[bgsombre] Camille

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

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Claus
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[bgsombre] Camille

Message par Claus » dim. 5 septembre 2010 à 01h05

« L'écriture : cet éternel dilemme entre la vie et la mort, cette ambiguïté qui rejoint les gens dans leur instabilité la plus secrète. »
[Plume Latraverse]

Je me suis endormie. La f(a)in me guette. Depuis combien de lunes suis-je ici ? Depuis combien de... Le froid me tiraille dans sa morsure. Déchiquette-moi de tes crocs glacés pour panser mon cœur de ton râle. Il saigne. J'entends ses gouttes tomber dans mon esprit pour se mourir dans l'oscillation de cette mer qu'est mon subconscient. Serait-ce ce nectar ou les fêlures s'effritant de mon architecture ? Le doute m'accable. […]

L'onguent austère de la neige termine de bander ma douleur. Mon sang n'est plus que glace, et ma peau que roche. Dois-je abdiquer dans un soupire, ou... ? Je sens. Oui, je ressens. Ces larmes perlent sur ma joue, glissant sur ma peau givrée pour se suicider du bout de mes lèvres. Je vis encore. Elles m'apparaissent tel une étoile émergeant du ciel des nuits, découverte par l'œil qui s'obstine. Serait-ce là de l'espoir ?

Je plante mes doigts dans cet encéphale diaphane. Je me relève.
Tant que mes larmes couleront, la vie ne m'abandonnera point.

( ... )
Un cri suspendu dans les notes du temps. Poignant, saisissant, dont l’unique consonance n’est que la douleur de tout un être. Echo sombre d’une vie brisée, éclat de souffrance exacerbé. Clameur éphémère, amertume transcendantale. A cor et à cri, suspendu dans les notes du temps ; il attend.

Trois êtres emmitouflés dans les voiles ténébreuses du tombeau. Triste théâtre à la scène de linceul, dont la chute n’est que la signature sanglante d’une tragédie. Tâché, déchiré ; feu destin animé par les mains du Malin. Laissés au gré des souffles ardents, portés par d’infâmes courants ; ils attendent.

Le cri perdit de son souffle. Une larme scella les lèvres, ultime réponse à des mots bien trop frêles. Puis un nouveau bruit brisa le silence. Une dague ensanglantée tombant au sol, laissant le fer de sa lame chanter son requiem tumultueux sur les pavés. Les sanglots se mêlèrent alors à l’écho ; laissant la douce symphonie macabre enveloppée de ses notes la crypte. La mélodie d’un adieu douloureux.

« Non… non… »

Des mots se perdant dans la spirale funeste du destin, se mêlant à ses courbes lacrymales pour se répéter continuellement telle une ultime prière. Des mains tremblantes accompagnant alors les mots, les maux ; pour caresser la joue bien trop froide d’une raison de vivre.

« Ne m’abandonne pas, je t’en supplie. »

Une complainte glacée prononcée avec toute la force d’un être. De simples lettres qui s’emmêlent, se démêlent ; qui forment une phrase dont le sens n’a jamais été aussi fort.
Des doigts qui se serrent, qui se croisent. Des doigts tentant de retenir vainement une partie de soi.

« Il est l’heure, ma belle. »

Un dernier baiser tel un ultime pardon. Des lèvres qui s’effleurent, se frôlent, s’embrassent. Emprisonnent en leur creux cette poussière de souvenirs s’envolant au gré du vent, là où tout est dénudé de sens.
La pièce touche à sa fin. Les rideaux ténébreux s’abattent peu à peu sur les deux amants.

« Ne me laisse pas, je ne suis plus rien sans toi…
― Promets-moi de m’aimer pour toujours. »

Des yeux qui se voilent puis se ferment sur la vie. La Mort reprend ses droits et clôt les rideaux. La scène de linceul se berce de sanglots et de cris. Désespoir et peine ; l’alchimie dangereuse de toute une existence. Un tableau qui chute. Un rêve qui se déchire. Une vie qui s’écroule.
Tout n’est que poussières.

« Je te le promets… »
( ... )
Un pas plus loin un pas toujours plus loin. C'est un pied qui avance et qui soulève la poussière et qui s'écrase en hésitant sur le parterre gris-brun, qui envole le pollen et descend la brume, la tire un peu plus près du sol, un peu plus près des hommes. A chaque pas, c'est l'écran de fumée devant moi qui s'élargit, qui s'épaissit et envahit ma vue. A chaque seconde, la persistance de mes rétines m'aveugle. C'est une fumée grise et âcre qui me jette dans le songe, alors que je traîne ma croix sur mon chemin d'Éther ou peut-être l'inverse. Ce mur est infranchissable. Je suis libre mais libre d'errer devant cette masse immense et pourtant impalpable, discrète et volatile comme elle est écrasante et souveraine. Ici n'est pas de mon monde, et mon royaume est envahi par les brumes. Pourtant j'insiste, je trépigne, mes bras, nos bras s'enfoncent dans ces couleurs sombres et perçantes, qu'il est lourd, ce poids, qu'elle est pesante cette atmosphère ! On y respire que des parfums sulfureux qui irritent les bronches et coagulent entre nos doigts. C'est la mort dans nos mains qui se forme car déjà le chemin qui nous nous sommes frayés s'est évanoui dans le sommeil des brumes. Pourquoi derrière cette muraille de vapeur blanchâtre, couleur de cendres, ne voit-on pas les quelques lueurs qui annonceraient une cité prochaine ? J'entends, pourtant .. je l'entends, oui, une eau qui clapote, quelques sons distraits, l'espace d'un instant, même, une tige de jonc fanée ? Non. C'est un rêve, il n'y a rien de cela, c'était une illusion dans un rêve. Tout cela peut-il être vrai ? Que ferais-je à présent, et vous, où êtes vous ? Je vous appelle et vous convoque, au nom des Mortels, percez ce brouillard et portez-moi secours. Une main forte. Une main serviable. Que ne donnerais-je pas pour une main amie. Je lui trouverais milles grâces, la finesse des traits, la longueur de ses lignes, la perfection de sa teinte. Je lui trouverais un visage magnifique et lui accolerais un nom somptueux. Les plus belles couleurs ! Je pourrai vivre hors d'ici !

Mais mon pied se soulève et entraîne la poussière, c'est un pas plus loin. Mes songes m'ont perdue plus encore et déjà la brume enfonce mes yeux. Elle cristallise ma langue et avale mes soupirs. Ce monstre.. gris et immense, un rejet de la nuit, il se diffuse sur la toile du jour, pareil à une tâche d'encre qui se répand en cercles concentriques et torturés sur les fibres du papier. C'est un pas de plus qu'il me faut, c'est encore marcher, car sinon.. il n'y aura plus de grâce, plus cette main, mon royaume descendra sous les flots et il n'y aura plus que ce gris changeant qui me dérange et m'étouffe. Quelle couleur de mort, quelle sinistre robe pour cette mort qui me guette. Encore une fois soulève toi et emmène-moi loin d'ici. Il le faut car nous devons vivre. Encore quelques pas... je m'envole, je cours, je vais finir par sortir. Je verrai encore la lumière, encore !

Déjà toute réalité m'est un rêve. Il n'y a plus rien ici. Plus un meurtrier, plus un cri, plus un chien, plus un pas, plus d'hommes, plus de vie. Le bruit de mes pas glisse doucement sur l'ombre. La mienne, comme mon âme, est prisonnière de Ça. Ça m'effraie. C'est trop immense. Ça. Cette chose. Le vent n'y trouve aucune faille et ne rentre pas dans ce monde. Dehors il doit rester des villes, il doit rester des chemins et alors nous ne serions pas mort. Nous serions en vie. Mais déjà Ça me rend folle. Je sais que je ne pourrai plus en sortir, prise au piège, cernée par Rien au milieu de Nulle part. Et pourtant j'existe, je le sais encore, j'attache mon esprit à cette pensée et j'en reste solidaire comme de mon propre cœur. Elle seule peut m'aider et grâce à elle peut-être je pourrai, encore une fois, soulever mon pied, attraper la poussière. Un pas plus loin, je continue mais combien de temps pourrai-je encore ? Combien de brasses dans cet Enfer ? Combien de pas me séparent de trépas ? J'enfonce mes bras dans la masse âcre qui brûle mes yeux. La pression que cette fumée exerce sur mon visage et mon crâne est bien trop forte, je ne sais pas si je suis sourde. Je n'ose plus parler de peur d'avaler le Diable et de perdre mes paroles. Mes dernières. Je ne veux pas les prononcer dans ce vide envahissant. L'endroit est plein de mort, je le sens. Je le savais déjà, je l'ai toujours su et vous, qui vous êtes égarés dans notre prison mobile, vous le saviez aussi.

Je suis assise. Je pense que sous moi il y a encore un sol. De la terre meuble, du granit, un sommet. Je ne sais. Je tente de porter mes pas, ils sont de plus en plus pesants et chacun martèle notre misère dans ce tourbillon de fumée. Cette brume. Aurait-elle englouti l'Éther dans son pesant sommeil ? Un instant je tente de porter tout mon poids sur mes jambes mais rien ne se passe. Pire, je ne sens rien. Je ne peux rien sentir. Elle a volé mon âme et mes sensations. Pourtant il me reste la colère et la révolte. Je trépigne, je hurle et elle rentre dans mon corps. Elle s'injecte dans mes veines et dans mon sang, je sais que cela est mon dernier cri perdu dans cette cellule infinie. Mes brassées et ma course me portent mais je ne sais plus dans quelle direction. Il n'y a plus de sol, plus d'horizon et plus de vie. Où est la Terre, où sont ceux que j'ai aimé et ceux que j'ai haï ? Où êtes vous, frères ? Nous sommes rentrés ensemble dans notre calvaire. Je voudrais vous retrouver. Mais je ne puis respirer à présent. Où êtes vous ?

Je suis assise à nouveau. Je pense. La terre à disparue. Personne ne m'entendra plus. Je ne suis plus qu'une onde, un bouquet d'étincelles dans la plus grise des nuits du monde. Invisible et aveugle. Je crie mon silence dans le ventre de ma peur. Est-ce que rien ne sortira de ce malheur. Une fois encore, une fois de plus et pour vivre plus loin, plus fort et plus profondément, dans nos âmes, soulevons nos pas et entraînons avec nous la poussière. Ce qui vit peut guérir et la brume tombera et enfin nous pourrons crier notre joie et retourner aux villes pour les faire semblables à nos cœurs éprouvés et pleins de fatigue. Tout cela, oui.. Tout cela nous le serrons. Ca. Elle est en nous à présent mais nous vivrons plus et nos yeux partageront cette noirceur avec la rosée et l'aurore. Peuples, je sais que vous vivez et vivrez encore. Nous arrivons. Encore un pas, encore un pas plus loin. A la fin de cet Enfer, nous nous retrouverons. Nous passerons nos mains sur le monde et la Terre elle-même sera réconfortée. C'est pour la paix que nous mourrons, pour le sauver nos âmes de cette nuit dense acide. Il faut que mes mains s'enfoncent encore dans ce corps inerte et fuyant. Derrière, il peut y avoir cent mille mondes, il faut encore un pas de plus. Encore une lueur. Pour toucher cette main ...
Je me réveille.
( ... )
L’eau se brise sur la coque du navire. Étendue vaste, inconnue et infinie ; Ô combien dangereuse comme la vie. Parfois houleuse, parfois calme, elle n’est qu’incertaine. On se laisse porter, on avance sans savoir où aller, on contemple ses bribes se défaire sous nous avec le cœur serré.
Mais où es-tu mon Amour ?
( Je ferai tout ce que tu solliciteras
A ma vie pour toi je renoncerais
Tout ce que je désire est un endroit près de ta tombe. )

Ballotée au gré des vents, emportée par l’indifférence. Frêle corps écorché n’attendant que sa sentence. Naviguer pour fuir, partir pour oublier. Peut-on réellement enfouir des souvenirs qui ont construit toute une vie ? Et se berner d’illusions, tel l’unique espoir des condamnés.
Penses-tu à moi ?
( Mais que suis-je supposée faire
Quand tout espoir est parti ?
Comment suis-je supposée te quitter
Quand tu es le seul ?
Que la Mort m’emporte avec elle
Pour toi, je mourrai. )

La terre se dessine. Les matelots s’agitent. Fine silhouette perdue en cette masse grouillante. Les larmes qui glissent, les mains qui se crispent, les lèvres qui retiennent un hurlement. Fuir, pour mieux te revenir ? S’accrocher à la vie, une dernière fois ; pour toi.
Est-ce que tu m’aimes ?
( Je me noie en nos rêves
Au travers les pleurs et les sourires.
Mes larmes auraient-elles pu te retenir ? )
Éphémère d’une vie, vie de chimères.
( ... )
« J'ai cru pouvoir briser la profondeur l'immensité
Par mon chagrin tout nu sans contact sans écho
Je me suis étendue dans ma prison aux portes vierges
Comme un mort raisonnable qui a su mourir
Un mort non couronné sinon de son néant
Je me suis étendue sur les vagues absurdes
Du poison absorbé par amour de la cendre
La solitude m'a semblé plus vive que le sang
Je voulais désunir la vie
Je voulais partager la mort avec la mort
Rendre mon cœur au vide et le vide à la vie
Tout effacer qu'il n'y ait rien ni vitre ni buée
Ni rien devant ni rien derrière rien entier
J'avais éliminé le glaçon des mains jointes
J'avais éliminé l'hivernale ossature
Du vœu de vivre qui s'annule. »

[Paul Eluard]
~
« Sang ô sang noir de mes frères, vous tachez l'innocence de mes draps, vous êtes le sueur où baigne mon angoisse, vous êtes la souffrance qui enroue ma voix. »
Spoiler:
Être Conseiller, ça a son charme ;

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Re: [bgsombre] Camille

Message par Claus » jeu. 21 octobre 2010 à 23h27

Spoiler:
L'Arc.
Ce qui suit est un post HRP relatant de son maniement à l'arc. Soucieux d'être en règles avec les mises à jour demandées, tout en ne voulant détruire le côté lyrique que je tente d'inspirer au récit, cette explication se veut surtout pour le Staff pour expliciter une telle orientation. De ce fait, je remercierai quiconque d'utiliser aucune information de cette aparté par soucis de cohérence.

En vous remerciant d'avance.

Camille, charmée par son amant à la vie éternelle, tenta de braver ses limites pour être à son niveau et ainsi lui faire honneur. Fort malheureusement, quelconque mortel ne pouvait parvenir à une telle agilité et rapidité que son aimé aux dents-longues excellait, et elle le savait fort bien. Mais son amour, bien plus puissant et fort que ses limites fixées par de la physique et de la morphologie, la poussa à toujours aller plus loin.

Dans les prémices, son amant accepta de lui apprendre le maniement des dagues pour ainsi exécuter des crimes parfaits et rapides. De longues années lui furent nécessaires pour parvenir à telle rapidité dont son mentor faisait part et, même si son corps en subit les lourdes conséquences, elle parvenue presque à l'égaler. Ses journées n'étaient peuplées que de cet entraînement, qui était généreusement offert par celui-ci – bien que, pour lui, cette mascarade teintée d'amour allait donner une toute autre utilité à son calice ; à savoir lui ramener davantage de sang pour ses petits extras dont il raffolait tant. Camille ne put que subir la joug d'un tel sentiment, réalisant meurtre sur meurtre dans le seul but de combler ses lèvres qui la rendaient si dépendantes.

Malheureusement, ces crimes à répétition se firent sentir dans le village puisqu'ils furent doublés. Très vite, les rues devinrent étroitement surveillées et dangereuses. Sa corpulence et son agilité ne lui permettaient que de commettre des crimes létaux, et non un combat rapproché qui pourrait lui apporter une mort certaine. De ce fait, son amant lui apprit alors le maniement de l'arc. Sa nyctalopie, sa précision et surtout sa grande agilité lui permirent d'apprendre très rapidement cet art qui lui était pourtant inconnu. Elle ne misait sur la force étant donné sa carrure, mais sur la discrétion et la vitesse. Si elle ne pouvait donner la mort au corps à corps, elle l'offrait à distance. Tel le baiser de la Mort, les habitants du village le subirent sans crier gare, se voyant loger des flèches dans leur crâne ou leur cœur avec une précision mortelle.

Ces deux maniements d'armes ne furent qu'accentués par sa réputation d'assassin qui grandit à travers tout Elmoreden sous le nom du « Corbeau » - annonciateur de Mort et de maux.

→ Ainsi, il faut souligner que toutes les classes de Camille reposent sur l'agilité (que ça soit la dague, que le maniement du vent (qu'elle aura apprit pour justement palier sa différence avec son aimé, mais cela sera relaté dans un autre chapitre) ou encore l'arc (et donc, l'intérêt à l'archer elfe qui repose principalement là-dessus). Cet intérêt presque incommensurable à la vitesse provient de l'entraînement qu'elle a subit avec son mentor qui était un vampire – et donc, baigné dans ses caractéristiques – ainsi que sa vie cachée d'assassin.

[Post relatant de sa subclass en Archer.]
~
« Sang ô sang noir de mes frères, vous tachez l'innocence de mes draps, vous êtes le sueur où baigne mon angoisse, vous êtes la souffrance qui enroue ma voix. »
Spoiler:
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