[bghumain] Aulius.

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

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[bghumain] Aulius.

Message par Sendo » jeu. 19 juillet 2012 à 19h47

Nom : Celse
Prénom : Aulius
Age : 37 ans.
Sexe : Masculin.
Race : Humain.
Spoiler:
Métier : Docteur & Philosophe.
Compétences :
  • Combat : -
    Magie : Soigneur.
Alignement : Chaotique bon.
Langues parlées : Humain & Commun.

Description physique :

Aulius Celse apparaît comme un Humain quelconque ; semblant avoir été taillé pour les armes, son esprit de contradiction profond se révèle lorsque que l'on observe ses tenues propres à l'usage de la magie. Sa chevelure foncée encadre élégamment un visage marqué d'une ride du lion prononcée et qui ne semble jamais vouloir disparaître ; celle-ci surplombe deux yeux d'un gris-vert pâle et tendre dont l'éclat trahit l'audace propre à sa Race.

Caractère :

Aulius Celse fait parti de ces personnes qui observent le monde dans sa globalité. Il ne cesse de remettre chaque chose en question, cherchant à comprendre tout à chacun. Il aime répéter quelques maximes à ses interlocuteurs et se pencher sur divers sujets. Faisant preuve d'un réel pragmatisme, teinté d'égoïsme, il ne tend la main que lorsqu'il le souhaite ; mais il n'oublie jamais lorsque l'on la refuse.

Situation financière : Modeste.
Comportement social : Vagabond.
Type d’éducation reçue : Érudite.
Pensée politique : Libre penseur.

Croyances :
  • Einhasad : Respectée & Priée.
    Gran Kain : Ignoré.
    Eva : Respectée & Priée.
    Shilen : Ignorée.
    Sahya : Respecté.
    Pa’agrio : Respecté.
    Maphr : Respectée.
Relations extérieures :
  • Elfes : Positives.
    Humains : Positives.
    Kamaels : Neutres.
    Nains : Positives.
    Orques : Neutres.
    Sombres : Négatives.
Dernière modification par Sendo le jeu. 19 juillet 2012 à 19h51, modifié 1 fois.
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Re: [bghumain] Aulius.

Message par Sendo » jeu. 19 juillet 2012 à 19h52

J'ai ouï dire que, lorsqu'on a vent de quelque événement terrible et stupéfiant, on se rappelle à jamais l'endroit où l'on était et ce que l'on faisait à cet instant. Et, je suppose, cela en dit long sur les chutes du sublime au ridicule qui jalonnent ma vie, car, au moment où me parvint le premier écho d"un prochain couronnement, je sortais des latrines publiques.

J'avais passé les semaines précédentes avec bonheur à prodiguer des soins par les villages et les hameaux du nord du territoire Giranais. Je me délectais de mes périodes de solitude, des nouvelles que j'entendais dans les petites baraques et les manoirs, des discussions avec d'autres voyageurs rencontrés sur la route. J'avais admiré des aurores et des couchants, des prés embués par la brume matinale ; j'avais senti la pluie sur ma figure, le soleil sur mon dos, vu reverdir les arbres et les haies tandis que Fondgivre devenait Astrée. Et, par-dessus tout, après les restrictions et les contraintes de l'année précédente, j'avais connu la félicité d'être à nouveau mon propre maître, les plaisirs sans entrave d'une parfaite liberté. Je m'en revenais, l'esprit et le corps ragaillardis, vers Zya et les enfants. J'imaginais leurs visages radieux, leurs cris extatiques, leurs « Que nous rapportes-tu ? ».
J'étais entré de bon matin dans la cité par la porte Septentrionale et, comme je franchissais l'entrée, l'appel de la nature se fit trop pressant pour être ignoré. Je me dirigeai vers les latrines, enjoignant à Orion d'attendre sagement. Bien entendu, il me suivit à l'intérieur (ce chien n'a aucun sens des convenances) et leva la patte contre la paroi de bois en un geste de solidarité masculine.
Alors que nous ressortions, j'eus conscience que, de chaque côté du pont, les gens quittaient précipitamment échoppes et maisons et couraient vers la Place Centrale. Au loin, retentissait la cloche du crieur public, ponctuée par l'ancienne injonction « Oyez ! Oyez ! Oyez ! » Je pris Orion dans mes bras et suivis la foule ; alors que nous traversions la rue, celle-ci avait tant grossi que malgré ma taille élevée et ma carrure solide, j'eus peine à progresser. Mon arrivée en haut de la Place Centrale, échevelé et hors d'haleine, coïncida avec les dernières paroles du crieur.
─ Rejoignons-nous au Château d'Albâtre pour célébrer Notre sacre & la nouvelle ère qu'il annonce: celle du Flamboiement.
L'assistance se dispersait. Une voix, qui n'était pas inamicale, dit à mon oreille :
─ Hé, faut bouger un peu, gros balourd, et laisser passer les honnêtes gens !
L'homme, un brasseur à en juger par l'odeur âcre qu'exhalait sa personne, cherchait à se faufiler entre le muret et moi. Devant mon expression hébétée, il grimaça avec compassion.
─ Quelle misère, hein ? Je cours l'annoncer à ma femme. Elle a pas pu quitter les petits au moment où la cloche a sonné. Elle doit mourir de curiosité ! Comment on dit, déjà ? « Malheur à toi, contrée dont le roi est un enfant ... » Maintenant, excusez-moi, maître !
J'empoignai le brasseur par le bras.
─ Avez-vous vu où le crieur est allé ?
─ Pour ça oui ! gloussa-t-il. Droit à la Treille verte. On le comprend, après s'être ainsi égosillé.
Je le remerciai et, au grand dam d'Orion, pressé de réintégrer ses pénates qu'il sentait maintenant si proches, je me dirigeai vers ma taverne favorite et me frayai un passage à l'intérieur.
La salle principale était bondée ; les clients s'agglutinaient autour de la silhouette trapue du crieur public, trônant dans un coin tel un roi tenant sa cour, et quémandaient plus d'informations qu'il n'en pouvait donner. A ce que j'entendais, personne ne posait les bonnes questions. Cette fois, mettant à profit ma force physique, je me traçai un chemin à coups d'épaule, délogeai un apprenti de son tabouret à côté du crieur et posai Orion indigné à mes pieds. Les interrogations véhémentes connurent une accalmie et le crieur tourna vers moi un visage rembruni.
Je demandai sans préambule :
─ Qu'est devenu le Conseil mis sur pied par l'Ecclésiaste ?
─ Il a été dissolu mon pauvr' vieux. Le Chevalier est parti dès qu'il nous a transmis la nouvelle. Il a plusieurs terres à parcourir avant la fin de la semaine, avec Dion en plus sur les bras.
Je remarquai le « nous » et le léger bombement de torse qui l'accompagnait.
─ Mais il vous a sans doute donné quelques précisions, à vous et aux Nobles (j'eus soin de formuler la chose dans cet ordre, avec une légère insistance sur le « vous »). Par exemple, quand est-ce que cette dissolution a eu lieu ?
L'homme se radoucit, heureux maintenant de mon interruption qui lui offrait l'occasion de briller.
─ Le mois dernier, un Sumbra. Le 24. Il a fait un discours sur la place.
─ Et l'Ecclésiaste, où est-elle ?
─ Au Nord, il paraît qu'elle est retournée au Monastère Silencieux. Elle ne s'est pas manifestée, mais d'autres encore plus au Nord l'auraient fait.
Je poussai un profond soupir tandis que dans le cercle autour de nous, silencieux pendant cet échange, les gens chuchotaient entre eux. Puis, dans un remue-ménage général, chacun se leva pour retourner au travail. Les rois s'en vont et s'en viennent, mais la nécessité de gagner son pain demeure afin de garder l'âme chevillée au corps. La vie continue, quels que soient les événements qui façonnent l'avenir. Il ne resta finalement que les habitués. Moi aussi je ramassai ma balle et mon bâton, tirai Orion de sa bouderie et quittai l'auberge. Je traversai à nouveau l'animation de la Place Centrale et descendis plusieurs rues avant d'atteindre mon logis. Les nouvelles que j'avais entendues me troublaient. Enfin, ce n'était pas mon affaire, grâce au Ciel ! J'avais joué mon rôle à l'acte précédent et je me tiendrais coi dans un village tranquille, tandis que les principaux protagonistes exécuteraient la pièce qui les attendait. Néanmoins, j'en savais trop pour pouvoir me défaire d'un certain malais, quoique mon pas devînt plus vif et mon humeur plus légère à mesure que j'approchais de ma porte.
Celle-ci se révéla fermée à clef, ce qui, en soi, n'était pas surprenant. Cela signifiait ou bien que Zya était au marché avec les enfants, ou, plus probablement, comme je ne les avais pas repérés du côté de la Place Centrale, qu'elle rendait visite à Heleda, sa cousine, qui habitait Le Village des Chasseurs. J'en fus déçu, néanmoins cela s'était produit assez souvent auparavant puisque ma famille n'avait aucun moyen de prévoir mon retour. Je sortis ma clef de la bourse de ma ceinture, appuyai mon bâton contre le mur, ajustai ma balle sur mon épaule, déverrouillait la porte et entrai.
Sitôt que j'eus franchi le seuil, je restai pétrifié. La maison était déserte, je ne m'attendais à aucun bruit, mais pas à ce silence oppressant. L'odeur de renfermé suggérait un lieu inoccupé depuis un certain temps, des jours, peut-être, voire des semaines. Orion, qui s'était précipité dans la cuisine, en ressortit l'air dépité. Il poussa un aboiement mi-plaintif, mi-interrogateur, puis tenta de me mordiller la cheville, signe certain d'agitation.
─ D'accord, fiston. Qu'y a-t-il ? Montre-moi.
Il regagna la cuisine et indiqua l'endroit où auraient dû se trouver son écuelle et son bol d'eau, qui, même vides, restaient toujours en place afin qu'il pût indiquer qu'il avait faim ou soif en les poussant jusqu'à ce qu'on pourvût à ses besoins. Ils n'y étaient plus. Ils avaient été lavés et empilés proprement sur un banc, avec les ustensiles de cuisine : couteaux, écuelles, tranchoirs, eux aussi nettoyés avec soin. Je regardai alentour, ébahi. Pas de feu dans l'âtre, pas même une poignée de cendres froides, pas de marmite sur le trépied de fer. Le tonnelet d'eau, dans le coin, était vide, comme je le découvris quand, en réponse aux réclamations d'Orion, je voulus remplir son bol. Le bouquet d'herbes séchées, toujours suspendu à sa poutre, bruissait dans le courant d'air léger créé par la porte d'entré ouverte, cependant la broche à viande et son demi-bacon fumé, de même que le filet de légumes, avaient disparu.
Je gravis les marches quatre à quatre et pénétrai en trombe dans notre chambre. Là, le lit nu et sa courtepointe multicolore, pliée bien net au centre, racontaient la même histoire. Les mains tremblantes, je soulevai vivement le couvercle du coffre à habits et le trouvai presque vide. Il ne restait que quelques-unes de mes vieilles hardes. La chambre de mes deux garçons ne montrait pas davantage de signe d'occupation, non plus que la petite soupente, en haut de la maison, réservée en temps normal à ma fille.
L'idée lente, inexorable, me pénétra que Zya et mes enfants étaient partis. Mais où ? Et pourquoi ?

Le silence était accablant. Même Orion le ressentait et ne me harcelait plus pour avoir de l'eau. Il flairait de tous côtés dans les pièces vides en poussant des geignements pathétiques. Je frissonnai, en dépit du soleil de Bruleblé qui perçait les panneaux en tissus, et reconnus le froid de l'abandon.
Les jambes de plombs, le cœur palpitant, je descendis l'escalier. Alors que j'arrivais au bas des marches, on frappa à la porte de la rue.
─ Zya ? lançai-je d'une voix rauque.
Toutefois, la petite femme en robe grise et bonnet propret qui se tenait sur le seuil n'était pas mon épouse, mais une de nos voisines ; de ces respectables commères qui avaient protesté avec tant de virulence, des années plus tôt, quand son ancienne voisine avait ─ quel outrage ! ─ légué sa demeure à un simple soigneur.
─ Oh ! C'est vous, dit-elle en reniflant. Je m'en doutais bien, mais lorsque j'ai remarqué que la porte était ouverte, j'ai préféré venir voir ce qui se passait.
Une lueur malveillante brilla dans les yeux marrons, sous les sourcils grisonnants.
─ Si vous cherchez votre femme (elle prononça ce dernier mot avec réticence, indiquant ses doutes quant à la nature de nos liens), elle est partie depuis des semaines, et les enfants avec. Enfin, la fillette, je ne sais pas. Il se peut qu'elle soit chez sa cousine la Chasseresse. Elle n'est pas de votre épouse, m'a-t-on dit.
─ Dame Celse est-elle là-bas, elle aussi ? demandai-je, choisissant d'ignorer son ton perfide dans l'espoir que Zya était installée chez ma mère.
La femme secoua la tête.
─ Non, j'ignore où elle est. On a parlé de Giran, mais, moi, je n'en sais rien. Je ne m'occupe pas des affaires d'autrui, conclut-elle avec un petit sourire satisfait.
« Vieille sorcière hypocrite ! » pensai-je, plein de hargne, cependant que j'affichais un scepticisme poli.
─ Avez-vous idée du jour où Dame Celse est partie ?
Elle plissa son front, dont les rides remontèrent vers une fine frange de cheveux gris, à peine visible sous le bonnet.
─ Ce devait être environ une semaine après vous, peut-être un peu plus. Je ne peux rien affirmer. Comme je vous l'ai dit, je ne suis pas de celles qui épient leurs voisins, rappela-t-elle avec un sourire pincé. En tout cas, une femme était venue ici la veille. Une jeune femme, qui portait un bébé.
Les yeux bruns presque opaques s'animèrent soudain d'une curiosité malsaine.
─ Merci de votre sollicitude, conclus-je, sur le point de fermer la porte. Néanmoins, il est inutile que vous ou tout autre de nos voisins vous inquiétiez davantage.
Je crois que, même alors, elle fut tentée de s'attarder, mue par la volonté de découvrir la vérité. Mais Orion était las lui aussi de sa présence importune. Il avança en montrant les crocs et gronda d'un air féroce. La femme poussa un petit cri, retroussa ses jupes et partit en courant. Elle franchit avec plus de hâte que de dignité le pas de sa maison.
Ce départ peu distingué me procura une certaine satisfaction, hélas de courte durée. De nouveau seul avec Orion, je sentis toute mon inquiétude m'envahir de plus belle ; on eût dit qu'une main invisible enserrait mes entrailles. Sous les yeux étonnés du chien, je grimpai l'escalier pour la seconde fois, m'engouffrai dans la chambre et tirai de l'armoire d'angle un grand sac en toile. J'y fourrai toutes les affaires du coffre, enfonçant pêle-mêle mes nouveaux habits et mes vieilles frusques. Je m'assurai que les coffres de Zya et des enfants étaient bien vides, redescendis précipitamment, Orion sur les talons. Je me retrouvai dans la rue en un clin d’œil et verrouillai la porte derrière moi. Je retournai vers la Place Centrale aussi vite que mes jambes pouvaient me porter, cependant le sac de toile me ralentissait. La foule autour du marché était aussi dense que de coutume, mais dépourvue d'entrain. Les chalands, par petits groupes de trois ou quatre étaient plongés dans de graves conversations. Sans doute s'interrogeaient-ils sur ce que réservait l'avenir. Ils devaient songer avec tristesse aux années prospères qu'avait offert la Vindicte. Plusieurs personnes me saluèrent, avides d'entendre mon opinion ; je fis mine de ne pas les voir et gravissai les escaliers qui menaient à la Passeuse.
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