Chroniques d'Entvald

Un vieux livre poussiéreux et oublié... (Ancien background de Vae-Soli)

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ombrelongue
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Chroniques d'Entvald

Message par ombrelongue » jeu. 30 septembre 2010 à 20h22

***Naissance d'un Royaume***

Chronique du Roi Entvald, fondateur des piliers du Royaume, père du Roi Garius 1er.

-Préface-
Chronologie générale de la vie d'Entvald le Conquérant.

Partie première, "l'enfance d'un Roi".
-Naissance d'Entvald, sous le patronyme d'Evalt Béléarh, fils aîné des Vicomtes de Béléarh de Noir-Falaise, noblesse d'épée de l'extrême nord de l'île.
-Enfance d'Evalt, qui s'affirme rapidement comme un bon combattant, et un grand meneur d'hommes.
-Début de la querelle, qui sera connue sous le nom de "la révolte d'épée".
-Evalt devient de nouveau Duc d'Althéna, et de l'île parlante.
Seconde partie : "Les temps de conquête".
- Les alliés de l'ancien Duc le prennent à parti : forcé de défendre son nouveau fief il écrase l'attaque lancée par la mer depuis Gludin.
-Evalt mène finalement la guerre à Gludin, puis prend les villes du continent les unes après les autres.
-Il prend le nom d'Entvald, et est dit « le conquérant » par ses ennemis.
-Prise de Cefedeleen.
Troisième partie : "Les Conquêtes du cœur".
-Défait lors du siège de Giran il y est également blessé et se retire un moment dans le village elfique pour s'en remettre, alors que ses troupes stationnent à Dion sous les ordres d'un de ses compagnons.
-Rencontre avec Kytianii lors de sa convalescence, il tombe amoureux et ne cesse de tenter de la séduire. Il finit par lui ordonner de le suivre et retourne attaquer Giran. Le matin d'un des assauts il se fait éconduire par la belle, qui, ne voulant accepter de tomber sous le charme d'un humain, refuse ses propres sentiments, et le repousse violemment.
Fou de douleur, et plein de colère il se place lui-même en première ligne à la recherche de la mort, et devant une telle rage le rendant plus dangereux que jamais, les soldats de la ville reculent, terrifiés : il parvient donc à prendre la cité qui lui a, pendant si longtemps, ardemment résisté.
-Le soir même, alors qu'il se trouve dans sa tente, gravement blessé, la Dame Kytianii le rejoint et partage avec lui leur première nuit.
Quatrième partie : "vie d'un Roi".
-Naissance de Garius, futur Roi de tout Elmoraden.
-Révolte dite "de la noblesse de tissu".
-Séparation des époux royaux.

Cinquième partie : "mort et trahison d'un Roi".
-Meurtre d'Entvald.
-Garius monte sur le trône.
Par delà la mort, dans les souvenirs et la légende...
Pour sa famille et pour son peuple,
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Re: -Chronique d'Entvald- Naissance d'un Royaume

Message par ombrelongue » jeu. 30 septembre 2010 à 20h26

L'enfance d'un Roi :

Spoiler:
Celui qui fut par la suite connu comme le roi Entvald premier n'était au départ que le fils aîné d'une petite famille de la noblesse de l'île parlante.
Il était connu dans son enfance sous le nom d'Evalt Béléarh, fils aîné de la famille de petite noblesse des Vicomtes Béléarh de Noir-falaise, un minuscule domaine situé tout au nord de l'île parlante. Jeune homme aventureux, sec et élancé, à la mine avenante, il avait tout du jeune garçon éprit d'aventures et d'honneur, et ne jurait que par les héros de jadis. Particulièrement doué a l'épée, il dédaignait maintes fois les cours plus ardus des mathématiques, de savoir vivre et d'histoire.
Il fut très tôt connu comme l'une des plus fines lames de l'île, gagnant presque systématiquement toutes les joutes à l'épée organisées aux beaux jours, et ce bien souvent contre des hommes bien plus âgés qu'il ne l'était. Rapide, fort et endurant, il continua de perfectionner ses connaissances à l'épée au plus grand dam de ses parents.
Mais, bien que sa grande dextérité fut pour partie de ce qu'il devint par la suite, c'est avant tout par son étrange aura, sa capacité à lier les gens à ses idées, à ses propos, qu'il se distingua.
En effet, quoi qu'il se passe, quelle qu'en soit la raison, si un choix devait être fait, une solution trouvée, c'est vers lui que se tournaient toujours ceux parmi lesquels il se trouvait. Pas qu'il ne se trompa jamais, ou ne fit d'erreurs, mais parce qu'il assumait jusqu'au bout ses décisions, et qu'il ne montrait jamais la moindre hésitation.
Il réunit ainsi autour de lui maintes fils de la noblesse de l'île, de soldats ou de chevaliers, formant une petite compagnie de joyeux fêtards et d'habiles combattants qui se firent rapidement un nom à force d'aide proposée pour toute petite aventure et escarmouche potentielle se présentant à eux.
Mais il ne serait sans doute resté qu'un petit noble de province, quelque soit sa valeur sans l’événement qui le poussa à se rebeller contre l'ordre des choses de cette époque.

Il faut comprendre qu'en ce temps la royauté d'Aden n'avait pour ainsi dire plus le moindre contrôle sur sa noblesse vassale, et que les grandes familles dirigeaient comme bon leur semblait leurs terres et leurs propres vassaux. Les titres, la puissance politique ou économique étaient les seules valeurs reconnues par la noblesse en ces temps troublés. La valeur individuelle n'y avait aucune place.

C'est lorsqu'il eut quatorze ans qu'Evalt fut pour la première fois frappé par cette triste évidence. Un de ses amis, un jeune noble de ses voisins, premier fils des Anoran du Comté de Val-vert, se vit perdre son droit au titre de défenseur de l'île, qui aurait dû lui revenir à la suite de son père, et pour lequel il avait été formé toute son enfance.
Celui qui le lui ravit, l'aîné d'une Maison rivale, n'avait aucune capacité pour en porter le titre, mais le reçut néanmoins de part les savantes manœuvres de sa famille auprès du Duc Anoric, seigneur alors incontesté d'Althéna et de l'île parlante.
Son jeune ami, ulcéré par cette situation provoqua en duel celui qui lui avait ravi un poste présent dans sa famille depuis maintes générations. Or, l'usurpateur n'étant point doué à l'épée, chercha à trouver une échappatoire. De part son titre plus élevé, ainsi que le soutien du Duc d'alors, il lui fut permis de monter une cabale à l'encontre de la famille Anoran. Celle-ci se trouva dans l'obligation de s'incliner, et d'accepter l'humiliation. Comble de l'histoire, Evalt dût regarder son ami subir la honte de devoir s'incliner et baiser l'ourlet du pâle nobliau en guise d'excuse.

Cela ne s'arrêta, malheureusement, point là. En effet, remonté par cet événement, le petit groupe de joyeux combattants fit bloc autour de leur camarade à l'honneur malmené. Ils décidèrent de se venger. L'idée était mûrement réfléchie, et le plan établi. Mais cela tourna au plus mal.
A la fin de leur petite escapade, le nobliau honni gisait dans son sang, le torse traversé de l'épée du fils aîné des Anoran.
Celui-ci, accusé de meurtre sans aucune circonstance atténuante, se vit condamné à une exécution sommaire par décapitation sous l'impulsion du père du défunt, et le titre de sa famille durement contesté. Evalt ne put en supporter l'idée, et malgré les terribles conséquences auxquelles les avaient menées sa précédente décision ils conclurent, lui et ses compagnons, de ne pas laisser l'exécution se produire. Le matin du jour même où elle devait se dérouler, ils parvinrent à s'introduire dans les geôles, et à emmener leur ami, sans faire couler le sang.
Jeunes et intrépides, ils n'auraient pu penser que les choses iraient par la suite en s'aggravant d'avantage, espérant que se cacher quelques semaines, ou mois dans les forêts de l'île suffirait qu'à leur retour tout soit revenu à son calme habituel.

C'était sans compter sur la colère du Duc, qui voyant en ces actes les prémices d'une révolte à son encontre exigea auprès des familles des jeunes nobles que ceux-ci lui soient remis sans tarder, sous peine de voir leurs titres retirés.
Le fait que les jeunes gens soient introuvables et que leurs parents de toute façon fort peu enclin à les voir de même exécutés, fit que le jour de l'ultimatum arrivé, aucun des compagnons n'avait été livré à la « justice » du Duc furieux.
Celui-ci envoya donc ses troupes sur les terres des nobles incriminés, et, qui déjà bien remontés, n'apprécièrent que peu cet outrage supplémentaire et réagirent violemment. Les soldats ayant eux des ordres en cas de résistance les mirent aussitôt à exécution, et les familles furent en grande partie massacrées et les demeures brûlées en guise d'exemple. Tous ces épisodes amenèrent le jeune Evalt à devenir le futur roi-guerrier que l'histoire connaît sous le nom de Roi Entvald 1er, dit « le conquérant ».
***
Les choses allèrent très vite en s'aggravant, la petite noblesse campagnarde du nord de l'île, ulcérée par les actes du Duc prit les armes. Pendant deux années les jeunes gens rendus furieux de douleur, et rejoint par les survivants de leurs maisonnées tinrent bon dans les bois et montagnes de l'île. Evalt se trouva bien vite propulsé à la tête du groupe de révoltés, et ces quelques mois firent de l'île une terre de guerre et d'escarmouches de plus en plus violentes contre le Duc et les familles qui restèrent à ses côtés.
Rapidement deux partis se formèrent , divisant l'île et risquant de provoquer un embrasement dramatique qui aurait fait maintes morts dans les deux camps et dans la population innocente.
D'un coté se trouvait la cité portuaire, fortement peuplée et défendue par l'armée personnelle du Duc, ainsi que des gardes et milices des nobles du sud, pour la plupart de son côté, et de l'autre, les campagnes, les forêts du nord de l'île, les petits hameaux et bourgades disséminés, ici et là, sur les terres des nobles qui lui étaient opposés.
Les escarmouches, de plus en plus violentes obligèrent la plus grande partie des paysans et autres non-combattants à se réfugier dans la forêt, et l'ancienne forteresse des elfes fut reprise par Evalt et ses compagnons après d'âpres combats, pour pouvoir ensuite loger autant de familles que possible.
La forteresse devint alors le centre militaire de la révolte contre le Duc, ainsi que le point de départ et de rassemblement de la plupart des grosses expéditions militaires.

Conscient d'être la raison première de cette folie de part ses décisions inconscientes, Evalt se rendit en échange du pardon de ceux qui l'avaient suivi. Mais le Duc, désormais plein de rage envers ceux qui s'étaient ouvertement dressés face à lui, trahit sa promesse sur le champs, et, le jeune homme entre ses mains, il ordonna d'exécuter sommairement tous les « conjurés » venus l'accompagner.
Horrifié, et plein d'une colère, Evalt parvint à se saisir de l'arme d'un des gardes et se libéra alors que le premier de ses amis tombait dans son sang aux pieds du Duc félon.
Le jeune homme défit rapidement les gardes présents aidé par ses compagnons qui, libérés, avaient également pris les armes. Désormais en position de force, il défia le Duc en combat singulier, qui ne put qu'accepter.
Le combat fut rapide et des plus rageurs. Le Duc se retrouva rapidement au sol, baignant dans son propre sang sur les dalles de sa demeure.

Evalt était désormais maître incontesté, et nouveau Duc de l'île Parlante.
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Re: -Chronique d'Entvald- Naissance d'un Royaume

Message par ombrelongue » jeu. 30 septembre 2010 à 20h35

La conquête :
- Nouveau seigneur -
Spoiler:
Au début de l'an 1869 l'île parlante avait retrouvé son calme et sa population. Après avoir fêté avec entrain la fin de la guerre fratricide de l'île et le vaillant jeune noble qui l'avait gagnée, elle retourna à ses occupations. Les champs n'avaient pas été moissonnés, le bois de chauffage commençait à manquer, et les dégâts matériels liés aux combats devaient être au plus vite réparés.

Evalt, acclamé pour son courage, ses actes de bravoure autant que sa sagesse, soutenu par la plus grande part des jeunes nobles et les guerriers qui le respectaient pour sa valeur au combat, fut nommé Duc et seigneur incontesté de l'île parlante par toute la noblesse survivante.
Ses premiers actes furent de pardonner les nobles ayant suivi l'ancien Duc, pour peu qu'ils aident financièrement et physiquement à la reconstruction du Duché. La présence militaire dans les forêts et la forteresse elfique avait permis de repousser la plus grande part des monstres présents sur l'île. Le jeune Duc avait, d'ailleurs, taillé en pièces une grande partie d'entre eux, s'étant souvent retrouvé en première ligne. L'île vécut pendant trois ans dans une paix qui n'avait plus été ressentie depuis fort longtemps.

Jusqu'à ce que vienne une missive signée du conseil des nobles du continent, et du "roi fantôme" d'Aden lui-même. Celle-ci, indiquant clairement que le nouveau Duc était considéré traître à la couronne, demandait instamment qu'il soit livré à la justice du Duché de Gludin pour être jugé.
Evalt apprit alors, de la bouche de ses conseillés, que la femme de l'actuel Duc n'était ni plus ni moins que la sœur de l'homme dont-il venait de prendre la place.
Or, autant les nobles, que les soldats ou le peuple avaient appris à respecter leur jeune Seigneur durant ces trois années de paix. Lorsque la nouvelle fut apprise dans l'île, une véritable marée de colère et d'indignation la parcourue d'un bout à l'autre.
Il n'était point question de céder leur nouveau et si noble Duc à qui que ce soit.
Evalt, ayant pris goût à sa tâche et à sa place, persuadé qu'il n'y aurait nulle personne plus apte que lui à protéger et aider son nouveau Duché, répondit par retour de lettre manuscrite qu'il ne se livrerait point, expliquant les origines de ce conflit, faisant ainsi comprendre quelle était sa nouvelle place. La lettre, accompagnée d'une autre missive du conseil des nobles de l'île et contresignée par chaque Maison, fut envoyée dès la première marée.
Persuadé que l'affaire en resterait là, il se remit à son travail de gestion de sa petite île.
- Invasions -
Spoiler:
Deux semaines plus tard, un galion et trois petits lougres remplis de soldats gludinnois arrivèrent en vue de l'île, battant pavillon de la Maison Ducal de Gludin pour aller accoster dans une crique proche de la ville. Aussitôt la petite armée en descendit et se mit en position de combat, visiblement dans un but inamical.
Evalt, à la tête d'une maigre force composée de sa garde personnelle, des trois quart de la milice de la ville et d'une bonne centaine de civils ayant participé à la révolte quatre années plus tôt, vint à leur rencontre et se positionna en surplomb. Les civils, pour la plupart armés d'arcs, s'installèrent sur les flancs fortement pentus de la crique, tandis que les soldats de métier, Evalt et sa garde, bloquaient la pente douce, en son centre, afin de protéger la vallée où se dressait la citée.
La tentative de négociation du jeune Duc échoua très vite, et la bataille s'engagea.

Très rapidement, elle tourna au désavantage de la force d'invasion, qui, bien que plus nombreuse et lourdement armée se trouvait dos à la mer, et en contre-bas. Elle fut forcée de prendre d'assaut l'élite de l'ancienne résistance pour ensuite s'occuper des archers qui les décimaient.
La fougue, l'habilitée désormais presque légendaire du jeune Duc, associées à celles de ses compagnons d'enfance firent que le centre ne plia, ni-même ne recula. Si la milice de la ville était bien moins aguerrie et les divers mercenaires les ayant accompagnés n'avaient aucune discipline, ils n'en tinrent pas moins bon.

L'issue devint rapidement évidente, d'autant que la totalité de l'armée de Gludin ne pouvait débarquer faute de place. La victoire d'Evalt devint certaine quand une flottille de petits bateaux venant du port de l'île, bondée des gardes des nobles du Sud, apparut et s'en prit aux quatre navires, quasi désertés, la plupart des soldats étant sur la plage ou en train d'y débarquer.
L'armée d'invasion se rendit quelques minutes plus tard.

Evalt, acclamé par la population, rentra dans sa ville aux côtés de ces nobles qu'il avait jadis gracié et qui lui avaient, ce jour, donné la victoire. Ils étaient suivit de l'armée gludinnoise enchaînée, qui semblait ne pas en mener large. Un conciliabule entre toutes les forces en présence se tint, un peu plus tard sur la plage entre la mer et la ville.
Nul ne sut ce que le jeune Duc dit à ses officiers, non plus aux petits nobles de Gludin. La seule chose qui fut retenue, est que la plus grande partie de leurs ennemis du matin jura allégeance à Evalt ce soir-là. Il fut alors déclaré Grand Seigneur de Guerre par l'armée coalisée.

Deux semaines plus tard, le galion et deux des trois lougres, battant pavillon écarlate, signe de leur victoire entrèrent dans le port de Gludin. Qu'elle ne fut pas la surprise du Duc Alcandre de Gludin d'en voir descendre celui qui devait lui être amené prisonnier, libre et armé, à la tête de son armée personnelle et commandant visiblement les soldats gludinnois.
Aussitôt, la garde personnelle du Duc Alcandre se replia en tirant les armes. L'alarme ainsi donnée, alerta in extenso les forces armées de la ville, qui se joignirent, sabre au clair, au Duc Alcandre. Le port fut investi et rapidement, Entval et son armée se trouvèrent couverts d'acier. Les anciens soldats de la ville, désormais fidèles à Evalt laissèrent, malgré tout, l'arme au fourreau et se contentèrent de dresser leur boucliers au cas où. Evalt, suivi de sa garde s'avança alors et demanda à voir le Duc de la citée, qui, soutenu, par sa propre garde, sortit des rangs. Au fur et à mesure, d'aucun pouvait voir les rangs de l'armée d'Alacandre grossir lentement au fur a mesure que les troupes des différents postes de garde arrivaient. La conversation s'engagea entre les deux parties, se regardant de part et d'autre des quelques mètres qui les séparaient.

L'annonce d'un coursier au Duc de Gludin, qu'une importante force armée avait pris le contrôle de la porte Sud afin d'investir tout un quartier de la ville sans le moindre combat, décida de la bataille. Seul Evalt et quelques rares officiers de son armée surent vraiment à quel point l'attaque avait été un coup de dés. En effet, si l'armée de Gludin qui avait rallié sa cause avait accepté de ne pas lever les armes contre le jeune seigneur et sa garde, ainsi que de jouer cette comédie, il avait aussi clairement été dit qu'ils ne voulaient verser le sang de leurs frères. Si le Duc de Gludin n'avait pas sitôt donné sa reddition et avait tenté de combattre, le jeune Duc Guerrier se serait retrouvé avec sa seule garde face à toute l'armée de Gludin, les soldats derrière lui se contentant de regarder sans intervenir pour l'une ou l'autre des parties. Mais le plan avait parfaitement marché.
Et c'est presque sans avoir versé une goutte de sang que le nouveau Duc de l'île parlante et de, désormais de Gludin, se coucha ce soir là dans son nouveau palais.
- Maître de guerre -
Spoiler:
Pendant les trois mois qui suivirent, Evalt consolida son pouvoir sur les terres environnantes. Car si la ville était rapidement tombée en son pouvoir, les grandes Maisons vassales du Duc Alcandre n'avaient, pour leur part, pas baissé les armes.
Trois mois de batailles presque ininterrompues, durant lesquelles le nouveau Seigneur de Guerre vit sa réputation en tant que telle grimper rapidement auprès de ses adversaires. Car quelques soient les situations, la différence de force étant parfois importante entre ses troupes et celles de l'ennemi, il vainquit à chaque fois, sans perdre plus que quelques poignées d'hommes. Et lorsqu'il lui semblait impossible de vaincre sans sacrifier ses soldats en nombre il n'hésitait pas à se replier. C'était un seigneur prenant soin de la vie de ses hommes, et de leur humeur. Et pour cela, la plupart d'entre eux furent très rapidement subjugués par lui, et l'auraient suivi où qu'il aille. Quand un des Vicomte s'allia aux clans Oel Mahum de la montagne, Evalt se mit dans une colère folle, et délaissant toute prudence, se battit une nouvelle fois en première ligne, sa garde pourpre à ses côtés. Les clans repoussés, deux de leurs seigneurs abattus de la main même du jeune seigneur, ils lui donnèrent le titre de « loup sanglant » et jurèrent de ne plus jamais se battre contre lui.
Après cette bataille, les derniers nobles de la région qui lui étaient encore opposés rendirent les armes, et lui jurèrent allégeance.

Les mois qui suivirent, nombre de mercenaires, de compagnies guerrières et de nobles sans terre le rejoignirent, gonflant considérablement son armée. Ses nouveaux soldats furent pour la plupart mêlés aux troupes régulières pour renforcer leurs rangs mais afin, surtout, d'éviter d'avoir sur les bras trop d'hommes indisciplinés se livrant au pillage, voir pire.
Le roi d'Aden ayant entre temps déclaré la guerre à ce nouveau Seigneur de Guerre, Evalt s'attendait à voir débarquer sous peu les armées conjuguées de Dion, Giran et Gludio toutes proches et renforça au plus vite ses défenses, postant de nombreux petits groupes d'éclaireurs à ses nouvelles frontières afin de ne pas être pris au dépourvu.
Disposant désormais d'une marine militaire convenable, celle de Gludin, il l'envoya patrouiller le long des côtes. Autant pour s'assurer de ses arrières, que pour entraîner ses troupes tout en songeant à « son » peuple, il lança une grande campagne d'éradication des créatures nuisibles des environs. Les tribus sauvages d'hommes lézards furent repoussées loin de ses terres. Celles plus civilisées signèrent des traités clairs définissant leurs territoires de chasse, tandis que les monstres et morts-vivants présents ici et là étaient renvoyés en terre, et les lieux bénis afin qu'ils ne se relèvent pas de nouveau.
Les campagnes, toujours un peu dangereuses dans ces terres loin de tout, redevinrent propices à accueillir les fermiers, éleveurs et autres pécheurs. Ils commencèrent à monter nombres de petits villages sur la côte.
Sa réputation de guerrier s'enfla et à celle-ci s'ajouta celle d'un homme bon pour son peuple, et soucieux de ses intérêts, le rendant particulièrement populaire dans ces contrées mal famées.

Il n'eut pas à lancer d'offensive, et n'en reçut pas de la part de ses voisins avant que l'hiver ne vienne. Par sa seule présence, il empêcha toute campagne d'envergure. Il put donc se reposer, et finir d’entraîner sa nouvelle armée durant les quatre mois suivants, en prévision des batailles du printemps.
Durant cette période, un messager provenant de Gludio vint informer Evalt que la plus grande partie des seigneurs de la citée et le Comte Laégar étaient prêt à se ranger à ses côtés, pourvu que la ville ne souffre de nulle attaque, et qu'aucun pillage ne soit fait dans les campagnes environnantes.
La plupart des membres du conseil militaire jugèrent la proposition trop belle pour être vraie, et craignaient un piège, ce en quoi Evalt les rejoignit.
Il renvoya le messager avec une réponse amicale, mais commença aussitôt à former divers plans de bataille au cas où il s'agirait bel et bien d'un piège.

Puis la neige fondit et il leva le camp pour se diriger sur Gludio afin de l'assujettir avant qu'elle ne prenne les armes contre lui, persuadé que la ville était en pleine préparation de guerre au vu des rapports reçus durant l'hiver.
Et en effet, la ville l'était. Une petite armée l'attendait lorsque ses troupes arrivèrent en vue de la plaine où se dressaient les bâtiments de Gludio. Les forces d'Evalt, une nouvelle fois séparées en deux groupes distincts arrivèrent par terre et par rivière, pour ainsi prendre la ville et ses éventuels défenseurs en tenaille. Mais il n'y eut nulle bataille ce jour-là. Une délégation menée par le Seigneur Comte Laégar de Gludio et ses nobles vint à sa rencontre, portant drapeau blanc.
La proposition d'alliance n'avait pas été un piège, et dans la plaine, un campement d'envergure avait été mis en place pour accueillir les troupe du Seigneur de Guerre, ainsi que du bois de chauffage et des chariots de ravitaillement. Evalt, suivi de sa garde pourpre toujours vigilante, accepta donc de suivre les nobles dans une tente dressée afin de pourparlers.
L'accord fut rapidement conclu, et désormais vassale d'Evalt, tout en conservant nombre de privilèges, la ville de Gludio s'ajouta à ses conquêtes.

Une semaine plus tard, l'armée réunie partit investir Dion, qu'elle prit en à peine trois jours d'un violent siège qui vit la destruction d'une bonne part des remparts de la ville, et la fuite désorganisée de trois des dix corps d'élite de l'armée du Roi d'Aden.
Le bourg de Floran, ainsi que les nombreux petits villages alentour se rendirent très rapidement, et toute la partie du sud-ouest du continent fut alors entre ses mains.
C'est alors que, sur ses arrières, les elfes et leurs cousins sombres s'abattirent sur les petites Baronnie et Comtés du nord de Gludio, en réaction aux divers actes de pillage perpétrés par les troupes mercenaires de l'armée d'Evalt. La situation s'envenima rapidement. Laissant sur place une importante force d'occupation, le Duc de l'île parlante et de Gludin se rendit sur place à la tête d'un de ses régiments d'élite, et de la plus grande partie de sa cavalerie.
- La prise de Cefedeleen -
Spoiler:
La force de frappe d'Evalt parvint rapidement sur place, et, à l'aide des troupes des petits seigneurs locaux et, grâce à sa rapidité, intercepta le plus gros des petites unités de guérilla des elfes et de leurs cousins sombres.
Navré de l'attitude de ses propres troupes et conscient que sa propre armée était à l'origine de ce début de conflit, Evalt fit parvenir aux deux camps une proposition diplomatique pour une rencontre entre les trois groupes afin de mettre un terme à cet inutile conflit.
Les elfes et les sombres acceptèrent après quelques semaines de tergiversation, qui virent les attaques surprises s'intensifier brièvement, avant de décroître et de cesser. Puis la rencontre eut lieu.
Evalt, parfaitement conscient d'être dans la plus mauvaise position, n'hésita pas à faire des concessions importantes aux deux peuples, afin de s'excuser du comportement indigne des mercenaires de son armée. Les sombres, pragmatiques et intéressés signèrent sans peine une cessation des combats contre une importante somme en monnaie sonnante et trébuchante et divers avantages commerciaux.
Mais les elfes, trop fiers et rigides, refusèrent tout compromis, et déclarèrent alors officiellement la guerre au Duc de l'île parlante, Duc de Gludin et de Dion, seigneur de Gludio et Grand seigneur de guerre de la Côte.

Evalt, qui avait lui-même organisé une campagne axée sur la guérilla, savait parfaitement qu'il lui serait impossible de combattre les elfes véloces et furtifs avec son noyau d'infanterie et sa puissante, mais trop peu nombreuse, force de cavalerie. Il ne doutait pas un instant de voir ses troupes fondre comme neige au soleil lors d'embuscades rapides, sous les pluies de flèches de guerriers qui, insaisissables, disparaîtraient aussitôt.
Il rappela alors une grande part de ses troupes basées à Gludin et Gludio, ainsi qu'une partie de celles qui tenaient Dion face aux armées du Roi d'Aden. Ses forces combinées, pour la plus grande part composées d'infanterie, mirent un certain temps à rallier sa position, temps pendant lequel il parvint à grand peine à garder le contrôle de ses terres faces aux incursions des elfes de plus en plus pressants, audacieux et meurtriers.
Mais enfin une armée conséquente fut réunie, armée qu'il déploya en un large cordon pour ratisser méthodiquement la forêt elfique, soutenue par des groupes plus importants de cavalerie et d'archers montés afin d'intervenir dès qu'une forte résistance leur était opposée. Chaque jour, l'armée gagnait du terrain et repoussait les elfes plus profondément, les enfermant bientôt dans leur sanctuaire ancestral. Chaque nuit, dryades, thréans et guerriers elfes sortaient et attaquaient en un ou deux points de la ligne, pour massacrer les sentinelles, puis ceux qui dormaient dans les tentes avant de se replier dès l'alerte donnée. Des deux côtés, les pertes étaient terribles, mais les elfes refusaient toujours de répondre aux requêtes d'Evalt demandant de cesser cette guerre inutile.
Puis enfin l'armée humaine parvint au cœur du territoire des elfes, devant leur splendide citée au pied de laquelle une armée d'elfes s'était réunie en position défensive. Paladin d'Eva et thréans gigantesques en première ligne, lanciers habiles, archers à la précision meurtrière et dryades enchanteresses sur les flancs en un vaste cordon. Les mages et sorciers de guerre, accompagnés de leurs licornes évanescentes, mêlés aux guérisseurs et prêtres- guerriers se tenaient en seconde ligne.
Mais malgré ce rassemblement d' elfes, ils restaient à peine plus nombreux que le tiers de l'armée d'humains qui leur faisait face et sortait lentement de l'orée de la forêt pour se mettre en ordre de bataille.

Alors une nouvelle et dernière fois, Evalt envoya un messager portant drapeau blanc pour demander des pourparlers afin d'éviter le bain de sang. Et enfin, les elfes y répondirent positivement.
Ce jour les elfes capitulèrent devant le nouveau seigneur, tout en recevant le droit de continuer de se diriger eux-mêmes. Ils étaient désormais les vassaux d'Evalt, qui leur demanda en contrepartie de soigner ses blessés, et de pourvoir aux besoins en nourriture de son armée le temps qu'elle s'en retourne à ses quartiers.
Le bain de sang avait été évité de justesse, et les deux côtés s'en réjouissaient.

Evalt, pour sa part, resta sur place avec sa garde personnelle afin de finir de rédiger l'accord, tandis que son armée retournait dans leurs villes assignées. Il était, désormais, interdit aux elfes d'empêcher tout humain le désirant de pénétrer en leurs terres pour y faire commerce, ou simplement les visiter. Les elfes devaient également payer un tribut annuel en argent ou produits de leur industrie auprès d'Evalt, et les lois mises en place dans ces villes par Evalt prévalaient désormais sur celles des elfes pour ce qui était des représentants des autres races de passage sur leurs terres.
En contrepartie, les elfes gardaient le droit de maintenir leur gouvernement en place, ainsi que leur armée et leurs institutions.

Puis l'accord enfin rédigé et signé, Evalt repartit pour Dion avec sa garde pour préparer le siège de Giran. Le Général en chef de l'armée avait d'ailleurs profité de l'affaiblissement des troupes tenant Dion pour lancer maintes petites attaques ayant causées bien des dégâts.
Evalt savait pertinemment qu'il n'avait pas le choix quant à ses actes. Il devait finir d'abattre l'ancien royaume s'il désirait vivre en paix et ne pas voir ses terres -terres qu'il n'avait d'ailleurs pas désirées- être incessamment attaquées par le Roi d'Aden et la noblesse de l'est.
Par delà la mort, dans les souvenirs et la légende...
Pour sa famille et pour son peuple,
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Re: -Chronique d'Entvald- Naissance d'un Royaume

Message par ombrelongue » jeu. 30 septembre 2010 à 20h53

Conquête du cœur :
Mouvement :
Spoiler:
Lorsque qu'Evalt retourna auprès de ses troupes à Dion, où se trouvait stationnée la plus grande partie de son armée, la situation militaire et la vie y était devenu déplorable.
La ville elle même, trop petite pour accueillir toute cette armée, était également en piètre état suite aux combats nécessaires à sa prise. Et si les habitants n'avaient pas été molestés par les soldats, et qu'aucun pillage n'avait été à déplorer, les jeunes filles craignaient néanmoins pour leur virginité et quelques incidents s'étaient déjà produits entre des pères sur les nerfs et des soldats un peu trop entreprenants.
La plus grande partie de la troupe se trouvait donc à camper dans de grands camps proches les uns des autres, protégés par des palissades de pieux et de hautes tours d'observation. La situation sanitaire était mauvaise, car aucun fleuve ne passait à proximité ne permettant pas aux hommes ne se laver. Quant à la nourriture, elle commençait sérieusement à manquer car même le gibier avait été pris par les chasseurs, qui devaient aller toujours plus loin pour trouver de la viande fraîche.
Sans les convois de chariots de l'ouest, l'armée serait morte de faim depuis longtemps.

Malheureusement les problèmes ne s'arrêtaient pas là. En effet, les officiers d'Evalt, tous de ses anciens compagnons d'armes, n'étaient pas au fait des guerres à une telle échelle, et ne savaient gérer autant de troupes, ou contrer des forces militaires équivalentes.
Les raids depuis Giran, et les multiples petits camps de soutient de l'armée royale, provoquaient d'énormes dégâts parmi l'armée coalisée d'Evalt, dont le moral était au plus bas.

Arrivant devant cet état de fait, il s'attela à la tâche avec vigueur et acharnement. Deux grandes palissades furent dressées à trois empans l'une de l'autre, barrant la voie vers Giran dans sa totalité. Percées de trois portes différentes, et gardées par de nombreuses petites tours de gués, elles permirent bien vite de calmer les ardeurs des armées royales, qui cessèrent rapidement leurs petites offensives. Cela permit à Evalt de lancer ses propres offensives sur les camps situés entre lui et la ville de Giran, sa dernière cible.
L'un après l'autre les campements furent repris, ou rasés, et un lourd rideau de fumée ne cessa de planer dans l'air durant les six semaines nécessaires à nettoyer toutes les petites poches de résistance installées par le Général ennemi. Usant principalement de petites forces de cavalerie, d'infanterie montée et de ses archers et éclaireurs sur-entraînés, il perdit assez peu d'hommes, mais beaucoup de temps. Temps durant lequel les forces stationnées à Giran profitèrent pour se renforcer.
***
Lorsque le siège commença, près de la moitié de ce qui restait de l'armée royale, soit huit corps d'armée complets, avait été ajouté aux six corps habituels de Giran, soutenus par deux des corps d'élite d'Aden. Oren, plus au nord, avait reçu en renfort trois corps de cavalerie, deux d'archers montés et cinq d'infanterie montés en plus de deux corps d'armée plus classique. Du moins d'après les éclaireurs d'Evalt, qui à quelque petites unités prêt, ne s'étaient point trompés.
Evalt, conscient qu'Oren pouvait à tout moment lancer de rapides et puissantes offensives sur ses arrières ou son campement grâce à une force de frappe aussi mobile ordonna de faire abattre autant d'arbres que possible tandis qu'il finissait de faire tomber les petits fortins.
***
Ainsi donc, lorsque son armée se mit en mouvement, il la fit couper en deux grandes parties.
La première, avançant rapidement se scinda en de multiples petits groupes qui entreprirent de prendre les petites fortifications installées dans la passe du nord. Elles seraient ainsi aptes à tenir en échec la cavalerie le temps que le reste de l'armée s'installe, du moins d'après les plans établis. Plusieurs autres groupes firent de même avec les bastions défendant les alentours immédiats de Giran, qui avaient étés affaiblis mais non pris dans ce dessein précis. Bien que certains de ces groupes échouèrent, la plupart remportèrent la victoire et prirent position aussitôt.
La seconde armée, avançant aussi vite que possible et précédée par un cordon d'éclaireurs et d'archerie montée, arriva dans la plaine devant la citée. Les arbres coupés et taillés en pointe par avance furent alors utilisés pour monter une suite de camps retranchés indépendant les un des autres, mais pouvant rapidement se venir en aide, encerclanr rapidement Giran du nord-ouest au sud-ouest.
Plusieurs lignes de palissades furent également montées face à la muraille ouest de la citée, afin de permettre un couvert efficace aux archers et arbalétriers d'Evalt.
Le siège de Giran avait commencé par un coup de maître, et en une vitesse trop foudroyante pour que le Général ennemi puisse réagir. Evalt était maître de la plaine en une journée qui s'était déroulée sans plus de quelques rapides escarmouches. Les derniers bastions Adénois furent pris, ou se rendirent, et lorsque la cavalerie d'Oren tenta une percée elle se fit tailler en pièces à partir de ce qu'ils pensaient être leurs propres positions.
Les choses commençaient donc très bien pour le jeune Seigneur de guerre.
Siège :
Spoiler:
L'armée d'Evalt fit venir depuis ses arrières de quoi monter ses engins de siège, qui commencèrent à réduire petit à petit les défenses de la ville, tandis que les archers s'en prenaient à leurs homologues tenant les remparts. Quelques timides assauts furent lancés afin de tester les défenses, mais se replièrent bien vite sous la pierraille, le sable chauffé à blanc, les tombereaux de flèches et autres joyeusetés qui les accueillirent alors. Dans la passe du nord, le carnage continuait et les bastions pris par les troupes d'Evalt, renforcés par des troupes fraîches peu après la première tentative de passage de la cavalerie étaient de nouveau attaqués. Un par un ils furent abandonnés par les soldats d'Evalt, et brûlés entièrement alors que lentement son armée reculait pour mieux se défendre.
La guerre de tirs entre les éclaireurs et forestiers d'Evalt d'un côté, et la cavalerie montée d'Oren de l'autre dégénéra rapidement en un véritable carnage, et la passe montagneuse, si propice aux embuscades pour les deux camps fut renommée « passe de la mort » par les combattants.
***
Puis les choses empirèrent d'un coup avec l'arrivée d'une forte armée de nains, se battant du coté du roi d'Aden puisque l'un de leurs clans répondait à une ancienne dette d'honneur. Les golems de sièges mirent facilement à bas les bastions de bois de la passe, et la sombre bataille d'escarmouche vira au carnage quand Evalt dut faire envoyer une bonne part de sa propre cavalerie ainsi que plusieurs unités d'archers et d'infanterie de ses campements pour ne pas perdre totalement le contrôle de la passe. Et prenant la tête de sa propre élite, sa si bien nommée « Garde Pourpre », il partit repousser l'attaque coalisée des nains et de l'armée d'Oren.
Les nains et l'armée d'Oren furent lentement repoussés, puis leur lignes s'écroulèrent totalement lorsque les golems tombèrent enfin, les obligeant à se replier tant bien que mal vers Oren avec le reste de la cavalerie... laissant derrière eux un fort noyau d'infanterie montée d'élite, qui, refusant de se rendre, dut être massacré jusqu'au dernier homme.
***
Autour de Giran même, la journée tourna également au massacre. Profitant de l'affaiblissement évident de l'armée assiégeante, et donc se doutant d'une offensive annexe causant grand souci à leurs ennemis, Giran tenta une sortie et parvint rapidement à prendre la palissade qui l'encerclait en plusieurs points.
Les nobles et officiers auxquels Evalt avait laissé le contrôle firent aussitôt appeler leurs propres renforts, et bientôt un rude combat s'engagea sur ce nouveau front. Par chance peu de temps auparavant une seconde ligne de palissade, plus haute que l'autre avait été mise en place, et était presque finie d'être construite. Ainsi, les archers en renforts firent pleuvoir la mort sur les troupes ayant établi des têtes de pont. Les renforts d'infanterie, pour la plupart bien reposés reprirent pieds à pieds le terrain aux assiégés. Puis au final l'encerclement et la destruction quasi complète d'une des deux unités d'élite d'Aden précipita la retraite des Adénois vers Giran, sous une pluie de flèches.
Là aussi la bataille, bien qu'autrement plus courte avait tournée au carnage, et le sol autour des têtes de pont percées dans la palissade était couvert d'un monceau de corps ensanglantés, pour la plupart aux couleurs de Giran ou d'Aden, tandis que le chemin de la retraite des Adénois, percé d'une forêt de flèches laissait entrevoir clairement les traces d'une débâcle, maintes hommes effondrés face au sol en tentant de fuir les lieux.
***
Lorsque le fracas des armes cessa près du tiers des forces qu'Evalt avait envoyé dans la passe était hors combat, gisant au sol dans la mort ou trop blessés pour continuer à se battre avant des semaines. En tout, près d'un sixième de son armée totale ne pouvait plus se battre.
Sur le sol, rouge de sang et couvert de flèches brisées, de corps démembrés et de ruines des golems fracassés se trouvait aussi celui d'Evalt, entouré de ce qui restait de sa garde d'élite amputée d'une grande partie de ses membres. La bannière d'Evalt ayant attirée comme le miel les nains cherchant gloire au combat, alors qu'ils s'étaient plus d'une fois retrouvés isolés, ils avaient dû durement batailler pour survivre et protéger leur seigneur.

La détermination et la fougue du jeune Seigneur de Guerre venait pour la première fois de se retourner contre lui. Il gisait les genoux au sol, percé de deux flèches et l'armure fracassée par nombres de coups, soutenu tant bien que mal par ses amis épuisés et couverts de sang. Encore une fois, la Garde Pourpre avait gagnée son titre, revenant ensanglantée de la bataille, mais cette fois-ci en grande partie de celui de ses propres membres.
Blessé :
Spoiler:
La rumeur des graves blessures d'Evalt envahit rapidement les camps des assiégeants, et celle de sa mort ne tarda pas à suivre, provoquant un début de panique dans la troupe. Le retour de leur seigneur, à cheval, lourdement soutenu par deux de ses compagnons calma un peu la crainte des officiers et petits nobles, mais pas celle de ses proches. Car bien qu'il ait pu faire bonne figure devant ses hommes, saluant même parfois ceux-ci sous les acclamations de soulagement, il s'écroula dès le rabat de sa tente refermé.
Les deux flèches avaient transpercé l'armure, l'une trouvant chemin jusqu'à son poumon droit, l'autre dans l'épaule faisant peu de dégâts. Mais il fallait ajouter à cela ses nombreuses blessures à l'épée ou par les haches et masses des nains, une jambe brisée et plusieurs côtes enfoncées, ainsi que trop de sang perdu qui faisait qu'il était très affaibli et était même passé bien près de la mort.
Le chirurgien et l'un de ses prêtres de guerre étaient peu optimistes sur son rétablissement, qui serait long, et douloureux.
Il était impossible qu'il puisse continuer de diriger le siège.
***
Entvald, accompagné d'une forte garde quitta la zone de siège, et, dans un chariot fut ramené vers des terres plus calmes. Passant par Dion, le groupe fit halte à Gludio et le seigneur de guerre conduit au château où l'attendaient les meilleurs soigneurs, chirurgiens et prêtres du pays.
Très vite, il fut évident que les meilleurs soins des hommes ne suffiraient pas. La blessures a l'épaule, qui avait parue bénigne se révéla bien plus grave que prévu. Et s'il était peu probable qu'elle entraîna sa mort, il était également évident qu'il serait sans doute incapable de se servir de son bras à nouveau. Une terrible nouvelle pour un guerrier tel que lui.
Quant à ses autres blessures, il était certain désormais qu'elles mèneraient à des handicapes, sinon une grande gène pour sa vie à venir.

C'est la présence de l'une des grandes familles elfes, envoyées afin de négociations avec le nouveau pouvoir, qui apporta la solution a cette catastrophe apparente. En effet, la noble dame Kytianii était d'une grande habilité dans les soins magiques, et son oncle, soucieux de plaire au nouveau seigneur et de gagner ainsi quelques avantages pour son peuple, enjoignit sa nièce de prendre soin de lui.
La dame refusa tout d'abord, ayant eu nombre de ses amis tués dans la bataille des forêts de Cefedeleen, elle ne portait point le jeune seigneur en son cœur. Mais, sous l'insistance de son oncle et des autres nobles, elle finit par plier, et se rendit à son chevet. Durant des jours, puis des semaines elle s'occupa de réduire les blessures, de stabiliser son terrible état de faiblesse. Et durant ces jours, peut-être avant même la fin de la première heure Entvald le conquérant, Entvald le redouté, seigneur de guerre et maître épéiste, vainqueur de cent batailles, perdit la plus grande de toute, celle du cœur. Il était désespérément tombé amoureux de la magnifique elfe, au visage de femme-enfant qui l'avait ramené d'entre les morts.
Mais son amour s'avéra bien vite être à sens unique.
***
Par la suite, le jeune seigneur fut emmené dans les terres elfes elles-mêmes, afin de parfaire son rétablissement en ces lieux où la magie abondait. Il retrouva toute l'aisance de son bras de bouclier, et sa force, son adresse et son agilité d'antan. Nombreux furent les elfes à l'observer s’entraîner, fascinés de voir un mortel, un frêle enfant à la vie si courte se mouvoir ainsi, comme si sa lame et tout ce qui l'entourait était partie de lui. Certains danseurs de lames le surpassaient, mais ils étaient rares, et tous avaient dépassés de bien longtemps leurs mille premières années.
Ils voyaient une personne née pour manier l'épée, et ayant forgé son art dans le sang, et la guerre.

Petit à petit, certains des plus jeunes elfes s'approchèrent de lui, et mimant ses actes s’entraînèrent avec lui, ou contre lui. Puis quelques maîtres vinrent l'observer à leur tour, pour par la suite commencer de lui apprendre leur propre maniement, ajoutant plus de nuances, de délicatesse aux feintes et enchaînements du jeune seigneur de guerre.
Une année entière s'écoula ainsi, Entvald se trouva sans pouvoir trouver de nouvelles raisons de rester, alors que le siège perdurait, et se faisait toujours plus meurtrier. Alors, afin de garder près de lui celle dont-il ne pouvait se passer, il demanda aux elfes de lui fournir un petit contingent d'archers pour son retours, une escorte armée pour embellir la sienne. Puis par dessus cela la présence de quelques nobles elfes afin de continuer à parler des accords en court.
Et parmi ces nobles, la dame Kytianii fut évidement citée. Et c'est en continuant de lui faire une cour discrète mais assidue qu'il retourna diriger le siège de Giran.
La prise de Giran :
Spoiler:
Entvald de retours après près d'une année d'absence eu bien du mal à s'y retrouver. Du nombreuses réunions avec son état major furent nécessaires à ce qu'il se fasse une idée claire de la situation. Lui qui détestait cela le supporta assez bien, dans son empressement à mettre fin à ce siège meurtrier.
Laquelle semblait bel et bien bloquée. Les défenseurs étaient parvenus à maintenir une zone de contrôle sur l'arrière de la ville, par laquelle transitait chaque jour troupes fraîches, armes, munitions et fournitures diverses, en plus de la nourriture si vitale en cas de siège.
Les troupes stationnées à Oren avaient pour leur part du reculer presque jusqu'à la ville elle-même suite à la lourde défaite qui avait vu la destruction de la quasi totalité des armes de guerre naines.

Les attaquants, de leur coté avaient bâti barricades, tours et catapultes imposantes pour mettre à bas les murailles, et décourager toute tentative de sortie des assiégés. La cavalerie menait nombres d'assauts sur le ravitaillement adverse, pillait puis brûlait les chariots avant de s'en retourner dans leur camps. Des deux cotés les morts s'accumulaient lentement, sans qu'aucune chance de victoire ne s'annonce pour l'une des parties.
Mais le retour du jeune seigneur de guerre devait tout changer. De part le fait que ses troupes, pourtant épuisées par le long siège retrouvent leur courage et leur allant à la nouvelle de sa présence, et car le retour d'Entvald signifiait aussi que sa redoutée Garde Pourpre allait de nouveau participer aux combats.
***
Entvald ordonna de concentrer les tirs de près d'un tiers de ses armes de sièges sur une portion précise du rempart, afin de le faire tomber. Puis fit masser une part importante de son armée derrière les barricades alentours afin de parfaire sa feinte.
Car s'en était une, encore une fois, il userait de ruse et non de la force brute.
Ainsi donc, parallèlement il ordonna aux mages de guerres de se rendre nuitamment, et dans la plus grande discrétion aux abords d'une toute autre partie de la muraille. Là les mages apposèrent des runes dans la pierre, la fragilisant en profondeur. Tandis qu'en même temps les mages elfes recherchaient l'eau sous le sol, afin de la faire jaillir sous la muraille et en affaiblir les fondations.
Durant deux semaines le petit manège continua ainsi, les mages allant chaque nuit et tout en douceur faire perdre toute résistance à la muraille tandis que les machines de guerre en pilonnait une toute autre. Puis enfin, les mages annoncèrent qu'ils ne pouvaient accomplir plus sans que cela ne se voit, et qu'une seule volée de roc suffirait à la mettre à bas.

La nuit tombée, Entvald convoqua la dame Kytianii, et lui déclara clairement ses sentiments, l'enjoignant de le prendre pour époux, et de devenir la future reine des terres du sud. Brutalement repoussé, il la chassa de la tente avec une rage qui dissimulait bien mal sa douleur, et passa la nuit à tourner en rond, plein de ressentiment et d'une souffrance qu'il ne pouvait calmer et lui rongeait l'âme comme un feu rageur.
***
Le lendemain, bien en évidence, un groupe de soldats aux capes écarlates se tenaient au centre de la force « d'invasion » massée près de la portion du mur ostensiblement attaquée depuis des jours, la bannière personnelle d'Entvald flottant au vent. Un grand nombre de jeunes mages, vêtus de tenues criardes se tenaient à leurs cotés, et commencèrent à incanter de puissants sortilèges aux premières lueurs de l'aube.
Il était évident, de l'autre coté, tant sur la muraille que derrière elle, le plus gros des forces de Giran s'était massé afin de contrer la menace. Le ciel fut bientôt noir de flèches et de carreaux d'arbalètes, tandis que la pluie de pierres redoublait d'intensité et venait frapper le rempart en une terrible grêle de mort, alors que boules de feu et doigts de foudre décimaient les soldats tenant les remparts de la citée.

Une petite centaine de mètres plus loin, une force importante semblait longer les barricades afin de se rendre sur les lieux de l'attaque principale.
Puis, brusquement, et alors qu'éclatait dans le ciel une sphère de feu d'un vert criard, la totalité des catapultes étant dirigées sur la portion de la fausse attaque commencèrent de pilonner le mur affaibli. A ce même moment, rejetant leurs lourdes capes les plus puissants mages de l'armée d'Entvald y ajoutèrent leur puissante magie, tandis que des colonnes de soldats quittaient le camps au pas de course afin de rejoindre la véritable portion de mur ciblée. En quelques minutes à peine le mur s'écroula, ouvrant une profonde brèche dans l'enceinte de Giran, par laquelle s'engouffra aussitôt l'avant garde, Entvald et sa Garde Pourpre au premier rang, encore dissimulée sous des capes brunes de mauvaise facture.

A la nuit tombée, Giran était aux mains d'Entvald et seules quelques rares poches de résistance tenaient encore ici et là, petit à petit réduites par le fer et le feu.
***
Autour d'un petit feu, légèrement blessés et une femme à chaque bras, quelques membres de la Garde Pourpre montaient la garde devant l'ancien palais du Baron Ardan de la Maison Bashere, désormais demeure du Duc Entvald, seigneur des terres du Sud.

_Vous auriez dû voir cela mesdames ! » disait un jeune noble portant encore la cuirasse rouge vive de sa désormais célèbre compagnie. « Il semblait comme invincible. Il dansait parmi les soldats ennemis, les décimant par dizaines sans que leurs coups ne puissent même le toucher ! »
_Ça, notre Seigneur est un grand guerrier. » renchérit un autre, une jeune blonde sur les genoux, mais apparemment plus occupé à manger qu'à s'intéresser à la demoiselle. « Le plus grand de tous même ! Même l'élite de la garde Royale a fini par fuir devant lui, devant nous... il ne semblait même pas sentir les blessures qui lui était infligées. »
_Ouais, ben moi ça m'inquiète plutôt... il semblait plutôt enragé qu'autre chose. Et c'est bien la première fois que je le voyais comme ça. » tempéra le plus costaux du groupe, un grand brun au visage calme presque lunaire, mais qu'une large balafre rendait plus sévère. « On aurait presque dit qu'il cherchait à se faire tuer aujourd'hui. »
_Ne dit pas n'importe quoi Drinn ! » s'exclama le premier. « Pourquoi voudrait-il une telle chose ? Décidément, un forgeron comme toi ne peut comprendre les pensées d'un noble ! »
_Lâche-moi avec ça Lucian ! Je connais Evalt depuis qu'il a accompagné son père venu commander une nouvelle dague au mien. Je suis son compagnon d'arme depuis plus longtemps qu'il n'ait même commencé à manier l'épée. Alors ne me dis pas que je ne le connais pas. » gronda le colosse, soudain bien plus impressionnant.
_Paix Drinn, paix. Je suis d'accord avec toi de plus.
_Mais Capitaine ! » tenta de l'interrompre le jeune noble.
_Lucian ! » le reprit sèchement son Capitaine. « Notre cher Drinn " marteau tonnerre " a parfaitement raison, et si je ne connais notre Seigneur depuis aussi longtemps que lui je te rappelle que je suis plus titré que toi. Remets ma parole en doute et tu auras droit à dix tours de course en armure dès demain matin. Est-ce clair ? »
_Mais pourquoi chercherait-il la mort ? » demanda d'une petite voix l'une des filles effrayée par la tournure que prenait la conversation.

Quelques uns des guerriers la regardèrent en soupirant, mais nul ne lui répondit. Puis l'un des plus jeunes commença à raconter une histoire extravagante et probablement imaginaire, et la tension retomba rapidement. Ils étaient en vie, après une bien rude bataille. De nombreuses jeunes et accortes dames étaient venues leur proposer leurs charmes, et la nourriture autant que la boisson abondaient. C'était temps de fête, et ils comptaient bien en profiter.

Un peu plus loin, dissimulée derrière un pilier de pierres éboulé une forme encapuchonnée les observait, écoutant leur conversation. Puis elle se fondit dans les ombres, et gagnant un mur couvert de lierre escalada prestement la façade. Ce, sans se faire voir des gardes trop occupés à boire, à chanter et démontrer aux femmes venues faire la fête que leur virilité ne se bornait pas à la maîtrise des armes.
Passant de couloirs vides et sombres à des pièces pleines des débris de combats, elle finit par trouver ce qu'elle cherchait, la chambre de maître de la demeure, gardée par quatre hommes vigilants qui eux ne semblaient pas le moins du monde éméchés. Se fondant dans les ombres, elle entra dans une petite pièce annexe et ouvrant la fenêtre, passa dehors, puis avec une agilité qui n'avait rien d'humaine prit pied sur le vaste balcon. Elle entra alors dans la chambre luxueuse, et s'arrêtant à quelques mètres du lit observa longuement la forme allongée dessus.

Le lent mouvement des rideaux sous le vent d'été laissait courir des éclats pâles sur les lieux, la lumière de la lune et des étoiles seules dévoilant la vaste chambre sur laquelle ouvrait le balcon. Sur le lit à baldaquin surchargé de dorures la forme pâle d'Entvald gisait, couvert de bandages ensanglantés, son épée dégainée brillant sourdement à coté de lui. La respiration lourde et calme du sommeil profond que seul l'épuisement peut procurer, était le seul bruit de la pièce.
Avançant lentement la silhouette se rapprocha d'un pas du lit, puis d'un deuxième, avant de s'immobiliser en laissant échapper un léger hoquet de surprise. La pointe de l'épée du jeune seigneur venait soudainement de se placer juste sous le cou gracile de la silhouette, tenue d'une main par Entvald, les yeux désormais bien ouverts.

_Il m'avait bien semblé entendre un craquement... » murmura celui-ci d'une voie froide et douce, que seule une pointe d'intérêt rendait encore vivante. « Qui êtes-vous ? Et qui vous envoie me tuer je vous prie ?»

Pour toute réponse, la silhouette leva doucement une main, et dégrafa la cape qu'elle portait, la laissant tomber au sol. Une armure légère, presque lumineuse et d'une qualité sans pareille que seuls les nains ou les elfes savaient forger apparut, gaînant un corps indubitablement féminin.

_Toi... » souffla le jeune Seigneur avec surprise, avant de baisser sa lame.

Kytianii resta un moment sans bouger, sans émettre le moindre son, puis doucement commença à détacher les agrafes de son armure, laissant glisser une à une ses composantes jusqu'à se tenir entièrement nue devant l'humain sidéré.

_J'ai longtemps refusé ce que mon cœur me dictait. » murmura la dame elfe avec une sourde tristesse à peine perceptible. « Tu es si jeune... . Mais je ne peux résister à ce sentiment qui me consume lentement alors que je ne parviens plus à penser à autre chose qu'a toi. Il me faut avouer ma défaite... et en accepter les conséquences. »

Puis doucement, elle franchit le dernier mètre qui les séparait et le rejoignit dans le grand lit.
Ainsi, la dame Kytianii partagea sa première nuit un soir de pleine lune, alors qu'au dehors les cendres de la guerre finissaient de refroidir.
***
Deux jours plus tard, devant les nobles de son armée réunis comme ils le pouvaient, sur la place dévastée de Giran, Entvald se faisait couronner roi des terres du Sud, et épousait la Dame Kytianii dans la liesse générale.
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Re: -Chronique d'Entvald- Naissance d'un Royaume

Message par ombrelongue » ven. 1 octobre 2010 à 01h16

Vie d'un Roi :


Temps de paix :
Spoiler:
Durant les années qui suivirent, le nouveau roi de Giran et du sud-ouest d'Elmoraden continua de sécuriser les terres qu'il avait acquises. Si certains de ses édits passèrent assez mal, bien d'autres le rendirent populaire. La baisse des taxes sur le petit peuple, et la loi disant que la noblesse avait désormais obligation de lever des troupes pour la couronne, à ses propre frais, furent l'une d'entre elles. Désormais, selon la taille du fief, de ses richesses et de l'importance du titre, les maisonnées nobles devaient former un ou plusieurs contingents de soldats, portant leurs couleurs, et devant servir le royaume pour sa défense. L'armée « régulière » levée par le roi Entvald durant sa compagne fut en grande partie démobilisée. Bien que bon nombre de ces soldats entrèrent dans les nouvelles forces des villes, ou des nobles. Au moins, il était nul besoin de les former.
Diverses écoles militaires furent fondées dans chaque citée et ville. Les arts militaires, comme ceux de la plume et de la connaissance, furent soutenus, et nombre de bibliothèques et tours de mages furent érigées, avec l'approbation, et bien souvent une aide financière du Roi.

La garde personnelle d'Entvald, la Garde Pourpre, devint un ordre de chevalerie à part entière. L'Ordre du Bouclier Pourpre devint l'un des rares à accepter toutes les races, sans discrimination tant qu'était faite la preuve de leur bonne foi. Des orcs, de jeunes elfes, et même quelques rares sombres entrèrent dans le nouvel ordre, image du royaume que comptait bâtir le Roi. Les nains, qui avaient été durement blessés dans leur moral et honneur lors de la bataille de Giran furent les moins nombreux à le rejoindre.
De nombreux autres ordres naquirent, plus ou moins puissants, souvent affiliés à une ville ou un noble puissant. Les fils de petite noblesse et cadets des plus grandes y entrèrent en masse.

Mais Entvald restait un roi guerrier par excellence. Il était bien déterminé à faire en sorte que jamais quiconque ne puisse provoquer de nouvelle guerre ou morts sur ses terres. A l'aide de sa nouvelle chevalerie, désireuse de prouver sa force, il lance un grande campagne de pacification des terres. La première à laquelle il ne participe pas directement.
Les groupes ou clans de bandits sont chassés, les criminels pendus, ou s'ils acceptent de se repentir sont envoyés dans les mines ou à la construction des routes durant quelques années. Les tributs barbares d'hommes-lézards ou d'orcs sauvages sont traquées. Beaucoup sont littéralement éradiquées, tandis que d'autres capitulant après de brefs combats acceptent leur sort. Elles se voient alors désigner un territoire de chasse et de vie précis, dont-elles ne doivent plus sortir, et sont surtout interdites à commettre quelque crime que ce soit, sous peine d'être éradiquées.
En à peine trois années, la paix de l'épée touche bientôt toutes les terres contrôlées depuis Giran. Désormais les routes sont sûres, et le commerce prospère comme jamais. Il est dit qu'une pucelle pouvait parcourir la route de Giran à Gludin, avec des fontes pleines d'or, ses bijoux bien en évidence, et ce en toute sécurité.

Puis, en 1891, soit trois années après le mariage royal, un enfant vint à naître. Une semaine entière de liesse fut ordonnée, et toute la noblesse se rendit à Giran pour la présentation de l'enfant au peuple.
Lorsque Entvald se présenta sur le parvis de la place de Giran, sa dame à ses cotés et entouré des représentants de toute sa noblesse, une véritable marée humaine se tenait devant lui. Et lorsqu'il éleva son fils à la lumière bénie d'Einhasad, il est dit que la clameur ébranla les vitres de la citée.
Garius était né, premier, et unique fils et enfant du couple royale.
Le retour de la guerre :
Spoiler:
Durant les années qui suivirent, le Roi, sur les conseils de sagesse de son épouse continua sa politique de consolidation de son pouvoir. Le royaume était prospère, les marchands s'enrichissaient et le peuple vivait en toute sécurité alors que l'armée ne cessait de se professionnaliser.
Puis vinrent des rumeurs d'échanges entre Aden où se terrait le roi déchu et sa cour de nobles de tissu, et les villes d'Oren et de Heine. Entvald en conçu une grande colère, et fit aussitôt réunir une forte armée, venue de tout le Sud-ouest.
Heine était réputée comme inatteignable par les terres, mais sa flotte de guerre et les défenses du port la rendait tout aussi inaccessible par la mer. L'embryon de marine du royaume ne pouvait servir a l'attaquer. Entvald décida donc d'attaquer en traversant les marais.

Quand les ordres de chevalerie et les contingents des villes et nobles du royaume furent réunis autour de l'armée royale pour partir en guerre, le spectacle des couleurs des différents uniformes, blasons, et bannières rivalisaient de couleurs et de beauté avec celles d'un champ de fleurs du mois de Vertefeuille.
Mais cette beauté était celle de la mort en marche, et l'armée se dirigea droit sur Heine, passant par les terres de Floran, puis le long de la côte.
Elle mit rapidement le siège devant la forteresse des Baronnies d'Aaru, et ne tarda pas à en faire tomber les murs. Trois semaines de siège et des pertes dérisoires avaient suffit à la faire tomber, tant l'armée était devenue compétente. Puis laissant un faible contingent pour maintenir la sécurité du train de ravitaillement, Entvald mit le cap sur les marais et la ville d'Heine. Et c'est dans les marais que l'armée commença à rencontrer de réelles difficultés.

***

L'armée rutilante du Royaume ne tarda pas à peiner sur le terrain humide, dans la boue et les herbes hautes tranchantes comme des rasoirs. Les armures commencèrent à rouiller, les armes à s'émousser, et la chaleur, l'humidité et les insectes firent tourner la nourriture du train de ravitaillement en quelques jours à peine. Mais cela n'était encore rien à côté des difficultés à trouver de quoi cuisiner, car en effet, ils n'y trouvèrent aucun bois à brûler. Et les torches aménagées afin de mettre en place le périmètre de sécurité autour des camps de nuit brûlaient mal dans les vapeurs délétères du marais. Dès la troisième journée de marche, la maladie était apparue parmi la troupe, la fièvre, la courante et les démangeaisons causées par les plantes urticantes grévèrent le moral de l'armée.
Les chevaliers, fiers fer de lance de son armée n'en étaient pas exempte. Les jeunes nobles, peu habitués à subir de telles avanies causèrent bientôt quelques soucis au Roi, de part leurs récriminations constantes.
Il fallait ajouter à cela les serpents venimeux, les araignées grosses comme le poing et toute la faune mauvaise et agressive qui y vivaient. Les clans du marais, hommes-lézards et monstres divers qui attaquaient régulièrement le train de ravitaillement, les arrières gardes, les patrouilles et le camp à la nuit tombée n'améliorèrent pas la situation. L'armée qui se traînait déjà sur ces terres impropres ralentit encore sa vitesse. Il fallait faire quelque chose, et vite.
Entvald ordonna aux chariots de continuer à rouler durant la nuit, les faisant s'accumuler au centre du campement jusqu'à minuit. Puis il envoya un groupe d'infanterie et de chevaliers montés annoncer aux reste du train de chariot de retourner vers la forteresse d'Aaru. Et le lendemain, modifiant la formation de son armée, il ordonna la marche forcée afin de sortir au plus vite du marais. Les chariots étaient au centre, entourés de l'infanterie, couverts sur tout le pourtour par les archers, tandis que les ordres de chevaliers partirent en avant sécuriser le chemin, massacrant aisément les créatures de la contrée.

***

Ils n'étaient plus qu'à une demie journée d'Heine quand les chevaliers revinrent, escortant une délégation de la ville. Heine, voyant son meilleur rempart -la nature terrible des marais- tomber devant l'avancée d'Entvald offrait sa capitulation, sous quelques conditions.
Le Roi en prit connaissance, puis après une brève réflexion accepta les termes. Il savait très bien, que même si son armée était capable de prendre la ville, dans son état de fatigue elle y perdrait nombre d'hommes valeureux. Et il ne désirait pas cela.
Heine devint un protectorat du Royaume, citée presque libre, alliée en apparence. Elle devrait désormais un tribut à Giran. Les dirigeants resteraient en place, ainsi que le système de gouvernement et sa garde. Mais une partie de l'armée Girannaise y logerait désormais, aux frais de la ville. De plus, les lois du royaume s'y appliqueraient désormais et prévaudraient sur celle de la ville.
Menant son armée dans la ville conquise sans combat, le roi attendit que ses hommes soient guéris, et reposés. Puis il ordonna aux dirigeants de la cité de commencer à bâtir une route correcte longeant la côte sud afin de rendre Heine plus abordable. Son port ne serrait plus son seul moyen d'accès à partir de ce jour.
Enfin reposé, guidé par les éclaireurs d'Heine pour franchir le marais meurtrier, le gros de l'armée reprit la route de Giran. Puis de là revint dans ses propres fiefs.

***

Durant quelques années Entvald n'eut à remettre sa lourde armure que lors des cérémonies, ou lorsqu'il se rendait traquer quelques monstres à la tête d'un groupe réduit de ses chevaliers. La vie fut douce pour le peuple vivant sur les terres de son royaume. Usant parfois de méthodes un peu radicales, voir extrêmes dans certaines situations malgré les paroles de tempérance de son épouse, il vint le moment où petit à petit une fracture apparut dans le couple royal.
Fracture qui se fit définitive lors d'un triste incident.

La révolte de la noblesse de tissu et ses conséquences :
Spoiler:
En 1903 de l'ancien calendrier, un groupe de nobles spoliés d'une partie de leurs droits et de leurs terres commença à se réunir, puis à comploter. Faisant partie de l'ancienne noblesse hédoniste, ayant prospéré sous le règne successif des derniers descendants de la lignée d'Aden, ils s'étaient vu lentement relégués à des postes dérisoires. La « noblesse de tissu » comme elle était désormais appelée en opposition avec celle d'épée en pleine croissance n'avait pas apprécié bon nombre de décisions du nouveau Roi. Dans sa plus belle démonstration de fiel elle décida de ne point viser le Roi lui-même, mais sa femme et sa descendance. En effet, nul assassin n'acceptait plus de contrat sur la vie de ce seigneur de guerre réputé pour son habilité à l'épée. D'autant qu'il était connu pour toujours la porter à son côté. Les quelques maîtres de mort qui avaient tenté l'expérience avaient péris de sa lame, ou de celle d'un de ses chevaliers.
Mais comme le disait un proverbe en vogue dans la noblesse quelques années plus tôt : « lorsque l'on veux tuer un serpent venimeux, on lui coupe la queue, au plus ras de la tête ».

Le complot manqua réussir, et si la dame Kytianii n'avait été si habile magicienne, fait inconnu de la cour humaine, elle et son fils auraient péri.
Entvald, fou d'une colère à l'aune de son amour et de sa peur pour son épouse et son fils, envoya ses propres sicaires à la découverte des commanditaires. Ils ne mirent pas longtemps à découvrir qui avait conçu le complot, et les ramenèrent, eux et toutes leurs familles dans les geôles du château de Giran. Mais c'est là qu'il perdit son épouse, car dans sa fureur, il fit exécuter non seulement les nobles ayant commandité la tentative de meurtre, mais également tout ceux de leur lignée qui refusèrent de promettre sur la Déesse de ne plus jamais attenter à sa famille, et à son pouvoir.
Un tel serment était des plus graves, et bon nombres des enfants de ces nobles, de parents éloignés et d'épouses refusèrent de le prêter. Ce fut un bain de sang.
Quand aux survivants, ils se virent défaits de leurs titres, de leurs terres, et bannis du royaume.

Kytianii, horrifiée des atrocités commises en son nom, et par son époux, ne le lui pardonna pas.
Trois mois plus tard, le couple royal se séparait pour de bon.
Effondré, mais incapable de revenir sur ses actes et sa parole, Entvald offrit le titre de Duchesse de la côte Sud a son épouse et lui laissa la garde de leur fils. Il la regarda ainsi partir vers la forteresse d'Aaru, son nouveau fief. Il ne renia pas son épouse, et n'en prit pas d'autre. Il est malgré tout de fait certain que nombre de courtisanes, dames et filles de la noblesse eurent l'honneur de partager sa couche par la suite.
Son règne devint alors plus sage et plus posé. Mais il était trop tard, et le couple royal ne se raccommoda jamais, bien qu'ils gardèrent des liens profonds, et se voyaient régulièrement.
Par delà la mort, dans les souvenirs et la légende...
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Re: -Chronique d'Entvald- Naissance d'un Royaume

Message par ombrelongue » ven. 1 octobre 2010 à 13h30

Mort et Trahison :

***Extrait du journal personnel du Capitaine Venken, second de la main sombre***
(police secrète s'occupant d'assassinat, d'espionnage et des interrogatoires spéciaux pour le Roi Entvald)
Spoiler:
Je retranscris ici les faits obtenus lors de l'interrogatoire du Protecteur Madeen, chevalier de l'Ordre du Bouclier Pourpre. Vieil ami du Roi et ce, depuis la seconde bataille de la prise de Giran où il lui sauva la vie plusieurs fois, il semble au dessus de tout soupçon. Il n'en a pas moins échoué de la pire des façons, ce qui en soit, est la pire des trahisons.
Je reporte ici mot à mot le compte rendu de son interrogatoire.

Faits connus,

En ce jour du 12 sumbra, de l'Astrée 1905, le Roi et son fils marchaient de concert dans les bois familiaux de la Noble Maisonnée de la dame Kytianii, des terres Elfiques ancestrales. Le jeune prince Garius avait rejoint son père depuis une semaine, et la dame Kytianii, pour sa part était repartie depuis trois jours. Comme à l'accoutumée sur ces terres, le Roi avait refusé toute escorte, désirant être un « père avec son fils » et non un « roi avec son prince » comme il l'avait lui-même exprimé.
Les terres étaient censément sûres, mais il disposait néanmoins de son épée, et d'une dague. Le prince Garius portait une dague cérémonielle.

La suite vient des renseignements fournis par le Prince lui-même.

Lors de leur randonnée, ils rencontrèrent un étrange groupe de gens qui n'aurait dû se trouver sur ces terres. Multiraciaux, les inconnus comptaient même Sombres et Orcs dans leurs rangs. Bien qu'armés, ils ne parurent point agressifs, et le Roi, connu pour savoir jauger les gens, accepta de continuer sa ballade de concert avec eux. D'après le prince, ils ne semblaient point savoir au début de quelle auguste compagnie ils avaient l'honneur.
Alors que la discussion allait bon train, un groupe d'assassins, de bandits ou de révoltés s'en prirent au groupe. Le Roi bien connu pour son ardeur tira l'épée, et chargea, mais il ne fut secondé que par son fils. Les étrangers les ayant accompagnés jusqu'ici ne tirèrent point l'épée pour défendre notre Seigneur et Roi et son Fils. D'après le prince Garius, certains semblèrent vouloir le faire, mais en furent empêchés par le reste du groupe, disant « Qu'ils ne devaient pas interférer sur l'histoire » quoique cela puisse vouloir dire.

Notre Roi parvint à tuer tous les assassins malgré son âge maintenant avancé, aidé en cela par son fils, le prince, qui avait été formé à l'épée par la dame Néshare Bashère elle-même, Capitaine des Lames Intrépides de l'Ordre du Bouclier. Mais les blessures du Roi étaient trop grandes, et il succomba peu après. Le prince aurait juré aux inconnus qu'il les retrouverait, et aurait fait le serment de leur faire payer leur lâcheté.


Je ne peux qu'être d'accord avec mon Prince Garius, ces scélérats doivent être retrouvés pour avoir osé regarder notre Roi Entvald se faire tuer sans bouger le petit doigt. Je mettrai tout en œuvre pour savoir d'où vient le complot, et les faire payer jusqu'au dernier. Sur ces pages, j'en couche le serment écrit. Mon Roi sera vengé, la souffrance de son fils mon Prince sera payée dans le sang et la douleur des coupables. Sur Einhasad et Pa'agrio, je le jure.
***
Spoiler:
La tenue des meurtriers ne nous a pour ainsi dire rien appris. Elles portent la façon de coudre typique de toutes les régions, ou presque. Quant aux armures elles sont de bric et de broque, rouillées et mal entretenues. Les vêtements puaient et les corps n'étaient visiblement pas lavés depuis plusieurs semaines.
Mais les armes des assassins nous ont permis de remonter jusqu'à l'étale de vente de lame à Gludio, à la limite de la zone pauvre de la ville. Les lames sont de piètre qualité, coulées en masse et non forgées à la main. Elles montrent toutes le même petit défaut près de la garde. Le marchand, connu pour ses propos contre la noblesse par le voisinage a été dûment interrogé. Il n'y a pas survécu, mais nous a donné quelques renseignements utiles. Sa famille l'a rejoint dans la tombe. Le nain tenant la petite forge d'où viennent les armes a également subi l'interrogatoire, plus souplement. Il ne semblait rien savoir de probant, et fut relâché. Je n'ai aucune certitude, mais nous ferons néanmoins en sorte que son commerce périclite, car par Maphr et Einhasad, même indirectement, il a participé à la mort de notre bon Roi Entvald.

Seule chose qui me réjouisse le cœur. A la fin des deux semaines de deuil telle que le veut la coutume, la cérémonie de couronnement s'est enfin faite. En ce jours de sumbra, 21 vertefeuille de l'an 1891, notre Prince est enfin couronné Roi à la suite de son auguste père. Vive notre roi Garius ! Je n'ai pu suivre la cérémonie que de loin, comme mon poste discret l'exige, mais je fus ravi de la force, de la majesté et de la noblesse irradiant de notre Roi. Il aura bientôt douze années, et n'en semble que huit, de part son sang mêlé d'elfique. Mais quelle force émane déjà de lui !
Sa mère, notre pauvre dame Kytianii, fut présente tout du long, et malgré leur séparation de maintenant quatre années sa douleur et la force de sa perte irradient autour d'elle telle une aura sombre et froide. J'ai bien de la peine pour elle, mais je suis au moins rassuré de savoir que la régence se passera bien, sa sagesse étant connue de tous.
***
Spoiler:
Je copie ici le résumé de l'espion 124, infiltré chez les domestiques de la maison de l'Ordre du Bouclier Pourpre.

Je vous informe en urgence de la dissolution, et du dispersement de l'Ordre du Bouclier Pourpre, visiblement en Quête de vengeance. Ils portent désormais une cape noire de deuil, au lieu de celle flamboyante de pourpre qui les distinguait. Ils ont gardé leurs armures sanglantes mais ont rasé leurs cheveux, et porte un disque noir que je ne leur connaissais pas, accroché autour du cou par une chaînette d'argent.
La réunion a été presque secrète, de part le fait qu'elle ne soit pas passée par les messagers habituels, mais a pourtant touché presque tous les chevaliers de l'Ordre qui sont venus au Chapitoire dans la semaine qui a suivi. Je pense que de la magie fut utilisée car aucun grand mouvement de cavalier n'a été décelable les jours précédents. Le Chapitoire a été mobilisé en entier pour pouvoir nourrir et loger tous les chevaliers durant une semaine entière, et de ce fait tous les serviteurs ont été déplacés vers les écuries et les greniers annexes.
Une fois tous arrivés, le cérémoniel habituel s'est déroulé, présentations, prières, récitations des canons de l'Ordre et tout le reste.

C'est lors de la récitation que justement les premières bizarreries se sont fait jour. Ils ont répété certains d'entre eux deux fois, au lieu d'une. Notamment celle du « protégera ton seigneur sur ton honneur et ta vie. » Puis à la fin du cérémoniel le maître de l'Ordre, le Capitaine-Chevalier Lashar Anoran, fils cadet de la Maison Anoran de l'île parlante, a annoncé que l'Ordre n'existait plus.
D'après lui, la mort du roi Entvald était une tâche à leur honneur, et à l'existence de l'Ordre. Tant qu'elle ne serait nettoyée, nul ne pourrait plus se glorifier du titre de chevalier. Il a alors entonné le chant aux morts, citant notre Roi comme s'il avait été le Maitre de l'Ordre. Il a poursuivi par le chant de vengeance. Quand ce fut fini, de jeunes écuyers ont circulé dans les rangs, donnant les capes noires dont je parlais plus haut, ainsi que le bijou noir à la chaînette d'argent.
Les membres de l'Ordre ont retiré leurs capes, puis les ont lancées au milieu de la salle, suite à quoi le feu y a été mis. Chacun d'entre eux a alors jeté un second objet, que je pense personnel dans le feu, l'alimentant d'avantage. Puis ils se sont dispersés, ont laissé leurs montures, pris quelques rares bagages et sont partis à pied.
A l'heure où vous lisez ces mots, le Chapitoire n'est plus que cendres, et près de quatre cent des plus puissants chevaliers du Royaume errent en quête de sang.
Je crains qu'ils ne causent maintes soucis.

Pour n'avoir su donner les informations nécessaires, et surtout à temps, les yeux et oreilles 124 ont été exécutés.
Je suis néanmoins assez heureux de voir, qu'après une rapide inspection de la demeure Anoran, que la raison de la dissolution de l'Ordre soit bien celle donnée par celui-ci. Il n'y a visiblement pas eu trahison directe de ceux-ci, bien que leur échec en soit une, d'une autre forme.
Ils risquent évidement de me gêner, mais que certains prennent autant à cœur ce crime monstrueux, me réchauffe le cœur. Notre Roi Garius semble également en avoir été réconforté en l'apprenant.
***
Spoiler:
Je désespère. Je ne trouve nulle piste sur les étrangers rencontrés par notre Roi Entvald et notre Roi Garius lors de cette journée fatidique.
C'est comme s'ils avaient entièrement disparu, et même nos meilleurs pisteurs n'arrivent à déceler leur passage avant, et après la rencontre. Les mages sont également perplexes, car les rares traces de magie détectées sur les lieux leur sont totalement inconnues. Ils parlent d'une « magie liée au temps, mais paradoxalement impropre au temps. » Je n'y ai rien compris, et apparemment il est inutile d'attendre quoique ce soit de ce coté.
La piste des assassins semble aussi se perdre vers une minable et classique vie de banditisme.
***
Spoiler:
Ô mes Rois ! J'ai failli, à ma tâche, à mon but, à mon honneur. Je n'ai trouvé nulle piste, et ne sais plus comment faire pour chercher. J'ai utilisé toute ma ruse, mes efforts, et les ressources du Royaume, mais n'ai rien obtenu. Je ne suis plus digne de vivre.
Ce soir, je rejoindrai votre père, Ô mon Roi.
Puissiez-vous me pardonner, bien que je ne le mérite point.
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Re: -Chronique d'Entvald- Naissance d'un Royaume

Message par ombrelongue » ven. 1 octobre 2010 à 14h37

***Postface***
---Datation des grandes périodes du royaume d'Entvald---
Par le scribe Arténus Nocte.
Maître-Historien à la cours de Garius, de -38 à l'an 21.
Conseillé de la régence, de -23 à l'an 7.
Porteur de la plume du savoir.
Membre et disciple du 7ème cercle du savoir de l'ordre du parchemin.




***Le Royaume d'Entvald 1er***


1853
Naissance d'Evalt

1860
Evalt commence son apprentissage à l'épée, il s'avère très doué.

1867
Début des événements menant à la révolte de l'île aux murmures.

1869
Victoire d'Evalt. Il est le nouveau Duc de l'île aux murmures. Il a 15 ans.

1870-1873
Evalt, désormais connu sous le nom de d'Entvald le Conquérant, prend le contrôle de Gludin par la ruse plus que la force. Il n'y perdra qu'une douzaine d'hommes.
1873
Entvald défait l'armée des clans Oel-Mahum sur leur propre terrain. Surnommé "Loup Sanglant" par ceux-ci, il les poursuit et massacre la plupart des chefs et shamans lors de la bataille.
Le peuple Oel-Mahum ne s'en remettra jamais, et ne fut plus jamais réuni sous une seule bannière depuis cette campagne.
De 1874 à 1875
Entvald prend les villes une a une, puis met le siège devant Giran.
Gludio, Dion, et Floran font désormais parties de ses terres.

1876
Prise de Cefedeleen.

De 1876 à 1879
Gravement blessé lors du siège de Giran, Entvald se retire dans les terres elfiques.
Rencontre avec Kytianii, début de leur romance.

1879
Prise de Giran.
Mariage d'Entvald avec Kytianii
Entvald est couronné roi du Royaume de l'Ouest.



***La naissance du Royaume***

Nota :
La première date correspond à l'ancien calendrier, celui de Shunamein.
La seconde ligne de date indique quant à elle le calendrier dit "du Royaume",
apparu sous le règne de Garius.

A.N.
1891
/ -56

Naissance de Garius.

De 1893 à 1899
/ -54 à -48
Entvald mène ses armées par le sud, en direction de Heine.
Traversant les marécages, où son armée souffre bientôt de la dingue, et où la moindre blessure s'infecte, il sera pris à partie par les clans Lézards et les nombreux monstres vivants dans ces terres impropres. Heine, sachant qu'elle ne pourrait tenir un siège envoie un ambassadeur au roi.
Heine capitule.
=> Heine gardera une certaine autonomie, et ses dirigeants restent en place. Mais elle devient vassale du Royaume et doit suivre ses lois.
De 1899 à 1904
/ -48 à -43
Entvald consolide son pouvoir sur ses terres, usant parfois de méthodes discutables.
Une courte révolte de nobles de l'ancien Royaume, dite "révolte des nobles de tissu" est éradiquée dans le sang. Kytianii, horrifiée des actes extrêmes de son époux finit par le quitter.
Entvald effondré se fait une raison, lui offre le titre de Duchesse de la Marche du Sud et la nomme maîtresse de la forteresse d'Aaru.
Garius est élevé par sa mère.
1905
-44

Mort d'Entvald, assassiné devant son fils à l'âge de 52 ans.
Garius monte sur le trône, il a 12 ans.
Début de la régence de Kityanii, qui dureras 7 ans.
Par delà la mort, dans les souvenirs et la légende...
Pour sa famille et pour son peuple,
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