[BgNain] Jana Jeil

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

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Lexie
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[BgNain] Jana Jeil

Message par Lexie » mar. 18 juin 2013 à 16h16

Nom/Matricule : Aucun
Prénom/Nom de code : Jana Jeil
Surnom : Aucun
Titre : Aucun
Age : 14
Sexe : Féminin
Race : Naine

Métier : Aucun
Compétences : Artisan
  • Combat :
    Magie :
Métamorphoses :

Alignement : Neutre absolu
Allégeance au Dragon : -
Totem : -
Langues parlées : Langue Commune

Description physique : Jana est très maigre, chétive, et fait presque malade : en conséquence, elle a toujours l'air de flotter dans ses vêtements. Elle se tient toujours un peu voûtée, et essaie souvent de se cacher le visage derrière ses cheveux.
Caractère : Un peu timide, elle paraît un peu stupide et naïve. Ayant grandi dans la rue et dans un village très isolé, elle ne connaît que très peu de choses de la vie.
Autres : Elle a une passion pour les elpy.

Situation financière : Pauvre
Comportement social : Vagabonde
Type d’éducation reçue : Aucune
Popularité et/ou influence : -
Pensée politique : Libre penseuse

Croyances : Ne connait pas les religions

Relations extérieures :
  • Elfes :
    Humains :
    Kamaels : en a peur.
    Nains :
    Orques :
    Sombres :
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Re: [BgNain] Jana Jeil

Message par Lexie » ven. 21 juin 2013 à 10h27

Je ne sais pas d'où je viens. Je ne sais pas pourquoi je suis ici. Je ne sais pas quel est mon nom. Je ne sais rien sur mes origines. Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été dans ce village, à errer dans les rues. Lorsque j'étais jeune, j'avais un compagnon. Quelqu'un qui avait pris soin de moi, et qui, à en croire ses dires, l'avait fait depuis ma naissance.
Il s'appelait Jeno. Il vivait dans la rue, il était considéré comme un moins que rien. Mais c'était lui qui, ayant vu ce bébé, seul au milieu de la nuit, pataugeant dans la boue et le fumier, avait décidé de le prendre sous son aile pour s'en occuper. Il m'a toujours assuré qu'il ne savait pas pourquoi j'étais là, qui m'avait laissée, d'où je venais, et toutes les autres réponses à ces questions que je m'étais toujours posées. Je crois que ça ne l'intéressait pas. Tout ce qui l'intéressait c'était que je sois là, avec lui, à essayer chaque jour de survivre jusqu'au jour suivant.
Il m'avait appelée Jana. Quand j'ai eu 7 ans, j'ai voulu me choisir un nom, moi aussi. Seulement, comme personne ne daignait vraiment nous adresser la parole, je ne connaissais pas de norme concernant les noms, dans ce village peuplé essentiellement d'humains : il m'aurait été encore plus difficile de le savoir concernant les nains. C'est ainsi que je suis devenue Jana.
J'avais toujours aimé le mot « soleil ». Ça avait toujours été une de mes fascinations. J'aimais Jeno. J'avais choisi de garder la consonance qui me plaisait dans le mot « soleil », et d'y ajouter un petit quelque chose de Jeno. C'est ainsi que que je suis devenue Jana Jeil.

Jeno et moi, passions beaucoup de temps à nous promener dans notre village de Floran. Aux yeux des autres, ce n'était que de l'errance, du vagabondage. Je n'accordais aucune importance à ces dires : aucun de ces ignorants n'avait entendu les histoires de Jeno.
Jeno avait le don de créer des aventures fabuleuses et toutes sortes de légendes à partir de rien. A partir du regard d'un individu que nous croisions, du hennissement d'un cheval, d'un animal curieux dont nous avions cru déceler l'ombre au détour d'une ruelle, Jeno en fabriquait une histoire incroyable. Le temps des récits de Jeno, j'avais l'impression de voyager. Dans le temps, dans l'espace, d'être ailleurs, d'être partout.
Nous n'avions aucun bien, aucune famille, aucune reconnaissance, ni même aucune existence. Mais nous avions des rêves. Il ne nous fallait rien de plus. Tant que Jeno continuait à me conter ces aventures, je me sentais capable de continuer à vivre, à survivre, dans ce monde qui avait toujours semblé vouloir nous détruire.
Les histoires les plus incroyables qu'il inventait, venaient des elpy. J'en avais vu un, une fois, apporté par un marchand de passage du village : la petite créature avait aussitôt attiré toute mon attention et déchaîné ma passion. Je n'ai eu de cesse d'en parler pendant des jours après cela. Jeno en avait donc fait des héros dans tous ses récits, et je ne l'écoutais qu'avec encore plus d'attention.

J'avais 11 ans quand Jeno m'a quittée. C'était un froid matin d'hiver. Nous nous étions endormis l'un contre l'autre, comme à notre habitude, près d'une chaumière mal isolée, dont le feu qui chauffait l'intérieur nous parvenait légèrement au travers des fins murs.
Jeno ne bougeait plus. Je m'étirai, pensant qu'il était encore endormi. A peine m'étais-je fais cette réflexion, que je la trouvais étrange : jamais je ne m'étais réveillée avant Jeno. C'était quelqu'un de très matinal, et généralement, lorsque je me réveillais, il avait déjà trouvé de quoi nous faire manger. Ce matin-là, il était encore auprès de moi. M'étant redressée pour pouvoir le regarder de toute la hauteur dont j'étais capable en étant assise, je gardai les yeux fixés sur lui. Il ne bougeait plus. Je cherchai un infime mouvement pour indiquer une quelconque respiration. Il n'y en avait pas. Je levai une main tremblante vers son visage : ses yeux étaient ouverts, ne cillaient pas, et sa peau était froide. Ravalant mes sanglots, je fis doucement glisser ses paupières sur ses yeux, pour les fermer. Je compris que je ne le verrai plus jamais éveillé.
Je l'avais traîné moi-même, avec beaucoup de peine, un peu à l'écart des habitations, et j'avais creusé à mains nues ce trou dans lequel j'allais le laisser jusqu'à ce qu'il disparaisse. Jeno ne m'avait pas expliqué les détails, mais il m'avait dit qu'au bout d'un certain temps, les corps des morts disparaissent. J'avais passé la journée à creuser, dans l'indifférence générale, la tombe de celui qui avait tout été pour moi. A la tombée de la nuit, j'ai tiré son corps à l'intérieur. Le laissant derrière moi, je remontai tant bien que mal à la surface du trou pourtant peu profond que j'avais fait. Je repoussai la terre à toute vitesse, me salissant d'autant plus, sentant tout à coup une bouffée de panique m'envahir : qu'allais-je devenir ?

Je me retrouvais seule pour la première fois de ma vie, et je ne savais pas quoi faire de moi. J'errais dans les rues du lever au coucher du soleil, la mine basse. Pour la première fois, en croisant mon reflet dans une flaque d'eau, je vis ce que tous les autres voyaient de moi : une vagabonde sans but ni attache, qui ne vaut rien. En mourant, Jeno avait emporté mes rêves avec lui. Je le savais, sans mes rêves, je n'étais plus rien. Cette petite étincelle qui me permettait de continuer à me lever, marcher, parler, écouter, rire, pleurer, s'était éteinte.


3 ANS PLUS TARD


« Hors de mon chemin, gueuse ! »

Je fis un bond de côté pour éviter le guerrier pressé qui me regardait d'un air hautain et dégoûté. Je le suivis des yeux, la haine dans le regard, et me promis intérieurement de le retrouver pour le tuer quand je serais devenue riche et puissante. Chaque personne qui se sera montrée dédaigneuse avec moi durant toutes ces années le paiera quand je serais au sommet. Chacun d'entre eux.
Je continuais d'avancer, à bout de forces, et me laissais tomber au pied d'un arbre. Avec un soupir, je regardais en arrière : je pouvais encore apercevoir très nettement Floran et ses habitations. Je n'avais pas beaucoup avancé. Je le savais, bien qu'uniquement en théorie, Dion n'était pas très loin de mon village. Mais j'avais toujours eu peur de quitter Floran.

Lorsque Jeno était encore avec moi, il me contait que les rares fois où il avait été à Dion, ça n'avait été qu'une suite de souffrances et de solitude. Jeno venait de Giran. Je n'ai jamais vraiment su où se trouvait cette ville. Tout ce que je savais, c'était qu'il l'avait quittée parce qu'il avait perdu toute sa fortune du jour au lendemain : il avait tenté de vivre dans quelques autres villes, et Dion, pour une raison qu'il ne m'avait jamais vraiment expliquée, lui avait plu. Mais après des semaines passées là-bas, il voyagea aux alentours de la ville, et Floran l'avait tout de suite séduit. Je n'avais donc jamais cherché à en partir.

Mais ce matin-là, sans que je puisse me l'expliquer, j'eus envie de quitter mon village. Subitement, ces visages que je croisais sans cesse, ces rues dans lesquelles j'errais depuis toujours, tous ces jours tristement identiques que je passais ici, me semblaient insupportables. L'idée de vivre ça jusqu'à ma mort, insoutenable. J'avais besoin de partir. Je savais que des Passeurs faisaient circuler les individus entre les villes. Jeno avait essayé de me l'expliquer, mais je n'avais jamais vraiment compris. Tout ce que je savais, c'était qu'il me suffisait de demander à voyager pour voyager. Je n'avais rien besoin de savoir de plus.

Je me repris en main, et me relevai de contre cet arbre, tant bien que mal. J'arrivai à me mettre sur mes pieds, et à reprendre ma route. Dion n'était pas loin...

Ce fut quelques heures plus tard que j'aperçus les contours des premiers bâtiments de la ville de Dion. J'appréhendais mes premiers pas dans l'enceinte de cette ville dont j'avais tant entendu parler, et qui m'effrayait. Avant de rejoindre la foule bruyante qui peuplait les rues de Dion, je décidais de prendre un instant pour soigner quelque peu mon apparence : j'étais connue comme la gueuse de Floran, mais en partant, j'avais décidé de ne pas donner cette impression à toutes les nouvelles personnes que j'allais être susceptible de rencontrer.
Je baissais les yeux vers ma tenue : des haillons troués ça et là, couverts de boue. Mon vêtement qui fut autrefois blanc -bien que je ne l'ai jamais connu de cette apparence-, était désormais d'un gris foncé désastreux, et les diverses tâches que je n'avais jamais enlevées n'arrangeaient pas les choses. Avec un soupir, je renonçai à mon idylle d'avoir l'air d'une passante ordinaire, et, rasant les murs, j'entrepris de monter le long de la côte qui s'offrait à moi : un bâtiment imposant était posé au sommet. Le genre de bâtiment que je n'avais jamais vu. Avec curiosité, je décidai de m'en approcher.

Je vis deux personnes, qui discutaient avec une troisième, disparaître soudainement. Je compris que celle qui restait, devait être la Passeuse. J'eus soudain peur. Peur de m'approcher d'elle, de me faire emmener quelque part par cette méthode dont je ne connaissais rien. Avec discrétion, je me cachais derrière un pan de mur pour observer cette Passeuse : vers où ces personnes allaient ? Comment pouvait-on être sûr qu'ils ne leur arrivait rien en route ? La confiance que lui accordait les personnes que je croisais me dépassait.

« Vous êtes perdue ? »

La voix me fit sursauter. Je me retournai : un homme en bure me regardait avec un sourire paisible.

« Euh... bonjour...
-Vous n'êtes pas de la région, n'est-ce pas ? On peut lire sur votre visage que vous ne connaissez pas notre belle ville.
-Je... je viens de Floran.
-Oh ? dit-il d'un ton surpris. C'est curieux... »

Il plissa les yeux, et me regarda avec plus d'attention.

« Êtes-vous Jana ? »

J'écarquillai les yeux de surprise : comment pouvait-il connaître mon nom ? Je n'avais rien dit, et je n'étais jamais venue à Dion de toute ma vie. Je n'avais pas non plus le souvenir de l'avoir vu à Floran... Un homme dans une tenue et avec une allure aussi inhabituelle m'aurait frappée.

« Je suis vraiment étourdi parfois ! reprit-il. Vous êtes Jana !
-Co... comment vous me connaissez ?
-Vous êtes la fille adoptive de Jeno. Enfin, étiez... »

Je me tus. Comment connaissait-il Jeno ?

« Venez, entrez, nous discuterons plus aisément à l'intérieur... »

Je le suivis non sans méfiance. Cet homme savait des choses que je ne pouvais m'expliquer... En entrant dans la bâtisse, je fus stupéfaite devant tant de grandeur : le plafond s'élevait à quelques trentaine de mètres au dessus, si ce n'était plus, des colonnes imposantes semblaient soutenir l'édifice, et une immense statue se trouvait au fond de la salle. Une statue qui, sans que je puisse me l'expliquer, m'impressionna et me fit frissonner. J'eus la sensation qu'elle me regardait.

« Vous n'étiez jamais entrée dans un temple auparavant, n'est-ce pas ? me demanda l'homme en souriant.
-Non... C'est quoi un temple ?
-Un lieu voué au culte d'un dieu. Nous sommes ici dans le temple d'Einhasad.
-Ah, bon... »

Il me regarda avec un sourire en coin, comme si le fait de ne pas connaître son dieu était une farce que je m'amusais à lui faire.

« Enfin, je vous expliquerai cela plus tard... »

Il me fit signe de ne pas bouger, et s'éloigna. Je profitai de son absence pour observer avec plus d'attention tout ce qui m'entourait. D'autres personnes, hommes et femmes, étaient vêtus du même vêtement que l'homme qui m'avait abordée, et discutaient entre eux, ou s'agenouillaient devant la statue. Un homme à la tenue plus élaborée observait tout cela depuis un petit promontoire au pied de la statue. Je compris à son air plus hautain et distant qu'il devait être le chef de cette petite organisation.
Lorsque l'homme revint, il portait des tissus dans les bras, ainsi qu'un petit sac.

« Tout ceci est pour vous.
-Je ne comprends pas...
-Vous êtes Jana, la fille de Jeno, donc ceci est pour vous. »

Je pris ce qu'il me tendait avec un air hébété.

« Pendant plus de 10 ans, Jeno venait ici régulièrement pour nous laisser des objets, ou des adenas qu'il accumulait, afin que tout cela puisse vous être transmis quand vous souhaiterez partir. »

Je baissais la tête, les larmes aux yeux. Il arrivait que parfois, Jeno parte quelques heures ou une après-midi entière, sans que je sache où il allait. Je pensais qu'il allait voler dans des endroits dangereux et que pour me protéger, il ne voulait pas que je l'accompagne : pas un seul instant je n'avais songé à une telle éventualité.

« J'ai accompli ce qu'on attendait de moi, reprit-il. Vous pouvez partir où bon vous semblera. »

Je hochai lentement la tête, et balbutiais un « merci » imperceptible avant de sortir du temple. J'en fis le tour afin de trouver un endroit un peu isolé, et j'entrepris de changer ma tenue, pour passer celle que l'on venait de me confier.
Après ces haillons râpeux et troués que j'avais porté pendant des années, ces vêtements, bien que simples et déjà un peu abîmés, me parurent aussi doux que la caresse d'un nuage. Je laissais tomber sur le sol la vieille tunique que je portais, et passais le sac en travers de mes épaules. Je fis glisser mes doigts dans mes cheveux afin d'en retirer les quelques saletés qui y traînaient, avant de les nouer avec un bout d'étoffe de ma vieille tenue que je déchirai. Je frottai mon visage avec un morceau plus ou moins propre pour en retirer les dernières traces de boue, et avec une inspiration pour me donner du courage, je retournai de l'autre côté du temple, là où se trouvait la Passeuse.
En m'approchant, je la vis accueillir un guerrier, puis l'instant d'après, faire partir une elfe à l'allure altière. Je sentis mon courage fléchir à la pensée de me faire transporter ainsi. Tentant tant bien que mal d'ignorer ma peur, je m'avançai vers elle.

« Bonjour ! me dit-elle avec un sourire qui tentait de dissimuler son ennui.
-Bonjour, je... je voudrais voyager.
-Où souhaitez-vous aller ?
-Où est-ce que je peux aller ?
-Je peux vous envoyer vers la ville d'Aden, de Goddard, de Rune, de Giran, de...
-Giran, la coupais-je. Je... je voudrais aller à Giran. »

Elle me répondit avec un sourire poli. Je commencerai à vivre là où la vie de Jeno a basculé. Je découvrirai tout. Je voyagerai dans toutes les terres qui existent, malgré ma peur.
Je fermai les yeux, et quelques instants après, me sentis happée. Je voyageais.
Dernière modification par Lexie le mar. 18 juin 2013 à 16h39, modifié 1 fois.
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