Lytha

[Essaion]

Je me permet de poster un maigre BG pour le personnage de Lytha, afin qu'elle ne se retrouve pas en prisons si le coeur lui dit de venir nous rendre une petite visite IG =)

[…] Je frappai deux coups secs sur la porte épaisse et massive qui se dressait devant moi.

Une meute de loups m’avait attaquée au milieu de la nuit alors que je m’étais assoupie dans une clairière. J’étais affaiblie, je n’aurais jamais cru pouvoir faire face à une meute. Je divaguais depuis si longtemps que je n’avais d’autres souvenirs que cette errance. J’avais toujours vécu dans les bois, et me satisfaisait de cette vie en me contentant de survivre. Apres avoir combattu ces loups, je me remis en route, je n’avais jamais su où j’allais et ne cherchais pas à le savoir.

Le jour n’était pas encore levé et j’aperçus des lumières en contre-bas. Je parvins à discerner ce qui me semblait être des bâtisses et, intriguée, décidai de me diriger vers ce qui semblait être une meute, mais de gens, comme moi. Réjouie à l’idée de ne plus être seule, je me dirigeai d’un pas ferme vers cet endroit qui semblait être une bénédiction, je n’avais jamais imaginer une telle chose. Moi qui croyais être unique…

Je décidai de remettre des coups dans la porte, espérant une réponse. Quand, soudain, une trappe à la hauteur de ma taille s’ouvrit, laissant apparaître deux petits yeux, un gros nez, une touffe grise et dorée qui dissimulait une bouche. Il sembla effrayé en me voyant et se décida à articuler :
« Pou-pourquoi essayez-vous de forcer cette porte ? Qu’est-ce que vous voulez ? »
Je me figeai et le regardai d’un air idiot, que voulait-il me faire comprendre ? Il reprit aussitôt :
« Vous n’êtes quand même pas venue pour cette histoire de gain ? Une trêve a été décidée par nos deux peuples pour qu’une entente règne enfin… Pour privilégier le commercer… Vous n’allez quand même pas… ? »
Je le vis s’emporter, il semblait inquiet mais arborait un air fier, propre aux nains. Il ajouta :
« Sachez bien que nous ne vous remettrons pas nos biens pour si peu, nous brandirons à nouveau les armes s’il le faut ! Alors maintenant, déguerpissez avant que j’alerte tout le village ! »
Je restai figée devant ce bout d’homme, je n’arrivai pas à comprendre son agitation et décidai de l’imiter. Je me mis à faire de petits bruits avec ma bouche en me trémoussant dans tous les sens. Il me regarda du même œil que celui que je lui avais lancer à ces premiers mots. Il referma vivement la trappe et je restai seule, attendant je ne sais quoi. Je m’interrogeai sur ce bonhomme qui ne m’arrivait pas à la taille. Je n’eus pas le temps d’y réfléchir bien longtemps, le jour se levait enfin, et la trappe s’ouvrit à nouveau. Ce n’était plus le même bonhomme que quelques instants auparavant, trois ou quatre autres passèrent leur têtes un à un. Je les entendis émettre les même sons que celui qui jouait au garde-trappe.

Enfin, l’épaisse porte s’ouvrit lentement, laissant apparaître quatre petits hommes qui semblaient appréhender la rencontre ; mais je compris qu’ils ne me craignaient pas, ensemble, unis. Ils s’approchèrent de moi. Ils semblaient, eux aussi, vouloir me faire comprendre quelque chose. Ils s’y résignèrent, échangèrent quelques mots et décidèrent de me faire entrer dans l’enceinte de leur bâtisse.

Le plus grand, ou le moins petit, qui était aussi, apparemment, le chef de meute, me dit quelques mots que je comprirent par la suite :
« Je me nomme Heraklion, et toi, comment te nommes tu, enfant de Shilen ? »
Comme pour vérifier si je le comprenais, il attendait une réponse. Dans mon incompréhension, je continuai à garder le silence, et il reprit :
« Tu n’as apparemment pas l’air mauvaise… Ton regard est clair… nous te logerons et te soignerons pour cette nuit, ensuite nous aviserons… ».
Ils m’indiquèrent l’endroit où j’allais passer la nuit, Heraklion restant à mes côtés, les autres préférant se tenir à distance raisonnable. Je passai là la meilleure nuit que je n’avais jamais passer, sans inquiétude, sans loups affamés, sans sol dur et froid… Je me ressassai tous les évènements de la veille, tout ici pour moi était nouveau… M’accepteraient-ils auprès d’eux, je me sentais pourtant si différente d’eux, de par ma taille… et de ma couleur.

Heraklion vint me réveiller le lendemain et m’emmena voir sa femme qui pansa mes blessures superficielles. Il lui avait, apparemment, affirmé qu’elle n’avait rien à craindre. Elle semblait bien plus jeune que lui, mais pourtant tout aussi téméraire et non moins démunie de caractère. Elle appréhendait chaque fois qu’elle touchait une de mes plaies, craignant un mauvais geste de ma part, mais je savais qu’ils ne voulaient aucun mal et je me laissai donc faire, un regard presque paisible en direction de ma guérisseuse comme pour la rassurer. Heraklion m’emmena voir ce qui, je l’appris par la suite, semblait être un forgeron. Le petit être hésita, monta sur une table, et pris mes mesures. En fin de journée, ce dernier me fourra dans les mains un habit saillant qu’il m’aida à enfiler me voyant peiner, ne comprenant l’utilité d’une telle chose. J’étais abasourdis par ce que ce petit homme avait fait de ses mains. Il avait remarqué mon étonnement et esquissa un sourire.

Les membres de la ‘meute’ étaient à présent réunis au centre du village, tous étaient autour d’Heraklion et continuaient sans cesse ces sons qui étaient de plus en plus distincts. Je ne pouvais envisager reprendre ma vie d’errance… mais je ne pouvais m’imposer…
La meute s’écarta pour laisser passer Heraklion qui se dirigeait vers moi. Je m’étais assise sur une marche à l’entrée de la maisonnée du forgeron, patientant, pour je ne sais quelle raison. Heraklion s’approcha et me tendit sa puissante petite main potelée. Tout le village était réuni et nous regardait. Je compris après quelques instants qu’ils me proposaient de rester auprès d’eux. Je me résignai donc et posa ma main contre la sienne… Le pacte était établi. il m’avait fait comprendre que tous, ici, étaient prêts à m’accepter si je désirais rester. Ce moment m’emplit d’une joie immense, que je n’aurais pu imaginer ressentir.

J’étais encore très jeune à l’époque. Heraklion m’apprit par la suite que j’étais arrivée dans le village aux environs de ma dixième année, d’après ma physionomie, comme une enfant sauvage, une enfant de Shilen, que lui, et tout le village, avait pris sous son aile. Ils m’apprirent leur langue et le langage commun, leurs coutumes, me fit la description détaillée de mes racines, afin que je ne les renie pas. Et j’appris à vivre avec.

Au bout de ma vingtième année, un choix s’imposa. Je décidai de partir à la recherche d’êtres me ressemblant, de découvrir de mes propres yeux ce qu’était devenu le peuple sombre. Heraklion me donna quelques derniers conseils avant d’entamer mon voyage. Il m’apprit le respect, la fierté, le bon sens, qu’il y avait toujours une place pour la compréhension. Mais il ne s’était pas rendu compte que ces dix années passées ici m’avait déjà éduquée à sa guise. […]

[Lotradas]

Compte supprimé par conséquent de même pour le perso