[bghumain] Mélisse

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Lili
Fairy Queen Timiniel
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[bghumain] Mélisse

Message par Lili » mer. 26 janvier 2011 à 19h21

Nom: Mélisse de Lenfent.

Sexe: Féminin.

Race: Humain.

Age: 20 ans.

Carrière envisagée: Aucune.

Présentation physique: Mélisse est très fine et d'aspect fragile. Son visage aux traits fins et doux est encadré par une chevelure blonde cendrée et bouclée. Son regard d'un gris très clair ne manifeste qu'une immense tristesse, même lorsqu'elle sourit. Depuis son départ elle arbore deux oreilles de chats, vissées sur la tête. Il n'est pas rare de la voir se dorer au soleil entourée de vrais chats, ou bien même de l'entendre ronronner. Il émane de son cou un doux mélange fleuri.

Autres caractéristiques: Mélisse est chaque jour un peu plus convaincue d'être un chat. Elle ne se nourrit que de lait et de poisson, se laissant aller à un peu de volaille parfois. Elle se révèle extrêmement souple et agile dès lors qu'il s'agit de se mouvoir. Son pas est toujours feutré et silencieux.


Le souffle court dans ma petite robe rose, je me penchai légèrement de derrière l'arbre. Mon ennemi était là, entouré de ses généraux. Il me fallait agir, sinon plus jamais le royaume « Verdoyant » ne pourrait exister librement et prospérer, allié à jamais à la noirceur de « La Mare ».

Je jetai un nouveau coup d'œil. Par le Démon! L'ennemi avait disparu. Les généraux cependant restaient immobiles. Où était-il passé?

«On te tient, Reine du royaume « Verdoyant »! Rends-toi!»

Un bâton s'enfonçait dans mon dos, tandis que l'on m'attrapait le bras pour me retourner.
Le blondinet me souriait de toutes ses dents, il avait encore gagné.

«Mais tu triches Eli'!
- Mauvaise perdante! J'ai gagné, c'est tout. » Il me tirait la langue en guise d'argument final.
« J'ai pas perdu! C'est toi qui triches! Je t'ai vu là... Avec... Avec... Et puis c'est moi qui dois être la Reine, j'ai le déguisement! Toi t'es habillé comme le palefrenier! » Sa bouille se fendit d'une moue. Il était blessé. En-dehors du jeu, c'est bien ce qu'il était, le fils du palefrenier de mon père.
« Oh Eli'! Pardon, pardon, pardon! 
-Ça va, ça va, crois pas qu'une fille va blesser un homme! Eh! Viens! » Il me prit la main et m'entraîna à travers la lisière du bois qui composait mon royaume « Verdoyant », traversant ensuite l'herbe fraîchement coupée, « La plaine neutre », nous faisant passer devant l'eau noire, terrible royaume dont il était souverain, « La mare » pour rejoindre le manoir.

Sans cesser de courir, nous contournâmes les murs immaculés et immenses, pour le petit mètre que nous dépassions avec peine, jusqu'à l'écurie. Là, il m'attira jusqu'à un box et y entra.

En posant un doigt sur ses lèvres, il me regarda et de sa main libre repoussa un peu de paille, révélant cinq chatons agglutinés les uns aux autres.

« Oh! Eli'! Ils sont trop mignons! Oh! Regarde celui-là! »

Joignant les gestes à la parole, je saisis « celui-là » et le ramena à la hauteur de mon visage. Le chaton peinait à ouvrir les yeux, sûrement que je le réveillai.

«Leur mère a disparu, ils sont tout seuls. Ma mère dit qu'on pourra en garder qu'un. »

Caressant la petite bestiole que j'avais ramenée contre moi, je regardai les quatre autres.

«Ben je les prends, moi. Allez! »

Eli' me sourit, c'était sûrement ce qu'il avait espéré. Je courus aux cuisines chercher un panier et piquai l'un des draps blancs sur les étendages à l'extérieur. Créant avec l'aide de mon ami un petit nid douillet, nous les installâmes ensuite dedans.

« Choisis le tien Eli'. »

Nous passâmes le reste de la journée au chevet de Moustache, Caramel, Lutti, Sombre et Paille, les couvrant de toute la tendresse dont un enfant de 7 ans peut être capable, nous prenant nous-même pour des chats.

Le lendemain, mes petits chats avaient disparu. A force de recherche avec Eli' nous trouvâmes cinq petites masses de fourrures au milieu du tas de fumier à proximité de l'écurie. Mortes. Son père lui avoua que ma mère était tombée dessus le matin et avait exigé qu'on les noie. Après ça, Eli' ne me parla plus jamais.

La grande table de la salle à manger était dressée. Douze personnes autour.
A une extrémité, un homme, imposant, fier, arborant toute la richesse qu'un corps peut supporter.
A sa gauche, ses deux fils, grands gaillards aux sourires goguenards indélébiles.
A sa droite, une femme mince, l'air revêche, commère, toute aussi fière et ridiculement parée que son mari en bout de table.
A côté de celle-là encore, une jeune fille d'environ vingt ans, frêle, pâle, le regard vide, un fantôme.

Le reste des convives: des voisins, des membres de la famille... C'était le traditionnel repas du dimanche qui suit la chasse et s'éternise jusqu'au coucher du soleil.

« Ne mets pas tes coudes sur la table et redresse-toi, Mélisse! »

Je relevai le menton, maintenant mon dos déjà bien droit contre le dossier jusqu'à m'en couper le souffle, mes boucles blondes suivant le mouvement. Mes poignets effleuraient à peine la table, un couvert dans chaque main, je m'appliquai à manger sous les ordres dictatoriaux de ma mère.

Chacun de mes gestes étaient suivis d'un regard réprobateur, partagé avec ma tante, sœur de ma mère, et une phrase toujours semblable à «Veuillez l'excuser, elle fait son entrée dans le monde et son précepteur ne lui a pas encore tout enseigné. L'éducation de nos jours... » destinée aux invités qui se contentaient d'acquiescer solennellement.

Puis ils se désintéressaient tous de moi, repartant dans leur discussion morne, jusqu'à un prochain mouvement de ma part.

Je levai les yeux sur l'horloge imposante dont le balancier marquait avec une lenteur presque cruelle chaque seconde sans pour autant faire avancer la grande aiguille. Il n'était que trois heures de l'après-midi. Mais quand bien même, après que le carillon sonnerait les six heures salvatrices de la présence importune des convives et de ma famille, ma vie se déroulerait encore comme si j'étais un dimanche midi à table après la chasse. Isolée. Vide.

« Tu as entendu? La fille du bourgeois... Elle est malade.
- Je le savais, pâlotte comme elle est et ces yeux vides qu'elle promène toujours, à vous en glacer le sang... Ça cachait bien un mal ça. Leur voisine a dit au boucher tout à l'heure qu'elle avait des convulsions parfois, c'bien vrai?
- Oui et même que mon fils tantôt en passant a entendu des cris; des cris affreux qu'il a dit, comme ceux d'une agonisante. Le démon va l'emporter, j'te l'dis. »

J'avais chaud, mais en même temps, terriblement froid. Courbaturée. Incapable de garder quoique ce soit. Parfois une douleur vive me prenait à l'abdomen et lorsque la toux s'en mêlait, je ne souhaitais que mourir étouffée, à bout de souffle.
Les mois qui suivirent furent noirs parsemés d'éveils délirants où je miaulai. Je réclamai du lait que je ne gardais pas.
Ma famille finit par me cloîtrer dans l'un des étages du manoir. « L'étage de Mélisse ». Chacun venait me voir une fois par mois, le onzième jour du mois pour être exacte, durant vingt minutes «pour ne pas la fatiguer »

Lors d'une de mes phases délirantes, je crois avoir discerné Eli', devenu grand. Il me parlait en me caressant les cheveux pour m'apaiser. En partant, il avait déposé dans la masse blonde de ma chevelure un petit serre-tête surmonté de deux oreilles de chats. Il compatissait à mon sort, je crois, et devait y voir autre chose qu'un démon.

Les faisceaux lumineux de la lune concentrés au niveau de mes yeux me réveillèrent. Je ne sentais plus rien. Je voulais simplement sortir, monter sur les toits. Sans m'en rendre compte, j'étais passée par la fenêtre et avais entrepris d'escalader la façade du manoir me séparant du toit. Une fois hissée en haut, je m'assis.

Au levé du soleil, le manoir était loin derrière moi. Deux grandes bouteilles de lait s'entrechoquaient dans le sac qui pendait à mon épaule. Je n'étais plus Mélisse. J'étais chat.
Une de mes mains s'éleva gracieusement dans l'air pour venir effleurer le serre-tête d'Eli'.
J'étais chat. Et je m'en allai.

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