La Frontière de l'Enfer (Hellbound)

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Meliäa
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La Frontière de l'Enfer (Hellbound)

Message par Meliäa » lun. 14 novembre 2011 à 17h05

Spoiler:
* Type de connaissance :
— Légende (Faits non avérés, légendaire et parfois sans fondement, saga et compte pour enfant en font partit, mais aussi certaines textes sur les dieux et dragon, écrit ou oral.)

∆ Niveau rareté :
— Lettré (Les personnes qui sont soifs de connaissance)

■ Bibliothèque/Lieu de provenance : Bibliothèque de Giran, d'Althéna et d'Innadril
Année 499 de l’ancien calendrier
Plan des Abysses
Monde de Shilen
« Quoi ? Qu’as-tu dit ? »

Shilen se redressa sur son trône noir et se mit à prêter une oreille attentive au général des armées infernales Rakhtak qui lui faisait son rapport. Le démon n’en menait pas large, comment annoncer à Shilen une intrusion dans un lieu dont même les dieux n’osaient pas s’approcher sans craindre pour leur non-vie ?
  • « Ô divine Impératrice des abysses, une île volante est en train de survoler notre monde, et elle se dirige vers un portail situé au nord de votre palais, dans la stratosphère de la planète.

    - Impossible ! Qu’est-ce que cette chose ? Une création de ma « famille » pour me détruire ?

    - Nous ne le pensons pas, Ô divine, puisqu’elle ne semble ni vouloir s’arrêter, ni engager les hostilités. Nous avons détecté des formes de vies mais elles nous sont inconnues. Nous sommes face à une menace dont nous ne savons rien.
    - Hmm... Sont-ils conscients que nous sommes là ?

    - Nous avons envoyé les démons ailés regarder de plus près, il semblerait que la plate-forme située tout en haut de l’île soit garnie d’une armée de créatures étranges, pâles et munies d’une seule aile. Ils n’ont pas l’air morts. Et bien qu’il s’agisse sans aucun doute d’une armée, ils ont l’air d’être à la revue plutôt que disposés au combat. Il semblerait qu’ils ne se doutent pas que nous sommes là.

    - Je vois… Et le portail, pouvons nous l’emprunter ?

    - Il s’agit une sorte de trou noir dans la stratosphère, il aspire tout ce qui passe à sa proximité.

    - Intéressant… Combien de temps faudrait-il à ce passage pour se refermer après le passage de l’île ?

    - Nos démons les plus versés dans les arcanes du chaos pensent que ce passage va se refermer dès que l’île sera passée mais étant donné la taille du portail, il va mettre un certain temps à se clore. Nous estimons qu’il lui faudra une demi-douzaine d’heures pour disparaître complètement.

    - Parfait, que les troupes démoniaques se rassemblent et préparez les transports de troupes. Je m’occuperai de les envoyer par magie dans le portail avant qu’il ne se referme.

    - Euh, pardonnez moi votre Divine Majesté mais qu’est-ce que cela veut dire ? »
Shilen jeta un regard de mépris insondable sur son général et lorsqu’elle prit la parole, son ton était polaire.
  • « Cela veut dire que nous nous préparons à une offensive dans le monde des vivants, sinistre imbécile, et si mes ordres ne sont pas exécutés dans l’heure, je m’occuperai personnellement de ton cas. »

Le général Rakhtak quitta la salle du trône précipitamment et sans demander son reste.


Année 499 de l’ancien calendrier
26 heures plus tard
Plan d’Elmoraden
Dans les mers du Sud

Pour une raison que le général Rakhtak ne s’expliquait pas, lorsque lui et la phalange de l’armée démoniaque qu’il commandait étaient sortis du passage dimensionnel sur l’île que Shilen avait créée pour leur permettre d’emprunter la même route que les Kamaels, ils arrivèrent certes sur Ether mais ils n’apercevaient plus l’île qu’ils avaient pourtant suivie jusqu’au bout. C’était embêtant… Le général passa sa griffe dans ce qui lui tenait lieu de cou pour vérifier que sa tête était toujours solidement attachée à son corps, ce qui n’avait plus rien de certain ces derniers temps. Le courroux de Shilen s’exprimait de façons diverses et variées mais de manière invariable, toujours douloureusement pour la victime. L’île démoniaque descendit lentement à la surface de la mer et une fois la base immergée, elle sembla se fixer de façon définitive au fonds sous-marins. Le général ayant eu un rapport des démons ailés selon lequel une île se trouvait non loin et peuplée d’humains, il envoya aussitôt quelques troupes de démons capturer des esclaves. Après tout, ce n’était quand même pas aux démons de travailler pour l’établissement de la base de leur armée ! Ca c’était du travail tout juste digne de ces larves d’humains. Le général aboya des ordres brefs à ses subalternes et alla se réfugier dans ses quartiers. Ils avaient une île à aménager.

Année 505 de l’ancien calendrier
Plan d’Elmoraden
L’île aux démons
Sous le climat doux et tempéré des Mers du Sud d’Elmoraden, la terre morte et désertique fut prise d’une fertilisation surprenante. Normalement d’un rouge et ocre unis et répétitifs, le vert de la végétation devint la couleur dominante de l’île démoniaque.
Il ne fallut que peu de temps au Général pour prendre possession des populations humaines environnantes. Les terres du continent étaient éloignées, à plusieurs jours de vol ou de bateau. Cela leur laissait le temps de s’installer, cachés aux yeux de tous.
S’accommodant aux nouvelles conditions de vie qu’offrait l’île, les démons firent bâtir un camps militaire, imprenable, se servant des humains comme esclaves.
La luxuriance et la vie paisible que la nature laissait présager n’étaient qu’une façade dont le masque tombait bien vite lorsque l’on observait de plus prêt.
Comme si l’essence même de l’île s’était sublimée dans son environnement, la nature belle et généreuse n’était autre qu’un monde aux dangers insoupçonnés. Plantes carnivores, fleurs toxiques, animaux agressifs et méconnus de ces terres, venus des Abysses. Il était suicidaire de tenter d’échapper aux maîtres des lieux car, quand bien même cela arriverait, ce serait quitter l’enfer pour rejoindre la mort elle-même.
Peu à peu, la base se construisait. Des démons étaient régulièrement envoyés sur le continent, explorant les abords, revenant ou non, tandis que tous se préparaient, sans réellement savoir pour quand ni pourquoi.


Année 830 de l’ancien calendrier
Plan d’Elmoraden
L’île aux démons
Avait-il été contacté, ou bien est-ce lui qui avait pris contact ? Il ne pouvait en être certains concernant ce genre de choses. Cela faisait plusieurs dizaines d’années qu’il errait sur les terres d’Elmoraden, se dissimulant aux yeux des mages et des mortels. Il n’avait pas encore retrouvé la totalité de ses pouvoirs depuis que ces chiens de la Tour l’avaient piégé. Il avait beau être le plus puissant mage de tous les temps, la coalition des forces avait eu raison de son pouvoir.
Sephia à sa droite, Darion un peu plus loin, Beleth et les siens étaient proches de la figure de proue du navire qui les guidait alors que l’île encore inconnue mais chargée de tant de promesses se dessinait peu à peu face à eux. Darion, il l’avait rencontré au hasard de ses recherches. Il était risqué de traiter avec un haut démon, mais visiblement, il était tout autant risqué de traiter avec le mage noir le plus craint de tous les temps. Ils avaient vite trouvé leur intérêt commun dans cette affaire. Le mage avait eu grand mal à croire qu’une telle île, arrivée tout droit des Abysses, ait ainsi pu apparaître en Elmoraden sans que personne ne s’en aperçoive. Mais ce n’en était qu’une plus grande aubaine.
Bien qu'il pouvait encore déployer une bonne puissance, le sceau de la Tour d’Ivoire n’en bridait pas moins encore une grande partie de son pouvoir. Il ne pourrait pas résister bien longtemps si une nouvelle confrontation devait se faire avec ces incapables de mages. Il devait trouver un lieu sur où il pourrait poursuivre ses recherches sur les géants et regagner sa puissance. Ainsi, lorsque tout sera rentré dans l’ordre, c’est le pouvoir sur Elmoraden tout entier qu’il pourra prendre, écrasant ces chiens qui l’ont trahi, et assouvissant sa vengeance profonde et délectable.
Un sourire carnassier et malsain fleurissait son visage. Oui… Une nouvelle ère commençait pour lui.



Année 835 de l’ancien calendrier
Plan d’Elmoraden
L’île aux démons
Le grand château de fer aux trois tours aussi majestueuses que macabres se dressant dans le ciel, insolentes, brillait presque sous les reflets du soleil harassant de l’été. Malgré l'ombre des batiments, la chaleur restait étouffante. Les esclaves s’affairaient, comme ils n’avaient jamais cessé de le faire. A peine capturés sur leurs îles paisibles, ils avaient dû se mettre à la tâche, montant un bastion militaire pour les démons. Travailler pour ces êtres était horrible, mais ils n’avaient que cette option face à une mort dans des souffrances pires encore.
A peine avaient-ils accompli leur tâche, qu’ils virent débarquer sur l’île un humain, un mage selon toute vraisemblance. La façon dont celui-ci fut accueilli laissa perplexe les autochtones, se demandant s’il était ange ou démon. Ceux qui auraient pu croire en un peu d’espoir déchantèrent très vite. Car à peine les discussions furent-elles terminées, que des ordres dans cette langue démoniaque horrible furent aboyés. Ni une ni deux, les esclaves furent rassemblés et selon toute évidence, mis à disposition de ce nouvel arrivant.
Ils n’avaient alors aucune idée de ce qui les attendait. Mais bien vite, ils regrettèrent le temps où la base militaire était leur quotidien. Un homme du nom de Tully devint leur nouveau tortionnaire. Il semblait évident qu’il était l’âme damnée de ce mage dont le nom fini par se répandre parmi les esclaves : Beleth.
Cela ne leur parlait que peu. Éloignés du continent, ils n’avaient eu vent de la terreur qu’il avait pu répandre autour de lui. Mais rapidement, ils l’apprirent d’eux-même. Sans plus de cœur et de pitié qu'eux, ce nouvel allié des démons de l’île ne considérait les autochtones que comme du bétail tout juste bon à construire son domaine. Alors que les démons étaient chaotiques et sans réelle organisation, les nouveaux arrivants étaient eux d’une coordination sans faille, dotés d'objectifs précis et structurés. La tâche n’en fut que plus harassante pour les esclaves, qui étaient à nouveau pris sous un règne de terreur et d’oppression.
Les jours, les mois, les années faisant, le château de fer s'érigea, symbole de puissance et d’inflexibilité. Étrangement, depuis son arrivée, la nature avait commencé à se flétrir et à se dessécher. Personne ne s’en inquiéta auprès des maîtres des lieux, les démons trop heureux de retrouver leurs terres d’antan, tandis que Beleth et les siens s’affairaient à la mise en place de leur pouvoir.
Mais peu à peu, au sein des esclaves la révolte grondait, silencieuse mais puissante.


Année 836 de l’ancien calendrier
Plan d’Elmoraden
L’île aux démons
Des fumées noirâtres s’élevaient de-ci de-là dans le ciel gris tandis que des explosions se faisaient entendre par moment, et que les hommes se battaient pour leur liberté. Il avait fallut du temps, beaucoup de temps, mais toute oppression créée sa révolte. Vivant un enfer au quotidien, beaucoup finissaient par penser que finalement la mort ne serait que plus douce. Ils n’avaient plus rien à perdre, alors autant se battre pour sa liberté.
Ils avaient trouvé des armes improvisées, accédé à certaines réserves. Leurs ennemis étaient puissants, mais désorganisés et à la vigilance s'était endormie depuis ces années de domination. Le mage et ses suivants quant à eux étaient organisés, mais fort heureusement peu nombreux. Les esclaves se battaient avant tout pour leur évasion, détruisant ce qu’il fallait pour semer le trouble, mais ne cherchant pas à anéantir leur ennemi, bien conscients de l’impossibilité de la tâche.
Ils partirent en plusieurs groupes, se donnant rendez-vous en un lieu précis de l’île qu’ils avaient découvert quelques années auparavant, un ensemble de grottes souterraines. Ils auraient de l’eau, une sécurité relative, et surtout une possibilité de se cacher et de se défendre.
Depuis l’assèchement des terres, ce lieu était le seul à avoir conservé un point d’eau, permettant la conservation un îlot de verdure naturel. Il serait désormais leur nouveau lieu de vie, ou bien de mort. Ils avaient réussi à fuir pour la très grande majorité. Les pertes avaient été malgré tout au rendez-vous, mais chacun aspirait à une autre vie, une autre condition. Chacun s’était battu pour cela, les rescapés pleuraient autant leurs morts que leur joie de la liberté retrouvée.

Commença alors une nouvelle ère de guérilla, survie de l’humanité contre les puissances démoniaques, sur cette île pourtant ignorée de tous. Elle fut baptisée par les autochtones… l’île des Enfers.

Texte de Odia © - Merci à elle

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