Hildebert & Escartille

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

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Hildebert
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Hildebert & Escartille

Message par Hildebert » sam. 16 février 2008 à 18h19

Prologue

Tout cela commença il y a longtemps, très longtemps, par une sombre nuit de fin d’Eté, sous la tempête et les éclairs. Quelques elfes sombres n'avaient pas encore, à la vue des écrits de leurs ancêtres compris les raisons de leur chute. Quelques groupes désinvoltes se formèrent, notamment avec un bon nombre d'insouciants soucieux de gloire, et ; sans aucune formation précise, décidèrent d'un assaut et tentèrent de mettre à feu et à sang la belle ville de Giran.
Leur désordre et désorganisation ne permit que de faire quelques escarmouches dans la cité. Leur siège était une pure sottise et conduirais à leur défaite inexorablement. Peu armés, ces petits groupes ne parvinrent à peu grand chose et furent vite abattus par les archers, ballestriers et défenseurs du château et de la cité. Cependant un petit groupe réussit à braver les gardes du palais royal, se faufilant au niveau des traverses du château. Louva, la reine de Giran, qui était enceinte, arrivait à son terme et tentait, difficilement, de fuir avec ses suivantes dans les caves du château.
L’un du groupe la frappa mortellement d’un coup de dague dans le dos, sous les cris horrifiés des servantes. Khalou, un brave nain, et confident de Louva, qui suivait le cortège dégaina son épée et fit rendre l'âme au malheureux criminel.

"Le mal est sur le monde des êtres de lumière".

Louva , cachée au fin fond d'une cave, et gravement blessée, mit au monde deux enfants sur une couche faite de foin et recouverte d'un simple drap de lin.
Dans un dernier souffle, elle les prénomma tous deux Hildebert et Escartille, et remis son âme à Einhasad, tout en tenant ses enfants au creux de son sein.


"Mes fils, je......."

Un crieur fit cette annonce dans tout Giran, et au delà:

"Louva, notre reine a mit au monde deux enfants: Hildebert et Escartille. Ils serviront à jamais notre peuple contre l'infamie et.....*et d'une voie remplit de tristesse et d'orgueil* ils seront le testament et l'espérance de....."

Le crieur se tut à jamais, une flèche ayant traversé son cœur.

Louva fut ensevelie en pleine nuit. Ses serviteurs lui rendirent un ultime adieu en plein cœur de la crypte de la cathédrale de Giran.
Sa mort ne fut pas en vain, car les quelques elfes sombres restant furent pris à revers et perdirent tous la vie.
Le brave nain du nom de Khalou, à qui une servante avait remis les deux enfants, prit en charge l'éducation de ces deux pauvres orphelins, les prit sous son aile protectrice et les aima comme ses propres enfants. Il tenta de leur inculquer les vraies valeurs du bien, tout en leur cachant la prophétie qui avait été donnée par un vieux Shaman bien avant leur naissance et sur les origines de la mort de leur mère.


Cette prophétie disait ceci:

- Lève-toi shaman et écoute la parole des dieux
Ce monde est corrompu, ce monde doit renaître
Le mal est déjà fait, cette bataille il l’a gagné.
Mais je ne puis le laisser faire et tu seras celui qui transmettra
A tous les peuples l’espoir.

Très bientôt les peuples de la lumière s’uniront
Unis par un humain qui naitra bientôt au cœur de Giran
Investi de la sagesse des anciens, cette créature au cœur pur
Sera aide par des alliés qui pour elle pourrait se sacrifier
Chevauchant le dragon a la tête des peuples.
Cette simple créature que le mal ignora
Repoussera les démons grâce à cette union.

Personne ne sait ce qu’est devenu le vieux shaman mais.....dans un Giran attaqué, vinrent au monde deux enfants…


(Merci à Pascal pour m’avoir autorisé à utiliser le texte de la prophétie)


Chapitre premier

De nombreuses années après, chacun des deux enfants avaient choisis des voix bien différentes : Escartille, apprit l'art de chanter et, avec son rebec, ravissait toutes les cours, de Dion jusqu'à Giran, délaissant son travail de prophète au grand regret d’Hildebert .Celui ci venait de s’engager dans de rudes combats et parfaisait une rude formation de Paladin. Maitre Khalou tenta d'éduquer au mieux Hildebert, et quand celui ci choisit la voie de chevalier Paladin, il lui énonça ceci:

"Le Paladin est le mélange entre un Guerrier et un prêtre; il a reçu, tout comme toi, une formation militaire qui fait de lui un combattant hors pair ainsi qu’une éducation religieuse qui lui permet d’utiliser sa magie. Le Paladin n’étant guère apprécié dans certains milieux mal famés, il se doit d’être protégé efficacement. Mais tu pourras utiliser quelques sorts bien utile aux combattants, tels que les sors de guérison, d’invocation et même de destruction pour les plus puissants. Cette magie leur est accordée par les dieux qu’ils vénèrent et servent, c’est pourquoi, s’ils s’écartent du chemin tracé par la voie divine, tu perdras tout ce que tu as appris.
Le Paladin se doit donc d’être un modèle de Vertu, non pas en secourant la veuve et l’orphelin, mais en luttant contre le Mal. Les quêtes de messagers ne sont pas pour lui, il préfère grandement les grandes batailles rangées contre les êtres sombres, tout autre créature maléfiques, . Sa courtoisie envers toutes les personnes qu’il rencontre, et son charisme naturel, dû à son apparence physique ainsi qu’à son aisance verbale, font du Paladin un meneur naturel des groupes et est très apprécié des gens qui n’ont rien à se reprocher. Car le Paladin se doit de faire régner la Justice et la Vertu autour de lui, c’est pourquoi certains Voleurs ou conspirateurs se doivent d’être le plus discret possible .Toutefois le Paladin ne doit pas oublier ses principes : l’innocent sera toujours protégé. Il te faudra aussi honnir la vanité et bien d'autres choses.........".

Hélas, Maitre Khalou disparut ,avant d'avoir eut le temps de parfaire l'éducation des deux jeunes hommes.
………….

Cependant, un fléau menaçait le monde d’Aden, monde qui avait perdu toutes ses valeurs. Et ce, malgré sa jeunesse insouciante, ce jeune Prophète, naïf et rebelle, ne se rendit pas compte de ce qui allait arriver. Les Dieux déchaînèrent leur colère et leur rage sur le peuple d’Aden


« Tout est fini » se dit-il.
« Non, tout ne fait que commencer »

Il fallut tout reconstruire, et les deux frères, avec de nombreux amis survivants, contribuèrent à la renaissance de ce monde.
Cependant, Hildebert, fier de ce qu’il devenait, devint imbu de sa personne. Il devint arrogant, et fit, sans s’en rendre compte, beaucoup de mal à son propre entourage, qui finit par le laisser tomber. Même son propre frère, qui voyait en Hildebert un modèle de droiture et de gentillesse, prit ses distances avec lui.
Anéanti par le mal qu’il avait causé autour de lui, et sachant qu’il ne pourrait à jamais réparer ses fautes, il partit, sans se retourner, et commença une longue traversée du désert …..

Un beau jour d’Eté, sous un soleil brûlant, Escartille qui s’adonnait à un petit concert improvisé sur les marches d’Aden, fut interpellé par un Orc. Un peu hésitant à parler à cet être étrange (il ne connaissait que les humains et les elfes), il finit, par écouter ce que l’orc avait à lui dire…….
Jetant aussitôt son rebec, il se redressa fièrement et dit à son interlocuteur avec une grande joie


« Messire Myako, vous êtes bien bon, et c’est avec un profond honneur que j’accepte de rejoindre votre Ordre ».

Après une longue errance, Hildebert revint à Aden, des cernes sous les yeux, le visage creusé de fatigue et il y trouva son frère qui avait laissé tomber son rebec au profit d’un pavillon frappé du sigle de l’Ordre de Sion. Gardant sa main tremblante et fiévreuse sur le pommeau de son épée encore ensanglantée, il se pressa d’aller à la rencontre de son frère. Il tomba à genoux devant lui, et, ne pouvant s’empêcher de verser de lourds sanglots, lui demanda de lui pardonner pour ses erreurs. Escartille resta de marbre devant ce frère qui fut, jadis, son idole. Pourtant, en contemplant ce chevalier, qui, à ses yeux, était invincible, et le voyant dans ce triste état, il le fit mener près du chef de l’Ordre. Il proposa qu’Hildebert les rejoigne dans l’Ordre.

C’est ainsi que les deux frères se retrouvèrent unis sous la même bannière.


« Ne te retourne pas, ne te retourne plus sur ton passé Hildebert, tu es encore vivant malgré les épreuves que tu as traversées. Alors prend cette nouvelle chance qui s’offre à toi, prend ton bouclier, ton épée, ton courage de chevalier, et soit digne de la confiance que l’Ordre a mis en toi »

Chapitre Deuxième

Les jours, les mois et les années passèrent. La bannière de Sion se couvrait de victoires des plus belles, les unes après les autres. Hildebert se délectait de toutes ces victoires, trempant son épée au plus profond des entrailles des ennemis, assommant et dévastant tout sur le passage de l'armée Sion. Cependant, malgré les victoires, une certaine lassitude survint chez Hildebert. Il était devenu un grand Paladin, respecté par ses ainés, resplendissant de bonté et de loyauté envers son peuple et ses fiers amis. Hélas, il était bien seul au monde, et nul ne pouvait imaginer la grande détresse qui briserait, et son cœur et sa vie même.

Quelques jours auparavant, se reposant près de la Cathédrale d'Aden après une dure bataille qui l'avait mené dans les fin fonds du mur de l'Argos, il sentit une douce présence derrière lui et un délicieux parfum de fleurs sauvages venir jusqu'à lui. Se retournant il la vit, Oh quel regard! Hildebert cru lire en elle l'élan de l'amour. Un bouillonnant tourbillon d'émotion fit faire chavirer son cœur....Ils échangèrent un regard intense et restèrent silencieux un très long moment. .


"Je vous aime",
Semblaient murmurer les lèvres de Camilia. Ces mots venaient mourir sur la bouche du Paladin et celui ci trembla.......
Ils se revirent très souvent, se promenant le long du ruisseau qui longeait la belle ville de Giran, se tenant main dans la main, essayant de vivre cet amour loin de la cohue d'Aden. Cependant, cet amour qui grandissait jour après jour, ne pouvait trouver son plein essor à cause du peu de disponibilités d'Hildebert, loyal à Sion.
Camilia, qui appartenait à une autre grande et belle Guilde respectait Hildebert, ses choix, mais ne voyait pas qu'en lui le preux chevalier, comme on le surnommait, mais un être tendre et passionné. Lors de leur dernière rencontre, ils se retrouvèrent dans la belle cathédrale de Giran, dont les arcades semblaient monter jusqu'au ciel. Avant de se quitter, il lui posa une question:


"Voulez vous faire de moi l'homme le plus heureux de cette terre en devenant mon épouse? Oui", lui répondit elle d'une voie vibrante.
Ce fut le dernier jour où ils se virent......

Les jours et les mois passèrent, Camilia avait disparue, peut être à jamais.....Le cœur brisé d'Hildebert ne lui permit pas de se rendre compte que l'Ordre de Sion vacillait sur ses propres fondements. Quand il s'en aperçu, c'était déjà la fin. Il eut beau se battre, rassembler ses plus belles énergies, ses talents de diplomates, la force de ses bras et son courage.....son peuple tombait dans le chaos et se dispersait. Le départ inopiné du chef, le départ de bon nombre de ceux qu'il croyait être ses amis, ceux avec qui il avait tant lutté pour faire de Sion un modèle de liberté et de solidarité, la montée de la force des ténèbres au sein même de ce qu'il restait se Sion lui fit prendre la plus douloureuse décision de sa vie.


"Jamais, Oh non jamais je ne serais au service des forces du mal et des ténèbres, j'ai tant connu de douleurs et de désespoirs en voyant mes frères et amis nous quitter sans le remord, se tourner vers l'orgueil de la puissance et la gloire, pour des idéaux qui ne sont point ceux d'un adepte du bien. Je préfère quitter les ruines de ce qui reste de ce monde, avant de redevenir ce que j'étais et que j'ai juré désormais de combattre".

Chapitre Troisième Escartille le Troubadour

Avec sa peau claire, ses traits réguliers, Escartille était classique en quelque sorte. Plus séduisant, qu'imposant; il offrait l'aspect d'un jeune homme qui préfère être aimé que craint, et son regard était empreint de modestie.
Hélas, il était trop sensible et nostalgique pour jouer les grands aventuriers.

Quoi que l'on dise, même s'ils étaient des jumeaux, Escartille avait eut beau faire tous les efforts pour tenter de ressembler à son frère, un parfait guerrier........son physique ne l'aidait guère. Il n'avait rien d'un homme musclé. Au contraire, il était assez petit par la taille, voir même un peu chétif. Il était brun, à la différence d'Hildebert qui était un jeune homme massif aux cheveux dorés, avec un sourire irrésistible, des yeux couleur océan, ce qui faisait chavirer plus d'une jeune damoiselle dans les environs. Cependant, son cœur était dévouée à une seule personne, Camilia, l'élue de son cœur, même s'il pensait, peut être à tort, qu’elle était plus de ce monde.

Escartille avait cependant des traits fins, une fine moustache et des yeux noirs perçants et troublants. Il respirait l'intelligence, la sincérité et la douceur... .
Malgré sa minceur, Escartille s'était déjà montré capable d'une remarquable endurance physique, et l'on pouvait parler, à son propos, d'une certaine élégance naturelle quand on le voyait ondoyer à chacun de ses mouvements, quand il chantait et dansait.
Il est vrai qu'Escartille, est un musicien, d'ou le surnom de Troubadour qui lui colle si bien à la peau; et à ses heures perdues, il prenait son vieux rebec et chantait de vieilles complaintes et des chansons d'amour, comme on aime dans les cours de par le monde et donnait à qui le voulait, sans rien attendre en retour, ses bénédictions.

Pour animer et faire danser le peuple lors de fêtes populaires et lors de bals, il posait son vieil instrument en forme de poire, taillé dans un seul morceau de bois, sur ses genoux et se mettait à frotter les trois cordes avec un simple archet. Toujours en quête de partitions nouvelles, il remercia grandement un mécène, elfe de lumière, un sage parmi les sages, pour son don de quelques nouvelles partitions. Son cœur allait crescendo au fur et à mesure qu'il jouait et que son archet faisait vibrer les cordes chevrotantes de son instrument.
Une certaine légende raconte que, dans sa jeunesse, quand il chantait, les oiseaux se taisaient, et quand il se mettait à danser, le monde s'arrêtait de tourner.

Escartille plaisait à toutes et tous certainement car il donnait une impression de force, mais non de violence......il avait l'air vulnérable, mais n'en étais pas moins innocent.
Ce qui le différenciait de son frère, était son calme, sa réflexion, qui lui permettait d'agir en conséquence, chose difficile à dire pour Hildebert. En effet, celui ci était intempestif, coléreux parfois. Escartille avait été de nombreuses fois consterné par les excès et les réactions intempestives de son frère, faites sur la colère sans doute, mais la perte d'un être cher peut engranger des réactions irréfléchis....cependant:


« Mais cela ne pardonne pas de nombreux actes irréfléchis de ta part.....pourquoi avoir jeté à terre l'insigne d'une grande guilde ? Tu avais sans doute tes raisons...mais dans cette sombre affaire, tu n'as pas osé poser le pour et le contre. Ta vanité, tes idéaux se sont enfuis en faisant cela. Que nous reste-t-il maintenant ? Une simple vie de mécréants. Cela ne t'a t'il pas suffit...nous étions des gardiens de la Déesse Eva, et tu, nous avons été dupés, ce qui s'est révélé être faux ; l'Ordre de Sion, ce magnifique Ordre millénaire a sombré en parti par ta faute..... Pour ce dernier, j'avouerais que tu as été plein de lucidité et tu as été noble de cœur, je dois l'admettre.....cependant, veux tu en rajouter d'autres à ton actif ?
Ressaisis-toi un peu. La perte de ton aimée ne dois pas faire oublier notre mission....la prophétie dont a parlé en silence maitre Khalou; paix à son âme.
Et puis, je suis Escartille...j'ai combattu durement, et au final, on me parle pas à moi, mais au frère d'Hildebert. Je ne suis que le frère, je n'ai point d'existence, voir même de reconnaissance. Peut être est t'il temps pour moi de m'affirmer et montrer que j'existe pareillement à toi. Je ne veux plus vivre dans ton ombre. Je veux être moi désormais.....je suis et serais Escartille, le troubadour, fils de Louva de Giran »

Un peu exaspéré parfois, il repensait souvent à l'origine du lointain exil d'Hildebert et à la cause de leurs malheurs. Combien de fois, il avait tenté de renverser la balance...mais ce n'était qu'un échec à chaque fois.
Escartille avait toujours été mis un peu à l'écart...à son grand désarroi, nulle explication tangible ne lui avait été fournie.. Mais un lourd silence s'abattait quand il posait une question...il devait s'attendre à ne jamais recevoir de réponse. Mais il ne démordait pas et repartais à la charge dès que l'occasion se présentait, au grand dam de son frère. Curieux, perspicace, téméraire, tel pourrait on qualifier Escartille dans son entêtement à connaitre le dessous des cartes, si dessous des cartes il y avait finalement..


Chapitre Quatrième

Au beau milieu de la nuit, incapable de trouver le sommeil, tenant dans ses mains le parchemin écrit par Khalou avant que celui ci ne rende son dernier soupir, il prit la direction du port de Giran, au beau milieu des ombres qui peuplaient son passé.
Des myriades d'étoiles dansaient comme des perles accommodant un léger voile de soie pure. Il se remémorait la belle demoiselle de ces rêves, Camilia, qui était désormais sous la voute céleste et qui étirait son voile comme un sourire d'un bout à l'autre de l'univers.



"Tant de sang j'ais vu versé,
Et toi, oh ma Camilia, que je perdis à peine rencontrée, une icône que je vénèrerais à jamais,
Et vous tous mes fidèles amis, vous qui m'avez tant apporté, vous, seigneurs de guerre, vieux nains alambiqués et vous tous, amis de longue date dont vos noms raisonnent à tout jamais dans mon esprit
Vous qui m'avez montré le chemin
A jamais je vous aimerai

……….

Marchant sous la nuit noire, profonde, tel une ombre solitaire, capuchon baissé qui ne laissait rien voir de son visage, Hildebert, suivit de son frère, ressassait toujours et encore de nombreuses paroles qui résonnaient dans sa tête.

-"Le temps n'a plus d'importance"
-"Un jour ou l'autre, il te faudra choisir, car tel est le drame de toi et ton frère, et le lot de ta vie; tu erreras à jamais, ta foi n'acceptant point les dérives, seulement la franchise, la loyauté, la voie du vrai Paladin, et pour ton frère, celle de donner puissance, guérison à qui le demande"

Pendant que son frère dormait, il le regarda et soupira :

"Mon brave Escartille, crois tu que notre mission est arrivée à sa fin...notre combat a été en vain. Nous avons tout perdu, même notre foi en un monde de bien.... Peut être qu'un jour sauras tu me pardonner tout le mal que je t'ai fait".

Les yeux emplis de larmes, il se remémorait toute sa longue existence, ses joies, ses peines, ses amis à jamais perdu....lui qui avait donné toute son existence au service du bien et de la loyauté à profusion se retrouvait obligé de fuir un monde devenu décadent.

" le mal a gagné hélas mon frère...nous n'avons plus notre place en ces terres. Mais il me reste encore un peu de force et de courage pour continuer la voie pour laquelle nous sommes nés et venus en ce monde ».

Déjà, à l'horizon se dressait les premières lueurs de l'aurore........

Ils embarquèrent, ne regardant point en arrière…
Une histoire, c'est comme une fleur.....elle nait, elle vit et elle meurt. Avant de renaître quand vient son heure

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Message par Hildebert » dim. 26 octobre 2008 à 07h08

Le temps passe,
Le temps semble être un traitre qui nous pousse à oublier,
Cependant....
Le temps n'est rien comparé à ce qui nous attend.

Éclairé d'une simple chandelle, j'ose prendre ma plume.
Un rien suffit: Quelques parchemins, un peu d'encre, et ainsi commence la rédaction de mon....notre Livre de vie.

Vous connaissez presque tout de moi, de nous......seul subsiste encore une page bien sombre de notre existence.
Avant que les souvenirs ne s'évanouissent dans le néant, laissez moi vous conter ma vie, notre vie à Escartille et moi même.......

Il y a des choses que l'on n'oublie jamais
En ce jour que l'on aurait pensé délirant,
Puissiez vous faire un voyage des plus exaltant.

Entre ombre et lumière, je dois dire que je n'en suis pas très fièr.
Avant que le néant s'installe,
Puissiez vous faire le point entre le bien et le mal

Toutes les histoires commencent pareil,
Et nulle raison de vous plonger dans un livre des merveilles.
Laissez vous seulement guider comme dans un rêve....


Livre de vie

Un violent éclat de lumière traversa en une seule seconde mes yeux.
Il me semblait apercevoir des ombres , des visages penchés sur moi.
Une douce voix venue dont on ne sait où, semblait se perdre dans les méandres de ma conscience renaissante.

Mon cœur battit encore plus rapidement, prêt à lâcher prise .

Je ressentais le doux parfum des embruns, la douce chaleur du sable.....un parfum âpre et ocre, l'horrible odeur du sang, mon propre sang.

Mon corps n'était plus qu'un champ de douleur et à chaque et vain mouvement, il me semblait qu'il était lacéré de mille lames en même temps.


« Ne tentez point de bouger Messire, vous êtes gravement blessé. Par tous les Dieux, c'est une chance que vous soyez encore de ce monde!

Je refermais mes yeux et ma conscience se volatilisa comme poussière, tel un léger et pur souffle d'oubli apaisant.

- Accroche toi à la vie , mon p'tit gars.....

Non loin du port de Gludin, sur la grande plage de sable dorée, un groupe de villageois, et une jeune femme, tentaient de maintenir, ou plutôt, de ramener à la vie un parfait inconnu.

Moi, l'inconnu

Alternant entre sommeil profond et réveil, la seule chose que je distinguai au début, furent les murs d'une petite chambre blanchie à la chaux, des lézardes s'étirant tout le long du plafond.
Je sentais la fraicheur des draps sur mon corps meurtri, et surtout les douces mains qui épongeaient à intervalles régulières mon visage.

Qui suis-je?
J' avait beau chercher dans sa mémoire, nul souvenir ne me revenait.

Qu'est ce que je fais ici?
Que m'était-il arrivé?
J'en avais même oublié jusqu'à mon propre nom.

Mon état était tel, qu' à chaque effort, je basculais dans le néant.


« Il me faut vivre »

Enfin, je me levais.
Je ne pourrait dénombrer les jours et les nuits durant lesquels j'ai cru trépasser....

Quand la belle jeune fille qui m'avait soigné durant de nombreux jours entra, je me redressais sur mon séant, et lui fis le plus beau des sourires.


« Je vous remercie grandement de vos bons soins que vous avez eut l'amabilité de me prodiguer, cependant...... »

Je baissais aussitôt les yeux, comme gêné.

« Je ne sais qui je suis, d'où je viens. Je ne me souviens nullement de mon passé.
Savez vous combien de temps je resterai encore dans cet état? »

J' avais un tas de questions à poser à ma bienfaitrice, mais tout se mélangeait dans ma tête.

La jeune fille posa un doigt sur mes lèvres.


« Il vous faut vous reposer. Vous êtes encore diantrement bien faible, mon ami. Tout ce que je puis vous dire est que les mages qui vous ont ausculté durant vos délires, n'ont point réussis à vous redonner en totalité votre esprit. Ils parlaient à voix basse d'un enchantement extrême, d'une magie inconnue de nous autres, humains, dont vous auriez pu être l'innocente victime.... ».

Elle se fit silencieuse , et une larme perla le long de sa joue.

Au moment ou elle allait partir, je lui prit la main, comme de force.
Sous l'effet de la surprise, elle se retourna prestement.


« Pourrais-je me voir un jour? Je vous ai vu de nombreuses fois remettant aux plis , votre coiffe si merveilleuse devant un petit miroir..... Mais avant que ne vous ne répondiez à ma requête, aurais je la joie de connaître le nom de celle qui a veillé sur moi tant de jours et de nuits? »

« Oryana » dit-elle, toute rougissante.
« Je vous ramène ce que vous m'avez demandé le plus vite possible. »

Elle revint quelques instants plus tard avec l'objet demandé.
Après me l' avoir tendu, elle me tint ces propos:


« Je préfère vous laisser seul....je serais dans la pièce d'à coté, en cas de besoins. »

L'homme inconnu que j'étais se leva séant, et après avoir pris une bonne inspiration, tourna le miroir vers lui.
Loin d'être narcissique ou autre, je dois dire que j'avais un corps apparemment solide, une musculature parfaite. Cependant, de nombreuses marques paraissaient telles des stigmates sur mon corps.
De longues blessures balafraient mon thorax, des traces de sang encore coagulées semblaient en cacher au niveau de mon bassin.
Alors j'osais monter le miroir pour voir mon visage.

De grands yeux en amande, d'un vert foncé; des cils et sourcils discrets d'un blond intense.
Ma peau était légèrement pâlie, sans doute, suite à ce que j'avais vécu.
Une cicatrice oblique encore suintante marquait la partie gauche de mon visage.
J'ai encore de la chance d'avoir son œil, me dis je.

Peu à peu, je me fit l'image de qui j'étais.
Des larmes perlèrent le long de mes joues.


« Je ne suis personne » et je me mis à pleurer amèrement, ayant jeté avec fracas au sol le miroir.

Les mois suivant ma convalescence, l'inconnu que tout le monde, d'un commun accord, avait prénommé Harel, voulut rendre service aux villageois, pour « payer » sa dette, comme je disais.
On me voyait tantôt travailler à la taverne ou à la forge du village.
C'est sans doute à la forge, le seul et unique endroit, où je pouvait laisser libre cours à mes passions, mes colères.
Oryana ne doutait point du lieu ou elle pourrait me trouver.
Elle restait de longs moments à regarder ce jeune inconnu dans la forge. Elle se régalait intimement en voyant les gerbes d'étincelles provenant du martellement de l'enclume sur le fer encore chaud; le dos musculeux de son protégé quand il abattait avec force et rage sa masse sur les épées qu'il aidait à forger, et auxquelles, il donnait une seconde existence.


« Ceci est une épée de très bonne facture, messire. Puissiez vous en faire bon usage. »C'est ce que je disais à chaque fois, devant des gens étonnés de voir un homme travailler à la forge.

Pourtant, tout ce qui a un début a une fin, un alpha et un oméga.
Je me devais partir........

Partir, certes, mais pour où?
Le nom de Giran résonnait dans ma tête. C'est là bas qu'il me faudra me rendre.

Je me devais savoir qui j'étais vraiment.
La seule chose que je possédait de mon passé n'était qu'une simple alliance glissée à mon doigt......


« Malgré toutes les attaches que j'ai ici, je ne peux point rester. Savoir qui je suis réellement redonnera la paix à mon âme.
J'aurai pour vous une gratitude éternelle, mais il me faut prendre la route......et je suis sur qu'au bout du chemin, je trouverai réponse à toutes mes interrogations. »

Je lui prit la main doucement et y déposa un baiser.
Les yeux rougis d'Oryana s'écarquillèrent et , bravant tous les interdits, osa approcher ses lèvres des miennes.
Elle m'étreignit de toutes ses forces, comme si elle voulait garder l'empreinte de cet homme à jamais.
Les émotions qu'avaient éveillées en elle ma propre personne, la submergeaient.
D'un geste désinvolte, elle fit glisser son vêtement le long de son corps et nous nous abandonnèrent l'un à l'autre.
C'est intimement mêlés, jambes entrelacées et les muscles détendus que nous fûment foudroyés par un sentiment indéfinissable.
Tout en pressant son visage contre le mien, Oryana me tint ces propos:


« Je sais que je n'ai pas le pouvoir d'infléchir ta détermination à connaître la vérité, ta vérité, mais saches, au cas où, que tu auras toujours une place dans mon cœur......Qu' Einhasad guide à jamais ton chemin  ».

Après avoir déposé un baiser sur ses lèvres, je me séparai de cette douce étreinte, pris mon maigre bagage, et , après un geste que j'aurai qualifié de désuet de ma part, je pris le chemin qui menait au port de Gludin.
Tout en marchant, je pensais en moi même...


« Il n'est jamais trop tard pour revenir en arrière ».
C'était bien la première fois que je doutais de mes intentions.
« Sauras tu un jour me pardonner..... ».

Le navire sur lequel je venais de prendre place, commença à tourner lentement, puis, comme avec nonchalance, quitta doucement le port de Gludin, s'enfonçant dans la nuit noire.

« Qui sait, un jour , peut être, reviendrai-je... »
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Message par Hildebert » dim. 26 octobre 2008 à 23h40

-La nuit a ses étoiles, la vie a sa fragilité, le destin a ses limites!
(extrait des mille et une nuits).

La chandelle se meurt....une autre arrive, apportée par mon brave frère Escartille.
Il se fait tard, mais je me dois de continuer à écrire.
Mes yeux commencent à faiblir, je me dois de lutter.
La flamme est enfin ravivée.....

Cher Livre de Vie, je reprend mon récit....

Après des jours de voyage, les murs de Giran se dressèrent finalement devant moi.
Je ressentais le doux parfum de ces vieilles pierres, l'air chatoyant qui s'émaciait de cette cité.
Je ne sais pour quelles raisons, mais un sentiment de joie m'envahit, au moment où je passais le porche.
Instinctivement, je me dirigeais vers la place où trônait la statue de la déesse Maaphr.
Aux premiers abords, je trouvais ce lieu froid, voir glacial. Je ne ressentais qu'indifférence....ou alors, mépris total. J'entendais des discussions bien étranges.
Seul un nain du nom de Creb sut me sortir de ma torpeur......

Ceci était sans compter les cris de joie d'un troubadour accourant vers moi.


« Hildebert!!!!! »

Ce petit homme me prit dans ses bras, pleurant à chaudes larmes.
D'un geste que bon nombre auraient pris pour un acte de rébellion, je m'écartais de l'emprise de ce jeune homme.
D'un geste sec et abrupte, je m'arrachais de cette étreinte. Un vieux rebec vola au loin et tomba sur le sol dans le fracas du bois qui éclate.


« Comment m'as-tu nommé, musicien de pacotille? »

« Mais, tu es Hildebert, mon frère....Hildebert! 
Enfin, grâce à mes prières, tu es revenu».
Dit Escartille en sanglots, avant de tomber à genoux.
Certains qui assistaient à la scène, retournèrent à leurs occupations, se disant l'un à l'autre:


« Quelle manière de parler et de traiter ainsi son parent ! ».

Je mis genoux à terre et releva tendrement ce jeune troubadour.

« Tu viens bien de m'appeler Hildebert, et tu dis que je serais ton frère? »

« Tu es Hildebert, mon frère, ... mon frère jumeau » me dit-il, en plongeant ses yeux dans les miens.
« J'ai bien cru que tu étais mort. Cela fait de nombreux mois que nulle nouvelle te concernant n'arrivait......Mes prières ont enfin eut un écho favorable auprès des Dieux. »

« Tu m'en vois profondément désolé, mais comme tu dois le penser, je ne sais qui je suis, d'où je viens. Je n'ai nul souvenir de mon passé ».

Ayant ramassé les morceaux éparpillés de son rebec, Escartille me prit par le bras.

« J'ai un petit logis, non loin de la guilde des guerriers. Je crois me rappeler d'une vieille connaissance, un vieux mage, qui pourra sans doute t'aider.....mais je t'en conjure, ne pose point de questions. »

Dans la soirée, effectivement, un vieil elfe fit son entrée dans l'humble logis que possédait Escartille.

Alors que moi , Hildebert, tel était mon vrai prénom, étais allongé, le vieux mage commença à préparer différentes potions.
Il pesait et mélangeait à parts égales nombreuses herbes et élixirs.
Au final, cela donna une douce crème qui sentait bon le romarin, la cade et le jasmin.
Satisfait de son travail, il en appliqua sur ma voute plantaire, ma poitrine et mon visage.

Commença alors un rituel des plus étrange.
Le mage ne disait mot, mais il paraissait être en transe au fur et à mesure de ses incantations spirituelles.

A bout de force, il se retourna vers mon frère :


« Je pense avoir réussi. Je viens de mettre fin à un sortilège...un sortilège très étrange, j'en conviens. Cela fait bien des années que je n'ai eut à combattre pareil enchantement.
Veillez sur lui, son sommeil risque de ne point être des plus tranquilles. »

Le mage quitta le lieu où je me trouvais, sans rien demander en retour.

J'étais tombé dans un profond sommeil.
Escartille ne dormit point de la nuit. Il resta à mon chevet, tenant fermement mes mains dans les siennes.

Mon sommeil fut perturbé par des rêves étranges.....
Je voyais défiler mon enfance, le long apprentissage du métier des armes.....Escartille, mon frère tant adoré et que je respectais par son intelligence, sa clairvoyance.
Dans mon esprit, je pouvais réentendre les paroles prononcées lors de mon adoubement de chevalier du Phœnix:


« Tu auras le respect de toutes les faiblesses et tu t'en constitueras le défenseur,
Jamais tu ne devras reculer devant l'ennemi, et ce, même au péril de ta vie.
Tu aimeras ton peuple et tu feras une guerre sans merci à ceux qui luttent pour le côté malfaisant, dans le respect des lois et usages de la guerre.
Tu ne devras point mentir et tu seras fidèle à la parole donnée.
Tu seras libéral et fera largesse de tout.
Tu seras partout et toujours, un représentant du droit et du bien, face au mal et à l'injustice. »

Je revis ma belle Camilia...
Des bateaux, des barbares, mon aimée enchainée et maltraitée.
Je revis mon épée pourfendant tous ceux qui étaient là, le sang maculant mon armure, mes mains.
Je n'en suis pas fier, mais j'ai lavé l'honneur d'un être respectable.
Vengeance me direz vous? J'ai failli à mon serment, mais pouvais-je faire autrement?
Je vis un jour de liesse, celui où je faisait d'elle mon épouse légitime.
L'annonce prochaine d'un fils....
Je revis enfin le dernier moment, celui qui m'a mené à l'oubli.

Mon aimée était clouée à terre.....une profonde estafilade courait d'un bout à l'autre de son oreille.
Le sang maculait sa belle robe entièrement déchirée. Je me couchais alors sur son corps, hurlant ma douleur d'un cri indescriptible, les bras en croix, voulant faire de mon corps un rempart contre toute profanation envers elle..
Je vis ceux qui approchaient, un léger sourire aux lèvres.
Ils allaient achever pour une bonne fois leur méfait.
J'allais mourir et rejoindre ma douce, mais il me fallait me battre une dernière fois.
J'étais dans un tel état d'épuisement que je ne pouvais lutter, ni même courir.
Je ne vis point arriver le coup de masse.......
Tout était fini.
Peut être devait-il en être ainsi.
L'oubli, le néant....

Quand j'ouvris les yeux, ma première vision fut celle de mon frère, endormi à mes côtés, me tenant fermement la main.


« Escartille, mon frère? »

Il se leva aussitôt, et son visage s'emplit de joie. Il ne lâcha nullement ma main.

« Je te suis reconnaissant Escartille, pour tout ce que tu as fait pour moi.
Il me faut désormais reprendre le cours de ma vie, avec tout ce que cela implique.
Je me dois, dans la mesure du possible, respecter le code d'honneur des chevaliers, et faire abstraction du passé. Hélas, je ne suis point un exemple!
Tu me connais bien. Je suis un homme impossible, coléreux , et je ne suis point un modèle de patience. »

Escartille éclata de rire.
« Oh, ça, mon frère, je le sais, et depuis notre plus jeune âge. »

Il baissa les yeux, et prit une profonde inspiration.
« Tu sais tout désormais; en ce cas, il te faut savoir que ta femme et ton fils ont eut une sépulture digne de leur rang. Après la découverte des corps, je me suis occupé de tout. Ils dorment désormais du repos éternel.
Nulle vengeance tu dois, car ceux qui ont commandité cet acte ont rendus leur âme.....
Actuellement, de nouvelles tensions semblent voir le jour.
J'ai bien peur qu'une simple étincelle puisse mettre le feu aux poudres.
Le vent s'est levé, le temps est venu.
Entre le bien ou le mal,
Je crois que chaque force en présence a choisi sa conduite.
Je crains à présent qu'il n'y ai plus que du sang versé.
Entre fureur et rage, je conçois une autre vérité.
Si rien n'est fait, ce monde ne sera qu'un champ de bataille et de désolation ».

Regardant mon armure, je ne dis que ces quelques mots:
« Vaut il mieux périr en tentant le tout pour le tout, plutôt que de laisser la crainte prendre le pas sur notre courage? »
Une histoire, c'est comme une fleur.....elle nait, elle vit et elle meurt. Avant de renaître quand vient son heure

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Message par Hildebert » dim. 9 novembre 2008 à 20h16

-Une main chaleureuse tendue vaut cent glaives brandis-

Hildebert reprit sa plume.

« Mon cher livre de vie, je dois continuer le récit de ma vie. Et tu seras sans nul doute surpris de ce que je vais y écrire".

Giran:
Tout n'était que clameur.
Colporteurs, boutiquiers, forgerons attiraient d'éventuels clients à grands cris.
Dans les ruelles, tout n'était que liesse.
Les cloches du temple sonnaient à tout va.

J'aurais pu rester, voir tous ces marchands vendre à bon prix leurs trouvailles.
Pourtant, je pris la décision de prendre le chemin de la cité de Rune.


Rune:
A peine arrivé, je fus mis en garde par une personne que je ne connaissais point. Son courroux fut ma tenue, une armure bien épaisse, un bouclier redoutable.

Je ne voulais point le moindre ennui, notamment avec un frère humain.
Dans un recoin, je sortais de ma vieille besace un vieux costume et, à l'abri des regards indiscrets, je l'enfilais, histoire d'être un peu plus présentable.
Cela peut paraître étrange, vu mon tempérament fougueux, avec une pointe d'impertinence.
J'ai obéis aux injections du garde.

Suite à cet événement, j'ai pu longuement discuter avec ce garde, Kane si ma mémoire est bonne.
Je me suis rendu compte, que nous avions en commun les mêmes idéaux.
D'autres rencontres confirmèrent mes sentiments.
La plus certaine vint de ma rencontre avec une belle elfe sombre, son fiancé et une gente naine.

Croyez moi, la légende du Paladin errant dure, mais ne repose sur nul fondement.
Vous voyez vous affronter seul, le pire des dangers? Certainement pas, à moins de vouloir souhaiter la mort la plus rapide.
Un Paladin se doit d'obéir à ses règles, et ce groupe les met en valeur, ce que je viens de trouver en ce moment.

Une entrevue des plus cordiale, se fit entre moi même et la régente de Rune.
Je tremblais au moment de notre rencontre. Une crainte, de la peur?
Nullement.

Nous avons discuté longuement, et je lui ais exposé mes points de vue:


« J'ai, oh noble régente, le sens du dévouement, et vous jugerez par vous même, une grande noblesse de cœur.
Je resterai fidèle à la parole donnée.
Je serais un être loyal envers vous, envers les autres, et un défenseur de l'ordre et des lois.
J'ai en horreur le terme même de trahison.
Les êtres sanguinaires, et les plus virolant extrémistes sont des maux pour cette bonne vieille terre.
Longtemps, je suis resté seul..... mais j'ai désormais un objectif: Aider mon prochain, aider le bel ordre dont vous êtes la représentante.
Celui qui n'a nul objectif sera voué à une fin certaine. »

Je fis un récit succinct de ma vie, et, sans savoir pourquoi, je tendis mon alliance hors les murailles de Rune, voulant sans doute, une bonne fois pour toute, effacer mon passé.

« Nous devons l'honneur et le respect pour nos morts.
Mais nous devons aller de l'avant. »
Elle prit son élan pour la récupérer. Ayant réussis à rattraper l'anneau avant qu'il ne tombe dans les méandres du fleuve, elle glissa.

Malgré mon bras blessé, je réussis à la ramener au moment ou elle venait de passer par dessus le balcon

Elle me tendit l'anneau que j'avais jeté, signe de mon passé.
Désormais, je le porterais sur mon cœur, mais plus à mon doigt.

Je fis mon serment:


« Je ne m'abandonnerais à à aucunes vanités.
Seule une règle scélérate et néfaste , je transgresserai.
Damné ou déchu serais-je si j'abandonne l'un d'entre vous, ou un innocent dans le besoin ou le danger.
Plus jamais je ne blâmerai mon prochain sur une quelconque apparence, seulement sur un acte avéré, envers l'un d'entre vous, de l'alliance, ou de quiconque.
Ainsi, mes aprioris ne sont plus en mon esprit. Ce sont les pires ennemis du Paladin.
Celui que je pensais être un ennemi sera peut être l'allié de demain."

Nous prîmes congés l'un et l'autre, avec un sentiment de liesse, d'une grande joie indescriptible.
Alors que je dévalais les grands escaliers de Rune, je pensais en moi même:


« Ne te retourne pas Hildebert, ne te retourne plus sur ton passé.
Revêt ta plus belle cuirasse, prend ton meilleur bouclier, ta lame des plus précise.
A travers les nombreuses épreuves qui ont jalonné ton parcours, tu es encore du monde des vivants.
Sois digne de la confiance que l'Ordre d'Ambre vient de mettre en toi ».
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Message par Hildebert » lun. 12 janvier 2009 à 16h55

Mon cher livre de vie, permet moi de rajouter une suite à mes écrits.

Je dois dire que je laisse, de temps à autres vagabonder mes pensées. Le désir que j'éveille chez bon nombre de personnes me donnent parfois le sentiment de maitriser l'absolu. Mais quel absolu?
Parfois, j'ai l'impression que mes yeux laissent transparaitre une ombre de peur, un sentiment de doute?
J'ai vu tant d'amours disparaitre, se consumant en de vains espoirs.
L'amour n'est plus pour moi qu'un rêve éphémère, une parfaite illusion.
Cependant, je dois reconnaître que j'ai mille et unes façons de plaire, et je pense en avoir appliquées un bon nombre.
Certes, mes quelques extravagances ne sont elles point un jeux, pour cacher une terrible erreur?
Je sais, au fond de moi, que j'ai perdu celle qui faisait vibrer mon cœur.
Un simple regard, un sourire avaient suffit pour que je tombe en extase devant cette Elfe.
Pourtant, devant elle, je restai bouche bée, plus aucun son ne pouvait sortir de ma bouche.
Je n'ai jamais osé l'approcher, lui dire mes sentiments.
Mes frasques passées en sont elles le résultat?
Mes paroles courtoises envers ces gentes dames, ne semblent elles point être un échappatoire?
Très certainement.

Et puis je fis d'autres rencontres. Tiens donc, hier même , alors que j'errais sur le marché de Giran, je tombais nez à nez avec un jeune elfe. Je dois reconnaître qu'il n'était point bavard. Peut être était-il muet. Je ne saurais y répondre. Il suffisait de regarder ses yeux et ses mimiques pour le comprendre.
Tout fier , arborant une canne à pêche, il présentait le fruit de sa chasse à son animal favori...un chat.
Puis, ce n'est pas un , mais une dizaines de petits félins qui l'entouraient.
Par de simples signes de la tête, des sourcillements des yeux, nous nous sommes compris.
D'ailleurs, il m'a offert un beau petit chaton que j'ai aussitôt prénommé Fripouille. Je le regarde actuellement s'amuser avec quelques fils qui trainent sur le dallage. Il est si affectueux...Je pense toujours être redevable à cet elfe du si beau présent qu'il m'a fait.

Dans cette vie si confuse, je dois admettre que dans l'Ordre d'Ambre, j'y ai trouvé ma place et un certain équilibre. Fier et respectueux de tous les codes et différents traités,je dois reconnaître que, désormais, je peux agir en mon âme et conscience, en respectant toujours les avis du conseil d'Ambre, il en va de soit.
Je ne sais si c'est ma bravoure ou autre qui décida du sort, mais je fut nommé Garde en second de l'AmbrAssadrice.
Cette nomination me rendit fou de joie. Je venais ainsi donc de rentrer dans la troupe d'élite d'Ambre. Pour obtenir le droit de porter l'armure de Garde de Rune, il me fallut accomplir un périple de par le monde connu. Il trouva une fin joyeuse à la tour d'Ivoire.
A peine rentré dans mes appartements, un valet m'apporta une armure.
J'écarquillais les yeux.......
Je venais d'obtenir l'armure de Garde de Rune, celle destinée aux troupes d'élite.

Avec un sentiment de satisfaction, de pur bonheur, devrai je dire, j'eus en mémoire une parole que mon tuteur, avant de rendre son dernier souffle, m'avait dite quand j'étais jeune enfant.

« Ta vie sera semée d'embûches, mais tant que tu suivras la voie de ton cœur, nul ni personne ne pourra jamais rien contre toi »


(BG pour la transformation)
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Message par Hildebert » mer. 25 février 2009 à 10h24

Pas à pas, tu iras loin.

Au dehors, il règne un certain calme.
Pourtant tout semble se mouvoir.
C'est étrange, mais ce calme apparent semble s'effriter jours après jours.
Serait-ce les dernières nouvelles qui redonnent vigueur et détermination à certains?
Sans doute.

En tout cas, on ne peut pas dire que les différentes rumeurs fassent changer un cœur, même celui d'un simple petit troubadour, quoi que!

Le brave Escartille avait choisi délibérément de prendre une retraite dans les terres éloignées du Nord d'Elmore.
D'un coup de tête, il avait tout quitté.

Dans ces belles et étranges montagnes, il s'était adonné à la méditation, à la prière, et avait repris le chant et la composition.
Pour seul accompagnement, il n'avait que le silence et son bon vieux rebec.
Cette retraite lui permit entre autre de rester en éveil, d'être à l'écoute de tout ce qui se passe, les rumeurs de combats arrivant jusqu'à lui poussées par la fine brise des montagnes.
Ses chansons, ses poèmes qu'il composait parlaient de l'amour, de la mort, de la guerre.
Même si les mots « guerre » et « mort » lui donnaient un léger frisson dans le dos, il devait se résigner et accomplir enfin sa destinée.. Il se devait de reprendre la route et retourner auprès des siens.


« Cela a assez trop longtemps duré, il me faut dès à présent reprendre ma route. »

Tout au long du chemin, il fredonnait en sa tête:

« Belle m'est la presse des boucliers,
Qu'ils soient de couleur vermeille ou bien d'azur.
Il me plait quand les seigneurs se lancent à l'assaut,
Qui, sans frémir un instant,
Allient d'un seul geste, chevaliers et servants.
Il me plait de voir ceux qui se battent pour un idéal,
De quel coté qu'ils soient,
Riches, misérables, êtres généreux ou avares,
Du moment que l'on entend crier: En avant!
Car ils ont tous le courage vaillant. »

A peine arrivé à Rune, il s'empressa de quémander des nouvelles de son frère.
Au lieu d'être rabroué ou autre, il fut reçu avec la plus grande courtoisie.
Le fait d'être un frère de sang, peut être.
Mais il est si différent d'Hildebert.
La seule chose qui puisse réellement les rapprocher, ce sont la sémantique, l'usage de la parole face aux armes.
Les paroles valent bien mieux qu'une épée levée.....
Du moins, c'est ce qu'il croyait, ou bien encore osait croire en son moi profond.

Après avoir rencontré nombreuses personnalités d'Ambre, Escartille s'enferma un temps dans la prestigieuse bibliothèque.
Tel un fanatique en écritures, il avala les différents écrits racontant l'histoire de cette contrée, de ses lois, de ses principes. Il devait se préparer et n'avait pas droit au moindre faux pas.


Chronique d'Escartille
Titre II


Je dois reconnaître que ma première rencontre avec la Régente de Rune fut des plus plaisante.
Alors qu'elle préparait ses outils nécessaires à la forge, nous avons entamé une belle et longue discussion. Je n'osai trop la perturber durant ce long et dur labeur, mais....

Je rougis, de raconter ceci:

Je fis allumer un petit artifice, ce qui la fit sursauter. Je riais aux larmes, mais je ne pense pas que ce petit amusement l'ai ravie.
Bien au contraire, elle sursauta, et laissa tomber avec perte et fracas ses menus outils.
Je devins rouge de confusion.
En moi même , je me dis:


« Et bien, je commence bien...»

Un petit chant, une petite danse furent de mise pour me faire pardonner.

« Noble Régente,
vous ne me connaissez guère, veuillez donc me pardonner pour ce geste désinvolte.
Je suis parfois un peu farceur, ceci est mon plus mauvais défaut.
Cela redonne parfois le sourire à la personne triste, apeurée.
Mais n'ayez crainte, je suis un jeune homme vaillant, et je sais être sérieux, trop parfois .

Mon thème de prédilection est celui de l'idéaliste.
Pourtant, hélas même, j'ai bien trop souvent chanté, prodigué aide et soins pour ceux qui délaissent leurs bons idéaux, ceux qui sont devenus des couards et des débauchés....
J'ai eut beau crier, j'en ai encore en ce jour, un ressenti amer.

Je me dois reconnaître qu'en ayant arpenté votre merveilleuse bibliothèque, je suis tombé sur des manuels de guerre qui ont enrichi mes différentes connaissances, et mes idées.
Celle qui m'a le plus frappé au cœur est celle ci:
« Celui qui ne s’est pas constitué d’objectifs dans la vie n’a aucune chance de les atteindre un jour ». extraite du livre du Seigneur Voraag, Foudre de Guerre.
Il ne pensait pas si bien dire.

Permettez moi de citer une phrase qui a son importance pour moi:

La Maison Ambre se veut tenir le juste milieu entre les forces en présence sur les terres d’Aden, afin de préserver l’équilibre.
Les valeurs prônées sont celles de la balance et de l’équité, les extrêmes étant reconnues pour n’être que source de tous les maux, qu’elles soient portées par des notions de justice ou son contraire
Mais contrairement aux autres organisations clamant leur neutralité dans les évènements du continent, Ambre n’est en rien un acteur passif.
Amenant sa force de frappe dans la bataille avec pour seuls guides ses propres convictions, l’Ordre dresse sa neutralité comme un rempart face à l’influence des autres parties en présence, assurant ainsi son incorruptibilité, et l’objectivité de ses décisions.
Quelle que soit l’origine de ses membres, seuls comptent donc aux yeux de l’Ordre une certaine Noblesse de cœur et d’esprit, ainsi que le sens du dévouement.


Elle correspond entièrement à mon état d'esprit.
Je serai honoré de faire miens également ces idéaux, si vous l'acceptez, bien entendu. [...]

Je dois par contre vous dire que je me suis initié à une certaine forme de magie.
Voyant que mes dons de soins ne servaient guère, ou bien que mes compétences n'étaient d'aucune utilité, une triste rencontre me fit prendre une autre voie: Par l'usage du feu et par l'incantation des âmes je me battrais.
Mais ne doutez point de mes intentions. Je ne me sert de cette magie que lorsque ma vie ou celle d'un proche est en danger. »

Escartille , après s'être incliné devant la Régente, tourna ses pointes et, l'air ravi, prit la direction du temple de Rune. Il devait faire quelque chose. Il était comme attiré...

En passant près de la stèle commémorative dans le temple de Rune, Escartille prit un moment de réflexion et lut avec respect les noms de nombreux guerriers.


« La mort de tous ces êtres n'a pas été vaine.
Leur sacrifice ultime a permis justement d'avancer.
Vous avez vécu sur les champs de bataille,
C'est par vos actes héroïques que nous sommes là.
Que vos noms soient à jamais glorifiés. »

Assis sur le port de Rune, Escartille s'assoupit et fit un étrange rêve :

« Le vent s'est levé, le temps est venu.
Entre le bien ou le mal,
Je crains à présent qu'il n'y ai plus que du sang....
Entre la fureur et la rage,se cache une vérité qui pourra te paraître insoutenable.[...]
Il nous faudra nous préparer.
Un simulacre de paix, règne sur le monde.
En mon âme, je vois venir l'ombre: les forces du mal progressent peu à peu, jours après jours.
Je sens en moi la tempête, le désir de combattre...[...]

Je ne sais trop si je dois te bénir ou te maudire pour cette nouvelle vie qui s'annonce pour moi et dans laquelle je viens de m'engager corps et âme.[...]

Escartille se réveilla en sursaut.

« Il existe une seule et unique réponse à tes questions,
Et cette réponse, elle s'offre à toi désormais.
Porte avec force et honneur le glorieux blason d'Ambre. »
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Re: Hildebert & Escartille

Message par Hildebert » mer. 15 juillet 2009 à 19h18

Hildebert défit sa besace et en sortit un livre.
Il regarda avec une certaine anxiété son vieux «  livre de Vie ».
D'une main tremblante, il l'ouvrit, et le relut, se délectant de tout ce qu'il y avait d'écrit.
Assis sur un rocher dominant le port de Rune, il reprit sa plume.

Tournant la dernière feuille, et au moment où la plume allait écorcher le feuillet encore vierge, il se mit à penser:

« -Mon vieil ami de toujours, écrivons la suite....... »

Ecrivant de sa plus belle plume.


Depuis les murailles du chemin de ronde du château de Rune, j''admire les vertes vallées, la mer d'un bleu immense au lointain.
Cependant, le soleil couchant semble échafauder de lents et poignants cris de détresses.
Un présage?
Les cris de nombreux marins terrassés en pleine mer ?
Je voyais au loin les nombreux bateaux chargés de marchandises, arrivant ou quittant ce bon port de Rune. J'entendais les clameurs de tout le peuple dans toutes les ruelles de la vieille ville.

Hélas, je sentais battre en ma poitrine mon cœur meurtri.

Bientôt tout sera mis au clair.

Toute vie doit avoir une fin, mais est ce vraiment le moment?
Est ce que mon heure est venue?
J'ai pourtant tant de choses à faire.

Peur de la mort ? Du tout.
Je l'ai approché tant de fois que ce moment ne me fait guère peur.
Si je dois tomber, au moins, je tomberai en ayant respecté mes valeurs, mes idées jusqu'au bout.
Peur de celle ou de celui qui osera me donner le coup fatal ?
Du tout, bien au contraire. Si je trépasse, mon dernier regard le transpercera à jamais et le ou la hantera pour le restant de ses jours.
Un Ambre peut être bien plus dangereux une fois mort que vivant.

J'ai bourlingué et vagabondé un peu partout.
En pensant au peu que j'ai pu accomplir au sein de l'Ordre d'Ambre je ne suis finalement pas mécontent de moi: Les libérations de Nykozaya et de Floryan, le scellement de la bête Antharas, la libération de Goddard et l'anéantissement des Amtacks....et tant d'autres choses aussi belles et merveilleuses pour un chevalier au cœur qui se dit pur..

J'ai cru à nouveau aimer....
Je me revois encore son doux visage clair, ses yeux écarquillés lorsque nous parlions et nous nous promenions.
En m'accostant en plein Giran, , cette belle elfe avait quasiment réussi à faire chavirer mon cœur.
Pourtant, je n'ai pas osé lui dévoiler mes sentiments.
Le saura t-elle jamais.

« Dites moi, pour paraissez bien sage pour un chevalier! »
« Oh, vous savez , un Paladin se doit d'être modeste, ceci est sans nul doute sa première vertu.

Tout comme ma belle Camillia, elle a disparue.
Elle dont je ne sais, ne saurais point le nom,
Celle qui a fait ressurgir en moi des questions que je n'osais me reposer.
L'existence, notre passé, d'où nous venons, mon père......
Peut être lui ais-je avoué que mon cœur ne pourrait plus jamais aimer.
Quand on aime une fois, on aime pour toujours, et ce serait sans doute tromper la personne qui attend un geste d'affection, d'amour de lui donner un faux sentiment, de la laisser croire en une pulsion dont je me refuse désormais.
Ce serait trahir un cœur, briser et faire du mal à une innocente qui ne mérite pas cela.
Je suis ce que je suis.

J'ai de nombreuses fois baissé la tête, laissé passer bon nombre d'ignominies qui m'ont glacé les sangs.
Cependant, et jusqu'à la fin de mes jours, je tiendrai le même discours:
Je tiens à défendre un certain équilibre, en ce qui concerne l'équité, le sens du dévouement et en particulier la noblesse du cœur et de l'esprit.
Je lutterai à jamais contre l'irrespect, les calomnies, et contre les bouffons qui croient dur comme fer à leurs paroles .

Avec l'âge et une certaine maturité, je suis plus que prêt à affronter le pire des dangers.
Moi qui n'ai eut que mon frère, un tuteur à qui je dois tout.
Avoir une famille, un rêve?
Une famille ? J'ai cru la trouver de nombreuses fois, mais la seule famille qui a trouvé grâce mes yeux est celle d'Ambre.
Et ils me l'ont bien rendu, par leur amitié, le moindre plus petit geste.
Je réitère par écrit mon attachement à cette grande famille, déchirée par la perte par bon nombre tombés loyalement.
Nous sommes désormais les gardiens de leur mémoire, de leurs actes légendaires.

Il y a le futur où tout semble incertitude, et le passé qui est advenu, ne pourra point jamais être défait.

*Hildebert referma sèchement son livre sans prendre le temps de laisser sécher l'encre encore toute fraîche*

C'est à nous de le changer........
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Re: Hildebert & Escartille

Message par Hildebert » mar. 3 novembre 2009 à 22h37

Ici, pas mal de temps a passé.....
Ici, je ne suis sans nul doute que de passage.
Je n'ai pas peur de ce qui pourrait m'arriver, bien au contraire
Avant de rejoindre Giran, calme et serein....ville qui m'a vu naitre,lieu où je serais façe à mes juges.
J'ai le visage en sueur.
Pourtant, je pars avec une certaine confiance.
Ceux qui seront mes juges ne seront ils point ceux qui seront jugés?
Malheur sur eux;
Eux qui bafouent les droits ancestraux du peuple, des peuples!.

Je me tiens debout, fier et droit, non loin de la stèle funéraire d'Ambre, celle qui est un hommage à tous ceux qui ont combattu et donné leur vie et qui ont fait ce qu'Ambre est ce qu'il est actuellement,dans le temple de Rune.
Je m'incline respectueusement devant le monument .
Pour la dernière fois?
Je ressent comme un frisson qui me parcourt le dos.
Une seule phrase sort de ma bouche:


« Nous sommes unité, nous sommes Légions, nous somme l'équilibre, nous sommes Ambre » 

Non loin de là, les routes pavées, nombreux rochers et crêtes.
Le jour descend lentement, inexorablement.
Je sens doucement souffler le vent venant de la mer toute proche dans mon cou.
Je le respire profondément pour prendre à pleins poumons tout cet air qui n'aura rien à voir à ce qui, je le sens, m'attend, celui de murs moisis.
Levant ma tête,près de l'arbre millénaire, j'entre-aperçois la lueur de la première étoile.
Il est temps pour moi d'aller faire face à ma destinée.
Je réouvre mon livre de vie:


"Mes amis; l'Ordre d'Ambre, toi, mon brave Escartille, ma douce aimée Valeyra, et toi, si belle ville de Rune, le joyau d'Elmore,
A jamais je me rappellerai vos noms.
Je repense à tout ce que nous avons vécu.
Je revois en ce moment tous ceux qui nous ont précédés, nos valeureux guerriers qui sont morts pour défendre notre liberté.
Je revois le corps d'un ami auprès de moi, étendu et dans le silence de la mort....
Je revois toutes nos nuits passées à combattre sous les flammes et le tranchant des lames.
Les cris de victoires et de nombreuses larmes.
Au soleil levant, le restant des armures broyées, mais quel éclat.

Avec vous j'ai connu la douleur, mais également ce que vaut la valeur d'un vrai guerrier, se battant ce pourquoi il était né,
Mais surtout la joie de vivre avec vous tant de moments héroïques.
J'écris debout, je marche et parle en moi même en silence.
Je me souviens de vous tous, un par un.
Bon nombre de guerriers infatigables se battant pour une juste cause cause, ici, là.
Ici, nous étions une famille.
Ici nous sommes et serons à jamais une famille.
Je ne baisse pas les bras.....
Bien au contraire, je lutterai pour mes convictions: Les miennes,, celles de mon Ordre, et pour celles de tout un peuple.
Je ne pensais point retrouver l'amour,par abnégation, par refus?
Pourtant je l'ai retrouvé auprès d'une gente dame.......
Que les Dieux la protègent, ma douce Valeyra.

Cependant,
Si jamais je venais à être emprisonné, voir pire, exécuté, j'espère que ce crime odieux sera puni comme il se doit.

Au fond de moi, je sais qu'un jour prochain le printemps reviendra.
Puissiez vous revoir les couleurs éclatantes des fleurs sur nos montagnes, les belles montagnes d'Elmore et d'Aden. Le rouge éclatant de couleur sang des anémones, la blancheur immaculée des lys, pareil à la robe de celle à qui j'ai dévoué mon cœur.

Un seul mot raisonnera dans toutes les vallées d'Aden et des terres d'Elmore: LIBERTE!"
Une histoire, c'est comme une fleur.....elle nait, elle vit et elle meurt. Avant de renaître quand vient son heure

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Re: Hildebert & Escartille

Message par Hildebert » lun. 18 janvier 2010 à 15h46

Éloigné de tous les tumultes des villes, des villages, campagnes et autres masures,
je respire à nouveau pleinement d'un air pur.
Celui ci est un air de liberté certe,
Mais quel en fût le prix?

Vivre tel un fugitif, un vagabond ne me sied plus......
Mes frères d'armes tombent jours après jours...et moi, je suis là, croisant les bras, laissant faire.
De cet air de liberté, je n'en ressent en mon moi profond que l'esprit de la haine, une certaine démence.
Une odeur âcre persiste dans mes narines, celle de champs brûlés, de corps putréfiés exhalant inexorablement l'odeur infâme de ce que l'on appelle « la mort ».

Il est bien loin de moi le temps de l'insouciance.
J'ai prié, j'ai osé croire en un monde de paix, de fraternité......
Telle la brise parcourant les dunes de sable, ce monde en lequel je croyais s'est envolé.
J'en viens à me demander même s'il a bien existé.

Le temps des belles paroles, celui où je pensais que les dires et les actes pouvaient engendrer la paix et la sérénité au delà des armes s'en est allé...

Ce temps est à jamais révolu.
Seul le fracas des armes résonnera désormais.

Qu'advienne maintenant ce qui doit!

Malgré toutes ces nombreuses péripéties, il me reste deux choses.....
Mon « Ordre » et mon« livre de vie ».

Avec un sentiment d'anxiété, tel un gamin ouvrant un paquet, j'ouvre ma besace.
A vrai dire, il n'y a pas grand chose, mais ce que j'y porte vaut tout l'or du monde.
Je ressors le vieil ouvrage un peu mité, dont les pages sont nettement cornées et commencent par être pourries par l'usure, les moisissures.
Poussant un léger soupir, je le réouvre à la dernière page, évitant de l'abimer un peu plus que ce qu'il est déjà.
Un instant, je me revois dans ma petite chambre louée à Giran il y a de cela bien des années.
Je revois encore les deux plumes , sous l'éclairage d'une simple bougie, déferlant sur les feuillets, la mienne et celle d'Escartille, écrivant avec acharnement l'histoire de nos vies, une envie d'écrire comparable tel à une vague qui ne touchera jamais la rive.

Le vent s'était levé et faisait bruire les branches du frêne contre lequel je venais de poser mon séant.

Mon cher livre, si tu savais ce que je vais rajouter.....
Cela dépasse surement tout entendement, mais pourtant je me dois de rapporter les chaos, les erreurs, les rencontres.....enfin bref, un tas de choses dont moi même je n'aurai jamais cru que cela puisse se produire un jour.

Les lois sont faites de mots.
Ce sont eux, les mots, qui portent les idées auxquelles on a tenté de donner une forme expressive. Ces mots, tout mot, ont leur sens et leur pouvoir. Ils régentent à jamais notre vie et ont leur propre pouvoir.
Ne pas se conformer à certains mots écrits par des perfides peut vous conduire loin, bien plus loin que j'aurai jamais crû.
Ils peuvent vous faire connaître bon nombre d'abominations, mais bref....
Je me dois de poursuivre.



Giran. Une journée banale.

Une petite ballade au marché de Giran.
J'aime souvent m'y rendre, normal pour un Giranais de naissance.
Un garde bien en arme m'accoste.
Courtois comme à mon habitude, je me présente.
Je sors mon blason, et mon certificat d'ambassadeur
Le Sergent en arme me dit:

« Je suis désolé, monsieur, mais votre identité n'est pas confirmée par les registres des passeports!
Je suis obligé de vous dresser une contravention.
Le document que vous présentez est tout , sauf officiel!
Vous devez obéir à la loi, et encore plus, pour un chevalier. »

Au garde: Prenez le comme vous voudrez, mais vous n'aurez point d'autre document.

Je ne suis pas une mauviette, ni un poltron, et ce qui suivit ne joua pas en ma faveur.
Je passe les détails.......

Je commençais sérieusement à m'énerver, et d'un calme qui me surpris , je me mis à lui répondre.

« Vous m'outrez sergent! » dignement.

Il revenait constamment à la charge:
« Je vous recommande par contre de vous enregistrer sur le registre des passeports ».
Je lui fit cette réponse: « Et pour quelle raison, le roi Garius veut compter les gens hors de son royaume, tels des animaux? Nous ne sommes point du bétail que l'on dénombre! »
Le Sergent exacerbé haussa le ton:  « Monsieur, vous êtes à Giran, et vous devez montrer patte blanche dans son domaine » .
Poussant un léger soupir, je répondis illico: « Soit, et si l'on faisait de même à Rune? J'ose à peine imaginer les réactions mon ami ».

J'entendis des paroles assassines parmi la foule, notamment: « Normal, c'est un Ambre. Il n'a que ce qu'il mérite.
Et puis, on ne traite pas un Ambassadeur en mission diplomatique de la sorte ».

Il m'annonce le prix de l'amende et je pouffe de rire.
« Vous croyez que je vais payer, mais vous rêvez l'ami.
-Monsieur, soit vous payez, soit vous serez convoqué au tribunal des gardes.
-Et bien, convoquez moi. Je ne donnerai point le moindre adéna.
-Bien , vous recevrez sous plis scellé une convocation pour vous rendre au tribunal.
-Fort bien! »

Il me fit une recommandation: »En ce cas, il vous faudra vous contenter d'aller dans les villes qui n'appartiennent pas au Royaume ».
Je lui répondis d'un ton sec:  « J'attend la convocation, et soyez sur que je ne remettrai plus les pieds ici, avant de répondre devant un juge ».
Amer , je me retournais ne saluant même pas le garde.
« Clarissa, à Rune je vous pris, j'étouffe ici! »
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Re: Hildebert & Escartille

Message par Hildebert » lun. 18 janvier 2010 à 15h48

Un jeune gamin fit irruption dans le château de Rune.
Les gardes tentèrent de l'intercepter, mais il filait , tel une flèche.
Il arriva devant les grandes portes qui protégeaient le bureau de la Régente.
Prenant une bonne inspiration,et sans même frapper, il entra, et déposa un courrier sur le bureau non loin.
Ayant refermé la porte doucement, il prit ses jambes à son coup et détala, alors qu'arrivait la garde.

Sur le dit courrier, on pouvait y lire ceci.


«Gens de Rune, membres de l'Ordre d'Ambre,
Il me fallait témoigner d'un événement gravissime.
Bien caché,non loin de la salle du tribunal des gardes de Giran, j'ai entendu une partie du procès du chevalier Hildebert.
Je n'ai pas retenu grand chose, mais certaines de ses paroles, je les ai bien notées.
Voici ce qu'il a dit:

« -Je suis épris de liberté, et ça, jamais vous ne pourrez jamais me l'enlever.
-Suis je un malfrat du fait de porter avec honneur ce blason?
Surement pas, je le porterai avec dignité, respect et honneur, et ce, jusqu'à ma mort ».

Malgré les attaques du greffier, du sergent, il s'est défendu comme je n'ai jamais vu.
J'ai cependant la malheureuse nouvelle de vous annoncer que le chevalier Hildebert
a été finalement condamné pour les griefs suivants:

-Refus de s'inscrire sur le registre royal des passeports
-Refus de payer l'amende qui s'élevait à l'origine à 200 000adénas
-Atteinte verbale envers le roi Garius, mais il n'y avait rien d'injurieux dans ses propos, hormis le terme de félon.
-Refus d'obéissance à un soldat du royaume
-Refus de se plier aux règles de la ville de Giran, du royaume.

De plus, il a été condamné à verser la somme faramineuse de 5 milliards d'adénas.
N'ayant point cette somme sur lui, il a été emmené manu militari dans la prison, sous bonne escorte.

Je l'ai aperçu au moment où la garde le sortait du tribunal.
Le regard blême, son visage se tordant dans une grimace amère
Il serra le poing.
Une ultime parole:

« Que cet acte odieu ne reste pas impuni »dit-il avec une certaine gravité, les yeux perdus dans le vide.
Une histoire, c'est comme une fleur.....elle nait, elle vit et elle meurt. Avant de renaître quand vient son heure

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Re: Hildebert & Escartille

Message par Hildebert » lun. 25 janvier 2010 à 19h59

La prison.

Je dois reconnaître que la prison, c'est pire que tout.
J'y étais cependant assez bien traité je dois dire.
Dans ma profonde solitude, ile ne me restait qu'à compter à chaque levé de l'aurore le nouveau jour qui s'annonçait.
Le temps me paraissait long, bien trop long.
Seul dans ma cellule, je ressassais un tas de choses.
Je n'avais que ça à faire d'ailleurs.
Je repensais alors aux médisances énoncées lors de mon procès:


-« Si Messieurs ne souhaite pas se plier aux règles, il ne peut rester que chez lui, dans sa ville de péquenots!
Par ailleurs nous savons tous ce que vaut un Ambérite......
….........
Pendez le! »
Je voulais répondre mais les mots ne pouvaient répondre à pareille offense.
Le garde avait les yeux ingurgité de sang.

-« Et nous nous souvenons de ce que vous avez fait à notre Haut conseiller Grymar »

D'un air flegme, je répondis à ces propos:

-« Arrêtez s'il vous plait , où je vais mourir de rire en entendant toutes vos affabulations.
Je reconnais que j'étais en désaccord avec lui, ses manières de procéder.
Je suis tout de même allé me recueillir sur sa dépouille par respect, par respect pour l'homme qu'il était, par respect pour les valeurs qu'il défendait, même si elles étaient contraires à mes principes, car c'était un homme qui a livré durant le peu de vie que les Dieux lui ont donné, le même combat: celui en lequel il croyait fermement.
Et croyez moi, j'honore ce type d'hommes. »

Mes dires ne suffirent pas, et avec velléité, je me suis défendu.
Hélas, la sentence tomba.
Pas de peine capitale, mais bien pire à mes yeux. Une somme faramineuse que je ne pourrais jamais payer...y compris avec l'aide de tous ceux de mon Ordre et bien d'autres.
Pour avoir refuser de payer une simple contravention, voilà où j'en]suis.
C'est bien enchainé que je fus conduit en prison, tel un malfrat, un voleur de grand chemin, un criminel.

Le temps passa....

Refusant les repas servis ,Hildebert commença à sentir l'épuisement.
Son visage se fit de plus en plus terne. Des cernes apparurent le long de ces si beaux yeux bleus.
Ne pouvant se laver correctement et n'ayant nulle lame, sa barbe se mit à pousser.
Une chose qu'il ne supportait pas.
A son grand désarroi, les gardes riaient de son attitude.
Nulle compassion, rien.....normal quand on refuse de plier aux règles d'un dictateur.


« Pour une poignée d'adénas, le silence, eux aussi ferment les yeux sur la vérité.
S'ils savaient vraiment... »


La rencontre avec Arthas

Tous les jours je pouvais entendre l'affreux cliquetis des serrures, les pleurs et les cris de gens de toute condition enfermés dans ces geôles puantes et nauséabondes.
Un jour, une cellule fut ouverte pour accueillir un nouvel occupant, celle jouxtant la mienne.
Au travers des barreaux, je vis passer un jeune homme, violemment emmené par les gardes.
Jeté tel un malpropre en geôle, mon cœur connu un soubresaut que je ne pourrai point définir.

Lors de la seule promenade quotidienne à laquelle nous avions droit, je fus interpellé par le nouveau venu. Profitant que le garde eut détourné son regard, il en profita pour,à l'oreille me chuchoter deux, trois mots.
D'un geste brusque, je me détournai de lui, refusant toute conversation avec un prisonnier, risquant de mettre ma vie et la sienne en péril si l'on était surpris par le garde.
Triste et amer, je m'en allais vers un pan de mur afin de respirer grandement l'air.
Ma tête se mis à tourner.
Fatigué, les yeux emplis de désespoir, je tombais à terre.
Nul garde pour venir vérifier mon état....
Rien sauf le nouveau détenu.

Le jeune vint s'asseoir près de moi et se mit à parler d'un ton des plus apaisant comme si ce qu'il allait me dire pouvait retenir mon âme en déroute.


-« Mais qui es tu? »lui dis je.
-« Je me prénomme Arthas, » et -haussant les épaules-
-« je suis un défendeur des vraies valeurs, de la liberté.
Es tu bien le chevalier Hildebert? »
Un simple hochement de ma tête confirma ses dires.

-« Et bien, les renseignements que j'ai eu sur ta personne étaient bien exacts.
As tu déjà entendu parlé d'une certaine Alma? »
Les yeux pétillants, je lui répondit par l'affirmative.

-« Et bien, tu as devant toi l'un de ses plus fervent serviteur, et …ce n'est pas pour rien que je suis ici. »
-« Comment cela? »
-« Tu n'as rien à dire, juste à être prêt quand les lourdes portes de la prison tomberont.
Il en va de toi et de tous ceux ici présents derrière ces grilles morbides.
Tu n'as pas à t'en faire, je suis un ami de la cause des justes, sinon, je ne serais pas là!
Un affrontement de grande ampleur se profile. Il mijote et je te rassure, ce ne sera qu'un avant-goût à ce qui suivra.
Quand viendra le moment, il faudra faire vite. Nos vies sont en danger, bien plus la tienne que la mienne. »

Je n'en finissait pas de m'étonner et au moment où j'allais lui demander quand cela arrivera, il mit sa main sur ma bouche.

-« Tu le sauras le moment venu. Fies-toi à ton âme de Paladin et tu sauras quand tout cela se passera. »

Dans l'expectative, je suis resté.
Les jours ont passé...
Des semaines même.
Je n'étais plus que l'ombre de moi même. J'avais perdu tout espoir. Sans doute Arthas avait voulu me redonner espoir, mais je ne croyais plus en une possible délivrance.
Une faiblesse d'esprit qu'aujourd'hui je ne m'excuse pas.
Je croupirais pour le restant de mes jours ici, au milieu des immondices, des railleries et j'en passe.
Quand tout à coup....


La Libération

Étrange.....
Il y avait comme un certain remue-ménage chez les gardes.
De bon matin,des renforts de la garde venaient d'arriver de Giran. Mais pour quelle raison?
Je ne comprenais diantrement à rien à tout ce qui se disait.
Alors que des sections d'archers prenaient position, nous fûmes reconduits dans nos cellules sans ménagement, les portes fermées à double tour.
Je compris dès lors que le moment était venu.

Quelques moments plus tard, se firent entendre de grands bruits.
Le sol de la geôle tremblait et j'entendais le hurlement des différents chefs des gardes donnant leurs ordres respectifs.
La prison était attaquée.

Je pouvais entendre le sifflet des flèches, le fracas des épées.....les cris de ceux qui venaient d'être pourfendus et qui rendaient leur âme. J'en avais le sang glacé.


-« Des innocents meurent par ta faute, roi de pacotille » je pensais en moi même.

Même si je n'étais revêtu que de guenilles, je me tenais prêt.
Il n'y eut plus que des bruits sourds....l'enfoncement des portes solidement fermées.
Tel un séisme, ma porte vibra puis s'effondra.
Une personne masquée, entièrement vêtue de noire s'avança vers moi. À son allure, elle était du genre féminin..... .
Elle eut un bref enlacement sur ma personne puis se retourna et rejoignit les autres .

C'est à ce moment que je vis Arthas.
Il me fit un petit clin d'œil.


-« Et bien, tu vois, tout vient en temps et en heure!. »
Il s'approcha de moi et me donna une accolade.

« Il est venu le temps de la liberté l'ami. »

Arthas s'éloigna de moi, et le dos tourné, il sortit tout à coup deux épées de leurs fourreaux.
D'un geste prompt et délibéré, il me les envoya. 


-« A toi maintenant! »

Il fallait passer à l'acte. Brandissant les deux lames, je m'ajoutais au nombre des Almatiens.
C'était une lutte à mort qui se profilait. Il fallait mettre hors d'état de nuire la garde.
À la vue de la déferlante, la garde était dépassée. Même son chef ne savait plus quoi dire et faire.
Avec Arthas, nous avons forcé l'allure profitant du chaos qui régnait.
Arrivés à l'extérieur de l'enceinte de la prison, je lui fit un signe de la tête.


-« Que la bonne fortune t'accompagne à jamais, » lui dis-je et Arthas disparu.

Je retournais sur les lieux et m'acharnais à suivre le mouvement.
Tous drapés de manteaux et de masques, je me demandais si ils étaient des alliés ou des ennemis.
Quoi que j'en pense, ils étaient là pour marquer le début de la déchéance de Garius.
Le temps n'était pas à la réflexion, mais plus aux actes.
Esquiver les flèches, les coups d'épées des gardes n'était point un jeu d'enfant.
Malgré ma triste condition physique, je pense ne pas trop mal m'en être tiré.
Les Almatiens ont réussi avec brio leur objectif.
Nombreux sont ceux qui sont tombés au champ d'honneur, et j'aurais à jamais souvenir de tout ce qu'ils auront fait pour le simple mot de « Liberté ».


_________________________________

Je referme mon « livre de vie ».

Comme tant d'autres, je ne suis désormais plus qu'un fugitif, mais j'ai gagné au moins deux choses durant cette triste épreuve:
Ma liberté et la force de mettre à bas ceux qui prônent ses contraires.
Un homme doit apprendre à se reposer sur sa seule conscience.
Il me faut donc continuer ma route et rejoindre les miens, quitte à en perdre la vie.

Je me mis à crier:
-« Ambre, Rune, mes amis....je suis enfin libre et de retour ».
Une histoire, c'est comme une fleur.....elle nait, elle vit et elle meurt. Avant de renaître quand vient son heure

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Re: Hildebert & Escartille

Message par Hildebert » dim. 7 février 2010 à 12h52

Enfin de retour à Rune.....
Je ne pris pas la peine de défaire ma besace pour rejoindre mes appartements.
Proche du peuple, il me fallait aller vers eux.
Après avoir ressenti le doux parfum des montagnes avoisinantes de Rune, une seule direction: la place centrale.
Entendre les rumeurs circuler dans les allées du marché de la ville, me mêler aux gens, cela n'était que pur bonheur. Hélas les étalages étaient presque vides.
Étrange ce bonheur relatif . Il fut entaché par l'annonce de la perte de toutes les récoltes suite à un incendie dans les terres du Nord par un groupuscule d'orcs fanatiques.
Là où tout paraissait florissant, je m'éloignais un peu pour discuter avec certains.
Nombre de familles avaient tout perdu et leur misère se faisait ressentir.
Jamais de ma vie, je n'avais vu tant de misère ici bas.


« Encore ces êtres sans foi ni loi, qui bravent ainsi les lois élémentaires? Il faut que cela cesse pour de bon. »

D'un pas franc, je pris la passeuse et me rendais en Giran.
Il faut dire que l'ambiance était plus que froide, j'aurais dit glaciale.
Ils étaient tous là, tels des maitres de cérémonie.
Le verbe n'était pas sans doute ce qu'ils avaient de mieux en bouche....
La puissance de leurs armes et de leurs sorts, nettement plus.
Je ne comprend pas pourquoi les gardes ne sont pas intervenus. Sont ils à leur bottes, soudoyés comme bon nombre du régime de Garius?
Quoi qu'il en soit, je ne suis point un couard mais je dois reconnaitre qu'ils furent les plus forts.
Malgré ma rhétorique, les armes parlèrent.
Ne faisant fis de ceux de derrière,d'un simple coup de masse, je fus assommé.
Menu militari, sur le dos d'un orc je fus porté, tout comme mon frère d'arme.
Et c'est là que commence le début de la fin.
Comparé aux sévices infligés, je préfère de loin la prison.....
Je me laissais aller au désespoir. Je venais de comprendre combien mes valeurs d'homme face à mes ravisseurs, se mesureraient à des critères sans valeurs.
Cette simple pensée me plongea dans l'épouvante.
De profondes nausées me firent dégurgiter le peu que j'avais dans l'estomac.
Ce ne fut que de l'acharnement, mais je ne répondais qu'en parole.
Ils voulaient détruire Ambre, cela je le savais déjà. Mais ils voulaient aller bien plus haut et frapper plus fort....
Je jetais entre deux brimades et les coups un coup d'œil à Zétide.
L'un des orcs s'approcha de li afin de lui affliger la pire des sentences.
Même ayant les membres brisés, malgré la douleur, je me mis à ramper voulant faire de mon corps un rempart pour Zétide face à l'adversité de nos tortionnaires.
Un coup bien placé m'assomma.
Quand je revins à moi, une odeur de brûlé flottait dans l'air, pareil à la senteur d'un arbre calciné.
Après les pires des sévices, je ne m'attendais pas à cela.
Un orc arriva brandissant une lame rougie....
Sur ma poitrine fut appliquée la plus profonde des infamies.
La lettre A
Hurlant , j'eus le réflexe de répondre que cette lettre signifiait Ambre.
En disant ceci, la lame s'enfonça encore plus dans mes chaires.
Un nouveau coup sur la face me permis de comprendre que ce nouvel sarcasme n'était pas de leur goût!

Je détournais ma tête. Zétide semblait sans vie.
Les larmes me vinrent aux yeux.


-« Pardonne moi mon ami de ne pas t'avoir plus aidé dans cette épreuve. »

Enfin, certains de leurs sbires arrivèrent avec une planche, des clous .
A semi conscient, je ne pouvais plus rien faire. Les jambes et les bras brisés...le visage tuméfié.
Il ne me restait plus que la parole, et encore....

Alors que les clous s'enfonçaient dans mes os, mes chairs, je revoyais défiler ma vie.
Elle fut, certainement éphémère, mais elle fut emplie de joies et de déceptions; de réussites et d'échecs.
Mais tout cela n'a pas de prix.....hormis le sublime honneur de donner sa vie pour ceux que l'on aime.

Je veux croire, j'ai toujours voulu croire en un futur héroïque....
L'idée peut paraître absurde, mais j'y crois encore , même en ces instants.
Alors que je sens que ma vie me quitte, je repense à notre chère devise:


« Nous sommes une unité, nous sommes légions, nous sommes l'équilibre, nous sommes Ambre ! »


Avant de sombrer dans le coma, je fixais de mes yeux à demi éteints l'un de mes tortionnaires.
Je n'eut qu'une parole:

-« Un Ambre sera bien plus dangereux mort que vivant ! »
Ils se mirent à rire.... ils avaient la main mise.
Lutter n'était plus possible.

Je fus trainé tel une larve, un mécréant parmi les mécréants.
Entre les insultes de tout genre, les coups, les crachats.....

….........

Dans le ciel de Rune, le ciel s'assombrit.....
Tous les gens encore en ville furent étonnés de ce qui se passait.
Ils ne purent repousser des cris d'effroi voyant ce qui arrivait.
Le volatile laissa tomber une masse....

D'un coup de dague, les attaches furent tranchées.
La croix tomba au sol dans un bruit sourd en plein Rune...
Le choc fut si violent que les clous s'arrachèrent du bois m'extirpant un flot de sang des mains et des pieds alors que j'étais inanimé.

Un orc, ami de toujours était là. Il se précipita vers ce qu'il restait de moi.
Devant le corps à demi mort, il resta sans voix au début ne reconnaissant point que sous ce corps meurtri, ce visage tuméfié, c'était moi.
D'un geste doux, il retira la missive fixée à mon corps meurtri.
Il y était écrit:


-« Né en héros, mort en bâtard.
Voilà la seule chose que mérite cet humain que nous avons la grande clémence de vous rendre pour que vous puissiez comprendre, vous, fils de catins d'Ambre, que l'on ne rigole pas avec les enfants de Pa'agrio.
Mais, quand à Zétide.... »

Il jeta la missive sur le coté, d'autres s'en occuperaient désormais.
Prenant son courage à deux mains, il aida la pauvre chose que j'étais devenu alors que les meilleurs médecins de l'hôpital de Rune étaient sollicités.
Le voyant, dans une voix à peine audible, suffoquant, cherchant à reprendre un peu d'air


-«  Ami de toujours, je regrette tout ce que je t'ai dit. Je m'étais bien trompé sur toi et tes intentions.
Puisses tu me pardonner un jour d'avoir douté de tes paroles .
Je ne demande rien, mais permet moi juste un dernier service...
Va dans mon bureau et récupère ce qu'il y a dessus.
Tu n'y trouveras qu'une seule chose: de vieux parchemins reliés.
Donne les à Escartille.....qu'il puisse finir d'écrire notre « livre de vie ».

-« La vie me quitte mais mon âme survivra......
Que mon sacrifice soit le début d'une ère nouvelle.
Promet moi une dernière chose.... fais brûler mon corps, ce sera pour moi la plus belle manière de rendre hommage à un homme au cœur bon; mais jure moi une chose:
Continuez la lutte....j'ai certe faillis, toi tu ne failliras point
Que les bénédictions des Dieux soient sur vous tous et guident à jamais votre route.... ».

Puis, plus rien.......que des cris et des souffrances malgré les meilleurs soins.
Les heures d'agonie furent longues.....

Un dernier souffle, tel celui d'un fauve, d'un renégat....
Quelques soubresauts témoignant son attachement à une vie insipide puis ce fut le néant....la vie venait enfin de le quitter.
Il avait bataillé contre la mort mais celle ci vint le prendre au moment où il s'y attendait le moins.
Comme une certaine délivrance alors qu'il n'avait pas fini d'accomplir ce pour quoi il était venu au monde....
Une lumière étrange vint éclairer le corps du défunt et disparue comme elle était venue.

Malgré les meilleurs soins, un seul constat se fit. Le Sieur Hildebert avait rendu son âme .
Plus aucun once de vie en lui. Froid tel la pierre, il était devenu.
Dernière modification par Hildebert le sam. 29 mai 2010 à 21h47, modifié 1 fois.
Une histoire, c'est comme une fleur.....elle nait, elle vit et elle meurt. Avant de renaître quand vient son heure

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Re: Hildebert & Escartille

Message par Hildebert » sam. 29 mai 2010 à 22h59

Post Mortem

Notre histoire est un mélange d'inconnu, de mystères, voir d'énigmes.
Vivre ou bien mourir telle est la question que grand nombre d'enture nous nous posons.
Bien des gens semblables à nous se trouveront au devant de ces évènements qui ne trouveront jamais une réelle explications autres que celles qui ne troueront à jamais une réelle concomitance bien au delà que celles fournies par les grands penseurs.
Toute rumeur, qu'elle quelle soit finira toujours par envenimer notre propre existence, bien plus que celle d'un poison.

Il y a eut et il y aura tant d'évènements troublants que l'on se demandera bien un jour s'il y aura quelque chose après notre trépas.
Pensez vous qu'il y ait un fond de vérité dans toutes les choses que l'on nous raconte?
Personnellement, je n'en sais fichtrement rien, et pour moi, ce ne serait que pur blasphème que d'affirmer oui ou non à la question de la survivance.

La seule chose commune avec la mort est que nous pleurons nos morts, la disparition inéluctable d'un être cher. Qu'il se soit battu avec panache sous la bannière d'Ambrée ou décédé brutalement comme le plus commun des gens; en fait, en ces deux cas nous ramènent à notre propre destinée:
Nous sommes faits pour naître, et à partir de ce moment là, nous sommes condamnés à mourir.

Si les Dieux existent, qu'ils vous ouvrent les portes de la félicité ou bien celles du néant.


Préparatif des Funérailles

Il y a de cela fort bien longtemps qu'un bûcher n'avait été érigé dans la grande salle du temple bas de la cité de Rune, salle où trône l'arbre merveilleux, un arbre en tout point semblable à celui de l'arbre mère des elfes sylvestres.
Au soleil levant, les rayons transpercent comme désinvolture les branchages de l'arbre brillant de mille feux, et de plus il semblait illuminer les différentes stèles funéraires dédiées à l'Ordre d'Ambre, stèles où étaient gravées les noms des héros d'Ambre.

Tandis que quelques gardes choisis parmi l'élite amassaient et empilaient sous un catafalque de bronze couvert d'un brocard de couleur Ambre, on pouvait entendre des maîtres-tailleurs graver aux stylets et recouvrant d'une fine couche de feuille d'or dans la pierre le nom de celui qui allait être inhumé. Un nom de plus qui s'ajoutait à la suite interminable de ceux ayant donné leur vie pour Ambre, notamment le médecin Zétide.
Alors que la préparation se terminait, un cohorte de prêtres fit son entrée, chacun d'eux portant un candélabre à sept branches. Les candélabres furent déposés à chaque angle du catafalque qui devait recevoir la dépouille.

C'est alors que le silence se fit. La cloche du temple se mit à tinter à intervalles régulières: C'était le glas qui raisonnait pour ameuter les gens de Rune et les membres d'Ambre.

Avec à sa tête le grand prêtre de Rune, Valdis, le corps d'Hildebert fut porté tel un soldat par quatre membres de l'Ordre choisis pour leur prestance.
Le cortège était précédé de la régente, du conseil de régence, de son plus fidèle ami Zaraki et d'un bon nombre de Runnois et autres qui admiraient l'homme simple, généreux et aimant qu'il avait été.
Tout au long du parcours, ce ne fut que fanfares de trompettes entrecoupées de chant exhortant le patriotisme et la paix.

Même si le chevalier Hildebert avait beaucoup perdu coté cœur suite aux derniers évènements, la mort de ceux qu'il choyait le plus, il n'avait jamais été aussi fier du travail accompli au sein de l'Ordre d'Ambre, un Ordre qui était devenu pour lui bien plus qu'une famille, justement en ce jour où ils lui rendaient un ultime hommage.
Tous lui avaient donné confiance et de mémoire, i n'avait jamais failli, jusqu'à ce jour funeste qui le vit trépasser peu de temps après le pauvre Zétide.
Ce qui avait toujours compté pour lui, c'était de vivre dans l'unité, dans l'équilibre des forces présentes au sein même de l'Ordre. Son ultime rêve avait été de rassembler tous les différents belligérants et, pourquoi pas ne pa arriver à un compromis en en leur faisant signer un traité de paix, un pacte de non agression …. Mais il le savait très bien, tout ceci n'aurait été que chimère !
Il y croyait dur comme fer, mais ce n'était pas de l'avis d'un bon nombre des membres de l'Ordre.
Une idée farfelue? Nul ne le saura jamais désormais.


Les Funérailles du peuple

Avant que ne soit procédé à la crémation demandée par le défunt, ceux qui désiraient prier devaient le faire en silence tout comme si son âme ne souhaitait être tourmentée par le monde terrestre.
Valdis fit un signe et aussitôt les quatre gardes qui se tenaient face au catafalque mirent le feu au pied des fagots de sarments secs. Alors commença à retentir le bruit sec du craquement des sarments qui se mirent à attiser le feu. Les flammes; non sans nonchalance, se mirent à embraser le bûcher en entier.
Les flammes aux couleur de l'enfer se mirent à lécher puis à dévorer de leur puissance dévastatrice le corps de celui que l'on surnommait
« le Téméraire ».
Allongé sur une toile tissée d'or qui prenait feu,, le corps tuméfié d'Hildebert avait les mains jointes. Seul son bouclier d'un blanc immaculé semblait cacher le restant des blessures blasphématoires qui couvraient son corps. Sur son flanc droit avaient été apposées sa légendaire épée, celle qui avait le plus d'importance pour lui: Son Epée de Damas.

Dans un gigantesque panache de fumée noire et nauséabonde, tout s'embrasa.
Se muscles secs se brisèrent tels du verre, la chair se consumait tel du cuir.
Recouvert de flammes, tout ne devint que noirceur...même l'épée et le bouclier fondirent comme s'ils étaient dan la forge d'un nain..

Contre toute attente, et malgré l'horrible odeur sépulcrale qui commençait à donner la nausée à toute l'assistance,Escartille, son seul et unique frère vint se placer face au bûcher.
A genoux, les yeux emplis de tristesse et de révolte, il ôta sa arceau d'Ambre et remis son vieux bonnet de troubadour.
Zaraki, ému par la scène vint prendre place à ses cotés.
Le jeune troubadour dénoua dénoua sa besace et en ressorti son vieux rebec. Après avoir accordé à la va-vite les quatre cordes qui composaient l'instrument, il se mit à chanter d'une voix pure et cristalline, ce qui étonna fortement l'assemblée présente.


« Toi, Ô mon frère,
Toi, Ô mon Hildebert,
Bien plus que quiconque je connais la profondeur de ton âme.
De nombreuses tendresses détournées tu as eut.
En mettant ta passion au service d'Ambre, tu as trouvé repentir et rédemption.
Toutes comme tes valeurs, elles reposent à jamais sur vous, sur Rune.
Qui que vous soyez, femmes, hommes ou gens de cultures diverses,
Les valeurs qu'il vous a donné seront à jamais vôtres.
Et tout cela, au nom de l'amour, pas le sien, l'amour pour vous tous.
Il a péri en donnant sa vie pour l'amour du genre humain, pour tous les vivants au cœur vibrant.
Dans d'autres temps, certains auraient dit qu'il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux que l'on aime.
Que ton âme qui disparaît dans cette fumée et les méandres de l'éternité,
puisse t-elle te conduire vers l'Éden qui t'attend à bras ouverts.
Adieu mon frère, toit avec qui je partage le même sang,
Je veux croire que tout n'est pas encore fini, que la mort n'est point une fatalité.
Il suffit simplement de croire que lorsqu'un meurt, un autre prend la relève....
Pars et dors en paix du sommeil des justes mon frère ».

Pris de sanglots, il eut juste le temps de jeter un lys d'or dans le brasier et ne pu finir sa mélopée.
Aidé de Zaraki et de deux gardes, il fut soutenu jusqu'au moment de rejoindre sa place.
Ce que dirent certains étaient que les paroles du troubadour avaient marqué bon nombre de gens dans le cœur.

Avant de conclure la cérémonie officielle publique, la régente monta à la tribune. Même si elle avait le regard emplit de larmes, elle se devait de se montrer forte, et c'est ce qu'elle fit.


« Mon cher Hildebert, mon cher ami,
je ne suis point ici pour vanter tous les merveilleux gestes que tu as accompli avec nous ou sous d'autres bannières auréolées de la gloire qui fut leur, l'Ordre de Sion, les Renégats, l'Ordre de Selath, l'Échiquier, les gardiens d'Éva et j'en passe...
Tu as de tout temps respecté les idéaux pour lesquels tu étais né. Des valeures de respect et d'humilité qui étaient tiennes.
Tu as affronté bon nombre de dangers, affronté des gens impurs qui mettaient en péril notre communauté. Même si tu disais que d'un Ambre mort en rejaillit, tel un bourgeon d'un arbre un second, je suis triste en ce jour.
Je ne cesserai à jamais de te remercier pour le fabuleux travail accompli en tant qu'Ambassadeur d'Ambre, en tant qu'homme. Je dois néanmoins reconnaître que sans toi et Zétide, notre Ordre est au bord de l'implosion..
IL en revient à nous de ne pas baisser les bras mais rares sont ceux qui comme vous deux avez eut tant de panache et de foi dans vos actions.
Tu ne te voyais point finir tel un squelette piétiné, et comme bon nombre de nos illustres anciens, finir en cendre est sans nul pareil, le meilleur moyen de mettre fin à ce doute qui te hantait l'esprit.
Des êtres sans foi ni loi se sont mis au travers de ta route. Voulant à tout prix sauver Zétide, il t'a fallut la force capable de les remettre à leur place et de les renvoyer de là où ils venaient. Semer la terreur en plein Giran sous le regard compatissant de certains gardes. Ne serait ce pas qu'ils avaient une personne influente pour assassiner librement des Ambres et qui céda avec une certaine complaisance le bastion le plus au nord de cette terre.
Pour certains, le peuple dit « simple » comme nous ne valons pas grand chose à ses yeux, et tu a eut l'audace de le dire à haute voix, tout comme un certain Arthas. Cet amusement cocasse dont il ne se délectait point assez , et ces êtres immondes eurent bien raison de ses erreurs et de nous.
Tout comme le valeureux Zétide qui repose du sommeil éternel également, que la Déesse mère le garde en sa sainte protection, un homme d'une sagesse exemplaire et aux dons extraordinaires.
Il était tout comme toi, pas du genre à se laisser maltraiter et se laisser marcher sur les pieds.
Nous sommes jusqu'à présent des Ambres, les dépositaires des actes héroïques de nos anciens qui ont écrit notre histoire dans le sang. Nous sommes dès le serment de l'Ordre prêts au sacrifice suprême. Et c'est bien ce qui s'est passé avec votre sacrifice à tous les deux, mettant fin à l'épopée de deux êtres extraordinaires.
Gloire à toi Hildebert, fils de Louva de Giran, fils de Reine. Tout Ambre, tous les Runois et tous ceux qui t'ont aimé te rendent leur dernier hommage.
Nous te voueront ue admiration éternelle, tel est mon voeux.
Que ce qui a été dit soit à jamais accompli ».

Puis, ce fut le silence total.
Les dernières fumées cadavériques venaient de metttre fin à la calcination du corps. La mince fumée s'espaçait dans l'air bien au delà de l'arbre centenaire comme désirant atteindre le soleil.
Seuls quelques reniflements, des sanglots et des mots perdus se firent entendre parmi toutes les personnes présentes à la cérémonie.

Avant que ne commence le second office , le grand prêtre se mit à chanter un cantique:


« Louange à toi Einhasad, toi notre mère céleste.
Louange à toi afin que nous puissions tous hanter à nouveau
Au moment où retentiront les grandes cloches et les carillons de ce monde,
Et tout ceci, dans une multitude de sons...
Puissions nous à nouveau chanter tes louanges au moment ou notre ami nous quitte.
Louanges à toi qui est l'alpha et l'Oméga
D'où tout commence et d'où tout finira.
En ce jour où nous te confions l'âme de ton enfant,
Puisses tu lui donner en signe d'action de grâce ta paix.

Prions ensemble et tenons nous les mains.
Afin que cette communion ne fasse plus qu'un avec notre ami défunt,
Et ce, malgré notre chagrin légitime, nous te remercions avec sollicitude et gratitude pour celui que tu accueilles.
Pour notre ami Hildebert, lui qui toujours cru en un monde parfait, nous te prions afin que désormais vous ne fassiez plus qu'un.
Humblement, nous implorons ton pardon,
Afin qu'il accède au panthéon des êtres d'exception, celui qui monte vers toi.
Ais pitié pour la grande souffrance qui ronge notre âme
Accorde nous un dernier espoir:
Qu'il retrouve là haut son amour de toujours.... »

Une fois la cérémonie protocolaire finie, un grand nombre de participants fut inviter à quitter les lieux afin de ne laisser que les proches assister à l'ultime hommage dans l'intimité.

Une fois tous les gens au dehors, et selon la volonté du défunt, la sonnerie du glas laissa place au grand jeu des cloches et des carillons. En théorie, cela n'avait lieu que lors de victoires, d'intronisations.....rarement pour un hommage funèbre. Quel paradoxe !


Funérailles intimes.

Les seules personnes autorisées à rester à la seconde cérémonie furent Escartille, la régente, les chefs des différents ordres et légions d'Ambre déjà durement touchés par le décès de Zétide, anéanti par les mêmes sbires qui avaient causé la longue agonie et la mort atroce d'Hildebert sur le gibet d'une croix, et comme toujours était présent son meilleur ami, l'orc Zaraki, son ami de cœur, son confident.
D'un pas cadencé, sur une marche musicale simple mais ô combien harmonisée, quatre gardes s'avancèrent dans la nef portant sur leurs épaules un large plateau d'or sur lequel y était déposé une urne funéraire faite d'or pur et serti d'émeraudes aux couleurs Ambre.
Une fois l'urne déposée sur une tablette recouverte d'un velours pourpre, les quatre gardes, après avoir rendu les honneurs aux cendres encore fumantes de l'ambassadeur qui était également un fils de sang royal s'éloignèrent afin que le grand prêtre puisse commencer son rituel.


-« Tu es né de la cendre, cendre tu es redevenu ».

D'un geste empli de modestie, il remplit l'urne...
Une fois sa mission accomplie, il scella l'urne recouverte d'une coupelle d'étain où s'entrelaçaient les lettres A et G. A signifiant Ambre et G comme Giran, ville qui le vit naitre. N'était il pas en effet le fils de Louva, feu reine de Giran?


-« Toi l'homme qui fut brisé, dépecé,
Ton âme est à présent guérie.
L'ombre tombe trop vite
A l'image du sable dans un sablier.
Qu'il est long le chemin qui nous conduit
Jusqu'au champ du dernier sommeil.
Bientôt nous ne retiendrons bien plus que ton nom,
Mais aussi les nombreux noms de ceux qui t'ont précédé,
La mort ne sera plus qu'un souvenir et désertera au loin. »

Certains badeaux et curieux restés devant l'entrée du temple et ne voulant rien rater malgré l'interdiction faite par la régence étaient partagés entre désir de recueillement profond, attristés par la mort brutale et sanguinaire d'un sage homme.
D'autres, bien au contraire ricanaient dans leur barbe sans mot dire. Pour eux, cela n'impliquait qu'une simple et unique chose: Le destin était entrain de changer. La mort de deux grands hommes d'Ambre alllait sans doute être l'un des facteurs propice à la chute de la maison Ambre, et ainsi pouvoir rattacher la perle de Rune aux terres du Nord.
Bon nombre s'en frottaient déjà les mains.

Alors que bon nombre de Runnois et autres prenaient le pont en direction de la basse ville, une voix forte se fit entendre:


-« Bande de couards que vous êtes. Par vos actions, vous venez de faire entrer le loup dans la bergerie.
Désormais, nulle malédiction ne pourra remplacer l'enthousiasme que nous portions en eux, en nous, tous comme ceux envers nos peuples.
Et par tous les Dieux, nul ne pourra m'empêcher de donner ma vie tout comme ces valeureux guerriers qui ont offert leur vie pour que resplendisse à jamais dans nos vallées, dans nos contrées deux mots inaltérables: Paix et Liberté. »

Même s'il n'avait pas été reconnu formellement, Arthas s'enfuit sitôt dit ses paroles....

Tout a une fin.

Conformément à sa demande, un petit voilier accosta sur un ponton du port de Rune.
Parmi tous les vendeurs, matelots et autres, nulle personne ne se rendit compte de la présence d'un orc imposant suivit d'un jeune homme à l'allure chétive, il en était de même dans tous les ports, il y avait bien peu de curieux sauf un. IL s'agissait du grand chef de l'amirauté. Il s'approcha d'Escartille et lui dit ces mots:


-« Et bien, mon p'tit jeune, je serai surpris de savoir ce que tu fais ici et ce que tu transportes dans ta besace? »
-« Ô, rien de bien précieux , mon bon messire. Je porte juste un peu de terre de Rune avec quelques plants de Lys pour en faire cadeau à notre souverain, en guise de pacte d'amitié entre nos deux peuples » Répondis je le visage devenu blême.
-« A mon avis, vu sa main verte, je ne pense pas qu'il arrivera à faire pousser quelconque plante » ricanant.

Zaraki était de marbre mais je sentais bien qu'à la moindre escapade il l'aurait envoyé d'un coup sec voir si l'eau du port de Rune était à son goût.
Se ravisant, le chef de l'amirauté nous laissa passer.


-« Et bien, vous pouvez y aller, mais si vous souhaitez un petit conseil, la mer semble déchainée en ce moment. Il me semble que les Dieux soient en colère. Pour quelle raison, il faudra le leur demander. » et il partit en pouffant de rire.

-« N'ayez crainte, ni les Dieux ni les éventuelles bourrasques de vent et vagues de la mer ne nous ferons peur! ».

D'un clin d'œil, le chef de l'amirauté nous souhaita tout de même un bon voyage tout en espérant que ce voyage nous conduise à bon port.
Au fond de moi moi même je me disais, serrant dans mes bras ma besace si précieuse....s'il savait vraiment!

Voyant que le soleil baissait, Escartille insista auprès de Zaraki pour qu'ils partent le plus vite possible. En effet , quand l'astre solaire s'efface, la mer devient des plus tranquille.
Après avoir calé l'urne d'or à la pointe de la proue, urne ornée de lys d'une blancheur immaculée, Zaraki prit le gouvernail et aussitôt, nous primes le large.
L'éclat du soleil couchant sur le château de Rune permettait bel et bien de le qualifier de « perle des terres du Nord ».
Malgré les nombreuses vagues, nous longèrent tant bien que mal les cotes de l'ile primitive puis longeâmes les cotes austères des territoires sous l'autorité de la déesse Shilen.
Je ne saurai le dire, mais le fait d'avoir déposé l'urne funéraire d'Hildebert à la proue du navire, son esprit semblait être avec nous. Toutes ses actions, ses affections pour les Dieux et les siens pourraient nous être d'un grand secours.
Toute la mer était agitée et ce n'est qu'une fois la nuit tombée qu'elle se calma d'un coup.
Nous ressentions seulement la fine brise marine qui caressait nos cous et nos mains moites.
Juste un peu de fraicheur pour des cœurs endoloris.

Nous approchâmes du port de Gludin et contrairement à ce qui avait été décidé, nous accostâmes sur la plage de Gludin, en pleine nuit. L'étrave du voilier s'échoua sur un banc de sable. Le choc fut si brutal que l'urne vacilla. Avant d'accoster et d'être un des plus discrets, la voile fut repliée doucement et c'est à la rame que nous accostèrent la plage de Gludin.....sans un bruit.
Il est vrai que cela était pour nous d'une plus grande tranquillité suite aux différents guets des marins rodant dans les parages.


-« Maitre Zaraki, en ce si dur moment, je me dois de t'avouer une chose. Nous avons eut par le passé de grands différents, divergences de vue.... »dis je embarrassé.
« Me penses tu capable d'avoir laissé partir Hildebert seul et sans escorte?
J'ai tenté de le convaincre mais il n'a rien voulu entendre. La vie de notre Zétide valait bien plus à ses yeux qu'une éventuelle escorte. D'après nos préceptes, tout membre de l'ordre d'Ambre en danger se doit d'être sauvé, au risque d'y perdre sa propre vie »

Triste et ému, Zaraki ouvrit la bouche.

-« C'est hélas ce qui arrive souvent, bien trop souvent dans l'accomplissement de notre tâche, c'est le signe de notre engagement. Tout ce que ton frère a fait, il l'a fait à merveille et à tout jamais toutes les prochaines générations verront non en lui un éventuel messie, mais un grand héros qui a donné sa vie pour ceux de sa communauté, celle de l'Ecclesia, et même envers un certain Ian en qui il avait une bonne confiance ces derniers temps. Je ne sais pas tout de lui, mais je sais qu'il a accomplit des actes de bravoures sous d'autres blasons.
Pour être franc, il m'avait parlé d'un grand projet et je suis persuadé qu'il aurait fait parti de cette nouvelle roue qui se met en place, même si tout cela ne commence qu'à prendre forme. »

Escartille le prit par l'épaule:

« Garde bien ceci pour toi car un jour une vérité volontairement oubliée va refaire surface. Il y a encore en ce monde un jeune adolescent, presque un adulte, dans lequel coule le sang de Camillia et d'Hildebert, un sang de Paladin... »

Zaraki le regarda d'un air estomaqué....

« Garde bien ceci pour toi car un jour qui sait, tu le reconnaitras et alors, là, tu comprendras. »

Puis, ce fut le mutisme total.

Un lac pour l'éternité:

Je me souviens que depuis mon adolescence, Hildebert m'avait toujours vanté les splendeurs d'un lac d'où n'émanaient que quiétude, espoir et délivrance.
Ayant longuement voyagé, je vous jure que ce lac n'a rien à voir avec tous les autres dont les odeurs nauséabondes de cadavres remontant à la surface feraient régurgiter même l'homme le plus averti.

Le lac d'Iris se dressait à environ soixante lieux au sud-Est du bastion bien protégé par les elfes sylvestres. Pour Escartille et Zaraki, il était impossible de s'y rendre par la route normale. Escartille, bien plus courageux que l'on ne le pense , sentait monter en lui une certaine frayeur au fur et à mesure.
Après de nombreuses heures de marche bien éprouvantes, ils y arrivèrent enfin.
D'une couleur azur, d'un calme aussi limpide que ses eaux, tous deux s'approchèrent d'une petite crête qui surmontait ce lac à perte de vue.

C'est ici qu'Hildebert aimait venir, afin de s'y ressourcer, de redonner un sens à sa vie et châtier ses lourdes erreurs. C'est le barde blanc, Ivellios, l'un de ses plus grand amis qui lui fit connaître ce lieu paradisiaque, ce lieu enchanté.
C'est ici même qu'il demanda la main de Camillia et se donnèrent l'un à l'autre. Quel plus merveilleux endroit pour un tel moment de félicité, celui où deux corps ne font plus qu'un...

Injustice de l'histoire, tous deux ne sont plus désormais, et c'est pour lui rendre un dernier hommage que les cendres d'Hildebert se doivent de reposer ici, non à Rune ou bien Giran.
Bien loin de tout tumulte, ce lac est un lieu de paix et sera signe de respect et d'admiration pour un homme du peuple. Même s'il était de sang royal, il n'avait jamais oublié les fondamentaux de la vie: l'équilibre, l'unité et la paix entre toutes les races.
Le mot puissance ne rime qu'avec arrogance, y répondant avec défiance. Le pouvoir est un traitre qui nous pousse à oublier vraiment qui nous sommes.
Nous nous étions fixés des lois, des règlements, des principes...hélas toute loi n'est faite que par l'homme et pour l'homme. Malheureusement, ils ne les appliquent pas à eux mêmes.

Et pourtant cet homme haï et aimé à la fois à la fois restera à jamais gravé dans nos mémoires.
Dans un petit lopin de terre, au milieu des bruyères, Escartille creusa le sol et y planta trois pieds de lys blanc.


« Toi, le roi du cœur
Tu n'es plus désormais dans la noirceur.
Dans ce grand lac où tu reposeras, nul ne t'éveillera.
D'un père tué à la guerre, une fils surgira.... »

Près du rocher des amoureux, non loin des lys plantés, Escartille s'approcha du lac.
Il descella l'urne et resta pensif un long moment. Il s'apprêtait à accomplir la dernière volonté de son frère. Retenant ses larmes, d'un coup sec il vida l'urne de son contenu.
Les cendres se répandirent sans bruit dans les eaux profondes du lac.


«Maintenant, je sais bien que les dieux, quels qu'ils soient n'envoient nul avertissement à ceux qui ont sur leurs mains le sang d'un juste. Ces êtres malfamés suivront leur propre voie, sans crainte, sans ressentiment, ce qui semble être leur destinée. Mais au fond d'eux, la punition s'avance car celui qui fera périr par l'épée, le fer, le feu ou la croix périra d'une manière encore plus atroce.
Et ceux là ne pourront sans doute compter sur une éventuelle rédemption. La seule qu'ils auront sera de finir dans les flammes de l'enfer. » 
Dernière modification par Hildebert le dim. 11 juillet 2010 à 13h41, modifié 1 fois.
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Re: Hildebert & Escartille

Message par Hildebert » dim. 30 mai 2010 à 15h23

Tout se doit de finir un jour

Cela semble tomber sous le sens d'une culpabilité méritant un châtiment.
Le grand Ordre de l'Ambre se prépare à déserter ce monde.
Au fin fond de moi même, je suis sur que le roi et ses sbires doivent déjà se délecter dont ils ont agit pour donner le coup de grâce à cet Ordre.....et si seulement il n'y avait qu'Ambre !
Il a du surement avec de grandes largesses récompenser ceux qui leur ont permis de parvenir à leur but: nous éliminer. C'est du moins ce qu'il croit, croyait....

Lors de la dissolution devenue effective, nous serons pour une grande part réduits à la fuite, à l'errance, à moins qu'un esprit lucide et compatissant ne puisse nous venir en aide, un esprit bien plus ouvert que celui qui nous a arraché notre âme, ce qui me rend un poil un peu moins amer.

Les mois, les années sont passées et nous étions non loin d'inverser les forces en présence afin de rétablir l'équilibre, équilibre qui était la clé de voute de notre propre engagement.
Notre union a volé en éclats, certains ont méprisé les serments pris, un trop grand nombre de valeureux Ambérites sont morts pour notre cause, celle de la justice et de la paix. D'autres en ont profité pour nous tirer dans le dos tels de lâches. Je ne peux les blâmer car ils ont senti le vent tourner et ont préféré l'utiliser à leur avantage. C'est sans doute ce que j'aurai fait si je n'avais pas été un falot.

Tout ce que j'espère désormais est que le monde à venir suite à la fin d'Ambre continuera à faire respecter le droit et la justice, et qu'à l'avenir, ces deux mots seront encore plus liés les uns aux autres.
S'il n'y a plus de justice, la vérité que nous avons recherché n'aura plus lieu d'être et l'Ordre d'Ambre n'aura rien été sur ces terres, n'aura eut aucun sens à sa propre existence. Nous aurions été au final que des apparences, des faux-semblants croyant en une quête irréalisable.
Je préfère de loin mourir plutôt que de savoir ou même de penser que tout ce qui a été fait l'a été en vain.


« Je t'interdit de dire ceci! » scanda un orc ami de toujours.
« Et pourquoi pas... tant de braves sont morts au nom des valeurs Ambérites et je ne vois pas, en regardant tout autour de moi, en quoi cela gênerait d'en rajouter un énième nom à cette longue liste ».

Les étendards d'Ambre étaient jetés à même le sol, alors que les Runois fuyaient se mettre à l'abri, se demandant bien encore ce qui allait leur arriver. Certains regagnaient leur demeure et avaient même à l'esprit une vision vindicative, de vengeance sur ce qui se produisait.

S'approchant de moi, une voix sourde et dominante par son autorité s'éleva:


« Quel spectacle lamentable donnes-tu jeune troubadour à teter de conserver les vestiges d'un temps à jamais révolu, celui d'un ordre à jamais fini. Il n'a plus de tête, plus de blason et tu portes en tes mains le dernier des étendards.
Plus d'alliés qui ont battus en retraite tels des pourceaux, toi et tes confrères n'êtes pour moi que des chiens ayant bien profité du système après avoir tenté de le renverser. Certains des vôtres ont la langue bien pendue sous la torture ».

Tenant dans mes bras l'ultime étendard Ambérite, sans broncher sous la lumière vacillante du soleil, je me mis à examiner la silhouette toute de noir vêtue. Qui pouvait-il être?
Je ne pourrai le dire avec certitude, mais je suis sûr avoir déjà croisé son chemin....des démons noirs, cela ne court pas les rues hein?
Il était juste là pour finir d'accomplir sa sale besogne.

Même dans les pires situations, je tentais de rester le plus courtois possible....un bien, un mal? Qui sait.


« Sauf votre respect, même si mon Ordre n'est plus qu'une ombre, il est de mon devoir de rendre honneur à son étendard en souvenir de ce que fut le feu Ordre d'Ambre.
Si le besoin vous en faisait sentir, puissiez vous par la puissance de la lune et des différents astres grandissants me faire jeter par delà le pont qui mène à la ville haute; cependant, je vous en conjure, veuillez laisser en paix un jeune homme sans arme qui n'accomplit que son ultime devoir, celui du devoir de mémoire. N'ayez aucun geste déplaisant envers moi et laissez moi la vie sauve. Je sais pertinemment que je ne ferais pas le poids face à un rang d'archers, arcs bandés en ma direction. Une fois mort, je ne serais plus utile à quiconque ».

Transpirant à grosses gouttes de sueur, je sentais le poids de la mort imminente peser sur mes épaules grâce aux archers qui me fixaient sans vergogne.
J'étais désormais seul au monde, même mon meilleur ami n'était plus à mes cotés.
Ambre avait disparu et je me demandai en moi même en avalant lentement ma salive comment remédier à cette situation burlesque mais au combien dangereuse. Je risquai ma vie et je devais finalement me rendre à l'évidence....Ambre ne sera plus. Je devais enfin me résoudre à accepter cette vérité qui fait froid dans mon cœur. Devrais-je faire de notre si belle devise une contre vérité?
Tout ce que je sais en ce moment, c'est que je suis encore un Ambre de cœur, et cela, bien plus que jamais.
Notre devise a parcouru le monde entier et l'on peut dire que pour certains, elle est déjà bien connue, voir trop même.


L'héritage d'Ambre

En ayant juré fidélité à l'Ordre d'Ambre, il me revient en mémoire les différents termes de mon engagement, engagement qui ne se prend pas à la légère.
-Être sain et sauf afin de ne pas nuire au clan.
-Sûr, afin d'être discret sur les affaires en cours et assurer la sécurité du groupe.
-Honnête afin de ne pas porter atteinte aux droits fondamentaux de l'Ordre et de respecter le nom des anciens tombés au champ d'honneur.
-Possible, afin d'être en tout temps et en tout lieu un modèle de disponibilité et d'abnégation afin de faire grandir et prospérer Ambre.

Nous avions toutes et tous les mêmes valeurs, et à l'heure même où l'étendard descend du mat du château une dernière fois, j'éprouve une vive tristesse. J'ai dans le coeur encore tous les évènements récents et le souvenir de ceux qui ont donné leur vie pour Ambre, qui ont donné un sens au mot « partage », pour tous ceux qui ont lutté contre toutes les formes d'extrémisme et qui en ont payé le lourd tribu.

Tout au long de ma présence au sein du Logrus, j'ai voulu défendre un certain équilibre et je pense encore, tristement, que même avec la mort d'Ambre on aura au final un peu réussi notre sortie.
Je suis plu que sûr que d'autres vont prendre la relève, et sans vraiment oser le dire, ils prônent tout en le démentissant nos idéaux.

Je ramasse sous les yeux ébahis des archers l'étendard qui est prêt à toucher le sol. Un tel étendard couvert de tant de gloire n'a pas le droit d'être souillé par la terre impure piétinée par cet occupant de passage. Ce serait une injure profonde et intolérable envers tous ceux qui ont lutté pour lui au prix du sacrifice.
Sans trembler, je me met à le plier en carré et le met contre ma poitrine.
C'est fait......Ambre n'est plus désormais.


Vers une nouvelle destinée

Tout commencement se doit d'avoir une fin.
Être et avoir été un grand Ordre me semble encore inconcevable à imaginer, et pourtant c'est bien vrai. Il faut savoir parfois se rendre à l'évidence.
On ne peut être et avoir été.

Tout comme les Arteias, les Ambres viennent de tirer leur dernière révérence.
Une dernière fois? Une boutade me direz vous...
Cette fois, c'est vrai malheureusement.
Tant d'entre nous sont tombés que l'on ne peut plus guère se compter .
La décision de dissoudre un tel ordre ne fut pas facile, mais, il fallut se rendre à l'évidence et tourner la page de ce grand livre d'histoire, un livre d'épopées héroïques et légendaires auxquelles moi même et Hildebert avons versé notre sang, ce grand livre de l'équilibre aux luttes exponentielles.
Mon esprit nostalgique me renvoie vers des versets qui ont marqué mon esprit.


« Nous avons été submergés par le sang de la terre meurtrie et nous nous endormons.
Ô étoiles, contez encore solennellement les évènements de ce soir ». (Extrait d'un chant de guerre)

Le démon noir a disparu, idem pour les archers. Dans leur clémence, voulaient-ils que je finisse ce pour quoi j'étais de retour à Rune?
Dans la grande salle du temple bas de la cité, je me prosterne devant la stèle mémorielle des Ambres. Que de noms gravés en lettre d'or sur ce marbre. Ces noms resteront comme un souvenir perpétuel pour les générations futures et pour ceux qui prendront la suite.
Sauront-ils la respecter? C'est tout ce que je leur demande humblement.
Je dépose devant la stèle l'étendard d'Ambre finement plié, puis, les yeux en larme, décroche de mon armure le blason qui faisait de moi un Ambre.
Je le dépose délicatement sur l'étendard.....tout s'achève en ce moment précis.

Je ne suis plus Escartille le Troubadour, membre du Logrus d'Ambre.... je suis redevenu Escartille le Troubadour, le vagabond, sans plus rien, sans famille, quelques amis et encore.
Je garde néanmoins espoir, et je suis plus que sur que le seigneur de guerre Voraag, foudre de guerre serait fier que retentisse à nouveau ces belles paroles:


« Celui qui ne s'est pas constitué d'objectif dans la vie n'a aucune chance de les atteindre un jour ».

Je me relève et incline une dernière fois ma tête face à la stèle ou figure le nom de mon frère.
Un seul cri raisonne du fond de ma gorge. Il provient du manuel de guerre d'Heigardt d'Heriondis et est la devise d'Ambre.


« Nous sommes unité, nous sommes légions, nous sommes l'équilibre, nous sommes Ambre ».

Je fais volte face sur moi même et quitte tristement ce lieu magique.

A la sortie de Rune, je ressort mon vieux livre de vie, et je me met à écrire:


« Mon cher livre de vie, nous sommes tous deux pareils à deux orphelins maintenant.
La vie ne nous a pas épargné, loin de là...mon cœur vaillant et tes belles pages ont été durement affectées par tout ce qui est arrivé.
Je te promet de continuer, quoi qu'il doive m'en couter, de poursuivre de ma plus belle écriture et de faire de bien belles enluminures pour que ceux qui liront soient emplis d'un désir de comprendre le pourquoi du comment de cette triste mais si belle histoire.
Continuons ensemble cette nouvelle vie qui s'annonce sous de nouveaux auspices.
Menons cette nouvelle vie encore plus haut et encore plus fort que jamais.
Je sens que je ne vais pas prendre un chemin facile, mais le fait de relire de temps à autres quelques pages de nos épopées sera pour moi d'un grand réconfort, un réconfort qui me redonnera courage et force durant les dures épreuves qui nous attendent. »

Je pensais que tout était fini. Est-ce le cas?

Ô que non, et grande sera la surprise Escartille.
Attend toi à vivre des évènements dont tu n'aurai jamais une once pensé un seul moment.
Prépare toi, car tu en auras grandement besoin.


(hrp) BG de déclantage d'Escartille de l'Ordre d'Ambre (hrp)
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Re: Hildebert & Escartille

Message par Hildebert » lun. 9 mai 2011 à 13h55

Absconditus

Depuis mon départ de Rune et les terribles événements qui s'y sont produits, il se passa un temps interminable.
Vivre caché m'était devenu maintenant insupportable.
Il me fallait écrire certains secrets que je gardais enfouis au plus profond de mon cœur.
Je sais que je suis resté un éternel adolescent malgré les années qui s'ajoutent...
Bien que je sois d'un esprit espiègle, parfois comédien pour me divertir, j'aime avant tout, jouer avec les mots. Certains diront que je suis de caractère difficile et pourtant...
Le monde des idées passe souvent avant le monde des sentiments. J'ai besoin de communiquer, d'échanger. Un gestuel, un touche-à-tout, voilà comment je me présente. J'aime les changements et refuse souvent de m'attacher par crainte de me sentir emprisonné.

Dans l'obscurité, je me dois de faire appel à mon imagination J'ouvre le livre et recommence à écrire :


« Mon cher livre, vu qu'il n'y a plus que toi et moi, permet moi de révéler certaines choses, dans mon apprentissage que j'ai gardé longuement secret.
Il y a bien longtemps, bien déçu, et tout cela bien avant de rejoindre l'Ordre d'Ambre, je cherchais une raison à mon existence, une autre voie.
Ce n'est pas mentir que je fus attiré par une toute autre magie. Celle qui m'avait durant de longues années permit de montrer qui j'étais vraiment s'était éteinte comme une vielle chandelle.
Être un prophète ne me menait à rien, sinon à la dérision totale.
Tels de vieux verrous que l'on repousse, j’ai décidé de m'octroyer une nouvelle chance.
L'usage de la magie a ses bons et mauvais cotés. L'apprentissage de la magie du feu n'est pas que réservée aux seuls êtres de mauvaise augure.
Des éclairs de lumière s’abattirent sur moi, des échos de formulations de sorcellerie fusaient en moi.
Je ne pourrais vous le décrire exactement.
Apprendre à manier le feu, dans le seul but du bien, me pris de longs moments.
Devenir un Archmage était la mission que je m’étais fixé
Des flammes brûlaient dans les brumes enténébrées  .Je criais de douleur, les larmes me venat aux yeux....
Qu'avais je fait ?
Pourtant, c'est avec une certaine résignation que je finis par accepter ce nouveau pouvoir.
Le pouvoir des flammes …
Je m’éveillais, merveilleusement bien, tel un soulagement, un calme...  »

Le jour naissant était d'un froid bien plus que mordant dans cette caverne dans laquelle il avait trouvé un refuge. Maintenant que son initiation était finie, il pouvait entreprendre autre chose. Escartille referma son livre. Au fond de lui même, il se reconsidéra.

« Je suis certes possessif parfois, jaloux très certainement, pourtant j'ai le sens de l'amitié et je suis un homme de paroles. Cependant, je suis d'un caractère assez difficile, me faire marcher sur les pieds est quelque chose dont j'ai horreur. Grâce à mes nouvelles connaissances en magie, ma réaction sera immédiate. »


(hrp)Mise à jour Sub Classe  « Archmage »(hrp)
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Re: Hildebert & Escartille

Message par Hildebert » jeu. 26 mai 2011 à 11h17

 Si tu ne pardonnes pas du fond de ton cœur, tu ne connaîtras jamais la paix.

Rancunier, sans nul doute, je le suis devenu . Je n'oublierais jamais les humiliations, la fin d'Ambre , la mort de mon frère, l'être qui était à mes yeux le plus cher....
Humble humain à l'esprit de contradiction, je suis devenu un être à l'esprit contestataire.
Cependant, je ne suis point un modèle remarquable quand il s'agit de synthèse et d'analyse.
Je me suis fait tant avoir, et pourtant il faut savoir chasser le passé afin de recommencer à nouveau.
Les tempes légèrement grisonnantes, emplit d'un esprit que je pensais vengeur, je me décide à quitter ces hautes montagnes qui ont été pour moi bien plus qu'un abris. Elles furent un havre de paix où j'ai ressassé cent mille fois mon histoire, notre histoire dans ma tête.
Pourtant, il faut savoir pardonner. Si je n'arrive à pardonner du fond de mon cœur toutes les différentes offenses, plus rien ne pourra circuler en nous.
Seuls les gens humbles savent pardonner, que ce soit insulte où bien médisances.
Je leur ais pardonné, malgré mon ressenti.
Je suis né tel un homme humble, homme humble je resterai.
Pour que mon âme soit en paix à jamais...


N'évite rien, traverse tout

Le mal peut-il être une absence du bien, ou tout bien simplement une certaine perversion du bon que nous avons au fond de notre cœur.
Ne serait-il pas une certaine désorientation de nos désirs, de notre propre amour ?
Telle est la question que je me suis longuement posée.
Les rancœurs, les humiliations, peut-être même le refus de m'accepter tel que je suis m'ont égarés dans le mal, la magie noire.
La magie noire fut pour moi, néanmoins un usage non néfaste ni négatif à ce tournant de ma vie.
Elle m'a apportée beaucoup plus d'intelligence, et surtout de liberté.
Si à l'heure actuelle mon âme est désormais en paix, cela ne veut nullement dire que je ressent un manque, mais bien au contraire.
L'essence du bien qui coule dans mes veines, je la garderai à jamais, mais cette transfiguration, ce que m'apporte l'usage de la magie noire est pareil à une conversion du mal que j’ai eut à souffrir et à endurer.
Cette magie s'est ancrée en moi. Elle fait partie intégrante de moi. Nous ne faisons plus qu'un...
Elle servira pour la cause du bien, j'en fais la promesse.

Désormais, je connais les deux cotés...


(hrp)Mise à jour Sub Classe « Soultaker »(hrp)
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Re: Hildebert & Escartille

Message par Hildebert » jeu. 20 octobre 2011 à 14h13

Du plus loin que je me souvienne,
D'un coup de tête j'ai tout laissé, abandonné...
Et pourtant, je me voyais avec vous tous les jours.
Passé le temps de la stupéfaction, vient maintenant celui de l'éblouissement.
Une main invisible, imperceptible me guide à nouveau vers vous.

Je suis ici, je suis ailleurs, pareil à un pigeon blessé dans son orgueil.
Je suis tombé, j'ai chuté de nombreuses fois tout au long de ce long périple.
Mon visage a goûté l’âpreté de la poussière, de la terre .
Je suis tombé bien trop souvent face à des valeurs qui n'étaient pas les miennes.
Je suis tombé souvent, hélas, face à moi même.
Les pierres ont blessé les paumes de mes mains, mais je ne ressens que peu de choses.
De la douleur peut-être ?
En fait je ne ressens rien hormis la joie de vous revoir, de vous rencontrer.

Je suis là, présent tout comme les oiseaux qui tournoient au dessus de vos têtes.
Je suis là, prêt à redonner un sens à ma vie qui fut un temps obsolète.
Je suis ici et je regarde de loin le toit de vos demeures qui se rapprochent.
Je suis ici, endurci par les épreuves comme de la roche.
Je suis l'homme de toujours, qui a survécu même sans rien,
Je suis le gars qui revient toujours, revient...

Je suis de retour, bien plus insipide, et non plus apprivoisé,
Avec pour tout bagage, de l'espoir, de l'amitié.
Tout comme si j'avais vécu un millier de vies,
J'hésite encore à aller à votre rencontre et quoi vous dire...

Être un moine, un prince, un roi et un mendiant, je puis être tout ceci à la fois.
Je ne suis désormais plus cet homme berné, désabusé de nombreuses fois.
Quand tombait la nuit, bien au-delà de mes tourments,
S'y ajoutait le cri des renards rodant autour de leur proie.

Je rêve, mais je suis éveillé.
Regardant avec un léger sourire le jour se lever.
Peut-être est-il temps pour moi de me remettre à marcher,
Éveillé à ce renouveau qui m'oblige à avancer.

Je vous vois mais ne vous rencontre pas.
Je vous vois mais préfère encore garder mes distances.
Je suis encore prisonnier de certains faux-pas,
Mais je suis libre comme la musique, vectrice de tolérance.

J'ai longuement marché les pieds nus, arpentant le sable fin tiède et brûlant des déserts,
l'herbe humide des prairies, la rocaille cisaillante des hautes montagnes.
Loin de moi toute guerre, tout combat...
J'avais pour seule arme que le son de ma voix.

Mais le soleil se lève et vient embrasser doucement mon visage.
Pour certains, cette flaccidité luminescente brûlera leur face.
Également, il se couche et vient caresser de ses ultimes rayons ma nuque.
Pour certains, il se couche mais vient briser leurs rêves caduques.

Ainsi, je me tiens debout, moi le Troubadour, pareil à une sentinelle.
Alors, je vous ai vu, assis, fébriles dans l'attente, mais quelle attente ?
J'ai vu la lumière s'éteindre au fond de vos yeux, la tristesse remplacer l'espoir.
Tout ce que je sais, c'est qu'il n'est jamais trop tard,
et qu'il faut savoir parfois, tourner la page.


Je suis Escartille, le Troubadour,
Je suis le gars qui revient toujours,
Qui revient...
Une histoire, c'est comme une fleur.....elle nait, elle vit et elle meurt. Avant de renaître quand vient son heure

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Re: Hildebert & Escartille

Message par Hildebert » jeu. 8 novembre 2012 à 21h45

Chronique d'Escartille
Titre III
C'est lorsque j'ai relu les premières pages du Livre de Vie que j'ai décidé de plier bagages et de retourner près des miens. C'est avec ce même livre dans les mains que remonte sa dernière visite. C'était le mois de Tourneterre de l'an 53 , tout comme ce soir. Tout comme ce soir, les flammes de l'âtre donnaient des reflets fugitifs aux dagues qui se trouvaient sur la crémaillère de la cheminée. Et voilà qu’aujourd’hui, tout me revient. Est-ce la magie du vent s'engouffrant dans les vallées, la beauté du chant des oiseaux en haut de ces si belles collines qui fait renaître en mon esprit les fantômes du passé , ou bien est-ce la soudaine révélation de ma solitude, enchevêtrée à une très vague impression de culpabilité.
Finalement, non. Je n'ai nul reproche à me faire.

Les années passent, quarante années sur mes épaules et la transformation physique devient indéniable. Déjà que je n'étais pas bien grand, mon corps est bien maigre malgré les muscles secs qui saillent à chacun de mes mouvements. Mon visage commence à éprouver le poids des années : tanné par le soleil, marqué par le froid et les épreuves avec, toujours, ma petite moustache drue; ma chevelure, même si elle est la même, s'orne de reflets grisonnants au niveau des tempes. Quant à mes yeux, leur teinte semble à présent indéfinissable : du noir intense, ils virent au gris profond.

En prenant la route qui mène à Aden, je souriais à l'idée de revoir mon ami de toujours, ce brave et fier orc qu'est Zaraki. Je dois reconnaître que ses paroles, sa présence, ses conseils m'ont manqué. Il comprendra qu'il arrive dans la vie d'un homme, un homme tel que moi, que l'on puisse se retrouver face à soi-même. Si j'ai accompli au cours de mon existence certains actes honorables, il n'en va pas de même pour certains autres, hélas.

A peine avais-je passé la grande porte de l'Ouest que la folle ambiance de la ville me prit. Les rues d'Aden devenaient plus bruyantes et populeuses au fur et à mesure alors que le soleil était presque à son zénith. Je me mis en quête d'un logis et c'est tout naturellement que je poussai la porte de la première auberge rencontrée. Après avoir payé d'avance une chambrée libre, la soif aidant, je quémandai une chope d'Hydromel. Je restai pensif tout en la sirotant tranquillement. Vint en moi une pensée des plus inhabituelles :

La haine suscite la haine,
La violence engendre la violence,
La destruction appelle la destruction.
Comme bon nombre, je suis sensible à cette loi de cause à effets. Chacun récolte, collectivement voire personnellement, les conséquences de ses actes, et ce n'est que pure justice. Je ne peux en éprouver nulle joie, nulle consolation, mais bien plus blessé en mon âme...pourtant ma froideur extérieure face à certains ne montre point mes larmes intérieures, témoignage du pardon qui se doit d'être en moi. Je ne souhaite pas, je ne souhaite plus la mort des impies, des traîtres...d’ailleurs, l'ai-je désiré un jour. Bien au contraire, je souhaite qu'ils vivent. Cependant ils pourront constamment continuer leur volonté de domination et de puissance, tout en sachant pertinemment ce que cela entraînera .
Belle est la réussite, mais de tout ce que j'ai vu et entendu, plus rapide et plus grande sera la chute.
Des empires se sont créés, se sont écroulés ne laissant derrière eux que ruines et lamentations.
Entendez-vous encore les réminiscences des lointains Ordres, des appels venant du néant, avertissant tous ceux qui dévieraient du droit chemin que tout chemin mène tôt ou tard à une certaine forme de despotisme, voir l'instauration de la tyrannie. Rares sont ceux qui n'ont point suivi ce précepte qui semble voué à une inexorable continuité de perversion du cœur et de l'âme.
Blessé, je ne le suis pas même si beaucoup ont refusé d'entendre mes paroles, refusé le message d'amour et de paix que je leur portais dans mes chants, pleurant tout au fond de moi, sur la souffrance de tous ces êtres fermés aux paroles ô combien apaisantes.


Je sais où aller

6, Rougefeuille de l'An 54

Pénétrer dans le grand palais de la cité d'albâtre fut un choc. J'avais vu de belles choses dans ma vie, mais je dois bien le reconnaître, il dépasse de haut tous les édifices et merveilles du monde connu.
Tant de magnificence me tournait la tête. Je ne savais plus où jeter mes yeux devant tant de splendeurs.
Comme me l'avait promis Dame Nolwaen, je fus conduis près du souverain. Après les présentations d'usage bien cordiales qui tranchaient avec l'esprit protocolaire des lieux, nous parlâmes longuement. Si longuement que je ne vis point le temps s'écouler. Ce que je désirai le plus, était lui raconter l'un de mes rêves. Loin de moi l'idée de faire des songes prophétiques, mais celui là était si beau que je voulus lui en faire part.


« Ô souverain, il faut que vous sachiez que cette nuit , dans ce qui me sert de paillasse pour dormir, j'ai fait un rêve, un songe des plus étrange.
Dans ce rêve j'ai vu ce qui me semblait être un ange...un chérubin, un envoyé de la Grande Déesse peut-être.
Des nuées célestes il vint à moi prononçant des mots aussi limpides que l'eau d'un torrent et qui pour moi n'avaient aucun sens au moment où je vous parle... »

« Je descends du ciel, après une longue errance, errance qui pour toi serait bien plus longue que si tu avais vécu des milliers de vies.
Je suis ici, dans tes pensées, dans ton moi profond, dans ton monde pour apporter un signe de paix et donner la bénédiction divine à tous les enfants d'Elmore.
Je suis descendu des cieux car ce monde est en danger, bientôt livré aux pires tourments.
De l'eau je suis né, depuis la nuit des temps je suis celui qui est. Des profondeurs je me suis relevé, afin d'apporter un message de paix et de réconfort des Dieux à tous les enfants d'Elmore, à tous les êtres qui cherchent la vérité de par le monde. »


« Une fois réveillé, je me suis souvenu de cet étrange rêve...était-ce réalité, une simple folie passagère ou pire encore ?.
La tête encore emprise de cette apparition bien étrange, c'est dans un état second que je suis sorti, mais pour quelle raison ? Était-ce pour rechercher une vision objective à ses propos ? Rechercher un peu de paix?
Hélas, une fois au milieu de la foule, je n'y ai vu point d'ange...nulle paix, que de la crainte et de la misère qui semblait déformer les visages pourtant si sereins de ces braves gens.
Cet ange s'en est allé et je me retrouve au milieu de cette multitude, seul et perdu au milieu d'eux. Je suis seul au monde avec mon seul rêve dans ma tête.
Oh, il faut que vous le sachiez: Ce songe restera à jamais pour moi une énigme, même si je commence à en comprendre, au vu de tout ce qui se trame, peu à peu la face cachée, en gardant au fond de mon cœur ces quelques mots ».

M'expliquant un peu les événements qui venaient de se passer, je ne compris pas exactement tout ce qu'il voulu me dire et pourtant ses paroles éclairèrent d'un jour nouveau l'homme étrange que je semblais être à leurs yeux, un homme qui pouvait rester des heures entières dans ses pensées !
Je quittai le Palais d'Aden, le cœur transfiguré, plein de joie, même si je le conçois, la nouvelle tache qui m'incombe ne sera pas facile, mais bien au contraire, des plus exaltante .


« Vous avez dit que le soleil brille toujours
Et notre nuit est une ombre qui passe par ces fontaines pleines de sang, du sang de nous autres,
Même ici l'obscurité refusée il y a quelque temps se doit de réagir,
Aujourd'hui, par des paroles, des gestes...ou juste par quelqu'un d'autre.
Vous avez dit qu'il y a toujours une place pour l'espoir
Cet espoir tant décrié est pareil à la lueur d'une bougie.
Une bougie allumée qui ne pourra à jamais être éteinte
Elle illuminera toute l'obscurité, les ténèbres, et ce, dans l'infini.
Moi, Escartille le Troubadour, j'ai maintes fois failli, j'ai cru et cependant je garde espoir en la renaissance d'un nouvel Ordre, alors vous autres...comment, vous n'y avez jamais cru ?
Comment pouvez-vous rester passibles devant un ciel sombre, face à une pluie de sang ?
Il est sûr qu'au delà de ces nuages, dans ce haut ciel, il y a des millions d'étoiles
Et cette lune, ancrée au plus profond de votre cœur, se souviendra toujours de vos faits et gestes.
Le soleil qui la chasse sans vergogne, brille, brillera mais toujours ailleurs,
Mais pourquoi ailleurs ?
Je me pose sans cesse la question.
Pourquoi ne continuerait-il pas à briller en ce bas monde ?
Toute vérité peut, pourra être démentie par une autre, alors que, cela est immuable,
Le passé n'est pas le présent, et le présent n'est point l'avenir.
Désormais, tout est reposé en moi, et je ne crains plus de sourire à la vie.
Tout près d'un arbre généreux par ses fruits, je sais que bon nombre sont tombés non loin de lui.
De tout ce temps ou certains dormiront, du repos du juste ou du sommeil éternel,
Je me tiens.

Nul mot ne fût dit.
Nul mot ne sera prononcé...
Rien ne fût dit...

N'ayez point peur, ne fuyez pas...
Entendez le plus beau des appels...
Il n'y a qu'un seul et simple mot qui nous aiderait à nous relever, à avancer...
Un nom bien plus qu'un mot...l'Astrée ! »

Et je vous ai tellement écouté
Et j'ai ôté de moi tout ce qui me semblait néfaste... je suis resté calme tout le temps
Moi, ancien Ambre, amputé de l'être qui m'était le plus cher, je me dois de rejoindre ceux et celles qui se donnent corps et âme pour que tout ce qui a été ne fut point fait en vain.
Vos sages paroles et vos engagements sont les prémices du renouveau, d'une belle suite à nos vies.
Il y a guère d'autres choses à dire...l'Astrée, si vous me voulez, me voici !


J’attends ce moment depuis si longtemps...
Quel moment ?
Sans doute celui de ma rédemption.

[hrp] Clantage d'Escartille dans l'Astrée[hrp]

Quinze années se sont écoulées depuis la victoire sur Krakatur. Mais le peuple sombre nous a une nouvelle fois réservé une surprise à la hauteur de leur folie. Un grand sacrifice a eu lieu et le monde a changé. Que pouvons-nous véritablement faire à présent ? Seulement survivre, rassemblés sur l'Île des Murmures avec les ruines d'un autre monde comme voisines. Après un autre cataclysme, la vie reprend petit à petit et notre nouvelle ville est devenu un endroit sûr, stable, et hétéroclite, mais le seul désormais vivable.
Notre seul foyer, à tous.
Une histoire, c'est comme une fleur.....elle nait, elle vit et elle meurt. Avant de renaître quand vient son heure

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