[BGelfe] Neithania

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

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Neithania
Flame of Splendor Barakiel
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[BGelfe] Neithania

Message par Neithania » dim. 27 février 2011 à 00h13

Des sanglots... des gémissements... d'où viennent donc ces bruits ?
Le silence à nouveau... je soupire...je replonge avec bonheur dans ce noir absolu, semblant flotter pas plus lourde qu’un nuage.

A nouveau...ces sanglots...de l’eau coule sur mon visage...que se passe t’il donc ? Cela me gêne. Je veux rester dans l’oubli où je suis !!
Mais c’est plus fort que moi, j’essaye d’ouvrir les yeux... cela me semble si difficile...un mince filet de lumière touche ma rétine me faisant aussitôt les refermer sous l'effet de la douleur.
Une main saisit la mienne et la pressa :

"Mon dieu, Neithania,...Neithania, répond moi mon ange" dit une voix affolée.

Je ne réponds pas, je n’en ai pas la force. J’essaye à nouveau d’ouvrir les yeux. La lumière qui filtre à travers mes paupières plissées me semble moins vive. Petit à petit, j’ouvre les yeux, avec difficulté.
Au début, je ne vois rien puis lentement le contour des objets m’entourant devint plus net. Il me semble être dans une étable ou peut-être une écurie. Je sens le crissement de la paille sous moi et le tissu rêche de la couverture sous mes mains.

Une ombre se penche sur moi et m’appelle :

"Neithania, Neithania... mon ange, tu es revenue !!!"


Je sursautais et d’un seul bond, je sortis hors du lit et me plaquais contre un mur, me tenant la tête comme pour me protéger. Réalisant où j'étais, je soupirais et tentais de calmer mon coeur qui s'était emballé. Je m'assis à même le sol, perdue dans mes pensées.

"Ce souvenir..." murmurais-je.

Je baissais la tête emplie de peine et je revivais chaque instant, chaque douleur autant physique que mentale, de ce passé que je tentais en vain de chasser.
Je me levais plus lasse que jamais et m’approchais d un miroir appuyé contre le mur. J’enlevais la liquette et effleura avec tristesse les anciennes cicatrices qui parsemaient mon corps, des cuisses jusqu aux épaules.

Je replongeais dans mes souvenirs avec une angoisse qui me nouait l’estomac.


Je n'étais encore alors qu’une petite fille... innocente et frêle. Le début de ma vie, avec mes parents, avait été des plus merveilleux, empli d amour et de joie. Ma mère, Eileen et mon père, Elendil étaient les 2 elfes les plus aimés du petit village où nous nous étions installés. Il faut dire que c’était les seuls elfes du village qui n'était peuplé que d’humains. Mais nous étions en harmonie, vivant d’échanges et d’entraide. La vie semblait nous tendre les bras.

Mais un jour, parce qu’il y a toujours un "mais", le château proche qui était abandonné depuis des années retrouva un héritier. Les habitants du village constatèrent les allées et venues de garnisons à l’intérieur et à l’extérieur de ce domaine. Nul n’avait vu qui reprenait la suzeraineté.

Quand ils le surent, ils maudirent ce jour où cet ... homme vint sur nos terres. Le seigneur Argawaen était un despote de la pire espèce, un tortionnaire et il était sans pitié. Deux semaines après son arrivée, ses mercenaires, plus que des soldats, se présentèrent au village et envahirent la chaumière du chef de village. Le nouveau souverain réclamait des taxes mais en plus demandait aussi celles qui n avaient été perçues pendant les années d’inoccupation du château.
Cela représentait une telle somme qu’il aurait fallu à chaque habitant l’équivalent de 100 vies pour la rembourser.

Les habitants regroupèrent le peu qu ils avaient ainsi que mes parents et les donnèrent aux "soldats" en disant que c’était tout ce qu’ils avaient et qu’ils demandaient une audience auprès du monarque. Les soldats leurs rirent au nez et au signal de l’un d'eux, les autres se jetèrent sur les hommes y compris mon père. Personne n'était armé. Ma mère tenta de s’enfuir avec moi vers les bois proches mais elle fut transpercée par une lance et tomba prés de moi. Je me mis à pleurer. Elle murmura faiblement :

"Sauve toi mon étoile, sauve toi...". Sa main retomba, inerte.

Je ne savais que faire. Je vis mon père à genoux plus loin, tentant de se dégager. Un soldat passa près de lui et s’adressant à un autre dit :

"Que les humains, pas d’autres races c’est trop dangereux. Abats le ! C’est un ordre"

L’autre soldat sembla hésiter. Il leva son épée et ses mains tremblaient. La lame frappa...

Je hurlais de terreur. Le soldat se retourna et deux yeux verts me fixaient. Je me retournais et courus le plus vite que je pouvais mais en 2 bonds le soldat m’avait rattrapé. Il me retourna d’un geste brusque et leva son épée couverte du sang de mon père et je le fixais terrorisée.

Il suspendit son geste et il me fixa l’air perdu. Je tremblais de tous mes membres. L’arme s’abaissa lentement et il me saisit par la main et me tira brutalement derrière lui. Il contourna le village et me traîna directement au château.

Il me confia à une femme à la peau d’ébène, j’appris plus tard que c'était une elfe noire. Je n’avais encore jamais vu une personne comme elle et je la fixais d’un regard ébahi à travers mes larmes ruisselantes. Elle me prit contre elle et me cajola en me murmurant des mots incompréhensibles. Elle essuya mes larmes et me fit un doux sourire. C’est elle, plus tard, qui me donna le prénom de Neithania qui signifie : "Celle à qui on a fait du tord".

Je la regardais complètement perdue quand le soldat revint et dit d’une voix rude :

"Notre seigneur veut la voir !!". La femme détourna le regard et le soldat m’arracha violemment à elle. Je me mis à pleurer de nouveau, me débattant...mais que pouvait une petite fille comme moi contre un soldat entraîné.

Il m’amena jusque devant un homme bedonnant qui était avachi de tout son long sur le trône. Il se leva en nous voyant entrer et s’exclama :

"Voyons ce que tu me rapportes, Francis !!"

Il s’approcha de moi et me tint le menton fermement, me faisant gémir de douleur.

"Mmmm, jolie petite fillette. Tu as bien fait de ne pas la tuer." Dit-il le regard avide. " Elle sera magnifique d’ici quelques années...peut-être en ferai-je ma femme" et il se mit à rire à gorge déployée.

Il me faisait mal au menton et dans un geste désespéré, je tentais de le mordre. Sa réaction fut immédiate, il me gifla violemment.

"Petite peste !! Je vais t’apprendre l’obéissance !! 10 coups de fouet sur la place du village...immédiatement !! Ca servira d’exemple pour elle et pour eux !!"

Francis qui avait détourné le regard, le fixa subitement :

"Mais ce n’est qu’une petite fille..."

Le souverain se retourna vers lui d un bond :

"Peu m’importe !! " Hurla t’il. "Voudrais tu aussi goûter aux baisers du fouet ? Francis" siffla t’il.

Francis baissa les yeux.

"Bien je vois que tu es raisonnable. Allons y, je ne voudrais rater cela pour rien au monde." dit il d’un ton enjoué.

On m’amena au centre du village. Je ne comprenais pas ce qu’il se passait. On me dévêtit et m’attacha en travers d’une souche d’arbre. Les habitants pleuraient et suppliaient pour qu’ils arrêtent... pour qu’on ne me fouette pas.

Et le fouet claqua...

C’était la première d’une longue série de fois où je reçus le fouet. Certaines fois, je faillis rendre l'âme mais grâce aux soins dévoués de Nalya, la femme à la peau sombre, je survécus.

Ainsi se poursuivit mon enfance et mon adolescence. J’étais désignée aux corvées domestiques avec Nalya. Souvent je croisais le souverain qui en profitait pour m’observer d’un oeil malsain pendant que j’astiquais le sol ou la table. Dieu me préserve, Nalya était toujours avec moi, veillant à ce que rien ne m’arrive.

Puis une nuit, elle me réveilla brusquement. Francis était avec elle. J’avais remarqué l’idylle cachée de ces deux là mais je n’y avais jamais fait allusion.

Mes affaires avaient été préparées et empaquetées. Nalya murmura :

"Tu dois partir Neithania. Le souverain a de mauvais projets pour toi. Tu dois fuir !!"

Je la regardais, paniquée :

"Non et toi ? Viens avec moi, Nalya !!"

Elle se mit à pleurer :

"Non ...je ne peux pas mais Francis va t’amener loin d’ici auprès d’une femme qui aurait la capacité, dit-on, de transporter les gens d’un monde à l’autre. Tiens, prends cette bourse, nous avons mis cet argent de côté, Francis et moi, pour que tu puisses faire le voyage."

Je me serrais contre elle :

"Non, non, j ai besoin de toi Nalya, non !!!"

Elle me serra fort contre elle, les larmes aux yeux :

"Ma chérie, tu dois partir et moi je ne le peux. Vis pour moi, sois libre pour moi mon ange ! Allé, tu dois partir !!"

Elle me poussa vers Francis qui me prit par la main et me tira à l’extérieur. Il me hissa sur un cheval dont il avait enveloppé les sabots pour étouffer les bruits de pas. Il monta sur le sien et fit un signe à Nalya.
Je regardais celle-ci, les larmes ruisselantes sur mes joues et nous partîmes, silencieux, à travers la nuit sans lune.

Francis m’amena jusqu’à cette femme, qui lui confirma qu’elle pouvait ouvrir un passage entre deux mondes. Francis me fit ses adieux et déposa un léger baiser sur mon front :

"Pardonne moi jeune fille". Je lui souris faiblement.

Il remonta à cheval et attendit que la prêtresse exécute ce pour quoi on l’avait payé. Elle se tourna vers moi, me prit les mains et prononça une courte incantation incompréhensible.
Le paysage autour de moi disparut pour laisser place à un tourbillon qui me souleva le coeur. Soudain, j’atterris sur les genoux et en relevant la tête je m’aperçus que le décor avait changé totalement. Le voyage avait réussi.

De là commença une vie d’errance et de solitude. Je passais plusieurs années sur ce monde puis, par la suite, ayant accumulé assez d’argent, je refis un autre voyage. Je fis ainsi plusieurs voyages et je suis arrivée, ici, sur ce nouveau territoire. Il a fallu tous ces voyages pour me rendre compte que cela ne servait à rien, qu’on ne pouvait fuir ses souvenirs.

Plantée devant ce miroir, je pris la décision d’apprendre l’art du combat. Et quoi de mieux que l’art de manier la dague...pour pouvoir utiliser celle que Nalya avait glissée dans mes affaires le soir de ma fuite. Je ne l’ai découverte qu’après. Je caressais doucement le fourreau où elle était rangée.

Oui, commençons par cela !!

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