[bghumain] Evalesca.

[Leo]

Shuttgart et son climat peu avenant.

C'est au sein de cette cité forteresse que naquit Evalesca il y a alors 23 ans.
Née de parents Kainistes, elle fut élevée selon les doctrines en lesquelles ses parents croyaient.

Un climat rude et un relief accidenté... Une cité ne croulant pas sous l'or et la famille d'Evalesca encore moins...
Déjà très jeune, elle s'était forgée un fort caractère, une tête de buffalo comme ses parents disaient.

Les années s'écoulaient et tous les jours se ressemblaient... Le blanc paysage qui l'entourait, les rocheuses, une vie peu évidente pour une enfant dans une cité aussi froide.
Fille unique, ses parents étaient en activité. Sa mère travaillait au temple de la cité en tant que prêtresse parmi tant d'autres et son père était un modeste garde qui exerçait dans l'enceinte de la ville de Shuttgart.

Une famille au rang social plutôt moyen...
Le terrain de jeu d'Evalesca était bien souvent les rues, les arpentant avec nombre d'enfants comme elle.
Cette jeune fille aux allures de garçon manqué n'avait rien de fragile et n'hésitait pas à se battre comme un véritable petit gars.
Son père lui apprenait à se défendre, même si se battre est ce qu'elle faisait le mieux.
Sa mère elle l'initiait aux arts sombres de gran Kain mais visiblement, le domaine magique intéressait que peu l'enfant.

Le temps s'écoule... Encore et encore..
Les choses changèrent, la jeune fille devint jeune femme, entrant doucement dans l'adolescence.
Quatorze ans, c'est l'âge auquel son père décida de l'envoyer à l'école militaire rattachée à Shuttgart.
Evalesca surprenait. Elle surclassait bon nombre de ses camarades.
Son corps se formait, une musculature déjà dessinée sans être impressionnante pour autant.
La jeune femme avait hérité de son père, l'art de manier l'épée. Si ce n'était par ses talents, elle écrasait ses camarades par son caractère bien trempé.

Evalesca faisait ses classes, continuant d'avancer.
La digne fille de son père comme ce dernier n'avait de cesse de le répéter.
Il idéalisait tellement ces paroles qu'il voulu la faire rentrer dans la garde de la cité.
La jeune femme déclina, désireuse de voir autre chose... Envie d'aventure si on peut dire.

Shuttgart et ses reliefs... Plus elle grandissait et plus elle se sentait confinée, prisonnière des épais murs de pierres aussi froids que tristes.
Triste, un mot parfait pour décrire la cité du Nord.

Elle savait que ses parents seraient contre un hypothétique départ.
Alors âgée de 20 ans, elle finit par céder et s'engagea dans la milice officielle de Shuttgart en tant que simple garde, veillant au bon déroulement de la vie des habitants.

Deux ans à travailler ainsi... Rien de bien passionnant mais ça lui assurait un pécule à la fin de chaque mois et lui attirait la fierté de son père.
Elle prenait sur elle...

C'est à l'âge de 22 ans que tout bascula... Shuttgart était attaquée... Personne ne comprenait, personne ne savait.
L'atmosphère était des plus étrange... Malgré ce climat de combat, la cité était calme.

Shuttgart tomba bien vite aux mains des assaillants alors inconnus...
La résistance avait été balayée... Les soldats, la défense, tout était mal préparé pour encaisser une telle attaque.
Le calme finit par revenir... Un calme malsain...
La cité était en deuil... Shuttgart avait été souillée par le sang.
Evalesca était aussi en deuil... Elle portait celui de ses parents assassinés durant la prise de la ville.

La maison familiale n'avait pas résisté aux combats... Seule et sans toit.
Cette atmosphère, ce malaise qui régnait dans l'enceinte de la cité...

Sa place n'était plus ici.
Fouillant dans les décombres de la maison, dans la caserne, elle prit tout ce qu'elle put et s'engagea sur le chemin des terres du Sud.

Alors âgée de 23 ans, la jeune femme répondant au nom d'Evalesca erre sans réel but.
Se recherchant elle même, en quête de vengeance.

[Leo]

Cela fait maintenant deux années qu'Evalesca avait quitté ses terres natales, depuis cet incident qui restera à jamais gravé dans sa mémoire.
Elle n'avait pas osé remettre les pieds dans la citée de Shuttgart, citée qui l'avait vue naitre.

Le choc avait été grand mais son fort caractère, cette carapace qu'elle s'était bâtie depuis tant d'années lui avait permis d'intérioriser, de prendre sur elle.

Elle errait sans réel but car au final... Elle avait déjà tout perdu.
Elle était libre, libre de prendre la voie qu'elle désirait, libre d'aller ou bon lui semble.
C'est peut être cette liberté, le fait que plus aucune contrainte ne régisse sa vie qui était le plus terrifiant.


De par sa formation à l'école militaire de Shuttgart elle en connaissait beaucoup sur l'art du combat et surtout le maniement de l'épée aussi diversifié soit-il.
Evalesca a aujourd'hui décidé de poser son baluchon dans la citée de Goddard, se perfectionnant à l'académie militaire qui y est installée.
Elle verra bien les opportunités qui s'offriront à elle...

[Leo]

Bientôt trois années qu'Evalesca avait quitté Shuttgart.

A la recherche d'une terre d'accueil, elle s'était essayée à Giran, Heine puis Goddard...
Vivant de petits boulots pour pouvoir payer sa chambre en auberge, elle se sentait vouée à l'échec.
Elle n'avait pas sa place ici non plus...

L'armée de Goddard, du Lys Rouge, était bien en place et elle ne se voyait pas repartir au bas de l'échelle, misérable garde, à patrouiller dans la ville pour quelques adenas par semaines.
Elle qui s'était installée depuis quelques mois à Goddard allait retenter sa chance ailleurs.
Evalesca ignorait ou, ni comment mais une chose était sûre, son baluchon était à nouveau fait...

Elle remercia l'aubergiste, lui payant ses dernières nuits avant de quitter la bâtisse, se dirigeant vers la passeuse de la citée pour une destination qu'elle même ignorait...

Ce fût les derniers pas de l'humaine à Goddard.

[Leo]

Lors de cette dernière décennie, Evalesca avait trainée sur pas mal de navires, arpentant les routes commerciales. Les rémunérations qu'elle percevait étaient raisonnables, surtout pour elle qui n'était que peu dépensière.
Quelques années de dur labeur pour former un capital, afin de revenir sur le vieux continent pour se stabiliser un peu, un point d'encrage à durée indéterminée.

Elle était jeune lorsqu'elle fut forcée de quitter Shuttgart, la fortune ne lui ayant pas sourie depuis...
La galère, voir la misère, auront été ses compagnons durant quelques années.
Le prix de la survie, elle en avant pris conscience. Plus encore sur ces navires d'infortunes, des frères et soeurs sur les flots, cet esprit de camaraderie... Que d'expériences et de souvenirs qui auront fait murir cette femme de trente trois ans.

Un caractère bien trempé qui en aura étalé plus d'un...

Sur le continent tout a changé mais pas autant qu'elle, son regard, sa manière d'être, son insolente confiance... C'est d'un pas assuré qu'elle débarqua sur les quais du port de Gludin, prête à en découdre avec le premier qui osera lui marcher sur les pieds.