension, même se bousculer, balancer des pics… Quelqu’un a dû écarter Leo pour qu’on se calme tous les deux…

L’île en question… de la verdure, des bêtes étranges, et des cadavres… Pas difficile de déterminer où est allé le fils de la chasseresse, suivre la trace des cadavres. Du coin de l'œil j’observai Leo, il utilisait une épée et de la magie sacrée. Je ne pouvais pas, une fois de plus, m’empêcher d’observer ses progrès, s’il n’a pas de problèmes, s’il n’a pas d’ennemis lui fonçant dessus, voulant le protéger, comme si c’était … naturel? Tout le long, étrangement, on s’était comme calmés tous les deux, mettant de côté notre animosité récente.

A la fin du chemin, un énorme … “dragon”, se réveillant, nous sommes arrivés trop tard pour empêcher le réveil. Nous avons dû lutter beaucoup pour arriver à la faire se rendormir comme avant, idem un second “dragon”, qui lui a carrément mangé le fils de la chasseresse, comme une vulgaire proie. Des gens allaient carrément en hauteur pour sauter dessus et infliger des coups dans le dos ou sur les flancs de la bête. Surtout Revel qui semblait bien aimer cette technique, d’autres suivant le mouvement… Le résultat fut quand même là, sans trop de dégâts chez les gens, même s’il a fallu faire un peu de soins chez certains avant de repartir sur la plage.

Le bateau n’était pas encore de retour, on a donc dû improviser de camper sur la plage. C’est un peu l’ironie du sort. Coincé sur une île perdue avec Leo. Il y a eu quelques tensions aussi, avec surtout le mercenaire que j’ai engagé à Oren pour la mission. Comme toujours, pas délicat, beauf à souhait, mais tant qu’il est efficace, c’est tout ce qu’on demande à un mercenaire.
J’étais fatigué et las, j’avais déjà calciné tous les cadavres qui trainaient pour qu’on puisse camper plus sainement. Je ne voulais pas me mêler de tout leur truc. Je suis allé me balader plus loin, m’asseoir sur le ponton, mes aegis pas loin au cas où… Je suis préfet certe, mais pas nounou ou accompagnateur d’enfants agités au bout d’un moment… Ils sont assez grands pour se débrouiller par eux même avec leurs querelles à la noix.

J’ai passé ce temps à scruter l'horizon, à penser à cette rupture avec Leo… ce que je dois faire pendant notre séjour sur cette île… Le voir.. pas le voir… Je ne sais vraiment pas quoi faire… Il m’a fait comprendre qu’il abandonne … Je ne suis pas du genre à laisser tomber aussi facilement d’habitude. La comtesse est venue me voir, m’a poussé par elle même à aller le voir… Et chose épatante, je vois Nuzä arriver avec Leo au même moment, on s’est tous retrouvés au milieu du ponton, avec les deux entremetteuses et leur méfait de réaliser…
Débuts surtout de malaise, ne sachant pas trop quoi dire ou se comporter. Parler un peu de ce qu’il venait de se passer pour lancer une conversation… pour dévier petit à petit sur nous deux, ce qu’il s’était passé, si on peut avoir une seconde chance … Discussion très longue… Début de quelque chose.. On finit par dormir ensemble dans un coin. Je vais finir par croire que le destin joue encore avec nous… Mais ça peut être aussi une seconde désillusion?
Le 15 Rougefeuille de l’an 966,

Il me rejoint au bord de l’eau. “Toujours aussi social”, me lance-t-il directement. L’art des entrées. Je sens qu’il fait toujours la gueule. Mais je ne lâche rien… Je ne sais pas pourquoi je fais ça, comme si j’aimais me faire du mal avec tout ça. En général, je mets de côté les choses négatives et je passe à autre chose. Ici, c’est… différent. Je veux y croire, mais lui? A force de parler plus sérieusement des choses et de tenter de me racheter, j’arrive à faire une approche plus concrète. Un massage des épaules, de la tête et de la nuque pour le détendre, étant vraiment très crispé avec tout ça… Il me laisse une chance de le récupérer, je propose un dîner romantique, chez moi à Heine à notre retour. Il ne faut pas que je me loupe quoi…
Le 22 Rougefeuille de l’an 966,

Je stress, soirée importante .. Je sors le grand jeu: diner aux chandelles, musiciens, ambiance tamisée, belle table avec vaisselle luxueuse … Plein de choses que j’ai jamais fait ou utilisé en somme. Mais bon, toujours bon d’apprendre des choses, pas moi qui vais le contredire… J’ai demandé des conseils et adresses par ci par là via mes connaissances pour trouver le mieux. Idem, une tenue plus travaillée pour ce genre de moment.

Tellement peu habituel que ça l’a beaucoup surpris de voir ça à son arrivée… Au début, il gardait son air pas très joyeux, toujours dans la réserve. Nous avons surtout parlé de nos passés, notamment de nos parents. Il avait un lien extrêmement puissant avec sa mère. J’aurais bien aimé… que ça soit ma mère adoptive ou la vraie mère que j’ai jamais connu… Il m’a raconté surtout l’histoire de ses bracelets. Un pour son entrée à l’académie, et un par année passé la bas. Aussi un pour fêter son titre de visionnaire. Il a toujours le bracelet rouge que je lui ai offert durant la période de la prison, pour qu’il ait quelque chose qui fasse penser à moi… Il doit aussi se dire qu’il faut s’accrocher aux bons souvenirs malgré tout. Son père là autant que possible, mais forcément, son travail prenait du temps. J’en connais un qui est pareil, en pire…

Bien entendu, dans les desserts, une assiette de chouquettes, où j’ai glissé dedans une boite avec un bijou: une chaine en or avec une bague en or sertie d’une pierre précieuse rouge, où j’ai incrusté un sceau permettant d’avoir une petite aura de chaleur. Il semblait plus interrogatif que content, je verrai bien sur le temps ce qu’il en pensera. J’aurais fait ce que j’ai pu pour notre relation, le temps dira si ça aura suffit…
Le 26 Rougefeuille de l’an 966,

Je croise Leo à Oren, il venait chercher ses dernières affaires dans la chambre que je lui avais alloué à la bibliothèque… Il vit en ce moment à Althena avec son père, forcément. Il ne semblait pas s’attendre à me croiser. Pas de bol pour lui, je faisais mon tour quotidien de la cité.
Kupi arrive entre-temps. Il nous annonce qu’il va travailler à Shel’Oloth, pour “éviter de croiser quelqu’un qui l’aime pas” , et qui ne vient jamais la bas… C'est étrange comme raison. Il va aider les gens sur les chantiers. Je parlerai sûrement à Anvil de cette histoire, pas qu’il fasse encore une connerie celui-là.

J’entends par la suite une histoire étrange qui se passerait à la sortie Ouest d’Heine. J’y vais par curiosité. J’y retrouve des gens face à une horde d’hommes lézards, semblant pas contents. Leur chef dit qu’on ne les laisse jamais parler, qu’ils en “avaient gros”. Vu les autres personnes présentes, je me suis permis de diriger les “négociations”... Parce que bon, entre deux gamins, un éclopé, une muette, je n’étais franchement pas aidé à la tâche.
Ils parlent de l’histoire des tonneaux perdus par le gros Iason. Ils chouinent qu’on les attaque “sans raison” à cause de cette histoire. Je sentais que quelque chose clochait dans leur histoire et leur attitude plutôt agressive. Je leur ai fait une proposition: laisser deux gardes à leur campement pour éviter que les gens s’attardent dans leur campement. Ils refusent. J’en avais marre qu’on me prenne pour un con, j’ai laissé un ultimatum: soit ils acceptent, soit ils nous attaquent, je leur ai laissé le choix. Ils ont choisi l’attaque. Ils ont vu ce que ça donnait: nous les avons tous exterminés. J’ai carbonisé leurs cadavres au passage comme toujours pour éviter que mon ami vienne les utiliser. Note: envoyer une missive à Elérinna pour la prévenir. J’aurais préféré qu’Heine se charge de cette histoire, mais vu le contexte, j’ai préféré me charger de ça pour eux. Eviter un drame dans la cité. Nous avons trouvé au passage des tonneaux. Ils ont tenté un coup de bluff, ils nous ont vraiment pris pour des idiots.

Retour à la préfecture, Leo me croise, totalement taché de sang et de cendres, très attirant. On en a profité pour discuter à nouveau pendant que je me nettoyais un peu. Bien plus détendue comme ambiance, on dirait que détruire un groupe d’hommes lézards fait son effet. Le temps d’un moment plus sympa, la comtesse demande à voir Leo car Kupi est blessé… Jamais tranquilles deux secondes, pénible.
Une blessure quand il a tenté de se transformer, il semble différent. Leo avait du mal à le soigner, ça l'essoufflait. J’ai tenté de sonder ses flux… je comprends mieux pourquoi Leo avait du mal… Je ne pensais pas que c’était possible, il va falloir que je surveille ça avant d’en parler… J’essayai de rassurer Kupi, comme quoi, le fait qu’il grandisse change son organisation de flux, qu’il retrouvera petit à petit les mêmes facultés. Mais je ne savais pas moi-même réellement… Léo m’a remercié d’être gentil et de tenter de le réconforter, ça lui a fait plaisir de voir ça, surtout de moi. Je me force en tout cas… parce que ce n'est vraiment pas mon truc.
Le 30 Rougefeuille de l’an 966,

Leo a réussi à tirer les vers du nez de Kupi. La personne dont il parlait, qui ne “l’aime pas”, c’est Revel… Je ne m’y attendais pas trop. Revel n’est pas forcément du genre à faire fuir les gens, enfin il me semble. Même si je me souviens qu’ils s’étaient engueulés devant la préfecture d’Oren il y a quelque temps. Je suis curieux de savoir ce qu’il a bien pu lui faire pour arriver à le faire fuir à Shel’oloth. Même moi ça en est pas à ce point. Je lui lance un regard, il prend peur mais il ne déménage pas pour autant…
Le 4 Tombefeuille de l’an 966,

Nouvelle tentative pour récupérer un peu plus Leo: un pique-nique sur la plage d’Althena, comme à l’époque. Je suis arrivé pile à l’heure, m’étant réveillé tard… Mal dosé mon nouveau don et trop crevé la veille… Je l’ai dit sans détour à Leo, forcément il s’inquiète de me voir l’utiliser un peu trop. Il en a profité pour me demander le résultat de mes expériences.. Je ne suis jamais content à ce niveau, ça ne va jamais assez vite. Sûrement à force de traîner sur ce sujet depuis plus d’un an.
Je lui ai proposé en passant de me tenir compagnie s’il le souhaite durant mes recherches, même si ce n’est pas forcément passionnant pour quelqu’un à côté à me voir lire, réfléchir et tenter des choses. Il a accepté et s’est même demandé si j’étais malade.

Je ne sais plus trop comment, on a dévié vite sur un pari… Basé sur le fait d’être sage durant le pique nique. Si je gagne, il m’apprend la cuisine, si je perds, je lui apprends la magie de communication. Résultat: j’ai perdu. Mais en vrai, je comptais bien lui apprendre cette magie un jour ou l’autre.
Niveau compétences, il m’apprend que William lui montre des choses de la forge, et que ça lui plait beaucoup, notamment de taper sur des matériaux. Il a même travaillé sur sa future armure. Je l’encourage bien entendu à faire ça, tant que ça lui plaît c’est ce qui compte. Autre chose positive: il accepte de reprendre les entraînements en armure et à l’épée, comme avant notre rupture. Les choses semblent reprendre leur place avec lui, ça me fait plaisir. Cela aurait été vraiment un déchirement de devoir vraiment ne plus vivre avec lui, éternellement dans la solitude. Et notre lien s’est bien confirmé en revenant à la préfecture, et pas qu’un peu…
Le 8 Tombefeuille de l’an 966,

Les entraînements ont repris, Leo est bien motivé à évoluer sur l’épée et l’armure, et surtout sur l’utilisation de la magie sacrée via l’épée. Je pense qu’il sera bientôt prêt à tenter enfin des sorts, plus seulement se contenter d’entourer la lame de flux magiques.

Par contre, il a montré des signes d'agacement vis-à-vis de notre lieu de vie. Nous dormions jusqu’ici dans ma chambre de la préfecture. Mais il est vrai que ce n’est pas l’idéal… Intimité limitée, et surtout pas de limites entre le travail et le privé. Je me suis décidé enfin à avancer d’un pas supplémentaire, pas seulement pour nous deux mais aussi pour moi, et le soir dormir dans ma maison d’Heine. Nous n’avons pas perdu de temps et y sommes allés le soir même. J’ai même été plus loin, je lui ai proposé les doubles de clef. Au début, il pensait que c’était pour que ça soit plus pratique pour venir le soir. Mais j’ai dû lui dire que je voulais qu’il vive avec moi, tout le temps, pas seulement pour venir le soir. Un grand pas en avant… Qui était nécessaire.
Le 9 Tombefeuille de l’an 966,

J’ai un peu tardé mais je suis allé enfin au château d’Heine passer du temps avec Aether, Elerinna et leurs jumeaux. J’ai découvert qu’elle était à nouveau enceinte. On peut dire qu’ils ne perdent pas de temps ces deux là… Les jumeaux vont bien, et commencent même à parler.

Aether commence à me parler de Laëb… ce sujet encore et toujours qui traîne. C’est presque devenu une décoration ce diable, des années qu’il est dans ce fort, chaque côté à se titiller, alternant attaques et défenses encore et toujours. Comme devenu une habitude. Aether a carrément le projet d’entourer Cefedellen de runes pour que les diables ne puissent plus en sortir.
Mais le sujet que je craignais… Le plan B… Celui où Aether est censé enfermer Laëb en lui si le plan A se passe mal… Je fais toujours mine de penser que c’est un plan rationnel… Mais ça m’angoisse beaucoup et ça me fait surtout peur.. De perdre devant mes yeux mon meilleur ami parce qu’on aura raté un plan… Elerinna a eu du mal à s’y faire de son côté aussi, Aether a réussi difficilement à la convaincre mais je pense qu’elle est comme moi intérieurement. Cela nous hanterait chaque jour comme situation… Aether continue à penser que personne d’autre ne peut faire ce travail… Il n’aura vraiment pas intérêt à mourir…

Ils ont proposé un repas pour qu’Elerinna rencontre Léo, pour la crémaillère de leur nouvelle future demeure. Avec aussi Anvil et Neijh. Cela me ferait plaisir que mon compagnon puisse côtoyer mes proches, il fait partie de ma vie donc il serait normal de lui faire rencontrer ceux qui me supportent depuis beaucoup d’années. En disant à Aether que j’étais heureux de le voir aussi comblé, il m’a rétorqué que je connaîtrais cela un jour, il en est certain. Je ne demande que cela avec Leo, et j’espère que ça se produira. Même si pour les enfants, il sera compliqué d’en avoir par nous même, donc il faudra forcément adopter… Je ne sais pas comment se comporterait mon père avec un enfant qui n’est pas de notre sang, enfin surtout du mien… Nous avons le temps d’y penser encore, notre relation est fraîche.
Le 12 Tombefeuille de l’an 966,

Réunion Laëb à Cefedellen, cela faisait longtemps. J’ai du garder mon cache-oeil avec les runes qui traînaient dans la pièce, surtout celles des sceaux anti possession. On pourrait imaginer que ces sceaux ne sont pas magiques, mais les runes sont quand même actives et bien magiques. On a surtout passé à nouveau en crible les différents plans, le plan B me faisant toujours mal au cœur à entendre, même si je reste stoïque comme d’habitude. Il est prévu en passant d’ajouter un système anti-téléportation autour du sceau de limitation destiné au diable. Mes connaissances sur la magie de téléportation restent basiques, mais je vais quand même voir les arcanistes qui vont plancher sur le sujet. J’aimerai bien évoluer dans cette magie quand j’y pense… Peut-être quand j’aurais réussi à percer la combinaison de sceaux de différents éléments?

Le soir en rentrant à la maison, en prenant notre bain, nous avons reparler du plan B… Et je n’ai pas pu m’empêcher de craquer dans ses bras. Je déteste qu’on me voit dans cet état, mais il me rassura et me réconforta. J’avais tenté quand même de dissimuler le fait que je pleurais, me sentant faible et idiot.. Il réussit à me changer les idées surtout en se mettant à parler… de mobilier. Ajouter un beau fauteuil devant la cheminée, pour le moment étant un espace vide. Tous les meubles sont d’origines… Comme je n’y passais pas trop de temps, je n’ai jamais cherché à faire évoluer tout ça. Maintenant, il y a une bonne raison à cela, faire en sorte que Léo se sente bien, à l’aise, et surtout qu’il arrive à se dire qu’il est chez lui, pas que chez moi.
Le 15 Tombefeuille de l’an 966,

Khalaart me fait une petite visite au bureau, cela fait vraiment plaisir, car avec le travail, difficile de se voir régulièrement… Il me questionne forcément sur mes runes, nous n’avions pas eu l’occasion d’en parler sur l’île des primordiaux. Je lui raconte du coup l’expédition à Dion et la barrière. Cela lui rappelle un livre sur un de ses aïeux, un certain Zarak, un orc légendaire. Il portrait d’ailleurs lui-même un cache–œil, mais dans le cas présent pour s’affaiblir exprès en combat, l’enlevant rarement. J’en porte un mais pas vraiment pour la même raison… Il est vrai que j’ai dû m'habituer au quotidien à le porter, et encore plus pour le combat au corps-à-corps. Cela sous-entendrait-il que je serais plus fort aux lames en enlevant le cache-oeil et que j’ai évolué plus vite aux armes? Khal m’a dit en passant qu’il avait des runes sur lui, de l’orc ancien. Je serai curieux de savoir à l’occasion ce que ça donnerait si je tentais de les déchiffrer…
Le 16 Tombefeuille de l’an 966,

Notre relation se passe de mieux en mieux, un vrai bonheur. Beaucoup de moments intimes, et le fait de vivre ensemble dans la maison aide à s’épanouir plus facilement, très facile de le constater. Il me donnait des petits surnoms affectueux, je n’en avais pas vraiment pour lui, à part mon chevalier qui reste quand même… formel? En réfléchissant un instant, j’ai trouvé le surnom parfait: ma petite rune. En relation avec celles qui tapissent tout mon corps. Il est ancré en moi, je l’ai dans la peau, et il est lumineux. Je vois mal comment trouver un surnom plus adapté que celui-ci. Il l’adore d’ailleurs.
Le 19 Tombefeuille de l’an 966,

Les recherches avancent doucement mais sûrement… Le don aide bien, mais toute une organisation… J’ai bon espoir d’arriver un jour à mon objectif. La solution est d’utiliser mon don sur une chose que je veux étudier juste avant de dormir, pour optimiser les recherches. Je vais éviter de le faire devant Leo, il va grimacer sinon. Mais j’espère qu’il comprend le but. Je l’ennuie assez avec cette histoire de Sigiliste Ecarlate et de ce qu’il en découle. Arriver à combiner le Feu et la Magie sacrée… J’ai hâte, et pas seulement dans le cadre de cette histoire, mais pour mes propres recherches personnelles. J’étudie les sceaux depuis que j’étudie et pratique la magie, j’ai à cœur de devenir un référent reconnu sur ce sujet, par le plus de mages possibles dans le monde…
Le 24 Tombefeuille de l’an 966,

Leo semble avoir trouvé un fauteuil parfait, un coup de coeur, blanc avec des coussins rouges. Mais .. à Althena. Il va falloir un peu attendre pour en profiter le temps qu’il arrive. Il se met ensuite à me demander si j’ai tenté des choses ou si j’ai rencontré quelqu’un durant notre rupture.Rien du tout, je n’ai même pas cherché quoi que ce soit, je n’avais vraiment pas le cœur ni l’envie… Il me raconta qu’il a eu une mauvaise expérience durant sa première relation, les histoires de vengeance qui au final ne mènent à rien… Il a même été à ne plus croire au grand amour pendant un certain temps. Ce genre de choses peut toucher vraiment tout le monde… Gabriel n’y croit pas du tout, et passe son temps à batifoler à droite à gauche. Je pensais que j’allais être pareil jusqu’à rencontrer Leo, il a vraiment tout changé dans ma vie…
Le 30 Tombefeuille de l’an 966,

Problème d’acheminement de matériaux pour la fabrication de l’équipement des nouvelles recrues de l’armée… Cela va probablement créer du retard dans l’acquisition d’armures et d’armes d’une partie des troupes. Voir pour réquisitionner des matériaux des entrepôts pour combler le manque et limiter le retard, et remplir l’entrepôt quand c'est possible. Demander une enquête interne sur les causes de ce problème pour trouver une solution durable.
Le 2 Souffleglace de l’an 966,

Requête urgente de l’Aile Pourpre au comptoir de Giran, j’ai emmené avec moi Leo. Il s’intéresse un peu à l’organisation, autant continuer à le motiver sur la voie. Mort d’un Faucon récemment. Une créature dans les canyons pas loin de Giran, qui semble s’attaquer à la psychée. Récompense pour les premiers s’en débarrassant. Forcément, quelques crétins se sont dépêchés d’y aller de leur côté sans un minimum d’organisation.

Sur place, après un bon bout de chemin, on tombe sur cette fameuse créature, et le cadavre des fameux crétins trop pressés. Chose étrange, elle a des motifs sur ses tissus qui me sont familiers… J’ai cru voir des choses semblables sur la Zariche quand je l’ai vu au Sud d’Oren… Nous avons réussi à nous en débarrasser, mais William, au contact, semblait bizarre. Sûrement la fameuse capacité psychique qui a dû l'atteindre. Leo a dû aller le calmer.
Pendant ce temps, je me suis chargé de soigner un orc semblant encore un minimum en vie. Des gens l’ont reconnu, il s’agit du fameux Gunter, le “spécialiste” de la Zariche. Plus trop de doutes sur cette créature pour le coup… Le temps de le soigner par contre, nous avons dû vite plier bagages. Car un voile rouge se profilait au-dessus de nous, le même que quand la Zariche arrive. Plus loin, je me suis retourné et j’ai cru la voir à l’horizon, nous avons eu chaud. Cette créature semblait donc attirer l’arme maudite. Nous sommes revenus à Giran, le temps de déposer Gunter à l’hôpital pour finir les soins, et récupérer notre récompense au comptoir. Cette histoire de Zariche est de plus en plus inquiétante, Laëb devient vraiment problématique…
Le 5 Souffleglace de l’an 966,

Visite de Neijh à la préfecture, je lui raconte cette histoire de créature de la Zariche et Gunter. Elle compte aller lui rendre visite à l’hôpital pour en savoir plus. Elle aimerait aussi embaucher plus de personnel à la bibliothèque, il commence à y avoir beaucoup de travail qui s’entasse. Pour le coup, aucun souci. Idem quand elle me parle du laboratoire, je pense qu’il est temps de l’intégrer dans le personnel. A voir dans quel projet elle pourrait être utile… Peut-être le Projet 2C? J’aimerai bien qu’elle s’occupe aussi d’une section Cerulys pour la bibliothèque, et plus tard pour la Tour d’Ivoire. Elle a eu de la chance, Leo a fait un passage, elle a eu le droit à quelques unes de ses fameuses madeleines.
Par contre, elle m’a indiqué que je prenais “trop de place” dans les expéditions, qu’il fallait laisser les autres prendre plus d’initiatives… C’est un peu vexant, quand on veut faire les choses correctement, surtout quand il y a des risques… Je n’aime déjà pas trop me coltiner un groupe avec moi, là, si ça ne leur convient pas que je prenne les devants, je les regarderais galérer en médisant derrière la prochaine fois, si ça peut leur faire plaisir…
Le 6 Souffleglace de l’an 966,

Leo en colère parce que j’ai demandé à Esthesia et Aube de trouver des ouvrages parlant de runes d’Einhasad… Je ne m’y attendais pas, il a vraiment très mal pris que je ne lui ai pas encore demandé de l’aide pour ce sujet, et que j’en demande à d’autres… Il est carrément parti, sûrement prendre l’air à Althena comme il aime faire dans cette situation…
J’ai fouillé des cités, j’ai retrouvé Aube en compagnie de William, énervé de la situation. William m’a proposé d’aller le chercher pour lui parler, lui seul. Aube a attendu tout le long avec moi, elle pense que s’il réagit au quart de tour, ça peut être signe de malaise ou de pression psychique sur le long terme. Elle vit cela avec Esthesia, il faut être patient surtout d’après elle. Je préfèrerai juste ne pas le mettre en colère, j’ai surtout l’impression qu’il a peur que je ne lui demande jamais rien me concernant, que je l’exclus des choses importantes de ma vie… Ce qui n’est pas mon intention loin de là.

Will a réussi à le ramener à Dion, mais dans la main un gant ensanglanté et plus en très bon état, que le forgeron s’est chargé de réparer. J’ai tenté un rapprochement timide, il ne m’a pas repoussé en tout cas. Il vient même poser sa tête sur mon épaule quelques instants, le serrant contre moi. On a dévié un peu de sujet pour rendre moins lourd la situation, l’histoire des doubles lames d’entraînement que Will m’a proposé il y a peu, plus lourdes et émoussées pour permettre de m’entraîner dans des conditions plus difficiles et me muscler un peu plus les bras. Cela peut rendre plus simple le maniement de mes doubles lames habituelles par la suite. Je lui demande d’y faire graver Leo, d’y mettre un tissu blanc sur les pommeaux, et incruster des petits cristaux remplis de magie sacrée de Leo. Une façon de penser à lui pendant mes entraînements et de l’avoir en quelque sorte près de moi.
De retour à la maison, forcément le sujet est revenu sur le tapis. Compliqué au début, on a réussi à apaiser la situation. J’ai bien tenté de lui faire comprendre qu’il était hors de question de l’exclure de quoi que ce soit, surtout d’une chose aussi importante que les runes et la recherche de réponses sur tout cela. La discussion s'est bien terminée, mais je sens qu’au fond de lui, il y a un petit manque de confiance et la peur que je m’éloigne de lui. Il faut que j’y fasse attention…
Le 10 Souffleglace de l’an 966,

Leo trottine joyeusement dans mon bureau, cela fait plaisir de le voir tout heureux. Il s’amuse à me titiller en me disant qu’il avait une mauvaise nouvelle. Mais voyant sa tête, c’était une blague pour m’annoncer l’arrivée du fameux fauteuil tant attendu. On s’est empressé d’aller voir cela, et il ne m’avait pas menti, un sublime fauteuil large, blanc, avec de beaux coussins rouges semblant bien moelleux. Je suis bien sûr allé l’essayer avec joie, et très confortable. Encore mieux quand Leo vient dessus avec moi!

Je lui ai proposé ensuite de s’essayer à l’ultime étape de son entraînement: tenter de lancer un sort en utilisant son épée. Rien de tel que les alentours d’Heine pour le tenter. J’ai débuté par les habitudes: s’échauffer en entourant la lame de magie sacrée, la garder active. Puis je lui ai demandé de se concentrer sur une de ses bénédictions, la lancer sur moi, ressentir la façon dont il la lance. Ensuite concentrer ce sort dans la main tenant sa lame, pour ensuite étendre ce sort pour entourer l’épée, de la même façon qu’il l’entoure de flux de magie sacrée. J’ai tenté de lui donner le plus de conseils possible pour l’étape décisive, lui montrant moi-même l’utilisation d’une de mes épées pour lancer un sort.
Il se concentra fortement, semblant prendre tous les conseils que je lui ai donné pour l’aider. Et il l’a fait: une onde de magie lancée depuis son épée, ressentant l’effet de sa bénédiction. Il avait du mal à le croire au début, j’ai du lui confirmer qu’il l’avait réussi. J’ai pu voir sur son visage un visage tout réjoui et heureux, ce qui m’a rendu moi-même heureux et surtout fier qu’il y soit parvenu! On sautillait comme des gamins, un beau moment partagé qu’on gardera en mémoire probablement toute notre vie, comme on en voudrait plus souvent!
Le 14 Souffleglace de l’an 966,

Je découvre une nouvelle facette de mon compagnon: le mal de l’hiver. Il est revenu à la maison avec un gros mal de crâne, il me raconta que chaque hiver c’était pareil: ça et tomber malade de temps en temps. Il a du mal à supporter cette saison. Je lui ai donc massé la tête comme il fallait, il apprécie bien sûr fortement. Sans compter aussi la possibilité de le réchauffer. Pour le taquiner, je lui ai dit qu’il m’a choisi exprès pour tout cela. Grâce à moi, il passera bien mieux tous les hivers suivants!

Plus tard dans le bain, encore un moment chaleureux, je lui ai raconté qu’il était en quelque sorte mon “sauveur”. Avant lui, je passai mon temps à travailler, m’entraîner, me battre, comme si j’étais modelé que pour cela, sans imaginer que le bonheur était possible. Comme je n’ai jamais connu ça, je pensais même que j’étais “immunisé” à tout ce qui était amour et sentiments. Il a totalement bouleversé ma vie et ma façon de voir les choses. De son côté, il m’a confié que je l’intriguais beaucoup, qu’il ne voulait pas voir que mon côté froid et distant, il s’était mis le défi de creuser ce que je suis pour voir la réalité des choses, en forçant si nécessaire, et il a eu raison de le faire… Et il a fini par ne plus arriver à se passer de moi. Pourtant, il n’était attiré que par les femmes avant moi, c’est fou. Moi non plus, je n’arrive plus à me passer de lui…
Le 22 Souffleglace de l’an 966,

Grosse dispute la veille, Leo est parti de la maison et c’est plus sérieux… Sachant très bien qu’il serait à Althena mais n’osant pas tenter quelque chose de frontal, j’ai tenté une missive avant de venir, et il m’a répondu rapidement aussi par missive. A cœur ouvert. Je ne suis pas doué pour les sentiments et mettre des mots dessus, mais lui clairement si… Et j’ai pu voir les choses différemment avec cette lettre… Il me fait comprendre que j’ai une décision à prendre: accepter qu’il soit mon ombre et ma lumière, ou lui rendre sa liberté.

Je me suis rendu à Althena pour lui donner ma réponse qui fut sans conteste de continuer à être avec lui, hors de question de “rendre sa liberté”. On a pu discuter longuement sur la plage de tout ça, plus en profondeur. Mais il ne se sentait plus trop bien à un moment donné, on est rentré pour le réchauffer un peu et le mettre au lit. Il semblerait qu’il ait passé trop de temps dehors dans le froid…
Le 30 Souffleglace de l’an 966,

Leo va enfin me faire la fameuse “surprise” dont il me parle depuis un moment qui m’intrigue. Il se trouve que c’est une coloration des cheveux, prenant toutes les précautions pour ne rien tâcher, surtout son fauteuil, sinon il deviendrait fou. On a fait ça du coup sur la peau de bête, avec plein de serviettes au cas où… J’ai fermé les yeux tout le long pour avoir la surprise.

Il en profita pour faire quelques soins des cheveux et de la barbe, je n’avais jamais connu ça, qu’on s’occupe de moi ainsi… Et ça fait un bien fou. Au passage, il m’a trouvé un nouveau surnom: doudou. On fait la paire, entre ça et ma petite rune… J’aurais jamais cru devenir gâteux à ce point avec quelqu’un!
Je suis allé voir dans le miroir le résultat: les cheveux argentés tirant vers le blanc. Etonnamment, le résultat est assez incroyable, et j’aime beaucoup. Il semblerait que lui aussi, vu la tête qu’il tirait! Il n’arrivait plus à détacher les yeux de mon visage. Je crois que ça l’achève… Et ça me donne envie de garder cette couleur, en plus ça couvre mes mèches de cheveux blancs.
Le 4 Tombeglace de l’an 967,

J’ai pu voir Leo à l'œuvre à la forge avec William, à son comptoir à Dion. Amusant de le voir faire cela, surtout qu’il a aidé à faire mes nouvelles lames d’entraînement. Il en a profité pour faire graver un petit “je t’aime” à côté de son nom sur une des lames. En tout cas, ces épées sont en effet plus lourdes, il va falloir que je m’y habitue mais c’est un bon entraînement. Je vais les mettre au-dessus de la cheminée comme décoration quand je ne les utiliserai pas, comme elles sont belles. Plus tard dans la journée, premier entraînement de musculation par Leo, j’ai du boulot je crois pour prendre un peu plus de muscles et avoir une meilleure carrure pour aider aux armes… Lui s’entraîne de cette façon depuis une dizaine d’années, et vu le résultat, j’ai confiance sur ses entraînements. Il a même des sacs de différents poids, dont un qui fait quasiment son poids, assez impressionnant…
Le 12 Tombeglace de l’an 967,

Place d’Oren, on a croisé Gabriel avec Leo. Discussion qui fut rapide, Gabriel comme toujours aimant me taquiner. Mais vu la tête de mon compagnon, ça ne semblait pas trop à son goût qu’on soit aussi proche… A la maison, la jalousie est ressortie. J’ai dû le rassurer comme je peux, il a toujours eu de la jalousie vis à vis de lui, et c’est tenace… Le fait de passer beaucoup de temps avec mes Aegis n’aide pas. Il faudra qu’il arrive à se mettre en tête qu’il n’y a que lui qui compte et personne d’autre.
Le 16 Tombeglace de l’an 967,

Après un verre avec Will à la maison, premier entraînement à la magie de communication avec mon homme. Je me suis rappelé de mon propre apprentissage, utilisant même le cristal guide que j’utilisais à l’époque. Tenter de le faire se concentrer sur la signature magique du cristal, et bouger ensuite dans la maison pour qu’il arrive à se focaliser dessus et cibler pour plus tard faire un lien et ouvrir une communication. Après c’est à double tranchant, je sais très bien que ce fourbe s’amusera à me dire des choses pas très sage dans la tête.
Le 21 Tombeglace de l’an 967,

Mes recherches avancent bien. J’essaie d’être le plus méthodique aussi, ordonner mes expérimentations de sceaux, mettre de côté les ratés pour ne pas recommencer et perdre du temps inutilement. Je regarde un nombre incroyable de sceaux en tentant de déchiffrer les mystères de l’organisation des sceaux du Sigiliste Ecarlate, son œuvre incroyable… Mais je n’abandonnerai pas, j’y arriverai peu importe le temps que ça me prendra. Il ne faut juste pas que je me disperse dans les tentatives et que j’aille progressivement vers la réussite. Arriver à créer un premier sceau mélangeant le feu et le sacré me permettra ensuite d’enchaîner sur d’autres sceaux, arriver à créer de nouveaux “sorts” combinés. J’espère même arriver un jour au même niveau que lui.. Sans les cadavres manipulés bien entendu…
Le 24 Tombeglace de l’an 967,

J’ai voulu raconter ma journée à Leo, mais je sens que j’ai un peu plombé l’ambiance en lui disant que j’ai dû exécuter un garde qui complotait contre la cité… C’est difficile de devoir jongler entre arriver à le préserver de mon quotidien pas forcément simple, et à la fois l’inclure assez pour ne pas qu’il se sente exclu. J’ai donc vite dévié la discussion sur un sujet moins lourd, les entraînements à la lame et ses progrès.

Je l’ai ensuite retrouvé à la maison, scrutant un vieux livre, un livre de cuisine qui appartenait à sa mère, avec ses recettes inscrites. Il se sent bien en le regardant, ça lui regonfle le cœur. Il s’est du coup confié un peu plus en me disant qu’il ne savait pas pourquoi il avait si peur de me perdre et que je l’abandonne, alors qu’au fond, il n’y avait aucune raison à cela. Je trouve une nouvelle expression, que je l’aimerai “pour toujours et à jamais”, cela sonnait bien dans ma tête. Cela semblait avoir aussi un effet sur lui, il était plus rassuré, enfin de facade. J’imagine que c’est le genre de choses qui évolue au fil du temps… Je lui ai proposé aussi de cuisiner de temps en temps une recette de sa mère. Cela l’a tellement touché qu’il en a eu les larmes aux yeux. Je pourrais aussi en savoir un peu plus sur elle. Son lien était si fort avec elle… Alors que de mon côté, je ne peux même pas partager quoi que ce soit, entre ma mère adoptive que je n’ai pas trop aimé et ma vraie mère que je n’ai jamais connu… J’aurais bien aimé avoir des loisirs communs, des rituels, mais bon, c’est comme ça… J’espère en trouver avec mon compagnon du coup.
Le 28 Tombeglace de l’an 967,

Leo bizarre en rentrant à la maison. Quand je lui frotte le dos avec un câlin, il grimace. Puis, voyant qu’il sera difficile de cacher la chose, il m’a demandé avec une bouille mignonne que je vais être fâché et crier contre lui. Il m’inquiétait pas mal vu la façon d’amener la chose… Il s’est pris un coup par un sanglier pendant qu’il se reposait entre deux ennemis durant un entraînement. Il pensait vraiment que j’allais crier pour ça! Je l’ai donc rassuré et j’en ai profité pour le soigner et le masser. Il est pas croyable celui-là… mais touchant.
Le 3 Blancheterre de l’an 967,

Les gens me pompent parfois l'air. Comme si je n’avais pas assez à gérer dans la cité pour qu’on me dérange pour des choses futiles que d’autres pourraient régler à ma place. Qu’est-ce que je m’en fous du problème d’emploi du temps d’un bataillon ou des problèmes de couple de deux soldats trop éloignés souvent. C’est le souci de leurs supérieurs directs. Un commandant n’a pas à devoir régler tous les tracas de tout le monde. Je vais donner un coup de pied au cul à ces supérieurs pour qu’ils se décident enfin à agir par eux-même un peu plus. Un bon entraînement contre des ennemis, ça fait du bien pour se décharger de la colère superflue. Et mon compagnon m’apaise aussi, rien que sa présence suffit. Je suis déjà un peu plus coulant au travail, et tout le monde semble l’apprécier, mais il y a des limites.
Le 14 Blancheterre de l’an 967,

Jour de mon anniversaire. Leo est arrivé à la maison avec Will qui me l’a aussi souhaité, dont de la part d’Alunia. Ils ont passé un peu de temps tous les trois à la taverne. Mon compagnon s’est bien amusé à me titiller d’ailleurs sur le fait que le chocolat de la taverne était meilleur que le mien. Saleté va!

Moment intime avant que Leo ne s’aperçoive des boîtes de chocolat et fleurs qu’on m’avait offert à Oren pour cette occasion. L’année dernière, mon père avait dévoilé au grand jour notre lien, en plus du fait que ce jour soit mon anniversaire. Cela n’est pas tombé dans l’oreille de sourds j’ai l’impression… Des conseillers, hauts gradés voir même habitants se sont mis à m’offrir des chocolats et fleurs. J’ai naturellement amené à la maison pour en faire profiter mon chéri. Mais il n’avait pas forcément la même façon de voir les choses… Il s’est renfermé, un peu boudeur, vexé de voir que des gens m’offraient tout ça, alors qu’il sait très bien que c’est lui qui compte dans ma vie.
Il m’a quand même offert mon cadeau: un joli bracelet tressé, avec une mèche de ses cheveux incrustée. Et aussi un anneau forgé par ses soins, qu’il a fait seul. C’est le présent pour un ancien défi qu’on avait fait et que j’avais gagné. On s’est couché avec Leo ronchonnant un peu…
Le 19 Blancheterre de l’an 967,

Je médite pour tenter de le contacter en étant éveillé… Pour le moment, rien de probant… Je n’arrive à le ressentir et parler que dans mon sommeil. Je sais en plus qu’il pourrait m’aider occasionnellement, mais il faut arriver à échanger en étant éveillé pour cela. A force de m’entraîner, je vais finir par y arriver j’imagine. En tout cas, malgré sa nature, je m’y attache de plus en plus, un vrai allié potentiel.
Le 26 Blancheterre de l’an 967,

Mon compagnon qui arrive avec une bouille mignonne comme il sait les faire, cachant forcément quelque chose. Il se met à me dire que je vais peut-être me fâcher en voyant sous son haut. Il avait un bandage sur le bras, et s’est amusé à me faire croire qu’il s’agissait d’une blessure. Plus de peur que de mal, il s’agit en fait d’un tatouage sur son biceps. “Mon évidence. Pour toujours et à Jamais. E.L” Comment se fâcher en voyant ça? Cela lui a pris en plus sur un coup de tête, mais c’est émouvant. Je n’aurais jamais cru voir un jour quelqu’un se tatouer pour moi! La phrase que j’avais prononcée semble avoir fait son effet, nous l’utilisons de temps en temps, comme une sorte de mantra.
Le 30 Blancheterre de l’an 967,

Rencontre d’un nain sur la place d’Oren, qui me cherchait visiblement. Il a entendu parler de moi comme d’un instructeur à la magie du Feu. Je ne pensais pas que j’étais autant sollicité. Comment dire non à un nouvel élève de temps en temps. Il semble un peu “mou” des mains, et utilise même une invocation, qu’il appelle Azur, pour lui servir de bras à sa place, même pour serrer la main aux gens. Comme toujours, je verrai bien s’il est à la hauteur. L’avantage est qu’il sait déjà faire de la magie, donc les bases sont déjà connues.
Le 8 Fondgivre de l’an 967,

Hum… J’aurais bien évité d’aller voir ce genre de choses, même si c’était nécessaire d’agir. Il y avait des affiches apparues par magie dans tout le Sud, demandant de l’aide à la vallée enchantée. Je m’y suis donc rendu avec Leo. D’autres étaient présents: Neijh, Anvil, Kupi, William, Aube et un gars encapuchonné étrange.

Des plantes étranges, mais surtout… du miasme, le même qu’à Dion… Cela ne présageait rien de bon. Une fée bizarre, avec un corps de chat, qui nous accoste, celle qui a mis les affiches. Nous acceptons d’aider cette elfe à débarrasser la partie concerné de la vallée des miasmes, surtout de la source des miasmes, une sorte de créature contaminée. Nous avons dû faire face à beaucoup d’ours eux-même corrompus par le miasme, ayant sûrement mangé des fruits des baies étranges, imbibées par le mal.

Nous avons rencontré la fameuse créature, et avons dû la neutraliser car elle essayait de détruire la barrière qui protège le reste de la vallée. Cependant, il restait encore plein de miasmes, mais je pense que la vallée et sa magie environnante peuvent gérer au minimum ces fluctuations. Je sentais déjà rapidement que l’influence des miasmes diminuait et que la vallée reprenait ses droits doucement. Leo s’est proposé de venir régulièrement les jours suivants pour purifier l’endroit.

La fée nous a indiqué la récompense: un souhait comme on veut.. Je voyais Leo se décomposer. Je me souviens parfaitement de notre discussion, à la base sur la potion de vœux que demande une requête de l’Aile Pourpre. Je sais très bien qu’il bloque sur sa mère, voulant naturellement la revoir. Il a préféré partir. J’ai tenté de le retenir, mais voyant son état, j’ai préféré le laisser retourner à la maison. Et j’aurais du en faire autant…

Chacun a donné son souhait à l’oreille de la fée, moi-même demandant une longévité d’elfe, pour vivre bien plus longtemps avec ma moitié… Je savais au fond de moi que ça allait être du vent et que c’était impossible que ça se produise, je me disais que je n’avais rien à perdre. C’est sans compter sur le côté farceur de cette saloperie. Nous étions tous en rond, elle a jeté une sorte de sort, on s’est tous évanouis… Et nous avons tous changé de … genre… Sauf Kupi. J’en ai subi des choses étranges, mais ça atteint des sommets à force… Nous étions tous remontés contre la fée fuyarde, mais nous n’avions plus le choix, vivre avec ça en attendant de trouver une solution… J’ai senti un avertissement de mon allié, pour la première fois, mais bien trop tard… Le choc qu’il fallait pour arriver à se lier un peu plus avec lui?

Au final, si ça ne tenait qu’à moi, je m’en ficherai de cette situation et je vivrais avec en cherchant une solution tout simplement. Mais je suis en couple… Et je n’ose pas imaginer la réaction de Leo en voyant ça… Surtout qu’il a toujours vécu avec des femmes avant moi. Le comble, il va se retrouver avec une femme… Est-ce qu’il va continuer à m’aimer ainsi? Se détourner et fuir la situation? Ne plus me parler tant que ça sera pas réglé? J’ai très peur… Sans compter qu’encore une fois, je vais devoir faire un message à mon père pour le prévenir avant qu’il ne l’apprenne par lui-même… Il va finir par croire que je veux me rendre intéressant pour que je le vois plus souvent…

Je vais tenter d’écrire dans mon carnet au féminin… Même si je reste Eliadus. Il n’y a au fond que mon corps qui a changé, rien d’autre. Du coup, peut-être écrire encore au masculin.. Je ne sais pas, je suis perdu… Heureusement, j’ai pu rentrer à la préfecture d’Oren sans trop de mal, ayant des témoins chez les soldats et aussi avec mes runes, qui sont loin d’être courantes il faut le dire. Je suis vite allé acheter des nouvelles tenues en urgence chez Soïm, on me regarderait bizarrement sinon, avec mon armure trop large. Putain de fée de merde, je la déteste.
Le 9 Fondgivre de l’an 967,

Le moment que je craignais, Leo rentrant à la maison le lendemain. Je me suis caché sous la couette de peur qu’il me voit ainsi. Il fallait bien lui montrer, et il restait là à me regarder. Il ne savait pas trop quoi penser mais au moins il n’a pas fuit… Il s’est assis à côté de moi sur le fauteuil, on a un peu parlé mais de façon distante. J’ai l’impression que ce que je craignais arriva, il allait s’éloigner de moi fatalement?

Cependant, il resta quand même avec moi, l’air troublé constamment. C’est impossible d’être prêt mentalement à ce genre de situation. Et je pense que les autres vont vivre la même chose, que ça soit Anvil et Neijh qui ont inversé de genre, Will qui est maintenant une femme et qui va sûrement avoir un blocage avec Alunia, Aube qui est maintenant un homme et qui va devoir gérer Esthesia… J’ai au moins la chance d’avoir un homme qui aime aussi les femmes. Le sens contraire aurait été plus… problématique. Je sens qu’il va falloir que je fasse beaucoup pour qu’il se sente avec moi comme si j’étais un homme, en agissant pareil qu’avant. Nous avons dormi ensemble, mais je suis resté habillé par honte, restant sur un coin du lit loin de lui… Moi-même j’ai du mal pour le moment à me faire à mon propre corps, comme si j’étais un étranger. Je ne suis pas attiré par les femmes, je vois mal comment je vais cohabiter avec quelque chose qui ne m’attire pas du tout…
Le 10 Fondgivre de l’an 967,

Toujours distant et perturbé. Il semble totalement perdu, comme je le suis moi-même. J’ai peur qu’il se sente avec une étrangère et qu’il finisse par me rejeter… Devant vivre à nouveau seul, avec en plus un corps que je n’ai pas demandé et que je refuse… Chose encore plus troublante, j’ai des traits bien plus proche de maman… Je me vois un peu en elle dans le miroir, comme si ce n’était pas assez difficile de vivre ce moment… Je sens que l'Eliadus d'avant, mettant de côté tous les sentiments, froid, avec la rage au ventre, risque de revenir... Avec presque une petite envie d'écraser avec mes mains la fée responsable et de brûler cette vallée de merde...

Je fais mine de vivre “normalement”, mais avec encore une fois le regard des gens sur moi, étant maintenant une femme en plus d’avoir toutes les runes sur mon corps, donc aucune discrétion. Mon père ne semble pas encore avoir réagi à ma missive, il doit trouver ça “normal” avec moi ce genre d’évènements à force… Entre ça, les runes, et il y a quelque temps l’aura de peur que m’avait gentiment offert l’élémentaire de ténèbres… J’ai l’impression que certains hommes me reluquent d’ailleurs. Je leur fais un regard noir pour bien montrer qu’ils n’ont pas intérêt. Je me demande si Léo serait jaloux dans ce contexte vu son comportement distant envers moi… Malgré tout, il fait aussi des efforts de son côté pour tenter d’être plus proche. Je sens que même son contact contre moi va me manquer si cela venait à durer… Je ne peux pas m’empêcher de sangloter la nuit dans le lit, et je crois qu’il pleure aussi. Comment faire pour s’en sortir… Mère, entend mes prières et aide nous je t’en supplie… J’espère qu’il s’habituera et qu’il arrivera à se mettre en tête que je suis la même personne…

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