[bghumain] Iann

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

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Ian
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Personnages : Iann de Rune

[bghumain] Iann

Message par Ian » mer. 25 février 2009 à 14h52

Nom: Iann

Age: 21 ans

Sexe: Masculin

Race: Humain

Classe: Guerrier ( plus de détails dans le BG ci dessous )

Iann n'a jamais été à l'aise avec la magie, d'autant plus que son frère était un mystique. Plutôt athlétique et robuste, Iann s'est tourné vers le corps à corps et les armes tranchantes.

Culte: Anti-déiste

Carrière envisagée: Iann veut pour le moment devenir un gladiateur destructeur au combat. Mais il n'est pas qu'un guerrier; il aime aussi les sciences et aimerait que cela se sache un peu plus.

Caractère et moralité: À 21 ans, Iann découvre le monde et commence à se lier d'amitié avec des individus tous différents. Il est d'une sociabilité exemplaire, aime rire. Sa curiosité poussive donne l'impression d'avoir à faire à un enfant, alors que derrière ce bout en train se cache un homme qui a déjà trop réfléchi. Il est plein de bon sens, ouvert d'esprit, mais parfois un peu amoral sur les bords. Il n'est pas mauvais, mais ne sera bon qu'avec les gens qu'il aime et qui l'aime. Il n'a pour l'instant pas grand chose à défendre, hormis ses idées qui dérangent; en particulier sur les religions.

Description physique: Iann est assez grand, bien bâti par des heures de natation depuis son adolescence. Il a un visage aux traits particulièrement fins, avec un nez droit assez commun et des lèvres un peu fines. Ses yeux sont d'un bleu-vert assez rare qui donne au regard de Iann une grande expressivité. Il a des cheveux blonds raides comme des baguettes, qui lui tombent de part et d'autre du visage pour s'arrêter en haut de la nuque.
La plupart du temps Iann est souriant, ce qui lui donne un visage doux et agréable à regarder, s'alliant parfois à merveille avec son rire communicatif.


______________________________________________________________________




Par où commencer.

Peut être tout simplement par moi.

Je suis Iann, fils de feu Ammoth. Je viens de la ville de Rune. Je suis, au moment d'écrire ces lignes, en train de contempler la grande cascade des chutes de Windtail. Mon amie Eilistraee m'y a mené. En effet, après 21 ans de ma pitoyable vie d'humain, j'avais besoin de trouver un havre de paix, pour réfléchir.

Pourquoi? Je ne sais même plus ce que je fais là. Je n'ai jamais su ce que je faisais là où j'étais je crois. Maintenant je n'ai plus rien de ce que j'avais. Je crois qu'il est l'heure de démarrer une nouvelle vie de plein pied. Mais je ne sais pas où aller, j'ai tellement de choses dans ma petite tête c'__ * Il y a ici de grandes ratures énervées *

* Il y a de la terre et des traces vertes sur ces deux pages...et une petite note qui est: Je ne te félicite pas imbécile *

Je ne peux guère avancer sans chasser mes vieux démons. J'écris? Je vais en profiter alors et écrire les miettes de mon passé que ma mémoire a bien voulu épargner.


Mémoires d'un bon à rien, parmi les corbeaux de Rune

I - Ma petite non enfance

Je suis né il y a vingt et une années. J'ai pris mon premier souffle lorsque ma mère a rendu son dernier. En effet, elle a trépassé en m'enfantant. Voilà une vie qui commence bien, n'est-ce pas?

Ma mère se prénommait Rynn. Elle ne devrait être qu'une inconnue qui m'a donné la vie. Mais elle m'a malheureusement conçu avec un coeur et restera alors la femme qui manquera éternellement à la petite chose que j'étais, pour que cette petite chose daigne vivre comme un enfant.

Bien sûr les premiers mois, peut-être les deux premières années, je n'avais pas trop conscience de ce qu'une mère pouvait être. En fait n'en ayant jamais eu je ne sais toujours pas ce que c'est.

J'avais néanmoins un grand frère, Kyrrhan, plus âgé que moi de huit années, mais aussi bien entendu un père. Mon frère et moi étions fils de marchand. Marchand de quoi? Marchand de tout, marchand de rien. Ca passait par l'équipement de base pour les voyageurs en quête d'aventure, aux pommes de terre du peuple.

C'est bon les patates.

Mon père Ammoth s'est occupé de moi seul jusqu'à mes 4 ans. Mon frère s'occupait ensuite parfois de moi. A 12 ans il avait déjà d'énormes responsabilités, et je crois que cela ne l'enchantait guère. À son âge on a tous envie de faire autre chose. Malheureusement, on ne peut pas dire qu'il ait pris ses responsabilités à coeur et ne m'a pas fait part d'une grande affection fraternelle. Mon père était littéralement absent, Kyrrhan me pourrissait la vie.

" C'est de ta faute s'il n'y a plus maman! Sale petit monstre tu l'as tué et maintenant je dois passer mon temps à te surveiller! J'ai des copains moi, pas comme toi! "

Faire culpabiliser un petit enfant, quelle merveilleuse idée. Sa conduite m'a poussé à grandir trop vite dans ma tête. Très jeune je me suis renfermé sur moi même. Mon père m'a envoyé à l'école, j'y ai appris à lire et compter très vite. Puis je coûtais déjà suffisamment cher: la vie d'une femme, maintenant il fallait payer mon éducation!

" Tu seras un guerrier mon fils tu n'as pas besoin d'apprendre toutes ces choses inutiles! Tu feras ton service à l'armée de Rune et deviendras un grand soldat! "

Mais mon père, s'occupant trop peu de moi, ne savait pas qu'à 6 ans je savais déjà dire " N O N ". N'étant pas du genre autoritaire, il a toujours essayé de " m'enrôler " gentiment. Néanmoins, je suis têtu.

Il a alors, pour une rare fois, pris la peine d'agir comme un bon papa: il m'a fourni en livres. Je me suis donc instruit de cette façon, par moi même. J'ai commencé avec des contes pour mon âge, puis des vieux livres d'écoles un peu usés. J'avais des dictionnaires pour les mots compliqués. J'ai d'ailleurs toujours du mal à lâcher ces énormes livres qui renferment tellement de mots inconnus.

Mais il y a encore plus d'inconnus: les autres langues, les autres cultures. Vers 8 ans, alors que Kyrrhan poursuivait paisiblement ses études, qu'il vivait ses premiers amours... * un long trait ne rayant rien se trouve ici jusqu'au bout de la page *

Vers 8 ans, alors que Kyrrhan vivait, j'ai découvert qu'il y avait une vie avant ma naissance, ainsi que de la vie ailleurs qu'en dehors de ma maison et de Rune. N'ayant pas le droit de sortir, je passais alors mon temps dans les livres d'histoire, de géographie, d'art ...

et puis les écrits religieux qui regroupaient un peut tout ça à la fois mais avec un ton que j'ai toujours comparé à celui de l'épopée, voir parfois celui du conte de fée.

" Papa pourquoi tu veux que je prie Einhasad ? " ais-je osé demander à mon père un beau jour. J'ai son expression gravée à jamais dans ma mémoire. Heureusement que je n'ai pas celle de sa main sur ma joue. Je n'ai pas voulu pleurer devant lui, pensant que ça aurait pu lui faire plaisir... Penser que mon père était un sadique, alors qu'il était tout simplement trop fragile, trop faible, trop seul, pour pouvoir m'élever et me guider. Après tout, même lui, cette question, il ne se l'était jamais posée.

Après cette gifle qui me remua plus l'esprit que le visage, je suis allé me réfugier là où j'ai passé le plus clair de mon temps, c'est à dire l'entrepôt de marchandises de papa. J'ai pleuré tout ce que j'ai su, et je me suis promis de ne jamais prier aucun dieu ou quoique ce soit. Après tout, un dieu qu'est ce que c'est? Certains disent les avoir vu de leurs yeux, d'autres qu'ils ont des pouvoirs divins... Moi tout ce que je sais, c'est qu'on critique beaucoup les vivants, que l'on adule les dieux, alors qu'ils sont bien plus avides de violence, bien plus lâches, bref, bien plus détestables que nous.

Je n'ai pas à admirer ces êtres infâmes, pour qui on se tue, pour qui on se dévoue, sans ne jamais avoir quelconque preuve de leur affection pour nous. Qu'ils existent ou non, je les hais. Je n'ai pas besoin de symboles, d'allégories, pour me dicter une morale. J'avais besoin de parents pour cela.

* La page est blanche d'une bonne moitié, comme pour accentuer la séparation entre le récit précédent et celui qui suit, en haut de la page suivante *

Kyrrhan, bien que très occupé à apprendre la magie dans le château de Rune, vivait encore à la maison. Il était excellent alors il touchait des subventions. Il en donnait une partie à papa et mettait le reste de côté pour ses affaires personnelles. Je n'ai jamais su ce qu'il faisait de cet argent, peut être offrait-il des bijoux à cette femme chez qui il allait dîner voir coucher parfois. Quoiqu'il en soit je n'en avais que faire à l'époque, et n'ai jamais su non plus où il planquait ses économies dans la maison. Néanmoins, quelques milliers d'Adena disparurent étrangement quand je devais avoir à peu près 12 ans.

" Sale petit vaurien, il fallait que tu viennes au monde en ravageant tout sur ton passage, et maintenant tu me voles? Tu oses voler ton frère, tu n'as donc aucun amour pour ta famille ? " s'exclama alors Kyrrhan, furax. Il voulut d'abord me rosser avec un bâton. Mon père était désemparé, désarmé, passif. Seulement, à 12 ans j'étais déjà presque aussi grand que mon frère, et je dois avouer qu'il n'était pas très robuste, même pour un mystique. Il tenta alors de me mettre un coup: je saisis le bâton de mes mains qui me brûla l'intérieur des doigts à l'impacte. J'ai hurlé de douleur, mais Kyrrhan ne cessa point pour autant.

C'est alors qu'une force qui me venait de nulle part me fit serrer le poing droit, pour l'envoyer droit sur la figure de mon frère. Il en était tombé sur les fesses, en se tenant le nez de ses deux mains, les larmes qui perlaient sur son visage de jeune adulte. Il n'y avait pas que des larmes, il y avait aussi énormément de sang. J'avais brisé le nez à mon frère d'un seul coup de poing. Papa affolé me consigna dans ma chambre, mais je préférai me cacher dans l'entrepôt. Il s'est sans doute chargé de Kyrrhan ensuite.

Je venais donc d'être accusé, à tort, d'un vol que je n'avais pas commis, par mon propre frère avec l'approbation implicite de mon père. Je venais aussi de prouver que j'existais. Mais j'avais en plus compris que je n'étais pas un enfant comme les autres, qui se plaint d'avoir des devoirs, qui se bat pendant la récréation, qui joue avec des pétards... J'étais un animal solitaire, qui semblait déranger son entourage plus qu'autre chose. C'est ma foi, bien peu encourageant pour vous donner l'envie de vivre... Je n'avais pourtant pas de raison d'être malheureux n'étant pas un clochard! Néanmoins, je me suis dit ce jour là une phrase que je me répète tous les jours:

" On a tous le droit d'être malheureux à son échelle. "



II - Ma seconde naissance

En brisant le nez de mon frère j'avais aussi brisé ma coquille. Cette scène violente avait radicalement modifié le climat à la maison. Mon père était venu me parler après l'évènement. Il toqua doucement à la porte de l'entrepôt, puis entra sans bruit. Il n'avait pas l'air en colère, mais plutôt triste. J'étais assis dans un coin, la tête entre les genoux, les bras recroisés sur ma tignasse blonde. J'étais en pleine convolution.

Papa s'approcha et posa délicatement sa main sur mon épaule droite, et il me dit:

" Mon fils... tu n'as pas à t'en vouloir, même moi je ne t'en veux pas. Kyrrhan a eu ce qu'il méritait. De plus, je sais qu'il n'y a pas eu vol. Cet argent c'est moi qui l'ai pris, car nous en avons grand besoin. J'allais lui en parler mais je suis arrivé malheureusement trop tard. Je suis désolé de ce qu'il s'est passé mais... " je relevai subitement la tête en le regardant droit dans les yeux. Il ne continua pas sa phrase et je pris du coup immédiatement la parole:

" Tu ne comprends pas que tes excuses papa, je m'en fiche? Je veux celles de Kyrrhan. Je n'en peux plus. Je ne peux pas aller plus loin que notre terrasse délabrée lorsque je veux prendre l'air et de l'air j'en ai pourtant grand besoin! On sait tous que cette surprotection n'est là que par peur que je me blesse: ce serait regrettable de payer des soins si la blessure était trop grave. A la maison je n'existe qu'au repas car il faut nourrir une bouche en plus. Cette sale et vilaine bouche qui a épuisé maman pendant neuf mois, cette sale et vilaine bouche que l'on fait semblant de ne pas voir, sur laquelle on se défoule lorsque tout va de travers, celle que l'on néglige, celle que l'on ne désire pas comme si elle n'avait jamais été désirée!!! "

Le regard de mon père se vida. Il me prit alors dans ses bras tout en plaquant ma petite tête sur le haut de son torse, comme pour me cacher la vue de son visage. Il me chuchota alors, en sanglot :

" Je viens de me rendre compte que j'avais un second fils, qu'il avait déjà vécu 12 années et que je n'ai pas pris la peine de m'occuper de lui pendant une seule de ces années. Je me suis contenté de te garder en vie pour honorer le souvenir de ta mère. Je suis un être infâme et j'ai laissé ton frère te malmener et te mettre dans la tête de très sombres idées, alors que tu sembles plus futé que lui à un âge improbable. Les choses doivent changer Iann. "

Après tout, personne n'est irrattrapable. Je n'avais jamais vu mon père comme cela, je crois que c'est la première fois que j'ai pu avoir autant d'affection de sa part. Je lui en voulais tout de même de ne m'avoir pas rassuré plus tôt vis a vis de ce qui était arrivé à ma mère.

* on peut voir ici un magnifique croquis de la grande cascade des chutes de Windtail, très ressemblant bien que monochrome *

Lorsque je suis rentré chez moi, avec mon père, Kyrrhan faisait la tête. En effet, papa l'avait vigoureusement (mais seulement verbalement) houspillé, à propos de la façon dont il s'était occupé de moi depuis toutes ces années. Je n'en revenais pas. Je ne réalisais pas trop ce qu'il se passait, mais je savais que ma vie allait changer.

La preuve: dès le lendemain mon père m'emmena à la plage avec mon frère, et son amante. La mer de Rune, je la voyais pour la première fois de près, avec ses vagues agressives et son vent qui fait fouetter mes cheveux contre mon visage. Mon père a commencé à m'apprendre à nager. Vaut mieux tard que jamais. J'y ai fortement pris goût, et nous sommes retournés à la plage deux fois par semaines pendant un mois. En un mois je nageais la brasse sans problèmes, dans cette eau froide et salée que j'aurais aimé connaître plus tôt.

Je découvrais un peu plus la ville chaque jour, grâce à des ballades quotidiennes. Je me rendais compte de tout ce que j'avais loupé depuis tout ce temps là, mais ma joie m'empêchait de nourrir la rancune que j'aurais pu avoir envers mon père. Au contraire, papa avait toute ma gratitude.

Cependant, hélas, je dus me confronter à plus bêtes que mon frère: les autres enfants de mon âge. Je ne m'éterniserai pas sur eux, les ayant peu côtoyés. J'ai eu le droit à " t'es bizarre " ou encore " tu parles bizarre " ou même " tu dis des choses bizarres ". C'était insupportable. Ils avaient encore leur mère, je les observais alors, vivre des situations que je ne connaissais pas. " Elle est où ta maman ? Moi ma maman elle est trop gentille elle me fait des gâteaux trop bons " etc.

Ils n'avaient que faire de la poésie, de l'exclusion des elfes noirs dans notre société, ou encore de savoir à quoi ressemble la grande statue de Maphr à Giran... Je l'ai du reste enfin vue, elle est à la fois étrange et magnifique.

Je faisais de mon mieux pour essayer de jouer avec eux, mais j'étais apparemment trop " bizarre " pour eux et ils n'ont eu de cesse de m'exclure. Alors je lisais toujours et encore pour m'occuper. Mais peut être un mois avant mes 13 ans, je fis une rencontre déterminante, non pas avec un individu, mais avec un livre. Il était là, posé sur la table de notre salon, abandonné, omis par mon frère sans doute dans un départ trop précipité. La couverture était sobre, en cuir teint en rouge. Le titre, dans une police relativement martiale, était écrit avec de la feuille d'or. On pouvait lire :

" MATHÉMATIQUES APPLIQUÉES AUX SCIENCES PHYSIQUES NAINES "

Curieux, j'ouvris le livre dans ses premières pages pour voir de quoi cela pouvait bien parler. Je me noyais alors dans un flot de symboles que je ne connaissais pour la plupart, absolument pas. Il y avait des chiffres, mais pas que. Bien qu'encore inconscient de ce que toutes ces équations signifiaient, il émanait de ces écrits qu'un néophyte jugerait purement mystique en temps normal, un aura de cohérence, une beauté informelle mais indestructible. Je voulus d'emblée comprendre l'intégralité de l'ouvrage, ce qui fut ambitieux, ne sachant à l'époque à peine poser une division.

Malheureusement, mon frère débarqua dans la pièce avec fracas. Il me jeta un regard terrifiant en m'arrachant le livre des mains sous mes yeux surpris. Kyrrhan me lança avec hargne:

" Tu n'as rien à faire avec ça! Tu es de toute façon bien trop stupide pour y comprendre quoique ce soit... " mais alors qu'il s'apprêtait à repartir, j'osai lui répondre " Mais de quoi as tu donc peur? C'est toi qui es bien trop stupide et bien trop incapable. Je ne sais peut être pas faire de magie comme toi, mais je suis bien plus humain que tu ne l'es, toi qui me violente gratuitement.

- Et mon nez alors ? " s'exclama-t-il
-" Ce n'était pas gratuit, tu voulais me battre! ", rétorquais-je, " après m'avoir torturé l'âme tu voulais aussi me mutiler? La fraternité n'existe que dans les romans. Si je n'avais pas ici l'accès à tous ces livres qui me passionnent, j'aurais fugué depuis bien longtemps; et tu ne m'aurais point manqué. Maintenant va donc retrouver ton énorme amante. Tu sais autant que moi qu'elle est laide et stupide mais que c'est par dépit que tu t'es attaché, car c'est la seule andouille en cette ville qui ait bien voulu s'intéresser à l'abruti sans coeur que tu es!
- Je te hais...
- Et la réciproque est vraie!" C'était une formulation lue quelques instants avant dans l'objet de notre dispute.

Il s'en alla d'un pas lourd et rapide, sans fermer la porte derrière lui. Après son départ, on n'entendait plus que les corbeaux brailler dans le vent hurlant et humide de Rune.



* Le paragraphe suivant est rédigé sur une page à part, intégralement en Sombre, plutôt clair *

Je reprends mes écrits après une soirée qui devait être agréable. Elle ne l'a pas été par ma faute et j'ai fait de la peine à quelqu'un de très spécial pour moi. Je m'en veux et me déteste. Mon écriture sera donc plus difficilement lisible par la suite: j'ai les mains meurtries et tremblantes.



* Après cet aparté l'auteur a entamé un nouveau paragraphe sur une autre page. *

Arriva l'anniversaire de mes 13 ans. Papa avait fait un gâteau, c'était fort aimable de sa part, sachant qu'on avait à l'époque, pas forcément les moyens pour se permettre ce genre d'excès. Fort malheureusement, la pâtisserie était immangeable, comme pour toutes les années suivantes. Nous étions tous les trois, mon père, Kyrrhan et moi, à table. Mon frère était étrangement souriant. Auparavant mes anniversaires étaient enfouis sous la tristesse engendrée par l'anniversaire de la mort de ma mère, qui tombait bien entendu le même jour. Cette fois ci, nous étions tous les trois unis, dans une bonne humeur dérangeante car inhabituelle.

Mais là n'était pas le plus marquant. Mon frère m'avait fait un cadeau. Kyrrhan m'avait offert quelque chose, à moi, rien qu'à moi. Il me donna quelque chose, sans me demander quoique ce soit en retour. Lorsqu'il me tendit le petit paquet de tissu, je n'eus point confiance, pensant qu'il pouvait s'agir d'une très mauvaise farce. Il me dit " Aller prends le! S'il te plaît. "

Il avait l'air plus excité que moi. Du moins, avant que je ne découvre mon cadeau. C'était un manuel de sciences, approprié à mon niveau bien entendu. Je m'en souviens comme si j'y étais encore; on pouvait lire sur la couverture marron " INITIATION AUX SCIENCES EN TOUS GENRES " écrit de la même façon que le bouquin de mon frère. Le livre sentait une odeur de nouveauté et d'inconnu que je n'oublierai jamais, qui ne faisait qu'amplifier ma soif de connaissance. J'ai dévoré cet ouvrage, je connaissais chaque exercice sur le bout des doigts. J'avais de bonnes bases mais c'était insuffisant. Dans ma frénésie, j'ai demandé très rapidement à être conduit à l'énorme bibliothèque de Rune pour apprendre encore plus. A la place, mon frère me prêta ses anciens manuels.

Grâce à Kyrrhan j'ajoutais alors à mes livres d'histoire et autres romans, des ouvrages de mathématiques, de biologie, de botanique, de physique et de chimie... J'étais fasciné par tout ce que je découvrais et jusqu'à aujourd'hui je n'ai jamais eu de cesse de me passionner pour tous ces domaines.

Mais à mes 13 ans, ce livre n'était qu'une partie du cadeau. Oui, notre dernière rixe avec Kyrrhan l'avait profondément bouleversé. Il est vrai que je n'y étais pas allé de main morte. Il avait glissé dans mon livre une petite carte avec simplement écrit " Pardon ". C'était facile, mais tellement improbable, que cela ne pouvait être que des plus sincères. De surcroît, il avait quitté son amante.

Nous vécûmes alors, papa, Kyrrhan et moi, une routine agréable pendant deux courtes années, pendant lesquelles je passais mon temps à nager et m'instruire... et parler de sciences avec mon frère, mais aussi d'histoire, de géographie. De tout en fait, sauf de religion. Nous en avons parlé une seule fois, Kyrrhan m'avait trouvé tellement violent dans mes propos qu'il avait préféré partir aider papa à vendre de la farine!

J'ai vécu les meilleurs moments de ma vie, j'avais de l'attention de la part de mon père et de mon frère, je découvrais de nouvelles choses chaque jour. Dans une logique imprenable mon corps aussi changeait, je grandissais et ma pratique quotidienne de la natation m'avait procuré un développement musculaire non négligeable. J'avais une famille, un toit et étais en bonne santé. J'étais heureux.



III - ___

* Suit un autre paragraphe en Sombre, toujours très compréhensible *

Je ne tremble plus. Ca me brûle encore un peu les phalanges mais c'est bien fait pour moi. Tout cela ne m'empêchera pas d'écrire les pires moments de ma vie. Je me demande par contre ce qui retiendra mes larmes d'étaler l'encre sur ces dernières pages.

* L'écrit reprend, en Commun, juste après ce paragraphe *

Je n'ai pas titré cette partie de ma vie.

J'avais 15 ans, j'étais toujours aussi heureux. Mon frère en avait donc 23, tout allait bien pour lui, il étudiait toujours et faisait parfois quelques voyages. Sa présence me manquait lorsqu'il n'était pas là, chose que je n'aurais jamais cru possible deux années auparavant. Papa était toujours en forme du haut de ses 50 ans et faisait d'excellentes affaires. Je commençais même à l'assister dans son travail pour mon plus grand plaisir. Je tenais cependant rarement la caisse, n'appréciant guère le contact avec la monnaie. J'aimais toutefois le contact avec la clientèle, conseiller des produits, m'occuper des insatisfaits et réussir à résoudre leurs problèmes au point de les faire revenir chez nous. Je devais aussi parfois faire l'inventaire.

Étant plutôt bien formé mon père m'avait aussi chargé de certains transports de marchandises. Décharger une charrette de devant la maison il pouvait encore le faire. C'est toutefois moi qui me chargeais de remonter les marchandises en provenance du port. Je connais le chemin par coeur, et remonter cette côte chargé comme un âne m'a permis de prendre tout mon temps pour contempler le paysage... Je détestais faire cela mais c'était pour papa, et il fallait bien faire " tourner la boutique " comme il disait.

Nous avions un fournisseur de parchemins magiques qui venait nous rendre visite de temps à autre, mais point de manière périodique. Il s'appelait Ivahn, était plutôt bon vivant, un visage tout aussi sympathique que le personnage. Il avait une grosse barbe noire qui lui donnait un air festif et joyeux avec son sourire perpétuel. Il blaguait tout le temps, s'entendait à merveille avec mon père et m'avait pris en affection. A chacune de ses venues, il m'apportait de la lecture, des livres que je n'aurais jamais pu trouver autrement. Ivahn était très instruit en histoire, mais aussi en géographie car il voyageait beaucoup. Je lui avais parlé de mon amour pour les mathématiques et la physique: il réussit alors à me ramener des ouvrages forts riches mais aussi relativement complexes. Mon frère m'aidait parfois à comprendre certains théorèmes, mais cela a toujours été un délice de comprendre par moi même.

Ivahn était bien plus qu'un fournisseur, il était un ami de la famille. Il adorait faire des blagues aux propos licencieux à mon frère, qui ne pouvait s'empêcher de rougir, gêné par l'humour graveleux de notre ami. Pour ma part, je ne pouvais guère m'empêcher de rire, bien que je n'ai jamais eu, " d'expériences " dans le domaine. Les romans sont très instructifs.

J'adorais cet homme, je me confiais parfois à lui, je lui demandais même certaines choses sur les filles, alors que je n'avais même pas d'amis à Rune. Ses conseils m'apportaient de la confiance, mais cette confiance en moi a toujours fini ruinée par les mots blessants d'une femme, de mes 15 ans à aujourd'hui. Bref, des anecdotes peu passionnantes sans doute, mais auxquelles je m'attache comme je m'étais attaché à Ivahn.



J'avais des repères à l'époque, mais je restais tout de même assez solitaire. Mon père au travail, mon frère en voyage. C'est pour cela que je n'ai jamais cessé de nager par plaisir et de m'instruire par passion.

Lorsque j'avais encore 15 ans, Kyrrhan dut partir faire une grande expédition. Je le revois encore nous en parler à table:

" On va faire le tour du monde! Non pas le tour du continent, mais le tour de la Terre ! " Mon père ne saisissait pas vraiment, mais je voyais là où Kyrrhan voulait en venir. J'avais lu dans un des livres apporté par Ivahn que notre planète était un globe, une sphère, avec sa circonférence. Ca n'a jamais été prouvé. " On va partir du port de Rune, et revenir à l'Est, sans doute de l'autre côté des mines de Mithril naines ! " disait Kyrrhan, enthousiaste.

Le jour du départ, nous étions dans la foule, pour dire au revoir à mon frère qui partait avec d'autres. Mais la mer était agitée, l'horizon noir comme le charbon, le ciel semblait s'écrouler sur l'eau au loin, dans une chute lourde et lente. Nous étions inquiets. Mais le chef de l'expédition n'arrêtait pas de dire qu'une tempête n'arrêtera pas son navire, que le Roi Garius ne devait pas être déçu et qu'il méritait que son peuple lui montre son courage et sa dévotion. Foutaises.

Le bateau s'éloignait alors du port, avec une mer de bras levés à son bord. Tout le monde hurlait des prénoms et des "au revoir" dans une cacophonie conviviale. Moi je pleurais, mais absolument pas de joie. Mon père tentait tant bien que mal de me réconforter, mais il mentait très mal et était aussi angoissé que moi.

Une semaine plus tard, alors que je nageais paisiblement, mon bras heurta une planche qui flottait sur une vaguelette. Je la laissai là puis continuais ma promenade aquatique, jusqu'à ce que je m'emmêle les membres dans ce qui semblait être un bout de voile déchiqueté. D'autres débris arrivèrent alors, mais pas que. Des corps erraient sur les flots, sans vie, soumis aux caprices des rouleaux d'eau qui ramenaient indifféremment ces masses macabres vers la côte.

Je me suis précipité pour rejoindre la plage, ne prenant même pas la peine de me sécher et de me rhabiller. Je courus vers le port hurlant à l'aide; la patrouille se hâta pour me rejoindre et écouter mon récit haché par une pléthore d'orcs. Les gardes firent alors hurler le cor pour alerter la population qu'un drame allait heurter Rune. J'avais remonté le chemin du port en courant, arrivant chez moi essoufflé, épuisé, choqué. Papa me prit dans ses bras en me secouant un peu pour me faire revenir à la raison en me demandant ce qu'il se passait. Je ne pus que lui répondre " Kyrrhan... pleins de cadavres. "

L'air s'était alors figé à la maison. Il me fit enfiler une veste, puis nous partîmes alors sur la plage. Le niveau de la mer baissait progressivement. Nous attendions la marée basse, qui révèlerait alors la profonde horreur que mon père et moi même redoutions, dans l'appréhension la plus dévorante qu'il soit.

Les vagues qui se retiraient lentement du sable nous retenaient le souffle: en effet, on avait à la fois envie de se cacher les yeux par peur de découvrir des horreurs, mais nous voulions aussi affronter la vérité avec courage. C'est alors que mon père découvrit un premier corps, celui d'un jeune homme qui nous était inconnu à tous les deux. Je détournai rapidement le regard de la dépouille du pauvre homme sans dire un mot, puis nous fouillâmes ensuite les récifs en attendant que la mer révèle un peu plus de plage, en déposant autre chose que des bouts de mat et de coque.

Je pris un peu d'avance sur mon père et marchais d'un pas déterminé, mais alourdi par l'eau dans laquelle je scrutais désespérément pour retrouver le corps de mon frère. Puis soudain, une vague un peu forte vint plaquer mon corps contre le sable qui se trouvait à un bras de ma taille. Je bus la tasse et l'eau se retira en substituant sa présence sur mon corps par celle de mon frère. J'avais la mort en face de moi. Kyrrhan avait un visage blanchâtre et inexpressif, les paupières ni ouvertes ni fermées.

Vision d’horreur, qui m’ôta la conscience instantanément après un hurlement qui ne manqua pas d’alerter mon père.

J’aimerai bien écrire ce qu'il s’est passé ensuite, mais à vrai dire je n’en ai strictement aucun souvenir. Pas une miette. Je crois que tout s’est dissous dans les larmes refoulées face à ce terrible évènement. Je perdis donc mon frère, beaucoup trop tôt, alors que lui et moi on s’entendait enfin.

L’océan n’est ni juste ni injuste, il est juste dangereux. Tu me manques frérot.

* L’encre a un peu bavé ici, comme s’il avait plu sur la page *



Il ne restait plus que mon père et moi à la maison. L’ambiance est restée constamment dépressive. Les rares fois où le silence se brisait pour un peu de gaieté, c’était pour accueillir ce très cher Ivahn. Après les grandes funérailles à Rune, Ivahn m’avait donné plusieurs ouvrages pédagogiques pour apprendre la langue des Sombres. Je les ai encore et je m’en sers vraiment que depuis peu.

Ivahn avait une fille qui devait avoir peut être 2 ans de plus que moi. Elle se prénommait Élysa ; elle faisait une tête de moins que moi, des cheveux noirs assez longs, raides comme les branches d’un saule pleureur. Son teint de porcelaine s’harmonisait à merveille avec le ciel mou de Rune, mais ses yeux au bleu gris perçant, contrastaient largement avec un éclat que la plus belle pierre précieuse naine n’égalerait même pas. Elle était mince, avec des hanches profondes et courbes. Je ne pouvais pas m’empêcher d’imaginer mes bras enroulés autour de celles-ci. Élysa était d’un charme incontestable, très aimable, relativement cultivée, avec un mauvais caractère attendrissant. Je l’aimais beaucoup, mais son seul défaut a été de ne jamais avoir voulu de moi.

Peu importe, je la présente seulement pour qu’elle ne tombe pas comme un cheveu dans la soupe, à l’intérieur de mon récit. En effet, un an après la disparition de Kyrrhan, Élysa vint seule à la maison, sans marchandise. Elle était venue nous annoncer la mort d’Ivahn, son père. Nous éclatâmes tous trois en sanglots, avec papa. Ivahn avait succombé à une longue maladie que l’on disait incurable. Quelle tristesse, cet homme était exceptionnel, je lui dois tellement. Ce fut un bouleversement de plus pour mon père et moi-même.

Les meilleurs partent toujours en premier. Tu me manques Ivahn.

Comme ci cela ne suffisait pas, les affaires allaient de moins en moins bien pour notre boutique. Oui Kyrrhan n’étant plus là, on ne touchait plus de subventions. Alors il fallut déranger toute la stratégie commerciale établie jusqu’ici. Malheureusement les clients se faisaient rares, les commandes spéciales aussi. Alors pour compenser, mon père me chargea de livrer la nourriture au château de Rune. Deux fois par jour je faisais plusieurs allers-retours, pour fournir les soldats en formation etc. J’avais sympathisé là bas avec quelques militaires, alors que je n’avais encore jamais touché une épée de ma vie. Ils me montraient quelques coups et me laissaient parfois me défouler sur des mannequins de bois. Ils me disaient souvent que j’étais taillé pour devenir un bon guerrier…

Malgré mes efforts pour aider mon père, il déprimait comme jamais. Je faisais mon possible pour lui faire retrouver la joie de vivre, mais c’est bien connu, on est plus préoccupé par ce que l’on a perdu que par ce qu’il nous reste. Papa ne voulait même plus vivre, il était profondément dégoûté de l’existence, au point qu’il tenta même de se suicider. Je rentrai une fois d’une livraison et le trouvai dans le salon debout sur une chaise, la corde au coup, près à faire tomber ce qui le tenait encore à la vie, pour se laisser retenir par le cou à ce qui l’emmènerait vers la mort. Malgré les 18 années de vies qui précédaient ce spectacle, ce fut de loin, l’expérience la plus traumatisante que je pus vivre. J’eus le courage et le reflexe de bondir sur mon père qui n’avait pas remarqué ma présence. Il n’eut pas le temps de se couper le souffle, que je l’avais déjà saisi et fermement empoigné pour qu’il reste en l’air.

« DÉTACHE TA CORDE IMBÉCILE !!! » lui dis-je. Il me défia du regard. Je réussis à libérer mon bras droit pour lui mettre une taloche. Effroyable sensation que de frapper son père. Je criai à nouveau « ALLER ! ». Il s’exécuta, les larmes aux yeux, puis je perdis subitement l’équilibre, et nous nous écroulâmes bruyamment. Je me relevais, je le relevais aussi. J’étais en colère et terrorisé. J’hurlais, je l’insultais, je lui disais qu’il était lâche, que je lui en voulais d’avoir voulu m’abandonner comme cela, d’avoir baissé les bras après tout ce temps.

Je n’ai rien contre le suicide, fondamentalement ; mais c’était tout de même mon père. Je suis heureux d’être arrivé à temps.

Nous n’avons jamais reparlé de cet évènement par la suite. Les affaires se sont étrangement arrangées les mois suivant sa tentative… Au départ je pensais que cela était dû à un regain de vie de mon père. Mais j’ai vite compris qu’il y avait un financement « informel ». J’ai questionné mon père mais il a toujours fait comme si de rien n’était. Je lui ai simplement demandé si ce qu’il faisait nous mettait en danger. Il m’a répondu qu’il ne faisait rien et que de toute façon il ne ferait jamais quoique ce soit pouvant nous nuire. Alors bon… je baissai les bras. Je continuais à travailler, à m’instruire, à nager, en boucle.


Puis j’ai eu 20 ans. Alors oui bien sûr l’humain que je suis aurait dû se dire « ça y est je suis un homme ! C’est la liberté qui m’attend ! ». Puis je relis toutes les pages précédentes. Et en fin de compte je ne savais toujours pas ce que j’étais, ce que je voulais, ce que j’allais faire de moi. Je voulais voyager, comme mon frère. Je voulais devenir un guerrier, marquer l’histoire.

J’étais un bon à rien, qui ne faisait rien de bien passionnant, à Rune, avec ses corbeaux et son air marin. Je suis donc aller voir mon père et je lui ai dit :

« Papa, comme les affaires vont mieux, tu crois que je peux aller voyager un temps ? »

Il me dit simplement « non » tout en farfouillant entre un filet d’oignons et un balai. Je lui demandai pourquoi, il me regarda et répondit :

« Sans toi ça ne marchera plus, ni pour les affaires, ni pour moi. Alors je t’en prie reste mon fils.
- Mais je veux m’en aller moi ! Rencontrer des gens, voir du pays ailleurs que dans des bouquins. J’ai 20 ans je n’ai encore jamais touché une femme de ma vie. Je ne pars pas pour toujours, je reviendrai !
- J’ai dit non.
- Hé bien ! Je le ferai quand même papa. »

Il était rouge de colère et remuait son bazar en grommelant à voix basse. On aurait cru entendre un ours fouiller un terrier. Je fis semblant de l’ignorer et partis avec ma déception, sans rien ajouter à la dispute. Je suis allé nager plusieurs heures pour me défouler. Pendant ma promenade aquatique j’aperçus sur une plage reculée du port, un bateau à l’allure un peu étrange, qui avait jeté l’ancre à plusieurs dizaines de mètres du sable épais et rugueux. Sur ce sable il y avait néanmoins 3 barques, vides. Elles n’avaient pas l’air échouées ni abandonnées, surtout avec ce gros bateau pas loin. Il n’y avait que le bruit des vagues et du vent, alors je me suis approché silencieusement. Je me suis rapproché des barques mais je n’eus pas le temps de poursuivre mes observations. Une explosion retentit et une vague de sable m’aveuglait sans prévenir ! Je me suis jeté à la mer, en repérant sa position de mémoire. La détonation m’avait aussi un peu assourdi. L’eau me rinçait un peu les yeux et l’ouïe me revint subitement. Un homme sur le pont du gros bateau me cria :

« Dégage de là abruti ou bien la prochaine fois je tire au boulet sur ta sale gueule ! »

Il ne fallut point me prier deux fois, je plongeai sous l’eau et m’évadai à travers quelques récifs qui aurait pu me protéger d’un second tir. Il n’y avait aucun doute, il s’agissait de pirates. Je me suis tout de suite dit qu’ils trafiquaient quelque chose étant donné leur accueil un peu trop chaleureux à mon goût. Je ne pris pas le temps de laisser la peur se passer. Je voulus alerter la garde, au port, mais arrivé là bas, il n’y avait personne.

Je levai la tête et aperçus une épaisse fumée noire dans laquelle planait de la cendre comme planent les feuilles en tombant des arbres au milieu de l’automne. Mon cœur s’arrêta de battre, mes organes digestifs se nouèrent et mes poumons déraillèrent. J’ai remonté le petit chemin du port avec précipitation et inquiétude. Je me suis souvenu des cadavres dans l’eau et de la vision de mon frère mort.

Ma maison était en feu, tout le monde autour essayait d’éteindre les flammes en se relayant des récipients remplis d’eaux. Quelques sorciers lançaient des sorts aquatiques, mais en vain, car trop peu nombreux ou trop peu puissants. Peut-être même les deux. J’appelais mon père en hurlant, je criais même « Ammoth » mais pas de réponses. Je me suis rué vers ma maison, à travers un mur de feu impressionnant. Les gardes n’ont même pas eu le temps de me retenir, j’étais à l’intérieur, les yeux dans toute la maison.

C’était une véritable fournaise, ca sentait le brûlé, puis il y avait une odeur plus piquante. J’avançais un peu, mais l’air était tellement épais et brûlant, qu’il me donnait l’impression d’avaler des braises. Soudain, un sifflement, une détonation, une poutre qui s’écrase devant moi, des craquements, un souffle, une déflagration de plus et je me retrouve les fesses par terre. Je me lève d’un sursaut, bondis par-dessus les débris puis défonce la porte menant à la chambre de mon père. Les flammes sont partout, j’ai du mal à tenir debout et suffoque un peu. Je vois une masse inerte au sol, derrière des poutres croisées et enflammées. Je tente d’approcher mais ma peau me brûle horriblement. J’essaye de contourner les obstacles mais rien à faire, je ne peux pas passer. Je me mets sur la pointe des pieds avec la peur de voir mon père.

En effet c’était bien lui, qui baignait dans son sang, le crâne fendu. J’eus un cri de (mauvaise) surprise. Je fis demi-tour, en passant à travers toutes les pièces. Une poutre de plus manque de me retenir avec papa mais une roulade instinctive vers la sortie me permis d’échapper à une mort certaine. Je n’eus guère le temps de me relever que deux soldats torses-nus me trainèrent en vitesse au sol, pour m’éloigner de la fournaise. J’avais la peau noircie par endroits, des courbatures partout et des crampes aux cuisses. J’avais l’impression d’avoir porté deux chevaux tout en nageant à contre courant. Ma maison finit par s’effondrer sur elle-même. Je fis de même, en me vomissant sur les pieds et m’évanouissant à moitié.


Ca y était. Plus rien. Tout perdu. Tous perdus. Dire que j’étais arrivé à temps la fois d’avant et que cette fois ci, une dispute futile m’a fait faillir. J’avais l’impression d’être mort. Je n’avais plus rien à perdre. Puis, ça m’est revenu comme un éclair dans ma tête : ça puait la poudre chez moi. Le rapprochement n’était pas difficile. Il fallait que je me venge, que je venge mon père surtout. Ca ne l’aurait pas fait revenir, mais justice devait être faite non ?

Je me suis reposé en attendant que la nuit tombe ; j’étais à la caserne avec les quelques gars qui s’étaient occupés de moi pendant l’incendie, qui étaient aussi ceux à qui j’apportais de quoi se nourrir tous les jours. Je ne parlais pas, j’étais à la fois désespéré et en train de réfléchir à comment j’allais régler le compte à ces chiens de pirates. Je savais déjà où me fournir une épée. Il me fallait aussi une barque, pour me rapprocher de leur navire. Je pris la décision d’en voler une au port militaire.

La nuit était enfin tombée. Je demandai à un soldat si je pouvais aller me défouler sur un mannequin de bois comme j’aimais le faire. Il n’osa pas me dire non étant donné les circonstances. Je me suis débiné rapidement dans la salle d’armes. Je me suis expliqué au garde puis il me laissa saisir une lame. Elle avait l’air de trancher comme il faut, bien qu’un peu usée sur les côtés plats. C’était une épée banale, on en avait vendu des centaines avec mon père.

J’ai ensuite pris plusieurs détours pour éviter de me faire remarquer dans les couloirs du château avec l’épée dans le dos. Je ne pris point le chemin principal pour atteindre le port. À la place j’avais plongé d’une falaise pas trop haute sans trop de récifs en contrebas. Jusqu’ici tout allait bien. Je me suis ensuite mis à nager vers le port. Quelques torches crevaient la nuit, leur lumière se reflétait sur les armes et armures des trois gardes en patrouille. Je tâchais de me mouvoir dans l’eau le plus silencieusement possible. Heureusement que l’océan lui ne dort pas, le claquement des vagues couvrait donc le moindre bruit. Par chance je suis tombé nez à nez avec une barque en bonne état très rapidement. Je n’embarquai point de suite, traînant le petit bateau à la nage, afin de m’assurer qu’aucun craquement de bois ne perce le bruit de la marée montante.

Je me retrouve enfin près de la plage où il y avait les trois barques des pirates. Je grimpai dans la coque d’un bond puis commençai à ramer. Au loin le bateau pirate avait jeté l’ancre. Ils n’avaient pas vraiment fuit : je pense qu’ils voulaient avoir ma peau, étant donné que je les avais vu. Malheureusement pour eux, la réciproque était vraie.


* Un nouveau passage rédigé en Sombre *

Mon récit va prendre une tournure excessivement violente et sanglante. Je ne tiens pas à rendre cela gratuit. Je décris simplement les faits. Je les ai vécus. J’en assume la responsabilité. Il fallait qu’ils payent.

* L’ouvrage continue en Commun sur une nouvelle page *

J’étais assez près du navire pirate désormais. Je me mis à l’eau silencieusement, pour atteindre le gros bateau. J’atteignis la chaîne de l’ancre après quelques brasses ; je la saisis et commençais à l’escalader, très doucement. Après quelques minutes je me retrouvai sur le pont, à découvert. Je ne vis personne. Je me suis ensuite précipité derrière des caisses recouvertes par un épais tissu dont la couleur était imperceptible dans l’obscurité. Enfin, des bruits de pas plutôt lents et peu discrets. Un homme, qui sentait la liqueur de poire à 100 mètres, s’approchait de ma planque, une lanterne dans une main et un glaive dans l’autre. Il ne m’avait pas repéré. Il se rapprochait de plus en plus. Mon rythme cardiaque sursauta lorsque le pirate voulut faire le tour des caisses en titubant. Je fis le tour un peu plus vite que lui, dans le même sens, de façon à me retrouver derrière ce dernier.

Je sortais mon épée sans émettre un seul son tout en m’approchant. Arrivé derrière lui, je lui cramponnai l’épaule gauche de ma main, en ramenant son corps vers moi. D’un mouvement horizontal et circulaire, la lame de mon épée vint traverser son cou de part et d’autre. Sa chair ne résista point, lorsque je dus pousser sur le pommeau de mon arme à deux mains pour sectionner la trachée de ma victime. Une gerbe de sang gicla dans un flot épais, puis d’un coup de coude entre les deux omoplates, je projetai le cadavre encore debout par-dessus bord. On entendit un gros « plouf ». Je pris conscience de mon erreur dans un instant où l’air semblait s’être figé, le temps arrêté.

J’avais été seul à entendre ce plongeon macabre.

Je tuais pour la première fois. De sang froid, un inconnu. Et le pire c’est que j’en suis encore fier.

Je n’avais plus que quelques pas à faire et j’étais dans les cabines. Je m’approchais et la porte s’ouvrit sous mes yeux. L’homme qui venait de la pousser n’avait rien dans les mains. Il inspira profondément de surprise. Il n’aurait jamais dû autant manquer de reflexes, car sa bouche entrouverte accueillit ma lame. Au moins comme cela, il n’aura pas fait trop de bruit en rendant son dernier souffle. J’extirpais difficilement ma lame bien enfoncée dans l’arrière de son crâne, puis je laissais retomber le corps sans vie au sol.

Je voulais maintenant trouver le capitaine. J’avais su rester furtif jusqu’ici, mais les choses allaient se compliquer. Je me mouvais à pas de chat en allant tout droit dans le couloir étroit. J’arrivais enfin près d’une porte couronnée d’un filet lumineux, sans doute celui de plusieurs lanternes qui s’échappait à travers les rebords de l’épaisse planche de bois.

Je toquai trois fois sur celle-ci. Une voix rauque, agressive et grasse me répondit :

« Je t’ai dis de dégager abruti ! Demain on retrouve ce sale type et on lui fait la peau comme ce vieux porc qui a fini grillé comme le porc qu’il était ! »

Pensant qu’il se trompait de personne, j’entrai sans gêne. Un grand gars mal rasé, sentant fortement le tabac, était debout devant une table une main dans le pantalon. Il se tourna enfin vers moi, mais ne manifesta aucune surprise. « T’es qui toi ? » me lança-t-il. Je lui demandai alors :

« Le porc en question, ca ne serait pas, à tout hasard hein, un marchand de Rune avec qui vous trafiquiez de la poudre ?

- Ouais, qu’est ce ça peut t’foutre ? T’es un…
- Je suis son fils, sale chien. »

Mon bras s’est levé tout seul et mon poing écrasa le nez du patron. Il explosa comme une patate restée trop longtemps à cuire. Ca saignait comme pas permis et devenait purulent… L’homme s’écroula sur un meuble qui tomba par terre dans un brouhaha plus que bruyant. Il hurlait au secours en pleurant à moitié. Je lui mis le pied sur la tempe et le talon sur la mâchoire pour qu’il se taise. Je relevais ensuite délicatement mon talon tout en lui demandant de tout me raconter.

Il me dit alors que Ammoth avaient de bonnes relations avec un nain qui lui fournissait de gros stocks de poudre à canon haut de gamme. Même les navires de guerre n’ont pas ça. C’était de la marchandise illégale. Mon père était donc trafiquant. Je compris mieux pourquoi les affaires semblaient aller de mieux en mieux. Il me dit qu’ensuite mon père ne voulait plus trafiquer avec eux, que de toute façon son fils allait bientôt quitter la maison et qu’il avait de quoi se faire une bonne retraite maintenant. Alors bien sûr ça n’a pas vraiment plu à ces sales gens. Ils ont donc répandu de la poudre un peu partout dans la maison pour tout faire sauter, mais avant ils avaient tabassé mon père.

Le patron, sadique de surcroît voulut me détailler l’agonie de mon paternel, mais mon talon lui rappela rapidement qui allait rapidement agoniser dans quelques instants.

Puis j’entends des cris derrière moi. Je lève la jambe droite et élance mon pied à la même position qu’avant sur la tête du chef des pirates. Il résiste. Alors du coup je recommence, puis je continue même à pieds joints. Je sentais sont crâne se fissurer sous ma rage, et j’en éprouvais une certaine satisfaction. Sa tête s’était enfoncée d’un bon pouce à travers les planches brisées. Il avait la mâchoire déboitée, le visage tordu, la face entièrement bleue et rouge. Il avait eu son compte je pense. Du moins c’est ce que ses yeux révulsés et injectés de sang me disaient.

Puis la porte s’ouvre à nouveau et deux nigauds armés s’approchent. Je me mets en garde, un peu paniqué. Pour un premier affrontement direct, un contre deux, je n’étais pas très fier. Un premier court en avant une dague dans chaque main. Il tente de m’en planter une dans le poignet gauche, je le pare mais la seconde dague vient me caresser la joue. C’est vraiment passé près. Mon genou lui n’a pas loupé les parties intimes de mon assaillant, pendant que mon épaule est venue heurter son menton. Il recule de quelques mètres puis son collègue bondit à son tour, avec une masse, le bougre. J’essaye de me protéger avec mon épée, mais le poids de son arme me plie en deux. Je reçois un violent coup de pied dans le ventre et un coup de masse dans les côtes. Ma respiration se bloque, j’ai peur.

Je me relève en remontant ma lame du bas vers le haut. Elle passe près du visage de mon opposant mais il se penche en arrière pour l’esquiver. Il fonce à nouveau vers moi. Je me baisse et avance d’un pas, pointe de l’épée vers l’avant. Je l’enfonce d’un demi-décimètre dans son buste et la ressort aussi nette. L’homme à la masse s’écroule en hurlant de douleur. L’autre cherche ses dagues par terre. Je l’attrape par le col et le relève d’une main. Une fois sur pieds il tente de me frapper avec sa tête ; je le repousse d’un coup de pied dans l’abdomen, puis je fais un tour sur moi-même pour lancer une attaque d’un revers de lame. À mon plus grand étonnement sa tête sauta de son corps après la traversée de mon épée. Le reste du corps semblait encore animé ; mais les mouvements étaient désordonnés jusqu’à ce que le tout finisse tremblant au sol.

Je laissais alors derrière moi dans la cabine trois corps : un à la tête défaite, un autre qui finissait de mourir en crachant son sang et ses tripes, puis un dernier sans tête et animé de convulsions post-mortem. C’était bizarrement jouissif.

Je sors alors de là exténué. Je cours tout de même vers l’avant du bateau pour rejoindre la cale. Malheureusement en face de moi se tient un nouveau pirate avec une arbalète. Je n’ai pas trop le temps de comprendre ce qu’il se passe et une flèche vient lacérer mon épaule gauche. L’adrénaline m’empêchait clairement de sentir la douleur. Alors qu’il perd son temps à recharger, je coupe d’un coup sec un cordage pour laisser tomber une voile. A la place c’est une poulie qui tombe en se balançant vers moi. Je l’entends siffler à toute vitesse. Je me plaque au sol et tandis que le pirate relève sa tête pour me viser, il se prend la masse métallique en plein visage. J’ai entendu un « crac », le même crac que fait une carcasse de poulet qu’un chien affamé dépiaute avec fureur. L’arbalétrier ne se relevant pas, j’en conclus que ses cervicales s’étaient brisées.

Je poursuivis alors vers la trappe qui menait à la cale, en tâchant de ne pas subir le même sort que le précédent pirate (en effet l’inertie de la poulie la faisait encore se balancer aléatoirement sur le pont). J’ouvre la trappe et aperçois un autre homme en dessous. Je ne réfléchis pas et plonge lame vers le bas en direction du pirate. Il lève la tête, vraisemblablement surpris. Mon arme se loge profondément dans tout le haut de son corps, je crois même que son sternum s’est brisé. Cette fois ci par contre, l’épée était bien coincée.

Tout d’un coup, un bras vient écraser ma gorge. Je fais balancer ma tête d’avant en arrière en espérant casser le nez de celui qui m’agresse en traître ; mais mon crâne se heurte à de solides muscles pectoraux. Rien à faire, je suis à sa merci. Je commence à voir trouble, puis sombre, je sens que mes yeux veulent fuir leurs orbites. Je n’arrive à rien, c’est une force de la nature. Puis dans un dernier effort, je me contorsionne à m’en déboîter l’épaule droite. Mon bras tourne et je saisis je ne sais quoi. J’empoigne fermement un bout de chair, y enfonce mes ongles et tire brutalement dessus, d’un coup sec. Le pirate m’envoie valdinguer contre un mur en bêlant comme une truie qu’on égorge. J’avais entre mes mains un fragment de l’une de ses joues. Sauf que le bout de viande que je tenais là avait la peau noire. Distrait par cette constatation, je me suis laissé surprendre une seconde fois par l’orc. Cette brute, le visage ensanglanté, m’attrapa de ses deux énormes mains par le cou. Il commence à serrer ses doigts gigantesques, mes narines se dessèchent instantanément. Il me soulève en pleine strangulation et je patauge dans l’air. Il esquisse un sourire effroyablement chaleureux, jusqu’à ce que mes épaules arrivent à hauteur de son visage.

Oui, ensuite, avec un pouce dans chaque œil, il avait beaucoup moins envie de sourire. Il grognait. Mes quatre autres doigts se sont agrippés à l’arrière de sa tête, pendant que je pressais de toutes les forces qui me restaient sur ses yeux. J’enfonçais mes pouces le plus loin possible, puis les mains de l’orc devinrent plus lâches. Je respirais à nouveau ! Son sang épais et bouillant dégoulinait lentement de ses orifices oculaires.

Retirant mes mains de son visage rapidement, je mis mes avant bras devant ma bouche pour empêcher ma nausée d’arriver à ses fins. Le corps de la brute épaisse tomba en arrière, en produisant un bruit grave et sourd qui résonna quelques secondes dans toute la cale.

Je suis resté debout une bonne minute, silencieux, devant mon œuvre terrifiante. J’avais sauvé ma peau, mais quel geste infâme !

Je repris lentement mes esprits. Le premier pirate de la cale avait une lanterne. A défaut de lui arracher mon épée du corps, j’arrachai donc sa lampe de sa main froide et crispée. Je voyais un peu plus clair dans la cale. C’était rempli de barriques de poudre. On aurait pu faire sauter Giran avec tout ce qu’il y avait là dedans !

Je saisis un tonneau et le perça d’un coup de poing. J’avais les doigts pleins d’échardes mais cela importait peu, je n’étais plus à ça près. J’ai ensuite fait rouler le tonneau sur une tranche dans tout la cale en effectuant un long chemin sinueux, afin de me laisser le plus de temps possible pour m’enfuir. Le chemin de poudre s’achevait sur un tas de barriques entassées les unes sur les autres. Une fois le tonneau vidé, je remontai sur le pont, lanterne à la main.

J’ai ensuite jeté de toutes mes forces la lanterne en contrebas, à travers la trappe. Elle se brise et la bougie enflamme le début du chemin de poudre, bien placé. Je me mets à courir le plus vite possible après autant d’efforts. Je ne prends pas le temps de descendre « conventionnellement » du navire et m’élance par-dessus la rambarde de la poupe, en groupant mes membres sur moi. Je plonge à travers l’eau et m’enfonce d’au moins 5 fois ma taille. L’eau salée agresse mes plaies, qui me picotent assez douloureusement et par-dessus tout, de façon très agaçante. Puis je me suis rappelé le gars jeté par-dessus bords, celui qui a ouvert la bouche, les trois dans la cabine, l’arbalétrier à la poulie, celui qui a gardé mon épée et bien entendu l’orc énucléé. Je n’avais tout compte fait, pas si mal que ça.

Je remonte à la surface en battant des jambes comme je l’ai fait tout à l’heure lorsque la brute m’a fait décoller du plancher en m’étranglant. Je reprends ensuite difficilement la nage avec un seul bras. Je rejoins enfin ma barque, l’escalade avec peine puis m’y affale. Je reprends mon souffle et me rappelle la poudre. Je me redresse comme ressuscité et entreprends une course contre le temps avec mes rames. Je m’éloigne, je m’éloigne… J’ai peut être laissé trop de poudre me dis-je. Ou bien la flamme s’est éteinte et je dois faire demi-tour.

Il n’en est rien. Une explosion monumentale décima le bateau pirate en une seconde. Des débris volèrent dans tous les sens. La déflagration m’aplatit sur mon embarcation qui se secouait sous les vagues excitées par l’onde de choc explosive. L’épave des pirates naviguait au hasard, en flammes, avant de s’enfoncer lentement dans l’eau. Je ne pus m’empêcher d’hurler à la fois de joie, de rage, de tristesse, de douleur. J’extériorisais de la façon la plus bestiale qu’il soit.

Je profitais du spectacle jusqu’à son dernier instant, puis continuais de ramer jusqu’à la plage. J’étais mal en point, mais je tenais debout. Je m’inquiétais surtout pour mon épaule qui s’était pris une flèche. L’eau de mer avait sans doute aseptisé la plaie, mais ça saignait encore un peu. Je suis alors retourné à Rune par la route, difficilement. Un soldat en patrouille m’a vite réceptionné. J’ai dit que je m’étais fait attaquer par une bête sauvage alors que je me baladais calmement. On m’a ramené au château, à nouveau, pour me soigner. Ils m’ont demandé où était la bête et d’où venait tout ce sang sur mon corps. Je leurs ai répondu d’un ton sinistre que leurs deux questions étaient antagonistes et qu’elles se répondaient mutuellement. On ne me dit plus rien et me soigna avec quelques sorts.

Le lendemain on m’éjecta poliment du château. Il y avait du mouvement : on aurait aperçu un vaisseau fantôme enflammé, au large, la nuit précédente. Personne ne se doutait de rien, quelle joie.

Je suis retourné à l’entrepôt, pour prendre quelques livres et deux trois bricoles. Je suis ensuite allé au port demander quand le prochain bateau pour l’île parlante partait. Il y en avait un à midi ce jour là, je le pris.

C’est la tête et le cœur vide que je quittais Rune, après y avoir vécu 20 ans. J’étais totalement perdu, entre mes souvenirs et l’ambition pour l’avenir. Complètement divisé, entre l’anéantissement absolu et le plaisir de Vivre l’aventure.

Je suis Iann, fils de feu Ammoth. Je viens de la ville de Rune. J’ai longuement erré sans buts. C’est seulement après une formation classique de guerrier et vingt et une année de vie que j’ai commencé à voir le monde ailleurs qu’à travers des écrits.

Je veux devenir un grand combattant, marquer l’histoire, faire des découvertes et visiter la Terre dans tous ses recoins. Je veux aussi rencontrer des gens tous différents avec qui je pourrais discuter jusqu’à mes derniers jours comme je discutais avec Ivahn. Je veux devenir un homme, un grand homme. Je veux me sentir Vivant.

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Ian
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Message par Ian » sam. 4 avril 2009 à 20h10

Tant de temps… Ca passe tellement vite, surtout pour « l’éphémère » que je suis.

Je suis arrivé à Giran il y a peut-être quatre mois. J’ai rencontré des êtres merveilleux tout comme des individus prétentieux, arrogants et méchants. C’est aussi cela être vivant. Comme quoi on est parfois mieux dans son cocon.

Mais toute la vie se trouve dans le « parfois ».

Par conséquent je me suis ouvert au monde. Néanmoins, ma grande réflexion intérieure ne m’a pas permis de m’épanouir socialement. Je suis encore un enfant, impulsif et naïf, quand je rencontre quelqu’un.

Je me souviens de ma rencontre avec Eilistraee et Methredel. C’est sans doute la première fois que je parlais aussi longtemps avec deux sombres. Je les ai appréciés tout de suite, surtout Eili… En effet nous nous sommes revu a maintes reprises, c’est même elle qui m’a conduit à Windtail. Je suis tombé fou amoureux d’elle mais, comme j’aurais du m’en douter, elle et Methredel étaient plus que des amis.

J’épargnerais à cet écrit mon désarroi, d’autant plus qu’Eilistraee m’attire toujours autant qu’avant, qu’elle est désormais avec un dénommé Malice et que j’essaye d’avoir l’air simplement amical avec elle. Elle compte énormément pour moi, chaque rencontre est un plaisir et elle m’apporte toujours quelque chose.

Elle m’a appris les bases du langage des Sombres, je me débrouille tout seul maintenant et j’écoute les autres parler pour me forger. Il faudra, qu’à l’occasion, je lui redemande quelques leçons pour me perfectionner. C’est une langue magnifique, très sifflante, mais ma foi, tout aussi complexe que belle, à l’image du peuple qui la parle.

Grâce à Eilistraee j’ai aussi rencontré un humain qui était soi disant mon « opposé » d’après Meth’. Cet humain, que l’on appelle Tarask (il s’appellerait Senri en vérité mais je ne sais pourquoi), s’est avéré fort sympathique, relativement rustre, peu bavard. Il a l’air d’être un combattant hors pair. Il est vraiment agréable et même si j’ai l’impression de l’ennuyer parfois, j’apprécie parler avec lui, il est relaxant.

Par contre sa compagne, une Sombre du nom de Cadala… je la hais. C’est une peste arrogante, aux airs supérieurs, sans épaisseur psychologique. Manipulatrice et adhérente de la violence gratuite, je me méfie énormément d’elle. Eili m’a mis en garde. Cadala est sans doute dangereuse mais si un jour j’ai l’occasion de lui régler son compte et que j’en ai les moyens physique… seul mon amitié pour Tarask serait susceptible de me retenir, ou au pire, me rendre scrupuleux…

La dite Cadala m’a valu une humiliation publique par plusieurs Sombres. En effet elle possède un monstre, une sorte d’ombre sans âme, qu’elle laisse vaquer dans Giran parfois. Cette saloperie est venu me frapper pour rien, j’ai automatiquement sorti les lames (à défaut d’avoir une garde qui fait son travail…) ce qui a fortement déplu, étant donné la peignée que j’étais en train de coller à l’ombre.

Un Elfe Sombre s’est emmêlé, Etheriel, et je lui ai dit d’aller se pendre avec ses propres intestins… Mais mon erreur a été de le lui avoir dit en Sombre, cette langue pure qu’il ne faut point souiller. Déjà que si un être commun la prononce, ca suffit à mettre en rogne un Sombre susceptible, si en plus le commun est grossier comme je l’ai été, la sanction est immédiate et importante. J’ai été insulté comme pas permis, menacé de tortures de souffrances et de mort. Le pire étant ce Kamael et un autre Sombre m’ayant pris a parti, juste pour jouir de m’insulter d’imbécile en boucle.

En parlant de Kamael, je suis très méfiant de ce peuple. Je ne suis pas devenu raciste loin de là, mais ils ont l’air de venir de nulle part, comme si qu’ils n’étaient pas nés il y a des millénaires, mais qu’on les avait fabriqués ou quelque chose comme ca. L’autre fois j’en ai surpris une en train de m’espionner et de prendre des notes sur moi ! Je l’ai prise pour un membre de l’inquisition et étant donné mon anti-déisme prononcé, cela ne m’aurait point étonné. Il y a eut une joute verbale, on se rejetait la faute mutuellement, mais je peux assurer qu’elle me poursuivait dans tout Giran ! Très inquiétant…

Concernant ma « sombre » grossièreté, c’est bien fait pour moi. Par contre, pour l’ombre (que j’ai dessiné récemment…), la prochaine fois j’appelle la garde et je fais tout pour mettre Cadala dans de sales draps.


J’ai rencontré des elfes aussi, il y avait une magicienne, Tyara, très attachée au culte d’Eva. Trop attaché même. Elle avait l’air particulièrement fragile. Gentille, mais cela va faire trois mois que je ne l’ai pas vu. Elle m’a initié aux chasses en catacombes.

J’ai rencontré quelqu’un que j’apprécie beaucoup qui s’appelle Alwena. Je l’ai maladroitement courtisé alors que son amant Kervan est adorable. Je suis allé boire un verre une fois avec ces deux là c’était du bonheur à l’état pur. J’aimerais les revoir, ils me manquent. Alwena m’avait soigné d’une blessure faite au bord d’une falaise à Gludin au moment où je déclarais ma flamme à Eili… J’ai glissé et me suis ouvert la cuisse. Eili ma pansée mais la magie d’Alwena m’a permis de cesser de boiter, je lui en suis encore reconnaissant. Je n’ai du coup aucune cicatrice.

Il y a aussi cette elfe qui surveillait la scène avec ceux qui me traitaient d’imbéciles. Ma mémoire me fait défaut il me semble avoir entendu quelqu’un l’appelé Ethanael… Je ne sais plus. Elle à l’air d’être une sage, sa dévotion pour Eva n’y est sans doute pas pour rien. Néanmoins nous avons beaucoup discuté, des Dieux et philosophé quelque peu sur la morale de chacun. Je lui ai expliqué que j’étais mon seul et unique référentiel et que mon expérience forgeait ma morale. Idées qui dérangent, mais elle a fait preuve d’une tolérance qui manque à beaucoup. Je l’apprécie, quand nous en avions parlé, cela faisait un moment que je n’avais pas eut une discussion sérieuse.


Concernant mon niveau au combat, je suis enfin passé au rang de gladiateur. Eilistraee m’a passé deux magnifiques lames qui lui ont appartenues. Elles sont superbes, on appelle ca des Katanas. Ce sont des épées à la lame pas trop large et un peu recourbée. Celles-ci luisent d’une lumière bleutée, je crois qu’elles sont enchantées. En tout cas, jamais je n’ai été aussi à l’aise avec des armes ; d’autant plus qu’elles tranchent à merveille !

Je me suis vraiment amélioré, je frappe de plus en plus vite, de plus en plus fort, je suis devenu vif, puissant, habile et agile. J’ai appris des techniques qui me permettent d’attaquer à distance, en envoyant des ondes soniques. Si l’adversaire me laisse le temps de concentrer mon énergie et d’enchaîner mes techniques, je le mets très vite mal en point. J’ai appris à viser « là où ca fait mal », j’étale certains monstres à une vitesse folle. J’ai du mal à croire d’en être arrivé là tout seul. Il faut dire que je me suis beaucoup formé tout seul.


J’ai parfois été longuement absent. En effet je continue de m’instruire, mais je suis aussi retourné plusieurs fois à Rune, dont une fois pour commémorer la disparition de mon frère.

Ma vie a vraiment changé, mais je n’ai encore rien accompli, je n’ai rien dont je soi vraiment fier. Mon ambition reste grandissante, je cherche un clan, afin d’avoir des responsabilités, des choses à défendre. Je veux être utile, je veux faire parler de moi, je voudrais accomplir quelque chose, diplomatiquement ou militairement. Pas pour la gloire ou la reconnaissance. Je ne suis même pas sûr que ce soit pour mon autosatisfaction. Je crois qu’en fait, c’est pour les autres que je veux faire cela.

J’ai pris contact, par hasard, avec une femme appartenant, apparemment, à l’ordre d’Ambre. J’étais intéressé par ce clan, mais bien qu’ils soient basés sur Rune, ces gens là me ressemblent peu. Ils se prennent sans doute trop au sérieux ?

Je cherche encore…

* Un autoportrait est dessiné sur le reste de la page. Il est très ressemblant, mais ce celui du reflet de Iann. Son visage est donc comme il le voit lui et non comme les autres le voient. Il n’a plus les traits aussi fins qu’à son adolescence. Ce n’est sans doute pas le temps qui a rendu son visage plus tiré, mais sans doute son hyperactivité depuis qu’il a quitté Rune *

Je reprends mes écrits après cet interlude. En effet je dessine de plus en plus et de mieux en mieux. Une rencontre très particulière m’a même dit que j’avais énormément de talent en voyant mon dessin de la chute de Windtail.

Elle s’appelle Hellymaine. Elle est mystérieuse, charmante, calme, et ne me violente pas quand je parle en sombre. On s’est mis à se parler un soir où j’étais seul, je m’ennuyais j’avais envie d’aller boire un verre mais pas seul… Puis je l’ai croisée.

C’était… indescriptible. Vraiment je n’ai toujours pas compris. Ses cheveux… je les ai fixés longuement, ils sont magnifiques, noirs et longs, soyeux et fin. Ils ont l’air doux j’ai envie d’y passer ma main à chaque fois que je revois Helly. Ce soir là nous avons fait connaissance, je lui ai montré mon dessin et elle a été très élogieuse ce qui m’a surpris.

Ca serait mentir de dire qu’elle ne m’attire pas. Mais, inconsciemment, je m’y prends autrement… Je ne sais pas ca ne m’a jamais fait ca je ne suis pas sûr de tout comprendre. Je lui accorde toute ma confiance gratuitement, c’est informel. Elle était là le jour de mon humiliation et elle m’a mis en garde contre toute la troupe. Mais ce qui m’a le plus touché c’était le fait qu’elle se soit inquiété pour moi et qu’elle m’ait dit que je pouvais compter sur elle si j’avais des soucis.

Je veux la revoir et l’emmener à Windtail. Je veux la voir souvent…

Tiens du reste j’ai chassé avec elle aujourd’hui et une sombre prétentieuse, masquée, dont je ne connais pas le nom. Elle avait l’air choqué de m’avoir entendu parler en Sombre à Tarask. Elle a dit à Helly qu’elle chassait avec moi parce que je faisais un excellent bouclier. Je crois qu’elle était bien contente de le trouver son bouclier lorsqu’elle était surmenée et qu’elle commençait à poser un genou à terre. J’ai moi aussi eut mes faiblesses, mais j’ai l’impression que son arme, étant enchantée, était son seul atout. Hellymaine et elle n’ont pas cessé de se jeter des piques. J’avais l’impression qu’elle faisait ca pour me défendre. Ce n’est peut être qu’une impression.

Un moment elle nous a proposé de partir plus profondément dans la nécropole où nous chassions. Mais je ne me sentais pas encore à l’aise avec l’endroit relativement nouveau pour moi. Puis l’autre masquée qui perdait ses moyens une fois submergée… Alors qu’il fallait traverser une zone infestée pour avancer ! Par la suite nous avons avancé grâce à Helly. Puis j’ai fauté en me faisant harponner par trop d’effectif, je me suis pris un coup qui m’a un peu assommé. Du coup on a pris la fuite assez rapidement…

* Ici, un dessin des deux épées que Iann utilise, les Katanas d’Eilistraee *


J’ai récemment fait de nouvelles connaissances, encore grâce à Eili. Depuis qu’elle est rentrée chez les Corsaires de Sirius et qu’elle et Malice sont ensembles, je fréquente d’autres personnes. Récemment nous sommes allés à une soirée aux bains de Goddard. J’hésitais à y aller par peur d’y croiser Cadala et d’autres. Je l’ai fort heureusement loupée de peu (il parait qu’elle a mis la soirée en l’air…). J’ai peu discuté avec Eili et ses amis ce soir là…

Toutefois j’ai croisé Methredel qui était avec une autre femme, une humaine (dont j’ai bien sûr oublié le nom ! Il me semble que ca commençait par un S ou un N… Neoneli * des ratures par ci par là *) et quelle agréable surprise de le revoir ! Je l’apprécie énormément. Ca me rend triste de savoir qu’Eili et lui ne sont plus en de bons termes… Ils avaient l’air tellement complice à se chamailler tout le temps, c’était agréable de passer une soirée avec eux… « C’est la vie ». En tout cas, il me tarde de le revoir. Il est agréable et très intelligent.

A cette fameuse soirée à Goddard j’ai aussi fait une rencontre qui risque d’être déterminante dans ma petite vie d’éphémère. La reine de Goddard en personne, Anastasia. Elle est reine mais très simple, la gentillesse incarnée et d’une modestie exemplaire. Elle est à la tête du Lys Rouge. Nous avons longuement discuté et je lui ai dit que je cherchais un clan. Elle m’a fait plusieurs propositions, comme entrer dans la garde ou dans l’armée. J’ai choisi l’armée. Cela me convient mieux. Plus de mobilité, il faut être stratège, plus de responsabilités. Et il n’y a pas que les batailles. La garde… Tourner en rond et avoir de l’action une fois par an… non merci. Sauf si Cadala vient habiter Goddard !

Je dois la revoir au plus vite, je suis excessivement motivé et impatient.


Hier soir j’ai revu Eilistraee, Malice et d’autres. Nous sommes allés à la taverne d’Heine où je me suis ennuyé comme pas deux. J’ai bu une bière brune mais elle était tiède… Il y avait, toutefois, un être particulier. Il sortait vraiment du lot. Des traits très fins, des oreilles un peu pointues… et il jouait du luth plutôt bien. J’ai appris plus tard dans la soirée qu’il était mi-elfe mi-humain. Il à l’air tourmenté par le fait d’être demi-elfe, je crois qu’il est très rejeté. On les noie à la naissance… Quel monde débile ! On a jamais eut autant besoin d’union… Et quand il y en a entre deux races c’est pour ce genre de saloperies !

Seule la haine fédère ?

Ce demi-elfe s’appelle Lymhos, il est très calme et léger. Il semble avoir le cœur sur la main et réfléchir beaucoup. Malice et lui se sont battus… Enfin Malice l’a rossé… Des histoires qui ne me regardent pas mais j’ai essayé de les séparer, rien à faire. Malice est très étrange, il s’exprime bizarrement, il à l’air d’avoir subit pas mal d’horreurs. Très poli il semble être un faux calme. Je trouvais déjà qu’Eilistraee et Methredel n’allait pas forcément bien ensemble (deux caractères trop différents, un couple un peu hasardeux en somme…), mais je préférais la savoir avec l’éternel borné qu’est Meth, qu’avec Malice. Je n’ai rien contre lui, mais bien qu’il ait l’air partisan de la justice et que ses valeurs morales ne soient pas celles d’un Shilenite extrémiste… Il à l’air extrême du « bon côté ». Mais je pense qu’aucun n’extrême n’est bon.

Eilistraee, Methredel, Tarask, Anastasia, Lymhos et d’autres, Hellymaine… Je suis peut-être encore un enfant avec autrui… Mais je grandis. J’ai enfin une Vie sociale. Je crois que ca y est, oui, je suis Vivant !
Dernière modification par Ian le sam. 4 avril 2009 à 21h09, modifié 1 fois.

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Message par Ian » sam. 4 avril 2009 à 20h31

Je prends ce parchemin très rapidement, pour laisser une trace.

Enfin, j’ai un clan. Je suis retourné à Goddard et j’y ai croisé Anastasia. Nous avons un peu discuté puis nous sommes allés au temple d’Einhasad où elle a un petit bureau.

Elle m’a alors interrogé sur moi, sur ce que je valais au combat et si j’avais un métier. Je lui ai dit que je dessinais (Helly m’encourage à vivre du dessin… Je vis sur des fonds de caisse et de l’or que je ramasse sur les monstres…) et lorsqu’elle m’a demandé s’il y avait des notes particulières, j’ai souligné ma passion pour les sciences, les arts et l’ethnologie. J’espère qu’elle me fera intervenir pour des missions diplomatiques. J’espère aussi que mes connaissances en physique et mathématiques pourront servir lors de siège si un jour j’en vis un.

Au bain à Goddard, elle m’a raconté l’histoire surprenante du Lys Rouge. J’ai aussi appris que lors de la dernière guerre, le Lys et l’Ambre étaient alliés. Ca me va, je ne suis pas ennemi avec Rune. Lymhos m’a parlé d’un conflit entre les Cryso et son clan, alliés du Novus Dei et alliés des Corsaires je crois. Je ne sais pas trop ce qui se trame, peut-être serais-je médiateur entre tous ces clans et le Lys Rouge qui est devenu aujourd’hui le miens ! J’espère réaliser ce genre de chose. Je verrais bien ce qu’il se passe.


Je me lance donc. Anastasia a demandé à son forgeron de me faire un blason. J’ai hâte de le porter, fièrement et avec honneur. Anastasia est réellement un être admirable ; j’adhère sincèrement à sa volonté de vouloir défendre ceux qui ne peuvent pas le faire eux-mêmes.

Le Lys est un clan libre de culte ce qui me convient parfaitement bien entendu. J’espère m’y entendre avec tous les membres ce qui ne me semble pas forcément probable. Je m’intégrerais, c’est nouveau pour moi.

J’ai hâte de discuter de mes futures missions. C’est étrange, cette impression de devenir « quelqu’un », et j’écris cela sans prétention quelconque.

Je ne saurais remercier Anastasia, peut-être qu’elle me remerciera un jour à son tour d’avoir été utile ?



Bon sang de bois, je suis excité COMME UN GOSSE !

* Plus bas, le symbole du Lys Rouge, en couleur *



[HRP]Justifie l'entrée de Iann dans le clan du Lys Rouge

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Re: Iann

Message par Ian » mer. 15 juillet 2009 à 17h22

Iann.

C’est mon nom. C’est ce que m’a dit l’infirmière à Goddard. Et ce type, ce grand blond, Malice qu’il s’appelle.

Lui aussi il m’a appelé comme ça.

Iann c’est mon nom.

Il faut que je l’écrive encore sinon je vais l’oublier.

Iann. Je suis Iann, je m’appelle Iann, mon nom est Iann.

Aussi, j’ai le blason du…

Muguet Jaune ? Pissenlit Orange ? Une fleur de couleur. D’après Malice ce sont tous des opportunistes ou je ne sais pas quoi, enfin en clair il ne les aime pas. Malice est sans doute un ami de Iann, enfin mon ami. Il est venu me chercher pour une bataille.

Oren, des gens capturés près à être pendus, des soldats d’un roi… Garius. Des blasons, des bleus, des rouges. Il y a de toutes les races. Qu’est ce que je fais là ? Je n’en sais foutrement rien, on m’a dit « une bataille se prépare ». J’ai deux épées sur moi et je sais que je m’en sers plutôt bien. Cela me fait penser que j’ai vécu avant mon réveil d’aujourd’hui, mais que je ne sais plus ce que j’ai vécu.

Une sombre à la beauté indicible et au charme inavouable me salue de la tête. Je crois que c’est mon épouse enfin… je ne sais plus… Je lui ai sans doute parlé, elle saignait de l’abdomen. Enfin on n’était pas mariés, déception. Y avait cet autre sombre avec elle, qui m’a regardé d’un drôle d’air, je lui aurais bien flanqué ma main dans le beignet. Mais ça c’était après la bataille.

La bataille. Quel sacré bordel. Je suis en armure, armes en mains. Des archers tirent sur les cordes des presque-pendus qui tombent dans les douves. Je vais sortir une naine de la flotte.

Après c’est la porte que les gardes de Garius défoncent. Manifestement ce qui en sort, c’est ce que je suis censé taper. J’ai trop mal au crâne pour avoir une once de morale ou d’esprit critique. Puis apparemment mon blason ne m’attire pas des copains. Alors je tranche, sans préavis. J’en attrape un, je lui colle la dérouillée de sa vie… Au suivant !

Oh y avait aussi ce gars bizarre en wyvern qui était arrivé mais qu’on n’a pas revu.

Après deux trois types par terre, je constate que ce qui à l’air d’être mes alliés ont avancés. Je pénètre dans le château. Y a un orc, pas jeune, pas commode, des gardes. Ca cogne ca fait schbling bong gang paf. Tiens l’orc est par terre. Tout s’arrête. On a gagné ? Chouette, je m’en contre fous.

Qui suis-je ?

Ah oui merde je l’ai écrit cent fois en haut de cette page. Iann voilà c’est ça.

Les Cryso Renor, c’est ceux qu’on a tapé. Des cinglés apparemment, adorateurs de Gran Kain. La religion… quelle connerie. Surtout la foi. Comme si que ça allait m’aider.

Après tout ce bousier, on me parle d’une bataille à Giran. J’y étais. Ca me revient. J’ai servi de chaire à canon je crois « en première ligne Iann ». Ils les aiment leurs recrues à la Tulipe Verte. Je me souviens… Un humain, je tiens le coup. Un orc avec des poings gros comme moi. L’agonie… un orc en chapeau pointu… un halo bleu… puis le noir. Rien d’autre.

Sinon je parle Sombre et je suis un bon nageur. J’ai aussi pleins de choses dans la tête et j’ai des pensées très… Mathématiques. Allez savoir pourquoi ?

* L’encre n’est plus de la même couleur ici, elle est passée du rouge au bleu *

Eilistraee.

Qui est-ce ? C’est peut-être elle mon épouse ? Je demande à tous les gens que je croise, qui semblent me connaître. Nonelie, une humaine, s’est un peu occupée de moi et elle m’a dit de parler à Methredel son compagnon, ami sombre à moi il semblerait.

J’ai mal au crâne, je n’arrive pas à dormir alors je ne fais rien à part écrire cette ligne.

Ca y est, c’est l’Aube, je sors alors.

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J’ai croisé Methredel aujourd’hui, il parlait avec une sombre fort sympathique qui à l’air de me connaître aussi. Elle s’appelle Cadala et c’est la première à m’avoir arraché un rire depuis que j’ai ouvert les yeux à Goddard. Son ombre est joueuse aussi. Cadala est la compagne de Senri qui est un humain, ami de Methredel et Eilistraee, donc mon ami aussi.

Parfois j’ai comme des réminiscences très brutales. Je suis allé à Gludin, allez savoir pourquoi ; puis j’ai revu un endroit que je connaissais, j’ai sentit ma tête imploser et mes oreilles sifflaient à en faire exploser tous les vitraux de la cathédrale de Giran.

En effet, sur cette légère avancée dans la mer occidentale, j’y ai longuement discuté avec Eilistraee qui est une sombre, Methredel et aussi peut-être Senri. L’eau m’a appelée, j’ai piqué une tête je me suis senti comme… un poisson dans l’eau si je puis dire. Je suis sorti de là puis j’ai visité un peu la plage, en quête de souvenirs. Il y avait un humain en train de pêcher, je suis allé voir, curieux. Il s’est retourné et portait le même blason que je porte sur l’une de mes tuniques et mon armure. Un Lys Rouge.

Il m’a donné quelques noms de ce clan… mais cela ne m’a pas vraiment aidé. Il s’appelle Ernildur et est amnésique depuis un bon moment. Coïncidence ?

Je dors mal, ma tête me fait souffrir…

Eilistraee n’est pas ma femme, personne ne me connaît suffisamment pour me dire si j’ai une famille ou non. Des gens que je ne connais pas me connaissent, je commence à saturer j’ai besoin de me défouler.

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Je suis allé chasser près de Goddard, chez les Varkas, avec une naine du Lys Rouge plus qu’adorable. Elle s’appelle Nequi et semble vraiment très jeune mais elle est sincèrement aimable. Elle porte un masque rose en permanence je me demande vraiment pourquoi.

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Ca y est c’est elle ! Eilistraee elle est là avec Malice *l’écriture est abominablement précipitée*

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Bon sang quelle vie de merde…

J’étais fou amoureux de cette sombre, j’ai souffert une première fois lorsque je le lui aie avoué. Puis une seconde fois, avec une réminiscence des plus brutales qui plus est.

Bon… au moins ça, c’est fait.

Je suis invité à boire un verre à Heine.

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Non d’un chien, quelle soirée ! Je me suis fendu la poire comme pas permis !

La galipette… ce jeu est du tonnerre ! Un jeu de dés, des chiffres, beaucoup de probabilités. Et des mises !

Au départ on était cinq. Malice et Eilistraee, Yoruichi, une sombre plutôt jolie et très tactile, un humain qui a fini par partir, puis moi.

Pour commencer on a misé de l’alcool, les perdants devaient boire un verre d’une boisson au choix. Beaucoup d’alcool a coulé, j’en ai même sympathisé avec le tavernier, Karl le nain.

Eilistraee m’a fait une blague que je n’ai pas du tout appréciée. Elle m’a fait croire que j’aimais le lait de chèvre alors j’en ai pris. Bien sûr j’ai trouvé ça plus qu’excessivement dégueulasse.

Puis, coup de maître, je gagne la partie suivante et je paye ma tournée de lait de chèvre ! Je ne saurais expliquer cet élan de satisfaction en voyant tout le monde grimacer, surtout Eilistraee. Je crois que le message est bien passé, elle s’est excusée mais je l’avais déjà pardonnée. En effet je crois que je tiens encore beaucoup à elle.

Quand l’humain est parti, on a changé la donne. Les hommes contre les femmes, en misant un vêtement à chaque fois. Malice et moi on perd la première partie et on me désigne d’emblée. Bon joueur, je fais tomber la tunique, ce qui à l’air de ravir Yoru. A croire que si je nage aussi bien c’est qu’il y a une bonne raison à cela, ou réciproquement. Peu importe la partie a continué.

Quand je gagnais je préférais dénuder Yoru plutôt qu’Eili, non pas par voyeurisme sélectif, mais plus par … Je vais refaire cette fichue phrase *des traits aléatoires ici*

Voulant protéger plus ou moins Eili je ne voulais pas la faire se dénuder et lorsque c’est tombé sur elle je ne l’ai pas regardée. Cette réaction de ma part m’a un peu perturbé, puis l’atmosphère s’est bien détendue.

Malice a fini cul nu ! J’ai picolé comme un nain centenaire et j’ai bien tenu le coup je dois dire. Yoru et moi on s’est sacrément rapproché en fin de soirée, c’est une sacrée bonne-femme, très tactile comme je le disais. On a joué un peu, on s’est provoqué gentiment. Puis c’était l’heure de se coucher alors que le soleil se levait. J’ai raccompagné Yoruichi jusqu’à chez elle à Giran, en faisant le galant, caricaturant toutes les bonnes manières que je connais. Une bise puis je suis retourné dans ma chambre à Giran.

J’ai raconté toute ma soirée à ce parchemin ensuite, et là je m’apprête à poser la plume pour dormir. Je viens de bailler, miracle le sommeil me gagne enfin !

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Drôle de nuit.

A croire qu’un peu de tendresse féminine soulage tous les maux. Je trouve mes frusques vraiment abominables. Il parait que je me trimballais toujours en armure aussi. Quelle faute de goût ! Quitte à commencer une seconde vie autant le faire correctement. Je vais à Giran en quête de souvenirs et de vêtements neufs.

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C’est de la folie. J’étais ou je suis fou à lier.

Les femmes, quel bordel !

J’explique.

J’ai recroisé la sombre magnifique du champ de bataille. Les circonstances étant plus favorables que la dernière fois, la discussion s’est engagée naturellement. Elle a froncé ses fins sourcils quand je lui ai dit que je ne me souvenais pas d’elle. Au départ je me suis dit « mince, la pauvre ça doit lui blesser l’égo ». Tu parles Charles ! Elle m’a emmené à un endroit où j’avais un souvenir avec elle… Après une réminiscence aussi brutale qu’un troupeau d’Antharas (enfin j’imagine à peu près), c’est moi qui suis déçu en fait !

Cette femme s’appelle Hellymaine. Elle a un visage d’une douceur froide, des yeux d’un bleu vif et perçant et par-dessus tout, des cheveux noirs et soyeux qui lui tombent jusqu’au milieu du dos, qui appellent mes doigts pour qu’ils passent dedans. Ou ce sont peut-être mes doigts qui appellent ses cheveux ?

Elle a des hanches… j’ai envie d’être un chaton et de m’y allonger confortablement. J’épargnerai des détails sur certaines « courbes » qui font que je la reconnaitrais même de dos…

Elle est, mystérieuse, elle donne l’impression qu’on ne peut pas percer ses secrets, qu’elle est intouchable. En fait… d’après mes souvenirs elle représente pour moi l’inaccessibilité même. Quel homme frustré étais-je ?

Elle sent bon la fleur… j’aimerais mettre mon nez plus près.

Je crois que… j’étais résigné. Oui mais là les choses changent. Le mystère j’aime ça…

Oui mais bon sang tout d’un coup je n’ai pas une once de confiance en moi ! C’est ma personnalité ? A croire que j’étais un pleutre ? Je joue le tombeur… alors que je ne sais même pas à quoi ressemble ma gueule et que j’ai sans doute jamais touché une femme de ma pauvre existence.

Le temps de penser tout ça, avec Hellymaine nous avons croisé une elfe qui avait l’air de l’incommoder fortement. Hellymaine qui s’est soudainement sentie « inutile pour m’aider à retrouver mon passé » m’a dit de rester avec l’elfe qui n’avait l’air d’attendre que ça…

Mais qu’elle est cruche, c’était elle que je voulais ! Hellymaine…


L’elfe a commencé à me faire la conversation, remarquant mon désarroi face au départ de la sombre. Puis même, de toute façon je déprimais comme pas permis, à m’enliser comme ça dans un brouillard émotionnel et psychologique harassant et asphyxiant.

Puis elle s’est présentée, me disant qu’elle se prénommait Elenna. Plutôt mignonne, l’air jeune pour une elfe, des cheveux blonds platines raides comme des baguettes, les traits fins avec un petit nez pointu. Elle est svelte et a une démarche assez planante.

Elle faisait l’imbécile pour me faire sourire puis même rire, cela fonctionnait bien. Elle a l’air un peu candide, légère et innocente. Après tout, cela lui va plutôt bien. Elle a subitement décidé de me remuer un peu. Ca tombait bien, j’avais des frusques à acheter !

La ballade était plutôt rafraichissante, surtout que c’est un sacré brin de fille. On s’est retrouvé chez le tailleur, j’ai commencé à essayer pas mal de vêtements… Tous plus moches les uns que les autres. Puis elle revient avec une tunique violette et la jupe, les gants et les bottines assorties. J’ai eu le coup de cœur, les motifs me plaisant. Alors j’ai acheté la même, pour homme bien sûr, les jupes très peu pour moi !

On s’est retrouvé à se promener en Giran complètements assortis, c’était assez burlesque. J’ai remarqué que son teint pâle virait systématiquement au rouge cerise à chaque fois qu’elle croisait mon regard. C’est flatteur… En voilà une autre qui s’est entichée de moi que je me suis dit. Puis vlan perte de confiance le retour… Il y a des instants où je ne sais même pas pourquoi je suis en train de faire ce que je suis en train de faire.

Bref, si je continue d’étaler mon état psychique je vais arriver en retard à cette soirée galipette ! Il va y avoir Elenna, Yoruichi, Malice et Eilistraee. Je vais être bien entouré en somme.
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Je vais l’écrire une nouvelle fois : les femmes c’est un sacré merdier. A moins que ce ne soit mon cœur et mes troubles émotionnels qui le soient ? Ou peut-être les deux ? Bon sang mais c’est à croire que je n’ai jamais été adolescent autrefois. Je vais raconter cette petite soirée galipettes (au pluriel en fait puisque il n’y pas eu que le jeu de dés…) comme je l’ai vécue.

Merde je n’ai plus de ble_ *le mot semble inachevé*

Ceci est du pourpre. Je peux écrire.

J’entrais donc à la taverne du Dragon Bleu au bras d’Elenna, près à picoler à n’en plus finir, me marrer pour oublier ce que j’ai oublié… Yoruichi était déjà là, habillée comme une princesse avec une robe au blanc éclatant qui ne mettait pas ses yeux en valeurs mais plutôt le reste. Elenna et moi étions toujours assortis et je dois dire que tous les trois on avait l’air de sortir tout droit d’un grand bal.

Malice est arrivé avec sa tenue en salamandre et Eili, toujours ravissante, avec une tunique et une jupe en étoffe assez lourde. Ils ont subitement eu l’air gênés, Malice a du se sentir pouilleux (ce qu’il n’avait pas à faire) alors ils se sont ramenés habillés comme des mariés. C’était assez cocasse comme situation, surtout qu’ils avaient l’air aussi à l’aise que si on leur avait collé un pied de chaise là où je pense, c'est-à-dire dans une narine bien entendu.

Bref, entre temps Yoru et Elenna ont papoté entre filles, ça pouffait drôlement de rire en me regardant. Il faut vraiment que je vois ma trombine si c’est elle qui leurs fait cet effet là.

On joue, on rit, on boit, on boit, on boit. Tiens l’elfe ne tient pas la gnole. Et apparemment son estomac encore moins, vu la quantité qu’elle m’a rendue sur ma tunique toute neuve.

Bon d’accord la soirée a l’air beaucoup moins marrante là. J’ai porté la pâle complètement défaite dans une chambre que je lui paye gentiment. Je suis ensuite allé rejoindre les trois autres. Je crois que Malice et Eili se sont changés entre temps… je ne sais plus… Peu importe, j’étais bien plus préoccupé par la mine triste que tirait Yoruichi. On a joué encore un peu, Yoru ne voulant pas me dire ce qui nous valait cette tête d’enterrement.

C’est là que la soirée devient vraiment intéressante. Alors que je portais une tunique dépareillée, la partie de galipette s’achevait enfin. Yoruichi nous a annoncé qu’elle devait partir en voyage, et qu’elle reviendrait dans un certain temps. Je dois avouer que ça m’a immédiatement fendu un peu le cœur. Puis elle est partie assez rapidement sans même me regarder. Je l’ai suivie.

Elle m’a ensuite dit, une fois dehors, que si elle s’était habillée avec cette magnifique robe c’était pour que je garde cette image d’elle en souvenir. Mais sa voix s’est décrochée un peu en me disant « prends bien soin d’Elenna »… J’en ai rien à faire moi d’Elenna elle est gentille et rigolote mais je ne pense pas que cela me corresponde. De toute façon, quand Yoru a commencé à sangloter, j’ai posé ma main sur son épaule pour la faire pivoter face à moi, elle avait la tête baissée.

De mon index et mon majeur droits, je la lui ai relevée en remontant son menton, puis pour qu’elle comprenne bien, je me suis servi de ma bouche, mais pas pour communiquer avec des mots. J’avais oublié à quel point embrasser une femme était aussi agréable. Peut-être que c’est la première fois ? Je ne me suis pas posé la question à cet instant.

Les yeux de la sombre sont devenu brillants puis je l’ai portée jusqu’à la chambre numéro 1 qui est aujourd’hui la mienne pour un bon moment je pense. Contrairement à Elenna, Yoruichi a pu profiter de ma présence toute la nuit. Autant vous dire que ce n’est pas la migraine qui m’a empêché de dormir !

J’ai tout de même fini par m’assoupir dans ses bras doux… Puis je me suis réveillé, les draps encore chauds, mais j’étais seul à en profiter.

C’était tendre, mais étrange à la fois. Cette relation plus qu’hasardeuse est sans doute allée trop vite. Je ne suis pas amoureux, je tiens à elle certes, mais point de passion. Je ferai de mon mieux pour l’attendre, pas par amour, sans doute par respect je pense. Je crois que la seule personne qui pourrait me faire « changer d’avis » est la seule personne que je n’aurais jamais pour moi…

ALEA JACTA EST


Il est temps de courir après le passé, le présent étant bien troublant. Eilistraee m’a parlé d’une chute ou j’aime me recueillir. Peut-être que d’autres souvenirs me reviendront là bas.

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Bon, Eili est insaisissable. J’en ai marre je vagabonde, je recroise quelques têtes… Je suis allé chasser… Je craqu___ *une tache d’encre imposante ici*

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Merde !

Ca, c’est écrit.
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Où est-elle bon sang !? Je ne dors pas la nuit j’ai mal au crâne j’ai envie de tout casser.

Je ne pense pas beaucoup à Yoru… Ca m’embête pour elle. Mais là je pense à moi, il le faut.
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Eilistraee, dès que je te croise je te réquisitionne.
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Message par Ian » mer. 26 août 2009 à 17h52

Il y a parfois des émotions que des mots ne peuvent exprimer. Tout se lit dans un regard et un soupir. Mais moi je ne sais pas comment ça s’écrit, un soupir. En musique oui mais pas en lettres.

Pourquoi ces mots ?

J’ai vu Eilistraee.

Ces mots pèsent déjà lourd et se suffisent à mes yeux… Mais je suis de ces Hommes qui aiment tout mettre à plat, pour faire le point, pour rétro-analyser les faits.

J’ai pensé, pense et penserai, avant, pendant et après, chaque instant de mon existence, à ce que j’avais fait, ce que je fais et ce que je ferai. C’est plus ou moins mon mode de raisonnement et d’analyse. Et accessoirement la justification de mes perpétuelles insomnies, en plus de ces migraines insupportables.

Mais je m’égare, encore, voulant sans doute fuir ce qu’il s’est passé tout à l’heure aux chutes de Windtail. Mais il faut que je me le raconte. On ne peut pas tourner une page vide, alors je vais écrire sur celle-ci, puis lorsque ce sera fait, je pourrais la tourner.

Le plus dur pour moi étant de raconter cela comme je l’ai vécu, quand je me suis mis lentement à redécouvrir le marteau avec lequel la vie m’avait forgé. Je me lance.




Giran, en fin de matinée. Je me dirige vers la passeuse pour vagabonder à nouveau je ne sais où. Puis Eilistraee apparaît subitement. Ni une ni deux, je l’interpelle.

« Eili. Je veux aller à Windtail.
- Aujourd’hui ?
- Maintenant. » dis-je d’une voix grave et lourde.

Elle était prise au dépourvu, mais je n’en n’avais strictement rien à faire. Je suis du genre à prendre des initiatives. Je déteste l’immobilisme. Elle me demande si j’ai besoin de prendre des affaires. Je lui dis que j’en ai sans doute mais que je ne savais même pas où je logeais avant mon réveil par Malice à Goddard. Elle m’a du coup conduit à l’auberge où elle m’avait déjà laissé il fut un temps. Par chance, l’aubergiste se souvient de moi et ne bronche pas pour me passer les clés.

Une impulsion de douleur entre les tempes plus tard, je reconnais ma misérable chambre de bonniche, dans un bordel incommensurable. Vision d’horreur. Mais le pire dans tout ça, c’est que je m’y retrouve. Un foutoir organisé. Y avait de tout… Des frusques, une lance, puis des dessins. Des dessins qui m’ont paru merveilleux sur le coup, magnifiques, touchants même. Je me suis dit que celui qui m’avait dessiné cela avait un sacré coup de fusain. J’en prends un au hasard et ressort pour le montrer à Eilistraee.

« Qui a fait ça, c’est où ?
- Hé bien… c’est le port de Rune. Je sais que tu dessines très bien aussi. »

Je regarde à nouveau l’œuvre et mes yeux me piquent un peu.

« C’est… de moi ? »

Elle acquiesce, et moi je reste pantois devant… mon œuvre. Si j’avais su que ce dessin était de moi, je l’aurais sans doute trouvé horriblement laid et loupé. Dans tous les cas, il nous a poussés à aller au port de Rune, ce qui tombait bien puisque c’était sur le chemin des chutes.

Nous nous sommes hâtés à la passeuse puis, nous parcourons le chemin que j’ai traversé des milliers de fois plus jeune… Sur le port, un autre éclair vient me taper l’encéphale sans que je ne puisse y faire quoique ce soit. Je reconnais l’endroit, j’ai des souvenirs qui se glissent entre les vagues et les nuages grisâtres de l’Horizon Runnois. Ma chère Eili me secoue, puis on s’avance un peu, le plus près possible de l’eau. J’entame la conversation.

« Mon père était marchand n’est-ce pas ? On lui livrait de la marchandise ici.
- Il me semble oui… il a aussi eu quelque chose à voir avec des trafiquants. »

Oh ! Que c’est reluisant…

J’ai du tirer un peu la gueule à cet instant, puis j’ai regardé au loin. Je laisse glisser mon doigt sur l’horizon et j’interroge Eili.

« Qu’est-ce qu’il y a tout là bas ?
- Le continent, on retrouve le village de mon peuple, dit-elle mollement comme si ce peuple n’était qu’un fardeau pour son existence.
- Ah… mais là-bas ? dis-je en me tournant plus vers l’Ouest.
- Hé bien… je ne sais pas, il me semble que dame Morathi y est déjà allée. Mais elle ne m’en a jamais parlé. »

Je n’ai jamais rencontré cette femme, Corsaire de Sirius comme Eili.

Je reprends un peu :

« Un jour j’irai. Je veux voir ce qu’il y a tout au bout. »

Eili sourit légèrement, l’air à la fois attendrie et moqueuse. Je n’épilogue pas et on reprend alors la route. La passeuse nous transporte magiquement jusqu’aux pâturages, où on fait le chemin sans accrocs avec les bêtes qui y rôdent. J’entends le son de la cascade qui s’écrase sur l’eau calme en contrebas. A cet instant je ne savais pas du tout où j’allais, alors j’étais d’autant plus excité de découvrir cet endroit.

Les chutes de Windtail… si je dois mourir un jour, j’espère que ce sera ici. Ce lieu est calme et pur, calme comme l’eau qui dort loin du point de chute de la cascade, pur comme le lac qui trône en maître dans cette région au climat mi nordique, mi marin.

Nous arrivons enfin. Et quelle frustration ! De ne rien ressentir. Comme si que je ne me sentais pas assez vide ces derniers temps, c’était absolument le comble ! Alors oui, une petite pointe d’émerveillement face à la beauté de la chute. Mais pas un soupçon de réminiscence. Rien, que fife, que dalle, que pouic, naubol comme on dirait en Sombre.

Je me suis approché d’une flaque d’eau, dans un creux de la roche, en bordure du lac. La flaque était immobile, plate, lumineuse. Je me penche un peu, pour prendre la peine de me regarder enfin, pour la première fois depuis qu’on m’a tiré de ma torpeur post-traumatique. Pourquoi ne pas l’avoir fait avant ? Sans doute trop pressé de retrouver le contrôle sur ma vie. Ne pas avoir la main sur mes actes et sur ce que je subi, voilà ma plus grande phobie. Il suffit que quelque chose m’échappe, me glisse des doigts comme du pollen poussé trop vite par l’air qui se déplace sous le mouvement de ma main ; pour que je perde moi-même le contrôle de ma conscience et de ma raison.

Et tout d’un coup je compris que j’étais impuissant face à mon amnésie, mais que j’essayais à tout prix de forcer les choses, en essayant de courir plus vite que le temps, en remontant le courant comme certains poissons le font de la rivière de Rune, qui tient justement sa source de Windtail. Mais, il est difficile de courir après quelque chose qui n’existe pas.

Je me noyais dans la flaque d’eau, du moins, dans le reflet de mon regard bleu-vert qui brillait dans ce liquide qui n’a jamais eu son époque, éternelle eau, symbole de vie mais aussi de destruction. Neutre et indifférente, des problèmes de chacun, surtout des miens. Face à moi-même, mais à l’envers dans le miroir de la nature, je me suis surpris à me comprendre profondément. Et chaque paramètre de mon esprit me guidait alors vers un souvenir. Mais c’est avec effroi que j’ai constaté que les bons souvenirs étaient rares. Ou bien moins importants. En effet, on se plaint plus souvent de la douleur que ne l’on se réjouit du bien être.

Ce n’est plus la foudre seule qui frappa mon crâne, mais la tempête du siècle ! Ouragan de douleur, orage de terreur, je vois subitement noir, noir comme un ciel de typhon. C’est une vague déferlante qui vient pousser toute ma vie jusqu’aux rivages de ma mémoire. Mes larmes coulent en trombe comme la pluie des moussons du village orc et je prends enfin conscience que je suis tombé à terre comme le tonnerre, recroquevillé sur moi-même. Et j’hurle comme un éclair qui pourfend le plafond nuageux, je ne sais même pas ce que je dis, je suis tellement désespéré que je m’excuse auprès d’Eilistraee.

« Papa, mon frère… ils me manquent, eux qui semblaient si loin. Eilistraee, qui es-tu vraiment ? Methredel, Tarask, Nonelie. Cadala tu t’es bien foutue de moi. Le Lys Rouge ? Peut-être que c’est ma place. Yoru… tu es vraiment la première, j’ai eu du mal à y croire. Hellymaine, je vais apprendre à te connaître, pour de vrai.

Malice, pardon de m’être trompé sur toi. »


Pendant que toutes ces pensées désordonnées m’affolaient, Eili me consolait, comme une mère. Sa main sur la mienne, je suis ensuite venu faire éponger mes larmes par sa tunique. Et à l’instant où j’écris ces lignes, je ne suis toujours pas foutu de comprendre ce que tu représentes vraiment pour moi. Je ne savais pas que le cœur était multimodal. Bref…

Les yeux secs, mais les joues encore humides, j’ai repris mes esprits.

« Merci…
- Je t’avais dit que ça allait être douloureux… »

Mais il le fallait. J’ai dit en partant de Rune que je voulais me sentir vivant. La souffrance fait partie de la vie. Le seul souci ici, c’était de souffrir à nouveau pour les mêmes choses, comme si que je vivais une seconde fois.

Je me suis souvenu aussi de mon emplacement à l’entrepôt de Rune, là où j’ai laissé mes mémoires que j’ai tout juste fini de relire avant d’entreprendre leur suite, pour vérifier que je n’avais rien omis de mon existence pathétique.


Je suis Iann de Rune. Mais cette épreuve a changé ma nature et m’a poussé à l’introspection la plus intense qu’il soit. Je ne crois pas au destin, ce coup sur la tête est un aléa. Mais c’est un mal dont j’ai su extraire les fleurs, grâce aux gens qui aujourd’hui constituent mon entourage. Seul, je ne suis bon à rien. Et la réciproque est fausse.

C’est parce que j’étais seul à Rune, que j’étais un bon à rien parmi ses corbeaux.

.


Je peux tourner cette page sans me relire et raconter la suite des évènements, riches en émotions. L’aventure ne fait que commencer !
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Message par Ian » mer. 6 janvier 2010 à 15h00

Me voila enfin reposé, je vais écrire ce qu’il s’est passé à Windtail, lorsque j’ai enfin été sorti de mon trou, de mémoire.


Les larmes à peine séchées, les bras d’Eilistraee m’enlaçant encore, je retrouvais peu à peu le sourire. Elle finit de me rassurer un peu, alors que je profitais de la fin de cette étreinte si particulière pour moi. Une fois à nouveau sur mes deux pieds, la voix de ce très cher Malice résonna dans le couloir rocheux en contrebas de la chute : le blond, vêtu de son éternelle tunique de la salamandre et de son chapeau, était dans les hauteurs, nous observant sans pudeur.

Après une petite escalade, nous étions à ses côtés, Eili et moi. Il avait l’air content d’apprendre que mon passé m’était revenu. Moi en tout cas, j’étais content de le revoir. Pour l’instant, lui et moi ne nous connaissons qu’à peine. Mais il y a comme quelque chose d’informel, qui nous donne l’impression de s’être croisé ailleurs : je l’apprécie énormément. Il ne m’a pas laissé tomber pendant ma « convalescence ».

Alors que nous nous apprêtions à redescendre près du lac, ce n’est pas sans un léger pincement au cœur que j’observai le couple se prendre la main. Sensation tout aussi étrange qu’inattendue. Peu importe, une mauvaise blague de leur part me fit plonger dans l’eau tout habillé, finissant de me rafraîchir les idées. Malheureusement pour eux, ils ne savent pas à quel point je sais être vil. Je leurs tendis les mains pour qu’ils me tractent sur la terre ferme, faisant mine d’avoir du mal à m’extirper de mon bain. C’est avec regret qu’ils constatèrent que mes appuis sur le mur rocheux prévoyaient plus de me propulser en arrière que de me faire remonter.

Ils me lâchèrent, certes, mais moi pas. Allez hop, à la baille, comme tout le monde, pas de jalouses !

C’est trempés jusqu’à l’os que nous sommes retournés nous asseoir. Mais, aimant trop nager, je suis immédiatement retourné me baigner, dans une tenue plus adéquate dira-t-on. Je me sentais en pleine forme. Je me sens en pleine forme même.

Alors que je nageais à toute allure, je me mis sur le dos pour faire un peu de surplace et discuter avec les des farceurs sur la berge… Puis ils mirent à parler de Yoruichi. Je leur fis comprendre que je voulais bien l’attendre, mais que quelqu’un d’autre m’attirait. Ils pensaient que je parlais de l’elfe, Elenna, mais il n’en n’est rien en fait. Si l’on fait abstraction de ce sentiment étrange vis-à-vis d’Eilistraee, la personne qui m’occupe parfois l’esprit n’est manifestement pas une fille d’Eva, mais plutôt de Shilen.

Après quelques remontrances, stipulant que Yoru était une fille bien et qu’il ne fallait pas que je lui fasse de mal, nous sommes enfin rentrés.


J’ai relu mes mémoires, écrit les pages enfin tournées, puis je me suis affalé sur mon lit une fois changé. J’ai écrit ces lignes, et maintenant je m’apprête à faire un tour sur la place de Giran.

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Une nouvelle rencontre, un orc, sympathique et agréable, en plus d’avoir un esprit (enfin même s’il en a d’autres, j’expliquerai plus tard) relativement vif, plein de bon sens. Il s’appelle Vrurk, est herboriste et m’a fait découvrir la feuille orc. Je dois dire que j’ai plutôt apprécié l’expérience… Malgré les légères hallucinations. Léo, un jeune homme fraîchement blasonné au Lys Rouge, un allié donc, était là ; Eili aussi. Je voyais leurs têtes 10 fois plus grosses que leurs tailles normales, j’ai également vu un lapin blanc gambader dans Giran… Bref, je ne dois pas être habitué ou bien l’orc avait bien chargé sa pipe à feuilles.

Concernant Vrurk, c’est un chaman un peut spécial : son utilisation presque excessive de plantes lui a permis d’entrer en contact avec des esprits avec qui il a commencé par discuter. Maintenant il peut plus ou moins les appeler à l’aide pour donner de la force et du courage au combat. Être ouvert d’esprit que je suis, Vrurk avait l’air satisfait de voir que je m’intéressais autant au phénomène.

J’ai du reste pu faire l’expérience de ces pouvoirs spirituels, lors d’une chasse avec lui, dans les plaines des Varkas. En effet, les esprits « chatouillent », lorsque leur magie pénètre dans le corps. Par la suite je ne me reconnaissais plus vraiment lors de la chasse, d’un point de vue physique : plus agile, plus rapide, plus fort, ma dextérité et ma puissance de frappe étaient décuplées. Lorsque les esprits me quittaient, je sentais mes capacités revenir à l’état normal… et il faut vraiment que je reprenne l’entraînement.

Une mauvaise chute de ma part nous a fait rentrer à Goddard. Je suis dans ma chambre et mon genou gauche ne semble plus aussi esquinté que cela, grâce à l’herboriste qui a su me prodiguer quelques premiers soins efficaces.

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Bonne nouvelle, je ne boîte pas. Je vais pouvoir aller étancher ma soif au Dragon Bleu. Bon sang, quelle vie j’ai, je ne fais absolument rien de celle-ci et je m’y complais.

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Le soleil est levé depuis un moment, on vient tout juste de finir une partie de galipette effrénée. J’ai encore couché une sombre qui n’a pas réussi à tenir les mises. Elle a voulu m’embrasser ce que j’ai refusé ; je n’abuse pas des dames et je ne suis de toute façon pas intéressé.

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On a recommencé ce soir, Eilistraee était complètement faite, et moi je dois dire que j’étais bien frais. Ils m’ont cherché, j’ai demandé à Karl un mélange horrible que j’ai connu pendant mon année à l’Île aux Murmures. Bon joueur, j’ai bu mon verre. Mon estomac a tenu, mes jambes moins mais je marchais tout de même. Eili a rendu derrière l’auberge, dans la mer, les cheveux tenu par Malice qui était rond comme une queue de pelle. Que d’excès, que d’excès… Cela a au moins le mérite d’être gai !

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J’ai croisé Hellymaine, elle était contente de me voir à nouveau entièrement moi-même. Moi j’étais simplement heureux de la revoir. L’échange fut bref, le Sombre qui la colle est arrivé, l’air de ne vraiment pas apprécier ma présence. J’ai pu constater qu’ils portaient tous les deux le même blason, je ne m’en souvenais guère à moins que cela soit récent.

Les Corsaires de Sirius, comme Eilistraee. Voilà une communauté que je connais peu. Il serait sans doute bon de discuter avec leur régente, Eowyn. Dire que je ne suis qu’un « vulgaire » soldat du Lys Rouge… Je compte bien rendre ma carrière plus excitante, et utile.

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J’ai revu la petite Nequi ! Elle est la gentillesse incarnée. Elle aussi trouve qu’on ne fait rien au Lys Rouge et se demande où est Anastasia, notre régente. À vrai dire cela me passe un peu au dessus du chef. En parlant de chef, j’aimerais pouvoir prendre les choses en main. Ce n’est sans doute pas avec cette nouvelle recrue qui enseigne la philosophie à l’académie de Goddard que l’on va faire quelque chose de ce clan. Je dois dire que je suis un peu déçu.

Je croise rarement mon blason, hormis dans mon reflet.

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Eilistraee m’a succinctement présenté Eowyn. Elle a l’air gentille et de savoir tenir ses ouailles.

J’ai passé un peu de temps avec Hellymaine, je lui ai montré des nouveaux dessins. Elle a envie de voir la chute de Windtail de ses propres yeux. Je l’y emmènerai sans doute un jour. Nous parlons beaucoup, nous échangeons, elle est agréable mais toujours aussi mystérieuse. Je pense qu’elle est très attachée à ce Sombre qui vient toujours écourter nos rencontres. Ce qui me fait penser qu’elle est encore plus inaccessible que prévue. Elle m’en a un peu parlé, celui-ci s’appelle Archein. Je crois qu’elle a du lui dire de ne pas me faire de mal. Je pense que sinon il aurait déjà tenté de me planter sa lame quelque part, étant donné le regard empli de ténèbres qu’il me jette à chaque fois.

Oserais-je tenter l’impossible ? Je ne sais pas. J’ai tenté avec Eili et cela a été plus douloureux qu’autre chose, même aujourd’hui.

J’ai enfin fini de rassembler mes affaires à l’auberge d’Heine, où je loge enfin complètement.

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J’ai à nouveau croisé dame Eowyn avec qui j’ai pu discuter plus longuement. Nous avons pu discuter un peu de ses idées et des valeurs de son clan.

Je dois dire que d’un point de vue moral j’adhère globalement aux idées que leur confrérie génère. Mais j’ai du mal à saisir le concept. Sans doute le fait que la conversation ait été écourtée n’a pas aidé à la compréhension de leurs méthodes.

En effet, nous faisions le tour de Giran en discutant et nous sommes tombés sur un groupe constitué de ce bon vieux Lymhos, deux femmes, une sombre élégante et une humaine un peu garçonne, suivie d’une ombre. Hellymaine et Archein sont arrivés ensuite. Lymhos semblait pris à parti par l’humaine et la sombre endimanchée.

On me fit comprendre qu’il s’agissait en fait de vampires. La belle affaire. J’ai vite compris la situation, avec Lymhos qui porte le blason de la Griffe de l’Aube, un clan qui chasse les dits vampires, et apparemment allié aux Corsaires de Sirius qui semblent autant apprécier les suceurs de sangs.

L’atmosphère était orageuse, tendue, le dénouement incertain. J’ai tenté d’intervenir un peu, malgré les injonctions de la sombre, m’ordonnant de déguerpir. Lymhos m’a rassuré, puis ensuite, quelque chose m’a surpris, voir dérangé, de la part d’Hellymaine et Archein.

Elle avait l’air vraiment méchante, aux côtés du Sombre, en train de médire dans leur langue. Hellymaine m’a ensuite dit quelque chose qui ressemblait à : « dégage avant que je ne te coupe la langue ». Indigeste. Ensuite Eowyn a demandé à Archein de la suivre et Helly a dit : « C’est donc ça ta fameuse liberté ? Foutaises… » ; alors qu’Archein et la régente des Corsaires semblaient être bien plus que des collègues ou encore des amis.

Jalousie ?

Dans tous les cas… L’agressivité d’Helly m’a blessé. Que ce soit sa nature ou non… je ne sais pas, j’ai trouvé que cela sonnait faux. La vérité étant que cela a quelque peu ruiné un quelconque espoir de mieux la connaître. À croire qu’on fini toujours par me rejeter.

J’ai pu parler de cette jalousie avec Eowyn. Les deux femmes semblent avoir du mal à se supporter on dirait. Dans tous les cas je crois que je vais essayer d’oublier Hellymaine.

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J’ai croisé des visages connus aujourd’hui : Senri, Cadala, Nonelie et Methredel. Cadala fait des efforts pour être moins désagréables, c’est amusant. Par ailleurs j’ai l’impression d’avoir mûri, appréhendant ses remarques déplacées avec hauteur. Senri, fidèle à lui-même. Le couple est parti ensuite et Methredel avait à faire.

J’ai discuté un peu avec Nonelie, qui est sincèrement agréable. Elle élève des dragons dociles, des loups, et autres montures. Je lui ai commandé un dragon docile qu’elle m’a alors « offert ».

« Prends-en soin, c’est encore mon bébé… Je l’appelle Dragounnet, mais il n’a pas vraiment de nom. »

Ce n’est pas sans un certain attendrissement que j’ai souri à l’éleveuse en la remerciant chaleureusement. Mon dragon s’appelle alors Arkh. Celui-ci est un peu… gras dira-t-on. Il se traîne, mais obéit vraiment bien. Même s’il a du mal à bouger ses grosses pattes aussi rapidement que certains de ses congénères, il est excellent en montagne. Je suis allé faire un tour dans la vallée des dragons et l’escalade est son fort. C’est assez impressionnant les bonds qu’il peut faire parfois. Il m’a fait quelques frayeurs mais j’ai pris confiance. Je n’aurais jamais cru pouvoir développer aussi rapidement cette complicité si particulière qu’un cavalier et une monture peuvent avoir.

Par contre… qu’est-ce qu’il peut bouffer ce salopard !!!

*Plus bas, un dessin d’Arkh, affalé au pied d’un arbre dans les alentours de Giran*

C’est après une nuit à la belle étoile que je suis revenu en ville. Coup de chance j’ai à nouveau croisé Methredel qui voulait savoir où j’en étais avec les femmes, toujours avec le même piquant. Il était sur les fesses lorsque je lui ai dit pour Yoru. Mais, j’avais besoin de parler de quelque chose. Un sentiment qui semblait disparu et qui est revenu sans prévenir ; je savais que lui saurait quoi me dire.

Nous nous sommes isolés derrière la cathédrale de Giran pour discuter entre hommes, laissant lâchement Nonelie toute seule. Du reste, celle-ci est enceinte. Sacré Meth’ !

« Meth’… je crois que j’ai encore des sentiments pour Eili…
- Oula ! Malheureux ! Tu fais une belle erreur mon ami.
- Mais… pourquoi dis-tu cela ?
- Je pense que tu la connais vraiment très mal. Écoute, je vais te raconter pourquoi cela n’a pas marché entre elle et moi. »



Eilistraee est volage. En plus du fait qu’elle et Methredel n’allaient vraiment pas ensemble, elle embrassait d’autres hommes. Et une autre femme aussi. Elle aurait également eu une petite aventure avec Lymhos … ce qui explique l’agression de Malice sur ce dernier je pense ; peut-être une jalousie justifiée. Ceci reste la vie d’Eili.

Ca me fait drôle. Est-ce vraiment surprenant ? En tout cas je pense que Methredel a su me convaincre partiellement de passer à autre chose une bonne fois pour toute.

« Les Sombres… Tsss, fais comme moi, essaye les humaines. Depuis que je suis avec Nonelie je n’ai jamais été aussi comblé.
- Oui… dis-je, avec un brin de déception.
- Allez Iann, n’oublie pas que tu as déjà quelqu’un !
- Tu parles, je ne suis même pas certain de la revoir… puis c’est différent. »

Oui c’est différent. Mais bon, j’avais au moins l’esprit clair à propos d’Eilistraee.

C’est une Amie, qui a beaucoup de tendresse et d’attention pour moi, telle une mère. J’ai l’impression que l’on ne se disputera jamais elle et moi et qu’elle me fera toujours confiance, saura être là pour moi quand il le faudra. J’espère pouvoir le lui rendre, et même si elle a Malice aujourd’hui, j’espère pouvoir lui apporter autant qu’elle m’apporte. Ma très chère Eili.

*Ici, un dessin de la sombre qui a tant ému le Runnois, avec une note en bas : « sans le modèle ». Il l’aurait dessinée de mémoire, le tout au fusain. Elle est dans sa tenue blanche qu’elle porte souvent, ses cheveux blancs attachés. Il l’a représentée en pleine danse avec ses lames.*

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Une drôle d’aventure. Une « grande dame » qui détenait autrefois une imprimerie a laissé son testament à un notaire. L’héritage de cette femme elfe était à trouver. J’ai du payer un indice, pour aller me perdre à l’Îles aux Murmures, là où elle vécut à la fin de ses jours, pour enfin partir en Innadril où j’ai trouvé le notaire, en retard. Oui je suis parti seul, laissant même Vrurk avec d’autres dont un nain sympathique mais pas très courageux. Peu importe, je suis allé visiter le jardin d’Eva sur un coup de tête ensuite, pensant peut-être y trouver quelque chose. Puis j’ai fait le rapprochement trop tard : l’Île aux Murmures, les livres… J’étais déjà allé à la bibliothèque de l’école de magie locale… mais pas à celle de l’ancienne forteresse !

Arrivé là bas, je trouve des aventuriers, face au fantôme de la grande dame. C’est alors un Sombre, Xcylian, régent de la communauté Siannodel et du Royaume d’Innadril, qui hérita d’un livre écrit par la défunte. Je crois qu’il parlait de la culture elfe.

De toute façon, je n’ai pas eu le temps de faire grand-chose, qu’une femme m’est tombée dans les bras. Une des vampires qui cherchaient des ennuis à Lymhos ! Elle entame un drôle de jeu de séduction, stipulant qu’elle veut me remercier de l’avoir sauvée. Elle s’approche pour soi-disant m’embrasser. Tu parles Charles, tu crois que je ne t’ai pas vu venir avec tes crocs ?

Je lui ai envoyé un directe du droit sévère en pleine trogne. Elle n’a pas du tout aimé ; sa sœur non plus. Elle est venue me gifler un peu, mais les lames allaient parler. Puis cela s’est calmé… Xcylian qui faisait le tour de la bibliothèque en lisant est venu me voir ensuite. Il m’a dit que je lui faisais penser à Feb, que j’avais la même fougue. C’est son avis, tout ce que je vois moi, c’est que la prochaine qui essaye de me croquer, je lui casse définitivement son joli petit sourire trop pointu à mon goût.

Vampires, je ne vous connais guère et n’ai pas envie de faire connaissance.

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Hellymaine est venu s’excuser, du moins se justifier. Elle m’a dit qu’elle ne « pouvait pas faire autrement » au risque de passer pour je ne sais quoi chez les Sombres. Tout ce que je vois, c’est que cette fille a le cul entre deux chaises : entre le Shilenisme pur et dur, et l’envie de s’intégrer pleinement dans cette nouvelle société où la mixité raciale se construit peu à peu. Elle est instable et encrée dans une profonde solitude.

Nous avons discuté, et lorsqu’elle a parlé de Shilen… bon sang j’ai le blasphème facile, j’étais hilare au point de la vexer !

Elle m’a dit que je n’étais pas comme les autres « éphémères ». Je lui ai dit que je n’avais aucune race, aucun peuple, aucun dieu, que j’étais mon unique référentiel et que les individus en face de moi étaient avant tout caractérisé par leur esprit et leur morale, non point par leur race ou bien leur culture associée.

Elle avait l’air surprise, mais le cachait par un air amusé. Elle voulu voir ce qu’un guerrier comme moi pouvait avoir dans le bide. Alors nous sommes allés à l’arène voir cela. Elle cogne dur, et la magie Sombre alliée aux doubles lames m’a mis à mal. Mais, c’était relativement excitant. J’avais l’impression d’être une souris face à un fauve, qui jouait avec moi entre ses énormes griffes, au lieu de me tuer ou de me becter d’un seul coup. Je tiens quelque chose. Il faut se méfier des apparences.

Elle m’a collé une peignée, mais cela nous a rapproché. Je ne pense pas être masochiste, mais il y a quelque chose en moi, comme dans mon sang, qui me donne envie de me battre impulsivement parfois. Je n’aime pas trop ça, mais cela fait sans doute partie de moi et je ne peux le refouler. En tout cas avec elle, je ne suis bon qu’à être moi-même.

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J’ai enfin fait connaissance avec Archein. C’était assez étrange, comme s’il était subitement devenu moins froid. Il m’a dit de me méfier d’Hellymaine. Je lui ai répondu de ne pas s’en faire.

Il s’est passé quelque chose ?

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J’ai mal aux cheveux. J’ai gagné un concours de beuverie. Helly faisait un peu la tête de me voir pas forcément sobre. L’eau de Golem m’a un peu remué.

Peu importe, j’ai gagné une promenade à cheval et je dois dire que j’ai fait une sacrée balade. J’ai même vu l’Arbre Mère au loin. Je me suis fait transporter en Elmore via passeuse et profité de l’occasion pour parcourir les pâturages Runnois jusqu’à Windtail, encore et encore Windtail.

N’empêche, me voilà avec une belle réputation… Qui dore encore plus mon image de pilier de taverne, avec mon ardoise au Dragon Bleu qui est longue comme un jour sans pain.

Je ne reçois aucun ordre au Lys, les Cryso Renor ne sont plus… on fait ce qu’on peut pour s’occuper.
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Je ne vois pas commencer cet épisode autrement qu’en jurant. Alors, jurons !

Bordel de non d’un chien de non d’une pipe en bois de pipe !


Goddard, ou un foutoir sans nom. Je pourrais en faire un roman historique. J’arrive là-bas en tunique, les mains dans les poches, et je constate avec étonnement qu’une foule de paysans et d’enfants sont sur la place du temple, réclamant de la nourriture et un gouvernement. Une bourgeoise, commerçante elfe du nom d’Estana, était porte parole du peuple. Alors que l’autre idiote de « jenesaispluscomment » de philosophe de bas étage la renvoyait paitre, j’étais en train de secouer Khyil par le col pour lui dire de la fermer et de déguerpir sous peine de s’en prendre quelques unes. Cet imbécile jetait de l’huile sur le feu. Édifiant. Il paraît que c’est… Khyil. Un casse-pied démesuré, apprécié au sein de sa communauté, la Siannodel.

Une bande de mous. Voila ce qu’on est au Lys Rouge. Joie. J’ai honte de porter ce blason. Je n’en pouvais plus, je me suis sorti les doigts de là où je pense et j’ai pris les devants.

J’ai demandé à la philosophe de fermer sa mouille, puis je suis allé discuter avec Estana. C’était impossible de négocier, l’évènement rameutant une quantité d’abrutis innommables. Alors, j’ai cordialement invité la marchande au château, avec un diplomate des Corsaires qui n’était autre qu’Archein, ainsi qu’une diplomate Siannodel appelée Sayuri. Il y avait également l’Ambrégente (quel nom à la con) Énola. Une naine excessivement jeune. J’ai pitié pour mes terres d’origine.

Peu importe, j’ai pris un raccourci pour rejoindre le château afin d’accueillir au mieux le cortège. Mais ils tardaient vraiment à arriver, alors je suis allé à leur rencontre. Sauf qu’à l’entrée du château, patientaient une horde de bêtes infâmes avec un guerrier suréquipé et aux airs malfaisants, m’intimant de partir avant de me tuer.

Je ne me suis pas fait prier deux fois, courageux mais point stupide. Sur le chemin, Nequi m’interpelle pour me dire que des soldats du Lys, excédés par l’absence de hiérarchie, ont arrêté le cortège, se révoltant comme le peuple. J’ai dit à la naine d’aller chercher mon armure en vitesse, la prévenant du danger qui guettait Goddard. Pendant ce temps là je, surveillais le groupe à l’entrée du château.

Mon armure arrivée et enfilée à la va vite (quelle plaie, j’ai hâte d’obtenir de l’équipement de meilleure qualité) je vais enfin me mêler au troupeau de gardes qui empêchait tout le monde d’avancer vers le château. Au milieu, un haut gradé appelé Jorni, parlementait avec Léo. C’est du reste bien la seule fois où celui-ci ait ouvert sa bouche. Dans tous les cas ça n’avançait pas. Il a fallu que je bouscule un peu tout le monde et qu’Archein me soutienne en hurlant que j’étais là pour arranger les choses. Jorni m’écoutant enfin, la garde suivit alors l’idée de négocier cordialement au château.

Mais surprise du chef, et comme indiqué au préalable par mes soins, l’entrée de la forteresse était toujours occupée, la porte principale fracturée.

Des mercenaires, payés par le peuple, pour secouer les puces au Lys Rouge. Mais quelle bonne blague ! Ils crèvent la faim et trouvent le moyen de se ruiner en ne payant ces scélérats qu’à moitié. Ils réclamaient l’or qu’ils n’avaient pas encore eu. Une impasse : payer une somme astronomique qui pourrait nourrir toutes ces bouches en peine, ou bien combattre au risque d’avoir des morts sur les bras ?

J’ai décidé de payer, perdant patience. Mais, d’autres perdirent patience avant moi alors forcément au lieu de sortir mon or, j’ai sorti mes armes. In extremis, j’ai pu me protéger d’une créature qui me tomba dessus sans crier gare. Une rotation éclaire suivie d’une double éventration, son compte est bon. Un orc… impressionnant, traverse la foule avec son énorme épée à deux mains, ruinant mercenaires sur mercenaires en deux coup de cuillère à pot.

Le chef de la bande a trouvé l’occasion de faire le malin, m’envoyant au tapis lâchement. Sauf que lorsque ses coéquipiers décoraient le par terre de la façon la plus morbide qu’il soit, il avait je ne sais combien de combattant sur la couenne. Archein dans le dos, Sayuri qui l’arrosait de sa puissante hydromancie et l’orc, qui souriait à s’en exploser les zygomatiques. Enfin c’est l’armure du mercenaire qui finit par exploser, surtout quand un autre orc a rappliqué, qu’un sombre assoiffé de sang s’est emmêlé, qu’une naine des ambres s’est mise à cogner… Un massacre qui s’acheva dans une décapitation de courtoisie.


C’est fini ? Joie !


Ah non, le pire restait à venir : les négociations.

On me relève, encore un peu sonné mais sans blessure grave. Instinctivement, c’est à moi qu’on demande comment cela allait se dérouler. J’ai donc du rebuter moult blasonnés, dont Hellymaine. Hé oui Archein représentait déjà les Corsaires de Sirius.

Nous avons discuté avec Estana pour commencer, lui promettant d’apporter rapidement des vivres pour la population de Goddard, et ce avec le soutien inestimable des Corsaires, des Siannodels et de l’Ordre d’Ambre. Hourra. Léo était discret, il n’en plaçait pas une. Azae m’a dit un moment de ne pas m’avancer. Seconde du Lys ? Elle a daigné se montrer qu’une fois la situation critique ; et encore, après la tempête. Puis je me rappelle encore de son « allez Iann, en première ligne ! » contre ces foutus Kainistes décérébrés. Merci le Lys Rouge.

Ensuite Jorni a réclamé avoir un nouveau régent, et un chef des armées. Je me suis immédiatement proposé, suggérant même une élection en interne du clan. Je me retourne.

Nequi s’occupe de deux gamins entrés au château par inadvertance, Azae ne se prononce guère et le gamin fait son timide. Mais la seconde du Lys sort un papier, signé d’Anastasia : la dernière volonté de l’elfe qui m’a recruté, était de voir Léo sur le trône.

La
Bonne
Blague !

Je veux bien croire que le gosse en a vu des vertes et des pas mûres, qu’il s’est battu contre les Amtaks… Mais fort est d’admettre qu’il n’a servi à rien lors de cet évènement majeur qu’était cette gueulante populaire ! Et cela en a fait brailler d’autres. Oui, d’autres trouvaient cela mieux de faire une élection, au lieu d’élire un gamin inconnu au bataillon, juste parce que la plus grande des Absentes l’a désiré. Je me demande franchement comment il a pu obtenir autant d’estime, si ce n’est avec sa belle gueule.

Peu importe, si les membres du Lys Rouge ont une once de jugeote, ils voteront pour celui qui prend des initiatives. Je n’aime pas me vanter, mais toujours est-il que si je ne m’étais pas bougé l’arrière train, le dénouement de cette révolution aurait été moins agréable.

Je vais bien voir ce que cela donnera.


Tout le monde sort enfin, rassuré. Estana et Jorni s’excusent pour le coup des mercenaires, puis je croise l’orc à l’épée et à la carrure immense qui réclame à ce qu’on l’invite encore à la prochaine bagarre. Il s’appelle Zaraki et il désirait comme remerciement, uniquement la certitude de pouvoir se battre avec « nous » dans de pareilles joutes. Je l’aime bien, et je préfère l’avoir à côté de moi qu’en face, même s’il fait beaucoup d’ombre.

Hellymaine passe puis me salue alors qu’elle discutait tranquillement avec un Sombre que je suspecte d’être radicalement du mauvais côté du culte, avant que Malice ne montre enfin le bout de son nez, sortant encore d’on ne sait où.

« Reprendre le Lys en main ? Mais laisse-les donc pourrir ces opportunistes…
- Malice, tu ne peux pas plutôt m’expliquer ce qui cultive chez toi, cette haine contre mon clan ? À partir du moment où on n’est pas d’accord avec toi, tu t’emportes et deviens blessant ainsi qu’hautement désagréable.
- Non, tu dois le découvrir tout seul. Léo devrait t’en parler. »

Mais je m’en fous de Léo moi ! Quelle tête de mule ce Malice…

Il ne me reste plus qu’à attendre, en m’occupant du transfert de nourriture jusqu’à Goddard.

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Je viens de vivre une sacrée aventure.

Un sombre cherchait à obtenir un artefact pour un client. Nous étions plusieurs, beaucoup de Corsaires de Sirius et un troupeau d’orc. J’étais le seul représentant du Lys mais j’étais du côté Corsaires, ce sont devenus de bons alliés.

L’aventure nous a d’abord menés à Rune, où un drôle de « marin » a peiné à nous fournir quelques informations… C’est parti en bagarre, mais nous avons fini par apprendre qu’il fallait se rendre à l’île primitive. Hé bien Arkh n’est pas trouillard, même après une longue nage : poursuivi par des congénères plus sauvages, il n’hésite pas à filer entre les pattes de ces derniers en galopant à toute allure !

L’Île Primitive…

Un endroit littéralement somptueux que j’observais déjà de loin plus jeune, mais pour la première fois, j’y ai mis les pieds. Si ce n’était pas aussi dangereux j’y retournerais pour y dessiner les innombrables créatures et paysages merveilleux.

La quête nous a mené jusqu’à un point d’eau, avec des chutes magnifiques… Il a fallu plonger là-dedans, et se sortir de là les uns les autres, étant donné le poids de certains équipements. J’y ai laissé quelques bricoles inutiles. De toute façon les orcs étaient arrivés un peu avant nous mais dans la ruée nous avons réussi à obtenir l’information contenue dans un vieux coffre récupéré là-bas : direction Aden, au lac qui entoure le colisée !

Arrivés là-bas, on constate que les Orcs comptent bien trouver l’artefact et le garder pour leurs pommes vertes. Je suis aux côtés d’Helly qui me sourit calmement, tout le monde se prépare devant la dizaine d’orcs assoiffés de violence. Ma dernière bataille de ce genre n’était pas vraiment une réussite, mais le « petit entraînement » avec Hellymaine m’a remis les idées en place. Serein et avec une grande concentration, je me suis défendu en étalant même un et assistant également Helly à mettre le dernier par terre. Ils n’étaient pas beaux à voir. Et moi je finissais debout, sans blessure !

Je me sens différent au combat. Je me rappelle de mon excursion sur le bateau des pirates il y a quelques années… Mon sang froid me fait un peu peur en y repensant, mais sur le champ de bataille, il est mon meilleur allié.


Pour la suite, il a fallu plonger dans le lac et écumer le fond… Moi j’étais aux anges à faire trempette comme ça !
Puis quelqu’un trouve enfin l’objet de nos recherches : un coffre aquatique, vide. Étrange. Aquatique oui, car trouvé dans l’eau et les symboles gravés dessus évoquent clairement l’élément « eau ».

Le coffre allait donc aux Corsaires, ceux-ci refusant même de le donner au sombre qui réclamait sont du. Son client risque d’être mécontent, mais dans un sens… j’ai l’impression que cette histoire est loin d’être finie.

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Le ravitaillement de Goddard avance doucement, des cargaisons sont déjà en route, grâce à Nequi et Archein. Tant mieux.

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J’ai vu Hellymaine aujourd’hui. Nous sommes allés nous promener, comme cela. Nous avons continué à discuter, à faire connaissance. Mais le fauve a encore sorti les griffes. Cette fois-ci je m’étais un peu mieux préparé mais elle m’a tout de même eu, mes côtes s’en souviennent. Cependant, elle a eu chaud… je commence tout doucement à apprivoiser le félin qui joue avec moi. Elle ne semble se douter de rien, je crois qu’elle ne comprend peut-être même pas notre relation, mais le fait est que celle-ci lui plaît, dans un sens. Il paraît que je ne suis pas un éphémère comme les autres…

Toujours est-il qu’elle me plaît, et que par-dessus le marché, je me sens bien avec elle ; du moins lorsque nous ne sommes pas en train de « jouer ».


Je viens de me rendre compte que je n’ai pas parlé ou même pensé à Yoruichi depuis des lunes…


J’aimerais ne plus me leurrer, mais Helly reste sauvage… Il faudrait que je la fréquente plus. Je veux lui montrer qu’elle n’est pas si seule qu’elle le laisse dire, et qu’un humain peut avoir un cœur bien plus riche en Amour que tout ce que les préjugés Sombres énoncent.

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Il y a eu du grabuge à Gludin : un type a laissé fuir des créatures de l’île primitive qu’il avait sur son bateau, mettant en danger toute la population locale. Les Corsaires de Sirius n’ont pas tardés à rappliquer pour tenter de capturer les bêtes. C’est la mort qui les a capturées à vrai dire… Et le propriétaire de ces grosses bestioles a fini dans les geôles du clan !

Xander Manko. Un Marin des Mers Supérieures. Un dénommé Kaner Biatzi a envoyé un message aux Corsaires leur intimant de libérer Xander, au risque d’attaquer Gludin…

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Bon sang, quel foutoir, ces Marins sortent d’on ne sait où, et mettent la pagaille sur tout le continent ! Les villages de chaque peuple ont été assaillis par des morts-vivants, des déclarations de guerres écrites sur des bouts de peau de chaque race peuplant Elmoreden ont été envoyées… Cela ne présage rien de bon !

Je passe énormément de temps à la maison des Corsaires, j’ai bien sympathisé avec Eowyn et Archein. Je crains sincèrement pour la suite des évènements et pour eux.

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Je reviens de chez les Corsaires, il y avait Helly. J’étais bien.

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Les élections au Lys ne sont pas encore mises en place… On se demande vraiment ce qu’ils foutent, à part se moquer du monde !

J’en ai parlé à Léo, je mets des urnes en place ce soir.

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Cela fait un moment que je n’ai rien écrit. Je dois dire qu’hormis m’occuper de l’arrivée de nourriture à Goddard et passer du temps à la maison des Corsaires, pour en passer près d’Hellymaine surtout, je ne fais rien si ce n’est attendre que les votes se fassent au Lys.

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Soirée agréable, un concours de pêche à Gludin. Bon, j’étais plus là pour passer un bon moment auprès d’Helly qu’autre chose.

J’ai voulu lui offrir une broche, magnifique, à mettre dans les cheveux. Mais il fallait avoir pêché beaucoup de poisson, et n’ayant guère participé au concours je me suis résigné. Elle n’a pas compris pourquoi je voulais lui offrir quelque chose. Moi, je voulais simplement lui faire plaisir. Ce sera pour une autre fois, j’espère.

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Déçu.

J’ai perdu.

Je ne porte même plus mon blason. C’est facile de gagner quand on a une affiche qui nous lèche les bottes et le reste, pour persuader les électeurs comme il se doit. J’ai eu deux voix dans le clan : la mienne et celle de ma très chère Nequi.

Je n’ai plus ma place ici, je vais marcher seul. Je n’ai pas envie de retourner à l’état de pion. On ne m’écoute pas, tout le monde est trop attaché à son égo, ses petits acquis, son orgueil. Forcément, l’idiot du village qui arrive avec ses idées mûres, on ne l’écoute pas. Cela effraie le changement. Je hais l’immobilisme.

Imsha Shebali, une sombre de la maison Sheabli donc, accessoirement compagne de Léo (tiens donc) a été fraîchement recrutée. Oui, je pense sincèrement que mon blason n’a aucun sens, je n’ai pas eu de relation sexuelle avec « Le Lion ». C’est bête, il est sympa et pas méchant. J’espère qu’il sera un bon régent au moins…

Je n’ai rien contre lui mais j’en veux tout de même au clan.

Déçu.


Au moins j’ai la peau des genoux encore tendre et ma langue n’est point brune.

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Archein m’a dit que si je cherchais une confrérie, les Corsaires de Sirius m’accueilleraient à bras ouverts. Je suis touché je dois dire que l’idée me plaît. J’y réfléchirai.

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Les Marins des Mers Supérieures font encore parler d’eux ! Quelle misère. Eowyn est vraiment têtue. Un avocat du clan des Marins, Maxence Myers, est arrivé en Aden pour défendre Xander Manko, mais il a été plutôt mal accueilli. Ca sent mauvais…

Nous sommes allés à une réunion à ce propos, au village elfique, invités cordialement par Erlineth. Elle est prêtresse d’Eva, ce qui explique sans doute une certaine sagesse chez elle. Enfin, toujours est-il que des elfes sombres à Cefedellen, cela fait toujours autant brailler. Mais la force des choses a été telle que personne n’a été fichue dehors. Il y avait même une vampire…

Léo était là avec Imsha. Je ne me suis pas mélangé.

Erlineth aurait donc parlé avec l’Arbre Mère. Je ne savais pas que les plantes vertes avaient cette capacité, mais bon bref. Le groupuscule elfique local, au nom encore inconnu, a hérité d’un coffre, similaire à celui trouvé à Aden. Il s’agit cette fois-ci du coffre du vent. Je savais qu’il y allait avoir une suite… Et il semblerait qu’elle ait même un rapport avec ces Marins. Hormis les Corsaires qui gardent leur prisonnier à ne plus savoir quoi en faire, personne ne s’en préoccupe…

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J’écris ces lignes en vitesse. J’ai une belle invitée qui avait besoin de dormir, je lui offre mon lit, mais je vais la laisser en paix après ces quelques paragraphes.

Les Marins ont laissé une cargaison de reptiles de l’ile primitive en plein port de Rune. C’est avec Eowyn, Archein, Eilistraee et Hellymaine que nous sommes allés faire le ménage avec la garde de l’Ordre d’Ambre. On a fini par battre retraite pour laisser les Ambrérites nettoyer leur port.

Eowyn a ensuite pris Helly en privé…

Je crois qu’elle s’est battue avec Archein et que c’est remonté jusqu’aux oreilles de la régente. Forcément ça ne plait pas. De toute façon, Hellymaine n’avait rien à faire parmi eux. Je pensais qu’elle allait perdre son blason… À vrai dire ce fut bien le cas.

Eilistraee est venu me parler… ce fut bref mais intense je dois dire. J’étais mort d’inquiétude pour Helly… J’ai dit à Eili à quelle point je pouvais penser à cette sombre et comment je me sentais auprès d’elle… Puis mon amie m’a fait avouer.

Oui, je suis bel et bien fou-amoureux d’Hellymaine et ma peur d’être rejeté n’a fait qu’inhiber ces sentiments. Maudit « moi ». Mais ce soir je n’ai point été rebuté.

La sombre aux cheveux d’ébène revenait de Rune, le regard dans le vide, la tête basse. Je me suis manifesté, encore pour lui montrer que j’étais présent moi, pour elle, rien que pour elle. Nous avons discuté, elle m’a raconté un peu ce que je sais sur cette histoire avec Archein. Elle ne portait donc plus son blason.

Nous étions installés, là, en Giran. Elle a posé sa tête sur mon épaule, j’ai senti le sang me monter au visage et mon cœur me rompre la cage thoracique. Comble, elle s’est assoupie ainsi ! Je l’ai donc portée jusqu’à dans ma chambre, en remerciant Flauen, passeuse d’Heine, de m’amener directement à l’Auberge du Dragon Bleu.

Cette femme est merveilleusement belle. Je n’ai pas résisté… j’ai passé ma main dans ses cheveux en la posant sur ma couchette. La soie est rugueuse à côté. Allez, je file faire je ne sais quoi je ne sais où pour la laisser dormir. Et pour calmer un peu mon cœur qui s’affole !

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Ca y est, nous y allons enfin !

Je lui ai promis.
" Le RP n'est pas une compétition, c'est une oeuvre d'art collective. "

Ne limite pas ta vie à "*clic*, *clic*, *clicclic*, *tapataptapatap*, *tap*, *clic*".

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Ian
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Re: Iann

Message par Ian » mar. 9 février 2010 à 18h52

Je n’y crois pas. Cela me semble encore invraisemblable. Le fauve m’a laissé jouer avec lui sans me tuer d’un seul coup de patte, et voilà qu’il s’est habitué à moi, s’est attaché à moi. J’ai commencé à attaquer la glace autour de son cœur à grands coups de lames, je fais maintenant fondre le reste de mon amour.

Hellymaine semble heureuse. Ces instants à la chute étaient somptueux. Nous avons parlé de choses plus personnelles, puis... nous nous sommes embrassés.

Je me sens bien, reste à voir de quelle façon elle peut encore changer. Elle cache une grande tendresse. Pourquoi planquer tant de douceur ? En y repensant, l’éducation sombre pousse au pire gâchis.

J’attends la suite.

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Les jours s’écoulent, nous nous voyons, on entend parler des Marins. Je vais encore chez les Corsaires de Sirius en discuter. Nequi est venue avec Hellymaine et moi dernièrement. Du reste la naine se comporte de manière étrange depuis qu’elle m’a vue tenir la main à Helly. L’autre jour elle m’avait préparé une surprise et je l’ai abandonnée pour aller voir Léo et mettre en place les urnes des élections perdues à Goddard. Cela remonte mais je pense que Nequi est amoureuse de moi. La pauvre.

Aussi, j’ai discuté avec Malice, il m’a raconté une belle histoire, triste, sur son passé et celui du Lys Rouge. Les Corsaires étaient alliés des Amtaks à la base… Cela remet pas mal de choses en cause dans ma petite tête. Dire qu’Archein m’a proposé de les rejoindre. J’en ai surtout appris sur Feb, le fondateur du Lys, les origines du clan, et quelques souvenirs de mon Ami le druide.


Je ne vais pas tarder à rendre officiellement mon blason à Léo.

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Nous nous sommes battus à nouveau avec Lyly, sauf que cette fois-ci, sans armures, elle est tombée la première. Elle m’a provoqué, je pense qu’elle voulait voir si j’étais un humain ramolli par les sentiments. Étant donné la quantité de sang qui a coulé de son abdomen en l’amenant jusqu’à l’hôpital, je pense que le message est passé. Difficile de ne pas s’en vouloir, mais après tout, il faut bien qu’elle comprenne que je ne demeure guère un éphémère comme les autres.

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J’ai rendu mon blason à Léo dans un petit discours solennel qu’il a manqué d’interrompre en plein milieu. Je me sens soulagé. Loin de moi ce clan de misère !

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Je suis retourné aux « rochers » derrière Giran, avec Lyly, notre endroit à nous. Il l’est devenu encore plus aujourd’hui…

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Une mauvaise journée…

On a filé un Marin cette après-midi, celui-ci est parti discuter avec un… chevalier géant. L’humain en bleu a dit « Si l’Extinctia débarque dans un port, cela va être un vrai massacre ». Il avait l’air ravi, ce malade.

Nous l’avons suivi encore ensuite, j’ai vu Wulftan (un homme qui fait office de meuble sur la place de Giran, mais qui semble avoir plus d’un fait d’arme à son actif. Étrange personnage, mais il reste parfois tellement désagréable que je préfère l’éviter.), il nous suivait du haut des collines. Moi, j’étais avec Helly, Eowyn et Nequi.

Le Marin bleu est parti vers la vallée des dragons, nous avons continué de le poursuivre, mais le vil a lâché des créatures mécaniques, des scorpions géants ! Le combat était perdu d’avance, j’ai bien tenté de fuir, mais Eowyn, trop téméraire est tombée. Nequi a fait ce qu’elle a pu pour nous extraire un minimum alors que le Marin se faisait mutiler par ses propres monstres… Il est tombé raide mort.

Puis il s’est relevé.

Wulftan nous a sorti d’affaire, Grymar est arrivé avec un arc enchanté pour détruire les scorpions mécaniques du Marin…

Mais bordel, ils sont donc immortels ?

Un autre Marin, aurait volé des livres et commencerait à faire parler de lui dans le monde politique du Royaume. Tout ceci ne présage rien de bon.



Non, je n’en reviens foutrement pas ! Je l’ai vu mourir !!! Bon sang de bois !

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Fichtre, Archein s’est fait enlever, et par le Marin en rose qui a volé des livres et des plans de Giran ! Dire que j’ai croisé ce type sur la place du marché… Helly fait semblant de ne pas être inquiète pour Archein. Elle s’est montrée pire que réfractaire à mon idée de me faire Corsaire. Il va falloir que je mesure certaines choses avec elle.

Du reste, je ne l’ai pas précisé, mais elle vie désormais avec moi, dans la chambre numéro 1 de l’auberge du Dragon Bleu à Heine. Vie paisible.

Elle m’a emmené aux abords de son école où elle m’a confié avoir appris à espionner. Comme je le pressentais un peu, elle est tellement indécise entre la vie de Shileniste et celle de Sombre intégrée, qu’elle joue double jeu. Peut-être devrais-je écrire à l’imparfait. Mais malgré tout l’amour que je lui porte, je resterai éternellement méfiant.

Hellymaine n’est pas très sociable, si j’ai envie de voir mes amis je dois le faire seul. Possessive, elle a déjà fini en larmes une fois, pensant que je me désintéressais d’elle. J’aimerais lui faire comprendre que c’est à elle de s’intéresser plus à moi et ce qui fait ma vie. Malheureusement, ma meilleure Amie porte le mauvais blason…

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Dans le genre poisse, j’en tiens une belle !

Yoruichi est revenue !

Diantre, entre Hellymaine qui est partie en trombe par jalousie et Yoru à qui il a fallut donner des explications… La pauvre, je me sens coupable, mais cela faisait tellement de temps qu’elle m’était sortie de l’esprit. Cette fille reste tellement gentille qu’elle est contente pour moi. N’empêche que je me sens irrévocablement… « bizarre » lorsque je la recroise.

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Archein est sauf ! Ouf. Les deux femmes vampires étaient dans le coup manifestement.

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Dans quoi me suis-je encore fourré…

J’ai espionné les deux vampires, jusqu’à plonger dans le lac de Giran pour les écouter d’en dessous du pont.

La sombre, Soa, est proche de Léo et le manipule. Elles veulent croquer Helly qui a déjà rencontré les deux « mordues » et qui ne semblerait pas contre… Je ne suis pas certain de vouloir la suivre. Je ne sais pas. Non, il est clair que non, c’est hors de question, je ne vais pas les laisser me la prendre !!!

J’ai couru jusqu’à chez les Corsaires, trempé. Il y avait une nouvelle, une elfe qui fait assez jeune, elle s’appelle Dahud. Je n’ai même pas pris le temps de faire connaissance, comme un ingrat, mais il fallait que je raconte tout ce que je savais, d’autant plus qu’Archein avait des comptes à régler.

Eowyn, dans son autoritarisme latent, n’a même pas voulu attendre la fin de mon récit, alors que je restais terriblement inquiet vis a vis de ce qui s’était dit sur ma compagne. Je n’ai pas aimé.

Une fois changé, j’ai rejoins les quelques Corsaires sur la place de Giran. Soa était prise au piège, mais la garde est intervenue, et se fouille merde de Wulftan aussi…

Dans quoi me suis-je encore fourré ?

___________________________________________________________________________

Helly m’a rassuré à propos des vampires, elle voulait encore jouer à l’espionne. J’ai beau l’aimer et lui avoir toujours fait confiance gratuitement, une disharmonie persiste dans ses mots. Je crains qu’ils crient « vengeance », à l’égard d’Archein.

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Je suis cloué au lit, mes migraines sont de retour, Malice m’a mis au pieux. On se voit moins, cela m’embête…

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C’est pas fini !

Dans le genre foutoir chaotique, le continent se confronte à une terrible situation qui, je l’espère, pourra être un fait historique. Pour être historique il faudrait que cela évite d’éteindre la vie sur toute la région d’Oren.

La barrière qui retenait la mer des spores vient d’être brisée par le Marin bleu, Maximus Vornach, dit le marionnettiste. Orfen est peut-être en liberté, Cefedellen et Shel Oloth sont menacés. Nous avons appris tout cela à la Tour d’Ivoire qui appelait à l’aide.

Trouver les sources des vents - des cristaux qui commanderaient les vents donc - pour contenir les spores et les remettre en place avant de fermer à nouveau les barrières… Je ne voulais pas y aller au départ, j’avais encore la tête dans le goudron puis… Je ne suis rien du tout moi, à part Iann de Rune, guère héros à mes heures perdues.

Mais, malgré le monde déplacé pour la source du vent du Sud voué à sauver le village elfe, pas un chat ne s’était manifesté pour se charger de la sécurité du village sombre. Alors Wulftan et ce casse-pied de Khyil ont engrainé du monde, Helly et moi y compris. Nous avons fini dans les terres gelées d’Elmore, à nous perdre dans la neige, à combattre des créatures géantes au corps immolé, puis des membres d’équipages Marins… Une lutte acharnée qui nous a mené jusqu’à la source du vent nordique ! Je me suis battu pour Shel Oloth.

De retour à la Tour, un clan d’elfe nous attendait, armes en mains, pour voler la source durement acquise, et laisser crever les enfants de Shilen !!! Hors norme, absurde, infâme. Et dans le lot j’ai reconnu Erlineth, cette prêtresse d’Eva qui avait été fort aimable avec moi il y a des mois, lorsque j’ai subi une humiliation publique par des Sombres. Quelle déception.


Prier Eva rend aussi con que prier n’importe quelle autre entité.



Les mages de la Tour ont mis fin à la mascarade et la mer des spores se tient un peu. Mais Oren va bientôt être recouverte de ce poison que sont les spores et nous ne pouvons rien y faire pour le moment…

Fichus Marins. Ils nous tombent dessus tellement vite, que tout le monde à l’air de s’en foutre autant que de la première dent du Roi Garius ! Je ne laisserai pas ces cinglés faire. Pour mes amis, pour Hellymaine, pour les faibles et leur dignité.

Mais seul, cela va m’être difficile. Va-t-il encore falloir que je me blasonne ?

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Le médecin orc Atzaleckeid qui m’avait sauvé lors de la bataille contre les Cryso Renor à Giran, vient d’être assassiné par un fêlé à l’hôpital d’Heine. Je suis triste, même si je ne le connaissais pas. On dit « tout ça pour un coffre », mais il s’agirait en fait d’un coffre incandescent… Je pense qu’il y a un rapport avec le coffre de l’eau, celui du larcin serait un coffre de feu, logique pour un orc. Aussi, les Evaistes Alfitrucs ont « gagné » le coffre des vents, si je puis dire. On en sait des choses en discutant avec ces bavardes de passeuses !

Flauen, passeuse d’Heine a même pris l’habitude de discuter un peu avec Lyly et moi. À force de subir nos chamailleries, elle a été forcée de faire connaissance. Tatiana de Goddard reste agréable avec moi, même si je ne porte plus le blason du Lys Rouge. Clarissa de Giran, fidèle à elle-même, toujours aussi joyeuse et à cheval sur la politesse. Entre elles, les taverniers, et d’autres… Je me suis tissé un petit réseau d’information relativement riche. J’arrive toujours à corriger le moindre « potin », transformé par la longue chaîne de bouches à oreilles.

Bref, j’écrivais à la base pour parler de ces coffres et de ce meurtrier, avec un casque à pointe, qui empale ses victimes avec. Par conséquent, il faut que je le retrouve et qu’il paye.

___________________________________________________________________________

J’ai retrouvé cet enfoiré. Mais en l’occurrence, j’écris de l’infirmerie d’Heine, alors je raconterai demain.

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Force est d’admettre que je suis malin. Force est d’admettre qu’un Marin des Mers Supérieures, ça fait vraiment très, très, très mal. Arthur Von Raft, tel est le nom du tueur d’Atzaleckeid. Et il a bien faillit être le mien !

J’ai appris qu’il logeait à Aden ces derniers temps et qu’il cherchait à récupérer un artefact. Il a appelé quelques mercenaires en somme. Comme s’il ne pouvait pas mettre les pieds au Monastère du Silence lui-même, là où se trouve justement le dit artefact qui n’est autre qu’un coffre, celui de la lumière.

Von Raft a renvoyé paitre des Sombres qui parlaient un sombre incompréhensible, en plus d’être désagréables comme des Sombres. Peu importe, j’ai dit à Wulftan d’aller choper le coffre, pendant que je réunissais du monde pour cueillir le Marin !

Ah.
Ah.
Ah.

Je suis retourné à Aden avec une bonne équipe, constituée de Siannodels et d’Ambres, de Corsaires… Puis j’ai toqué à la porte de Von Raft en lui disant « j’ai le coffre mais je te le donne uniquement si tu fais de moi un Marin ! ». Alors là forcément, il était tout émoustillé, il a voulu voir ce que je valais. Eilistraee, mal cachée (enfin… elle ne pouvait pas savoir que l’on irait à Giran) m’a interrogé du regard, j’ai du lui répondre dans un murmure. Cela n’a guère plu à notre invité de marque, qui s’est empressé de me demander si je « parlais avec cette catin de sombre ». Je lui ai répondu que je me contentais de l’insulter comme cette chienne le méritait.

Il a aimé.

J’arrive à Giran avec ce pignouf d’Arthur, qui m’ordonne de tabasser une naine ou une sombre ou bref… de tabasser quoi, comme ça pour la forme. Petit rite de passages chez les Marins « casse la gueule à des innocentes tu s’ras mon pote ». Je suis bon comédien, mais les autres actrices n’étaient pas trop au courant de la pièce qui était jouée.

« Le Runnois vous pète cordialement les dents mesdemoiselles OU La courtoisie » par Arthur Von Raft. Ils ont du goût, je vous le dis…

J’ai retourné tout le monde contre ce rat. Il m’a foncé dessus et malgré mon anticipation, l’armure de Zubei que je portais est morte. Moi pas, heureusement (je ne sais pas qui me lira, mais cher lecteur ou lectrice, voyez en cette expression quasi pléonastique, un bon mot qui me fait plaisir et me soulage quelque peu de mes peines et douleurs.), mais je ne me rappelle même pas de mon transport jusqu’à Heine. J’ai hurlé à la mort, étant donné l’état de mes cordes vocales.


En ce qui concerne notre misogyne préféré, il s’est carapaté, gêné par les ondes sacrées de la cathédrales Einhasadienne de Giran. Cela explique la nécessité des mercenaires pour le Monastère…
Alors… comme ça, ils auraient des points faibles ?

Vengeance.

___________________________________________________________________________

Étrange rencontre. Nous avons discuté avec le Marin géant, Helly et moi. Il aurait vécu à Heine, lieu de la discussion, en plus d’être le frère de Xander Manko. Krauzer, tel est le nom du géant, semble différent de Maximus et Arthur. Je l’aime bien et me fait un peu de peine à vrai dire.

___________________________________________________________________________

Helly m’avais offert une armure de Tallum, d’excellente facture. Eili m’a encore aidé à trouver le reste de l’équipement, et je viens de faire forger le heaume par une naine. Enfin de l’équipement de qualité ! Puis… je la trouve moins hideuse que l’autre.

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Quelle horreur… une bataille horrible à Gludin, contre des scorpions mécaniques de Maximus, encore. La ville est défaite, Richlin la passeuse kidnapée, et Helly a faillit y passer. J’ai du la transporter grâce à Arkh jusqu’à Bella, passeuse de Gludio, pour faire soigner Lyly à Heine. Heureusement aussi, que l’orc Zaraki était là pour nous relever lors de la bataille. J’étais mort d’inquiétude.

C’est un massacre, mais je tiens le coup. Je m’attends à d’autres batailles. Des batailles victorieuses, pleines d’espoir.

Helly s’en est tirée, je ne vais pas trop mal, Zaraki est impressionnant en plus de devenir un excellent Ami. Même un ami d’Helly, pour dire !

Et dire que cela ne fait que commencer… pauvre de nous.

___________________________________________________________________________

Rebelote !

Les villes portuaires, ce n’est pas de la gagne ! Heine s’est fait attaquer. Mais cette fois-ci, les Marins ont mangé chaud ! Krauzer Manko se battait même contre eux, à nos côtés, défendant sa ville et ses souvenirs. Mais Eowyn, à coté de ses lattes, s’en est pris à lui après la petite fête entre ennemis. Plus ça va, et moins je pense à me blasonner dans sa boutique…

Peu importe, cela reste une victoire ! Et d’une ! Savourons-la et préparons les prochaines.

___________________________________________________________________________

Je vais être papa.

Joie.
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Message par Ian » mar. 13 avril 2010 à 19h04

Je ne sais pas quoi penser. Je n’ai jamais désiré être père, mais maintenant que je la vois avec ce sourire particulier… Je me dis que cela peut-être une bonne chose. Je suis aux petits soins avec Helly ; Zaraki nous aide beaucoup également, déclaré officiellement protecteur de Lyly. Elle veut poursuivre son entraînement à la dague mais je refuse catégoriquement étant donné sa grossesse. Elle va sans doute étudier la magie de son peuple. Si je croise Methredel je lui demanderai de l’aider un peu.

J’ai connu plus simple à gérer. J’ai annoncé la nouvelle à nos proches, ils ont l’air heureux. Engendrer la vie, cela demeure systématiquement une bonne chose… Mais est-ce que notre enfant trouvera se place dans ce monde aux idées absurdes ? Un ou une demi-sombre… Ca peut vivre une ou deux centaines d’années peut-être… Si on ne les tue pas à la naissance ou pendant leur enfance. Je n’ai pas fini de m’inquiéter, je n’ai pas fini de combattre.

Je crois avoir trouvé une bonne raison de prendre les armes et de les garder en mains : contribuer à la construction d’un avenir meilleur, pour eux deux.

On n’est pas sorti de l’auberge… du dragon bleu ! Misère…

___________________________________________________________________________

Nequi a fait une grande fête pour son anniversaire. Elle est plus âgée qu’elle ne le laisse paraître. C’était amusant. Il y avait son amie Prune, rencontré une fois à Giran. Elle est un peu timide et ne semble pas s’entendre avec Hellymaine… Ce qui n’est pas étonnant en soi.

Sinon, j’en ai profité pour offrir quelque chose à Lyly. La bague de Rynn, ma mère. C’est la seule chose que j’avais d’elle, en plus de ses cheveux blonds. Je crois que ça lui a fait plaisir, j’espère qu’elle a compris mon message.

J’ai réussi à lui offrir la broche en forme de fleur que j’avais vue au concours de pêche. Je tiens vraiment à elle. Sinon je ne me serais pas volontairement entaillé la main pour mêler mon sang au sien un de ces soirs à Heine.

___________________________________________________________________________

Il y a de la place au conseil royal de Sa Majesté Garius. J’ai bien envie d’aller y mettre le nez. Pas de blason et l’appui de la plus grosse puissance continentale. Le pouvoir est un outil. J’ai envoyé ma candidature en tant que conseiller royal humain suppléant. En effet, le conseiller humain est un dénommé Rakias Cheldon… Le Marin rose !

Aussi étrange que cela puisse paraître, il semble bien intégré. Et le pire dans tout ça… c’est que je le trouve même sympathique. Original mais sympathique. Je verrai bien ce que cela donne.

Malice me tanne pour que je rejoigne les Siannodels. Eilistraee quant à elle, m’a dit quelque chose comme « pourquoi forcément vouloir un blason ? ». C’est étonnant, j’aurais imaginé qu’elle m’encourage à rejoindre les Corsaires, mais il n’en n’est rien.

Les Siannodels m’intéressent. Je me plais déjà dans leur communauté, j’ai l’impression d’être parfois l’un des leurs. Malice, Sarathai l’aubergiste, Sayuri, Narja la mère de Léo, Sphex, Sylka… Je verrai bien.

___________________________________________________________________________

Je vais devoir m’absenter… J’ai reçu une lettre étrange de la part d’un chaman orc, au temple de Pa’Agrio du village du peuple vert.

Le courrier stipule qu’une femme blonde, dénommée Rynn, a été accueillie là-bas, en sale état. Elle recherche son fils, un certain Iann. L’orc a entendu parler de moi après les évènements à Goddard…

En vie… c’est impossible, on ne peut pas m’avoir menti pendant vingt ans, je ne veux pas y croire. J’irai la voir. Je préviens Helly, je fais mes bagages et j’y vais.

___________________________________________________________________________

Me voilà coincé à Schuttgart, la passeuse refuse de m’envoyer au village orc, elle dit ne pas y arriver. Des perturbations magiques ou je ne sais quoi. Mais je ne peux pas attendre alors je vais faire le chemin à dos de monture. J’invoque Arkh sur le champ et je vais traverser la crypte orc à l’Ouest de la cité blanche. Pleine de Kainistes au demeurant…

___________________________________________________________________________

Quelle traversée infernale. Des spectres de guerriers orcs hantent la crypte, j’ai peiné à la traverser. Il faut avoir le cœur bien accroché, leurs hurlements glacent le sang.

Je suis arrivé au village des enfants de Pa’Agrio sain et sauf, c’est l’essentiel.

___________________________________________________________________________

Personne ! Personne, personne, personne… Ils seraient en promenade. Je vais établir un campement et patienter.

L’un des chamans m’a dit « l’humaine semblait très indisposée, à se trouver en le Saint lieu de prière de notre Père Pa’Agrio. Je n’ai pas pris cela comme du blasphème, elle semblait perdue. Une fois en dehors du Temple elle avait l’air ragaillardie ».

Cela me fait le même effet avec n’importe quelle chose religieuse mais… de là à dire « très indisposé » …

Peu importe, il est l’heure de se reposer.

___________________________________________________________________________

Aucune trace de Rynn et du chaman. Je range le campement et je pars à leur recherche, ils sont inquiets au temple qui plus est.

___________________________________________________________________________

Absolument dégueulasse. Heureusement que j’ai l’estomac solide. Je suis revenu au temple avec un teint de cul d’elfe à Shel’Oloth, leur annoncer la mauvaise nouvelle. J’ai bel et bien retrouvé le chaman… Pendu par les pieds aux branches d’un arbre, dépecé, sa tête décrochée de son corps gisant plus bas.

Je suis déçu et en colère… Complètement indifférent de retrouver ma mère ou non. Je suis déçu de ne pas savoir la vérité, en colère contre ce concours de circonstance. Peu importe, je vais oublier ce fâcheux épisode et m’occuper de ma famille.

___________________________________________________________________________

Je suis blasé.

___________________________________________________________________________

Helly m’a reproché mon absence, mais comme je suis du genre prévoyant, je l’emmène en vacance. Destination : Hindemith, le village nain ! Un havre de paix, les neiges éternelles, la bière nanique et les spécialités culinaires locales. La convivialité d’un châlet, la montagne, la sympathie des habitants… J’ai hâte. Nos liens se resserrent encore, de plus en plus fort. Je vais être Père et ça ne me fait plus peur. J’ai eu une longue discussion avec Eilistraee à ce sujet. Elle m’a fait retrouver ma confiance en moi : je les protègerai, tous les deux.

Je suis heureux… pour une fois.

___________________________________________________________________________

Nous y sommes ! Qu’est-ce qu’elle est frileuse… Ou bien j’ai vraiment le sang d’Elmore. On va faire un tour.

___________________________________________________________________________

C’est la première fois qu’elle voit la neige je crois. Attendrissant. On s’en est envoyé plein la trogne, pire que des mômes… Des mômes. Je n’ai jamais été un gamin normal, et 22 ans plus tard je fais le con comme un mioche !

J’oublie les ombres qui pèsent, le temps de cette semaine. Profitons.

___________________________________________________________________________

Nous sommes allé dîner à l’auberge, laissant là le chalet qu’un nain nous loue. Je n’avais pas aussi bien mangé depuis mon séjour à l’Île aux Murmures.

Helly et moi avons discuté un peu de l’enfant à venir… Nous avons parlé du prénom. Elle m’a automatiquement parlé d’Ivahn, chose que je n’avais pas osé faire. Du coup, si j’ai un fils, il s’appellera alors comme mon vieil Ami. Si j’ai une fille elle se prénommera Khae, comme la nourrice de Lyly. Personnellement, je n’ai aucune préférence, je serai heureux dans les deux cas !

___________________________________________________________________________

Ca y est, je l’ai fait. Je l’ai explicitement demandée en mariage.
Ca y est, nous sommes fiancés.
Je suis en train de faire quelque chose de ma vie, je me sens bien, j’ai envie de rester avec elle aussi longtemps que possible.
Il va me falloir des témoins et organiser cet évènement. La question religieuse va forcément se poser mais, tout ira bien. Notre amour l’un envers l’autre est bien plus fort que les sentiments que l’on peut porter à un dieu ou une déesse.
___________________________________________________________________________

Longue journée. Je tenais absolument à voir la mer du Nord, un océan glacial s’étendant vers l’infini. Nous avons décidé d’y aller à pieds, pour le plaisir de la promenade. Nous avons traversé une vieille mine de charbon, abandonnée au bénéficie d’une mine de mithril plus à l’est. Il y avait là, quelques immondes créatures que j’ai abattues sans peine… Cependant, Lyly a fait des siennes et a tenté de se battre, elle m’a entendu râler !

Une fois sorti de ce trou, on a repris la marche dans la neige éternelle des terres naniques… Jusqu’à l’apercevoir enfin !
Il était tout juste la fin de l’après midi, le soleil n’avait même pas entamé sa descente vers la nuit. L’eau pure de l’océan Nordique reflétait le gigantesque pinceau de lumière qui émanait de la boule de feu céleste. L’air avait beau être d’un froid mordant, sec comme la pierre, il en demeurait tout de même une pureté égale à celle de l’étendue d’eau qui se tenait en face de nous à cet instant.

Nous nous sommes rapprochés bien qu’elle faisait encore sa frileuse. C’était agréable, paisible. Nous avons bavardé un moment, elle en a du reste attrapé froid. Puis, dans ma folie j’ai voulu faire trempette…

Je l’ai fait, nu comme un verre et je ne me suis pas éternisé ! Le parchemin de retour en ville ne s’est pas fait prier deux fois et… hop là, au chalet. Bon sang… cette eau devrait être de glace mais la baignade demeura aussi brève que vivifiante, revigorante. Mon sang étant d’Elmore, je ne crois même pas m’être enrhumé. Encore heureux !

Après toute cette aventure, j’ai parlé de religion et de Shilenisme avec Helly, sujet ô combien sensible, aussi bien pour elle que pour moi. Se dévouer, toute sa vie, pour du vent… Je me demande quel a été le premier cinglé à avoir inventé cette bêtise. Shilen ou pas, sert-elle à quelque chose, si ce n’est à être le prétexte de nombreux conflits ? La religion mène au sang, non à la bonne fortune ou un quelconque havre de paix. Je n’ai pas besoin de tous ces préceptes, de ces entités divines, pour me forger une morale, pour prendre des initiatives et agir. Sur le champ de bataille, pas le temps de prier, les dieux ne sont jamais d’un côté ou de l’autre. Ils observent et se lamentent, ou pire, jubilent, de voir leur soi disant œuvre se mettre sur la couenne pour leurs saints yeux.

J’ai fait tordre Hellymaine, son point de vue a rejoint le mien. Elle « L’a » reniée, sa « Mère ». Je suis assez satisfait de moi sur ce coup. Cependant, je sais que j’ai été trop fou d’avoir voulu chasser la nature d’une personne. Je n’en demandais pas tant. Je veux surtout que mon futur enfant demeure loin de ces idioties « miséricordieuses ».

Demain, nous rentrons en Innadril.

___________________________________________________________________________

Je crois quelqu’un est rentré chez nous. Rien n’a disparu. Je peine souvent à débloquer la porte, peut-être que c’est l’œuvre d’un malfaiteur ? Nous restons sur nos gardes…

___________________________________________________________________________

J’ai annoncé nos fiançailles à Eilistraee et Malice. Ils sont très heureux pour nous, malgré le fait qu’ils ne connaissent vraiment pas très bien Hellymaine. C’est regrettable… J’espère que la naissance de notre enfant amènera la création de nouveaux liens.

Malice et moi avons eu une conversation. Il a accepté d’être mon témoin pour le mariage. Malice… je passe vraiment de sacrés moments avec lui ! On rit beaucoup, il me fait souvent la morale mais, cela m’aide énormément… C’est un Ami de plus en plus cher, j’espère qu’il en sera toujours ainsi.

___________________________________________________________________________

Vie paisible, douce routine. C’est vraiment joli, Heine. Les Siannodels sont adorables.

___________________________________________________________________________

J’ai croisé Léo et Narja… Le louveteau m’a un peu tapé sur les nerfs. Il est arrogant, prétentieux. Comment peut-il gérer une ville ? Il a l’air capricieux. J’avoue que j’ai encore un peu ces élections à la noix en travers de la gorge… mais j’ai ma place à faire ailleurs. J’ai discuté avec Narja à propos de la communauté Siannodel. La neutralité pure et absolue, l’équilibre des forces… Il y a des valeurs intéressantes qui correspondent aux miennes. Sayuri me tanne également pour que je les rejoigne. Et je ne parle même pas de Malice, cela frôle l’harcèlement.

___________________________________________________________________________

Ma candidature en tant que conseiller royal suppléant a été acceptée ! J’espère que j’aurai de grandes choses à accomplir et que je ne serai pas seulement l’ombre de Rakias Cheldon.

___________________________________________________________________________

Je me suis fait approcher par Enola, la chef des Ambres. Elle semble détester Garius et aimerait savoir de quel côté de la balance je me trouve… J’ai bien envie de lui répondre que la balance, je m’en balance ! Pour moi, il n’y en a tout simplement pas.

Je ne rejoins pas le Royaume pour servir le Roi mais pour appliquer les idées qu’il semble vouloir répandre sur Elmoreden. Je ne sers personne moi, pas même un souverain encore moins un dieu. Je me suis moi-même et n’empêche personne d’être comme mon ombre.

___________________________________________________________________________

Malice m’a parlé de quelque chose qui semble très important pour lui. Il s’agit d’une faction qu’il dirige. Des combattants voués à servir l’équilibre des choses sur le continent, qui sont également des protecteurs de la communauté Siannodel à ce que j’ai compris. Leur nom : les Ménestrels.

« Je ne prends que les meilleurs Iann. »

Mais je suis très loin d’être le meilleur, vraiment très loin. Je ne suis pas si bon que ça, même avec mon armement de prédilection que sont les doubles lames. Ayant cessé l’entraînement depuis un moment, je n’apprends rien sans pour autant perdre la main.

Il m’a proposé de m’entraîner chose que j’ai bien entendue accepter. J’admire les qualités de Malice au combat, je sens qu’il a énormément de choses à m’apprendre. Je veux devenir le meilleur, imbattable en duel, destructeur lors d’une bataille. C’est plus qu’une nécessité pour atteindre mes buts ; il s’agit également de demeurer capable de défendre mon aimée et mon enfant.

Rejoindrai-je les Ménestrels ? Je n’en sais rien. Ils vivent dans l’ombre et je suis au conseil Royal. Malice a du flairer le moyen de bien placer quelqu’un de chez lui. Le fait est que jouer double jeu reste quelque chose de dangereux, je ne veux pas prendre le même risque qu’Hellymaine.

L’idée ne me sort pas de la tête, ce serait un réel plaisir de travailler avec Malice. Mais je dois encore réfléchir et lui donnerai alors ma réponse ultérieurement.

___________________________________________________________________________

Grosse frayeur aujourd’hui, Lyly s’est sentie mal. J’en ai encore les mains qui tremblent et cela se voit sur mes mots. Elle est sortie de l’hôpital d’Heine et se repose. Je vais poser ma plume et prendre soin d’elle.

___________________________________________________________________________

Methredel est de retour ! Il a pris une chambre en face de la notre. Apparemment, Nonelie – son ancienne compagne qui attendait un enfant, celle qui m’a offert Arkh, – l’a laissé. Cela m’embête pour lui, il semble en petite forme. Mais bon, je le connais séducteur, il ne restera pas seul bien longtemps.

Je lui ai demandé d’enseigner la magie à ma fiancée. Ils sont tous les deux d’accord ! Mais je crois que le bébé arrive bientôt il va falloir attendre un peu.

L’angoisse me ronge, la trouille me bouffe de l’intérieur. J’appréhende la naissance, je m’inquiète pour Helly. J’ai peur d’être contraint d’éduquer mon enfant seul et dans le chagrin d’un manque immuable.

___________________________________________________________________________

Bon sang de bois de non d’une pipe… Enola est absolument exécrable, insupportable, détestable, instable, insolente, prétentieuse, irrespectueuse, obtus et ethnocentrique !

L’Ordre d’Ambre peut aller se faire voir, je ne serai jamais Ambrérite. Rune ne me manque pas de toute façon.

___________________________________________________________________________

Sayuri me relance sans cesse sur mon entrée chez les Siannodels. Mais il y a les Ménestres de Malice et puis… Peut-être que mon réel accomplissement réside au sein du Royaume de Garius. Je verrai bien après tout. Je ne serai que conseiller au mieux, pas de quoi m’empêcher me blasonner ailleurs. J’ai simplement peur que le double jeu ne m’aille pas.

En attendant je vais aller m’occuper de Lyly…
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Message par Ian » mar. 13 avril 2010 à 19h05

(…)

Me voilà bien. Une fiancée sous le choc, un fils menacé et pour couronner le tout, je suis estropié. Fils de chien de Sombre.

Je ne peux même pas saisir mes épées, lever le bras gauche me coupe le souffle. Sans défense… Eux, comme moi. Cette frustration demeure trop insupportable. Il est l’heure de tordre certains principes, d’oser. Après m’être refusé l’apprentissage de la magie, par rancœur envers mon défunt Frère Kyrrhan, je ressens le besoin d’apprendre quelque chose de nouveau. De maîtriser une nouvelle arme. Enfin, nouvelle arme…
L’eau. J’ai toujours aimé ça. Nager. Flotter. Plonger.
Et si maintenant je pouvais faire plus que ceci ? Projeter. Geler. Inonder.

Je les entends déjà jaser :
« Les humains ont déjà le Feu de la Lumière d’Einhasad ! Infidèle, que veux-tu donc faire ? Souiller ainsi la Force d’Eva ! Patati patata… » Avec les majuscules dans la voix.
Mais fermez-la bon sang…

Plus le temps passe, plus ces sottises me dépassent.

Pourquoi s’en être pris à Hellymaine ? Paria ? Ils demeurent tous parias. À vouloir occire ainsi leurs frères !
Des débiles mentaux, ravagés par la Haine, aveuglés par la foi, que dis-je, par la foi de leurs prophètes.

Je ne punirai point par le feu, pas seulement par la lame, mais bel et bien par l’Eau.

Je te noierai sale chien. Je plongerai mon regard dans tes yeux gris pierre que je ne peux oublier, pendant que toi tu plongeras – tout court –, dans les soi-disant limbes de ta chère Mère. Plonger, c’est le mot, je ne perdrai pas une goutte de la souffrance qui surgira de tes prunelles, celles qui se veulent si inexpressives, bon petit chien Sombre que tu souhaites sans doute rester. Je te remplirai de flotte jusqu’à ce que tu en exploses !

[Mise à jour pour sub Mystic Muse]

(…)
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Message par Ian » mar. 13 avril 2010 à 19h05

À rédiger.

Il me faut bien ça.
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Re: Iann

Message par Ian » mer. 14 juillet 2010 à 05h38

Combien de fois suis-je mort ?
Combien de fois ai-je ressuscité ?

Je ne sais plus. Je ne suis plus.

Désormais, nous sommes. Quelques lignes, pour moi et pour après ma dernière mort, simplement pour dire qu’en cet instant, je respire enfin. Peu importe les erreurs de jugement à mon égard. Après tout, je ne suis qu’un homme et seul je ne vaux pas plus qu’un autre. Je leurs ai pourtant toujours dit à ceux qui disaient et me disent encore prétentieux ou hautain. Quelle belle bande d’ignares. Le jugement hâtif m’aurait détruit depuis bien longtemps si je n’avais pas si peu d’amour propre.

Le pouvoir demeure un simple outil, qui permet à celui qui le détient, d’étendre ses idées. Le tyran est stupide, insuffisamment magnanime pour résoudre la misère. Croire que tout un peuple peut se mettre à l’aimer alors que tout le monde le haït, même ses soi-disant plus fidèles serviteurs. Après tout, le mensonge était de bonne guerre.

Il n’y a pas de mal à vouloir du mal au mal. Ensuite, pour ceux qui m’en veulent sans en vouloir à ma vie, ils m’indiffèrent, le mépris leur faisant bien les pattes. Par ailleurs, je tiens suffisamment à la Vie pour m’intéresser à mes vrais ennemis. Certains disent, que le vrai guerrier est celui qui s’intéresse plus à son ennemi qu’à son ami.

Mais voilà, je n’en peux plus de m’essouffler seul, je vieillis bien vite n’ayant même pas la trentaine. Alors mes amis ont répondu à l’appel. Et d’autres aussi, qui comme moi et comme eux, aiment les gens pour ce qu’ils sont et non ce qu’ils font. Nous avons mis les Marins des Mers Supérieures en échec, nous avons des revanches à prendre, nous devons faire passer notre message. Le visage de ce continent change à grande allure. Il est l’heure de s’insurger, de faire du ménage, de rétablir la vérité.

Je suis Iann de Rune, je dirige le clan, encore secret, de la Vindicte Écarlate. Je sais que certains doutent encore de moi, de mes capacités, ou tout simplement de mon être. Cependant, force est d’admettre que nous désirons tous la même chose. Or, l’union fait la force et ils le savent tous.

Il y a encore quelque temps, je n’avais plus rien à perdre ; je pouvais me jeter corps et âmes dans un dessein fatal, me sacrifier pour un geste louable. Stupide, semble un qualificatif plus juste à vrai dire. Fini l’égoïsme pseudo héroïque, il y a toute une troupe qui compte sur moi ! La course à l’image factice du bon Haut Conseiller ne vaut plus rien, je dois simplement leurs offrir le meilleur de moi-même.

Je ressuscite, encore. Ma hargne et ma ferveur me donnent la vigueur suffisante à l’étouffement de ma fatigue, de mon usure. Ils me portent tous et je veux tous les porter. Nous y arriverons. Plus personne en première ligne, ni derrière. C’est un seul rang d’hommes et de femmes aux esprits aussi aiguisés que les lames, qui se battront pour offrir un maximum de lumière à Elmoreden.


Marquer l’Histoire ne m’intéresse plus, je veux désormais la construire.

[hrp]Clantage dans la Vindicte Écarlate[/hrp]
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Ne limite pas ta vie à "*clic*, *clic*, *clicclic*, *tapataptapatap*, *tap*, *clic*".

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Re: Iann

Message par Ian » mer. 27 avril 2011 à 17h06

(…)

Debout ! Debout ! DEBOUT ! Je suis encore debout !

Enfin, pas tout à fait. Matteo m’a sermonné pour que je reste au calme. Il ne connaît pas encore assez bien son chef manifestement. Bref.

Ils étaient combien ? Sept ? Huit ? Dix ? Je ne sais même plus. Armés jusqu’à l’os, enchantés – ou maudits, selon le point de vue –, et ce jusqu’à l’os aussi. Moi j’étais deux. Alors je suis vite rentré dans nos quartiers.

Et là c’était la pagaille.

Trinitium… J’ai hâte de botter le derrière de Di Lamia et de donner l’impulsion suffisant en Aden, à tout un peuple, à toute une armée, pour aller calmer les ardeurs de ces imposteurs du Nord.

Giran est déjà en ruine, nous peinons à redonner du courage à tout le monde et ces enfoirés viennent nous humilier lâchement. Je suis le seul à ne pas avoir fini par terre et je sais très bien ce qui m’a poussé à me tirer d’affaire : je n’avais pas envie d’être capturé. Personne ne m’a jamais attrapé, pourquoi changer les bonnes vieilles habitudes ? Finir dans les geôles de ces tarés ? Et puis quoi encore !

Alors quand j’ai vu tout le monde au sol, – sauf eux, ces rats –, j’ai couru. Couru malgré les flèches de Drahocènes, couru malgré les sorts de… Nouvelles têtes. Puis le père Octavius avait invoqué un piaf enflammé, assez gros, comme une dinde, mais en moins grotesque. Et lorsque j’avais une flèche dans le flanc droit, je n’ai pas eu d’autre choix pour les distancer, que de plonger dans le lac de Giran. Oui, oui, en armure du Croisé Impérial avec mes deux épées bâtardes. Pour finir, j’ai marché au fond du lac, grâce à mes dernières forces… Et un peu d’Hydromancie. J’ai rejoint le bord des murets près du pont Nord.

Après un quart d’heure j’ai commencé à appeler à l’aide. On m’a transporté magiquement pour me faire sortir de là, puis Matteo s’est occupé de moi. Il a fait je ne sais trop quoi… Pris ma blessure je crois. Quel abruti !

Debout. Debout ! Debout debout debout ! deboudoubou…____.__

_________________________________________________________________________________________________

Je viens de relire ce que j’ai écrit la veille. Bon. D’accord. J’ai frôlé la mort et j’étais dans un état second. Mais là j’ai fait fort. Je me demande si je n’ai pas bu une potion médicinale un peu forte… Je ne me rappelle plus de grand-chose en fait.

Hormis… Du fait que je me suis confié au premier venu tel un mourant. Matteo sait pour Deirdre.

« Qu’est-ce que tu attends ? D’être mort ? »

Certes. Mais n’est-ce pas déplacé ? Tous les Écarlates viennent de vivre un sacré coup dur… Moi-même, je ne suis pas dans un fier état. Et puis, ce n’est pas comme si j’y avais toujours cru, que je la pensais accessible.

En y repensant bien, je suis peut-être le moins accessible des deux.

J’ai rejeté Dahud. J’ai rejeté Schala. J’ai même rejeté Naga.

Pourquoi faut-il que je me mette subitement à penser à moi, alors que tout le monde crève la gueule ouverte dehors ? L’aventure n’a même pas commencée, que j’en suis déjà là, à fuir, à vouloir me réconforter dans les bras d’une femme. D’une femme que je n’ai même pas réussi à défendre.

Après réflexion, je n’ai jamais su défendre. J’ai été incapable de défendre Hellymaine d’elle-même. Dahud... J’ai moi-même amené le chagrin qui l’a conduite à sa perte. Naga, c’est ma cruauté qui aura eu raison des dernières miettes de son cœur brisé.

Non, en fait, en y réfléchissant bien, je n’ai jamais su défendre qui que ce soit. Même Yvahn mon fils n’est plus. Sauver ma peau ou faire celle des autres, voilà tout ce dont je suis capable.

Je tiens mon bouclier comme un pleutre. Par contre pour foutre un coup de masse sur la tête d’Eileen ou Scarase, ça je sais faire !
Pas fichu de faire un sort de soin mineur. Mais pour flanquer une dague de glace dans la figure d’un Varka, y a du monde !

J’ai tout un clan à porter. À protéger. Je tiens trop à eux. Et puis surtout à Elle.

Demain, je recommence. Depuis le début. Pour tous leur tenir tête, à ces perfides. Qu’ils n’abattent plus jamais leur rage aveugle sur les miens.

[Mise à jour pour sub Paladin]

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Message par Ian » mer. 27 avril 2011 à 17h06

(…)

Akar n’est vraiment qu’un sale chat. On comprend vite mieux pourquoi la gamine est si dérangée. Mais je l’ai maté le matou.

Les esprits, l’invocation, l’enchantement… J’ai bien fait de laisser tout ça à d’autres, comme Vrurk. Toujours est-il que j’ai bien failli laisser Akar abattre Helios avec mon propre corps. Ce n’est pas passé loin. Dire que j’ai bien voulu devenir son maître par pitié, pensant qu’il allait disparaître et retourner dans son plan. Foutaises ! Il s’était bien reposé dans le corps de ce chaton. Heureusement, je n’ai pas la tête dure qu’au sens propre.

De toutes les expériences que j’ai pu avoir avec la magie, luter contre un esprit demeure sans doute la plus étrange. Il a fallu débattre, le tromper, trouver ses faiblesses. Lorsqu’ils sont personnifiés, nous avons l’impression qu’ils ressemblent à n’importe quel humanoïde. Mais au fond, ils possèdent une nature totalement différente… Tellement instable. Akar semble être un psychopathe en puissance, manipulateur, avec ses fantasmes.

Grâce à quelques mensonges, je l’ai piégé, lui faisant même croire que si je cessais de lui parler, je disparaitrai en l’emportant. Mégalomaniaque comme il est, il a immédiatement cédé au chantage, me laissant former un nouveau pacte entre lui et moi. Un pacte total cette fois-ci. Le premier avait complètement raté…

Je suis pleinement maître de cet esprit… Qui ne me sert pas à grand-chose en fin de compte ! Je songerai peut-être à m’en débarrasser ; je n’ai pas envie que cela soit mal vu. Garius le Vampire, Di Lamia le Démon… Iann le Possédé ?

Je préfère encore fumer la feuille orc et me la mettre bien comme il faut à la liqueur, que de recommencer toutes ces conneries.

Ma pauvre Deirdre, si tu savais…

[Mise à jour pour sub Warlock]

(…)
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Re: Iann

Message par Ian » sam. 29 septembre 2012 à 00h28

Le soleil se lève.

Et nous, nous restons au lit.

L’oisiveté. Je n’ai pas connu cela depuis… Oh, je complèterai la ligne lorsque je m’en souviendrai.

J’ai appris à faire quelque chose de complètement nouveau pour moi. J’ai appris à ne rien faire. Je veux dire, ne rien faire "d’utile". Pas de doléance, de courrier, d’entraînement, de réunion, de voyage diplomatique, de bataille, de planification de stratégie, d’enquête, de recherche. Rien !

Et je me sens bien. Mieux.

Combien de temps cela fait que nous avons pris notre retraite ?

Je n’en sais rien. Je m’en fous à vrai dire.

Je me lève le matin, Elle est là.
Je me couche le soir, Elle est là aussi.

Lecteur ou lectrice, si jamais tu tombes sur ces lignes, ne pense pas que je mets une majuscule à ce pronom féminin, en raison d’une subite foi pour quelconque divinité. Non, c’est simplement pour transcender l’évocation de ma très chère Deirdre.

J’ai trouvé mon chez moi. Et c’est là où elle est.


« Dis, tu ne voudrais pas voyager ? »

Elle a dit oui.
[màj déclantage de la Vindicte Écarlate]
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