[bgvampire] Mekharr

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

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Raphael
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[bgvampire] Mekharr

Message par Raphael » sam. 10 juillet 2010 à 20h25


  • Nom : Kringash.
    Prénom : Mekharr.
    Âge : Un siècle de non-vie environ.
    Sexe : Féminin.
    Race : Orc.
    Classe envisagée : Grand Kahvatari.

    Croyance(s) : Pa’agrio il fut un temps. A présent, elle ne croit qu’en elle et les siens.
    Langue(s) parlée(s) : Orc et commun.
Des torrents de pluie gelée s’abattaient sur les contrées verdoyantes et boueuses. Sur la colline, à plusieurs kilomètres du village orc, quelques tentes avaient été montées afin que les guerriers puissent s’abriter. Le feu de camp s’éteignit bientôt, laissant échapper des volutes de fumées au parfum boisé. Les herbes shamaniques avaient été brûlées pour détendre les soldats et aider les blessés à guérir plus rapidement. Le shaman, un orc à la stature moins carrée que ses congénères, s’affairait à passer de tente en tente, muni de ses remèdes et diverses potions. Quand celui-ci rejoint celle de ma famille, je posai mon regard vide sur mon père, couché sur une paillasse, du sang perlant abondamment du lit en lin. J’étais encore jeune, mais j’avais réussi mon rite de passage avec brio, après être partie durant un long mois, seule. J’avais ensuite été intégrée à la troupe de mon père, afin que celui-ci puisse m’apprendre l’art de la guerre.

Nos ennemis étaient de redoutables bêtes, semblables à de géants loups enragés. Chaque fois qu’une de ces créatures étaient abattues, le shaman se précipitait sur sa dépouille pour y agiter au dessus le totem de notre clan, le Loup des Atubas. Il prononçait alors quelques prières à Pa’agrio pour lui demander de pardonner ces bêtes et de veiller sur leurs âmes. Malheureusement, l’une d’elle parvint jusqu’à mon père avant que les autres n’aient pu l’achever. Elle l’avait violemment agrippé au cou. Armée de mes griffes acérées, je pus l’attraper non sans mal et la jeter sur le sol. D’autres s’en occupèrent, tandis que je retenais avec difficulté le corps de mon père. Pour un jeune guerrier, cette attaque n’aurait pas été mortelle. Mais mon père était l’un des plus anciens, et son âge avancé ne lui permit pas de résister autant à la douleur que jadis.

Ainsi, je savais pertinemment que Pa’agrio réclamait la présence de mon père à ses côtés. Je n’étais pas triste, non. Je me devais d’être forte, et ne pas laisser paraître mes sentiments. La mort n’était après tout pas si terrible, et mon père avait bien vécu. C’était un grand guerrier, il méritait enfin son repos éternel. Fière de lui, je restai accroupie près de son lit de mort, tandis que le shaman continuait ses prières. Je fermai bientôt les yeux, m’endormant à même le sol, sentant la douce odeur des herbes shamaniques. Le parfum enivrant parcourut toute mon âme, et je sentis celle-ci m’échapper un court instant. Je voyageais à travers les contrées de mes semblables, telle un fantôme. J’étais légère, comme si le vent me portait, comme si je n’avais aucun effort à fournir. Le rêve semblait pourtant si réel…

Le visage de mon frère m’apparut alors. Mon cœur se souleva dans ma poitrine ; ce fut le choc. Je ne l’avais pas vu depuis qu’il était parti du village pour commencer son rite de passage. C’était mon grand frère, de trois ans mon aîné. Nos parents avaient perdu tout espoir de le retrouver en vie. Nos visages étaient tous deux si proches l’un de l’autre, que je pus lever ma main pour lui toucher les lèvres, puis les yeux et le front. Je tentai de l’agripper dans mes bras, mais l’image disparut en une volute de fumée. Il réapparut un peu plus loin. Je crus voir qu’il me souriait, avant que celui-ci ne se mette à courir. Je le suivis, tentant de ne pas le perdre de vue. Je ne reconnaissais pas l’endroit. Les murs étaient en pierre et on remarquait les racines qui naissaient de là. L’obscurité était envahissante, même si celle-ci était parfois chassée par les torches et braseros naturellement allumés. Je crus me souvenir qu’il s’agissait en réalité de la Cave des Épreuves. Je me souvins également que mon frère m’en parlait souvent, avant qu’il ne parte. Il était avide d’entraîner son esprit et d’ouvrir son cœur à Pa’agrio. Je sentais qu’il était devenu fou, après ces années à chercher la sortie de ce labyrinthe. Il était méconnaissable, les traits durcis et fatigués. Sa démarche était bestiale, comme s’il n’avait plus rien d’humain. Ce rêve me paraissait extrêmement étrange. Mais je n’avais aucune envie de me réveiller, je voulais connaître la fin.

Nous arrivâmes bientôt dans une salle formidablement bien éclairée par les feux naturels des torches et braseros. Les trois têtes de Pa’agrio trônaient en plein centre de la pièce, et je voyais mon frère qui s’avançait dangereusement, tendant fébrilement sa main. Je perçus ses pleurs, comme un lointain cri des abysses alors qu’il était placé à quelques mètres de moi. D’un coup, je vis son corps s’enflammer, dans des hurlements atroces de douleur.

La minute qui suivit, je me réveillai, des gouttes de sueur perlant de mon front. Mon père était à côté de moi, il venait de lâcher son dernier soupir. Le lendemain, nous rentrâmes au village.

Quelques mois plus tard, après m’être entraînée et endurcie, je me décidai à entreprendre le voyage jusqu’à la Cave des Épreuves. J’étais certaine, au plus profond de moi-même, que mon frère était encore en vie. Je pouvais sentir son cœur battre. J’en avais l’intime conviction. Je m’armai donc de mes plus imposantes griffes et de ma plus résistante armure, prête à combattre tous les dangers.

Je ne fus pas surprise de devoir traverser divers climats et diverses contrées, toutes plus magnifiques les unes que les autres. Ma terre natale me manquait parfois, mais je restais concentrée sur mon objectif. De nombreuses fois, je dus affronter des créatures qui m’empêchaient de poursuivre ma route. Je fus parfois blessée, mais les herbes et remèdes que m’avait donnés le shaman du village avant de partir fonctionnaient à merveille.

Je m’approchais d’un immense rocher, et une sensation étrange de déjà vu m’envahit. Je compris alors que je me trouvais à proximité de la Cave des Épreuves. Tout se bouscula dans ma tête, si bien que je ne savais trop comment je m’étais retrouvée dans la salle aux trois têtes de Pa’agrio, notre Père. J’avais suivi les couloirs avec instinct, comme dans mon rêve. Je persistais à croire que c’était un signe, que ce rêve ne m’avait pas été envoyé sans raison apparente. Je me devais donc de retrouver mon frère, avant qu’il ne se change en cendres… L’idée me dégoûta et je déglutis bruyamment. Mon regard s’élança de part en part de la pièce, cherchant rapidement des yeux une silhouette. Malheureusement, seul le silence régnait en ces lieux. Je pouvais d’ailleurs apercevoir quelques ossements et autres restes humanoïdes à même le sol. Il y avait même du sang séché sur les murs, et des marques de griffures. L’image faisait froid dans le dos. Mais en tant que guerrière orque, je ne faibli pas sous la pression, et je ne laissai pas la peur s’emparer de mon être. Pensant que mon frère devait se trouver ailleurs dans la Cave des Épreuves, je rebroussai chemin, l’espoir s’affaiblissant toutefois. Arrivée à un croisement, je ne savais nullement où aller. J’étais perdue et fatiguée. Je tenais péniblement mes lourdes griffes en acier, tandis que mon regard se perdait dans l’obscurité. Je crus sentir une présence. Cela dura une fraction de seconde, avant que je ne sois violemment projetée contre le mur de pierre. Un orc imposant me tint la gorge, me soulevant du sol. Je percevais dans son regard un immense vide. C’était comme s’il n’existait pas. J’eus l’impression alors de me retrouver dans un autre de mes rêves. Il n’avait pas de souffle, et je ne sentais aucune odeur émanant de son être. C’était très étrange… De sa voix rauque, il me parla.

« Au moment où je te lâcherai, tu te battras, comme tu ne t’ais jamais battue, et peut-être que tu sauveras ainsi ta vie. »

Sa poigne de fer autour de mon cou se desserra, et je le poussai d’un coup d’épaule. Dans un râle de colère, je me précipitai sur lui, griffes en avant. Il me gifla, d’une rare violence, et je m’effondrai sur le sol. Seulement, je ne faiblissais pas, je n’avais aucune envie de mourir. J’avais encore trop de chose à accomplir dans le monde des vivants, avant de me retrouver esprit à tout jamais. Le duel dura plusieurs minutes. Je parvins, par chance, à le maîtriser quelques secondes, mais je ne pus le retenir plus longuement. Il me jeta en l’air, et je retombai lourdement sur les dalles. Il ricana et me félicita pour mes efforts.

Par la suite, tout se passa très vite. Il m’agrippa à nouveau, approchant ses lèvres de mon cou. Je sentis alors des crocs pénétrer ma chair dure et verte. Je sombrais petit à petit dans l’inconscience. Pa’agrio m’attendait peut-être.

J’étais devenue son objet, son apprentie, sa maîtresse. Fenris m’avait transformé en vampire. J’étais une créature non-vivante, qui errait sur les plaines. J’avais pleinement conscience de ce qui m’était arrivée. Je n’avais pas d’autre choix que d’accepter ma nouvelle condition. Mes nouvelles capacités, tant au niveau physique que moral, m’émerveillèrent de passion. Le désir brûlant en moi de force et de sang ne faisait que s’accentuer.

Je ne me souvins que très mal des évènements qui suivirent la fin de mon éducation. Au cours d’une bataille aux côtés de mon maître, je fus gravement blessée. Il m’emmena dans une crypte, dans des terres reculées de l’Elmoreden, où il veilla sur moi. J’entrai par la suite dans une torpeur de plusieurs dizaines de siècles, après lui avoir fait mes adieux. Nos chemins devaient se séparer, pour une raison obscure qu’il préférait garder secrète. J’avais confiance en lui, et j’acceptai le fait qu’il m’abandonne. Après tout, j’étais apte à vivre ma non-vie seule.

Je me suis réveillée depuis peu, après avoir poussé le socle de mon cercueil de pierre d’un geste puissant. La faim me tiraillait de toute part, si bien que je pus me désaltérer goulument auprès d’une famille de paysans non loin de la crypte. Je décidai de rejoindre Giran, à nouveau, ville marchande de l’Elmoreden.

Dernière modification par Raphael le dim. 11 juillet 2010 à 15h28, modifié 4 fois.

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Lotradas
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Re: [bgvampire] Mekharr

Message par Lotradas » mar. 23 novembre 2010 à 16h05

Compte supprimé par conséquent de même pour le perso

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