[BG Métisse] Alijah Von Edvog

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Ashren
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[BG Métisse] Alijah Von Edvog

Message par Ashren » dim. 19 juillet 2020 à 10h39

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Nom : Von Edvog
Prénom : Alijah
Surnom : Tête brûlée, l'Hermine
Age : 12 ans, presque 13
Sexe : Féminin
Race : Métisse Humaine-Naine


Métier : Exploratrice, voleuse, dépeceuse, pilleuse
Compétences : Fuir, se battre modestement, voler et oublier son éducation
Combat : Dagues, masses et lances
Magie : -


Alignement : Chaotique-neutre
Guilde : -
Faction : -
Langues parlées : Commun, Nain


Description physique : S’établissant à un mètre quarante-trois et demi, Alijah se maintient avec confiance et fierté. Un sourire joueur est imprimé sur le visage de la jeune métisse en quasi-permanence. Ses cheveux roux, longtemps lissés et coiffés par les servantes de sa famille afin de les dompter, sont désordonnés.

Caractère : Curieuse, impatiente et fugueuse, Alijah a toujours passé plus de temps dehors qu’à se consacrer à ses études. Joyeuse lorsqu’elle entreprend des aventures, morose lorsqu’on la place devant un bureau, Alijah laisse aisément transparaître ses humeurs. Malgré son éducation quasi-bâclée, Alijah s’efforce de s’adresser aux adultes avec déférence. Elle est beaucoup plus familière avec les enfants de son âge, ainsi qu’avec les personnes qu’elle estime de confiance.


Situation financière : Aisée par procuration.
Comportement social : Jeune bourgeoise faisant peu de cas de la situation sociale des autres personnes.
Type d’éducation reçue : Education bourgeoise ratée.
Popularité et/ou influence : Inconnue.
Pensée politique : Non développée, tant par manque d’intérêt que par manque de maturité.


Croyances : Se désintéresse des Dieux et Déesses, sauf s’ils peuvent devenir source d’aventures.


Relations extérieures : N’entretient aucun a priori envers les autres espèces, et entretient des relations cordiales avec les personnes ne démontrant pas d’une trop grande fermeture d’esprit.
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Re: [BG Métisse] Alijah Von Edvog

Message par Ashren » mar. 1 septembre 2020 à 19h32

Chapitre 1 : L'objet du crime.


Un cri, tant d'effroi que d'indignation, résonna dans le manoir. Livide, l'objet du crime entre les mains, une humaine richement parée s'adressa à une autre dont les vêtements témoignaient de la fonction.

- Qu'est-ce donc que cela, Germaine ? fit la bourgeoise en agitant le bout de tissu qu'elle tenait à bout de doigts, pourtant incapable de s'en préserver des effluves.

La domestique observa le tissu, sans cesser d'agiter son plumeau vers un vase orné de motifs alambiqués. Son œil avisé glissa sur quelques marques de souillure ; le tissu aurait déjà échappé à la prise de sa maîtresse si cette dernière partageait sa profession.

- Un pagne, Maîtresse Irène, se risqua Germaine.
- Un pagne ! fit Irène en agitant le bout de tissu crotté cependant qu'elle s'empourprait. Et un pagne de quoi, ou de qui, dites-moi, Germaine ?
- De goblin, assurément, Maîtresse Irène, fit la domestique en ponctuant ses paroles de hochements de tête vigoureux.

Irène laissa le tissu lui échapper des doigts. Sa poitrine se souleva, confinée par son corsage, alors que l'énergie d'une rage nouvelle, mais pourtant si familière, s'élevait en elle.

- Pourquoi une telle horreur est-elle mêlée à mon linge ?, demanda la Maîtresse de maison en haussant davantage le ton à mesure que les mots, articulés à outrance, sortaient de sa bouche.

Germaine grimaça. Elle avait une réponse, mais également des tympans rendus fragiles par les meurtrissures que sa Maîtresse leur avait imposées. Mais, sa Maîtresse elle-même connaissait la réponse. Elle connaissait le nom, pour l'avoir donné. Rien ne servait de retarder l'inévitable. Pire, attendre ne ferait qu'élever les décibels vers de nouveaux sommets. Alors, d'une voix faible, Germaine se résolut à sa commune délation.

- Mademoiselle Alijah a sans doute fait une nouvelle sortie, se risqua la domestique. Après tout, la dernière fois n'était-ce point le baudrier d'un orc qu'elle avait mêlé à votre linge ?

Germaine n'en dit point plus. Délatrice, elle tentait néanmoins toujours de protéger sa jeune Maîtresse et de répondre à ses demandes, notamment de nettoyer ses trésors, mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui, elle comprit qu'aucun argument n'atteindrait la mère de la jeune fauteur de troubles de la famille Van Edvog.

Les poings serrés et rabattus contre ses cuisses, Irène hurla. Elle hurla un unique mot qui résonna dans l'entier manoir, et partant un pan de la cité. Elle hurla un nom qu'elle avait donné.

Ce jour, Althena tout entière se douta qu'Alijah avait de nouveau sévi.
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Re: [BG Métisse] Alijah Von Edvog

Message par Ashren » mar. 1 septembre 2020 à 20h39

Chapitre 2 : Chirp l'acolyte


Punie, confinée à sa chambre, l'équivalent d'une mise aux fers pour la jeune fille, Alijah regardait la cité se déployer devant son regard, accoudée à une fenêtre trop haute pour elle. En réalité, toutes les fenêtres du manoir étaient trop hautes pour elle, et pour son père. Les architectes avaient été guidés par sa mère et, naturellement, s'étaient pliés à ses exigences.

- Une Dame ça se tient droit et ça ne s'accoude pas, soupira Alijah dans une piètre imitation de sa mère. Ça se voit que ce n'est pas toi qui a les fenêtres sous le menton, les marches aux genoux et la baignoire à la poitrine, maman.

Alijah soupira. La cité s'offrait à elle : tant d'aventures l'attendaient et, par-delà les murailles, légions d'orcs, de gobelins et autres loups-garous insulaires attendaient d'être dépouillés par la jeune bourgeoise. Mais, là, elle restait fichée derrière sa fenêtre, à guetter son acolyte.

Elle aimait voler, piller les cadavres de quelques créatures malchanceuses, trouver des trésors et, surtout, vivre des aventures. Assurément, même privée de ses équipements, dépouillée de ses trésors et confinée à ses quartiers, Alijah saurait quitter Althena le temps d'une nuit pour revenir au matin. Elle saurait vivre une nouvelle aventure, son acolyte sur les talons. Rien ne l'en empêchait, sinon un embryon de conscience. À défaut de l'avoir rossée, sa mère avait su se montrer persuasive. Puis, les domestiques avaient assez souffert pour aujourd'hui. Mais, seulement pour aujourd'hui : leur confort ne saurait se dresser face à la soif d'aventure de la jeune fille.

Un bourdonnement résonnait dans le manoir, se faisant plus audible à mesure que les minutes passaient. Irène avait du coffre et Rudrigg, le père d'Alijah, une exceptionnelle tolérance aux excès de son épouse.

Bientôt, les hurlements d'Irène portèrent sa part dans la conversation, à savoir son entièreté tant Rudrigg se faisait muet face à l'ire de son épouse. Alijah se détourna de la fenêtre, traversant sa chambre pour venir se poster derrière sa porte, là où les hurlements de sa mère se faisaient mieux audibles.

- Elle est allée voler un pagne ! hurla Irène. Un pagne Rudrigg ! Elle touche à tout, elle touche n'importe quoi. Non, pas tout. Ah ça, les manuels, les livres, ça elle ne les touche pas. Des fortunes en précepteur ! Des fortunes que nous avons investies dans son éducation ? Et pour quoi ? Pour qu'elle aille voler un pagne ? Et puis...

Le bruit d'un coup sur sa fenêtre détourna Alijah des hurlements de sa mère. Bientôt, avant même que la jeune fille ait le temps de se retourner, un second coup se fit entendre. Un sourire aux lèvres, Alijah s'approcha de la fenêtre.

- Chirp ! fit Alijah d'une voix rieuse.

Devant la fenêtre, voletant et percutant les carreaux par intermittence, se présentait un oisillon au plumage bigarré. Vif et précis, Chirp continua de s'annoncer, percutant les vitres de son bec court, légèrement recourbé, jusqu'à ce qu'Alijah entrouvrît une fenêtre. Alors, après avoir effectué une vrille du plus bel effet, l'oisillon se faufila dans la chambre et alla se camper sur l'épaule de sa cheffe en gazouillant.

- Alors, Chirp, la chasse a été bonne ? demanda Alijah sans se départir de son sourire.
- Chiiiiirp ! fit l'oisillon.
- Oui, oui, je sais. Maman crie encore. Mais, que veux-tu ? commenta Alijah. Mais, dis moi, Chirp, cette chasse ?
- Chiii-irp ! déclara-t-il.

L'oisillon déglutit bruyamment puis, contractant son abdomen, expulsa une sphère gluante dans la main que lui présentait Alijah.

- Une perle, constata la jeune métisse. Une très bonne chasse, Chirp. Je te félicite. Nous l'ajouterons à notre cache secrète lors de notre prochaine sortie !
- Chirrp ! fit l'oisillon en bombant le torse, fier de sa prestation.

Alijah empocha la perle. Le trésor croîtrait mais, pour l'heure, Alijah se devait de suivre la conversation que sa mère imposait à ses oreilles. A nouveau, la jeune fille alla se planter derrière la porte de sa chambre, attentive aux propos de sa mère.

- Tout ça, c'est de ta faute et de celle de ton père ! fit Irène d'une voix déchirante, résultat tant de sa colère que des appréhensions qu'elle nourrissait quant à l'avenir de sa fille. Pourquoi est-ce que vous lui avez parlé de vos aventures ? Pourquoi est-ce que vous lui avez parlé de trésors ? Pourquoi est-ce que vous faites courir ma fille à sa mort comme ça ?

Pendant quelques secondes, le silence regagna le manoir. Alijah resta suspendue, attentive au moindre bruit, au moindre crissement du bois du manoir. Puis, un terrible frisson lui parcourut le dos : un sanglot lui parvint. Alijah blêmit. Sa mère pleurait-elle ? Non, pas elle : un tel comportement serait parfaitement contraire à ses enseignements.

- Tu es dure... fit une voix chaude qui parvint à peine aux oreilles d'Alijah et y colporta sa douleur.

Sa mère ne pleurait pas, en effet. Son père, pour sa part, ne celait que peu ses émotions.

- Parfois, oh oui parfois, je me réjouis que Vordref, cette chose qui te sert de père, soit parti pour Gludin, fit Irène d'une voix aussi froide qu'elle était forte. Au moins maintenant il n'y a plus que toi pour mettre des stupides idées dans la tête de ma fille !

Bientôt, Irène redoubla d'aplomb et déversa son mécontentement à l'adresse de Rudrigg. Résilient, le nain ne répondait point, et la conversation, ou plutôt le monologue, boucla : sa mère tombait à court d'arguments, mais jamais de voix et d'énergie. Mais, Vordref, à Gludin ? Ainsi le grand-père d'Alijah avait-il quitté Althena sans l'en aviser ? Ou, l'avait-on simplement privé d'un au revoir ? Cherchait-il donc de nouvelles opportunités commerciales, ouvertes par la reconquête ? Soudain, l'esprit d'Alijah se mit en branle.

- Papy Vordref ! murmura-t-elle cependant que son visage s'illuminait. Il doit y avoir plein d'aventures à Gludin !

Alijah s'était résolue à ne plus quitter le manoir aujourd'hui. Elle ne porterait pas cette résolution le lendemain.
Dernière modification par Ashren le mar. 1 septembre 2020 à 22h57, modifié 1 fois.

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Re: [BG Métisse] Alijah Von Edvog

Message par Ashren » mar. 1 septembre 2020 à 23h39

Chapitre 3 : Traversée à l'aube

L'aube percerait bientôt. Son acolyte sur son épaule, Alijah passa son plan en revue.

- Bien Chirp, voici notre objectif, commença la jeune métisse. La passeuse ne nous laissera pas passer, alors on va traverser vers Gludin par bateau.
- Chiirp ! acquiesça l'oisillon.
- Sois attentif Chirp ! fit Alijah en pointant une carte d'Althena. Nous allons devoir traverser la ville pour arriver au port. Ma renommée est telle, et la voix de maman si forte, que certains pourraient donner l'alerte s'ils me voyaient dehors. Alors, Chirp, il faudra que tu partes en éclaireur. On va mettre en place un code : un gazouillis si la voie est libre, et deux si la voie n'est pas libre !
- Chiirrp ! acquiesça l'oisillon en bombant le torse.
- On répète, déclara Alijah. Un gazouillis si la voix est libre.
- Chiiiirp ! gazouilla l'oisillon.
- Deux gazouillis si la voie n'est pas libre.
- Chiiiiirp chiiiirp ! répéta l'oisillon.
- Parfait ! commenta la jeune fille. Maintenant va ! Tu as une mission à remplir.

L'oisillon quitta son perchoir et se faufila par la fenêtre entrebâillée, adressant un dernier gazouillement à sa cheffe avant de disparaître dans l'obscurité.

Seule dans sa chambre, Alijah procéda à ses derniers préparatifs. Elle vérifia le contenu de son sac : une outre vide, de la nourriture, habituellement stockée sous son lit en prévision de ses escapades, une dague, un gourdin dérobé à un gobelin, quelques vêtements et la carte menant à sa cache secrète.

Alijah se présenta devant la porte de sa chambre, une épingle à la main. Elle se retourna. Son regard glissa sur sa chambre : son lit, sa coiffeuse, sa malle, sa commode, la latte mouvante du plancher sous laquelle elle cachait certaines de ses trouvailles... Elle abandonnait tout cela pour vivre une plus grande aventure. Enfin, elle posa sa main libre sur la poignée de la porte et, de l'autre, déverrouilla la porte, scellée en punition d'un pagne égaré. La serrure ne lui offrit aucune résistance et, bientôt, la jeune métisse mit un premier pied dans les escaliers.

La fuyarde descendit les marches à pas feutrés, ponctuant sa progression de pauses. Alors, attentive aux moindres bruits, elle s'assurait que personne ne pourrait la surprendre avant de reprendre sa fuite. Bientôt, elle quitta les escaliers et progressa à travers les longs couloirs du manoir, en direction de la porte. Lentement, avec plus de précautions qu'elle n'en avait jamais pris, elle se rapprocha de la sortie. Un instant, ses prunelles se figèrent sur un portrait de ses parents : de sa mère, elle avait hérité sa chevelure rousse, de son père, elle avait hérité d'une certaine grandeur d'âme, à défaut d'une quelconque autre grandeur, ainsi que d'un sourire et d'yeux rieurs.

La jeune métisse se risqua à soupirer. Ses parents lui manqueraient, mais l'aventure lui manquerait plus. Sa résolution ne flancherait point : elle parcourut les derniers mètres la séparant de la porte du manoir. Elle posa sa main sur la poignée, prête à ouvrir, guettant les gazouillements de Chirp. Elle attendit le signal, laissant son regard glisser sur l'obscurité, prête à se cacher si ses prunelles devaient capter le moindre mouvement. Mais, pendant plusieurs minutes, rien ne se passa : point de gazouillement, et point de mouvement dans la manoir encore endormi.

Alijah avisa un cabinet, à quelques mètres de la porte. Là, son père accusait réception de diverses missives, les serviteurs complétaient registres et bons de commandes, et sa mère entreposait divers plis, tant à destination des cercles bourgeois d'Althena que des quelques gestionnaires auxquels elle avait confié ses affaires.

Un gazouillement parvint aux oreilles d'Alijah. Mais, plutôt que d'appuyer sur la poignée, la jeune fille la lâcha. Alors, elle prit un risque. Ses pas légers la portèrent jusqu'au cabinet. Elle en extirpa papier, encrier et plume puis, usant de son éducation, rédigea un bref courrier.
Chère Maman, cher Papa,


Des aventures m'attendent. Je pars pour Gludin.
Ne vous en faites pas pour moi, j'ai toutes compétences pour me débrouiller !

Je vous reverrai quand j'aurai accumulé assez de trésors pour rentrer *texte raturé* dans les légendes de la famille Von Edvog.

Papa, je t'aime.
Maman, je t'aime même quand tu cries.

Je vous embrasse tendrement, même si c'est difficile à faire sur du papier.


Alijah
Alijah passa la porte du manoir. Elle n'entendrait point sa mère hurler à l'aube passée.

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Re: [BG Métisse] Alijah Von Edvog

Message par Ashren » dim. 6 septembre 2020 à 20h44

Chapitre 4 : Traquée

Chirp, perché sur les épaules de sa cheffe, avisait la barbe de Vordref. Longue et particulièrement broussailleuse, l'oiseau avait déjà envisagé d'y faire son nid, sans grand succès jusqu'à maintenant : le nain, bien qu'âgé, restait parfaitement alerte et défendait sa barbe avec âpreté face aux assauts de l'Acolyte. Aussi, Chirp se contentait-il d'admirer la barbe qui lui restait interdite, perché qu'il était sur les épaules d'Alijah, elle-même juchée sur l'un des nombreux meubles entassés dans la boutique de l'antiquaire.

Une rondache poussiéreuse et cabossée en mains, Alijah observait son grand-père. Petit, même selon les standards nains, presque aussi large que long, Vordref dégageait néanmoins l'aura particulièrement des aventuriers aguerris. Grisonnant et ventru, l'antiquaire dénotait parfaitement avec son assistant, un autre nain de quelques années son cadet, lui presque svelte.

- Bien, allez donc voir ce que vous trouverez à Giran, Grundr, fit Vordref en tendant une bourse à son second. La cité a l'air de se relever, et vous trouverez peut-être quelques beaux meubles épargnés par l'Ire. Et, ne dépassez pas le budget !
- Jamais, Monsieur Vordref, fit Grundr en souriant, ses dents blanches apparaissant derrière sa moustache encore brune, au contraire de sa chevelure déjà grisonnante et éparse. Tout pour les affaires !
- Tout pour les affaires ! répéta Vordref.

L'Antiquaire asséna une tape sur l'épaule de son second, comme pour lui insuffler sa propre vigueur, et le congédia. Grundr s'excusa d'un hochement de tête, n'oubliant pas de saluer Alijah avant de partir. Grand-père et petite-fille suivirent Grundr du regard, jusqu'à ce qu'il disparût derrière une pile de meubles. Bientôt, la clochette accrochée à la porte du magasin tinta, et le son d'une porte se refermant parvint jusqu'aux oreilles des Von Edvog.

- Ta mère m'a encore envoyé une lettre, fit Vordref une fois que son second eût passé la porte. C'est la vingt-septième en deux semaines, ma petite.

Alijah posa la rondache, puis se laissa tomber de son perchoir pour se réceptionner au sol.

- Chirp ! protesta l'oisillon, chassé des épaules de sa cheffe par la brusquerie de sa chute, cependant qu'il voletait jusqu'à une poutre où il se poserait.

Alijah s'approcha de son grand-père en sautillant et se planta devant lui. Grande pour son âge malgré ses ascendances naines, mais ignorant qu'elle ne grandirait déjà plus, la jeune métisse observa le sommet du crâne de l'antiquaire pendant quelques instants, s'attardant sans tact sur sa terrible couronne, avant d'abaisser ses prunelles jusqu'à ce qu'elles rencontrassent celles de son grand-père. Vordref sourit. Il tira un courrier de l'une de ses poches, des lunettes qu'il posa délicatement sur son nez d'une autre.

- Ta mère écrit qu'elle te cherche, commença Vordref.
- Ça, je le sais déjà Papy ! rétorqua Alijah en faisant la moue. Tu ne lui as pas dit que j'étais là, hein Papy ?

Un gazouillement vint au soutien des paroles d'Alijah.

- Je t'ai promis que je ne dirai rien, alors je ne dirai rien, Alijah. Parole de nain ! fit Vordref en relevant le menton.
- Mais, je ne t'ai pas payé Papy ! Tu ne peux pas dire "parole de nain", c'est toi qui me l'as dit : "un nain, ça ne donne sa parole que quand on le paye", rétorqua Alijah.

Vordref observa sa petite-fille un instant : aucune peur, aucune appréhension, ne transpirait de ses traits. Intrépide et curieuse, Alijah ferait une grande aventurière, de cela il ne pouvait en douter. Mais, il lut dans son regard ardent encore quelques incertitudes, et une crainte : la trahison. Aussi, son devoir de grand-père l'intimait-il de la rassurer.

- Parole de Papy Vordref alors ! fit l'antiquaire. Et puis, rien ne t'empêche de me payer pour avoir ma parole de nain !

Grand-père et petite-fille se fixèrent en silence un instant, jusqu'à ce qu'Alijah se fendît d'un sourire et Vordref s'abandonnât en un rire sonore. Bientôt, Alijah l'accompagna et Chirp, du haut de son observatoire, les accompagna de gazouillements ininterrompus.

- Bien, fit Vordref entre deux rires. Je te dois quand même te prévenir...
- De quoi Papy ? demanda Alijah.
- Ta mère écrit qu'elle a payé des personnes pour te ramener, expliqua Vordref en écartant la missive de son visage, comme pour mieux en discerner le contenu. Elle dit qu'une fois qu'ils t'auront retrouvée, ils t’amèneront directement dans un internat, et que tu n'en sortiras qu'une fois adulte.

Alijah blêmit : elle, enfermée ? Jamais elle ne le permettrait ! Et, si elle le permettait, jamais elle ne survivrait à une telle existence ! Quelle aventure pouvait-elle bien vivre dans un lieu clos ? Quels trésors pouvait-elle donc bien trouver ? Aucun, assurément. Ou, sinon, des reliques si insignifiantes qu'elles ne mériteraient même pas un tel qualificatif.

- Alors, ne te fais pas attraper ! fit Vordref en souriant. S'ils viennent ici, tu pars. S'ils viennent ailleurs, tu cours ici !
- Et s'ils m'attrapent ? demanda Alijah.
- Alors, tu fais confiance à ton oisillon, expliqua Vordref. Je suis convaincu qu'il t'aidera à t'échapper.
- Chiiiirp ! scanda l'Acolyte, comme pour confirmer les propos de l'antiquaire.

Alijah porta son regard sur Chirp, son petit mais vaillant Acolyte.

- Chiiiirp ! répéta l'oisillon en bombant le torse.

L'enfant sourit : elle ne se ferait pas attraper !

- Un gazouillis si la voie est libre, deux si la voie n'est pas libre, murmura Alijah en se rappelant l'aube de son aventure.

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Re: [BG Métisse] Alijah Von Edvog

Message par Ashren » dim. 6 septembre 2020 à 21h26

Chapitre 5 : La carte aux trésors

- Tu es sûr que tu vas les jeter Papy ? demanda Alijah en pointant une caisse débordant d'ouvrages et autres vélins.
- Certain, répondit le nain. En ce moment, les gens veulent de l'utile, du confort... Pas des fables et de la fiction.

Alijah contempla les ouvrages : contes pour enfants, romans et autres nouvelles avaient été entassés dans une caisse destinée à la rue. Aucun adena ne pouvait être tiré de ces articles, alors Vordref ne s'en encombrerait pas. Après tout, il pourrait réserver l'espace que ces articles prenaient à d'autres, assurément plus lucratifs s'il parvenait ne fut-ce qu'à leur trouver acquéreur.

- Tu veux vendre des nouveaux trucs, Papy ? demanda Alijah cependant qu'elle plongeait ses mains dans la caisse par curiosité, se demandant quels autres ouvrages pourraient s'y camoufler.
- Je suis antiquaire Alijah, répondit Vordref. Je ne vends pas de choses nouvelles, seulement des anciennes.
- Des nouveaux vieux trucs, alors ? renchérit Alijah sans cesser de fouiller la caisse.

Vordref porta ses mains sur l'estomac et se fendit d'un rire.

- Oui, souffla Vordref d'une voix rieuse, je ne suis jamais contre de nouveaux articles. Mais, comme tu le vois, je dois d'abord leur trouver une place dans la boutique ! fit-il en désignant les mille et un articles entassés jusqu'au plafond, au point que la lumière peinait à filtrer jusqu'aux recoins les plus isolés de la boutique.
- Je peux te trouver de nouveaux vieux trucs, si tu veux Papy ! s'exclama Alijah en tirant un vélin de la caisse.

Le nain soupira : à l'évidence, sa petite-fille ne manquerait jamais une occasion de s'éclipser de Gludin pour risquer sa vie, sous prétexte de vivre une nouvelle aventure.

- Après tout, l'épée que je t'ai amenée s'est vendue vite, Papy, enchérit Alijah.
- On en a déjà parlé, Alijah ! fit Vordref en s'empourprant. Que tu sortes, oui. Que tu veuilles vivre tes aventures, comme ton père ou moi-même en notre temps, bien sûr. Que tu risques ta vie, certainement pas !
- Mais Papy ! protesta Alijah.
- Chiiiirp ! protesta l'Acolyte en venant se poser sur l'épaule gauche de sa cheffe.
- Pas de "mais" ! scanda l'antiquaire. On ne va pas voler l'épée d'un Orc comme ça ! Même s'il dort ! Même si tu lui a mis un coup sur la tête pour qu'il dorme plus longtemps ! Même s'il était déjà blessé ! Et, même s'il est mort, par Maphr !

Alijah fit la moue et, bientôt, Vordref également. Qu'importait son indignation, il savait que la jeune métisse, plus opiniâtre encore que sa mère, redoublerait d'audace, et que ses tendances à la cleptomanie la porteraient vers de nouveaux dangers. Aussi, Vordref se résignait-il plus chaque jour à laisser sa petite-fille dérober les biens de quelque Orc, Mahum ou Ogre égaré. Néanmoins, il se devait de protester, au moins pour la forme.

- Bon, fit Vordref. Je dois partir pour Giran. Gundr m'a parlé de certaines affaires hors de ses habilitations budgétaires. Je dois voir ça moi-même. Tout pour les affaires !
- Tout pour les affaires, Papy ! répéta Alijah.
- Chiiiiiiirp ! les accompagna Chirp.

Vordref acquiesça d'un hochement de tête satisfait.

- Pas de bêtises en mon absence, Alijah ! prévint Vordref en levant un doigt. On ne va pas en territoire ennemi, et on ne va pas titiller quelque créature que ce soit, qu'elle soit de l'Ire ou non, compris ?
- Compris Papy ! s'exclama Alijah en se mettant au garde-à-vous.
- Compris Chirp ? fit Vordref en fixant l'oisillon.
- Chirp ! fit l'Acolyte en gonflant ses plumes.
- C'est bien, conclut Vordref.

L'antiquaire caressa avec tendresse la joue de sa petite-fille, puis gratifia Chirp d'une caresse sous le bec, du bout de l'index. L’œil brillant, tant d'émotion que par anticipation de ce que Giran lui réserverait, Vordref sourit alors qu'il saluait la cadette des Von Edvog et son Acolyte.

Bientôt, Vordref quitta sa boutique, la caisse des invendus sous le bras, sans remarquer qu'un vélin y manquait.

Seule dans la boutique, Alijah déroula le vélin, un sourire d'anticipation sur les lèvres. Bientôt, une carte se dévoila sous ses yeux, complète de ses annotations et de diverses instructions. Giran retiendrait Vordref pendant trois jours ; il n'en faudrait point plus à Alijah pour retrouver le trésor.
[Subclasse : Treasure Hunter]

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