[BgSombre] Véraxès

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

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Kal
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[BgSombre] Véraxès

Message par Kal » lun. 6 mai 2013 à 00h25

Nom : Amyrlin (non reconnu)
Prénom : Véraxès
Surnom : Le Bâtard
Titre : Chef des Loups d’Argent (enfin, de ce qu’il en reste…)
Age : 298 ans
Sexe : Mâle
Race : Sombre, demi-pâle

Métier : Mercenaire
Compétences :
  • Combat : Véraxès est aussi doué à la dague qu’aux sabres ; cependant, il utilise généralement la dague, car il a été privé de l’apprentissage des danses des lames du peuple sombre et considère ses talents comme incomplets.
    Magie : Il faut toujours se méfier des mages. C’est dommage qu’il n’en soit pas un…
    Autres : A une période, Véraxès a été très porté sur les drogues et les poisons. C’est beaucoup moins le cas aujourd’hui, car après avoir un peu déconné, il s’est dit qu’il fallait… ralentir sur les substances ludiques. Il n’empêche qu’il garde une certaine expérience dans le domaine.
Alignement : Neutre strict. Parce que les gens soit disant « bons » le sont rarement, et lorsqu’ils le sont, ce sont des imbéciles et des victimes dans la plupart des cas. Parce qu’il faut parfois utiliser une méthode mauvaise pour faire le bien. Parce que les gens « mauvais » sont souvent incontrôlables et dangereux pour la société, et qu’on ne vit pas sans société. Parce que la Loi est importante pour que la bande de moutons communs sache quoi faire. Parce que le Chaos est important pour que les talentueux puissent se faire la place qu’ils méritent.

Allégeance au Dragon : Autrefois Antharas, mais Véraxès ne pratique plus le culte sombre.

Langues parlées : Sombre, commun

Description physique : De grande taille, même pour un sombre de pur sang, Véraxès a toujours eu un physique impressionnant. Son visage semble taillé à la serpe, avec des pommettes hautes, une bouche dure et des yeux verts, pâles comme de l’eau. Il porte ses cheveux noirs longs, contrastant fortement avec sa peau grise, plus pâle que celle des autres sombres. En dehors de cette carnation, il ressemble en tout point à un sombre, mais cela suffit à lui attirer les regards méprisants de ceux de « sa » race. Il peut ainsi difficilement passer inaperçu pour des connaisseurs qui se souviendront de ce détail, si bien qu’il en vient parfois à assombrir son teint avec des poudres de charbon pour ne pas attirer l’attention. Du « fond de teint pour sombre », comme l’a dit un jour un abruti qui a ensuite eu un nez un peu plus plat…
Le seul détail en dehors de la peau que Véraxès a hérité de son ascendance pâle est une tessiture extrêmement large, bien qu’elle commence dans les basses.

Caractère : Farouchement indépendant, il est généralement très fier… sauf lorsqu’il décide que cela le met vraiment en danger. Sa survie est toujours une priorité à ses yeux, derrière laquelle il faut placer ses plaisirs personnels. C’est un revanchard particulièrement rancunier, aussi la vengeance vient-elle généralement juste après.

Situation financière : Variable. Il préfère être pingre que sans le sou, donc sauf gros accident, il n’est jamais sur la paille.

Comportement social : Il oscille entre le franchement agressif, le charmeur et l'inexpressif, selon ce qu'il a fumé récemment, s'il se sent menacé et s'il veut quelque chose. Il est plutôt de bonne compagnie quand il n'est pas intéressé, mais peut vite réagir au quart de tour si on le provoque.

Type d’éducation reçue : Décevante. Pourquoi les Amyrlin auraient-ils exposé cette erreur de la reproduction aux yeux de tous ? Ce que Véraxès sait, il l’a surtout appris par lui-même.

Popularité et/ou influence : Les connaisseurs l'ayant fréquenté se souviennent de lui. Les autres ne savent même pas qu’il existe.

Pensée politique : Opportuniste.

Croyances : Véraxès est Kainiste. Shilenniste dans sa jeunesse, il s’est éloigné du culte de la Mère en s’éloignant de la culture sombre, les deux lui semblant trop… liés. Cela dit, il garde un mépris souverain pour Eva et ne partage pas la haine générale pour Shilen qui, par sa mère ET son père… reste sa créatrice.

Relations extérieures :
  • Elfes : Des fiottes détestables qui ont maudit ces connards de sombres.
    Humains : Ca va encore.
    Kamaels : C’est quoi ça ?
    Nains : Les meilleurs artisans, il faut les avoir dans la poche.
    Orques : De puissants guerriers, francs, moins relou que la plupart des gens. A avoir dans sa poche.
    Sombres : Il faut s’en méfier puisqu’il représente une tare à leurs yeux. Il faut s’en faire des alliés puisque paradoxalement, ils sont probablement les plus aptes à vous aider à atteindre vos buts… avant de vous poignarder dans le dos.
Dernière modification par Kal le lun. 6 mai 2013 à 03h04, modifié 1 fois.

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Re: [BgSombre] Véraxès

Message par Kal » lun. 6 mai 2013 à 00h44

« Tu n’iras pas au Temple », dit sa mère. « Tu resteras avec moi. »

A l’époque, Véraxès crut que c’était parce que sa mère l’aimait. Les autres femmes de la famille Amyrlin n’étaient jamais aussi protectrices que Vesprée ; elles laissaient partir leurs petits pour de longues années, et s’en détachaient si complètement que la notion d’amour filial était quasi inexistante.

Il fallut que l’enfant grandisse pour comprendre qu’il ne s’agissait ni de possessivité, ni de protection.

Non.

Les Amyrlin avaient honte.

Nul ne savait qui était le père, en dehors du fait qu’il « était un pâle, ce qui le rendait un peu moins répugnant que le reste ». Vesprée avait beaucoup voyagé comme marchande, diplomate et espionne de sa maison. Elle n’avait pas été punie, en dehors du fait qu’elle avait dû garder l’enfant ; il devait être le fruit d’une tractation, d’un plan, et non d’une amourette. Mais tous savaient ce que signifiait sa peau trop pâle : il n’était pas un vrai sombre. Il était donc hors de question qu’il ait une chance de s’incruster dans leur société.

L’enfant vécu donc reclus au sein de sa famille, à mi-chemin entre un gosse de sang Amyrlin et des jeunes esclaves qui, évidemment, n’étudiaient pas dans les Temples. Avec le temps il comprit que les Amyrlin le protègeraient vaguement, pour ne pas être vus comme des faibles qui ne peuvent veilleur sur leurs membres, mais qu’il n’y aurait jamais sa place : il était ambitieux malgré lui, un pur Amyrlin malgré sa peau. Il rêvait de la Danse des Lames et de la magie noire de son peuple.

Vint le jour où, bien des années après qu’on lui eut affirmé qu’il ne le méritait pas, il fut assez âgé pour partir.
***
Imagehttp://i42.tinypic.com/2iid7vk.jpg[/img2]
« Tu te laisses aller, » déclara Véraxès. Il porta la longue pipe à opium à ses lèvres, inspira et la tendit à Davion. Il exhala une bouffée de fumée bleuâtre. « Tu as les Loups, d’accord. Une bande d’ivrognes, de violeurs et de voleurs…
-Bah, je les aime bien, moi, » répondit le mercenaire. « Ce sont de bons combattants.
-Tu vas finir poignardé comme ton père, si tu continues. Nous devons aller au-delà. Recruter des personnes un peu plus fréquentables, se faire engager pour des boulots respectables. Essayer d’obtenir un domaine avec des terres et des alliances…
-Ouais. Ouais ouais, » dit Davion. Un « ouais ouais » qui signifiait « je n’en ai rien à faire, cause toujours ».
Véraxès avait l’habitude. Il connaissait la suite : il allait s’impatienter, le ton monterait, Davion ne se laisserait pas faire, ils s’échangeraient quelques tartes et finiraient par n’arriver à rien.

Cette fois, grâce à l’opium, on passerait directement à l’étape : se mettre d’accord pour dire qu’on est pas d’accord, et ne rien faire.

Il reprit la pipe et inspira.
***
Que fait un bâtard mi sombre, mi pâle lorsqu’il quitte Shel Oloth pour… nulle part ?

Véraxès se retrouva rapidement dans une mouise monumentale. Parti quasiment sans argent et avec une connaissance fragmentaire du monde extérieur, loin de l’organisation familiale des sombres, il eut de grandes difficultés à trouver un emploi, d’autant qu’il ne parlait que très mal la langue. Il enchaina de multiples petits boulots jusqu’à être finalement recruté dans une bande de mercenaires. Payé une misère, c’est-à-dire uniquement nourri et logé, il s’employa à nettoyer des armures et autres services, allant du lavage du linge à faire la cuisine. Là, il monta peu à peu jusqu’à mériter un statut de combattant, des armes et une armure.

Avec les années, le jeune sombre devint raisonnablement bon combattant. Puis il survécut, de compagnie en compagnie, jusqu’à ce qu’on puisse dire de lui qu’il était plus que raisonnablement bon.

***
« Tu as tué un de mes hommes. »

Il n’allait pas le nier.

« Oui, et ?
-Tu as tué un de mes hommes.
-Il m’avait volé de l’argent. »

Davion soupira.

« Ce ne serait pas arrivé s’il y avait d’avantage de discipline chez les Loups, » affirma Véraxès. « Un soldat ne devrait jamais s’autoriser à voler l’argent d’un de ses officiers. »

L’humain commanda un alcool. Fort.

« Un second qui empoisonne les hommes, c’est pas…
- Il est mort rapidement.
- Bordel Vèr’, si tu veux buter un homme, tu le fais comme un homme ! Tu aurais dû l’accuser publiquement et le planter, comme tout le monde ! » Une serveuse déposa un verre ambré devant lui. Davion le descendit cul sec et en demanda aussitôt un autre. « Le poison est une arme de lâches.
- C’est une arme de sombres.
- Une arme de lâches. »

Silence.

« Je vais m’absenter quelques temps.
- Ouais. Reviens dans quelques mois. »

Le sombre se leva, paya l’addition pour deux.

« Evite de crever pendant ce temps-là, Davion. »

L’humain rit.

« T’inquiète, je suis increvable, moi. »
***
Véraxès avait deux cent ans lorsqu’il entendit de nouveau parler des Amyrlin.

Il était dans une bonne phase. Après vingt ans dans une compagnie de franc coureurs de Gracia, il avait remplacé le chef mercenaire vieillissant à la tête de deux cents hommes bien armés. L’or affluait dans ses poches, le vin coulait à flots et il pouvait se procurer toutes les… distractions qu’il voulait. Sa seule surprise était son manque d’intérêt pour les femmes qui quémandaient ses faveurs ; était-ce parce qu’il savait qu’elles n’en avaient qu’après son argent ? Il s’en lassait si vite que, fréquemment, il en venait à mâcher une plante euphorisante aux effets aphrodisiaques pour ne pas simplement mettre les bonnes femmes dehors.

L’esprit embrumé par l’opium, la langue rendue pâteuse par l’herbe rouge, Véraxès ne reconnut même pas l’ancien patriarche –ou l’un de ses fils ?- lorsqu’il se présenta devant lui. Il jeta sa pute du moment au bas de son lit de camp, se leva, s’habilla avec des gestes gourds.

« Ta famille a besoin de toi, » dit l’homme à travers une brume d’opiacés, une fois que la femme eu disparu. « Les Amyrlin ont été trahis. »

Véraxès lui servit un verre de vin.

« Il a fallu deux cent cinquante ans aux Amyrlin pour découvrir que j’existe ?
- La situation a changé.
- Qu’est-ce que tu veux ? »

Le vin rouge coula sur sa langue. Il détailla le sombre. Les mots semblaient lui écorcher la bouche ; sa fierté se lézardait comme un vieux mur.

« Nous avons été trahis. Nous avons besoin d’or.
- C’est tout ?
- … et d’un refuge, » admis Amyrlin. « Nous ne demandons pas ta charité.
- Evidemment pas. Mais je t’en prie, cousin, oncle ou qui que tu sois, assieds-toi. »

L’homme pris place sur un tabouret. Malgré la chute, son regard restait perçant.

« Quel est ton prix ? »

Véraxès se rendit compte qu’il ne s’était jamais posé la question. Que pouvait-il bien exiger d’une famille qui n’avait jamais rien voulu lui offrir ? Il ne s’était même pas attendu à pouvoir leur apporter quoi que ce soit un jour.

« Je veux la Danse des Lames. »

Amyrlin se crispa.

« La Danse appartient aux sombres.
- Je suis un sombre. »

L’expression du sombre – de l’autre, du vrai sombre affirmait le contraire.

« Nous ne sommes pas encore tombés si bas, Véraxès. »

Le mercenaire jeta le contenu de son pichet de vin au visage de son parent. La liqueur ruissela comme du sang, rouge sur la peau grise.

« Dans ce cas, revenez quand vous en serez venus à ramper dans la boue. »
***
« Seigneur Véraxès ? »
Il grogna. Pour commencer, il n’était pas seigneur. C’était comme dire que Davion était baron, alors que c’était juste le berger célibataire endurci d’une meute de loups bavant. Il avait reçu ce titre par dérision, à l’époque de son arrivée chez les Loups, peu de temps après la formation du groupe par Davion. Plus tard, quand il s’était hissé au grade de second, on avait continué à l’appeler ainsi, comme on l’aurait appelé lieutenant.

Sauf que là, il était en vacances. Ou en exil. Il avait du mal à le savoir.

Il fit néanmoins signe au Loup d’approcher. Celui-là était un des « siens », c’est-à-dire un de ceux qui le respectaient clairement, et pas seulement pour éviter de finir avec une dague entre les côtes. Le type était aussi un dur, couturé de cicatrices, et là il avait l’air… perdu.

« Assieds-toi, je t’en prie. Vin ?
- Davion est mort, » déclara le type alors que son fessier et le poids de son armure faisaient grincer la chaise.
« Connerie, » trancha Véraxès. « Davion crèvera le jour où Shilen réussira à détruire le monde. Elle est la seule assez puissante pour mettre fin à autant de bêtise, de foutre et d’alcool. »

Le mercenaire lui jeta un regard éteint. Il ne semblait même pas remarquer le verre d’alcool fort posé devant lui.

« Davion est mort. La garde de Gludio occupe Windawood. »

Véraxès sortit sa pipe à opium de sa poche, versa une petite dose. Il voulait s’assurer d’être calme, pas endormi ou vaseux.

Une profonde inspiration plus tard, il décida que le type était au moins sincère.

« La garde de Gludio est composée de branleurs trop dociles pour sortir leur bite tous seuls. Comment ont-ils réussi à accomplir cet… exploit ?
- Ils ont pas résisté, seigneur. La moitié sont passés à Anarion quand il a dit qu’il allait payer leur solde. »

Véraxès jura malgré la drogue. C’était pas humain d’être aussi pitoyable.
Quoique. C’est justement parce qu’ils étaient humains, ces cons. Un sombre aurait eu plus de fierté que ça.

« Tous ?
- Non. Certains sont… à droite à gauche. Les proches du chef sont partis à Dion, et les autres au village des chasseurs. »

Chez Lunalath. Bon, ça au moins, on pouvait faire pire.

« Dion ?
- Pour tuer la salope. Belishar, je veux dire. C’est elle qui l’a tuée.
- Ils vont se faire massacrer. Dion est un trou à rats mais quand même.
- Ouais. Ouais, sûrement. »

Quel gâchis.
***
Lorsque les Amyrlin tombèrent assez bas, Véraxès n’avait plus rien à leurs offrir.

Il n’avait pas exactement été trahi par ses hommes. Si c’était le cas, ils l’auraient planté sans raison avant de violer son cadavre et de s’enfuir avec sa thune.

Là, ils avaient juste accepté la thune d’un employeur dont il avait trucidé le fils. Ou la femme. Ou les deux. Peut être rasé un de ses châteaux (mais un petit château, fallait pas déconner). Le problème quand on a une troupe puissante dans un pays en guerre, c’est qu’il a trop de boulot pour ne pas se faire trop d’ennemis. Bref, que ses hommes aient été achetés, ce n’était pas vraiment une trahison : c’était vaguement fairplay.

Et puis il avait vraiment déconné, aussi, à garder pour lui un tiers du dernier butin pour le dépenser immédiatement en herbe rouge et en putes.

C’est ce qu’il préférait se dire en fuyant dans la nuit.

Parce que quand on a pas le pouvoir de se venger, mieux vaut décider qu’il n’y a aucune raison de le faire.
***
Imagehttp://i39.tinypic.com/9b9m55.jpg[/img2]
« Vous fêtez l’enterrement de Davion ? »

La question imposa le silence. Les hommes tournèrent la tête, cherchant l’origine de la voix. Tous les Loups déserteurs n’étaient pas là, mais il ne fallait pas être trop ambitieux non plus.

« J’ai entendu dire… que le Seigneur Anarion était à l’enterrement. »

D’une démarche souple, Véraxès vint se couler derrière l’un de ses anciens subordonnés.

« Tu ne trouves pas ça un peu gros ? » Il poussa un type de Gludio, l’écartant de sa chaise pour s’y asseoir. « Ce charognard va peut-être essayer de dévorer le cadavre. Après tout, il a déjà bien commencé.
- Vous parlez de…
- Dégage, toi, » Véraxès jeta un regard noir au gludionnais, juste avant que l’un des Loups venus le trouver le raccompagne dehors. Puis, il se tourna de nouveau vers ses ex compagnons d’arme. « Votre chef méritait mieux que ça.
- Il nous payait, » dit un vétéran. « Il est mort.
- Il faisait plus que vous vous payer. Vous êtes une bande d’alcolo, vous aimez violer, piller et tout casser. C’est ce que font les loups, et c’est ce que Davion vous laissait faire. » Le sombre termina le verre laissé à moitié vide par le gludionnais. « Vous commencez à me faire penser à des chiens.
- Qui tu traites de chien ? » gueula le vétéran. Sa chaise heurta le sol lorsqu’il se leva. « C’est moi que tu traites de chien ?
- C’est ce qu’on dit de quelqu’un qui tend la papatte et se contente de pâtée fade, non ? » Il se resservit de la bière au pichet. « Sérieusement. Restez ici et dans cinq ans vous serrez tous gros, rouillés ou pire, mariés. C’est pas une vie pour vous, et c’est pas un charognard pathétique qui va vous donner ce que vous voulez vraiment. Ce que vous voulez, c’est que Davion revienne.
- Davion est mort.
- Ouais. Et qui ça arrange, hein ? Davion ne reviendra pas, alors va falloir faire sans. Moi je connais ses règles et sa façon de faire. Je veux punir ceux qui ont trahi mon ami. Vous voulez redevenir des Loups. »

Il se pencha légèrement en avant, baissa la voix.

« Suivez-moi, et allons bouffer du mouton ensemble. »

***
Il sut, à l’instant où il vit le jeune mercenaire, qu’il était temps de laisser tomber la modestie et de se foutre un peu dans la merde.

Davion avait déjà recruté quelques hommes. C’était un combattant doué, un type avec un certain charisme, et des dents qui rayaient le parquet. On le disait demi sombre, même s’il avait tout l’air d’être humain. Cette rumeur plaisait à Véraxès.

« Tu fumes ? » Il proposa la pipe au jeune homme, sans rien dire d’autre, dans un bouge enfumé. Seul à sa table, le jeune Loup détaillait des femmes du regard en vue d’une fin de soirée agréable.
Davion acquiesça. « Ca dépend quoi.
- Opium.
- Fais voir ? »
Il porta le fin tube à ses lèvres.
« Pas mal. »

Véraxès s’assit face à lui.

« Il parait que tu recrutes.
- Ouais. Pour les Loups d’Argent.
- C’est un nom ridicule. »

Davion inspira dans la pipe. La fumée ressortit de sa bouche à chaque éclat de rire.

« T’es venu pour me dire ça ?
- Je suis venu te dire que tu as trouvé un second.
- Tu ne te la pètes pas du tout, toi. » Il dévoila toutes ses dents. « Ton arrogance est à la hauteur de tes talents en combat ?
- Essaie pour voir, » sourit Véraxès.

Une seconde plus tard, la lame de sa dague interceptait celle de l’épée de Davion. Les deux hommes se jaugèrent du regard, un fin sourire aux lèvres.
***
Ils n’étaient pas tous là, et la plupart portaient encore leur tenue de garde de Gludio.

Mais c’était mieux que rien

Le vétéran, lui, était là. Il fit mine de retirer son tabard, mais Véraxès lui fit signe de n’en rien faire.

Le Guet de Gludio avait une petite mission à accomplir avant de démissionner.

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Re: [BgSombre] Véraxès

Message par Kal » mar. 28 mai 2013 à 23h23

Il se sentait lent et faible.

Lent, parce que la lance l'encombrait. La vieille armure rayée lui avait paru confortable tant qu'il n'avait pas eu à se battre avec. A présent, il la maudissait : ses épaules brûlaient, il perdait son souffle et, pire, le poids supplémentaire ralentissait ses gestes. Au final il se sentait plus nu avec ses plaques et sa lance qu'avec ses dagues ou les sabres qu'il affectionnait sur le champ de bataille.

Faible, parce que les coups de Salagria résonnaient jusque dans ses os. Qu'ils touchent son armure et le choc meurtrissait la chair, alors même que les frappes précises de l'orc évitaient les zones non protégées de son corps. Qu'ils touchent sa lance, et les vibrations remontaient de ses bras jusqu'à la colonne vertébrale. Peu habitué aux chocs frontaux, Véraxès peinait à encaisser ceux de son adversaire, au point de se demander si apprendre le combat à la lance n'était pas une idiotie.

Puis il se disait qu'il était hors de question d'affronter Belishar un jour sans connaitre son style de combat, et décidait de s'acharner.

Salagria était muette. Pas de naissance : on lui avait tranché la langue. Véraxès ne savait ni quand, ni comment c'était arrivé. Elle ne savait pas écrire et ne voulait visiblement pas apprendre. Davion l'avait engagée et Véraxès l'avait récupérée au village des chasseurs, avec les autres Loups restés là bas. Son mutisme et ses regards fixes perturbait le demi-sombre, mais elle était bonne combattante et, surtout, ne risquait pas de cafter.

Il vit venir le coup, mais son geste fut maladroit et sa parade insuffisante. La lance de l'orc le faucha aux chevilles. Il s'étala lourdement sur le dos, le souffle coupé malgré la relative mollesse du sol. Il remercia une fois de plus l'épaisseur de la végétation qui lui évitait de subir une telle dérouillée devant ses hommes. Elle recula d'un pas et le fixa jusqu'à ce qu'il se relève. Véraxès jura, se redressa et se remit en position, juste à temps pour parer un premier, puis un second coup. Il n'avait que très rarement l'occasion d'attaquer, et quand il le faisait, il ne la touchait jamais. Le troisième passa sa garde et s'abattit douloureusement sur son épaule. Une décharge électrique courut jusqu'à ses doigts, lui arrachant un cri de douleur.

Elle recula une nouvelle fois. Le geste paru presque moqueur. Sur une impulsion, Véraxès attaqua, mais Salagria le désarma d'un geste leste et souple. Il tira une dague de sa main gauche et la porta à la gorge de l'orc. Elle ne fit aucun geste pour l'éviter ; au contraire, elle ramena sa lance vers elle, la plaquant contre son dos et le bloquant contre elle. Son absente totale de terreur le perturba. Elle ne semblait pas plus effrayée par la dague contre sa gorge que par la lance qu'il avait laissé au sol.

Elle profita de son hésitation pour lui saisir le poignet et l'éloigner de son cou, maintenant la lance d'une main. Il aurait pu se dégager mais un grondement étrange l'arrêta. Il lui fallait quelques secondes pour identifier cela comme un rire. Un rire étrange, désarticulé, qui disparu lorsqu'elle l'embrassa.

Elle était aussi grande que lui, pas moins musclée et globalement pas son genre. Il payait habituellement pour des humaines minces qui sentaient la fleur, pas des orc avec une odeur de transpiration et des langues tranchées. Mais d'un autre côté il se droguait pour se taper les donzelles blanchâtres.

Il lâcha la dague et elle son poignet.

***
L'atmosphère était lourde dans la tente.

Malgré l'automne, il faisait chaud, et l'humidité ambiante rendait l'espace clos presque étouffant. Ce n'était pas une mauvaise chose : entièrement nu, Véraxès trouvait la situation beaucoup confortable ainsi.

La tente de Salagria était minuscule, un simple triangle de toile. La moitié de l'espace était occupée par ses affaires, le reste par un simple matelas. Le manque d'espace avait angoissé le sombre au réveil. Il s'était senti piégé entre le corps de l'orc et ses affaires, acculé.

Il s'assit et inspecta son corps. La peau gris perle était couverte de taches violacées. Son épaule était légèrement gonflée malgré la pommade verdâtre appliquée par Salagria. Ses poignets étaient bleu sombres, mais ça, il se l'était fait au lit et pas se battant avec elle... quoique. Son dos était perclus de courbatures, une sensation agréable qui signifiait que dans quelques temps, il aurait des épaules aussi massives que celles de son professeur.

Son armure cabossée et ses vêtements étaient entassés à l'entrée de la tente, avec ses dagues et sa foutue lance. Il fit jouer les muscles de son épaule. Il avait le choix entre se rhabiller et partir ou rester avec elle. Il lui paru incongru de se poser la question ; presque aussi surprenant que de découvrir que sa température corporelle était bien supérieure à la sienne.

Elle ronflait un peu, comme un gros chat.

Véraxès se recoucha, se colla au dos de l'orc et passa son bras endommagé au dessus de sa taille.


[Maj Bg : Sub warlord.]

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