[bgdemon] Nimrodel

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

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Niyaven
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[bgdemon] Nimrodel

Message par Niyaven » jeu. 14 octobre 2010 à 18h37

                                           — Démon —                                       — Hôte —
                                           Nom : Uolac                                       Nom : Agarwen
                                           Rang : Mineur                                    Prénom : Nimrodel
                                           Age : plusieurs millénaires                  Age : 67 ans
                                           Discipline : Ombres                            Sexe : Femelle
                                           Race : Démon                                     Race : Elfe
                                                                                                    Classe : Chantesort Spellsinger

Croyances : Aucune
Langues parlées : Commun, Elfique

Description physique :
            Il s'agit d'une jeune elfe, l'air encore enfantin et un peu naïf. Ses cheveux sont blonds vénitiens, modérément longs par rapport à sa taille, de cent soixante centimètres. Ils sont ondulés, formant même quelques boucles, ce qui donne l'impression qu'ils sont plus courts qu'ils ne le sont en réalité. Encore jeune, elle a quelques formes qui n'ont pas fini d'aboutir.
            Son visage est l'incarnation même de l'innocence, avec une « bouille d'ange » comme certains disent. Les pommettes un peu rosies, le sourire facile, et des sourcils légers rendent son visage amical. Ses yeux en revanche sont d'un bleu si profond qu'il en est abyssal, comme si son âme était vide. À tel point qu'il peut paraître inquiétant... De ce fait, elle porte un masque en permanence pour les cacher.
            Sur sa tête, elle porte deux oreilles de chat en tissu et velours, un accessoire solidement attaché qui apporte tout son charme à l'elfe.


Autres (particularités) : Si l'on inspecte de très très près l'elfe, on notera des traces de cornes, un regard complètement abyssal, et une dentition légèrement pointue.
            Cinq silhouettes couvertes d'épaisses bures noires, leurs visages enfouis dans les ombres, comme si les ténèbres avaient pris possession de ces corps. Comme si des ombres ambulantes s'étaient installées dans ces habits amples. Alors que quatre des ces silhouettes s'alignaient, la cinquième s'avança. La pièce était sombre, grande, et le sol était froid. Un firmament de pierre, arqué de voûtes gothiques, surplombait la scène, majestueusement sombre. Pendant que le cinquième s'avançait, un vent parcourait les lieux, tel un vagabond curieux. La musique était belle, le bruit des bures valsées par ce vent, des pas de cette silhouette vide, et de la pluie s'écoulant à l'extérieur s'harmonisaient à en faire une parfaite mélodie.

            Puis la silhouette interrompit sa marche. D'une manière fluide, elle s'agenouilla, le bas sa bure épousant le sol. De sa manche gauche, une main à la peau claire sortit. De longs et fins doigts tenaient une craie. La tête remplie des pénombres leva une dernière fois les yeux, admirant cet azur de pierre, et alors que la foudre vint déchirer cette mélodie, elle débuta son œuvre. Alors que le bruit du vent, des vêtements, et de la pluie reprenaient place, la craie heurtant le sol s'ajoutait en rythme. La main traçait au sol ces symboles, de façon adroite et prudente. Puis, elle repassait sur les traits déjà tracés, jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien de la craie.
            Une fois la craie épuisée, la silhouette se redressa de façon souple. Sans un mot, elle se plaça au Nord du cercle. Aussitôt, les quatre autres silhouettes se mouvèrent à leur tour. L'une s'en alla au Nord-Est, l'autre au Nord-Ouest. Les deux dernières se mirent en face, au Sud-Est et au Sud-Ouest. Laissant tomber leurs mains le long de leurs corps, baissant la tête, des murmures commencèrent. À l'unisson, ces cinq personnes commençaient à incanter en chuchotant des bruissements à peine perceptibles. Puis leurs voix s'élevèrent, jusqu'à couvrir tous les autres sons. Le vent se renforça, faisant danser les tissus, valser les quelques poussières.

            À mesure que les voix montaient, dans leur rythme monocorde, des ombres s'engouffraient dans les lieux. Étouffant toute lumière, elles avançaient, telles des prédatrices. Le psaume continuait, devenant oppressant, de par ces voix graves. De plus en plus sombres, les incantations étaient dans le ténor, et résonnaient dans tout le temple. Bientôt, l'on entendant plus aucun bruit si ce n'est ces voix et leur écho. L'ombre dévorait les alentours, s'approchant lentement du cercle. Dans un élan, les voix s'élevèrent encore plus haut, comme s'insurgeant et appelant encore plus fort. Dès lors, un son d'orgue vint les accompagner. Puis s'ajoutèrent des sons de trompettes, tout aussi graves. Serpentant sur le sol, les ténèbres finirent de dévorer les restes de lumière. Désormais, l'on ne voyait plus quoi que ce soit, si ce n'est un cercle de craie blanche, rempli de symboles, tracé au milieu de nulle part.

            Un léger tremblement fit vibrer l'édifice de pierre, et les silhouettes autour du cercle se mouvèrent, s'alignant au Sud, faisant face au Nord. Les ombres se levèrent difficilement du sol, pour former une vague forme au dessus du cercle. Vulnérable, ce restant de démon se dressa face aux cinq silhouettes. Puis, il suivit le regard des cinq invocateurs, tournant son regard au Nord. Il fixait mon corps, nu, crucifié à même le mur, au pied de cet autel de Shilen. Je savais que je n'avais pas le choix, qu'ils ne m'épargneraient pas en me tuant. Qu'au contraire, mes amis en pâtiront. Mes lèvres murmurèrent les dernières syllabes du rituel, et mes yeux fixèrent cette ténébreuse lueur.
Ce fut la dernière chose que mon âme vit.
            Dans un déplacement éclair, presque instantané, la forme ténébreuse fila vers ce corps d'elfe. Le démon pénétra en elle, passant à travers sa poitrine, noircissant son coeur. Un hurlement déchira cette musique, ce son d'orgue et de trompettes, qui s'interrompit alors que les chants baissaient leur ton. Tel un spectacle, les cinq silhouettes observaient le démon dévorer sa proie de l'intérieur, violant son âme. Dans la douleur et la crispation, le corps de l'elfe se débattait, élargissant les plaies qui la retenait crucifiée. Son corps se cabrait de douleur, son hurlement était désormais sourd et muet. Ses yeux écarquillés, du sang coulant, la transpiration maculant ses cheveux, ce qui dura quelques secondes sembla durer des années pour l'agonisante.

            De petits gémissements, alternés par une respiration rauque, marquaient la fin de son agonie. Les mouvements de son corps ralentissaient, remuant nerveusement au ralenti, au fur et à mesure qu'elle était écrasée. Déchirée intérieurement de tous parts, détruite par tant de violence, le démon eut la cruauté de ne pas l'achever. Il garda quelques fragments, qu'il assembla, afin de s'en servir à ses sombres desseins... regrettant de devoir arrêter son plaisir. Le corps commençait à muter, des fines cornes noires poussant sur son crâne. La couleur de ses yeux vira au sombre, comme si la pupille avait dévoré l'iris, ne laissant qu'un bleu abyssal. Sa dentition devint imperceptiblement plus pointue.

            Calme, le démon regardait les cinq silhouettes de ses deux yeux abyssaux. Alors que l'invocation était finie, la lumière reprit la place qui lui était due, dévoilant de nouveau les piliers de pierre qui soutenaient ce plafond. Les cinq silhouettes s'agenouillèrent devant le démon, inspirant un profond respect. Puis celle du centre se redressa, et s'approcha pour libérer le corps de ses attaches. Rapidement, sans un mot, les autres silhouettes vinrent auprès du nouveau démon de ces terres, bandant les plaies de ce dernier pour l'aider à guérir et stopper le saignement. Une fois les soins prodigués, la jeune elfe leva un regard hautain, et lâcha un ricanement à glacer le sang. Et d'un geste vif, elle s'empara d'une dague pour faire un cercle, tranchant les gorges de ses invocateurs.

            Affichant un sourire de satisfaction, elle déshabilla une des silhouettes, découvrant le corps d'un humain de la quarantaine. Elle enfila la bure, trop large pour elle, en attendant de trouver des sous-vêtements et une tunique décente... Puis à l'aide de sa dague, elle lima ses cornes. Le démon, de son Vrai Nom Uolac, se dirigea à la prochaine ville. Aussitôt, pour éviter tout soupçon, il laissa l'Elfe qui venait d'être « détruite puis réassemblée » agir afin de faire peau neuve. Il s'arrangea pour qu'elle camoufle le reste des cornes, et qu'elle cache ses yeux.

            Ainsi, après avoir un peu usé de son charme naïf, elle se retrouva en possession de deux oreilles de chat en tissu, ainsi que d'un masque rouge qui couvrait ses yeux. Ce dernier était fait de tissu, de cuir, et de légères broderies. Le marchand lui avait offert une robe assortie à ce masque, et en l'échange de ce cadeau elle l'aida à écouler ses stocks au marché. Elle portait désormais ce masque afin de cacher son regard inquiétant, ainsi que ces deux oreilles au cas où quelqu'un à l'oeil perçant remarque les cornes limées. Une fois ces deux accessoires solidement attachés, elle se mit en route...
            Quelques jours plus tard, une rumeur parla d'une jeune Elfe, toute innocente, qui se serait fait enlever par des brigands. Fort heureusement, elle pu s'échapper une fois leur dos tourné, mais elle ne s'en serait pas tirée sans blessure... On la reconnaîtrait aisément car elle porte des oreilles de chat, parait-il. Et en plus de ça, elle porte un masque assorti à sa robe.
Dernière modification par Niyaven le jeu. 14 octobre 2010 à 12h24, modifié 1 fois.
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Re: [bgdemon] Nimrodel

Message par Niyaven » jeu. 21 octobre 2010 à 06h53

~ Balade à Heine ~

            Deux elfes marchaient sur la route. Visiblement un couple en balade romantique. La lune était belle, et les plages d'Innadril étaient très certainement de beaux endroits sous ses rayons. Les eaux étaient calmes, ne laissant entendre que le flux et le reflux de l'océan. Des étoiles faites de la lumière de la lune illuminaient la nuit aqueuse, alors que le ciel percé par les étoiles embrassait l'horizon. Alors que le couple marchait tranquillement au bord de l'eau, laissant leurs pieds se faire masser par les vagues s'échouant, la glace rampa sur les mollets de ces derniers. Douce fût leur désillusion, se demandant d'où venait cette glace. Une petite ombre s'approchait des deux sylvains, on distinguait deux petits triangles sur la tête de cette silhouette. Soudain, la lumière de la lune révéla le visage de l'enfant. Nimrodel s'écria avec un sourire des plus enfantins :
            Ce mois-ci j'ai fait plein de rencontres ! C'est Maîtresse Greenis qui serait contente. J'ai rencontré des Monsieurs Orcs, des Monsieurs et Madames Humains, Elfes, Nains et des Madames Sombres. Ils sont tous si différents ! Je me suis faite des amis, et des moins amis. Par contre, je n'ai toujours pas trouvé de nouveau Maître. Alors je travaille seule. À Oren le Monsieur Régent il n'a pas voulu de moi. C'est Madame Nolwaen, une moins amie, qui lui a dit qu'il ne devait pas me prendre car je portais un masque et des oreilles de chat. Alors il m'a regardé et il m'a dit qu'il ne voulait pas de moi et encore moins de mon masque. Pourtant j'ai juré que je servirai Eva, les Elfes et Oren. Mais il avait pas l'air content que je garde mon masque alors il m'a refusée.
            Se regardant et s'interrogeant, les deux elfes se regardèrent. La glace serrait fort leurs molets. Fort, très fort. L'on entendit alors des craquements secs. Étaient-ce les os ou la glace ? Le résultat importait plus que les détails. Les deux sylvains se trouvèrent au sol, incapables de marcher. La fillette s'approchait alors des deux. De l'eau vint envahir la bouche des deux sylvains, étouffant leurs cris de peine. La jeune fille, tout en leur faisant boire la tasse, continua à raconter :
            Après ils ne veulent pas de moi à la Vindicte aussi car je suis trop jeune. Et aussi un peu à cause du masque je crois. J'ai demandé à Madame Laën, une amie, et elle m'a dit de parler avec plus de membres. Et elle m'a dit que c'était pas elle qui décidait de ce genre de choses. Alors moi, j'ai parlé à d'autres personnes. J'ai demandé à une personne et elle m'a demandé si je savais que si je faisais partie de la Vindicte j'allais risquer ma vie. Oui je le savais. Après elle a demandé si je savais que je risquais aussi la vie de mes amis. J'ai dit que oui je savais. Et après elle m'a demandé si j'étais capable de renier mes plus profondes convictions. Même renier Eva. Après avoir hésité j'ai dit que si c'était pour la bonne cause, je serais prête à me sacrifier. Mais elle m'a dit que j'étais trop jeune alors. Mais qu'elle en parlerait quand même au cas où. J'attends leur réponse.
            L'eau se refroidissait, et à mesure qu'ils buvaient l'eau se glaçait. Alors que le couple rampait au sol, essayant de fuir, le mâle essayait de sauver sa bien aimée. L'eau qui était glacée commença à geler, prenant alors plus de volume dans leurs gorges. Elle continuait à rajouter de l'eau, à la glacer, à en rajouter encore puis à nouveau à la glacer. Les deux elfes ne prononçaient plus que d'inaudibles cris et soupirs, tentant de reprendre leur respiration alors que le froid les rongeait de l'intérieur. Pris de frissons, ils remuaient nerveusement au sol. Dans toute son innocence, la jeune elfe poursuivit son monologue :
            Sinon mon problème avec mes yeux va être réglé et je vais plus porter mon masque. J'ai rencontré un Monsieur médecin, il s'appelle Monsieur Altar. Je lui avais demandé s'il savait changer la couleur des yeux. Il a dit qu'il allait chercher dans les livres et il a trouvé. Maintenant il fait des essais et quand il sera prêt il me changera la couleur de mes yeux. Comme ils seront clairs et normaux je n'aurai plus à porter mon masque et on m'embêtera moins en ville. Par contre Madame Mariel, une autre amie, elle a dit que c'était un peu risqué et qu'il y avait des effets secondaires. Je vais peut-être perdre un peu de mémoire et avoir les yeux qui grattent.
            Crac. La glace éclata, ou était-ce la gorge. Déjà inconscients, les deux reposaient au bord de la mer. Les vagues semblant essayer d'arracher les deux corps à la plage, les avalant peu à peu. Du sang coulait de leur bouches et maculait le sable qui s'imprégnait de ce qui jadis les faisait vivre. L'eau se teintait de rose en se mêlant à ce sang rouge, réchauffant les couleurs de cette nuit froide. Nimrodel affichait un sourire, puis continua de leur parler :
            Sinon je m'entraîne plusieurs heures par jour à faire de l'eau et à arroser. J'ai passé beaucoup de temps dans la Vallée Silencieuse. Et maintenant je pense que je peux faire très mal avec l'eau ! Du coup je n'ai plus peur pour voyager. Avant j'avais du mal à faire de la glace. Mais je me suis entraînée à Schuttgart. Il fait très froid là-bas alors c'était plus facile. Maintenant j'arrive même à faire de la glace à Heine. Alors je peux geler mes ennemis et aussi je peux lancer de la glace. J'arrive même à faire le sort de poussière de diamants. Ça brille tout autour de moi et ça gèle tous les méchants. Je suis très fière car c'est la première fois que j'arrive à faire un sort de glace si facilement.
« Papa, Maman, vous m'écoutez ? »
___________________________________________________________________________________________________

            Pour l'eau, le problème était réglé. Nimrodel, manipulée par cet ancien démon, avait suivi un entraînement des plus intensifs. Les sorts les plus importants étaient maîtrisés, maintenant il n'était plus question que d'entraînement, de répéter ces sorts le plus souvent possible. Elle avait déjà fait un certain travail à la Vallée Silencieuse, étant coincée à Aden par la disparition de la passeuse. Mais cela n'était pas suffisant, il fallait encore s'entraîner, encore et encore, sur des créatures ci et là, et pourquoi pas quelques habitants ou guerriers à l'occasion.

            Il était désormais temps de passer à l'étape suivante. Oui, tout était programmé. L'étape deux allait commencer. La jeune elfe s'approchait des corps et siffla fort. Un loup s'approcha. Elle désigna la femelle elfe, et le loup s'en empara aussitôt. Sa gueule l'attrapa par le col, et la tira des eaux, la traînant dans le sol. La jeune fille regarda la lune se coucher, puis elle tourna son regard vers le loup d'un air entendu. Ils s'éloignèrent, s'aventurant dans les marécages en laissant des traces derrière, le sang laissant sa marque à quelques endroits. La nécropole n'était plus très loin. On voyait ses quatre pilliers et son toit, déjà.
            Une fois arrivés, Nimrodel, son loup et le corps s'engoufrèrent. Elle s'enfonça dans les profondeurs de la nécropole, puis s'arrêta dans un couloir. L'elfe pencha la tête, jugeant le corps. Puis un sourire se détacha de son visage. Ce n'était plus Nimrodel qui souriait, mais bien Uolac. Ce sourire dérangeant, effrayant. Un rire en échappa, un long rire qui résonnait. Ce rire se transforma en fou rire. Le loup baissa la tête à mesure que l'aura démoniaque d'Uolac se dévoilait et prenait le dessus. Puis, elle s'arrêta de rire, essayant de se calmer. Elle se pencha sur le corps de la défunte, puis s'empara de son épée de mage.

            Fouillant dans l'un des sac accrochés à son loup, Sans Nom, elle se saisit d'un livre. La couverture délabrée, elle feuilleta les pages. Alors, alors... dit-elle à voix basse. Ah ! S'exclama-t'elle en arrivant à la page vingt-cinq. Ses yeux balayèrent en hâte la page, connaissant visiblement déjà les grandes lignes. Prenant son inspiration, la jeune elfe ferma les yeux pour se concentrer. Quelques minutes plus tard, bien plus calme et loin de son rire, elle rouvrit les yeux pour commencer sa tâche. Jetant un oeil à la chevelure blanche de l'elfe, et à sa peau délicate, elle savoura son visage marqué d'une torpeur innomable.
            Vivement que ce nécromancien de Schuttgart me fournisse des écrits sur lesquels je pourrai m'appuyer. Il serait regrettable que cette Lylthia tarde à lui transmettre ma demande... Ces quelques livres m'ont été difficiles à trouver, et reste à savoir s'ils sont avérés.
            Rapidement, elle incanta à voix basse. Les quelques livres qu'elle avait trouvé sur la nécromancie s'étaient visiblement révélés corrects. Elle continuait son incantation, à mesure que le cadavre semblait s'animer. Heureuse, elle contemplait ce corps revenir « à la vie ». Ce corps, prêt à lui obéir. Elle fit signe à son loup de partir, et l'étape de deux venait de commencer. Mollement, le corps se levait et s'approchait de sa Maîtresse. Il restait tant à apprendre. Elle tourna les yeux vers la salle voisine, et commença son nouvel entraînement.
Après l'eau, la mort.

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Re: [bgdemon] Nimrodel

Message par Niyaven » sam. 18 décembre 2010 à 15h48

~ De longs mois de préparatifs ~

            Progressivement, l'esprit de la jeune Elfe se faisait dévorer par celui d'Uolac. Des murmures venaient à ses oreilles, suggérant de macabres images, et la dirigeaient. Nimrodel en était bien consciente, mais au fond, dans sa naïveté et son innocence, cela l'amusait plus qu'autre chose. Parfois, elle avait peur du démon enfoui en elle, mais le reste du temps elle était au contraire rassurée. Elle se sentait moins seule, plus forte, plus confiante, en sa présence.

            Uolac le savait très bien, et en profitait largement. Il lui fit comprendre au fil du temps que si elle révélait sa présence, il la tuerait avant que quoi que ce soit ne puisse être tenté. Ainsi, elle devenait sa complice. C'était dans ces moments que la peur éprenait la jeune Elfe. Ce sentiment de ne plus appartenir à soi-même ne la dérangeait pour autant pas encore ; peut-être son jeune âge donnait à la liberté quelque chose d'inquiétant, de sorte « qu'encadrée » elle était rassurée.

            Toutefois, le démon retint une leçon. Il ne devait plus trop l'abîmer en déchirant davantage l'esprit de la jeune elfe ; elle devenait de plus en plus instable. Ses souvenirs venaient et allaient, et parfois elle s'arrêtait en pleine marche, se demandant où elle était. À ce rythme, elle n'allait plus être d'aucune utilité, ce qui était dommage. Quitte à endurer cette peau d'elfe, autant l'utiliser... se disait-il. Alors il fouilla en elle, et fit ressortir des fragments, la manipulant continuellement pour parvenir à ses fins. Il choisissait des souvenirs, des ressentis associés à ce passé, et répétait à ses oreilles sans cesse ces moments. Moments choisis prudemment, et savamment. Émergèrent alors colère, jalousie et avarice. Mais aussi sympathie, peur, empathie.

            Un mélange hétéroclite, choisi avec soin par Uolac. La colère contre sa propre faiblesse, la jalousie de la puissance et richesse, mais aussi du bonheur, de la compagnie, dont les autres disposent. L'avarice, elle, devait renforcer son envie d'argent et ainsi accentuer la jalousie. La peur d'Uolac, la sympathie pour garder des relations « saines » avec ceux qu'elles croise. Et non sans mal, l'empathie, afin de rendre plus crédible l'Elfe lorsqu'elle mentira en disant ne jamais avoir fait de mal.

            Le démon ne se pressait pas. Il avait là tout son temps, et l'Elfe aussi. Un corps d'enfant était contraignant, mais après coup, il réalisa que ce corps lui offrait quelques années de plus. En prenant son temps, il s'assurait que tout se passe comme il l'entendait. Certains pouvaient voir en Uolac un malade du contrôle. C'était probablement vrai, il aimait avoir les choses en main. Décider, toujours voir venir, anticiper, contrer. Tout comme l'esprit de Nimrodel, qu'il venait de remanier, il était hétéroclite. D'un tempérament patient, observateur, manipulateur et prescient, il devait faire des concessions. Laisser Nimrodel sourire, fraterniser avec des mortels.

            Cela l'insupportait, mais il retenait son envie de tuer. Parfois, il ne pouvait plus retenir ses envies, et alors il emmenait l'Elfe tuer quelques personnes. Des voyageurs principalement, ou des caravaniers, afin de laisser penser qu'il s'agissait de meurtre pour vol.

            Au fil des semaines, l'envie de gagner en puissance germa dans l'esprit de Nimrodel. Elle qui laissait Uolac chasser à sa place, était maintenant désireuse de reprendre le contrôle. Et il la laissait faire, pour que ses capacités augmentent. Son habileté à la nécromancie augmentait chaque jour. Nécromancie, oui, car Uolac l'interdisait d'utiliser davantage l'eau. Il voulait qu'elle concentre ses efforts là-dessus, pour plusieurs raisons. D'une, il le faisait pour Kain. Il était conscient que ses capacités de maîtrise de l'ombre étaient de son fait, et en était reconnaissant. De deux, il aimait la nécromancie. Il aimait la mort, l'apporter à ces êtres mortels. Jouer avec et l'utiliser. Certainement son envie de tout contrôler expliquait cette « passion ». Enfin, il voulait que Nimrodel concentre ses efforts et ne se disperse pas. C'est pourquoi il lui avait temporairement interdit l'usage de l'eau.

            À mesure que les mois passaient, ce qui n'était au début qu'un vaste chantier dans lequel étaient éparpillés les restes de Nimrodel, devenait quelque chose de solidement bâti. Les liens entre l'esprit de l'Elfe et d'Uolac se consolidaient, approchant l'idée de complémentarité. Ce qui semblait autrefois si lointain s'approchait aux yeux du démon. La troisième étape. Il était ravi que tout se déroule aussi vite mais demeurait méfiant.

            Sans vraiment expliquer pourquoi, Uolac ordonnait Nimrodel de bien se nourrir. D'entretenir soigneusement son corps. De monter sur sa monture moins souvent pour à la place marcher. De dormir davantage, sans pour autant tomber dans l'excès. Ces règles de vie devenaient dures à suivre, mais saines. L'hygiène de vie de Nimrodel devenait irréprochable. Son esprit commença alors à exprimer de la sympathie à l'égard du démon qui la contrôlait. « On aura beau dire... il a un bon fond en fait. Il est gentil et attentionné, ce sont ses manières de faire qui restent incomprises. » Voilà ce que progressivement pensait Nimrodel. Certains auraient pu penser qu'Uolac cherchait simplement à allonger l'espérance de vie de son hôte, afin de s'assurer que son séjour en Elmoraden serait long.

            En réalité, ce n'était ni de l'attention ou de la tendresse -bien évidemment- mais l'étape numéro trois. Obtenir un corps et un esprit sains. Concernant le corps, c'était chose facile, et cela arrangeait le démon. Il veillait simplement à ce qu'elle ne fasse pas de trop gros écarts. Cela aurait pu être difficile si Nimrodel s'y opposait ; mais dans sa naïveté, elle était loin de penser à ses plans. Peut-être ne l'a-t'elle jamais su, d'ailleurs.

            En revanche, pour l'esprit... Nimrodel devait laisser le démon écraser tout son être pour lui laisser sa place. Il était certain qu'Uolac pouvait très bien le faire sans son accord, mais il n'y avait là aucun intérêt. Cela revenait à détruire cette fausse « complicité » qu'Uolac avait établi afin de profiter d'elle à son maximum. Il fallait qu'elle le veuille, qu'elle lui demande délibérément. Le démon avait bien réfléchi sur comment s'y prendre.

            Il annonça à Nimrodel qu'elle avait jusqu'à présent très bien étudié, mais qu'il était temps de passer une épreuve. Un test qui devait permettre de dire si oui ou non elle avait bien progressé. Pour savoir si elle était forte, ou faible. Il lui dit avoir tout préparé, qu'il fallait se rendre sur le champ dans une de ces grottes bordant la mer, au Sud des plaines de Dion. Ce qu'elle ignorait, c'est qu'il avait tout préparé. Oui, tout préparé pour qu'elle ne puisse jamais réussir l'épreuve.

            Une fois sur place, elle s'engouffra dans la grotte ténébreuse. Uolac se tut, laissant un silence pesant. La grotte était vide, mais Nimrodel savait désormais que les ombres occultaient bien des choses. Alors, elle s'avança prudemment, fouillant les moindres recoins du lieu. Finalement, elle remarqua un passage au fond, qui semblait être un tunnel. Se frayant un passage, elle avança légèrement, à l'aveugle. Nulle lumière n'avait parvenu à pénétrer ce tunnel qui semblait mener on ne sait où. Les minutes passaient, et elle marchait toujours. Elle remarqua alors des tunnels adjacents, certains montaient, d'autres descendaient, pendant que d'autres se rejoignaient ou finissaient en cul de sac.

            Un labyrinthe. Était-ce donc l'épreuve ? Entrer dans le labyrinthe puis réussir à en ressortir ? Bien assez tôt, elle eut sa réponse. Un bruit de respiration rauque la surpris, semblant venir de derrière elle. Loin, près elle ne savait guère. L'écho des tunnels caverneux troublaient son orientation, les ténèbres l'empêchaient de voir quoi que ce soit. Elle se mit, par peur, à lancer des sorts ténébreux dans tous les recoins. Elle criait à l'aide, intérieurement, demandant à Uolac son aide, terrorisée. Il restait muet. Un violent coup la fit basculer, elle tomba alors à genoux, ignorant ce qui venait de se passer.

            Une nuée de crissements vint envahir ses oreilles, pendant que des battements d'aile vinrent accompagner un léger coup de vent. Des chauve-souris, se dit-elle. Elle se releva, pendant qu'elle distingua face à elle, une silhouette imposante, fixant l'Elfe de ses yeux brillants. Nimrodel hurla, par surprise, et perdit ses moyens, essayant de lancer des sorts plus puissants les uns que les autres ; alors qu'imperturbable, la silhouette s'avançait à pas lents, vers elle. Prenant peur, la jeune enfant prit ses jambes à son cou et débuta une course effrénée. Mais où allait-elle ? Elle n'en avait pas la moindre idée. Et ce qui devait arriver arriva ; elle se retrouva coincée entre un tunnel effondré et son prédateur.

            Acculée, elle supplia Uolac de l'aider, qui lui dit alors : « Laisse-moi tout le contrôle, abandonne ta vie, ton corps. Disparais. Et je te sauverai. ». Sans la moindre hésitation, horrifiée par la situation dans laquelle elle avait dérivé, Nimrodel accepta. Un cri plus immonde encore que la respiration rauque de son prédateur déchira le calme du tunnel, effrayant par la même occasion les dernières chauves-souris qui s'étaient nichées dans les parages au calme. Uolac savourait son retour par un cri intimidant.

            La peau de l'Elfe se mit à noircir, prenant des teintes anthracite, et une fine armure se dessina sur son corps. De légers filets de métal à la teinte dorée vinrent consolider les articulations et les pieds. Alors que cette nouvelle peau s'étendait sur tout son corps dans un bruit de craquement proche du crépitement. Deux ailerons métalliques, aux lames dessinant des plumes s'hérissèrent de son dos. Un cache en métal lui aussi vint couvrir sa bouche, comme s'il n'en possédait pas, s'arrêtant au niveau de ses deux yeux noirs. La chevelure disparue, une sorte de casque semblait protéger sa tête.

            Uolac se releva, sous cette nouvelle forme humanoïde mais pas moins démoniaque. Il était enfin redevenu lui-même. Le démon se glissa partiellement dans les ombres, pour échapper à l'oeil de la bête, et s'en alla. Ayant tendu le piège, il connaissait très bien le labyrinthe. C'est ainsi qu'il pu sortir. Rapidement épuisé, il laissa le corps reprendre sa forme elfique, laissant croire à Nimrodel qu'il l'avait fait car il avait fini.

            Nimrodel avait demandé la transformation, son corps était sain et prêt à subir une telle transformation, son esprit était assez proche d'Uolac pour le supporter. Le démon s'était entraîné à la magie conjointement à l'Elfe, et connaissait déjà le rite de transformation, appris comme bien d'autres longtemps auparavant, dans un autre temps... Les préparatifs avaient tous été faits, et Nimrodel ignorait tout de cela.

            La troisième étape était réussie, couronnée de succès. Le démon en était conscient, mais il savait aussi que tout n'allait pas se passer ainsi... Il avait espéré que le combat contre la bête aurait été moins vain, que les sorts de nécromancie étaient mieux maîtrisés. Mais ça n'était visiblement pas le cas. L'heure n'était pas à se reposer sur ses lauriers, ça n'était qu'une étape.

            Maintenant, la quatrième étape... Mais un peu de repos avant, précipiter les choses ne sert à rien.
Spoiler:
Apprentissage de la transformation « Divine Wizard », la description faite plus haut est issue de l'apparence en jeu de la transformation.
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Re: [bgdemon] Nimrodel

Message par Niyaven » lun. 20 décembre 2010 à 18h00

~ Un nouveau départ ~

Nimrodel courait. Sa foulée effrénée de pas légers faisait voler ses cheveux d'or dans le vent, alors que les flocons venaient perler de diamants ces derniers. Un sourire plein de joie s'affichait sur son visage, sa main droite brandissant une longue épée fine et acérée, illuminée d'un bleu glacé. Emmanchant le torse de pieux de glace, elle chassait. La beauté gelée de l'hiver était loin de la laisser insensible, et le climat était idéal à sa magie. La nécromancie ? Uolac ravisa son avis. Elle n'était pas digne de percer les plus grands secrets de cet art obscur, et ne maîtrisait pas si bien que cela les simples versets. L'Elfe savait drainer la vie de ses adversaires, et c'était tout ce qu'il importait. Du sang, pour se restaurer. De la glace, pour cisailler.

À mesure qu'elle filait à travers les marais qui se suivaient dans les terres des murmures, elle se concentrait sur son élément. Pourquoi était-elle si heureuse de fouler les herbes et d'abattre sa magie sur ces immondices ? Il ne fait aucun doute qu'elle eût laissé plus d'un voyageur perplexe, ce jour-ci. Ses jambes n'étaient plus engourdies de fatigue, ses maux qui s'étendaient de la tête aux pieds s'étaient envolés, et elle pouvait se mouvoir facilement. Voilà ce qui la rendait si heureuse. Uolac et Nimrodel retinrent une leçon : la transformation est un procédé épuisant pour le corps. Et alors que l'esprit perverti de l'Elfe s'attelait à massacrer ces créatures, Uolac réfléchissait.

Nimrodel n'était pas très bonne élève si cela n'avait plus de lien avec l'eau, la nécromancie en était la preuve. Le démon savait la manipuler, la forcer à agir comme il lui plaisait, n'en déplaise la jeune elfe. Pour autant, le succès de la tâche n'était pas moins compromis. L'adage s'était une fois de plus vérifié, il faut choisir ce qu'on aime pour réussir. De cette façon, forcer Nimrodel à porter armure lourd et bouclier, pour encaisser de lourds coups afin de renforcer son corps n'était pas envisageable. Pas plus que de la pousser dans un entraînement physique intense. Cessant de réfléchir un instant, pensant ne pas voir d'alternative, il regarda Nimrodel combattre.

Elle gambadait dans les herbes noyées du marais, se frayant un chemin entre carex et herbes de la pampa. Dès qu'elle voyait un ennemi, elle formait plusieurs pics de glace, acérés, qu'elle lançait successivement sur ce dernier jusqu'à ce qu'il s'écroule au sol. Puis elle reprenait sa course, tout sourire, jusqu'à sa prochaine rencontre. Parfois, elle s'arrêtait pour reprendre son souffle, respirant l'air frais que la brise apportait.

C'est ainsi qu'Uolac décela en elle un moyen de l'amener à renforcer son corps. Elle aimait courir, et ce depuis toujours. Même en ville, elle était si « vivante » qu'il lui arrivait de courir pour le plaisir. C'est aussi la raison pour laquelle certains voyaient en elle une véritable puce excitée. Qui plus est, elle aimait la glace, pour son côté affuté. Il pensa dans un premier temps à l'estoc, mais il la savait trop indisciplinée pour cet art. Mais rapidement, il savait exactement ce qu'il fallait faire.

Jouer sur la surprise, la rapidité, et le tranchant de la lame. Tel tout utilisateur de la dague. Arriver et frapper par derrière, puis repartir tel le vent. Uolac savait cet art parfaitement adéquat pour un certain nombre de raisons. D'une, elle était vive, et étant jeune la souplesse ne lui faisait pas défaut. De deux, elle aimait déjà courir et gambader. De trois, Uolac était un démon des ombres... il savait faire disparaître son ombre, et dans certains cas se dissimuler partiellement dans celle des autres ; parfait pour la discrétion. Quant à la lame... elle était capable d'en faire une de glace.

Il expliqua alors à Nimrodel que son corps était trop faible, et qu'à ce rythme, elle ne pourrait même plus être capable de courir ou d'utiliser à nouveau la magie. Dans sa grâce, Uolac proposait son aide. Un entraînement physique qui l'apprendrait de surcroît à utiliser la dague, durant lequel elle devra courir, encore et encore. Couper, trancher, percer, et ce le plus rapidement possible, avec une dague. Et dans sa grande clémence, il lui dit qu'il l'autoriserait à utiliser quelques fois une dague de glace, si elle le souhaitait.

Ainsi débutait son entraînement... sur des ennemis moins coriaces, cela dit. L'idée d'une dague de glace était très mauvaise, et il limita grandement son utilisation afin d'accélérer l'entraînement. En effet, la glace fondait assez rapidement, et si Nimrodel voulait qu'elle garde sa forme, il lui fallait utiliser de la magie. Ce qui, en plus de l'épuiser, la déconcentrait. En résultaient des coups faibles et imprécis, ou alors, des coups acceptables mais avec une arme devenue contondante. De cet fait, l'Elfe utilisait bien plus souvent une arme qu'elle vola à un marchand sur la route.

Tous deux étaient conscient de la médiocrité de sa technique. Elle avançait lentement sur le point physique, et restait au point mort au niveau technique. Cette fois, il n'y avait pas Uolac pour la conseiller en magie, ni de livres pour détailler les formules, comme ce fut le cas pour la nécromancie. Il fallait absolument qu'elle trouve un enseignant, sans quoi elle ne pourrait progresser. Le problème était qu'Uolac l'interdisait. Il ne voulait visiblement pas qu'elle se rapproche trop des affaires des autres, sans trop détailler pourquoi. Alors un long entraînement débutait... il y en avait bien pour un ou deux mois d'entraînement intensif, soit une quinzaine d'heures d'exercice par jour.

Elle passait de temps à autres dans la guilde des guerriers de la ville voisine, afin d'écouter les conseils des maîtres qui enseignaient là-bas. Mais dès qu'elle essayait d'en apprendre plus auprès du même maître, ou d'une certaine façon dès qu'elle s'approchait de ce que l'on appelle une élève, Uolac reprenait le contrôle et rompait tout lien.

Les premiers jours passaient, et quelques changement survinrent progressivement. Sa tenue de cuir, sa dague cachée sur sa cuisse droite, ses sauts semblaient avoir plus d'assurance. Rien de bien transcendant, mais cela suffisait à donner espoir à Nimrodel. Elle avait entendu parler des rôdeurs des plaines, dans son village natal... Peut-être était-elle en voie d'en devenir une ? L'excitation avait pris le dessus, et elle débutait avec enthousiasme l'entraînement chaque matin.

Le démon avait des doutes sur la réussite de cette idée qui pourtant semblait si bonne, mais voyant que cela plaisait à l'Elfe, il avait un mince espoir... De toute façon, il n'avait pas le choix. Elle devait réussir, c'était la seule façon de procéder pour qu'elle ait un corps endurant. Il avait besoin de se transformer, cette peau d'Elfe avait tendance à l'énerver de jour en jour, et sa patience n'était pas sans fin. De plus, si elle était douée à l'assassinat, ça ne lui déplaira pas...

Quoiqu'il en soit, s'il avait des doutes sur elle, il n'en montrait aucun. Il affirmait ouvertement devant elle qu'elle faisait de gros progrès, et que ce n'était qu'une question de temps. Cela avait pour effet de l'encourager dans son entraînement. Uolac reprenait toutefois souvent le contrôle du corps, afin de s'entraîner lui aussi, même si le corps mémorisait au fur et à mesure les coups utilisés, tout comme les réflexes. Cela permettait à Nimrodel de se distraire l'esprit, et de revenir pleinement concentrée.

Un long entraînement s'annonçait. Et il se déroulait chaque jour, du matin encore plongé dans la nuit, jusqu'au soir, la nuit tombée depuis longtemps. Il était plus juste de dire qu'« ils » s'entraînait, car tous deux y prenaient part, alternativement. Le début fut très difficile pour le corps, qui dut subitement s'entraîner intensivement. Des courbatures ont alors compliqué la tâche, mais une alimentation riche couplée à un repos convenable ont réussi à redresser la barre. Uolac n'espérait qu'une chose : obtenir un corps résistant et agile, capable de réaliser des assassinats efficaces. Nimrodel, n'espérait naïvement qu'une chose aussi : obtenir rapidement un corps qui lui permettra de longtemps encore utiliser la magie.

C'est ainsi que le « duo » continua cet entraînement...
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Re: [bgdemon] Nimrodel

Message par Niyaven » ven. 28 janvier 2011 à 05h05

~ De nouveaux préparatifs ~
L'entraînement continuait, jour après jour. Nimrodel -le corps de l'Elfe- était vraiment devenue forte. Chaque déplacement se faisait en courant, et désormais son endurance devenait exemplaire. Elle savait aussi esquiver, courir, et son âge la rendait souple. Le fait qu'elle soit une Elfe devait également aider. Le fait est qu'à présent son entraînement ne se résumait plus à tuer son ennemi, mais à le laisser en vie le plus longtemps sans se faire toucher. Elle s'entraînait essentiellement à la vallée des géants, où ces monolithes de pierre ambulants demeuraient farouches. Sa méthode était simple ; une provocation par un coup de dague attirait l'attention du géant, l'énervant alors, et elle rangeait sa dague. Dès lors, elle sautait, courrait, glissait, roulait... et ce pendant de longues minutes, s'approchant parfois même de l'heure.

L'entraînement était intensif, et pour se simplifier les choses, elle se dressait un camp au sommet de la vallée. De ce fait, très peu de temps était perdu. Lorsque le moment était venu, Nimrodel partait se coucher. Lorsque le jour se levait, elle faisait de même pour débuter son exercice quotidien. Son allure restait fine, mais ses muscles étaient plus « secs ». Ses mouvements avaient gagné en précision, en rapidité, et à partir de trois semaines d'entraînement, elle intensifia ce dernier. Uolac la força à porter des plaques de plomb dans ses bottes, ainsi que du lest dans ses gants. Elle devait ainsi forcer davantage pour effectuer le moindre mouvement.

L'entraînement ne fit pas sans douleur, mais heureusement Uolac veillait sur elle. Dès qu'une situation devenait dangereuse, il se glissait dans l'ombre de son assaillant, reprenait la dague en main, passait dans le dos, et tranchait ou perçait d'un coup vif et parfois létal une zone vitale. Si cela ne la sauvait pas, son entraînement lui avait appris à courir... alors qu'elle courre. Les poids rendaient la tâche difficile, mais au long terme c'était rudement efficace. Parfois, pour l'encourager, il retirait les plaques pendant quelques minutes. Libre, rapide, légère comme l'air, elle se sentait cent fois plus forte qu'avant. Il était certes vrai qu'elle avait progressé, mais la transition était si brutale qu'elle avait vraiment l'impression de devenir un oiseau - ce qui était assez loin de la réalité.

En parallèle, Uolac disait à Nimrodel que lui aussi devait s'entraîner. À quoi ? Demandait-elle innocemment. À se transformer, lui répondait-il. En réalité, il vérifiait plus la force du corps qu'il ne s'entraînait. Vérifiant que le processus devenait effectivement moins éprouvant. C'était le cas, et bientôt il parvenait à transformer pendant environ trois ou quatre heures tous les quatre ou cinq jours. Mais le démon était bien conscient que ce corps ne pouvait devenir trop puissant. Il était trop jeune. Il fallait jouer sur la rapidité, l'esquive, la discrétion, certes... mais aussi sur les apparences.

C'est ainsi qu'il débuta une quête sur les transformations. Il avait obtenu quelques écrits scellés, mais il n'était pas vraiment intéressé. Ils serviront d'entraînement, certes, mais lui visait à se transformer en un autre humanoïde. Une elfe adulte, par exemple. Il demandait à tous les horizons : férus de magie, tour d'Ivoire, démons, habitants de Schuttgart... mais si certains connaissaient des bases, d'autres ne connaissaient rien. Et aucun ne connaissait les détails concernant le type de transformation qu'il cherchait.

Lui vint alors une idée... une connaissance. Du plan des Ombres. Un démon, maître des tromperies. Lui, lui il saurait lui fournir un tel parchemin. Mais, revenir dans ce plan, c'était un aller simple. Et il semblait impossible de communiquer avec ce dernier. Il en discuta avec Zephiel, un autre démon, qui lui suggéra de l'invoquer. C'était assez risqué, car il était maître des tromperies, et il pouvait très bien s'arranger pour débarquer sur Elmoraden. Sans aucune foi pour Shilen ou Kain, il était hors de question qu'il vienne ici s'imposer. Il conclut qu'il allait avoir besoin de sacrifices, pour l'attirer. En échange de ces derniers, il obtiendrait les informations qu'il cherchait.

Une quête périlleuse, mais réalisable. Il décida de l'entreprendre. Tout était prêt : lieu, outils de rituel, textes. À une exception : les sacrifices. Uolac se demandait encore quand est-ce qu'il allait les chercher... et surtout ; où. Rune ressemblait à un buffet des plus tentants. Mais rapidement, il se rendit compte qu'il avait déjà ce qu'il fallait. Une humaine, encore enfant. Non, il n'allait pas la sacrifier... il avait conclu un pacte avec elle. Un pacte où elle donnait des âmes à Uolac en échange de sa vie sauve. « Ces âmes feront l'affaire. »

Mais avant d'engager le rituel, il décida de s'entraîner encore plus. À la magie - hydromancie ou nécromancie -, ainsi qu'à la dague. Si elle savait sauter et courir de façon efficace, ses coups devaient gagner en force et en précision. Le jour elle s'entraînait à ces arts, la soir il se remémorait le rituel d'invocation.

Mais alors qu'elle s'entraînait, Nimrodel commençait à tisser des liens avec le Sud. Passée maître dans le mensonge et dans l'improvisation, elle avait réussi à en berner plus d'un. En effet, elle était consciente de mentir, consciente de servir son démon. La situation était des plus étranges. Probablement à cause de la perversion qu'avait insufflé Uolac en modifiant l'esprit de cette dernière. Capable d'aimer, de s'attacher aux gens, de montrer de la peur, de la tristesse, et d'ainsi faciliter les relations... elle ne le faisait que dans le but de soutirer des informations, ou d'attirer ces personnes dans des lieux déserts pour les tuer. En d'autres termes, sous son apparence adorable et fragile, elle tendait des pièges mortels.

Aussi est-il important de préciser qu'elle venait enfin de changer la couleur de ses yeux. La suspicion était désormais très difficile à établir : plus de masque, plus d'yeux démoniaques. Celui qui venait de lui en faire cadeau était lui aussi berné par cette apparence enfantine. Elle s'en amusait, en jouait. Paraissait heureuse, souriante, d'avoir enfin changé ses yeux... ou riait peut-être de la naïveté du mage qui venait de l'aider ? Ce jeu l'amusait. Autant qu'il divertissait Uolac. Même si elle se trahit à un moment, où elle s'écria « Ils sont comme avant ! ». Le jeune mage n'y prêta cependant pas attention, et ne demanda en paiement qu'elle continue de sourire.

Parfois, le désir de tuer se montrait de plus en plus fort. La jeune humaine qu'il étrangla avait calmé ses pulsions, mais il devait laisser passer de très nombreuses occasions de tuer. Et ces dernières s'accumulant, il lui arrivait de perdre son calme. De vouloir tuer son interlocuteur ou interlocutrice. Fort heureusement, Nimrodel mis les choses au clair : il ne s'agissait pas de pulsions meurtrières... C'est la situation triste que vivait son interlocuteur qui la rendait folle de rage, devant cette injustice. Et étant jeune et inexpérimentée en magie, ses émotions prenaient le contrôle sur son mana, la rendant menaçante. Le mensonge passa sans problème, bien qu'une personne la compara à des personnes possédées ayant un problème similaire.

Rapidement, elle dissipa les doutes sur son éventuelle possession, enchérissant par un autre mensonge. Chassée injustement à cause de ses yeux, elle avait dans sa jeunesse vécu un calvaire. Elle aurait été exorcisée pas moins de sept fois, torturée pour parler, et aurait connu nombre d'abominations. Mensonges qu'elles accompagnait d'un visage affligé, bordé de larmes, énoncés d'une voix à la gorge sèche et serrée. Au visage criant la sincérité et l'injustice. C'est ainsi que des liens se tissaient...
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Re: [bgdemon] Nimrodel

Message par Niyaven » ven. 28 janvier 2011 à 05h19

~ Perfide justice ? ~
Le jeu du démon devenait de plus en plus dangereux, et il s'en moquait. Il aimait jouer avec la faucheuse, puisqu'il n'en avait pas peur. Les risques n'étaient pour lui qu'un moyen de se délasser, et il se jouait d'eux. Il lui arrivait bien plus fréquemment d'attirer dans des recoins déserts quelques passants rencontrés en ville, afin de se « divertir ». Faisant fi de tous les dangers, il les laissait repartir ; parfois en les liant d'un soit-disant pacte factice. Violent, sadique et joueur ; tels étaient les qualificatifs d'Uolac ces derniers temps. Il laissait usuellement le contrôle total du corps à Nimrodel lors des rencontres, afin d'entraîner les proies vers leur précipice. Et par la suite il reprenait l'autorité pour achever la tâche.

Mais si ces risques pimentaient la vie du démon, et l'amenaient à un haut niveau de distraction, ils ne demeuraient pas sans conséquence. Les doutes s'ébruitaient, et surtout, un bouleversement survint. Nimrodel, devenue perfide et sournoise suite aux enseignements et manipulations d'Uolac, mettait à profit ses nouvelles compétences pour piéger le maître piégeur. C'est ainsi qu'alors la prudence du démon endormie, et son attention focalisée sur sa proie, elle prenait le contrôle d'une main, ou d'une portion de mana. Tout se faisait petit à petit, de façon insidieuse.

Le temps qui ne semblait avoir aucune emprise sur le duo s'écoulait. Et la Nimrodel fallacieuse parvint au fil des semaines à prendre contrôle d'une partie de son corps sans que s'en aperçoive Uolac. Sa pureté d'esprit aurait-elle tenu bon face à la noirceur de l'esprit qui l'envoûtait ? Ou était-ce un jeu malsain, celui de tromper non-plus des passants ou pseudo-amis, mais tout bonnement un démon ? Nul ne savait de quoi il en retournait ; pas même elle. Mais la toile qu'elle tissa avec minutie n'attendait désormais plus que les occasions pour la mettre à profit.

De quelle façon ? D'aucune sorte l'Elfe n'y réfléchit, elle qui ourdit une conspiration, se devait de la tenir au plus grand secret. Si bien que ses pensées étant communes à celle d'Uolac, tout le plan qu'elle tramait ne résidait que dans des sentiments, émotions, ressentis, ambitions. Dilué dans l'abstrait, ce danger qui guettait le démon n'eut le temps d'être considéré par ce dernier. Au plus grand plaisir de Nimrodel...

Ce fut ainsi que divers messages - ou plus précisément appels à l'aide - furent disséminés par l'Elfe. Par exemple, une main semblant trifouiller le sol, alors qu'elle écrivait un au secours, lors d'une discussion. L'efficacité était toute relative car bien des interlocuteurs furent trop peu attentifs pour remarquer les appels à l'aide. Mais l'Elfe n'avait désormais plus que ça à faire ; et si sa délivrance devait prendre du temps, alors elle patientera. Ce procédé continua longtemps, mais surtout resta ignoré du démon. Lui qui n'avait d'yeux que pour son propre plaisir ne percevait pas ces mots dérobés.

Nimrodel su se montrer créative à plusieurs reprises, particulièrement avec le mana. L'Elfe en utilisait une infime quantité de sorte à ce que l'esprit malveillant ne se rende compte de rien. Et avec ce minuscule capital, elle tentait d'émettre des messages. Ainsi la surface de l'eau se mouvait pour former des lettres, par exemple. Cela requiérait un travail digne d'un orfèvre du mana, tant les quantités dont elle disposait étaient infimes. Mais encore une fois ; elle su se satisfaire de peu.

Jusqu'au jour où enfin ; enfin. Une proie remarqua l'appel à l'aide. La tâche ne fut point aisée, car dans sa crédulité l'interlocutrice révéla le message au démon. Ce dernier furieux ordonna Nimrodel d'intervenir pour résoudre la situation. Cette dernière nourrit alors le dialogue d'un infâme mensonge criant de vérité, et garantissant une cohérence prête à toute épreuve. Elle anéantissait ainsi son unique espoir ; celui qu'elle attendait depuis longtemps. Bien consciente que le démon allait la corriger de façon très vile et brutale une fois seuls, l'Elfe s'enquerra d'une mission. Celle de délivrer un ultime appel à l'aide.

La tâche fut rude, mais Nimrodel parvint à écrire sur la surface d'un lac. Derrière elle. Le démon ne s'aperçut de rien, concentré sur la discussion qu'il tint avec son interlocutrice. Elle succéda diverses lettres, formant alors plusieurs mots. D-I-S-C-R-E-T, puis A-I-D-E, puis M-O-I et enfin... D-E-M-O-N. L'Elfe rêva d'ajouter à la fin « U-O-L-A-C ». Mais le mana dont elle disposait ne lui permettait pas ce luxe. Il lui faudra révéler le Vrai Nom de son démon à une autre occasion... Probablement d'une autre façon. Mais l'essentiel est que l'interlocutrice remarqua de nouveau le message. Nimrodel pu lire sa surprise lorsqu'elle se figea, mais dû se retenir et se contenir afin d'endiguer tous les soupçons qui pourraient pousser le démon à violemment meurtrir le mince espoir qui reposait sous ses yeux.

Quoiqu'il en soit, elle avait transmit cet appel à l'aide. Nimrodel n'attendait désormais plus que Nolwaen... allait-elle réussir à la libérer du joug de ce démon ? Elle n'y pensait même pas ; car elle n'en avait guère le droit. Et une fois de nouveau seuls, Uolac infligea une punition radicale à l'Elfe. Il écrasa son esprit, et détruisit sa forme corporelle pour se transformer en allure démoniaque. L'assaut insoutenable ne dura que vingt minutes. Mais ces vingt minutes changèrent définitivement l'esprit de Nimrodel.

Chacun des tourments infligés par le démon donnait l'impression d'une mort, puis d'une résurrection dans l'unique but de mourir à nouveau. Et ce, pendant vingt longues minutes. L'esprit de l'Elfe en sorti brisé, sans espoir. Et pourtant, toujours avec cette malice, qui semblait plus saine que malsaine ces derniers temps... Nimrodel n'était qu'une enfant, pourtant. À quel point la perversion du démon l'avait atteinte ?

Afin de satisfaire ses ardeurs, le démon alla se repaitre du trépas d'un caravanier, puis reprit sa route chaotique. L'issue de Nimrodel était à présent tout aussi incertaine que celle d'Uolac.
Qu'allait-il advenir d'eux ?
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Re: [bgdemon] Nimrodel

Message par Niyaven » mer. 23 février 2011 à 16h20

~ La fin d'une vie ~
Le ciel était blanc comme neige, et il en allait de même pour le sol. Pas un relief ne se profilait à l'horizon. Seule une légère ombre, à peine perceptible, permettait de dinstinguer les cieux de la terre. Quelques notes musicales, semblant ne venir de nulle part, résonnaient parfois dans ce monde si particulier. La jeune Elfe marchait, foulant le sol immaculé d'un pas assuré, mais muet. Elle regarda ses pieds, ils étaient nus. Quant à elle, un simple habit blanc la couvrait. Où était-elle ? Elle n'en avait pas la moindre idée.

À mesure qu'elle s'avançait, elle se retournait fréquemment. Une présence semblait la suivre, dans ce monde où pourtant, elle semblait la seule âme qui vive. Chacune de ses empreintes de pas se mit à noicir, progressivement. L'Elfe accéléra le pas, et se mit à courir. Poursuivie par ses empreintes de pas. Le noir qui salissait le sol s'étendit progressivement, assombrissant cieux et terre. Partout où elle allait, les ténèbres s'engouffraient, et l'Elfe courrait. Courrait. Elle fuyait cette obscurité pesante, venue salir ce monde de pureté.

Son souffle devint court, sa respiration rapide. Les jambes de la Sylvaine fatiguèrent, ne se mouvant que mollement. L'épuisement vint engourdir l'Elfe, qui eut la sensation de marcher dans de l'eau désormais. Ses mouvements devenant difficiles, lents. Sa course ralentissait, l'air devint pesant, lourd. Ses inspirations étaient difficiles, laissant échapper des sifflements. Son corps s'endolorit, elle gémit de douleur. Des larmes coulèrent de ses yeux, elle suffoquait à mesure que les ténèbres l'envahissaient. Sa respiration devenait rauque et sifflante, l'Elfe ne marchait même plus.

Essayant vainement de reprendre son souffle, son corps hurlait de douleur. Elle tomba à genoux, accablée par ses souffrances. Tous les maux s'éprirent de son corps. Elle était épuisée, elle avait faim, elle avait soif, elle avait sommeil. Elle céda et s'effondra su sol, tandis que l'ombre qu'elle avait engendré se rua sur elle. Il n'y avait guère dans ce monde qu'une ombre, esseulée. Une ombre dans un monde de lumière, qui ne devait que disparaître. Et à mesure que les minutes passaient, des fragments d'ombre se détachaient du corps, s'envolant en poussière. Ne laissant au sol qu'une Elfe meurtrie. Une Elfe, et ses empreintes de pas, toujours noircies, derrière elle. Le démon qui l'avait habitée venait de la saccager avant de s'en aller.

L'Elfe, en réalité, était abritée au Temple d'Oren. Elle venait de subir une transformation de son corps en forme démoniaque, bien plus longtemps qu'elle n'aurait dû le supporter. Par la suite, conduite de force au Temple d'Oren, le démon s'était énervé et déchaîné sur l'esprit de la jeune Elfe. Une exorcisation fut opérée d'urgence, laissant le destin de Nimrodel à elle-même… Le démon avait auparavant posé une petite énigme à une humaine : « La clef est aux trois derniers mots… Et pourtant, le cheval hue au lac. ». Cette « clef » révéla le Vrai Nom du Démon : « hue au lac », se prononçant « Uolac ».

Mais il avait prévenu la jeune humaine : « Sais-tu seulement quelle porte tu t'apprêtes à ouvrir ? ». Il ajouta plus tard que « Les graines sont semées. ». Le Vrai Nom fut en effet authentique, et utilisé, si bien que le démon quitta le corps, en laissant Nimrodel derrière. Il ne regretta cependant pas son choix, les pleurs et cris de douleurs qu'il vit lorsqu'il tortura la jeune enfant devant ses « amis » lui suffirent amplement à se distraire. Il reviendra, mais… Plus tard. Quelques siècles de repos bien mérité dans les abysses l'attendent.

Il garda tout de même une amertume, celle de s'être fait piégé par une enfant. Elle qui avait réussi à révéler sa possession démoniaque, mais aussi à l'attirer à Oren… Il se demanda bien des fois si elle avait tout prévu, ou si elle avait simplement eu de la chance en y trouvant aussitôt Nolwaen, Elvane, et Laën, ainsi que tous ces gardes. Il resta également curieux au sujet de ces meurtres dont on l'accusait. Il n'en était pourtant pas toujours l'auteur… Des questions qui toutefois s'envolèrent bien assez tôt, une fois qu'il se retrouva chez lui.

En attendant, l'Elfe libérée de son démon reposait dans un coma profond… réservant peut-être une surprise à son éveil.
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Re: [bgdemon] Nimrodel

Message par Niyaven » mar. 8 mars 2011 à 21h07

~ Il était une fois… ~
Près des rives d'un cours d'eau douce, deux Elfes étaient assises. Une mère enceinte, et sa fille. Toutes deux étaient aux cheveux d'or, se prélassant au milieu de diverses fleurs aux couleurs chaudes et vives. Le soleil, qui n'allait tarder à arborer ses teintes de début de soirée, illuminait la scène en la magnifiant. Un véritable tableau animé par la vie et une légère brise, qui venaient faire voler les fils d'or des deux Elfes. La mère chantait en sa langue natale, un elfique à l'accent d'Innadril. Sa voix pure et éthérée, au ton clair et cristallin, contait une histoire à sa fille. Le ton de ses paroles était si harmonieux que l'on put penser qu'il ne s'agissait ni plus ni moins que de la nature qui s'exprimait. Ses verbes se mêlaient au ruissellement du cours, aux bruissements des feuilles et branches, ainsi qu'aux quelques chants d'oiseau.

La mère, qui s'attelait à interpréter un centon qu'elle eut assemblé en cadeau pour son enfant, adressa un sourire maternel à ce dernier. Ses yeux étaient d'un vert aussi vivant que celui des végétaux, brunissant parfois sous certains reflets de lumière. Ses ris étaient si nombreux et naturels en présence d'un membre de sa famille que l'on cru souvent — et à tort — qu'elle était toujours de nature sympathique. Et elle poursuivait, sa voix prenant des tournures mélancoliques au fil de l'histoire, et son chant devenant une mélopée. Sa fille, attentive à chacun de ses mots, chacune de ses notes, plongeait ses yeux dans le ciel parsemé de quelques nuages cotonneux. Elle était très réceptive aux émotions que laissaient transparaître la voix de l'interprète, et une timide larme perla sur sa joue.

Tout en poursuivant son conte, l'instinct maternel de l'Elfe lui fit remarquer l'émotion de son enfant, et elle continua doucement, adoucissant ses notes et tons. Sa voix devint chaude et suave, et ses mots prirent un sens différent au changement de l'intonation. La mélopée prit fin pour ne laisser place qu'à une aubade joyeuse et gaie, amenant la jeune fille à esquisser un fin sourire. Puis, doucement, la voix de la mère s'éteint, pour laisser place à un silence. Le calme des lieux, les sons de la nature, amenaient à la réflexion. Et l'enfant profita de cet instant pour penser à la morale du centon que sa mère venait de chanter. Elle s'allongea dans l'herbe fleurie, et tendit ses bras en arrière, s'étirant par la même.

Une sensation de sérénité, de paix, envahissait les lieux. Un repos qui sembla éternel et gratuit. Les secondes et minutes s'envolaient alors, pendant que les deux Elfes devenues muettes songeaient et rêvaient, profitant de cet instant si précieux. Le vent venait brasser leurs visages et chevelures, tandis que quelques éclaboussures d'eau s'aventurèrent sur les pieds nus des deux rêveuses. Le soleil qui prit ses couleurs d'automne commençait à rejoindre l'horizon, enlumina les lieux d'une teinte orangée, offrant des reflets ambrés aux cheveux des deux femmes. Le parent de la fille tendit sa main et se releva. Elle se retourna, et son enfant fit de même. Puis elle tourna sa tête vers ce dernier, et de sa voix naturellement douce elle annonça : « Rentrons, Nimrodel. Il se fait tard. ». Son interlocutrice hocha affirmativement du chef, avant d'elle aussi se retourner.

Toutes deux avancèrent lentement vers la forêt, sur un sentier de sable. Les derniers rayons de soleil qui perçaient le feuillage des arbres venaient dorer l'écorce de leurs troncs, donnant un air enchanté au petit bois bordant la rivière. Le pas léger, les deux Elfes s'approchaient de leur maisonnée en pierre blanche, qui était au bout de l'allée sablée. Alors arrivées, elles s'apprêtèrent à passer le pas de la porte pour préparer le dîner. Mais quelques bruits de pas de course vinrent surprendre la mère, qui alors tourna la tête pour voir d'où ils provenaient. Curieuse, sa fille fit de même en voyant son parent s'interrompre. C'est alors qu'avec surprise, elle…

« — Nimrodel ? Est-ce que tu m'entends ? »

L'enfant essaya d'ouvrir ses yeux. Elle n'y parvint pas, mais au lieu de cela elle put les entrouvrir. Alors aveuglée par une terrible lumière blanche, elle cligna vivement des yeux, sans pouvoir distinguer la plus vague des formes.

« — Ah attends, je vais arranger ça. »

Elle entendit quelques bruits d'étouffements de flamme, et sentit sous ses paupières que la lumière était moins vive. Elle tenta alors d'ouvrir une nouvelle fois ses yeux, qui ne purent faire mieux que s'entrouvrir. Elle n'était plus aveuglée, mais elle ne percevait guère plus qu'une vague forme aux couleurs floues. Au fur et à mesure qu'elle clignait des yeux, la scène devenait plus claire. La voix qu'elle entendait semblait résonner, une sorte d'écho pierreux, et son volume semblait fort, si fort. Pourtant, elle ne criait pas. Confuse, la jeune fille finit par découvrir le visage de la personne qui lui parlait. Il s'agissait d'une Elfe, mais son portrait lui était inconnu. Qui était-elle, où était-elle ? Bien des questions vinrent inonder l'esprit de l'enfant.

C'est alors qu'elle se rendit compte. Voulant formuler ces questions, une douleur intolérable ébranla tout son corps. Elle comprit qu'elle était allongée, quelque part. Sur une table de pierre, sûrement, pensa-t'elle. Pourtant cette pierre était chaude — à moins que ce ne soit les couvertures. Tout sembla rigide et dur à l'elfe, qui ne comprenant pas d'où venait cette douleur, regarda sa main. Celle-ci pourtant intacte ne lui faisait pas moins mal que le reste de son corps. Ses yeux se reportèrent alors sur l'Elfe qui semblait lui parler depuis tout à l'heure. Dans un effort qui lui donna l'impression de coûter sa vie, elle parvint à lâcher trois syllabes en guise de question :

« — Qui… es… tu… »

À cette question, elle put comprendre que quelque chose n'allait pas. Le visage de son interlocutrice se transforma pour afficher diverses émotions que l'enfant ne parvint à élucider : surprise, déception, peur, incompréhension ? Nimrodel était confuse et endolorie. Pléthore de questions vinrent traverser sa tête embrouillée. Pendant quelques instants, ces interrogations devinrent si nombreuses qu'elle en vint à oublier des réponses qu'elle connaissait pourtant. Une panique confuse s'empara de l'enfant, qui, d'une façon ou d'une autre, en était arrivé à une situation qui lui échappa, dans un lieu inconnu, entourée par une personne inconnue. Ces pensées hâtives et désespérées défilèrent à toute vitesse dans l'esprit de l'Elfe, qui s'interrompit en entendant la réponse de sa probable médecin.

« — Nolwaen. »

Elle ajouta d'autres mots, mais tous échappèrent à la jeune enfant. Nolwaen. Elle n'avait pas la moindre idée de qui il s'agissait, et pourtant, elle croyait comprendre qu'elle aurait dû la connaître. De façon imprudente et inconsidérée, la jeune fille continua à poser des questions, auxquelles elle entendit quelques réponses. Mais la confusion vint rapidement étouffer chacune des réponses et questions qu'elle entendit. Un puissant sommeil vint l'endormir, faisant tomber ses paupières en même temps que l'intensité des douleurs qui l'éprenait. Telle une morphine naturelle, toutes les douleurs et questions s'évanouirent pour laisser place à un repos muet, semblable à la mort.
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Re: [bgdemon] Nimrodel

Message par Niyaven » ven. 2 mars 2012 à 14h44

~ Fin ~

De son arrivée subreptice à Cefedelen, jusqu'aux manifestations hasardeuses de la magie qu'elle eût apprise sous le joug d'Uolac, bien des caprices du destin se succédèrent pour laisser la jeune enfant dans une brume où se confrontent confusion, joie et peur. D'abord recueillie bon gré mal gré au sein du Temple pour être surveillée par l'instance sacrée du village, puis renvoyée sitôt la certitude de l'absence de présence démoniaque acquise, elle quitta le village pour trouver un ancien prêtre. De là, elle aurait dû apprendre à manier l'hydromancie comme d'autres de ses congénères. Mais à peine fut-elle arrivée que le vieil elfe au teint pâle et à la toux malade s'exclama :

« S'il est un odieux monstre en ces terres bénites, je ne vois que cette carcasse brisée, sorte d'aberration refoulant le sort que le destin lui jeta en une désolante maladie qui ronge sa pensée comme la rouille gagne sur le fer. »


Le coeur vacillant comme un papillon prenant son envol, la jeune apprentie, en proie à ses émotions, fondit en larmes. La dernière goutte venait de faire déborder un vase bourré de larmes, et amena une fois de plus la confusion. Puis pour la première fois, dans sa peine un immonde rire survint, le rire du désespoir qui perpétuait son écho à travers les lèvres de la jeune elfe. Sa peine venait d'attendre le point où, comme l'amour et la haine se rejoignent, les larmes et le sourire venaient à se joindre. Son apparence désormais presque démente poussa la vieux prêtre à tendre son bâton vers Nimrodel, laquelle, effrayée, prit la fuite. Elle s'engouffra dans les bois, au plus profond de la forêt, là où ne viennent plus que dryades et treants, pour ne plus jamais revenir.

Les branches venaient balafrer les joues de la fille, tandis que des racines semblaient vouloir piéger ses pieds. Le soleil disparaissait à mesure qu'elle s'engouffrait dans cette forêt, à l'ombre de la montagne. Le toit feuillu semblait soutenir le ciel, dont seuls quelques rayons fins perçaient ce rempart contre la lumière. Le sol, couvert de végétation vieillissante, était frais et humide. Les pieds nus de Nimrodel sentaient cette fraîcheur, offrant comme un air de liberté dans cette cage de bois. Ce sentiment, cette émotion, celle de ne plus être soumise à quelconque autorité, de ne plus retenir quelque sentiment, de ne plus appartenir à qui que ce soit. Pouvoir choisir là où elle désire se rendre, de ne plus avoir à justifier ses choix. Pouvoir utiliser sa magie sans craindre colère ou punition, ne plus être jugée par un simple regard ou sur son seul nom, pouvoir crier ce qu'elle désire sans subir aucun retombée. L'ivresse de ce sentiment sembla donner des ailes à ce corps frêle, pour s'envoler dans ce méandre de branches. La végétation touffue semblait se refermer derrière chacun de ses pas, comme pour garder en son sein la visiteuse égarée.

Depuis ce jour là, plus personne ne vit l'elfe. Certains sont partis investir la forêt, pour essayer de la consoler, mais au mieux ils n'entendirent que des pleurs lointains résonner. D'autres disent avoir entendu des rires. La majorité clame n'avoir trouvé qu'un silence habituel. À mesure que les mois passèrent, le nom de « Nimrodel » s'effaça au profit de « la sorcière ». Les plus sages du village n'approuvaient guère ce surnom, le jugeant démesuré pour une jeune fille s'étant tout bonnement perdue dans les bois. Mais la raison de l'absence de son retour paraissait patente aux yeux de la majorité : elle y avait perdu la vie dans son inconscience.
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