[bghumain] Adessa

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

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Furyo
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[bghumain] Adessa

Message par Furyo » lun. 23 juillet 2012 à 16h27

Identité
Spoiler:

Nom : Branir. Ne le donne jamais.
Prénom : Mendo. Toutefois il dit s’appeler Adessa.
Age : 20 ans.
Sexe : M.
Race : Humain.
Savoir-faire
Spoiler:

Métier : Troque une profession pour une autre selon l’endroit ou il réside et les offres d’embauches.
A été pour le moment :

- Assistant du forgeron à Althena.
- Ouvrier sur le chantier du temple à Dion.
- Garçon de course pour une boutique de Dion.

Compétences :
  • Combat : C’est le roi de l’esquive, ou pas. C’est le roi du combat à mains nus, ou pas. Se bagarre comme un chiffonnier, ça c’est sur ! Pour le reste, il ne semble pas savoir se servir d’une arme quelconque…ou alors il s’en cache bien.

    Magie : Depuis peu, une faible magie blanche l’habite sans qu’il puisse s’en justifier.

Alignement : Loyal bon.
Langues parlées : Le commun.
Description
Spoiler:

  • Physique :

    La petite vingtaine, Adessa a le teint halé, tendrement doré par le soleil.
    Son regard a quelque chose d'envoutant et de mystérieux. Ses yeux sont d'un bleu océan où se côtoient l'amusement, l'insouciance et le gout de l'aventure.
    C'est un homme agile (mais maladroit) avec un physique taillé par l'effort du quotidien (il s'en cache bien).
    Un nez franc et droit surplombe ses fines lèvres, elles même soulignées par une barbe naissante qui habille son visage. Son regard de jeune fou est parfois voilé par les mèches raides de sa coiffe indisciplinée couleur châtain clair. L'homme est agréable à regarder, toutefois, ses vêtements laissent à désirer, car ils apparaissent dépravés et dépareillés la plupart du temps.

    Caractère :
    Curieux, naïf, aimable et pourvu d’une grande sensibilité, Adessa prend très à cœur les problèmes et soucis de ceux qu’il côtoie comme si ils étaient siens. De prime abord, il semble avoir une réflexion et un comportement plus puéril que ne le voudrait son âge. Toutefois, les plus avertis pourront déceler chez lui un comportement plus mature si la situation l’exige, qu’elle le touche lui, mais surtout, les personnes auxquelles il tient. Son regard se durcit alors pour prendre une teinte d’un bleu glacial tandis que sa voix se veut plus grave qu’à l’accoutumé.
    Taquin, il aime à amuser son entourage en racontant de petites anecdotes improbables où il tient, la plupart du temps, le premier rôle sans une once de modestie. Il est fréquent qu’il mette fin à une discussion prétextant avoir une chose à faire afin de s’isoler.

    Autres :
    Adessa retranscris tout sur un carnet. Aussi bien ses rencontres que des choses plus personnelles ou bien encore, des frasques amusantes. Il a un certain don pour le dessin
Complément d'informations
Spoiler:

Situation financière : Richement pauvre.

Comportement social : Se montre d’une grande bonté envers son prochain.

Type d’éducation reçue : A le voir, on jurait qu’elle eut été pétrie de morale, mais pas des meilleures manières pour ce qui est des règles de bienséances en société.

Popularité et/ou influence : On se souviendra toujours d’avoir rencontré pareil personnage. Toutefois, il ne jouit d’aucune influence et seuls ceux qui fréquentent Dion régulièrement sauront de qui vous parler.

Pensée politique :"Le monde est un vaste château à ciel ouvert sous lequel il n’existe ni roi ni serviteur". Il prône l’équité pour tous et à encore un regard jeune et inexpérimenté sur le monde qu’il semble découvrir ainsi que sur les forces qui la composent.

Croyances : Ils respectent chaque Dieu, mais il ne semble pas vouer un culte particulier à l’un d’entre eux.

Relations extérieures : Il n’a pas d’aprioris certains sur une race plus que sur une autre. Il préfère découvrir son entourage au cas par cas pour se faire une idée plus global par la suite.
Le background arrive.
Merci et Au revoir.

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Re: [bghumain] Adessa

Message par Furyo » mar. 21 août 2012 à 20h21


Voir des êtres humains, maculés de sang, se tordre dans les souffrances de l’agonie, entendre les plaintes des mourants, voilà qui rend les gens tout humbles, qui remplit leur âme de délicatesse, de clarté, de paix ! Ce n’est jamais dans ces moments-là que nous devenons cruels et sanguinaires ; c’est, par exemple, par un bel après-midi de printemps comme celui-ci, en regardant distraitement un rayon de soleil jouer à cache-cache avec les feuilles au-dessus d’un gazon frais tondu… Oui, c’est dans ces minutes-là qu’on le devient…
Le pavillon d'Or.

Chapitre I. L’Eau.
L’eau n’oublie jamais son chemin.


Flocons d’écume.
Cela faisait quelques temps déjà qu’il rôdait du côté de Dion. On pouvait le rencontrer, le plus souvent, au campement tout près du temple, assis au coin du feu. Personne ne sait d’où il vient, personne n’a demandé. Amusant son monde de fresque aussi bien épique qu’imaginaire, le jeune homme semble être jeune enfant, tant dans son phrasé que dans ses manières. Toujours souriant, aimable, naïf, boudeur, curieux, sensible, polisson, un vrai garnement taillé dans un fragment d’innocence.

Son amitié il l’offre à tous et il n’est pas rare qu’il en fasse les frais. Toutefois, cela ne le décourage en rien car au milieu de ces turpitudes, il a su trouver des personnes de conviction qui aspirent à une vie meilleure. Troquant une profession pour une autre selon l’endroit où il se trouve, de garçon de course le voici qui intègre le service du ravitaillement pour l’armée Dionnaise.
Chaque jour, il déambule dans l’énorme campement, distribuant leur ration du jour aux innombrables braves soldats qui s’entrainent ardemment de l’aube au crépuscule.
Une fois sa besogne accomplie, il retrouve la cité, non sans nombres détours du fait de son non-sens de l’orientation. Après un périple quotidien certain, il regagne son chez lui. Un simple abri de fortune au pied d’un tronc d’arbre aux abords du temple.
Une vie simple et honnête s’écoulant comme un long fleuve tranquille.
Océan Abyssal.
Il n’est pas rare de le voir interrompre une conversation en prétextant une raison quelconque, tout ceci dans le but de s’isoler afin de cacher aux yeux du monde le mal qui est le sien.
C’est ainsi que chaque pas pour le conduire en un lieu reculé et solitaire est une pénible tâche qui l’inonde peu à peu jusqu’à en devenir une véritable souffrance. Son corps le tiraille de toute part, d’abord sous la forme d’une myriade d’aiguille puis la douleur devient torrentielle, s’écoulant en lui comme une vague déchainée devant laquelle rien ne résiste.

L’homme arrive bien souvent jusqu’à son repère, s'échouant sur un sol qui lui semble se dérober. Des larmes de glace apparaissent sur son visage, bien incapable d’éteindre ce brasier de tourments qui envenime son être.
Son corps ne lui répond plus, la douleur lui fait se tordre dans tous les sens, pareil à une marionnette dont les files seraient manipulés par les doigts d’un enfant cruel et capricieux.
Les plaies de ses chairs ravivent celle de son âme. Des bribes de souvenirs ressurgissent le flagellant plus durement encore que ses maux d’alors. Ses mains se saisissent de son crâne tandis qu’il roule sur le sol pour aller buter contre le tronc d’arbre. En sanglot sans toutefois se refuser à crier le moindre mal, il lutte désespérément tel un naufragé nageant à contre-courant. Ne pouvant indéfiniment résister, il finit par être entrainé comme une bouteille à la mer, une mer faite de regrets.
Bienvenue à Perdition.
Profitant d’un instant d’accalmie et alors que tout à sa vue devient trouble, il se met à fouiller dans ses affaires comme un désespéré. Il ne cesse de se répéter de chercher plus vite, pressé par son mal qui lui revient après un court répit. Il sent l’objet de son désir se dérober sous ses doigts au fond de son baluchon usé par le temps. En alerte, la fiole qui l’obnubilait finit enfin dans le creux de sa main.
La brandissant à la lumière du jour, l’homme tente de nombrer les petits flocons à l’intérieur. Il tressaillit, ses spasmes de douleurs le reprennent et c’est avec peine et frénésie qu’il s’acharne sur le maigre bouchon de liège qui le sépare de sa solution qui, pour d’autre, aurait tout d’un problème.

Finalement, les flocons salvateurs finissent par se dissoudre sur sa langue. Accueillant ces derniers comme le ferait un nomade du désert hanté par la soif, le voilà prostré à nouveau sur le sol.
Lentement mais surement, son visage figé retrouve des couleurs, son corps se détend peu à peu, son être reprenant tout son empire sur lui-même.

Le mal a vite laissé place à la délivrance, la délivrance devenant à son tour enivrante. Elle engloutit le torturé loin de tout, dans un endroit libéré de toute amertume, auprès de la félicité. Lavé de sa douleur noyé par quelques flocons, le voici parti dans une errance sur l’onde glacé des eaux qui le bercent d’illusions, là où se côtoient ses sourires aimables, ses histoires improbables et un passé tellement lourd à porter qu’il à préféré l’oublier.

Bienvenue à Perdition Adessa.
Merci et Au revoir.

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Re: [bghumain] Adessa

Message par Furyo » ven. 31 août 2012 à 19h00

[…]Car pareil à l’arbre qui vacille sous le vent violent, il m’arrivera de douter sans que jamais je ne me détourne du sentier des justes, Car pareil aux feuilles soufflées je me retrouverais dispersé dans la tempête sans que jamais je ne me perde. Mes bras seront branches et porteront les fruits d’un monde meilleur. Mes jambes seront racines, solidement ancrés dans la chair de la terre pour toujours rester debout dans l’adversité.
Et c’est ainsi qu’au crépuscule de ma vie, drapé de victoires et de défaites, hanté par des peurs étouffées par mon courage que je présenterais devant toi Ô Lumière, la tête haute, te contant alors l’homme que je fus ou celui que j’ai voulus être.
Elysion, Verset XII, L’arbre.

Chapitre II. La Terre.
Rien n’est pour toujours sur cette terre.


Poussière
L’enfant venait de psalmodier les dernières prières de l’aube devant le clergé du temple d’Althena dont il avait toute l’attention. Sa foi et sa ferveur reflétaient toute la noblesse de ce verset transcendé par son regard encore emprunt de l’innocence de ses jeunes années. Une fois l’office fini, l’assemblée réunie se dispersa. Seuls restèrent l’enfant et son mentor. Ce dernier portait une armure aussi sombre que l’ébène, sa cuirasse contrastait grandement avec l’endroit baigné d’une lumière qui dessinait de larges arabesques sur le métal froid de son heaume. Tout deux se tenaient à genoux, les yeux clos face à la statue d’un paladin, l’épée au poing.

Les premiers rayons du soleil se reflétaient sur les vitraux de la bâtisse conférant au lieu une aura singulière. Aucun mot encore n’avait été échangé entre l’élève et le maitre. L’attention de celui-ci se portait à présent sur le bras droit de l’enfant. Il était recouvert d’un bandage allant de l’épaule jusqu’à la main. Après un bref échange de regard signifiant un commun accord, le paladin retira lentement le bandage. Le mal du garçon était presque palpable bien qu’il se refusait à le communiquer d’une quelque façon que ce soit. Une fois complètement défait, on pouvait apercevoir très nettement une rune marquée à même la peau. Un filet de sang s’échappait encore de la chair mêlé d’une faible lueur. Se refusant d’abord à poser son regard sur son bras, l’enfant tourna alors son visage sur son maitre qui l’invita à ne pas détourner les yeux.

- Ton serment envers notre Déesse est marqué dans ta chair afin que tu n’oublies jamais ton devoir. Récite-le à voix haute à présent.

L’enfant buvait chacune des paroles de son maître et après avoir posé ses yeux sur la rune, il regarda fixement celui qui avait veillé sur lui depuis quelques années déjà. Sans perdre une seconde, il se concentra en fermant les yeux comme pour repousser la douleur avant de prononcer :

- Moi, Mendo, je rappellerais à jamais ton Nom à la mémoire des Hommes.


La douleur provoquée par la rune fraichement gravée sur sa peau eut raison de l’enfant. Son corps chancelant alla s’abandonner sur le sol du temple avant d’être recueilli par les bras de son mentor. Inconscient, condamné à un repos forcé, il ne pouvait alors voir le sourire naissant sur le visage de son protecteur.

- … Quand l’enfant deviendra homme, la poussière deviendra montagne…
Désert de solitude.
Plus d’appuie, plus de précision, le bouclier face à l’opposant, attendre le bon moment pour le coup d’estoc… Autant de précautions à prendre en considération pour cet enfant qui faisait face à nombre de soldats roués aux arts de l’épée. Par ordre du temple, il ne devait être fait aucunes faveurs à ce dernier malgré son jeune âge.
C’est ainsi que les matinées de Mendo était consacrées aux prières, à enrichir sa connaissance de la religion et sa spiritualité, tandis que les après midi, il les passait à combattre certains membres de la garde d’Althena.

Jour après jour, il appliquait scrupuleusement ce qu’il avait apprit durant la veille afin de devenir sans cesse plus habile au maniement de l’épée et du bouclier. Son mentor s’évertuait à forger son corps et son cœur. Comme l’ébéniste sans cesse à la recherche d’un bois de qualité pour en faire un parfait ouvrage, le paladin avait trouvé en Mendo un fragment brute qui une fois taillé brillerait de mille feux.
Toutefois, il le mettait à rude épreuve, lui criant d’abandonner sous les coups des soldats et qu’ainsi, son calvaire s’arrêterait.

- Abandonne mon garçon, que cherches-tu à prouver à la fin, que désires-tu ?


- Protéger ceux qui ne peuvent se protéger eux même. Etre un rempart au mal et à l’injustice qui sévit sur les terres. Je veux être comme vous, je veux être vous !

L’encre de la nuit avait chassé la clarté du jour, l’entrainement pouvait alors se terminer jusqu’au lendemain. Portant une armure encore trop imposante pour ses frêles épaules, l’enfant regagnait le presbytère par le même sentier sur lequel il s’évertuait à ne pas trébucher, car il le savait, chaque pas de plus était un pas qui le rapprochait inexorablement de son but.
Pilier brisé
Le silence de la nuit fût brusquement brisé par le tintement des cloches du temple. Dans la hâte, nombre de prêtres s’habillèrent et telles des ombres, ils se rendirent auprès de celui qui les avaient appelés. Le bruit avait réveillé l’enfant qui les suivit alors, discrètement. Le cas du paladin Ballian était des plus préoccupants et il fallait bien toute la dextérité de trois guérisseurs pour le maintenir dans le monde des vivants.
Habité par la fougue de ses jeunes années, Mendo se rendit au chevet de celui à qui il devait tout, cependant, on ne le laissa pas entrer toute la nuit durant.
Aux premières lueurs du jour, le paladin reprit conscience. Malgré les vœux des fidèles qui voulaient que ce dernier se repose, celui-ci n’entendait rien, il voulait parler à son disciple au plus tôt.

Les charnières de la lourde porte grincèrent pour s'ouvrir sur la mine déconfite de l’enfant. Il approcha, la tête et les épaules basses comme si il était accablé du plus lourd des fardeaux. Le spectacle de son mentor qu’il pensait aussi solide qu’un pilier lui était insupportable. En réalité, il était diminué depuis de long mois déjà et avait choisi l’ile pour y reposer à jamais. Son corps était lézardé par d’innombrables cicatrices plus profondes les unes que les autres. Des impactes de flèches lui criblaient le torse, les cuisses et les épaules tandis que la magie noire et le fléau des flammes avaient depuis longtemps dévorés le reste de sa peau. Son corps avait été si meurtrit qu’il refusait à présent de refermer la moindre plaie malgré les bons soins prodigués.
Lorsqu’enfin Mendo trouva le courage de porter son regard sur celui de son maître, ce dernier prit la parole.
- Peut-être qu’Einhasad à jugé bon de te faire endurer pareil spectacle Mendo. Vois ce que tu finiras par devenir si tu poursuis ta quête. Je n’ai pas la prétention de te dire que le sentier que j’ai entrepris à été le bon, moi-même je me le suis demandé toute ma vie durant. Aussi, avant que ma fatigue ne m’entraine à nouveau dans un sommeil forcé, laisse-moi te dire ceci.
J’ai choisi de livrer un combat sans fin à tout ce qui nuis à ce monde. A arrêter dix malfrats aujourd’hui en sachant pertinemment qu’il serait vingt le jour suivant. J’ai pleinement pris ma place dans le rang de cette armée sans nom, simplement composés de braves gens demandant à vivre en paix. J’ai fait le choix de renoncer à tout pour que d’autres étreignent un avenir meilleur. Comme tu peux le constater, il n’y a ni gloire, ni or qui t’attendent au bout de ce chemin. Es –tu toujours certain de vouloir être moi ?


Séchant ses larmes avec difficulté, l’enfant hochait volontairement de la tête avant de tourner le dos au paladin, épuisé par une vie de servitude.

- Je n’ai qu’une question maître, avez-vous jamais été heureux en vivant ainsi ?

- Oui je l’ai été, et quand mon dernier souffle viendra, j’emporterais avec moi le souvenir de ceux à qui j’ai apporté un semblant de réconfort et de paix. Je n’ai qu’un seul regret, celui de n’avoir pu te consacrer plus de temps, mon fils.

Les lourdes portes du temple se refermèrent derrière l’enfant, laissant le convalescent se reposer au-dedans. Mendo avait surpris la conversation des guérisseurs qui ne donnaient guère qu’un an au paladin avant de rendre gorge. Profitant des faveurs de la nuit, Mendo regagna le monastère pour y préparer son baluchon et ses quelques affaires. Le lendemain, nul ne le trouva, seul un prêtre se douta de quelque chose lorsque son regard se posa sur le navire qui venait de quitter l’ile au matin.

- Je n’attendrais pas ma majorité pour découvrir le monde. J’affronterais celui-ci et au bout d’un an, je reviendrais avec le titre de croisé pour donner au paladin un dernier souvenir à emporter.
Merci et Au revoir.

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Re: [bghumain] Adessa

Message par Furyo » sam. 8 septembre 2012 à 19h28


A nos heures les plus sombres, notre cœur se souvient instinctivement de ce que nous refusons de nous rappeler. Une fragrance, un bruit, un mot, il suffit d’un rien pour éveiller les démons qui sommeillent en nous. Pour moi, c’est le souffle d’un vent glacial qui rappelai à mon âme ce que je tentai d’oublier.
Oui, le vent avait porté à mes oreilles des paroles que j’avais cru enterré à jamais.

'Nul besoin de lourde cuirasse imposante, de bouclier et de défense. Notre corps, nos armes, ne sont que le reflet de nos désirs, tout guerrier devrait un jour sentir la lame de son ennemi caresser le fil qui le retient à la vie.'

Chapitre III. Le Vent.
Qui sème le vent....


Euros
Gludin. Je me souviens de mon arrivé au port, c’était un jour festif. Une petite troupe de bateleurs et de saltimbanques animaient la place tout en profitant de l’afflux de marchands venus acheter vivres et denrées pour leur commerce respectif. Au milieu des échanges, on pouvait assister à un spectacle aussi bien unique que dangereux. Un homme au visage rubicond et à l’haleine chargée lançait des poignards sur une roue en mouvement. Une petite fille de huit années tout au plus tournoyait sur celle-ci.

Je me rappel avoir voulu intervenir lorsqu’au milieu des acclamations de la foule, je le vis. Un jeune fouille-poche soulageait la populace, dérobant bijoux et monnaie. Aussi était-il de mon devoir de l’arrêter. En le suivant, je le vis troquer son butin contre une bourse d’adena. Je l’ai d’abord pris pour un simple voleur qui tirait profit de ses larcins, mais j’ai bien vite revu mon jugement lorsqu’il redistribua le fruit de son vol dans les venelles du faubourg, là où était retranché la population la plus pauvre, les laissé pour compte dont nul ne se souciait jamais.
Après avoir été témoin de cette scène, j’ai perdu nombre de mes préjugés et je me suis souvenus que tout comme le ciel, les choses ne sont pas toujours clair comme en plein jour ou sombre comme en pleine nuit, la nature pouvait, elle aussi, être teinté de gris.
Notos
Le temps s’enfuit. Rien ne peut freiner sa course et je ne savais plus si les jours écoulés m’éloignaient de la promesse faite à mon maitre ou m’en rapprochaient.
Cela faisait plusieurs semaines que j’avais quitté l’île. Le continent était vaste, mais les difficultés que rencontraient les différents peuples l’étaient plus encore. Je traversais alors les terres, allant de villages en villages afin de venir en aide à mon prochain. Toutefois, même si j’avais le sentiment de bien faire, ce n’était pas assez, je tentais de guérir les conséquences alors qu’il fallait s’attaquer aux causes.

C’est donc malgré moi que j’étais entré dans la troupe qui avait donné spectacle à Gludin lors de mon arrivée. Ces derniers étaient en réalité des mercenaires qui maquillaient leurs présences à certains endroits en prétendant être ce qu’ils n’étaient pas. J’ai appris avec eux à ne pas me fier aux apparences, à agir avec précaution. Paradoxalement, c’est en flirtant avec les marginaux que j’ai le mieux cerné ce qu’était le droit chemin et les limites qu’il me fallait respecter pour ne pas m’en écarter.

J’étais parmi eux sans jamais être devenu l’un d’eux. Ils étaient mus par l’intérêt, j’agissais au nom de la justice. Ils récoltaient l’argent, je faisais enfermer des criminels. Je savais que cela ne durerais qu’un temps et qu’un jour ou l’autre, leurs intérêts iraient contre ma conception de l’ordre, toutefois, tout bascula pour nous lors de la venue d’un vieil homme à notre campement par une nuit sans lune.
Celui-ci semblait fortuné et il l’était. C’était un bourgeois au regard vitreux et à la mine amer, un de ceux qui avaient profité des joies de la vie, qui en connaissait le prix et ses travers.

D’après ses dires, son commerce n’était plus aussi florissant que par le passé à cause d’une poignée de malfrats qui prenaient un malin plaisir à piller nombres de cargaison que transportaient ses employés, depuis les terres naines du Nord en direction du Sud. Le contrat était simple, escorter le prochain convoi et arrêter les pillards potentiels que nous rencontrerions.
La troupe se prépara alors après le départ de son commanditaire. Quelques heures de sommeil nous séparaient d’un long voyage et je ne sais pour quelle obscure raison, mais les paroles d’un prêtre m’étaient revenues à ce moment-là.

‘L’homme ignore ce qu’il désire au lever du jour, il ne réalise pas non plus ce qu’il a perdu au coucher du soleil.’
Borée
Nous les avions trouvés, ou était-ce eux qui nous avaient trouvé ? Ils se manifestèrent massivement en un nombre qu’il m’était difficile à définir. D’abord, sur la crête au-dessus de nous, puis aux alentours et enfin, parmi nous. Leurs grognements instinctifs mêlés aux cris emportés par les vents violents sonnèrent le début de l’affrontement.
J’entends encore le fracas des lames et l’horreur des hurlements d’agonies de mes compagnons d’infortunes. L’ennemi n’était pas une bande de pillard, mais la horde du Nord. Des hommes et des Orcs qui ne juraient que par la guerre et la mort et qui ne vivaient que pour ça. La morsure du froid glaçai nos chaires et éludaient les instincts les plus affutés; Le climat hostile et insoutenable était une précieuse alliée pour ceux qui avaient l’habitude de guerroyer dans ces contrées.

Je vis le sol se couvrir de monceau de cadavres, je vis les vivants devenirs des morts. Je les revois encore me sourire en cet instant et me maudire d’être encore vivant.
Le combat n’était plus en quelques minutes, c’était devenu un charnier, un tombeau où je me refusais d’y demeurer à jamais. Dans ce tourbillon de violence, je n’avais pas remarqué que mon armure n’était plus qu’un amas de fer brisés poissée du sang de mes plaies. Mon corps n’était guère mieux. La magie guérissait mes blessures mais m’accablait de fatigue en contre partie. Lever ma lame était en soit une épreuve.
Là, alors qu’à ma vue ne s’offrait plus que ces barbares, j’avais pris conscience de mon désarroi. Mon épée vacillait, l’horizon m’était flou et je pensais alors que ce n’était qu’un jeu de mon esprit embrumé par les affres de la bataille, mais il n’en était rien, c’était moi qui tremblait.

Pour la première fois, la peur m’avait submergé et me plongeait dans un insondable abime. Je connaissais la peur et l’avais toujours réprouvé par le calme et le discernement que m’avait conféré mon enseignement. Mais cette peur-ci me dévorait littéralement de l’intérieur au point d’avoir souhaité une mort rapide et sans douleur.
Mon bouclier m’avait été arraché par les assauts répétés de mes assaillants. Ma main elle, ne pouvait plus garder l’épée au poing. Désarmé et seul, la tâche que je pensais accomplir s’avérait être impossible. Comment lutter contre une telle cruauté, j’étais bien naïf. Transpercé de part et d’autre, mon corps s’en alla rejoindre ceux des mercenaires avec qui j’avais entrepris cette folie.

Père, vous contiez à ma jeune âme la douceur et l’innocence de la neige, mais j’ai vu alors qu’elle avait la couleur du sang et l’odeur de la mort.
Zéphyr
Deux ans plus tard…

La horde du Nord était composés de barbares qui avaient soif de conquête. La vie de la horde était principalement régie par les batailles parfois pour conquérir, parfois pour prouver leurs forces. On pouvait compter aussi bien des Orcs que des Humains, ils semblaient partager une foi commune en Paagrio bien que je pense que ce qui les rapprochaient plus encore étaient l’acier de leurs armes et l’attrait des combats.

Suite à la campagne mener avec les mercenaires, le chef actuel de la horde, Barogar, avait jugé bon de me garder en vie afin de grappiller des informations, mais aussi, pour recueillir la meilleure lame parmi les mercenaires. Oui, je me fis passer comme telle, Julia, l’humaine qui m’avait soigné autrefois, m’avait aidé à garder ce secret. S’ils avaient appris ma réelle identité, celle d’un fils de l’église, j’aurais alors eu la tête tranchée.

Nombreux sont ceux qui furent garder en vie par la horde parce qu’ils leur étaient utiles. J’étais devenus ami avec Gurdil, un nain des plus habiles qui avait fait les frais d’une attaque de la horde et qui, aujourd’hui, se consacrait à la forge d’armes et d’armures pour le compte de ces barbares.
Lors de ces deux années, j’ai beaucoup appris du monde, de sa cruauté et des sacrifices qu’il fallait accomplir pour repousser le mal sous toutes ses formes. On m’utilisait le jour pour la guerre, puis, on me ramenait au campement des prisonniers de guerre où je retrouvais ceux qui avaient eu la même malchance que moi.

Je me félicite de ne jamais avoir donné la mort à mes opposants, toutefois, je les rendais incapables de se défendre face aux coups mortels des Orcs, c’était alors tout comme je crois… J’ai maintes fois pensé à me donner la mort et si cela n’avait tenu qu’à moi, je l’aurais fait. Seulement la lumière brille toujours plus au cœur des ténèbres et il a fallu cette mésaventure pour que je trouve ma moitié, Julia.
Elle est née dans une bonne famille de croyant et tout comme moi, elle avait consacré sa vie à aider les autres, en les guérissant. Einhasad lui avait fait ce don précieux et alors qu’elle avait soignée l’un d’eux, celui-ci avait rapporté les capacités de Julia à son chef qui avait alors, décidé de l’enlever et de la faire prisonnière afin de soigner les plaies de ses guerriers.

Elle était belle et rayonnante, ses yeux océans savaient les maux de mon âme et de sa douce voix, elle arrivait à les chasser et à me garder auprès d’elle. Elle était le remède à tous mes tourments et je tentais d’être le sien.
Je me devais de rester en vie, je refaisais ce serment à chaque aube après la prière et à chaque nuit. Je vivais en quête du jour heureux où nous finirions par trouver un moyen de nous échapper.
A défaut de cette journée, une autre toute aussi heureuse était-elle, finalement arrivée. La femme que j’aimais venait de donner naissance à notre fille, à mon rayon de soleil dans toute cette obscurité. Bien que privé de liberté, tout le campement des prisonniers s’était rassemblé en ce jour béni pour nous témoigner leurs amitiés.
Julia elle, ne cessait de sourire et de pleurer. Elle était heureuse d’avoir un enfant, mais triste de la condamner à pareille existence.

- Amour, viendra le jour où nous fuirons ensemble, je te le promets.
- Je te crois Mendo… Je le sais au fond de moi.
- Et si nous donnions un prénom à notre enfant en attendant ce jour ?
- Oui, j’ai pensé au prénom de cette douce femme qui m’avait élevée et chérie étant enfant.
- Comment s’appelait-elle ?
Spoiler:
- Adessa.
Merci et Au revoir.

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Re: [bghumain] Adessa

Message par Furyo » dim. 9 septembre 2012 à 01h24


[…]La haine n’est pas un sentiment, c’est un endroit reclus ou se réfugient ceux qui n’ont pas pu surmonter leur tristesse.
Mémoire d’un Paladin.
Chapitre IV. Le Feu.
Ce qui n’est pas dévoré dans les flammes fini noirci par la fumée.


Étincelle
Un an plus tard.

Attends que les flammes apparaissent, puis, rejoins-moi à la grotte des trois chemins, là où nous nous sommes rencontrés pour la première fois.


La nuit avait depuis longtemps recouvert le ciel, des nuages duveteux dévoraient le pâle clair de lune. Le jour tant attendu était finalement arrivé. Barogar et la majorité des barbares de la Horde avaient finalement décidé de prendre d’assaut certaines terres fertiles plus au Sud. Moi, je n’avais pas été choisi pour cette campagne et je priais le ciel de me l’avoir épargnée. Pour protéger le campement il n’y avait plus qu’un nombre restreint de gardes plus occupés à cuver leur rhum qu’à surveiller. Après tout, nous étions des prisonniers dociles et eux, des conquérants. Jamais ils n’avaient imaginé que l’on puisse se rebeller.

J’avais appris des mercenaires à cacher mes pas dans les ténèbres autant que faire se peu. Gurdil, le forgeron, m’avait indiqué que la horde venait de faire l’acquisition d’un baril de poudre nécessaire à ce que l’on nomme canons, des armes qui crachent la mort et peuvent réduire des murailles en miettes. Je n’en avais encore jamais vu, mais ce qui importait, c’était que cette poudre pouvait prendre feu et exploser. Alors, après le semblant dernier tour de garde, je mis le plan à exécution. Ma lanterne alla embraser le toit en paille de la réserve d’arme. Presque aussitôt, le ciel s’embrasa, les flammes dévoraient la poudre avec appétit jusqu’à se répandre aux alentours.

C’était le signal lancé à tous les prisonniers qui profitèrent de l’agitation générale pour s’enfuir de tous côtés. Mon cœur voulait en faire autant et rejoindre celle qu’il aimait, mais mon âme l’en empêcha. J’avais un compte en suspens à régler avec ces geôliers. Au milieu des flammes, là où neige n’était plus, j’étais au-dessus d’eux, autour d’eux et parmi eux. Je les attaquais de tout bord comme il me l’avait enseigné. Mon bouclier ne me servait plus simplement à parer mais à contrer afin que ma lame les pourfende.
J’exécutais une sentence prononcée par tous ceux qui avaient péris sous leurs coups. Je n’avais pas de haine en moi, enfin je crois…

Bien vite, mes pas m’avaient conduis en un lieu reculé où j’avais donné rendez-vous à Julia. Cependant, même après avoir attendu, elle n’arrivait toujours pas. Mes pensées étaient alors embrouillées, lui avais-je suggéré un autre lieu au dernier moment ? Non, alors pourquoi ? Très vite, j’avais imaginé le pire et c’était le pire qui était arrivé.
Je revins sur mes pas aussi vite qu’à l’aller et en arrivant, je découvris le campement, ou plutôt, ce qu’il en restait. Tout n’était que ruine hormis un abri devant lequel se tenait Barogar et une dizaine de ses fidèles.
Certains traînaient les corps sans vies des quelques prisonniers qui s’étaient échappés. Les rescapés eux, étaient barricadés à l’intérieur de l’abri sans avoir la possibilité de le quitter.

- On n’est jamais trahi que par les siens, homme d’église !


Ainsi L’Orc avait parlé, non seulement il semblait savoir qui j’étais réellement, mais de plus, il suggérait que l’on m’avait trahi. Mes yeux scrutaient les lieux, à la recherche des êtres qui m’étaient chères quand soudain, ils s’arrêtèrent sur Gurdil qui se tenait aux côtés des barbares.

- On n’aurait pas pu fuir ! Je te l’avais dit et tu ne m’as pas écouté, toi et tes stupides rêves de libertés ! Ce monde appartient aux forts et aux puissants et il en sera toujours ainsi !

La masse de l’Orc alla broyer le corps du nain qui venait de se briser contre le sol. Ses yeux trahissaient ses pensées et ils demandaient pourquoi un tel geste alors qu’il avait été serviable.

- Il a dit vrai ! Le monde appartient à ceux qui sont assez puissants pour le soumettre, grave cette vérité dans ton cœur homme d’église avant de trépasser. Quant au nain, et bien, je n’ai que faire des mouchards dans son genre !


L’épée au poing et le bouclier en avant, je parais les coups des barbares qui venaient de recevoir l’ordre d’en finir avec moi. Je n’avais aucune chance contre eux, mais la retraite m’était impossible. Le cri innocent de ma fille venait de retentir, il provenait de l’abri. Vague après vague j’essuyais les assauts répétés tout en essayant de me frayer un passage jusqu’à mon ciel et mon soleil, jusqu’à ma femme et ma fille. Malgré mon effort insensé, les lames ennemies finirent par perforer mon corps et m’immobiliser à quelques pas seulement de mon but. Étais-je fou d'avoir cru en cet espoir, en cette étincelle de liberté ?
Entre cendre et braise.
Ils m’avaient assommé et à mon réveil, j’étais suspendu à un gibet. L’abri devant mes yeux n’était plus que cendre, on venait de m’enlever tout ce que j’aimais sur cette terre. Je me souviens de chacun de mes cris d’alors et de la chaleur des larmes sur ma peau. Je me souviens des quelques pas de ma fille et du sourire de ma bien aimée. Quand le dernier de mes cris avait fini de déchirer le silence de l’aube, je n’étais plus, tout en moi était mort, aussi bien mon cœur que mon corps. Les barbares avaient profité de mon sommeil forcé pour m’inoculer un puissant poison dont il se servait pour repousser la douleur des blessures. Aussi n’avais je rien senti quand mes tendons, mes ligaments et mes muscles avaient été entaillé. J’étais devenu un pantin désarticulé, tout juste bon à me répandre sur le sol lorsque mes liens n’étaient plus.

Le brasier avait attiré son lot de curieux et parmi eux, un vieil homme eut pitié de moi et il s'était montré assez charitable pour me recueillir sous son toit. Je ne lui ai jamais raconté ce qui venait d’arriver, je crois que tout se lisait dans mon regard car lui n’avait rien demandé. Il était herboriste et son visage me parut familier. C’était en réalité un de ceux qui, comme moi, hantait le campement de prisonnier et le seul je crois à s’en être sortis à bon compte. La horde le gardait en vie pour ses compétences, comme toujours. C’était lui qui était à l’origine du remède pour calmer les douleurs et qui très vite, devenait une drogue pour ceux qui en abusaient. J’en avais d’ailleurs fait l’expérience et à défaut de pouvoir soigner mon corps, il en atténuait les maux.

Je n’avais plus rien, je n’étais plus rien. Plus qu’une âme froissée par le passé comme il en existe beaucoup sur ces terres désolées. Plusieurs mois se sont écoulés avant que je ne puisse de nouveau marcher. Le vieil homme eu la bonté de recueillir les cendres du brasier dans une urne. Aux premières lueurs du jour, j’allais en sa compagnie et avec son aide jusqu’à la rivière où les cendres furent dispersés. Le vieil homme m’appelait constamment Adessa, c’était le nom que je ne cessais de répéter dans mon délire, lors de mes premiers jours de convalescence. Je ne l’ai pas contredit et cela m’est resté. Je crois que c’est une façon pour moi de renier la réalité, ainsi mon enfant pourrait vivre encore un peu à travers moi.

Une année entière s’est ainsi écoulé avant que je ne puisse reprendre un semblant de vie. Le vieil homme m’avait appris à concocter ce poison qui m’aide autant qu’il me nuit. Althena me manquait, j’avais décidé d’y retourner. Je fis mes adieux à mon bienfaiteur en lui promettant de ne pas mettre un terme à ma vie en chemin, c’est ce qu’il craignait, c’est ce que je redoutais et voulais aussi je dois l’avouer.
Après un périple certain de plusieurs jours, j’avais regagné l’île. La nuit et la pluie étaient mes fidèles compagnes, au même titre que les plaies de mon corps qui me brûlaient de l’intérieur, encore et toujours.

Les épaules basses, le dos courbé par la fatigue et la honte, c’est au cimetière que mon investigation m’avait conduis. Mon mentor gisait à quelques pas sous terre. Je lui avais promis de revenir au bout d’un an, mais quatre années s’étaient finalement écoulées. Il m’avait confié avoir vécu heureux, mais moi, je ne l’ai pas été.
Le glyphe de lumière qui hantait ma peau venait de se manifester comme une énième réprimande de mon maître, comme s’il me disait de ne pas abandonner et d’y croire à nouveau. Voilà pourquoi j’ai repris mon périple depuis le début, vivant de petits travaux et aidant quand je le peux. J’ai échoué en tant que Mendo, peut être qu’Adessa fera mieux. En attendant je traverse les terres en tentant aussi bien de m’oublier que de faire face à la triste réalité.

Tu sais tout à présent, stupide empereur. Un jour je t’aurais conté cette histoire de ton vivant, mais il a fallu que tu meures. Une mort qui ne restera pas vaine crois le, une mort qui à moi me rappelle...

Attablé à la taverne de Dion, Adessa venait de servir un verre de plus à celui qu’il imaginait être à ses côtés.


Fin du BG.
Merci et Au revoir.

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Re: [bghumain] Adessa

Message par Furyo » dim. 18 novembre 2012 à 15h51

Spoiler:
Les récits suivants regroupent les scènes se rapportant à la noblesse d’Adessa.

[ image externe ]
Les épines que j’ai recueillies viennent de l’arbre que j’ai planté.
Aux heures les plus sombres de la nuit, alors que Dion dormait du sommeil du juste, l’effervescence des troupes battait son plein. L’homme était recherché partout. La garde aux frontières avait été doublée et les soldats opérant cette nuit s’activaient à le débusquer, car caché, il l’était. Sa course bien qu’approximative, n’en était pas moins rapide. A chaque inspiration, il pouvait ressentir le froid s’engouffrer dans ses entrailles, à chaque expiration, ses forces s’amenuisaient davantage.

Ses jambes étaient égratignées de toutes parts par les épines des arbustes qui croisaient son passage. Ses mains chassaient les branches qui jonchaient le chemin quand il coupa par la forêt. Il se savait poursuivit, sa mémoire lui faisait souvent défaut, mais il se revoyait à Dion quelques heures plutôt. Il revoyait les gardes se passer le mot, ce mot qu’il avait entendu et qui n’est autre que son nom. La peur le colonisait, il fuyait en tentant à la fois de trouver un refuge à son corps en peine, mais aussi, un instant de répits à son esprit tourmenté qui cherchait une raison à cette poursuite.

Ne plus hésiter à entrer dans les bois, quitte à se perdre, c’est ce qu’il se répétait et c’est ce qu’il fit lorsque les recherches commencèrent à la lisière de la forêt. Son instinct de survie le poussait sans cesse en avant, jusqu’à s’ancrer là où le pâle clair de lune n’éclairait pas, dans des ténèbres matérialisés par des troncs, des racines et des feuilles.
Le jour repris ses droits sur la nuit, lui s’était endormi. A peine avait il reprit ses esprits qu’il pu encore les entendre. Ce n’était donc pas un cauchemar comme il l’espérait tant. Il s’était peut-être assoupi durant une à deux heures. La faim et la soif commençaient à se faire ressentir. L’obscurité n’était plus, il venait de perdre un précieux allié et n’ayant plus l’espoir de cavaler sans se faire voir et encore moins la force, il prit partie de rechercher le refuge qu’il avait vu avant de s’engouffrer dans les bois. Un abri qui, avec un peu de chance, aurait déjà pu être fouillé durant la nuit et il ne viendrait pas en tête à ses poursuivants de le traquer en ce lieu pour un certain temps. C’est du moins ce que le désespoir ne cessait de lui chuchoter à l’oreille.

L’endroit était désert, quelques roches servaient de murs de fortune, quelques poutres de bois servaient de plancher et quant au toit, il n’y en avait tout simplement pas.
En revanche, il y avait toutes sortes d’outils très utiles comme des pelles et des pioches, une hache et des ouvrages plus nobles comme une scie.
L’endroit semblait servir au final de bric-à-brac pour le bûcheron qui, justement, était arrivé à point nommé au grand dam du fuyard.

- Méro !
- Adessa !
- Qu’est-ce que tu fais là Méro ? dit l’humain au nain, bien content de voir un visage familier et surtout, non-hostile.
- Je travaille ici petit, mais attends, pourquoi que t’es dans mon abri et pas à la cité où on t’attend ?
- Justement ! Ils veulent me faire taire, je sais des choses…
- Arrête nigaud, tu sais rien du tout !
- C’est vrai j’avoue, je sais rien, mais aide moi, les gardes me cherchent !
- Mais…personne t’a expliqué on dirait…allez petit assied toi sur la chaise.
- Euh…y’en a pas.
- Ouai c’est vrai, mais j’ai toujours voulu dire ça…
- Méro…
- Ouai bon ça va, je dois te dire une mauvaise nouvelle d’abord, je ne sais pas comment le dire avec des pincettes, alors… L’empereur est mort, on l’a assassiné.
- Hein ? L’empereur.... mais attends, il pense que c’est moi ?
- Mais non idiot ! L’empereur n’est plus là et maintenant il cherche son successeur ici à Dion et tiens toi bien, c’est toi !
- Hein !?
Merci et Au revoir.

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Re: [bghumain] Adessa

Message par Furyo » mar. 30 avril 2013 à 00h31


[ image externe ]
Ma promesse ne sera pas qu’une éclaircie dans une averse. Elle ne sera pas emportée par le vent ni dissout par la pluie.

Pluie


Il y a plusieurs mois, une nuit au port de Gludin.

Sur les docks, tout était comme à l’accoutumé. Le port était animé par les incessants va et vient de ceux que l’on considéraient comme des moins que rien, payé une misère par le pouvoir en place pour décharger les cargaisons faites de denrées, de marchandises, d’armes et de matières premières provenant du monde entier.
Cette besogne harassante amusait de sombres personnages qui semblaient veiller sur les lieux non sans y prendre un malin plaisir en toisant le destin de ces petites gens.

Ces foules, composées de travailleurs chevronnés, de bandits, de pillards, de prostitués, tous rassemblés au port, à un carrefour de ce monde où se croisent et se côtoient des âmes vagabondes animées par un meilleur lendemain qui n’arrive jamais, qui ne fait que s’éteindre au crépuscule sans se voir raviver par l’aube.
On m’avait parlé de cet endroit sur lequel les sombres avaient la main mise, il me tenait à cœur de m’y attarder comme je l’avais fait jadis, alors que j’entamais mon périple passé par une journée ensoleillé tandis qu’aujourd’hui règne la pluie.

Averse

La pluie appela l’averse. Incessante, l’eau du ciel tombait sur les visages inquiets des hommes de la mer. Les plus expérimentés savaient ce qui allait arriver ensuite. Voilà pourquoi l’activité du port redoubla soudainement d’effort. On arrimait le restant de la marchandise sur le pont des navires et on en faisait autant sur les cargaisons arrivées au port.
On appelait à l’aide de tous côtés et tous afférait lorsqu’à la pluie avait décidé de se mêler le vent.
Il sifflait, soufflait, s’engouffrait çà et là comme pour se jouer des malheureux et de leur labeur déjà ci difficile et contraignant en temps normal. Au loin, l’on pouvait voir un navire approcher, chahuté par Zéphyr. Celui-ci ne cessait d’acclamer les vagues qui arrivaient en même temps que la malheureuse embarcation.

Ce n’est qu’une heure plus tard et plus mort que vif que l’équipage mit pied ou plutôt corps à terre.
Leurs discours étaient à peine audible et plus que décousu, mais on put au final établir qu’un vaisseau transportant nombres de personnes étaient encore au large et n’arrivait plus à manœuvrer correctement.
Mercenaires, pillards, loups de mer et autres intrigants prirent partit de s’y rendre. Prendre la mer par ce temps qui n’allait que se dégrader n’était que pure folie, mais le choix semblait avoir été pris curieusement en toute conscience, enfin… C’était le cas me concernant.
Tonnerre
L’averse appela le tonnerre. Le ciel bouillait d’impatience et crépitait d’envie de délivrer toute sa fureur sur la terre. Sous les nuages, le toit du monde menaçait les vies du dessous en grondant à de multiples reprises et les mortels le lui rendaient bien.
Une bande de fou avait pris la mer. Tout aussi impatient que le ciel, ces hommes avaient le pied marin de longues dates et chacun relayait les tâches de l’autre dans un bal qui ne pouvait s’épuiser sous peine de voir le vaisseau chavirer dans les eaux ombragées.

Ce n’était pas un rassemblement d’hommes de bien, ils n' agissaient que pour l’appât du gain.
Ils savaient que beaucoup d’argent pouvait être récolté dans cette course folle. Après tout, un vaisseau immobilisé en pleine mer était une proie de choix. Personne pour secourir les pauvres gens, personne pour les empêcher de faire ce que bon leur semblait. Je les revois aiguiser leurs couteaux et se languir du festin à venir. Que ce monde est triste où il nous faut supplier de l’aide pour que quelqu’un vienne nous secourir dans le meilleur des cas. Dans le pire, nos suppliques sont ignorées.
Je m’étais embarqué pour venir en aide à ce navire en difficulté. Je pensais pouvoir profiter de l’agitation pour mettre le plus de gens à l’abri. A présent, je sais que si notre navire rejoint celui de ces pauvres personnes, elles n’en réchapperont pas. Il gronde au dehors comme il gronde au-dedans dans mon corps. C’est décidé, je ne laisserais pas ces bêtes arriver à leurs fins.
Foudre
Le tonnerre appela la foudre. Décharges de feu foudroyantes, jais de lumière aveuglante la foudre captivait autant qu’elle était redoutée. Sur le pont l’équipage s’activait et je ne faisais pas exception.
La grand-voile fut rentrée quand les rames furent sorties. Dans un même élan, les hommes s’animaient d’une envie commune, celle de leur larcin à venir et de survivre aussi à celui-ci.
Les vagues ne cessaient de mordre la quille du bateau, nous étions dans la tourmente, pris entre les abysses de la mer et le châtiment du ciel. Si ces hommes avaient mis autant d’entrain à répandre le bien qu’à accomplir leurs méfaits, ce monde serait un tantinet meilleur, mais il n’en était rien.
Ils n’étaient plus récupérables, leurs yeux avaient depuis longtemps déjà, été consumés par la vision d’un sang innocent et de l’argent facile.

Les échardes de la foudre, les éclairs, ils envahissaient à présent le ciel en grognant, en tonnant.
Cependant, le vaisseau immobilisé était à présent en vue et il enhardissait la troupe. Je ne traiterais pas ces marins de pirate, mais ils n’avaient rien à leur envier. Les entendre cracher des immondices entre deux vagues m’étaient plus qu’insoutenable. Toutefois, je gardais mon calme. Mon seul but était de me frayer un passage jusqu’à la cale.

Mes pas sur le plancher humide n’était pas sur bien que ma cause l’était, elle.
Mon regard alerte posé sur une pièce d’artillerie, un de ces canons qui souffle la mort, avait éveillé chez moi quelques souvenirs. Les souvenirs, c’est vraiment tout ce que nous emportons avec nous de l’autre côté. Il est alors important de les accumuler, qu’ils deviennent impérissables pour nous hanter lors de la dernière heure. Qu’ils résonnent en nous comme résonne la foudre et la détonation de ce canon dont je viens d’embraser la poudre. Le boulet éventre le navire, l’eau s’engouffre et nous dévore, moi le premier.
Mais en cette heure et cet instant je n’ai nulle regret, car emporter ces démons jusqu’aux portes de l’enfer était pour moi un devoir sacré.
Merci et Au revoir.

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