[BGsombre] Yselyane

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

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Neithania
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Yselyane

[BGsombre] Yselyane

Message par Neithania » dim. 27 février 2011 à 00h12

Yselyane…

Yselyane !

Elle sursauta d’un bond. Cette voix qui l’appelle…
Elle regarda autour d’elle et s’étira paresseusement.
Il était encore tôt, pas un son ne se faisait entendre au dehors.

Bientôt elle devra aller prendre son tour de garde au temple. Elle sourit.


-Quelques mois auparavant-

Yselyane revenait d’une de ses rondes avec un sac de toile rempli de têtes arrachées. Elle faisait son travail avec rigueur et constance. Veiller sur les terres qu’on lui avait assignées. Défendre les habitants de ces contrées reculées contre les pillards et les ennemis de leur race.

Ainsi avait été elle formée.

Elle fit une pause près d’une caverne où d’anciennes statues de pierre avait été sculptées, maintenant recouvertes de lierre et de mousse.
Elle venait souvent se reposer ici, se ressourçant de l’énergie ancienne qui s’en dégageait.
Le seul endroit où elle se sentait à son aise et à sa place.

Sortant une gourde d’eau et un quignon de pain, elle s’installa confortablement et laissa son esprit vagabonder.

L’image de sa mère s’imposa, le visage crispé et assombri par la colère. Un reniflement de mépris s’échappa d’Yselyane.

Elle n’avait jamais été sa préférée entre ses 5 filles. Peut-être parce que son père lui avait donné plus d’attention à elle qu’aux autres ou simplement parce qu’elle se refusait à suivre la voie que sa chère mère avait prévue pour ses filles.

Sa famille ne faisait pas partie de la caste supérieure du village sombre et l’ambition démesurée de sa mère s’en trouvait décuplée. Ainsi éleva t’elle ses filles dans le but de monter les échelons et d’amener le clan dans les hautes sphères, n’hésitant pas au passage à piétiner les autres.
De ce fait, ses filles devaient exceller dans la magie que ce soit en tant que prêtresses ou en mages ou en tant que nécromanciennes, un art noble quelque soit son utilisation.
Sa mère jugeait que les adeptes des armes tranchantes n’étaient que des pions et des larbins, bons à aller en ligne de front et qu’on pouvait aisément s’en servir comme bouclier.
Bien sûr, ces considérations sur la classe des épéistes ou daguistes, elle n’en faisait gorge chaude que dans les discussions cloîtrées de son boudoir feutré avec les quelques rares femmes qu’elle tolérait.

Alors, quelle honte quand elle s’aperçut qu’une de ses filles ne semblait montrer aucune capacité dans l’art de la magie… enfin d’apparence.

Yselyane savait parfaitement utiliser la magie mais n’en éprouvait aucun intérêt, d’ailleurs peu de chose semblait l’intéresser ou l’émouvoir. Et si elle pouvait faire enrager sa mère, elle ne s’en privait pas.

Toutes ces mascarades, faux-semblant et simulacres l’ennuyaient prodigieusement.

Le jour, où il fut avéré qu’Yselyane ne serait jamais dans la caste des mages. Sa mère entra dans une colère vive et la fit battre par un de ses esclaves sexuels jusqu’à en effleurer la mort.
C’est à partir de là, entre la vie et la mort, qu’elle commença à entendre une voix. Sa douceur et l’amour qui en émanait la ramenèrent à la vie. Bien sûr, elle n’en avait parlé à personne même pas à Szelkyrr avec qui elle fit ses armes en tant que Garde, la personne qu’elle a côtoyée le plus dans toute son existence.

Pourtant cette voix lui avait évité bien des désagréments comme des pièges ou des menaces. Mais une sombre qui entend des voix… on l’aurait enfermé avec les esclaves ou les prisonniers destinés à des expériences médicales ou cobayes pour de nouveaux sortilèges.
Du coup, on avait mis son incroyable capacité à éviter la quasi-majorité des pièges sur une prodigieuse chance ou bien à un don inné.

Bref, suite à cette punition en règle, sa mère la renia et la fit mettre dehors.
Son père biologique prit soin d’elle et la cacha dans un modeste logis dans les bas-fonds de la ville. Il lui enseigna les rudiments sur le maniement des épées le temps qu’elle se rétablisse entièrement.
Après quelques semaines, il lui confia un maigre baluchon et quelques pièces d’or et l’accompagna jusqu’à la surface.

Il ne pouvait l’entretenir et la vie d’Yselyane était en danger. Sa mère avait envoyé des larbins la chercher dans le but qu’ils la ramènent afin d’en faire une « Wanre », une esclave personnelle pour qu’elle puisse déverser sa rage en la maltraitant.
Rage de ne pouvoir obtenir la place qu’elle convoitait tant et qui lui échappait.

Arrivés à l’entrée du passage, il posa ses mains sur les joues d’Yselyane et eut un tendre sourire. Il l’embrassa sur le front doucement puis s’en retourna dans l’ombre de la caverne.

Yselyane resta là un bref instant quand les lueurs de l’aube vinrent caresser son visage. Elle plissa les yeux sous la lumière soudaine et s’éloigna furtivement avant que la garde ne revienne de sa ronde.

Elle était si jeune…

Son errance l’emmena loin à travers monts et vallées. Tantôt, cachée dans une balle de foin à l’arrière d’une charrette, tantôt à se faufiler dans les forêts sauvages. Grappillant quelques baies ou bien subtilisant quelques fruits sur les étales des villages qu’elle traversait.
De temps en temps, elle réussissait à massacrer un pauvre lapin maigrelet avec sa lame émoussée, butin qu’elle avait réussi à « emprunter » à un voyageur saoul.

Un jour, où la faim se faisait durement ressentir, à un point qu’elle tenait à peine sur ses pieds. Yselyane, à bout, tenta de dérober une bourse à une elfe noire qui s’était assoupie à l’entrée d’une grotte près d’une rivière.
Alors que sa main tremblante s’approchait de l’objet tant convoité, des doigts enserrèrent son poignet lui arrachant un cri.

Une voix susurra :

- Comment veux tu être punie pour ce que tu voulais faire ?

Yselyane leva son regard apeuré sur l’elfe noire qui lui tenait le bras et découvrit deux yeux de couleur bleu clair qui la fixait d’un air amusé.
Elle resta abasourdie par ce regard. Une sombre avec des yeux clairs… elle avait quelque chose … d’effrayant !

Celle-ci lâcha le bras d’Yselyane et se leva en s’étirant paresseusement. D’un pas mesuré, elle fit le tour de la jeune femme, la jaugeant de son regard froid et elle laissa sa main glisser sur la chevelure en bataille d’Yselyane.

- Mmmmm … mignonne en plus … comme je les aime… fraîche et innocente, susurra t’elle près de l’oreille d’Yselyane.

La jeune femme sursauta violemment et s’écarta de la sombre qui affichait un large sourire. Un éclat de rire cristallin brisa le silence autour.

- Allons, allons… je plaisantais.

Elle la scruta de la tête au pied et reprenant un air sérieux, ajouta :

- Je te propose de gagner honnêtement ton argent. Je veillerais à ton enseignement et à te remplumer un peu …, avec une petite moue, … en échange, tu feras des missions pour moi. Sommes nous d’accord ?

Yselyane la scruta un instant, son ventre se tordait de douleur tellement elle avait faim. Elle hocha brièvement la tête.

C’est ainsi que Narkaah prit sous son aile Yselyane.

Plusieurs mois passèrent où elles vécurent côte à côte, affrontant des ennemis, accomplissant des tâches contre rémunération. Elle enseigna à Yselyane l’art du combat et les techniques d’attaque à l’épée.

Un jour, elles arrivèrent à Che'el Oloth, le village sombre de la région où elles se trouvaient. C’était la fin de leur voyage ensemble. Narkaah devait prendre le bateau dans une ville plus au nord pour rentrer chez elle afin de reprendre la tête de sa famille suite au décès de sa sœur. C’était à contrecœur mais elle n’avait pas le choix, sa famille risquait d’être décimée si elle ne revenait pas.

Narkaah confia donc Yselyane au chef de la garde, qui était un bon ami à elle. Elles se dirent adieu, chacune prenant sa propre route.

C’est ainsi qu’Yselyane rentra dans la garde du village. Etant novice, on lui assigna des gardes de petites importances et au fil des années, ses missions évoluèrent et elle fit la connaissance de Szelkyrr, un garde comme elle. Ils se retrouvèrent sur plusieurs assignations similaires et bientôt ils furent envoyés sur les mêmes.
Ils travaillèrent côte à côte pendant des années mais elle ne connaissait rien de lui comme lui ne connaissait rien d’elle. Il faut dire qu’Yselyane n’était pas très bavarde et n’en avait cure d’ailleurs.
Ils s’entendaient bien et c’était suffisant.

Ces derniers temps, ils avaient été assignés sur des missions différentes. Et elle n’avait guère eu le temps de le voir.

Sortant de ses pensées, Yselyane sortit un parchemin de sa poche et relut avec attention la missive à entête de la Garde.

Un sourire vint effleurer ses lèvres. Suite à son service exemplaire, elle était promue Garde au temple et elle allait retrouver Szelkyrr comme comparse.
Etait elle contente de cela ? On pourrait dire que oui même si elle ne ressentait qu’une faible joie. C’était une bonne nouvelle.



Et c’est ce jour là, qu’elle sauva la vie à un orc. Quelle idée avait elle eu de venir en aide à une autre race … Ce n’est pas qu’elle détestait les autres races mais elle n’en avait cure. Cela lui était égale qu’ils vivent ou meurent.
Seule sa mission de veiller sur les terres de son peuple lui importait quelque peu.

Skarot s’appelle cet orc. Depuis qu’elle lui avait évité la mort, il s’était mis en tête de faire de même pour elle. La suivant partout.
Elle avait eu beau essayer de le semer, de le chasser et de le menacer des pires tourments, rien n’y faisait.

Parfois, il disparaissait et Yselyane, soulagée, pensait qu’il avait renoncé à son « devoir » envers elle.
Mais, au détour d’un chemin ou parfois simplement en se retournant, elle apercevait l’imposante silhouette verte se dessinait et son humeur devenait massacrante.

Peu à peu, elle finit par tolérer cette présence incongrue à ses côtés.

Heureusement, elle avait trouvé à se loger en dehors de la cité des sombres. Ainsi elle n’eut pas trop de questions à ce sujet et aux rares personnes qui lui avaient posées la question, elle avait répondu que c’était son esclave.

Comment leurs dire qu’elle s’était abaissée à sauver la vie d’une race inférieure …

Qu’est ce qui avait bien pu lui passer par la tête ?
[ image externe ]

Reconnaître la liberté d'un autre, c'est lui donner raison contre sa propre souffrance.

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