[bghumain] Asph de Graversay

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

Modérateurs : Conseillères, Admins et GMs

Répondre
Avatar de l’utilisateur
Niyaven
Fairy Queen Timiniel
Messages : 216
Inscription : ven. 9 juillet 2010 à 13h55
Personnages :  
Paresse, l'humain apathique.
Eönwë Hísielca, mage.
Asph de Graversay, chevalier.

[bghumain] Asph de Graversay

Message par Niyaven » jeu. 27 janvier 2011 à 05h07

Nom : De Graversay
Prénom : Asph
Age : 34 ans
Sexe : Masculin
Race : Humain
Classe : Paladin

Croyances : Sainte Mère Einhasad
Langues parlées : Commun
Alignement : Loyal Bon

Description physique : il s'agit d'un homme de bonne allure, 1m83 pour 70kg, dont plus de la moitié de muscle. Son visage est large, avec parfois quelques poils de barbe blonds. Ses cheveux de la même couleur sont long et lisses, faisant un peu penser à ceux des Elfes. Ses yeux quant à eux sont bleus, avec une lueur vivace en eux. Les traits de son visage ont un air sympathique, bon, et il semble sourire souvent.

Autres (particularités) : hors de Heine, il ne retire son armure lourde que pour dormir ou se laver, et à des occasion exceptionnelles.

Les cloches du temple sonnaient le carillon du midi lorsqu'Asph naissait. Il était né, avait étudié et grandi, et travaillait à Heine. Autant dire qu'il y avait passé sa vie. Il avait un prénom : Asph ; mais aussi un nom, celui de Graversay. Sa famille vivait sous l'égide du Royaume d'Innadril, et avait acquis au cours des générations une certaine réputation. Bonne ou mauvaise, cela dépendait des points de vue. De prime abord, ses membres et ancêtres n'ont rien fait d'exceptionnel. Mais l'ambition et l'héritage les ont hissé au rang de noblesse, notamment par quelques faits d'armes bien anciens. La famille De Graversay avait en effet compté dans ses membres plusieurs fines lames, et certains s'étaient avérés assez preux et hardis durant des combats pour susciter l'attention.

Les faits d'armes s'étant succédés sur plusieurs générations, la famille a finalement acquis une noblesse durable. Mais ces temps sont bien loitains, deux ou trois siècles désormais. Pour sûr qu'Asph ignore les noms de ces ancêtres qui ont fait le confort dont il bénéficie aujourd'hui, même si ces portraits peints et accrochés sur quelques murs attisent parfois sa curiosité. Il demande alors à ses parents, qui essaient du mieux qu'ils le peuvent de transmettre ceux qu'ils savent - ou croient savoir. Ces portraits l'attirent d'une certaine façon, étant donné qu'il les voit chaque jour dans les couloirs de la demeure familliale.

Le plus simple reste toutefois de demander aux voisins - des Elfes. Ces êtres à l'espérance de vie incroyable sont en effet bien nombreux à Heine, dans cette ville où cohabitent les deux races. Les deux races, mais aussi les deux cultures. Ainsi fait face au temple d'Einhasad le temple d'Eva. Et c'est dans cette harmonie qu'a grandi Asph. Une ville calme, loin de certaines guerres, où vivent en harmonie deux peuples. Peut-être est-ce une explication à sa tolérence et à son ouverture d'esprit. Cela dit, la responsabilité en vient peut-être aussi à sa famille.

La famille De Graversay se montre parfois un peu hautaine envers les bonnes gens qui travaillent aux forges ou au port plaisancier, aux boutiques... Elle possède des petites terres en dehors de la ville, si peu rentables soient-elles. Il y a bien quelques sauneries, profitant du vent du soleil et de l'eau de mer, qui en effet produisent du sel en quantité. Mais cela n'a rien de rare à Heine, le sel étant un produit très abordable et au prix faible. De ce fait, sa valeur dans les terres d'Innadril est amoindrie. En résultent donc des rentrées d'argent assez maigres.

Mais ça n'est pas le sujet, la famille De Graversay met en avant sa noblesse à certaines occasion - et c'est bien le reproche que font certaines personnes - mais la plupart du temps, elle se montre accueillante. Ses membres sont de bons vivants qui aiment les plaisirs du quotidien. Et dès qu'il est question de faire face à une menace de pillards, ou qu'un ennemi sonne aux portes, ses fils se rendent au combat sans l'once d'une hésitation, prêts à servir la ville. Ils avaient d'ailleurs été blessés en tentant de repousser l'attaque des monstres de Parnassus qui avait fait éclater le Siannodel.

Asph est l'aîné de sa génération. Il a deux frères et une sœur, respectivement Erwen, Sald et Lynn. Encore une fois, avoir grandi dans ce contexte est sûrement à l'origine de son caractère. Il se montre très protecteur, et serait prêt à sacrifier sa vie pour un bon ami. Il est aussi très rigoureux, et a grandi en respectant toutes les règles qu'on lui a inculqué. En les respectant, mais aussi en les faisant respecter par ses frères et sa soeur.

Son enfance a été très heureuse, et chanceuse. Il a pu recevoir une bonne éducation, et il assistait avec ses consanguins à des leçons à domicile. C'est ainsi qu'il a appris l'histoire du monde, sa géographie, mais surtout la religion. En effet, la famille De Graversay est très pieuse. Les quatre enfants ont donc grandi dans ce contexte, et sont tous devenus très croyants. Tout particulièrement Asph, qui à la fin de son adolescence se rendait régulièrement au temple. Et c'est là qu'il s'est décidé à s'engager dans cette voie bien particulière.

Alors âgé de seize ans, Asph s'est donné la vocation de devenir chevalier. Depuis ses dix ans déjà, il était engagé sur cette voie, en devenant page. Au lieu d'aller s'amuser à droite et à gauche, une fois ses leçons du jour closes, il allait auprès des grandes gens. C'est ainsi qu'il lui arrivait parfois de voyager deux ou trois journées à Giran, servir quelques nobles de là-bas.

Mais c'est auprès de Sakutai Oswald qu'il fit l'essentiel de son acheminement vers la chevalerie. Il s'agissait d'un chevalier, qui avait été grièvement blessé au cours d'une guerre. Il était de ce fait physiquement affaibli, mais ses convictions n'en étaient pas pour autant amoindries. Oswald vivait à Goddard, et à ce titre, il arrivait à Asph d'y passer des journées entières afin de suivre son apprentissage. Plus qu'une instruction d'armes, il s'agissait pour le jeune humain de découvrir des valeurs.

La chevalerie avait trois concepts primordiaux : justice, courage et honneur. Bien sûr, il fallait tous les respecter ; mais chaque chevalier devait choisir une voie et l'approfondir, puis la suivre tout au long de sa vie. Si l'on pu penser que c'est avec hésitation qu'il fit son choix, il en était tout autre. Au dela du courage et de l'honneur, Asph tenait en son âme une place très particulière pour la justice. Chaque être a droit à la reconnaissance et au respect de sa personne et de ses droits. Il s'agissait aussi de tolérance, de respecter les autres cultes et croyances.

C'est ainsi qu'aux côtés d'Oswald il poursuivit son enseignement. Mais il suivait également celui d'un maître d'armes ainsi que de quelques prêtres pour parfaire certains points, notamment l'exercice au combat. En effet son mentor étant invalidé par ses graves blessures de guerre savait se montrer digne de son arme, mais cela n'était guère raisonnable. De ce fait, Asph préféra faire appel à l'extérieur pour apprendre à chasser, nager, manier l'épée et le bouclier... Et ce quotidien dura des années ; quatre pour être concis.

Il lui fut également expliqué que bien des chevaliers, pour exprimer leur volonté, faisaient un voeu. Certains faisaient le voeu de chasteté en privilégiant la fraternité et ainsi pouvoir aimer tous sur un même pied d'égalité. D'autres firent le voeu de pauvreté, en se privant de toute possession de bien pour ne rien garder pour soi et tout mettre en commun. Asph, lui, choisit le voeu d'obéissance. Il s'engagea à dire que sa volonté n'était plus sienne, mais celle de son ordre. Puis, ce jour arriva.

La cérémonie était prête, et le jeune humain avait passé sa nuit à prier à la chapelle de Heine. Sa famille ainsi que quelques notables de la ville étaient présents au temple, venus pour cet événement important dans sa vie. Asph s'approcha alors du prêtre de Heine, puis s'agenouilla face à lui. Enfin, il prêta le serment des chevaliers. Il jura de protéger le Temple, les faibles, d'aimer son royaume, de ne jamais fuir à l'ennemi. Mais aussi de lutter contre le mal, et les infidèles, de ne jamais mentir. D'être généreux, bon, et de lutter contre l'injustice. Le prêtre donna trois coups du plat de l'épée au jeune humain, qui se releva ensuite, prenant l'épée et la mettant dans son fourreau.

Asph avait été adoubé, et œuvrait maintenant en tant que Chevalier. Et aussitôt, il occupa le poste de templier. Fonction qu'il rempli pendant quatorze ans. Il officiait également en tant que Chevalier de Heine, et défendait la ville comme il se le devait.

Les années passaient, et les choses changeaient. Les grands-parents étaient désormais passés dans l'au-delà, et les parents devenaient vieillissants. Le titre de Baron, ainsi que le domaine famillial allait dans les années prochaines revenir à Asph. Il y avait été préparé tout au long de sa vie, et ses parents n'avaient pas manqué de vanter la richesse de leur famille. Mais le jeune enfant avait grandi, et il voyait bien qu'en dehors de quelques sauneries peu rentables, et une demeure se faisant -vraiment- vieille, il n'y avait pas grand chose. Rester cloué à ces propriétés ? Ça ne l'intéressait pas, vraiment pas. Pas pour le moment en tout cas.

Il était vrai qu'il aimait beaucoup Heine. Il aimait sa famille qui y vivait, ses voisins aussi. Son travail, il avait même été promu d'un ou deux grades au fil des années de service. Mais il n'était pas du genre des Graversay de mentir. Ainsi il avoua un beau soir à sa famille, l'été approchant, ce qu'il avait l'intention de faire. Voyager. Oui car Asph avait beau avoir trente-quatre ans, il n'avait pour ainsi dire presque jamais quitté Heine. À part quelques jours à certaines occasion, pour des cérémonies se déroulant aux temples de Giran et d'Aden. Et puis, les temps où il fréquenta Goddard, il y a une quinzaine d'années. Ainsi il ne savait rien du monde, si ce n'est ce qu'en disaient les livres.

Sa famille, un peu surprise et chagrinée d'apprendre qu'un membre allait s'éloigner pendant quelques temps, accepta sa décision et lui souhaita bonne chance. Elle appuya toutefois sur un point : il pouvait revenir quand il voulait, même si ça n'était que pour une nuit. Et c'est ainsi que le Chevalier de Graversay, futur Baron, prenait sa route pour les Royaumes lointains. Une croisade aux allures épiques s'engageait pour Asph, alors équipé d'une armure scintillante et armé d'un bouclier. Le côté épique de la chose ne faisait aucun doute pour lui ; mais il faut avouer qu'il était plus difficilement cernable pour quelqu'un d'objectif. Il ne s'agissait jamais que d'un aventurier qui allait emprunter la passeuse... Comme il en passait des dizaines chaque jour.

Ainsi ce qu'imaginait trouver Asph au cours de son voyage risquait fort d'être très différent de la réalité... Car cette dernière n'est pas vraiment à la hauteur des épopées qu'il avait pu lire. D'un oeil extérieur, c'était assez comique, pour ainsi dire. Et ses parents riaient de bon cœur en voyant leur enfant pensant avoir grandi.

Lui qui avait servi en tant que Chevalier de Heine, se dissociait de ces terres pour entrer dans un autre monde. Celui des chevaliers « voyageurs », ceux qui ne sont attachés à aucune terre, mais veillent sur toutes à la place. Il avait bien l'intention de mettre à profit tout ce qu'il avait appris au cours de sa vie, et de donner le meilleur de lui-même pour être juste.
Dernière modification par Niyaven le ven. 11 mars 2011 à 11h41, modifié 3 fois.
 /l、
,(゚、 。 7
 l、۵ ΅ヽ
 じしf_, )ノ

Avatar de l’utilisateur
Niyaven
Fairy Queen Timiniel
Messages : 216
Inscription : ven. 9 juillet 2010 à 13h55
Personnages :  
Paresse, l'humain apathique.
Eönwë Hísielca, mage.
Asph de Graversay, chevalier.

Re: [bghumain] Asph de Graversay

Message par Niyaven » ven. 11 mars 2011 à 13h00

~ Visite à Aden ~

Le chevalier ainsi équipé, se rendit à la passeuse après avoir fait ses bises à sa famille. Il marcha le long de la ville de Heine, prêtant une attention à l'architecture qui dessinait les bâtiments, et aux multiples cours d'eaux qui parcouraient la ville, avec un regard différent. Il ne le savait pas encore, mais tout cela allait terriblement lui manquer au cours de ses pérégrinations. Sortant un petit mouchoir blanc, il lustra une dernière fois ses gantelets, puis il vérifia la fixation de son épée. La ceignant fermement à sa taille, il s'avança vers la passeuse. Asph s'apprêta alors à annoncer sa destination, à l'exception près que dans sa précipitation il se rendit compte qu'il n'avait pas encore précisément choisi où se rendre. Épris de nostalgie, deux noms lui vinrent très rapidement à l'esprit : Goddard et Aden. Sous les yeux de la passeuse, perplexe de le voir ainsi en proie à un dilemme intérieur, l'humain secoua sa tête pour se convaincre qu'il ne s'agissait pas d'un retour aux origines mais d'un voyage.

« — S'il-vous-plait, ma Dame, pourriez-vous utiliser vos arcanes pour m'emmener à Aden ? »

En un clignement d'œil, il s'y retrouva. Gêné de ne pouvoir remercier la passeuse de l'y avoir emmené, puisqu'elle se trouvait désormais à bien des lieues, il s'écarta de celle d'Aden pour dégager le voie. Il en profita pour la saluer en s'inclinant poliment. Il regarda alors la ville. La pierre blanche, les toits d'ardoise bleue, les différents passants et commerces sur la grand-place. Le chevalier songea que cette ville était bien immense, comparée à Heine. Il porta ensuite son attention vers le temple dressé à l'honneur d'Einhasad. Sa mâchoire ne manqua pas de se décrocher une seconde fois — car ce n'était pas la première fois qu'il se rendait à Aden. Impressionné par sa taille, sa splendeur, il s'avança dans la ville. Il vit quelques personnes discuter sur le parvis. La ville lui sembla animée, et il ne pu retenir son désir d'écouter quelques bruits afin de savoir de quoi parlent les gens d'ici.

Il y a avait un humain et une humaine qui discutaient au parvis de l'église. L'un était vêtu d'une tenue de cuir, et une dague était attachée à sa taille. Plutôt jeune, Asph l'observait avec une certaine hésitation et timidité. Puis il jeta un oeil vers l'humaine avec qui il semblait en réalité se disputer. Habillée d'une robe, elle n'avait visiblement aucune arme sur elle. Une Elfe s'approcha ensuite des deux, visiblement en médiatrice. Elle ressemblait en tout point aux belles gens d'Innadril : yeux d'azur, cheveux longs fins et soyeux, mouvements amples. Il s'interdit d'écouter davantage ce qui ne le concernait pas, et s'attarda sur les beautés de la cité. S'avançant vers le coeur de la ville, juste en face du temple, il regarda les différents bâtiments luxuriants qui bordaient la place.

Il se retourna ensuite vers le temple et vit que l'humaine était visiblement partie, tandis que l'Elfe discutait à présent avec l'Humain. Asph secoua sa tête, pour remettre ses idées en place : il n'était pas venu pour faire du tourisme, mais pour apprendre plus du monde, et devenir plus fort. Il regarda un instant la ville, et regretta de ne pas avoir emporté de carte ou de plan. Elle était de taille très honorable, et le chevalier n'avait pas la moindre idée de là où il pourrait trouver un maître. Une guilde de guerriers pensa-t'il. Il se demanda stupidement si Aden en disposait d'une avant de se demander surtout où elle pouvait être. Son regarda s'attarda alors sur l'Elfe et l'Humain qui discutaient : ils devaient sûrement être d'Aden. Avec un peu de chance, ils sauront m'aider, pensa Asph. Hésitant, ne connaissant pas les manières d'Aden, il tenta de se montrer poli et courtois.

D'un ton hésitant et embêté, il s'excusa de les gêner et leur demanda s'ils savaient où trouver donc cette guilde. Surpris, il se rendit compte que soit les gens d'Aden étaient très serviables, soit ils lui voulaient quelque chose. L'Elfe semblait le juger du regard, et le guida avec l'humain jusqu'à la guilde, lui montrant le chemin. Un peu gêné de les avoir coupés dans leur discussion, et de surcroît les faire déplacer, il les suivit tout en mémorisant le passage et en contemplant les différentes résidences qui se superposaient en chemin. Jusqu'à un bâtiment, où la porte grande ouverte, l'on pouvait voir différents maîtres d'armes rassemblés en un seul lieu. Asph remercia infiniement l'Elfe qui lui avait indiqué le chemin, et se présenta.

Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'en réponse, celle-ci lui expliqua être la femme du Commandant de la Légion Écarlate ! Couvert de honte de ne pas l'avoir reconnue plus tôt, et de surcroît de lui avoir demandé si elle savait où se situait la guilde des guerriers, il implora son pardon en s'inclinant de la plus polie des façons. Cela ne manqua pas de surprendre et de déconcerter cette dernière, en le voyant agir sous de telles manières. Confus, Asph se redressa et se tourna vers l'Humain. Il apprit alors qu'il n'était ni plus ni moins l'élève de ce Commandant. Essayant de garder son calme, l'humain se tint plus convenablement et refit ses salutations de façon plus convenable à ses yeux. Oliam, tel était le nom de cet élève, et Laën était le nom de l'épouse de ce Commandant. Déjà stupéfait, il le fut encore plus lorsque ladite épouse proposa à Asph de rencontrer le Commandant pour lui demander des conseils au combat. En somme ; pour le choisir en maître d'armes.

Une goutte du sueur ne manqua pas de perler sur son front. Il avait envie de dire « Mais, vous faites erreur, gente Dame, je ne suis qu'un simple chevalier de passage. Je doute mériter l'enseignement d'un tel homme ! », mais il se ravisa en repensant à son serment de chevalerie. Honoré, il accepta volontiers d'en faire la rencontre, et suivit l'Elfe qui l'invita à s'éloigner de ladite guilde d'armes. Et, de retour sur la place, il fit en effet la connaissance du Commandant. Celui-ci avait un curieux masque de glace — une blessure de guerre se persuada Asph. Se présentant et s'inclinant comme les us-et-coutumes qu'il eut appris l'inculquait, il détailla finalement l'homme. Il était de bonne taille, et plus jeune qu'il ne l'aurait cru. En bonne forme, il portait son armure sur lui.

Stupéfait de la proposition que l'on venait de formuler, Asph réfléchit un instant. Le Commandant venait de confirmer les propos de son épouse en se proposant pour lui enseigner l'art du combat. Mais une nouvelle surprise vint le frapper à nouveau : ce Commandant, répondant au nom d'Angueran, n'était qu'écuyer ! Mal à l'aise, Asph accepta volontiers l'offre, bien que surpris qu'une personne ait accédé à un tel titre tout en restant écuyer — sûrement a-t'il négligé son adoubement, pensa Asph. Les deux hommes discutèrent un moment, et le chevalier fut très agréablement surpris d'Aden. Le Commandant venait même de lui offrir une suite dans un hôtel d'Aden, prenant les frais à sa charge…

Asph en était très gêné, mais aussi très honoré. Il se demandait toutefois pourquoi ils étaient aussi aimables avec lui. Parti le soir se coucher, il regarda le lit dans la chambre d'hôtel. Tout était d'un certain luxe qui n'était pas sans rappeler sa demeure familliale. Asph s'asseya sur le bord du lit, et commença à défaire ses bottes et le reste de son armure. Il pensa à sa famille, qui lui était si chère, et sourit. Une fois son armure soigneusenement ôtée, il la rangea délicatement, et tira la couverture. Il se sentait un peu seul : de toute sa vie, jamais il ne l'avait été. Il prit une inspiration, puis s'allongea dans le lit, avant de souffler sur la bougie.
 /l、
,(゚、 。 7
 l、۵ ΅ヽ
 じしf_, )ノ

Avatar de l’utilisateur
Niyaven
Fairy Queen Timiniel
Messages : 216
Inscription : ven. 9 juillet 2010 à 13h55
Personnages :  
Paresse, l'humain apathique.
Eönwë Hísielca, mage.
Asph de Graversay, chevalier.

Re: [bghumain] Asph de Graversay

Message par Niyaven » lun. 14 mars 2011 à 13h42

~ Cette nuit-là… ~

Le lendemain matin le chevalier se réveilla la tête dans les choux. Il profita d'un bain de lumière qu'offrait la grande fenêtre portée sur l'Est, et bondit de son lit. Passant sa main dans ses cheveux pour les démêler grossièrement, il se prépara un peu en hâte, n'étant plus habitué à dormir ailleurs que chez lui. C'est quelque minutes plus tard qu'il descendit sur la grande place, les cheveux bien coiffés, son armure étincelante. Il observa la cité blanche sous les rayons de l'aube d'un air charmé, puis vérifia les attaches de l'épée flanquée sur sa gauche — Asph était droitier. Il décida de visiter la ville pendant quelques heures, faisant le tour afin de mieux repérer les lieux et de ne pas s'y perdre. Il repéra les forges, les boutiques généralistes, armuriers et équipementiers, orfèvres, bibliothèques, hospices, et tant d'autres lieux. Il s'aida souvent de la grande croix qui surplombait le château d'Aden, visible de loin, de même que du temple, pour se repérer.

Décidant de réveiller quelques réflexes, endormis par les années de routine, il se présenta à la passeuse et demanda à être amené sur un lieu de chasse. Au hasard, il s'aventura dans les marais ardents. Jamais il eut pensé qu'un tel lieu pouvait exister. Il ressemblait fort aux marais de Heine, dans les champs des murmures, à la différence près qu'il n'était pas humide, bien au contraire ! Des vapeurs s'élevaient ci-et-là, tandis qu'un magma en fusion dégoulinait lentement le long d'un fleuve tranquille, calcinant tout sur son passage. La terre de charbon noir était parfois percée par des geysers de fumées criant, laissant s'échapper des bouffées d'air brûlantes dans des nuages de poussière. Pendant quelques instants, Asph regretta amèrement de ne pas avoir choisi l'autre lieu au nom bien plus aguicheur : la vallée silencieuse. Son côté mystérieux et enchanté l'avait charmé, mais il s'était laissé porté sur la curiosité de voir à quoi ressemblait le marais ardent.

La face déconfite, le chevalier tira son épée, et prit son bouclier accroché à son dos. Quand faut y aller… Faut y aller, se dit-il. Il s'avança alors sur ce sol craquant sous chacun de ses pas, pour affronter les créatures qui hantaient les lieux. Bien qu'à franc parler, il n'eut besoin d'aller les chercher, celles-ci vinrent d'elles-même se ruer sur lui. Diverses créatures vinrent, des arbres au tronc gris semblant avoir un visage horrifiant aux sphères lumineuses semblant animées par une quelconque magie, en passant par des groupes de chauve-souris fort inhospitalières. Asph fut contraint de vite retrouver ses réflexes, sans quoi il se serait retrouvé à terre en bien peu de temps. La curiosité faisant, il décida de s'avancer plus encore, découvrant alors même qu'une tribu orc fort hostile et belliqueuse avait pris possession des lieux. Le discours semblant impossible, il fut forcé de sortir sa lame pour « communiquer » avec eux. Il découvrit également quelques ignobles insectes géants aux nombreux mandibules, quelques wyrms profitant de la chaleur des lieux, ainsi que d'étranges sans-vie revenus de l'au-delà.

Après une bonne journée d'exercice, qui ne manqua pas de le faire suer comme il le faut, il se rendit à Goddard pour passer dans leurs bains, qui avaient laissé à l'humain un bon souvenir. Il ne s'y attarda pas, même s'il remarqua que la ville a beaucoup changé depuis. Le nombre d'habitants Sombres semblait avoir décuplé. Il revint rapidement sur Aden, où il croisa une nouvelle fois l'épouse du Commandant, Laën. Il engagea une discussion cordiale avec elle, discutant des nouvelles du jour. Ils furent rapidement rejoints par Oliam, puis également par Angueran lui-même. Tous quatre discutèrent un moment, avant qu'Asph pensa à profiter de la situation pour aller s'entraîner en groupe. L'offre fut unanimement déclinée, alors il reparti seul, vers la vallée silencieuse cette fois — et bien décidé à ne plus remettre les pieds au marais ardent qu'en cas de nécessité. Il exprima donc son souhait à la passeuse, qui l'amena donc à la vallée silencieuse.

Il ne manqua pas de regretter une seconde fois son choix en voyant à quoi ressemblait la fameuse vallée. Quelques ruines de pierres érigées par les géants, suspendues au dessus d'une vallée, d'où pendaient des chaînes de ferraille rouillée. Les lieux étaient plongés dans une brume d'un gris jaunâtre très peu engageant. La végétation quant à elle était très sommaire : un peu d'herbe mêlée à de la terre battue. Et par dessus tout : très, très loin d'être silencieuse ! On entendant le martellement de géants rampant au sol, abattant leurs puissants bras en pierre pour avancer. Si fort que l'on pouvait les entendre avant même de les voir. Il leva les yeux pour voir où en était le soleil dans sa course, et là ce fut la goutte qui débordait du vase. Cette brume était si persistante qu'il ne pouvait même pas voir s'il faisait jour, nuit, ni où en était le soleil. Exaspéré, il sorti son épée en se disant que les lieux entourant Aden étaient bien moroses. Il descendit alors dans la vallée, bien décidé à s'entraîner.

Il fut bien assez peiné de voir la condition des géants, qui avaient à la place de leurs membres inférieurs des lambeaux. Ils étaient complètement dégénérés, impropres à toute communication. Asph en profita pour réfléchir à la punition divine, et à la puissance dévastatrice d'Einhasad qui avait réduit cette race dans cet état. Il se chargea alors de mettre fin à l'errance de certaines de ces créatures, qui n'avaient plus rien des géants. Les mastodontes de pierre se défendaient à coups de lourds bras puissants, ce qui fut un exercice de défense très efficace pour le chevalier qui cherchait à retrouver ses capacités. Il en profita pour se mettre à profit son armure, bien qu'elle n'était pas celle qu'il portait d'ordinaire, cette dernière étant en réparation. Il poursuivit les hostilités pendant plusieurs heures, jusqu'à arriver à l'épuisement le plus total. Satisfait de son exercice, il repartit aux bains de Goddard se laver, puis revint à Aden, dans sa chambre d'hôtel. Ses journées étaient complètes, et il en était satisfait. De plus les gens d'Aden étaient très, très hospitaliers. Même s'il dû avouer que la beauté des environs était tout… relative, voire même inversement proportionnelle à la beauté de la cité.

Bien qu'il fut satisfait d'Aden, il se convainquit d'aller vers d'autres horizons, tout en conservant la chambre à l'hôtel adennois. Après tout, il n'était pas venu déménager mais pour explorer le continent. Donc même s'il était attaché à des lieux, il se devait de voir les environs. Au soir, une fois son dîner fini, il se dirigea vers chambre. À son habitude, il défit son armure soigneusement qu'il posa au pied du lit. Il regarda par la fenêtre la cité endormie dans la nuit, éclairée par quelques rayons de lune, et en profita pour adresser quelques prières à la Sainte Mère Einhasad. Une fois ses prières terminées, il tira la couverture de son lit, souffla la bougie et alla s'endormir. Un repos bien mérité. Cette nuit-là, il rêva de nombreuses choses. Il ne s'en rappela que vaguement au réveil, l'impression d'avoir passé une nuit assez mouvementée. À l'exception près qu'il faisait encore bien nuit, qu'il était à peine une heure. Mais comme chaque matin, il se coiffa, enfila son armure, la lustra en hâte, puis sorti dans la rue. Il se dirigea vers la passeuse, et se trouva confronté au même dilemme qui le frappa à Heine. Où aller ? Cette fois-ci, il choisit sur un coup de tête. Oren. De nuit, oui.

Il arriva sur Oren, et se décala de la passeuse de la cité tout en la saluant. Il regarda, un peu confus, la cité plongée dans la nuit. Les lieux lui étaient parfaitement étrangers, tout comme l'architecture et même la pierre utilisée. Il entendit quelques pas un peu lourd au loin, qui lui rappelèrent ceux de la vallée silencieuse, en plus nets. Le chevalier tourna alors la tête un peu à droite et à gauche, pour regarder ce qui l'entourait, d'un œil curieux. Il s'avança sur ce qui lui semblait être la place principale, où poussait en son centre un arbre. La ville semblait très sombre et obscure, peut-être était-ce à cause de la nuit, ou de la pierre utilisée. Il entendit alors un pas derrière lui, et se retourna. C'est ainsi qu'il vit, vêtue d'une armure flambant neuve, une Elfe aux traits gracieux. Elle avait de grands yeux clairs, une très longue chevelure soyeuse, une peau laiteuse, ainsi qu'une allure effilée, fine. Celle-ci annonça alors :

« — Bonsoir, avez-vous besoin d'aide ? »

Devant cette apparition nocturne, qui semblait à l'humain complètement irréaliste et fabuleuse, Asph sentit quelque chose de curieux en lui. Il ne su exactement quoi, et il regretta ce temps d'hésitation qu'il prit, temps durant lequel elle dû patienter en le voyant. En réalité, ce qui sembla durer plusieurs secondes à l'humain ne dura qu'un dixième de seconde, comme si le temps s'était figé à ce moment. Il s'inclina alors poliment pour la saluer, ainsi que la remercier de sa proposition. Presqu'aussitôt, il se présenta. Sa rencontre nymphatique fit de même. Il lui expliqua ne pas connaître la ville, et être venu la visiter. Aimablement, cette dernière lui proposa de la suivre, ce qu'il fit sans plus attendre. Détachant son regard de l'Elfe, il regarda à nouveau la ville. La cité semblait si différente, si gaie. Il ne pu expliquer ce qui venait de changer, les bâtiments, les pierres, la nuit, tout était identique. Et à la fois différent. Cette nuit-là, il la passa à discuter avec cette Elfe, du nom d'Elbereth, templière d'Eva.

Elle croyait en Eva, elle gardait un oeil bienveillant sur la cité tout au long de la discussion. La cité avait même réussi à plaire à des Treants visiblement puisque deux d'entre eux foulaient les pavés de quelques rues. L'Elfe, comme nombre de ses semblables, était particulièrement attachée à la nature. Elle venait de Cefedellen, et n'était à Oren que depuis peu. Asph répondit qu'il venait de Heine et raconta un peu les raisons de sa présence à Oren. L'armure de l'Elfe était neuve, mais elle comptait bien l'utiliser afin qu'elle « se fasse ». Elle proposa à Asph une visite au musée, mais se ravisa en se souvenant qu'il faisait nui — et qu'en conséquence le bâtiment était clos. Elle désirait aider son prochain, et un jour apprendre à soigner. Aussi fut-elle intéressée par les techniques de soin que le chevalier humain avait appris. Il expliqua toutefois que les soins les plus efficaces étaient dangereux car on devait sacrifier une partie de soi pour venir en aide au patient. Elle aimait l'art, et jouait de plusieurs instruments en plus de savoir chanter. Elle fut visiblement fascinée d'apprendre que l'humain savait jouer du piano. Et tous deux discutèrent ainsi, longuement, de tout et de rien, jusqu'à l'aube — et même un peu au delà. La fatigue faisant, Asph se raisonna, et vit de toute façon que la garde de nuit de la sylvaine étant finie, l'épuisement la guettait elle aussi.

Ce jour-là, il repartit à Aden, un sourire aux lèvres, avec un bon souvenir d'Oren. Il pensa que décidément, les villes du continent sont toutes plus hospitalières les unes que les autres. Il avait hâte de revoir ces personnes qu'il avait rencontré, toutes plus intéressantes les unes que les autres.
 /l、
,(゚、 。 7
 l、۵ ΅ヽ
 じしf_, )ノ

Avatar de l’utilisateur
Niyaven
Fairy Queen Timiniel
Messages : 216
Inscription : ven. 9 juillet 2010 à 13h55
Personnages :  
Paresse, l'humain apathique.
Eönwë Hísielca, mage.
Asph de Graversay, chevalier.

Re: [bghumain] Asph de Graversay

Message par Niyaven » jeu. 17 mars 2011 à 11h33

~ Elle ~

Alors en chemin vers Aden, il songea à son armure. Celle qui le protégeait actuellement n'était qu'une armure de rechange, sa véritable tenue de combat étant en réparations. À la nuance près que les réparations n'avançaient que peu ; si ce n'est pas du tout. Le chevalier se souvint tout en marchant de ce jour-là, où l'accident vint. Finissant son tour de garde, il venait faire quelques vérifications dans le quartier Nord-Est. Une bâtisse — un hall commercial — était à ce moment là en construction, les premiers étages étant finis il ne restait plus que le haut de cette dernière à bâtir. Le chantier étant à une hauteur respectable, les artisans et ouvriers faisaient appel à une poulie pour transporter les différentes briquettes, ardoises et pierres servant à la construction. Le quartier quant à lui était toujours aussi animé, et un jeune enfant d'environs six ou sept étés jouait tranquillement à un jeu dont la mémoire d'Asph échappe. Sa mère était visiblement venue rendre visite à un commerçant d'une boutique, et gardait un œil distant mais pas moins bienveillant sur sa progéniture. Mais un drame survint : l'une des attaches de la poulie venait de céder. Sous ce choc, la cargaison ainsi élevée se mit à basculer dangereusement, faisant sauter une deuxième attache. Sans même réfléchir, Asph se rua vers l'enfant, le happa dans ses bras, et se jeta au sol le plus loin possible. Pendant ce temps les matières premières continuèrent à se balancer, et ce qui devait arriver arriva : son contenu fut éjecté en direction du chevalier et de l'enfant.

Briquettes et lourdes pierres, animées par la force centrifuge, vinrent alors se heurter sur le dos et les mains de l'homme qui s'était abaissé au niveau du sol pour couvrir l'enfant intégralement. Bien heureusement pour lui, l'armure joua un rôle efficace et put amortir convenablement les impacts, de sorte qu'au final il ne s'en sorte qu'avec quelques hématomes. Toutefois, le plastron et les gantelets furent mis hors d'état. Après coup, il regretta amèrement d'avoir agi ainsi. Il se répéta pendant les jours à venir « Mais pourquoi je n'ai tout simplement pas brandi mon bouclier pour contrer les projectiles ? ». Il retint la leçon, et bien que certains le saluèrent pour son acte « héroïque », il se jura de réagir de façon plus réfléchie au prochain accident. D'autant que l'enfant, ainsi happé, eut une peur panique — sans parler de sa mère qui essaya d'intervenir, mais qui était trop éloignée. Toujours est-il que son armure ayant subit ces dommages n'était plus utilisable et avait besoin d'être rénovée. Il décida alors de lancer un appel, via maintes affiches qu'il porta dans différentes villes en hâte, espérant pouvoir trouver son bonheur.

Et bien assez tôt, il put obtenir les gantelets qu'il cherchait. Il se dirigea alors vers la banque de Heine, pour les y déposer avec le reste, en attendant de trouver un plastron. Mais quelle ne fut pas sa surprise, lorsqu'alors arrivé à Heine, il pu apercevoir la même Elfe qui l'avait accueilli à Oren. Celle-ci n'était plus vêtue de son armure mais d'une belle tenue de ville, et portait un panier à la main. Elle discutait avec un jeune humain vêtu d'une robe. Il ne souhaita pas les interrompre dans leur discussion, et n'étant que de passage à Heine, il se contenta d'incliner poliment la tête en passant, se rendant vers la banque. Mais l'Elfe en décida autrement et lui ouvrit la discussion, à laquelle il prit alors part. L'humain avec qui elle s'entretenait était visiblement un Baron de Gludio, la maison Bashère. Quant à Elbereth, elle semblait épuisée. Cela ne manqua pas d'inquiéter les deux humains, bien qu'à vrai dire Asph se sentit assez inutile. Aimablement, l'humain en robe proposa son aide magique pour essayer de l'aider. Ce qu'Elbereth accepta, et cela sembla l'aider. Le chevalier ne manqua pas d'en être ravi, mais tous deux poursuivirent une discussion à laquelle il ne se sentait pas vraiment concerné. Il resta ainsi muet quelques minutes, avant de déclarer qu'il devait se rendre à la banque déposer les gantelets qu'il tenait en main. L'Elfe lui demanda alors de revenir une fois ces derniers déposés, ce qu'il ne put refuser. Il s'en alla alors vers la banque, pour déposer ses affaires.

Revenant ensuite, il annonça poliment qu'il allait devoir les laisser. En réalité il ne se sentait pas vraiment à l'aise et ne savait ni ce qu'il devait dire ou faire. Mais quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'Elbereth sortit de son panier une tarte. Elle proposa alors une part à ses deux interlocuteurs. Touché par son attention, et enivré par les effluves du met cuisiné, il ne put désister à sa proposition et accepta volontiers. Le Baron accepta également volontiers l'offre généreuse et tous deux purent se délecter de la pâtisserie préparée. Le fin met était fondant, et doucement parfumé. Les deux hommes ne manquèrent pas de remarquer les talents en pâtisserie de l'Elfe. Puis le Baron dû s'en aller à cause de ses obligations, laissant Elbereth et Asph seuls à Heine. Le chevalier était inquiet de la situation de l'Elfe, dont les traits de la fatigue se faisaient nombreux sur visage, chose à laquelle il n'était pas habitué. À vrai dire, il pensait les Elfes très endurants, et il était de fait surpris de voir une templière aussi affligée par ce mal. Mais les explications ne tardèrent à arriver, bien qu'elle avoua préférer en parler dans un lieu plus discret. Il hocha, et l'invita à venir dans le salon de la demeure familiale des Graversay pour en discuter calmement. Celle-ci accepta, et le suivit jusqu'à leur demeure.

La demeure des Graversay avait la taille honorable d'un manoir digne d'une baronnie, sans pour autant être très grand. À vrai dire, il manquait parfois de place, car la famille était assez nombreuse. Il y avait tout d'abord de nombreuses chambres, une pour chaque enfant : Asph, Lynn, Erwen et Sald. Puis une chambre pour chaque parent, un pour leur père et une pour leur mère. Les chambres de grands-parents étaient devenues des chambres de réception. À cela s'ajoutaient deux chambres de bonnes : une pour Swenn, ancienne nourrice et actuellement cuisinière, et une autre inoccupée qui servit par le passé. Soit un total de dix chambres, qui étaient réparties sur deux étages. Au rez-de-chaussée, il y avait un petit hall. À droite se trouvait l'entrée vers un long couloir bordé de portraits, et à gauche un escalier en ormeau. Se trouvait en face un simple miroir qui reflétait l'extérieur, avec quelques plantes et fleurs variant selon la saison. La demeure n'avait ni jardin, ni parc, ni cour intérieure, ce qui était plutôt exceptionnel dans les maisons de noble, mais elle disposait en contrepartie d'une vue sur la mer comme bien des habitations de Heine.

Asph invita l'Elfe à le suivre, ouvrant les deux portes principales, et s'en allant vers le couloir. Il alla jusqu'au fond, ouvrant la dernière porte et laissa entrer Elbereth dans le petit salon. Il y avait là une table, quelques fauteuils et un âtre. La sylvaine se précipita vers le feu de cheminée, alors le chevalier lui tira un fauteuil pour qu'elle puisse s'y asseoir. Puis elle prit son panier, et se tourna vers l'humain, lui adressant alors un sourire. Elle y plongea sa main, et en ressortit une fine bouteille de cristal contenant un liquide pourpre. Du vin. Elle l'offrit très aimablement à Asph, qui, touché, proposa de l'ouvrir immédiatement pour la partager avec elle. Il prit alors deux verres à vin en cristal et le servit, tout en écoutant ce qu'elle lui disait. Le vin avait en réalité trente-quatre ans, précisément l'âge d'Asph… Elle avoua que ce n'était pas une coïncidence, ce qui fit rougir le chevalier, qui tenta alors de se reprendre. Mais hélas, les discussions qui suivirent n'étaient pas aussi réjouissantes, car aussi heureux de la présence d'Elbereth qu'il pouvait être, il ne restait pas moins préoccupé par la fatigue qui l'accablait.

Cette dernière lui fit part de ses inquiétudes, qu'elle peinait à concevoir. Elle était épuisée, mais elle n'était pas la seule concernée : il s'agissait d'un problème touchant toute sa race. Eva faiblirait-elle ? C'était pour elle impossible, et il semblait qu'elle exprimait un peu de honte en suggérant que ce pourrait être explication. Asph quant à lui doutait également grandement que la Déesse des Eaux soit en train de faiblir, et suggéra que c'était peut-être le lien liant les Elfes à leur Mère qui était mis à mal. Les deux poursuivirent leur discussion, jusqu'à arriver à la conclusion suivante : se recueillir auprès de l'Arbre Mère apportera peut-être quelques réponses. Sur cette conclusion, la sylvaine se leva brusquement, prête à y aller sur le champ. Elle s'excusa de partir si soudainement et impoliment, et fut pardonnée. En partant, elle oublia son panier ce jour là. Bien évidemment Asph ne regarda pas son contenu, ni même y toucha.

Le chevalier partit alors poursuivre son exercice quotidien, se rendant à la Vallée du Silence. C'était pour lui un très bon terrain… Et il alla, comme à chaque fois, prendre son bain à Goddard pour dormir à Aden. Il se rendit dans dans sa chambre, défit son armure, et regarda par la fenêtre, pensif. Ses pensées étaient toutes dirigées sur ce mal qui frappait les terres du continent : la dangerosité des terres Dionnaises, de la ville de Rune aussi. Et puis, cet étrange hiver qui semble frapper tout le continent, dont on a que faible conscience à Heine. Asph avait conscience qu'en tant que chevalier, il se devait d'intervenir, et ce de façon efficace et au plus tôt. En sus de ces inquiétudes, une grande part de ses pensées était dirigées vers Elbereth. Pourquoi était-elle si épuisée ? Cela le tourmentait, et contrastait beaucoup avec le visage qu'il avait pu contempler quelques jours plus tôt, à Oren. Il était à la fois triste et désemparé. Aussi avait-il hâte d'entendre les conclusions qu'elle aura tiré de sa méditation avec l'Arbre Mère. Dans ce flux de pensée, l'homme secoua la tête, joignit ses mains, et murmura sa prière du soir. Il tira sa couverture, s'allongea, souffla sur la bougie et passa une longue nuit. Cette dernière fut paisible malgré tous ces maux qui le préoccupait grandement.

Aux premières aurores, l'homme ouvrit les yeux. Il se coiffa, s'arma, se prépara, comme chaque matin. Puis il se rendit vers la passeuse, afin d'aller à Oren, désireux de prendre des nouvelles du peuple Elfe ainsi frappé par cette fatigue. Mais alors même qu'il arrivait à la passeuse… Il vit Elbereth apparaître. Un large sourire se dessina en l'apercevant. Cette dernière se rendait justement à Aden afin de le voir, ce qui ne manqua pas de toucher le chevalier. La voyant parcourue d'un frisson, il l'invita à se rendre à Heine, où le temps est plus clément. La ville était comme à son habitude bercée par des températures douces. L'Elfe fut guidée comme la précédente fois au petit salon de la demeure Graversay où ils discutèrent autour d'un thé au jasmin. Elle lui révéla alors que la vérité sur cette fatigue qui frappait son peuple avait été découverte. Cet hiver, qui en réalité était anormal, avait pris place partout sur le continent. Le rythme des saisons avait été perturbé par la Maison des Fées de l'Hiver, dirigée par Sirra. Ce givre qui rongeait les terres s'étendait loin, très loin. Seules Heine et Althena étaient épargnées. Ce qui signifie que Cefedellen était également touchée… Et que par conséquent, l'Arbre Mère y était confronté. Des pans de givre s'étaient créés au fil des jours, et il souffrait. En conséquence, tous ses Enfants étaient atteints par ce mal. L'Elfe détailla alors à l'humain les plans envisagés par Oren. Cela consistait à prévenir les autres Maisons de Fée : le Printemps, l'Été et l'Automne. Pour l'Automne, c'était réglé, il ne restait désormais plus que les autres…

Une part d'Asph était triste d'apprendre la nouvelle, mais une autre part, bien plus importante, se réjouissait de ces nouvelles. Cela signifiait deux choses : d'une, on avait compris d'où venait le problème ; et de deux, on savait comment résoudre ce dernier. C'est ainsi qu'il adressa un sourire confiant à la sylvaine. La discussion close, elle exprima le souhait d'entendre Asph jouer du piano — ce dernier lui avait avoué savoir en jouer. Il accepta volontiers si elle l'accompagnait. C'est alors qu'elle se dirigea vers le panier qu'elle avait précédemment oublié, qu'elle fouilla son double-fond, et qu'elle en retira un violon. Elle l'ignorait, mais le chevalier admirait cet instrument. Il avait longtemps désiré être un jour capable d'en jouer, mais il abandonna rapidement l'idée dans sa jeunesse, s'adonnant à la place au piano, comme nombre des membres de sa famille. Il n'avait rien d'un pianiste, mais il savait jouer des morceaux qu'il avait appris. Elbereth venait donc d'accepter sa condition, et il l'invita alors le suivre. Ils gravirent alors tous les marches de l'escalier menant au premier étage, et au détour d'un couloir sombre, il ouvrit une porte. La pièce était grande, couverte de tapisseries claires, avec une immense fenêtre. Pour des raisons économiques, celle-ci était constituée de multiples carreaux plutôt qu'une grande vitre. La pièce, très claire, était presque vide. Il y avait un piano à queue noir, avec un banc devant. Un peu plus loin, une table carrée avec quatre chaises. Sur cette dernière étaient disposés divers instruments nécessaires à l'accordage d'un piano : coins, muets, clefs d'accord…

L'Elfe en admiration devant l'instrument passa ses doigts fins pour le frôler doucement, alors qu'Asph s'installa. Tous deux s'entendirent pour jouer un morceau gai et joyeux, qu'Asph connaissait. Ils se préparèrent, puis lentement, la musique s'installa. Les notes du violon s'accordaient et s'ajustaient en fonction de celles jouées au piano, suivant également le tempo. Ce qui ne dura en réalité que quelques minutes sembla à la fois aussi long qu'une éternité que trop court pour l'humain, qui resta à la fin de la mélodie muet quelques instants. Le chevalier n'était pas un passionné de musique, mais il appréciait et accordait une place toute particulière à l'art, influencé par la culture de Heine, elle-même issue de celle des Elfes et Humains. Le peu qu'il savourait de cet art toutefois lui avait permis, le temps de jouer son morceau, de planer. Bien qu'il ne l'avoua pas à son amie, trop gêné, il n'avait jamais autant prit plaisir à jouer cette mélodie. Cependant, cette sensation se lisait sur son visage, et après un court moment de silence, il expliqua avoir prit beaucoup de plaisir à jouer à ses côtés. Cette dernière répondit qu'elle aussi avait beaucoup apprécié ce moment, mais qu'à regret, elle allait devoir reprendre ses fonctions à Oren. Asph se rendit alors compte que c'était probablement le moment le plus opportun pour lui offrir une barrette à cheveux qu'il avait pu trouver chez un bijoutier de la ville. Quand il l'eut aperçue, il songea immédiatement à son amie Elfe. Et, bien que le prix étant élevé, il décida de l'acheter afin de lui offrir.

L'homme plongea alors sa main dans sa poche. Il en ressortit un petit coffret rectangulaire fait de bois, qu'il tendit avec hésitation vers Elbereth, craignant qu'elle réagisse mal à ce cadeau. Celle-ci l'ouvrit alors délicatement, et découvrit avec stupéfaction le présent ainsi offert. Un grand sourire illumina son visage, ce qui ne manqua pas de ravir l'humain. Puis, à la surprise d'Asph, des larmes d'émotion vinrent border les deux yeux clairs de l'Elfe, qui vint le serrer dans ses bras. Une sensation jusqu'alors inconnue s'empara alors du chevalier, sentant son cœur battre à un rythme effréné et une vive chaleur s'emparer de ses joues. Figé, et craignant de paraître distrait et froid — ce qu'il n'était pas — il passa alors sa main dans le dos de l'Elfe quelques instants. Il fut surpris, mais également heureux, si heureux, de cette étreinte. Elbereth, comme réalisant ce qu'elle venait de faire, s'écarta doucement, et demanda à l'humain s'il était possible qu'il lui accroche aux cheveux, étant donné qu'elle ne pouvait le faire elle-même sans miroir. D'une main hésitante mais pas moins délicate, il saisit alors la broche pour la fixer à ses cheveux. Il ne manqua pas de rougir en sentant sous ses doigts les longs, fins et soyeux cheveux de la femme en face de lui. Le bijoux lui allait à merveille, et il se ravissait de la voir ainsi parée, et si heureuse du présent.

Elle ne manqua pas de le remercier, puis dû s'en aller à Oren. Avant de partir, elle sortit une partition du panier, qu'elle demanda à Asph de donner à sa sœur, Lynn, qui était compositrice. Il l'accompagna jusqu'à la passeuse, puis la regarda disparaître, une pointe de regret au cœur qu'elle ne put rester plus longtemps encore.
 /l、
,(゚、 。 7
 l、۵ ΅ヽ
 じしf_, )ノ

Avatar de l’utilisateur
Niyaven
Fairy Queen Timiniel
Messages : 216
Inscription : ven. 9 juillet 2010 à 13h55
Personnages :  
Paresse, l'humain apathique.
Eönwë Hísielca, mage.
Asph de Graversay, chevalier.

Re: [bghumain] Asph de Graversay

Message par Niyaven » mar. 5 avril 2011 à 17h17

~ De nouvelles voies ~

Le Chevalier, qui repartit de Heine sans oublier de remettre ladite partition à sa sœur Lynn, s'en alla vers les terres de Goddard. Il ne put trouver de personne avec qui discuter de la situation de la ville, alors en contrepartie il se dirigea vers les tombes impériales, afin de parfaire son entraînement. Ces tombes étaient habitées de revenants et diverses entités démoniaques. Il fit de son mieux pour lutter contre ces créatures, mais bien qu'il parvint à encaisser chacun de leurs coups sans grande difficulté, il remarqua qu'il ne se servait plus convenablement de son épée. Il repensa alors à son entraînement. Il lui avait été montré comment se servir de son bouclier et de son épée, afin de frapper et d'encaisser en même temps, ainsi qu'un autre style de combat à l'épée. Celui où l'on frappe avec une épée à deux mains. Il avait longtemps pratiqué cet art du combat, mais s'était rapidement rendu compte que ce n'était pas sa voix de prédilection. Il était trop habitué à tenir deux choses différentes dans ses mains, et de les coordonner. Il saisit alors une deuxième épée, et commença à manier les deux en même temps. Il se rendit rapidement compte que les lieux étaient bien trop dangereux pour s'aventurer dans des essais de technique, et se retira alors.

La deuxième épée, de toute façon, il n'en avait pas encore qui soit convenable. Il rentra alors à Heine et commanda une seconde lame, en précisant qu'elle serait pour un gaucher. En attendant que celle-ci soit forgée, l'homme s'entraîna quotidiennement à devenir ambidextre, via différents exercices journaliers. Cela paraissait anodin, mais il commençait à mettre son armure avec sa main gauche, à tenir plus d'objets avec cette main-ci, de sorte qu'au fil des jours il commençait à gagner un peu plus d'adresse. Ce n'était pas tant la force qui lui faisait défaut, car cette dernière tenait habituellement son bouclier lourd, et il effectuait de grands mouvements amples avec, souvent très épuisants. Il profita de cet atout pour désormais affiner son adresse, ce qui ne manquait pas d'être comique — heureusement, personne ne s'en aperçut. Car s'il est des défauts pour Asph, il y a en premier lieu sa maladresse. Il n'a jamais été habile quand il s'agissait d'écrire, de dessiner, de confectionner des objets, ou d'emballer quelque chose. Très maladroit par nature, certains exercices frôlaient la catastrophe à chaque essai.

Dès qu'il finissait son entraînement quotidien, il se rendait à Oren, dans l'espoir de la revoir. Et presqu'à chaque fois, il la voyait, au bas des marches du parvis du temple, juste à gauche de la passeuse. Elle veillait sur la place de la cité, de son oeil avisé, tandis que dès qu'elle remarquait Asph elle lui adressait un sourire auquel il ne savait s'empêcher de répondre. Les deux discutaient fréquemment, se demandant des nouvelles, et surtout conversant au sujet des menaces qui pesaient. La garde de l'Elfe étant terminée, celle-ci l'invita à se rendre à Aden, aux jardins, pour changer de Heine et d'Oren. Ils s'y installèrent, tous deux, sous un arbre. Rapidement le sujet de la conversation s'orienta vers le trouble des saisons qui avait actuellement lieu. L'homme demanda où en était le plan consistant à contacter chacune des maisons de fées. Hélas il comprit bien assez tôt que ce qui sembla simple au début ne l'était pas vraiment, car les premières embûches se profilaient déjà à l'horizon : la maison du printemps, dirigée par la Reine Fée Timiniel, restait sourde aux appels d'Oren.

Cela laissait donc supposer que l'hiver n'en était qu'à son début. Les deux échangèrent alors leurs opinions, avant d'une façon ou d'une autre d'arriver sur un sujet assez différent. Tous deux étaient également conscients que pour vaincre ce mal, cet hiver mordant, une poignée de gardes dans une ville ne pourrait suffire. Il était donc question d'une alliance, pouvant rassembler de nombreuses personnes. Cette dernière existait déjà et devait rassembler sous une même bannière Oren, Gludio et Aden. Mes les relations s'étaient grandement détériorées entre Oren et Aden, au point même que des inquiétudes embrument l'esprit de l'Elfe. Elle, ainsi que l'Humain, craignaient un jour un conflit d'intérêts venant un jour rompre l'alliance, ou pire, opposer deux camps. L'un où serait Elbereth, l'autre Asph.

Pour le Chevalier, il était clair qu'il lui était impossible d'un jour combattre l'Elfe. Il la savait honnête, bonne. Et puis, il y avait autre chose, une chose dont il n'avait de mot à poser dessus et qui pourtant lui rendait impossible d'un jour lui faire du mal, sauf peut-être au nom de la Justice — mais là encore, il savait que ce serait impossible d'en arriver là. Alors, pour résoudre ce dilemme, il décida d'affirmer quelques pensées qui souvent lui traversèrent l'esprit. Le serment. Une boule vint se nouer dans son ventre tandis qu'il regarda la femme se tenant à ses côtés, et qu'il réfléchissait aux mots à formuler. Il redoutait la réaction de son interlocutrice, plus que tout, mais il se convainquit de lui dire. C'est ainsi que, sous quelques paroles, il lui jura serment. Celui d'à jamais protéger sa vie. Et qu'ainsi, en cas de conflit, il n'aurait à s'opposer à elle. Jamais.

Il ne sut déchiffrer les émotions de la personne en face de lui, de l'incompréhension, du doute, de la colère ?… Il n'en savait rien. À plusieurs reprises, toutefois, elle lui demanda confirmation de ses dires. Elle le questionna un peu, se demandant s'il se rendait compte de l'importance de son engagement. Mais aussi… sur les raisons de cet engagement. C'est là qu'il se rendit compte d'une chose à laquelle il n'avait jusqu'à présent pas conscience. Il avait rencontré bien des personnes, parfois des individus très bons et justes. Qui comptaient beaucoup à ses yeux, comme son maître, par exemple. Mais pour autant, jamais il ne s'était engagé à affirmer solennellement qu'il prêtait serment, qu'il jurait de défendre la vie de quelqu'un d'autre au prix de la sienne. Il ne l'eut fait qu'avec les personnes de son sang, et encore, les plus proches : ses parents, sa sœur et ses frères. Qu'y avait-il de différent avec Elbereth ? Il le savait, mais d'un autre côté, il redoutait qu'elle le découvre et le comprenne. Ou plus exactement, il craignait d'être rejeté.

Mais au lieu de tout cela, alors qu'il était porté par les cours de la confusion et des tourments, l'Elfe finit par également prêter un serment. Celui, d'elle aussi, défendre la vie d'Asph au prix de la sienne. L'incompréhension prit place dans l'esprit du Chevalier. À quoi bon être prêt à sacrifier sa vie pour quelqu'un qui, de toute façon, serait prêt à sacrifier sa vie pour éviter qu'on ne la perde ? Il s'agissait là d'un cercle vicieux, mais pour autant il écouta les mots de son interlocutrice. Celle-ci disait que les Elfes ne pouvaient parfois pas résister à la perte d'un être cher, et qu'un tel serment n'était pas à faire la légère. Qu'il s'agissait d'un engagement de grande importance. Asph désista au début mais accepta ces termes, puisque de toute façon, il n'avait pas vraiment le choix. Puis, ils poursuivirent leurs discussions, presque comme si de rien était, et pourtant… plus proches.

Les deux retournèrent alors chez eux, tandis que l'Humain passa à Heine récupérer sa seconde lame, désormais forgée. Il poursuivit son entraînement quotidien, aux deux lames, maîtrisant peu à peu cet art. Pour cela, il se dirigea cette fois vers la vallée du dragon, qui borde Giran. Un canyon sableux aux roches noirâtres, peuplé de diverses créatures sorties de l'Antre du Némésis de Giran. Succubes, drakes, squelettes, combattants maudits, femmes aux corps de reptiles… Les opposants étaient tout aussi nombreux que variés. Asph y prêta attention mais sans plus, car il préféra se concentrer sur son entraînement. Les lieux n'étaient pas très agréables, il faisait chaud, et les combats faisaient lever une poussière qui se collait à la peau moite. L'entraînement n'en fut que plus intense, et ne manqua pas de lui rappeler sa dernière visite aux marais ardents, malgré le fait que cette fois-ci, les lieux étaient tout de même plus beaux et respirables.

Après un bon bain, il retourna à Aden, pria, défit son armure et s'endormit. Au matin il repartit vers Oren, allant voir Elbereth, qui finissait sa ronde de nuit. La fatigue qui l'accablait toujours ne cessait d'inquiéter le chevalier, qui en conséquent l'invita à venir à Heine où le climat est au moins plus clément. Ceux-ci se rendirent au port de plaisance de Heine, mais rapidement il fut surpris. L'Elfe, après une courte discussion, sortit un petit paquet. Un présent à l'attention de l'humain qui ne manqua pas d'être à la fois surpris et touché. Il l'ouvrit avec toute la délicatesse qu'il pouvait avoir, et en sorti une poche en cuir travaillé. Elle était assez longue pour y loger ses gantelets. Elbereth lui expliqua qu'elle avait remarqué que bien souvent il les ôtait mais qu'il n'avait pas vraiment de lieu où les ranger. Une boucle permettait à la poche de s'attacher à sa ceinture, tout en laissant libre court au chevalier d'avoir des mouvements amples, car la conception de la poche était telle qu'elle ne le gênait pas dans ses déplacements. Mais un détail qu'il remarqua en regardant plus en détail l'ouvrage le toucha plus encore ; il était écrit dessus : « Justice, Honneur, Courage ». Elle connaissait la devise, ainsi que la valeur qui comptait le plus à ses yeux : la justice, placée en premier. Il avait envie de la serrer dans ses bras pour la remercier, mais il se retint, trop timide pour.

Mais l'Elfe n'avait pas fini et sorti trois paquets… Trois présents. L'homme était très surpris et encore très touché par le précédent cadeau, d'autant que le soin apporté à l'emballage de chacun de ces présents ne le laissa pas indifférent. Il comprit bien assez tôt que ces cadeaux étaient adressés à Lynn, Sald et Erwen. Elle lui demanda de les remettre en main propre, ce qu'il accepta, la remerciant d'avance pour son geste de générosité qui, bien qu'il n'en fut pas surpris de sa part, n'en demeurait pas moins touchant. Étant donné qu'ils étaient au port de plaisance de Heine, et que l'aube n'allait pas tarder à pointer son nez, le chevalier proposa à Elbereth une petite croisière en bateau. Celle-ci accepta avec plaisir, et tous deux montèrent à bord du navire habituel qui faisait un tour touristique. Ils poursuivirent leurs discussions, tandis que l'Elfe posa sa tête contre l'épaule de l'homme, ce qui ne manqua pas d'affoler son cœur. Asph garda très bon souvenir de ce moment là, et en apprit un peu plus sur elle. Notamment que chaque matin elle priait Eva, alors que lui le faisait plutôt le soir.

Ils rejoignirent finalement le port, d'où ils se séparèrent après une courte discussion. L'homme demeurait inquiet car, en plus du froid et de la fatigue qui s'abattaient sur l'Elfe, elle dormait mal. Une sorte de cauchemar semblait se répéter chez elle. L'Elfe en avait parlé à un médecin qui lui avait donné des instructions à suivre. Asph avait longuement hésité, mais avait finalement annoncé que si elle le désirait, il pouvait être là durant la nuit où elle chasserait ce rêve, pour l'aider — de n'importe quelle façon. Il avait hésité car après tout, cela revenait aussi à dire qu'il allait passer une nuit aux côtés d'une femme. Il craignait que ses intentions soient mal interprétées. Mais elle sembla ravie de sa proposition et accepta presqu'aussitôt.

Une fois Elbereth partie de Heine, il se dirigea vers la vallée du dragon pour poursuivre son entraînement.
[Màj subclass gladiator / duelist]
 /l、
,(゚、 。 7
 l、۵ ΅ヽ
 じしf_, )ノ

Avatar de l’utilisateur
Niyaven
Fairy Queen Timiniel
Messages : 216
Inscription : ven. 9 juillet 2010 à 13h55
Personnages :  
Paresse, l'humain apathique.
Eönwë Hísielca, mage.
Asph de Graversay, chevalier.

Re: [bghumain] Asph de Graversay

Message par Niyaven » mar. 19 avril 2011 à 07h55

~ Un futur commun ~

L'entraînement à la vallée du dragon fut des plus efficaces. Mais pour autant, Asph ne progressait qu'à pas de loup. L'humain ne désirait pas apprendre rapidement à utiliser les deux lames pour ensuite en être débarrassé et profiter de ces dernières, non, bien au contraire. Il voulait que ces bases soient acquises, comprises, que la pratique lui soit familière. De la même façon que l'on apprendrait une spécialité. S'il apprenait de cette manière à utiliser ses deux armes, ce n'est pas parce qu'il désirait se ré-spécialiser, non, bien au contraire, mais parce qu'il désirait apprendre efficacement, dans les règles de l'art. Alors qu'il mémorisait et perfectionnait un enchaînement, il n'hésitait pas à faire table rase pour ensuite reprendre des bases plus encore stables. Son avancement suivait alors une route lente, tendant progressivement vers la perfection de son apprentissage. Mais cet apprentissage était long, lent, épuisant, et la fin de la journée approchant, il rentra à Heine.

Une fois propre, rasé et son armure lustrée, il regarda sur son lit les trois paquets que lui avaient amené Elbereth. Il se rendit alors vers la salle au piano, où il trouva Lynn. Il lui offrit en faisant attention à noter sa réaction, se doutant que l'Elfe serait ravie de connaître les détails. Il s'agissait d'un superbe plumier avec lequel elle pourrait écrire ses partitions. Elle affirma que les premières mesures que sa plume écrira seront dédiées à Elbereth. Asph se rendit ensuite au bureau de Sald, qui était en train de faire les comptes mensuels des sauneries. Il défit l'emballage qui dévoila alors un livret, sur lequel il était inscrit en lettres calligraphiées son nom. Très heureux, et remarquant qu'il avait toute sortes de carnets différents pour les comptes de la famille, mais aucun pour le sien, il remercia avec insistance le geste. Ce fut ensuite le tour d'Erwen, qui passait dans le salon récupérer quelques affaires. Lorsqu'il ouvrit son paquet, il pu découvrir un sac en bandoulière, aux multiples poches pouvant accueillir divers baumes et potions. Il décida de remercier l'Elfe en lui offrant une potion vivifiante, pour contrer sa fatigue. Il indiqua au chevalier la posologie, puis s'en alla travailler.

Le chevalier se sentait redevable pour un tel élan de générosité de la part de sa compère Elfe. Mais il ne savait encore quoi lui offrir. Il décida d'aller à Oren, où il retrouva l'Elfe. L'homme ne put s'empêcher d'adresser un sourire à la templière en l'apercevant, auquel elle répondit de la même façon. Tous deux discutèrent, les cauchemars de l'Elfe n'avaient pas cessé et l'hiver pesait toujours sur le continent, épuisant le peuple Elfe. Toutefois, Elbereth était prête à appliquer le traitement contre ses nuits agitées et Asph lui confirma sa présence pour ce moment qui semblait l'inquiéter. Tous deux se rendirent alors à l'auberge du Dragon Bleu, à Heine, et Asph tint à offrir le meilleur à l'Elfe. Ainsi il paya pour une des suites les plus luxueuses, celle de velours, et paya aussi le repas. Les deux gravirent l'étage et entrèrent dans la suite. Elbereth était émerveillée par les lieux, ce qui ne manqua pas de ravir et faire sourire l'homme. L'ambiance des lieux était à la fois intime et chaleureuse. Les murs étaient d'une couleur bordeaux et violet, tandis que le plafond était entièrement chemisé de miroirs. Au centre de la pièce, une grand baignoire ovale à l'eau en permanence chaude et agréable était placée. Deux canapés, une table et un petit bar ainsi qu'un grand lit s'ajoutaient au mobilier. Une petite pièce réservée à la garde robe était cachée par un rideau rouge.

Les deux discutèrent et mangèrent ensemble, jusqu'à ce qu'elle se sente prête. Elle s'était allongée sur le lit, tandis que l'homme tenait sa main, doucement. Les fenêtres avaient été ouvertes pour faire entrer un peu d'air frais tandis que la fumée curative commençait à envahir la pièce. L'Elfe la respirait à pleines bouffées tandis que l'humain se penchait vers la fenêtre pour éviter ces effluves enivrantes. Puis, Elbereth sombra dans la rêverie. Il fut à la fois douloureux et difficile à Asph d'assister au supplice de l'Elfe qui vivait son cauchemar. Elle semblait suffoquer, se battre, crier, larmoyer, et traverser toutes sortes de passes difficiles. Il cru même un instant qu'il dût appeler de l'aide tant son état le préoccupa. Mais il tenta de se rassurer — après tout il n'était pas là pour s'affoler mais au contraire l'apaiser. Alors il se contenta de la tenir par la main, et quand cela devenait vraiment nécessaire, de remonter sa main à son épaule pour la calmer. Elle n'avait de cesse de répéter un nom… « Da' Har Kan ». Il ne put s'empêcher de le retenir. Une fois son cauchemar passé, elle plongea dans un sommeil profond et serein. Restant inquiet, il se força à rester éveillé et à veiller à ce que ses tourments aient bien cessés. À son réveil, il discutèrent à nouveau. Il n'osa pas demander qui était ce « Da' Har Kan », car ce n'était pas ses affaires et il ne désirait pas se montrer indiscret, et encore moins réveiller des blessures tout juste guéries. L'humain partit ensuite dormir sur le même lit, après que l'Elfe le lui ait recommandé. Cette fois-ci c'était elle qui veilla sur son sommeil, tandis que sa nuit fut paisible.

À son réveil, elle était toujours là, assise à lire. Asph sourit quelques instants, et ne put s'empêcher de rougir. Il se sentait plus proche de l'Elfe, mais en même temps craignait de se faire de fausses illusions. Mais il ne put toutefois retenir son cœur de faire un bond lorsque l'Elfe replaça les mèches de cheveux décoiffées de l'humain. Les deux partirent ensuite à Oren, d'où ils visitèrent enfin le musée. Il y vit de nombreuses œuvres, qui ne manquèrent pas de rappeler au chevalier que lors des guerres, les ennemis sont parfois inattendus. Il y vit la trahison entre les Elfes et les Humains, mais pas seulement. Même des événements entre Oren et Heine, où l'on voit les Insael Alfirins d'Oren et les Siannodels de Heine s'opposer. Il s'intéressa toutefois à la beauté des œuvres, puis une fois la visite terminée, les deux âmes se séparèrent finalement. Asph partit à Aden, Elbereth à Oren.

Asph passa cette nuit-là à Aden. Il entra dans l'hôtel, défit son armure, pria face à la fenêtre, puis se faufila sous ses couvertures, pour passer une nuit calme. Il pensa à Elbereth, avant de s'endormir. Il se rendait compte de cette alchimie, sans pour autant l'avouer. Les songes prirent finalement le dessus jusqu'aux premières lueurs de l'aube. Il se couvrit de son armure, puis ensuite alla faire la rencontre de gens d'Aden. Il y découvrit Dame Mariel, haute prêtresse du temple. Elle semblait assez désespérée, car la fréquentation du temple était anormalement basse. Les gens perdaient foi, au point même qu'elle hésitait à faire une messe, craignant que la participation soit trop faible. Le chevalier ne manqua pas d'essayer de la remotiver, et proposa son aide à la participation de l'évènement. Sa croyance n'avait pas faibli, surtout en ces périodes sombres, où il jugeait essentiel de louer Einhasad afin d'espérer son aide dans ce chaos. S'il se montrait tolérant à l'égard des autres cultes, il n'était pas moins fervent de la Sainte Mère. La Haute Prêtresse accepta et sembla se laisser convaincre d'effectivement organiser ladite messe.

Une fois cette rencontre faite, il rentra à Heine. Sans hésiter, il alla à sa bijouterie favorite, où il connaissait particulièrement bien l'orfèvre qui y travaillait. Il regarda les ouvrages, à la recherche de quelque chose pour remercier Elbereth de ses présents offerts à sa famille. Puis, dans son élan déterminé, il choisit une pièce. Entièrement faite d'or, elle était assez petite. Dessus était gravé avec une grande finesse, pureté et élégance, mais en même temps simplicité, le portrait de la Reine Veora. Il reconnut son portrait car il le vit la veille sur une tapisserie du musée d'Oren. Le choix lui semblait évident, le prix, moins. Mais il se voila les yeux le temps de l'achat, se disant qu'il n'en fera pas d'autres avant un petit moment mais que celui-là valait le coup. Ainsi il omit de penser aux nombreux zéros qui s'accumulaient du mauvais côté de la virgule, et procéda à l'achat sous l'œil ravi de l'artisan. Il choisit ensuite le coffret parmi ceux que proposaient l'orfèvre, puis s'en alla à Oren. Là-bas, il vit l'Elfe. Il lui adressa un sourire et prit de ses nouvelles. Après une courte discussion, celui-ci convainquit l'Elfe de le rejoindre à Heine. Il la mena ensuite à la promenade de Heine, un sentier de pierre illuminé par quelques lanternes qui suivait une chemin sinueux le long de la côte avant de s'arrêter sous un bosquet.

Elbereth semblait apprécier autant les lieux qu'Asph, et ils s'arrêtèrent finalement devant le bosquet, qui faisait face à l'un des phares de la cité. Ils discutèrent brièvement, puis le chevalier raconta à Elbereth chacune des réaction de ses frères et sœurs lorsqu'ils découvrirent leurs présents. Il tenta de satisfaire au mieux la curiosité de l'Elfe, en contant comme sa mère le faisait, narrant tout de la meilleure façon possible. Puis, en suivant, il annonça les différents présents donnés en réponse. Il commença par une partition écrite de la main de Lynn, avec le plumier qui lui avait été offert. Ensuite, il remis à la templière la fiole qu'Erwen lui avait confié, celle permettant de résister à la fatigue. Et, finalement, Asph sortit le coffret avec la pièce d'or. Elbereth pensa au début qu'il s'agissait du présent que lui offrait Sald. L'homme hésita quelques instants, puis trouva cela moins gênant de dire que cela n'était pas de sa part, ne contredisant donc pas ses propos… L'Elfe fut visiblement profondément touchée du geste. Mais Asph, alors prit d'un malaise car ce qu'il fit n'était autre qu'un mensonge, ne put retenir bien longtemps la vérité, avouant que le présent était de sa part. Il s'excusa platement d'avoir menti. Ils continuèrent de discuter, plus précisément au sujet d'Ilsendir, de Dion. Le régent d'Oren avait des réactions que tous n'approuvaient pas, et cela mettait la ville d'Oren dans une situation indésirable.

Chacune des deux personnes fit ses commentaires et exposa son avis quant à la régence d'Oren. Puis ensuite, ils discutèrent du triste état de Dion. La ville était aux prises de démons, et plus précisément de Lilith, ainsi que de l'Émissaire. Asph se préoccupait des habitants de la ville, mais aussi et surtout de ceux qui étaient autour, en plus de la menace que signifiait cette ville. Tous deux étaient plus que conscient que la situation était critique, et qu'ils se devaient d'agir. Mais la priorité restait à Sirra, qui de sa magie mettait directement en péril la vie de tous les Elfes. Tout autant l'un que l'autre étaient de cet avis, et mettaient tout en oeuvre pour prévenir d'un drame. Un peu plus tard, ils rencontrèrent Angueran à Oren, qui justement préparait la lutte contre les démons de Dion. Elbereth et Asph ajoutèrent leurs noms au traité d'unification, tandis qu'Asph promis d'en parler à Heine pour essayer d'organiser une entrevue — ce qu'il fit. Heine prêta aussi serment pour apporter son aide.

Les journées se remplissaient, et Asph rentrait de plus en plus souvent à Heine. Il y dormit, passa la nuit, puis au matin, sans attendre il se rendit ensuite à Oren, où, cette fois-ci il ne trouva pas l'Elfe. En revanche, il sentit un grand vent frais traverser la ville. Il venait de l'Est, et dans les cieux on pouvait apercevoir un grand nuage. Une tempête qui se mouvait à une vitesse anormale, et qui semblait s'être arrêtée aux abords du village des chasseurs. Curieux mais surtout inquiet, il se rendit au village, comme bon nombre d'aventuriers. Lorsqu'il entra au village, il fut rassuré à l'instar des autres personnes venues voir ce qui se tramait. Le village était épargné, et l'on pouvait voir un gigantesque dôme entourer la Vallée Enchantée. La tempête s'était arrêtée à la lisière Nord du lieu boisé, comme stoppée. Suivant les autres aventuriers, il demanda à la passeuse de l'y conduire. Des esprits de la Vallée s'étaient rassemblés, l'inquiétude pointant sur leurs visages. La tempête n'avait rien de naturel, elle était l'œuvre de Sirra. Une œuvre venue attaquer le domicile de la Maison du Printemps. Mais la discussion fut écourtée par des attaques. Des pics de glace tombaient au sol, pour finalement se transformer en êtres de givre, attaquant alors tout ce qui passait sur leur chemin.

Le combat fut rude, et se termina au cœur de la vallée. Là, la Reine Timiniel usa de sa magie pour combattre et repousser Sirra. Cette dernière s'en alla finalement, lançant une ultime attaque que la Reine du Printemps contra efficacement. Au cours de ces combats, Asph eût l'occasion de frapper et défendre aux côtés des membres d'Aden, se familiarisant alors à leurs moyens d'attaque et de défense. Finalement, lorsque la tempête s'échoua, et que Sirra s'en fut en allée, il se retrouva face à la Reine Timiniel, aux côtés des valeureux aventuriers venus prêter main forte. Elle offrit une fleur à chacun d'entre eux, en les gratifiant du titre de muse du printemps, un rang de noblesse chez les Fées. Il retourna par la suite à Oren où il trouva finalement Elbereth. Elle était très déçue de ne pas avoir été là pour aider la Maison du Printemps. Asph essaya du mieux qu'il pu de la consoler, sans réellement y parvenir. Il lui offrit en revanche la fleur, car la Reine du Printemps avait demandé à tous de la remettre au lieu qui leurs étaient le plus cher. Elbereth n'était certes pas un lieu mais une personne, mais il désira qu'elle aille fleurir dans le lieu comptant le plus à ses yeux. Mais l'Elfe n'était pas d'humeur, elle était encore très remontée contre elle de ne pas avoir été là pour aider. Elle demanda au chevalier de l'attendre, tandis qu'elle s'en allait vers la sortie de la cité.

Il attendit, mais voyant qu'elle commençait à tarder, il décida d'aller la rejoindre, se doutant que quelque chose n'allait pas. Il la croisa alors qu'elle revenait vers la ville. Ses gants étaient très abimés, en un piteux état. Sûrement avait-elle serré très fort ses poings ou frappé la pierre. Ils étaient en si mauvais état qu'elle avait dû abimer ses mains alors. Il décida alors de l'emmener à Heine, puis il se dirigea avec elle à l'extérieur. Ils allèrent au pied d'une statue de pierre dédiée à Eva. La statue veillait sur la mer qui lui faisait face, tandis qu'une cascade coulait à ses pieds. L'humain espéra que la quiétude des lieux apaiserait l'esprit d'Elbereth. Il défit ensuite les gants de l'Elfe, découvrant l'état de ses pauvres main. Puis, à l'aide d'eau, il nettoya les plaies, qu'il banda ensuite. Les soins étaient assez légers, et les bandages assez mal faits car il était de nature maladroite. Il ajouta alors une prière d'Einhasad pour aider à la guérison, comme il l'avait appris au temple. L'Elfe avoua alors ses frustrations à l'homme, qui tenta de la rassurer au possible. Puis, il avoua quelque chose à l'Elfe.

Ces derniers jours, il s'était rapproché de la Vindicte Écarlate, alors à la tête d'Aden. Et, finalement, Angueran lui avait fait des éloges avant de lui proposer de rejoindre la Vindicte. Après avoir fait quelques vérifications, et prévenus certains points — tels que l'obéissance à l'Ordre de chevalerie, ou à son retour futur à Heine — il répondit qu'il allait en discuter avec ses proches. Il avait demandé à son père, Ern, ce qu'il pensait. Celui-ci lui avait répondu qu'il était assez grand pour lui-même savoir ce qui était juste et bon, et qu'il était donc libre de rejoindre la Vindicte Écarlate temporairement, s'il le désirait. Mais maintenant était venu le temps de demander à l'autre personne, Elbereth. Il lui demanda alors son avis. Elle était pour, et après une discussion elle parvint à mettre au clair ce qui gênait Asph. Aden et Oren n'étaient pas en bon termes. Pour cette raison, le chevalier avait peur de s'éloigner de l'Elfe. Il conclut finalement qu'il accepterait à la condition que les relations entre Oren et Aden s'améliorent. Les deux passèrent ensuite la soirée ensemble, avant de chacun retrouver leurs quartiers respectifs.

Le lendemain, le chevalier se rendit en compagnie de l'Elfe à Aden. Il annonça alors sa position au Chevalier Angueran, qui venait justement lui annoncer que les tensions entre Oren et Aden n'étaient plus. En conséquent, Asph accepta la proposition qu'il lui avait formulé. Il n'avait plus qu'à mieux connaître les membres, ainsi qu'à voir la Reine Sayuri. Il retint les noms des personnes à rencontrer, ainsi que les lieux où il était le plus susceptible de les voir. Puis, en compagnie d'Elbereth, il alla à Oren. Celle-ci le convainc de cette fois-ci rester à Oren plutôt qu'à Heine et l'amena à l'extérieur de la ville, sur une hauteur. Il y avait une vaste vue portée sur la forêt résineuse des terres Orennoises. Asph n'était pas habitué aux forêts, ayant passé sa vie dans le Royaume d'Innadril, et encore moins habitué aux conifères et autres résineux. Elbereth étala ensuite au sol une couverture, de sorte à ce que les deux purent s'installer confortablement. L'aube levait alors le jour, ses lueurs perçant l'horizon, pour venir éclairer d'or les troncs d'écorce.

Souriant, Asph plongea dans sa poche la main pour reprendre le coffret de la pièce qu'il avait précédemment reprise à l'Elfe. Elle était enfermée dans un coffret un peu plus grand, mais dans la même matière. Avec un peu de malice, il le tendit à Elbereth. Cette dernière était curieuse de savoir ce qui manquait à la pièce, et ouvrit finalement la boîte. Quelle ne fut pas sa surprise en retrouvant la même pièce si changée. Elle avait été incorporée dans une broche à cheveux, sertie telle une pierre précieuse au cœur d'une fleur minérale. Quatre pétales étaient polis à même la roche, et entourés d'un fil doré. Ils étaient blancs, tandis que leurs extrémités tiraient vers le bleu pervenche, et chacun d'eux étaient couvert de nacre. Les reflets rendaient alors les pétales luisant à la lumière d'une couleur violacée. La pièce quant à elle était au cœur de la fleur, sertie à la façon d'une pierre. le long de cette fleur, derrière, serpentait une tige en argent, fine et délicate, avec deux feuilles dessinées.

L'Elfe fut visiblement ravie et touchée du présent. Ses joues devinrent si rouges qu'elle posa sa main dessus, ce qui ne manqua pas de faire sourire le chevalier. L'Elfe contempla un bon moment l'ouvrage, avant d'adresser un regard plein de tendresse suivi d'un sourire aussi doux que ses sentiments à l'homme. Son teint rosit alors aussitôt. Il aida ensuite Elbereth à mettre la barrette. L'Elfe était splendide ainsi parée. Elle plongea alors son regard dans celui de l'humain. Ses yeux étaient clairs comme le cristal, grands, et fixaient ceux d'Asph. Le cœur des deux bouillonnait, et le temps s'était comme figé. L'humain fit finalement glisser le dos de sa main sur la joue de l'Elfe, et, le ton bas, il avoua son amour. Un nœud venait vriller son ventre, craignant le refus. Mais bien assez tôt, toutes ses tensions se dénouèrent alors qu'elle avoua l'aimer aussi. Les deux s'aimaient, et en cet instant, Asph ne connut aucun soulagement et bonheur similaire. Il fut ravi de cet instant, et jamais son ne battit aussi vite. Ils échangèrent leur premier baiser, avant de passer une journée enchanteresse.

Le lendemain, il alla à Aden. Il rencontra peu à peu chacun des membres de la Vindicte, faisant leur connaissance. Il y avait Laën, qui dirigeait l'hospice d'Aden. Angueran, commandant de la Légion éclatante. Mais aussi Mariel, Haute Prêtresse du temple ; Sayuri, la souveraine d'Aden ; Eilistraee, conservatrice du cimetière… Gali, lieutenant de Légion Écarlate, Oliam qui apprenait d'Angueran les armes. Il fit aussi plus tard la rencontre de Rwild, maître archer. Chacune de ces rencontres était bonne et avenante, si bien que petit à petit il se rapprocha de leur groupe. Asph, jour après jour, se rapprochait de la Vindicte Écarlate. Mais s'il se rapprochait de la Vindicte, il se rapprochait aussi d'Elbereth, plus que jamais il ne l'avait fait avec une personne. Tous deux multipliaient leurs balades, autour de Heine. Aussi il invita l'Elfe à vivre à Heine, où l'une des trois chambres restantes pouvait l'accueillir. Cette dernière accepta tandis qu'il fit tout son possible pour la convaincre de rester, lui demandant si elle voulait quelque chose. Son seul souhait fut de récupérer la coiffeuse qu'elle avait à Cefedellen. Les jours s'écoulaient, et les deux êtres se rapprochaient. Leurs familles firent connaissance au cours d'un repas, lors d'une soirée. Tout se déroula bien, les deux familles s'entendaient bien et tout semblait aller au mieux. Un autre souhait de l'Elfe fut que tous deux vivent dans la même chambre. Néanmoins, il n'était pas dans la culture de la famille de vivre à deux dans la même chambre ; c'était plutôt un signe de pauvreté. Il proposa alors de s'installer dans la chambre attenante, et de dormir à ses côtés ; que ce soit dans sa chambre ou dans celle de l'Elfe. Elle accepta, ravie.

Malheureusement, au cours d'une épreuve des Olympiades, Elbereth se retrouva blessée. Plusieurs de ses côtes étaient fracturées, ce qui ne manqua pas d'inquiéter l'humain qui s'occupa alors de la soigner du mieux possible. Elle-même était d'assez mauvaise humeur car elle n'avait vraiment pas apprécié l'équipe dans laquelle elle s'était retrouvée. Elle avait avant tout besoin de repos. Mais cela ne se passa pas comme prévu… Sybille, le démon de Dion, entra en jeu et proféra des menaces sur Gludio. De ce fait, des forces furent rassemblées, et Elbereth ne pu se retenir d'y participer. Un plan maléfique fut mis à l'œuvre, la menace n'était qu'un leurre. Mais Elbereth fut quand même blessée, et ses blessures aux côtes s'aggravèrent. Asph l'emmena à l'hôpital où elle reçut des soins supplémentaires, et où elle avoua ses frustrations. Il resta auprès d'elle, tandis que plusieurs amis vinrent rendre visite afin de prendre de ses nouvelles. Petit à petit l'Elfe se rétablissait, si bien qu'Asph l'emmena, après autorisation, à la maison. Mais une mauvaise surprise eut lieu… Alors reposée dans son lit, un froid était venu la saisir. Pensant à un coup de froid, l'humain la couvrit de couettes et partit chercher un thé chaud. Mais quand il la vit balbutier, le teint blême, il comprit de suite que quelque chose n'allait pas.

Il se rua vers le salon pour trouver Erwen, qui par chance était là en train de se préparer à aller à l'hôpital. Il l'emmena d'urgence à la chambre, où la tasse de thé était au sol renversée. Elle faisait un choc septique, et son état semblait plus proche de la mort que de la vie… En urgence, le médecin parvint à sauver l'Elfe. Il donna quelques potions à Asph, qu'il devait ensuite remettre à l'Elfe, puis une fois l'état d'Elbereth stabilisé, il s'en alla. Le chevalier resta auprès de l'Elfe pendant de longues heures, puis dormit à ses côtés. Il avait eu très peur de la perdre, mais préféra penser à l'avenir plutôt que de se rappeler que ce jour là, elle était presque partie, pour toujours.

Les rencontres avec Sirra se répétaient en revanche. À la forêt des miroirs, mais aussi aux cavernes de cristal, et pour finir, au jardin d'Eva. Au cours de cette dernière rencontre, un gigantesque Léviathan d'une dizaine de mètres se réveilla, et se rua vers le groupe venu protéger les lieux et surtout le sceau de Fafurion. Asph préféra distraire la bête que de le laisser se ruer sur le groupe entier, finissant du coup dans la gueule de la créature, qui le fit voler plusieurs mètres plus loin. L'humain fut sonné d'un choc sur la tête, mais quelques minutes après il reparti fendre vers la créature en hurlant pour ne lui laisser aucun répît. Pendant qu'il attirait l'attention de la cruelle bête, de nombreux coups étaient portés et des paladins et prêtres de la lumière priaient au sceau de Fafurion afin de le consolider. Les prières aboutirent, ce qui chassa le Léviathan dans les cieux, qui éclata alors dans une eau limpide. Noct, sous la forme d'une Sombre, fit finalement son apparition. Il voila l'esprit de chacun des aventuriers de folies, laissant voir à Asph son aimée, Elbereth, se faire décapiter. Il fut berné par l'illusion au début, mais força son regard à se tourner vers le ciel. Il repensa à toutes les leçons qu'il reçu pour endurer la souffrance morale et mentale, tout autant qu'il apprit à endurer la souffrance physique et magique. De là, il ferma les yeux, se doutant que quelque chose ne tournait pas rond. Une fois l'illusion retombée, il vit chacun réaliser que ce n'était qu'une illusion, ce qui confirma ses doutes. Il fut rassuré, même si la vision laissa en lui une douleur palpable.

La situation rétablie, Elbereth l'emmena à l'hôpital de Heine, où l'on découvrit une plaie à son crâne, conséquence du choc à sa chute. Son frère Erwen, médecin, lui fit un bandage et le força à rester au lit pendant deux jours, à la maison. L'Elfe restait à ses soins, mais, le premier jour, quelqu'un se présenta à la demeure. Il ne s'agissait de personne d'autre que la Reine Sayuri. Très surpris, malgré les indications prescrites, il descendit de son lit pour se rendre au salon, soutenu par Elbereth. La Reine le félicita de sa bravoure lors du combat contre le Léviathan, et lui parla ensuite des deux autres épreuves pour rejoindre la Vindicte. Il réussit à répondre correctement à la première, mais à la seconde il avoua ne pouvoir répondre que si la situation se présentait, ce qui lui valu une mauvaise réponse. Toutefois, deux des trois épreuves étant réussie, il fut le bienvenu à la Vindicte. Elle proposa alors à l'humain une bague marquée d'un V tout en lui souhaitant la bienvenue. Après avoir brièvement discuté du fonctionnement et de l'utilité seconde de la bague. Tous trois discutèrent ensuite de Sirra, puis se séparèrent.

Asph faisait maintenant partie de la Vindicte, et avait trouvé la compagnie d'une Elfe… Son voyage prenait une tournure que jamais il n'aurait envisagé, mais il n'y pensait pas. Ses yeux étaient tournés vers l'avenir.
[ Màj clantage Vindicte + union avec Elbereth + suite sub Duelist ]
 /l、
,(゚、 。 7
 l、۵ ΅ヽ
 じしf_, )ノ

Répondre

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 1 invité