[bgsombre] Ilyasiel

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Prénom : Ilyasiel
Age : 64 ans (apparence 14 ans humains)
Sexe : Féminin
Race : Sombre

Compétences :

• Combat : N/A
  Magie : Prêtresse de l'ombre, nécromancienne

Alignement : Loyal Neutre
Langues parlées : Commun, sombre

Description physique : C’est une jeune sombre qui entre à peine dans l’adolescence. Elle arbore une longue chevelure blanche immaculée qu’elle coiffe avec beaucoup de négligence. Son visage commence à s’affiner, quittant l’enfance, mais ses grands yeux noirs expriment naïveté et innocence. Elle est de taille et de corpulence moyenne pour son âge.
Autres : Ilyasiel est un être artificiel créé à partir de fragments d’âmes d’autres êtres et du sacrifice de sa défunte créatrice. Elle ne tire aucun avantage de cette situation, qui au contraire, en fait un être plus fragile que la moyenne, et susceptible de dysfonctionner à tout moment et d’y perdre la vie. De ce fait, elle cache cette réalité à la plupart des gens.

Situation financière : Moyenne
Type d’éducation reçue : Lettrée
Popularité et/ou influence : Aucune
Pensée politique : Libertaire

Croyances :
Elle croit en l’existence des dieux mais ne pratique aucun culte.

Relations extérieures :
Sans préjugés

Voir aussi :
Naissance d’Ilyasiel ; Kyrie Althyriinn

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Nous ne choisissons point. Notre destin choisit.
Et la sagesse est de nous montrer dignes de son choix, quel qu'il soit.
Romain Rolland

Carnets de Kyrie Althyriinn, été de l’an 50

C’est l’obsession de l’inéluctable que de s’intéresser aux lignées. Les hommes et les femmes naissent, passent et meurent. Les lignées s’éternisent ; et je pense que c’est là toute la différence. Nombreux sont ceux qui ont tenté de sectionner ce fil d’apparence fragile qui relie la mère à l’enfant. Et je les ai tous vus échouer. Peut-être suis-je encore trop jeune. Peut-être qu’un jour, quelqu’un saura s’y opposer.

Moi, je suis son jouet et sa servante. J’ai accepté son oppressante volonté, au prix des choses et des gens qui m’étaient chers. Je ne dis pas cela par fierté, mais... Je n’en ai pas vraiment honte non plus. Je pense avoir perdu trop de choses pour pouvoir encore m’y opposer. Ma mère et ma soeur en ont payé de leur vie... Si j’ai de la chance, j’aurais peut-être le temps de voir à quoi tout cela servira.


En ce qui concerne l’enfant, elle ne semble pas souffrir outre mesure, l’âme est stable tout comme l’est l’enveloppe charnelle. C’est même surprenant de constater à quel point elle est, pour ainsi dire, “parfaite”. Après ces quelques mois, elle commence même à savoir canaliser l’énergie magique, ce qui est une prouesse impressionnante. Si je ne savais pas, je la croirais conçue naturellement. J’ignorais que la valeur d’un sacrifice en termes d’énergie pouvait être telle.

Elle semble bien s’entendre avec sa protectrice, même si je crains qu’à terme, cette dernière puisse avoir une influence néfaste. J’espère me tromper à ce sujet ; les dommages collatéraux d’une séparation forcée seront une souffrance supplémentaire que j’aimerais éviter à tout prix... J’ai l’impression de l’avoir déjà tuée une fois. Elle et tous ses espoirs, elle et tous ses rêves.

Aux yeux des autres, elle apparaît comme une enfant curieuse, intelligente et fascinée, et cela semble correspondre à sa vraie nature. Malgré son jeune âge, elle semble s’efforcer d’installer une certaine distance avec les gens qui tentent de se rapprocher d’elle. Je me demande parfois si ces traits de caractères se sont développés naturellement, où s’ils ont été implantés par sa créatrice.

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Carnets de Kyrie Althyriinn, hiver de l’an 50

L’enfant fait des progrès époustouflants en termes de maîtrise de la magie. Je ne pensais pas qu’elle parviendrait aussi loin en si peu de temps. J’en viens même à craindre qu’elle dépasse les limites que lui autorisent sa condition et finisse par se détruire. Heureusement, les fragments qui composent son âme proviennent d’êtres puissants. J’espère que c’est là la cause de son apprentissage accéléré.

De façon peu surprenante, c’est le domaine de la mort qui semble lui être le plus naturel. A cause du regard des gens sur cette discipline, et notamment de celle qui a été choisie comme sa gardienne, elle a encore du mal à l’accepter. Ce n’est pas une si mauvaise chose : même si elle est jeune, elle pourra tracer la ligne de la moralité là où bon lui semble.

Carnets de Kyrie Althyriinn, printemps de l’an 52

L’enfant est venue me trouver aujourd’hui, de son plein gré. Comme je le craignais, la santé mentale de la gardienne s’est dégradée rapidement au point de devenir une menace pour son entourage. Je vois bien qu’elle est effondrée par ce dénouement, mais par dessus tout elle maudit son impuissance, son incapacité à la “guérir”. Je lui offre de rester auprès de moi jusqu’à ce qu’elle devienne une adulte - c’est le moins que je puisse faire, pour elle comme pour sa créatrice. Par ailleurs, cela me permettra de superviser l’évolution de son pouvoir avec plus d’attention. Elle a accepté, non sans une certaine réticence, mais son moral est au plus bas et elle a besoin de compagnie - une compagnie saine d’esprit. Ses manies sont touchantes, particulièrement son insistance à feindre le détachement.

Elle avait fini par aimer l’elfe, malgré tout.

Carnets de Kyrie Althyriinn, été de l’an 52

Les nouvelles de la mort de la gardienne sont parvenues jusqu’ici. Puisse son âme trouver le chemin de celle que le destin lui a arrachée. L’enfant essaie de dissimuler ces larmes, mais je sais ce qu’elle ressent. Elle a échoué - elle s’était donné une mission, un objectif, et elle n’a pas su l’accomplir. Elle est probablement consciente que ce n’était pas sa faute, que la gardienne était à un stade irrécupérable pour quiconque. Mais cela ne change rien. Pour elle, elle aurait voulu la sauver. Elle aurait dû la sauver.

Carnets de Kyrie Althyriinn, hiver de l’an 52

Ilyasiel s’est rendue aujourd’hui dans l’ancienne demeure de sa créatrice. Elle y a trouvé quelques babioles qu’elle a consignées dans une boîte et ramenées ici. Sa fascination pour ces objets me dépasse mais je suspecte que cela soit lié à son attachement au monde des défunts.

Elle passe le plus clair de son temps à Aden - elle aime tout particulièrement se faufiler dans la vieille bibliothèque pour y lire, encore et encore. Et sur tout ! Magie, religion, alchimie, couture, romans, histoire, légendes, tout semble l’intéresser. Quand elle ne lit pas, elle étudie la magie. Parfois avec moi - mais je sens qu’elle veut progresser plus vite que je ne le lui permet. Alors elle se rend au cimetière pour pratiquer la magie rituelle, où son potentiel semble décupler. Mais ces séances la vident totalement de son énergie, et cela m’inquiète au plus haut point lorsqu’elle persévère à dépasser les limites de sa condition.

Mais si elle est bel et bien celle que le destin promet, persévérer est sans doute la seule voie à suivre.

Carnets de Kyrie Althyriinn, printemps de l’an 53

Je l’ai suivie aujourd’hui, à son insu. Mon inquiétude grandit vis-à-vis de ses activités et des risques qu’elle prend en pratiquant des rituels magiques de plus en plus fréquents et exigeants. Chaque jour, elle parait plus épuisée, comme si son corps allait se briser en deux d’un moment à l’autre. Elle ne s’en rend pas compte, mais elle est si fragile...

Ce que j’ai vu ne peut être narré. Son dévouement rayonne d’une telle intensité que je ne peux le décrire avec les mots existant dans notre langue. Les couleurs éthérées qui envahirent la chapelle, les flux de magies qui pulsaient a travers l’air, et ces murmures... Les murmures des âmes suppliciées pourraient pousser n’importe qui à la démence. Mais elle reste là, impassible, et elle les écoute, les accompagne. Je vois les lignes de sa mana s’illuminer d’une lumière éblouissante, puis faiblir minute après minute jusqu'à ce qu’elle s’effondre, et sa respiration est faible, si faible... Ses yeux se ferment et elle reste là, allongée sur le sol, presque inconsciente. Quelques âmes conjurées se manifestent sous forme matérielle et veillent sur elle, dissuadant quiconque de s’approcher de l’enfant dans son faux sommeil. Quand enfin elle revient à elle, elle renvoie ceux qui l’ont protégée. Ses traits sont tirés et ses gestes sont faibles, mais elle est saine et sauve.

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Carnets de Kyrie Althyriinn, automne de l’an 53

Ilyasiel devient peu à peu une adulte et je la vois prendre son envol bientôt. D’ici là, je m’efforce de parler avec elle et de lui dispenser un peu de mon savoir sur ce qu’elle n’aura pu lire dans aucun livre. C’est un exercice d’autant plus difficile que je dois veiller a ne pas influencer son jugement ou sa vision. Cela n’a jamais été mon rôle, et j’ai payé le prix de cette non-implication à quelques reprises - mais je dois continuer à croire que c’est pour le mieux.

Sinon à quoi bon ?

Carnets de Kyrie Althyriinn, ete de l’an 54

Elle est là de moins en moins souvent. Je m'étais attachée a cette distraction. Ses manières, ses manies, ses moues, ses rires me rappellent sans cesse au passé... J’aimerais la garder près de moi plus longtemps, la protéger encore, la voir devenir une femme... Mais nous savons toutes les deux que cela ne peut nous apporter que tristesse a la fin du voyage. Je ne veux pas qu’elle ait à me perdre comme elle a perdu sa gardienne de jadis. Et je ne veux pas la perdre comme j’ai perdu ma soeur jadis. C’est pourquoi nous devons redevenir étrangères l’une à l’autre.

Ce matin je lui ai donné un peu d’argent - suffisamment pour commencer sa vie, trouver a manger et dormir pendant quelques mois. C’est une jeune fille intelligente et je sais qu’elle saura en faire un usage judicieux. Elle m’a regardée d’un air curieux, et puis un léger sourire s’est dessiné sur son visage. “Merci”, m’a-t-elle dit. Je n’avais rien à dire de plus, alors je me suis levée et je suis sortie de la maison.

Pour qu’elle ne me voie pas pleurer.

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Carnets de Kyrie Althyriinn, printemps de l’an 55

Un bourdon sourd résonne dans la nuit noire. A la sortie de la petite ville, quelques feux ont été allumés, mais les silhouettes évoluent toutefois dans la pénombre. Quelques personnes se tiennent la, anxieuses -- Il faut bien admettre que la cérémonie est un peu sinistre. Mais ils n’avaient pas les moyens d’enterrer leurs défunts dans un cimetière, ou même de leur offrir des obsèques dignes de ce nom. C’est pourquoi ils font confiance a l’enfant -- c’est le mieux qu’ils puissent faire.

Elle est a genoux, auprès du cristal qui émet ce son... Tel un grognement continu qui semble sorti des entrailles de la terre. De temps a autres, la lueur du cristal s’intensifie et se noie dans les courbes de la robe noire qu’elle porte. Elle appelle a elle les âmes errantes par cette sonorité aux fréquences surnaturelles. Tous peuvent sentir leur peau vibrer sur leur chair tant il est profond. Les minutes passent, longues, lancinantes, tandis que chacun se recueille et pense aux proches qu’il a perdus.

Enfin, la lueur du cristal s’intensifie et révèle le visage de la prêtresse. Dans la pénombre, son maquillage blanc lui donne l’aspect d’un crane décharné. Quelques ornements sobres sont dessinés pardessus, rendant l’image plus sur-réelle encore. Elle commence alors a murmurer, sa voix amplifiée par le cristal, se mêlant au bourdon incessant que l’objet produit. Ses paroles a peine discernables ressemblent en tout point a une incantation rituelle. Probablement, les morts l’entendent chanter. Les spectateurs les plus sensibles sentent déjà les vagues causées dans l'éther par leur réunion soudaine. Lentement ils s’approchent de la prêtresse, l’encerclent, et celle-ci semble s’habiller d’ombre. Sa voix semble plus nerveuse, comme étouffée presque par cette présence si proche. Elle poursuit néanmoins. Ce n’est pas sa première fois. Elle ne se laisse plus perturber.

Une par une, les ombres qui l’encerclaient s'évaporent, et a chaque fois, le son émis par le cristal faiblit, jusqu'à n'être, lui-même, qu’un murmure. La voix de l’enfant s'éteint tandis que ses yeux s’ouvrent, et les rayons mauves de l’aube les inonde. Elle regarde autour d’elle -- presque toute son audience s’est endormie. Elle-même peut sentir l'épuisement qui pèse lourdement sur ses paupières. Lentement, elle se relève. Elle répond, rassérénante, aux questions des quelques derniers éveillés, puis se retire vers la ville.

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Un grand merci a Sarafinah qui a accepte de dessiner Ilyasiel pour un résultat absolument magnifique et extrêmement fidèle.