[BgHumain] Syriac De Lodyl

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

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Eriengaal
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[BgHumain] Syriac De Lodyl

Message par Eriengaal » lun. 20 juillet 2009 à 03h03

Nom : De Lodyl
Prénom : Syriac
Titre : Chevalier
Age : 19 ans au début de l'histoire, 24 désormais
Sexe : Enorme
Race : Humain

Métier : Page, puis écuyer, puis Chevalier, puis commandant d'infanterie.
Compétences : Duelist (Subclasses : Temple Knight (MàJ en cours)
Combat : Large compétence au combat, peut se battre avec tout type de lames, sait manier l'arc, mais n'est jamais meilleur qu'avec deux épées.
Magie : Certaines infinités avec le vent, que peu connaissent

Métamorphoses : /

Alignement : Neutre Bon
Langues parlées : Commun, a quelques notions d'elfique, et maîtrise une langue apparemment morte dont il se sert parfois lorsqu'il prie.

Description physique :
Cheveux mi-longs cendrés, son regard vert est pénétrant, mais plutôt froid, en dépit de l'obséquiosité de ses manières parfois. Il est très grand, à tel point qu'il est rare que quiconque qui ne soit pas orc le dépasse. Son visage est très beau, mais exprime une certaine dureté qui surprendra ceux qui le connaissait avant son départ vers Gracia. Son bras droit garde les traces d'une ancienne brûlure bien soignée, et son torse cache quelques cicatrices, souvenirs de la guerre.

Caractère :
Il est d'une intelligence manifeste, et est plutôt avenant. Cependant, son tempérament solitaire le pousse généralement à éviter de rester trop longtemps dans les villes, qu'il voit comme l'endroit où ce que les vivants ont de pire se révèle le plus. Ses bonnes manières cachent toutefois un tempérament parfois impulsif et téméraire.

Autres : Il possède un écu sur lequel on retrouve deux narvals noirs sur un fond or, et arbore l'étoile à sept branches.

Situation financière : relativement aisé
Comportement social : Avenant, il se tient en modèle de chevalerie la plupart du temps. Il n'est pas a priori fermé à qui que ce soit.
Type d’éducation reçue : Chevalier
Popularité et/ou influence : a certaines relations, notamment dans l'armée.
Pensée politique : considère qu'un royaume fort est un royaume uni, mais estime qu'un conseil racial devrait voter les décisions.

Croyances : A ses yeux, les dieux sont courroucés par les guerres en leurs noms, car se battre pour un dieu c'est cracher sur d'autres, ce qu'en tant que mortel, nul n'a le droit de faire. Il respecte, et vénère tous les Dieux, à sa manière, mais possède des affinités avec Sayha du fait de son histoire personnelle.

Einhasad : Elle est la mère, et une femme blessée, qui s'est laissée aveugler par sa colère.
Gran Kain : Il est la nuit du jour qu'est la mère, et le père. Si son domaine est celui des ténèbres, et que la mort est sa connaissance, il est néanmoins à l'origine de toute vie, et la mort des vivants permet de sauvegarder l'équilibre sur terre. Il doit donc être respecté.
Eva : Elle est une artiste, une douce rêveuse, rattrapée par la réalité, qui a du sacrifier une partie d'elle-même pour occuper la tâche d'une autre.
Shilen : La victime d'un amour trahi, bafouée, sa rancoeur envers le monde est à ses yeux compréhensibles. Elle n'est pas mauvaise par essence, elle peut l'être, en réponse à sa souffrance et sa peine.
Sahya : Empreint de liberté, il a fui avec les siens les turpitudes de querelles, pour les protéger tous. Il est un Dieu protecteur à ses yeux, bienveillant avec les siens, sans que ce soit au détriment des autres. Il est le dieu de la paix, le seul qui ait compris que l'enfer, c'est les autres. Grâce au livre de Ser Amaury, Syriac a reçu au coeur d'un des rares temples dédiés à Sayha une épée en un bien triste état, qu'il doit restaurer en la bénissant sur un autel dédié à chacun des Sept Dieux.
Pa’agrio : Il est la force, l'âme du guerrier. Un Dieu fort, prêt à tout pour protéger son peuple. Il a pour lui beaucoup de respect.
Maphr : C'est grâce à elle que les mortels vivent dans un certain confort aujourd'hui. Elle est, selon lui, la plus maternelle de tous les dieux, car elle veille sur le bien-être de ses enfants, et leur a fait don de ses talents.

Relations extérieures :

Elfes : Respect
Humains : Respect
Kamaels : Respect teinté de défiance, car il ignore leur provenance
Nains : Respect
Orques : Respect
Sombres : Respect


/HRP :
Résumé :

Syriac est un écuyer qui voit mourir son maître au cours de l'exploration d'un temple damné. Il parvient à sortir son corps des ruines au péril de sa vie, mais celui-ci est déjà mort. Il devient alors l'écuyer d'un autre chevalier, Ser Lhadhaniel Delgardionne, sur les recommandations de maître Roien, lequel lui remet également le journal de feu son maître Ser Amaury, en lui disant de le lire au hasard des pages. Durant plusieurs mois, le chevalier, d'abord réticent, et l'écuyer se lient d'amitié, et Syriac apprend à véritablement devenir chevalier, mais reste écuyer, jusqu'au jour où Lhadhaniel décide de partir sur Gracia, où la guerre couve, pour retrouver la trace d'un de ses amis disparu là-bas. Syriac s'y oppose et les deux hommes se battent. Syriac perd le dual, tombe un genou à terre, Lhadhaniel approche l'épée de son cou et l'adoube, faisant de lui un chevalier avant son départ. Syriac devient alors un chevalier reconnu en Elmoraden, et en suivant les indications du journal visite successivement plusieurs temples dédiés à chacun des dieux. Il finit par trouver un temple dédié à Sayha, au coeur de l'autel duquel il découvre une épée rouillée, en triste état, ainsi qu'un livre dans une langue inconnue. Grâce au journal, il parvient à déchiffrer des bribes de son journal, et comprend que son épée, sacrée et dédié au mystérieux Dieu du vent, appartient à un ordre dissout auquel appartenaient les parents de Syriac, dont Ser Amaury était à l'époque l'écuyer. Il parvient également à décrypter le langage, et le livre lui révèle qu'il doit bénir son épée en psalmodiant dans la langue du livre, non seulement sur l'autel de Sayha, mais également sur les autels des six autres Dieux pour être reconnu comme un défenseur des Dieux, que cet ordre croit courroucés par les jugements des mortels. Il bénit l'épée au temple de Sayha, et l'épée luit d'un étrange halo, puis s'apprête à commencer son pélerinage dans chacun des temples, quand un homme vient le voir en lui disant qu'il doit lui donner une épée, celle de Lhadhaniel, qu'il dit emprisonné, puis mort au cours d'un mystérieux tournoi en Gracia. Pour preuve de ce qu'il avance, l'homme, du nom de Selkirk, lui remet l'épée sacrée d'Einhasad dont Lhadhaniel ne se séparait jamais, près de deux ans après le départ de celui-ci. Malgré cet argument de poids, Syriac peine à croire son maître mort, et décide de partir à son tour pour Gracia, mais, fort des erreurs de son ami, s'engage dans l'armée, suivi par Selkirk qui doit le guider dans Gracia. Bien vite, Syriac s'illustre au combat, de même que Selkirk, et à la mort du chef de Section, Syriac prend les rênes de l'unité, et progresse en Gracia en suivant les directives de Selkirk. Ils traquent dès lors la piste du Chevalier Delgardionne, qu'ils retrouvent en mauvaise posture, mais sauf grâce à leur intervention. Lhadhaniel rejoint à son tour l'unité et les guide sur la piste de Kyon, qu'il sait emprisonné plus loin au coeur des terres. Alors qu'ils sont en route, ils croisent une escorte graciane importante, qu'il pense être celle d'un haut-dignitaire Gracian. Ils l'interceptent, et découvrent qu'il s'agit de la fille cadette de l'empereur gracian. Syriac décide de procéder à un échange, mais alors qu'il campe un des soldats tente de violer une dame de compagnie de la fillette, mais Selkirk l'en empêche. Syriac veut le condamner à mort, ou à la castration, mais Lhadhaniel s'interpose, et Syriac condamne le soldat à l'exil, seul, sur les terres gracianes, laissant "les Sept décider de (son) sort". La section arrive finalement à la prison de Rahel Serya dont ils décident de faire le siège le temps des négociations. Pour ne pas montrer leur intérêt pour un prisonnier en particulier, ils exigent la libération de tous les prisonniers Elmoradeniens en échange de l'enfant, et garde une dame de compagnie, à laquelle l'enfant était attachée, sur le chemin du retour afin de ne pas être pourchassés. L'homeme recherché par Lhadhaniel est bel et bien du nombre, mais est très malade, comme plusieurs autres prisonniers. Syriac enrôle les plus valides pour leur prêter main-forte, puis Selkirk les guide jusqu'au Fort qu'il avait autrefois pris avec son unité, lequel a été abandonné avec le recul des troupes gracianes. Selkirk accompagne alors la dame de compagnie, dont il est devenu le protecteur depuis la tentative de viol, jusqu'au village voisin, et la laisse avec de l'argent et une monture. Syriac envoie alors un messager à Fort Keucereus pour les prévenir du poste occupé, et demander la marche à suivre. Alors que les troupes se préparent à repartir, le messager revient, annonçant la demande de repli car un accord de paix pourrait être trouvé. La section rentre alors à Fort Keucereus, et Syriac est décoré pour avoir permis la libération de plusieurs centaines de soldats. Les hommes rentrent peu après en Aden, pour retrouver les leurs.
Peu importe son effort, peu importe sa souffrance. Martèle en tête, le corps inanimé de son maître sur l'épaule gauche, Syriac tentait de fuir les décombres des ruines elfes de l'Ile aux Murmures. Il avait déjà abattu deux orcs de sa seule main libre, en dépit du fardeau que constituait le poids de son maître ajouté au poids de l'équipement de ce dernier que Syriac s'était habitué à porter depuis le temps. C'était là bien plus que l'on ne pouvait demander, même au plus vaillant des écuyers, et il avait dû fuir devant un démon à la peau rouge et aux ailes noires que Syriac n'avait encore jamais vu, mais qui lui avait fait goûter sa magie de feu, au point que sa tunique autrefois grise était désormais brûlée sur tout le flanc droit, bras et épaule en particulier, seules protections que Syriac eût le réflexe d'utiliser, son flanc gauche étant entravé par la présence de son maître.

La brûlure devait avoir été moins grave qu'il n'aurait pu le craindre, tout au moins pouvait-il encore se déplacer à vive allure – si tant est qu'il puisse y avoir une allure vive quand un homme en déplace deux. Il sentait néanmoins sa chair à vif, son épiderme le lançant à chaque déplacement d'air, lui rappelant le sang, lui rappelant sa propre odeur sous les flammes.

Certains monstres semblaient l'ignorer, car ce n'était pas sa discrétion, toute faite de râles et de gémissements, qui auraient provoqué leur indifférence. L'ultime couloir, enfin. Ce couloir sombre, jonchés de squelettes d'aventuriers infortunés, mais qui leur offraient, à lui et Ser Amaury, les clefs de leur retour à la liberté. Epuisé, mais rasséréné par l'espoir, Syriac s'enquit de ce dernier effort, chaque pas le rapprochant un peu plus de l'air frais, et plus cette odeur viciée, puant la mort autant que ceux qui peuplaient ce lieu autrefois sacré.

Malgré son empressement, Syriac restait prudent, sachant que chaque couloir débouchant sur le sien pouvait en faire la proie d'un monstre peut-être trop fort pour lui. Comme il se faisait cette réflexion, son attention fut attirée par le chuintement d'ailes plus loin dans le couloir. Malgré la douleur, il se saisit à nouveau de sa dague. Il avança quelques mètres de plus prudemment, et comme lors d'un ballet, à la seconde près, lentement le démon ailé se déplaça de manière à tout à fait lui barrer le passage... Syriac ne cessa pas d'avancer, jeta son bras vers l'avant, dague pointe vers le coeur du monstre, qui recula d'un battement d'ailes et esquiva le coup, son corps protégé par ses grandes ailes noires, épaisses comme le cuir d'un dragon. Déséquilibré, Syriac tomba un genou à terre, se releva, toujours sans lâcher son maître, pour voir une boule de feu tourbillonner entre les mains du monstre, grossissant à vue d'oeil, les flammes se gorgeant d'air s'embrasant à son tour dès que pris à cette spirale incandescente.

La vue des flammes suffit à Syriac pour sentir son bras le lancer. D'un mouvement maladroit mais astucieux, il se laissa tomber en arrière grâce au poids de son maître, tout en protégeant la chute de celui-ci, et eut juste le temps d'entendre ses os craquer sous le poids des deux hommes avant de ne sentir la boule ardente le frôler.

Il peina à se dégager du poids du corps de son maître, et il ne se releva que pour subir l'assaut du démon rouge qui l'emporta entre ses griffes dans son envol, l'étreinte de la bête en étant à pénétrer la chair des épaules du jeune humain. Les dents serrées, sentant les gouttes de son propre sang perler le long de sa peau, l'écuyer ne pouvait atteindre le corps du monstre avec sa dague... il était un poil trop loin... et ces griffes qui lui volaient son allonge... si seulement son corps rouge se rapprochait, il pourrait le toucher... il laissa sa tête aller sur le côté, fixant cette aile qui s'éloignait et se rapprochait...Sans y penser, son poing se resserra sur la dague, dont il tourna la lame vers l'extérieur, et lança son bras non pas vers le corps du monstre, mais vers son aile à l'instant où celle-ci revenait vers lui.

Il planta sa dague tant et si bien que le monstre le relâcha dans un hurlement suraigu de douleur. Dans sa chute de plusieurs mètres, Syriac eut tout juste le temps de faire un début de volte-face avant de violemment heurter de son flanc gauche le squelette d'un malheureux mort là des années plus tôt.

Le démon quant à lui, perdit son assiette et s'en alla contre le mur, et il serait dur de dire lequel des deux érafla le plus l'autre. Blessé dans sa chair et son orgueil, il se releva et se précipita vers cet humain désarmé qui ne lui était désormais qu'une proie facile.
Grimaçant mais vif, Syriac se releva et s'élança vers son maître inconscient. Son avance sur son poursuivant était suffisamment grande pour qu'il l'atteignît sans problème, et destitué qu'il s'était fait de la dague en la plantant dans l'aile du démon, il posa la main sur le pommeau de Juste-Châtiment, l'épée de son maître, encore dans le fourreau de celui-ci.

Il s'arrêta un instant, comme en proie à un accès de culpabilité. C'était l'épée de son maître, l'épée d'un chevalier, et lui, écuyer, était-il digne de s'en servir, sans le consentement du dit-il chevalier, fut-ce pour lui sauver la vie? Comme il réfléchissait, il prit conscience que la bête fondait sur lui. Il lâcha le pommeau une poignée de secondes avant que le monstre ne l'atteigne, évita un coup de griffe d'un roulé-boulé sur le côté, se saisit d'une hache de fer, ultime compagnie d'un des squelettes ayant trouvé son ultime repos sur le sol de ce lieu maudit, se releva dans le même mouvement derrière le monstre et lui asséna un coup puissant, qui lui fendit le dos en deux, répandant un sang noirâtre sur la tenue de Syriac et le sol des ruines.

Le jeune écuyer ne s'accorda même pas une seconde de répit. Il lâcha la hache, récupéra sa dague sur le corps de la bête, et se retourna vers son maître, le chargea à nouveau au-dessus de son épaule, souillant la tenue blanche du vieux chevalier du sang que laissait s'échapper les diverses plaies que son corps avaient subies. La tête lui tournait, mais il avançait malgré la douleur, malgré sa vision qui se troublait.

Lorsqu'il fût enfin au pied des marches, il sut que son supplice allait prendre fin, et que son maître serait peut-être sauvé. Il n'est pas chose aisée que de monter des marches en soutenant un homme, mais en le portant, la tâche frôle le calvaire. Mais Syriac s'y appliqua, en silence, religieusement, ne pensant pas aux gouttes de sang qu'il laissait sur le sol tout le long de son passage, ni à la douleur que sa brûlure et ses blessures lui infligeaient. Lorsque ses yeux purent enfin se plisser par l'agression que leur faisait le jour après tant de pénombre, le jeune homme ne put retenir un « nous sommes sortis, maître... »

Il eut envie de se reposer une seconde, juste le temps de récupérer un peu. Mais il ne voulait pas s'en vouloir d'avoir perdu une seconde de trop. Il reprit sa marche vers le village.
Dernière modification par Eriengaal le ven. 26 avril 2013 à 23h19, modifié 2 fois.
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Re: Syriac De Lodyl

Message par Eriengaal » lun. 20 juillet 2009 à 04h47

Lui seul ne le savait pas, mais le vieux Relt n'était plus depuis longtemps un des archers de Ser Colin Windawood que par sympathie et par égard envers tous les services qu'il avait rendus. Sa précision à l'arc n'était plus celle d'autrefois, et surtout, surtout... sa vue le trahissait. Mais il était un soldat, et un soldat, qui jamais n'aurait reconnu telle faiblesse.

Et il était fier, quelque part, que tous ces jeunes gardes gonflés par l'égocentrisme de leur jeunesse ne l'aient pas vu s'approcher avant lui. À une centaine de mètres de l'Obélisque de la Victoire autour duquel il montait la garde, un zombie était sorti des ruines maudites, annonçant peut-être une attaque de morts-vivants sur le village. Ce n'était jamais arrivé ici, mais autour de Gludio... Cette démarche si caractéristique, Relt l'avait déjà vue autrefois, lors d'une expédition à la forêt des morts pour sauver un quelconque fils de noble, qui s'était avéré avoir été dévoré depuis longtemps d'ailleurs. Le corps du monstre était difforme, comme souvent dans ces cas-là. Il se leva, et banda son arc, visant du mieux qu'il pouvait malgré son âge :

« Messire Windawood, Là-bas !! »

Le militaire se releva, et suivit la direction indiquée par la pointe de la flèche de son vieil archer. Il eut un réflexe miraculeux en le bousculant d'un coup de bouclier, déviant ainsi la trajectoire de la flèche qui parti se ficher dans un panneau de direction non loin de là.
« Êtes-vous fou, Relt? »

« Mais Messire voyons !!! »

Relt comprit son erreur comme l'apparition s'approchait. Les autres soldats en poste vinrent à la rencontre de Syriac, qui les laissa prendre son maître, avant de prononcer « Mon maître doit être blessé... il est tombé sans raison... »

À ses mots, à son tour, il s'effondra, sa modeste tunique empourprée de toutes parts.
_______________________________________________________________________________

Le repos, enfin. Il se sentait apaisé. Il ouvrit les yeux. Il était dans un lit, et dans une chambre seul. Il ne se souvenait pas de la dernière fois qu'il avait dormi dans un lit, encore moins dans une chambre indépendante. L'ameublement était modeste, mais le lit était incroyablement doux. Il savoura ce confort, se demanda ce qui lui avait valu tel égard. Son maître n'était pas riche, et une chambre dans une auberge... Les souvenirs lui revinrent précipitamment, il voulut bondir, mais le simple fait de se relever sur les coudes lui fit pousser un cri de douleur qui ameuta le voisinage. Il releva les draps. Son torse était nu, si l'on puit dire, car des bandages le recouvraient à maints endroits, l'aine, le flanc, l'intégralité de son bras droit et son épaule gauche. La tête lui tourna à nouveau et il dut se laisser aller dans le lit tout en respirant par spasmes pour ne pas s'évanouir à nouveau.

« Il t'aura fallu trois jours de sommeil, mais tu auras fini par me faire avoir raison. »

Syriac entrouvrit les yeux. Un homme en armure se tenait devant la porte, avec derrière lui toute une flopée de gens essayant de voir quelque chose. Syriac le reconnût instantanément. Il s'agissait de Maître Roien, l'intendant du centre d'entraînement de Ser Sedrick, dont centre chacun connaissait la réputation, mais surtout il reconnut l'homme que son maître lui avait présenté quelques jours plus tôt comme étant son ami. L'homme reprit :

« La plupart des gens ici considéraient que tu étais déjà mort, compte tenu des lourdes blessures qui t'avaient été infligées. Mais je savais que l'homme qui avait été choisi par Amaury De Freyssan depuis si longtemps ne se laisserait pas mourir sans combattre. »
« Mon maître... où est-il...? »
« Il a quitté ce monde. J'ai bien peur qu'il ne l'eût déjà quitté alors même que tu t'échinais à le sauver... »

Syriac sentit son estomac se nouer. Tant de souffrances... pour rien...

« Ton maître était très vieux tu sais. Probablement bien plus que tu ne l'imagines. A vrai dire, j'ai moi-même été l'écuyer d'un de ses frères d'armes, la Dame Chevalier Idela De Fonscolombe. Mais tu ne saurais l'avoir connue, elle est morte il y a bientôt vingt ans... Quel âge as-tu mon garçon? »

Syriac n'écoutait qu'à moitié, désemparé qu'il était par la mort de celui qui lui avait tout appris. Le chevalier s'en rendit compte et le rappela à l'ordre :

« Ecuyer !! »

Syriac sursauta.

« Je... Selon les dires de Messire Amaury, j'ai eu 19 ans au dernier automne... »

Le chevalier acquiesça.

« Oui, c'est ce que je pensais... Tu ne l'auras pas connue... Et... tu te nommes Syriac, si je ne m'abuse... Mais, je crains fort d'ignorer ton nom. »
« Syriac Peine-Née, messire... »
Syriac prononça d'une voix assez basse ce nom qu'il n'aimait pas.
« Un nom bien triste, mon garçon... »
« Le nom que mon maître m'a donné, Messire... Il m'a trouvé sur une tombe lorsque j'étais un bébé, il n'en parlait que peu, mais je suppose qu'il s'est attaché à moi et a décidé de faire de moi son écuyer pour cela.... Une telle naissance était trop triste pour n'importe quel enfant... »
« Et tu ne sais donc rien de tes parents? »

Syriac avait l'impression d'avoir une conversation absurde. Il se demanda s'il n'était pas en train de rêver. Il venait de perdre celui qui l'avait élevé, et le chevalier qui se tenait juste au devant du lit venait lui parler de ceux qui s'y étaient refusés.

« Que voulez-vous que je vous dise... J'ai été abandonné bébé sur une tombe... Cela est révélateur de ceux que mes parents voulaient que je sache d'eux, non? Sans doute étais-je le bâtard d'une putain qui me trouvait nuisible à son commerce...»

À ses mots, sans même enlever son gantelet de fer, Maître Roien gifla Syriac d'un revers de la main, si fort qu'il en fut presque sonné et que le goût âcre et métallique du sang envahit immédiatement sa bouche. Pour le coup, l'espace d'une seconde, il avait totalement oublié toutes ses autres douleurs.

« Je suppose que ton ignorance doit suffire à te pardonner... mais il est des choses que je ne saurais tolérer d'entendre salies, surtout de la bouche d'un morveux. »

L'irréalité de la situation devenait oppressante pour le jeune homme.

« Je connaissais tes parents, et fort bien encore. Je ne saurais t'en dire plus, mais tu sauras, le temps venu. Pour l'heure, je dois accomplir les dernières volontés d'un ami. Sache tout d'abord que ton maître a eu une chance rarissime pour nous autres chevaliers : il est mort de sa belle mort, de vieillesse. Et si ton comportement héroïque, donc tu me raconteras les détails plus tard, ne l'a pas sauvé, il lui a au moins offert une sépulture digne d'un homme tel que lui. D'autre part, il te tenait pour seul héritier, aussi est-ce toi désormais qui détiendra ses possessions -bien que celles-ci soient bien maigres, mon garçon – portera sa maille, et maniera Rédemptrice. »

Syriac resta bouche bée, pas tant par l'annonce que par cette dernière phrase.

« Je suis le seul à savoir le nom que mon maître donnait à cette lame... »

« Nous ne sommes que deux, pour être honnête. Et je sais bien plus de choses sur ton maître que tu n'en sais toi-même, Syriac. Il te faudra donc faire honneur à cette lame, comme tu souhaiterais faire honneur à feu ton maître »

Syriac se répéta presque inconsciemment « Feu mon maître ».
« Ton maître avait plus que de l'affection envers toi. Il t'aimait. Et il te destinait à autre chose que de gratter la rouille sur sa maille et pêcher ses repas. Il voulait faire de toi un chevalier. D'où, principalement, le don de ses armes à ton attention. Mais je sais que son enseignement, bien qu'avancé – sans quoi tu serais mort – n'était pas terminé. Cependant, Amaury était de ses hommes qui prévoient les choses, aussi m'avait-il demandé, au cas où la mort le rattrape avant que tu n'aies atteint ce but, de te confier à un chevalier qui sera à même de parfaire ta connaissance des arts de la guerre, et des codes de bienséances et de chevalerie. J'ai donc envoyé une missive à un Chevalier que je connais. Il serait ici sous une quinzaine. »

Syriac était sans voix. Sa tête bourdonnait comme jamais.

« J'ai conscience que ça fait beaucoup de choses à assimiler, surtout dans ton état. Il te faut te reposer. Nous reparlerons dans les jours qui viennent. »

Le Chevalier dirigea son armure bruyamment vers la porte. La voix de Syriac l'interrompit :

« Mais alors... j'ai un... nom? »

Maître Roien resta sur le pas de la porte, la tête légèrement retournée vers le blessé, il sourit en coin, et offrit, à défaut d'une identité, un nom, au jeune écuyer :

« Tu peux oublier Syriac Peine-Née. Il est temps de devenir Syriac De Lodyl, mon enfant. »

Le Chevalier quitta la pièce, laissant Syriac et ses mille questions.
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Re: Syriac De Lodyl

Message par Eriengaal » lun. 5 octobre 2009 à 16h16

Trois longues semaines passèrent. Syriac, bien qu'encore assez faible, s'était en grande partie remis de ses blessures, tout au moins de celles du corps. Seuls les nombreux bandages sur son corps trahissaient encore ses mésaventures des semaines précédentes. Il partageait l'entraînement des soldats présents, et pour un convalescent faisait preuve d'aptitudes des plus prometteuses, selon les dires mêmes de Ser Roien, Syriac l'avait entendu en discuter avec l'un de ses instructeurs. Cela avait flatté le garçon, même s'il avait tâché de modérer son enthousiasme, n'oubliant ni son rang, ni l'avenir tout tracé de ses gardes et le sien bien plus incertain.
La plupart des écuyers abandonnaient leur enseignement en cours de route, tant la tâche et l'abnégation qu'elle suggérait étaient un défi. Beaucoup se résignaient à la première femme venue, se reconvertissant en général dans le commerce, ou, pour certains possédant telle aptitude, dans la petite forge que les nains rechignaient en général à faire. Syriac avait parfois songé à emprunter cette voie, les jours où se perdaient la motivation et les buts, d'autant plus qu'il avait toujours été passionné de forge. Un maître forgeron elfe, le seul que Syriac avait jamais rencontré, qui officiait tout naturellement au sein du village principal habité par son peuple, l'avait pris en affection, alors qu'il n'était encore qu'adolescent, et lui avait promis de lui en enseigner les rudiments si un jour Syriac le désirait.
Ser Roien, qui observait l'entraînement, fit signe à Syriac de s'approcher :

« Tes affaires sont prêtes? »

L'écuyer comprit immédiatement.

« Oui, Ser Roien. Votre Ser Chevalier est donc là? »

Le chevalier acquiesça. Et il se retourna, appelant tacitement Syriac à le suivre, ce que le jeune homme fit, renfilant sa tunique, se tamponnant le front contre ses manches afin de faire disparaître les gouttelettes de sueur y étant nées de son entraînement sous le chaud soleil de l'Ile aux Murmures.

Ser Roien et l'apprenti gagnèrent le Hall d'entrée, dans lequel attendait debout, un homme en armure, faisant face à une tapisserie qui ornait modestement la-dite entrée. Il était assez jeune finalement, beaucoup plus que ne l'eût cru Syriac lorsqu'il songeait à celui qui saurait être digne de poursuivre l'enseignement laissé vaquant par un chevalier tel que Ser Amaury. Son armure étaient entièrement de plates recouverte, et semblait des plus luxueuses. Une Croix d'Einhasad trônait fièrement sur le plastron du guerrier, illustrant son appartenance, au delà de la chevalerie, à l'Ordre très Sacré des Paladins du Royaume.
Ser Amaury avait un vision très manichéenne des paladins : il affirmait que tous ne poursuivaient pas un but de justice, si divine fut-elle ou ne fut-elle pas, mais que certains, les membres de l'inquisition, étaient pareils à tous les autres fous religieux que l'on pouvait trouver chez les orcs, les sombres et les elfes. Pour autant, il vénérait presque ceux des paladins qui combattaient dans le simple but de faire honneur à leur code et leur déesse, fussent-ils là encore Sombres, Sylvains, Humains, Nains ou Orcs, les décrivant à Syriac comme les meilleurs des êtres. C'est donc d'un oeil passablement intrigué que l'écuyer accueilla celui qui devait devenir son maître. Leurs regards se croisèrent et Syriac en fut des plus gênés.

Le regard du Chevalier ne s'attarda pas sur Syriac, glissant sur Ser Roien, faisant naître un sourire courtois sur les lèvres du nouvel arrivant.

« Messire Roien... Je suis venu sitôt reçue votre missive... »

« Ser Lhadhaniel », une poignée de mains franche et virile précéda une accolade entre les deux hommes, qui semblaient bien se connaître, « vous n'imaginez pas le plaisir qui est mien de vous revoir. »

« Il se fait écho du mien, sans nul doute. Votre centre semble en pleine expansion. L'aventure, toujours l'aventure? »

« Vous n'imaginez pas, mon cher Lhadhaniel, le nombre de garçonnets suicidaires qui viennent ici quotidiennement quérir que nous les aidions à se faire les jouets d'un destin qui les dépasse... »

Le regard du jeune chevalier s'orienta une seconde vers Syriac. Ser Roien le reprit :

« Celui-ci n'en fait pas partie. Il est à vrai dire la raison de votre présence aujourd'hui. »

Lhadhaniel releva un sourcil, passablement surpris. Roien reprit :

« Ser Guerwyn vous aura sans doute parlé de ceux que lui et moi accompagnions en tant qu'écuyers. Parmi eux, se trouvait un chevalier répondant au nom d'Amaury de Freyssan. Ce jeune homme était son écuyer. »

Lhadhaniel adressa pour la première fois la parole à Syriac :

« Dois-je entendre que vous avez à présent prêté Serment, comme nous autres, Messire? »

Syriac bafouilla quelque peu :

« Pas... Messire... Je... non... »

Roien vint à son secours :

« Non, à vrai dire, son maître a trépassé avant de ne pouvoir le guider jusqu'au bout de la voie. Mais il a montré des aptitudes et un courage rare qui lui valent de ma part un certain intérêt. Au-delà même du fait que je souhaite accomplir les dernières volontés d'un ami. »

« Qui sont? »

« Montrer la voie à celui qui a passé sa vie comme son écuyer. »

Lhadhaniel se tourna alors vers Syriac :

« Votre vie? »

« Oui, Messire. Ser Amaury m'a recueilli, et élevé,et il n'est rien dans ma vie ou mon savoir que je ne lui doive. »

« Vous devez savoir, et Ser Roien le sait pertinemment, que je ne suis guère enclin à accepter sous mon aile tous les oisillons tombés du nid. Trop n'y survivent pas, et trop m'y ont déçu. Pourquoi en serait-il autrement avec vous? »

« Messire, veuillez pardonnez mon impudence mais... je ne suis en rien tombé du nid. »

« Comment cela? »

« Eh bien, je crains fort qu'en effet, le temps, ce poison de Gran Kain, m'ait volé le nid qui m'avait toujours abrité, mais, je suis toujours sur la branche. Je ne demande qu'à ce qu'on m'apprenne à voler. »

Ser Lhadhaniel plaqua son regard dans celui de l'écuyer qui le détourna assez rapidement.

« Quelles sont vos aptitudes? »

« Eh bien... Je sais m'occuper des montures, et monter, naturellement, je chasse plutôt bien, je rate notamment peu de gibiers à l'arc, et je me fais une fierté d'être un excellent pêcheur. Je sais également prendre soin d'une armure, la dérouiller, voire en réparer quelques mailles, tant que les dégâts ne sont pas trop graves. »

« Vous êtes donc un archer de combat? »

« Je...? Oh non, l'arc ne concerne que la chasse... Maître Amaury me considérait comme un assez bon épéiste, bien que je manie moins bien la parade. »

« Nous verrons cela. Je vais prendre une chope avec Ser Roien, je veux ma monture prête à ce que nous partions dans une heure. Je recherche un homme qui semble avoir disparu, un ami à moi, un frère d'arme, pour ainsi dire. Le temps est donc précieux, mais mes bêtes ont besoin de repos. »

Syriac se contenta d'acquiescer, et s'en fût aux écuries. Il s'occupa des bêtes puis amena ses quelques affaires à l'écurie, notamment Rédemptrice, et l'armure de Ser Amaury, qu'il garda dans une épaisse besace de voyage en cuir brun. Il se demanda de quoi Sers Roien et Lhadhaniel pouvaient bien parler, mais se contenta d'attendre là.
Lorsque son nouveau Maître s'en revint, les au-revoir avec Ser Roien furent assez brefs, mais chaleureux. Celui-ci appela alors Syriac, et lui murmura à l'oreille :

« Je vais te confier quelque chose. Une chose bien plus précieuse que Rédemptrice, ou même que l'emblème des Amaury que tu peux porter tant que tu es écuyer, en hommage à la mémoire de ton maître si tu le désires. »

Roien tendit un journal usé, fragilisé par le poids des années.

« Il s'agit là des mémoires de ton maître, plus encore que de ses mémoires, de son journal. Je n'exige pas de toi que tu le lises, et tu ne dois pas le lire dans l'ordre. Lorsque l'envie t'en prendra, ouvre-le, et laisse le vent décider de quelle page tu dois découvrir. Le vent te guidera, je ne m'en fais pas. Maintenant, va. Tu dois à Ser De Freyssan qu'il puisse être fier de toi. »

Syriac, tenant le journal à deux mains, acquiesça, remercia vivement Ser Roien, et s'en alla rejoindre ce chevalier dont il ne connaissait rien.
[Veuillez mettre ici une citation de votre choix, si possible d'un auteur célèbre, qui vous fera voir en moi un garçon cultivé, pertinent, drôle et un poil rebelle]

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Re: Syriac De Lodyl

Message par Eriengaal » mar. 27 octobre 2009 à 17h29

Lhadhaniel connaissait quant à lui sur le bout des doigts les règles des précis de chevalerie, et s’avérait un combattant autrement plus redoutable que Messire De Freyssan, qui avec les années avait perdu de sa vivacité au combat, si la technique, elle, n’avait pas failli au fil du temps. Syriac s’entraîna longuement avec cet adversaire jeune et talentueux, qu’il avait parfois, même s’il n’en laissait rien paraître, du mal à considérer comme son maître.
Ils s’en furent bien vite au port de l’Ile aux murmures, afin de gagner le continent et la cité de Gludin.

Syriac était friand des voyages par voies de mer, il en avait d’ailleurs fait maints en compagnie de Ser Amaury de Freyssan, aussitôt abordait-il ce périple avec une certaine joie.
Il n’était comme beaucoup d’hommes qu’il avait vus s’effondrer sitôt botte posée sur le pont du moindre navire. Syriac aimait à chevaucher une mer démontée, à sentir le vent ou les embruns fouetter son visage, à avoir l’impression qu’il était, lui, le bateau qui le conduisait et les quelques autres passagers, perdu au milieu de nulle part, à la merci d’un monde sur lequel il n’avait pas la moindre emprise.
Ser Lhadhaniel et Syriac embarquèrent donc sur la frégate menant au port de Gludin, et parlèrent longuement, tout d’abord de l’art de la chevalerie, Syriac fut ainsi flatté de voir celui qui était son maître lui demander, « au-delà de tout précis et toute convention », ce qu’était pour lui un chevalier, et quel chevalier lui-même serait. Syriac devina que Ser Lhadhaniel avait du trouver ses réponses pétries d’innocence, mais il avait répondu avec honnêteté, et c’est tout ce qui lui importa sur le moment.
Ser Lhadhaniel lui demanda ensuite de lui conter quelques-unes des aventures qu’il avait vécues du temps où il était l’écuyer de Ser de Freyssan. Syriac en fut d’abord gêné, et resta assez taciturne, puis, l’euphorie du souvenir aidant, il se laissa aller à lui raconter comment son maître, en laissant épée au fourreau, avait su empêcher un conflit entre deux seigneurs voisins et autrefois alliés. Comment par son simple phrasé il avait su mettre en exergue l’atout précieux que chacun représentait pour l’autre, tout en balayant les raisons de leur querelle que le jeune homme avait d’ailleurs oubliées.

Ser Lhadhaniel sembla fort content de ce choix, et ils partagèrent tout deux leurs aventures tout au long de leur voyage en mer.

Ainsi Syriac apprit-il au jeune paladin que Ser de Freyssan, outre les arts de la chasse et du combat, les principes élémentaires de la chevalerie, les rudiments de la forge et d’entretien de son équipement, et moultes autres talents, lui avait offert de savoir lire, et s’exprimer convenablement, même si Syriac était très rapidement mal à l’aise quand il s’agissait de prendre la parole.

Syriac se souvint alors du journal de Ser Amaury, qu’il sortit pour aller le lire sur la proue lorsque, quelques minutes plus tard, Ser Lhadhaniel désira se retirer afin de prendre un peu de repos avant « une rencontre que nous devons faire », comme il l’avait mystérieusement appelée.

Comme il l’ouvrait, Syriac se souvint des paroles de Maître Roien. Il s’assit les fesses sur le rebord de la proue, et se contenta d’ouvrir le journal à la première page. Ce faisant, le vent s’engouffra dans les pages, les faisant défiler rapidement, puis il tourna soudainement, laissant le recueil ouvert à une date bien ancienne…
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Re: Syriac De Lodyl

Message par Eriengaal » ven. 6 novembre 2009 à 13h39

« Nous sommes arrivés. »

Syriac leva de grands yeux tout étonnés vers cette voix qui le tirait de cette lecture qui l’avait happé durant les heures qui avait séparées le début de sa lecture de l’arrivée de Syriac au port de Gludin.

« Voici près de deux heures que je t’observe, que je passe près de toi, que tu sembles totalement absorbé par ta lecture… De bons écrits ? »

Syriac fut un peu hésitant quant à réléver la véritable nature de ses lectures à celui qui était pourtant son maître.
« Je ne sais pas encore, je les commence tout juste »
Il offrit un sourire.
« Néanmoins,je dois les avouer des plus captivants. »

« Tâchez alors de ne pas les abandonner, mais ne les laisser pas non plus vous dévorer par eux… Il arrive que les écrits s’approprient plus leur lecteur que l’inverse. »

Syriac lui lança un regard plein d’incompréhension.

« Comme je te l’ai dit, nous sommes arrivés. Nous devons voyager jusqu’à Giran, une rencontre nous y attend. »

Lhadhaniel savourait, c’était une évidence, le suspens qu’il mettait peu à peu en place aux yeux de son écuyer. Syriac se surprit à le jauger du regard, et mit son sac sur l’épaule.

« Vous avez tout à fait raison, maître, nous devrions y aller. »

Il enjamba le pont de fortune les liant au quai. Le jour sourdait à peine, loin à l’est. Le port de Gludin s’était subitement activé, à l’approche d’un navire venant de l’Ile aux murmures. Non pas que ce fut la meilleure voie de commerce, mais la plupart des jeunes aventuriers inexpérimentés sortant, de ces bateaux offraient des proies de choix au moindre vendeur disposant d’un semblant de bagou.

Des haches de basse facture présentées comme des armes redoutables, des armures de cuir censés vous protéger « du feu d’Antharas lui-même », des arcs pouvant toucher une cible à plus « de huit cents pieds et les yeux bandés », les marchands rivalisaient d’emphases pour attirer les innocents qui pouvaient se fier à des argumentaires de ventes aussi démesurés. Syriac passa poliment devant eux, suivant le paladin, sans qu’aucun ne pose ne serait-ce qu’un regard sur les babioles étalées à leur droite et à leur gauche.

Lhadhaniel lui présenta Maître Ramos, grand maître de la guilde des guerriers de Gludin, et lui confia que l’écuyer aurait sans doute prochainement « à le revoir », puis ils se mirent en route par la voie du sud longeant la mer et passant non loin du port de giran.

« Nous . Si ton guivre ne traîne pas trop du moins. »

Syriac piqua un fard.

« Eh bien quoi ? »
« C’est à dire que… Je n’ai pas… de monture… Je ne suis qu’écuyer messire. Je vous suivrai à pied. »
Lhadhaniel grimaça.
« Sais-tu monter au moins ? »
Syriac acquiesça, lança un regard quelque peu vexé à son maître.
« Et fort bien encore. Mais Ser de Freyssan n’avait malheureusement pas les moyens de posséder deux montures… Et la sienne ne pouvait plus vraiment porter qui que ce soit des années déjà avant qu’elle ne nous quitte voici deux étés. »
« Je vois. Nous voyagerons donc tous deux à pied, le voyage n’en sera que plus long, mais ma monture pourra nous décharger des fardeaux que constitueraient nos équipements. Les routes ne sont pas si sûres ici sur le continent, ce sera donc pour toi l’occasion de faire la démonstration de tes talents. Nous passerons une nuit dans une auberge en surplomb du port de Giran. »
« Une auberge ? Mais… Nous pourrions peut-être camper pour éviter de dépenser… »
« Ta mesure t’honore, mais mes finances nous permettent de passer une nuit au chaud. Nous passerons donc une nuit à l’auberge, avant notre rencontre de demain. »
L’écuyer inclina humblement la tête, et ils se mirent en route par la sortie sud du village.
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Re: Syriac De Lodyl

Message par Eriengaal » ven. 6 novembre 2009 à 13h47

Le soleil était tout juste levé sur le port de Giran, mais Lhadhaniel et son écuyer s’entraînaient déjà dans les premiers rayons qui luisaient sur les épées d’acier des deux hommes. Mais celles-ci n’étaient pas dans les mains de leur détenteur, les deux hommes d’armes s’entraînant avec leur bouclier et de modestes épées de bois, avec pour toute armure leur tunique de lin respective, beige et marron pour Syriac et grise, ornée d’un liseret blanc pour Lhadhaniel.
« Ta garde, Syriac !!! », s’époumonait la paladin, Syriac se servant d’avantage de son bouclier comme d’un poids mort le long de son bras gauche que comme du rempart qu’il est censé être. Syriac relevait automatiquement son écu quand son maître le morigénait, mais laissant bien vite son attention vacquer au maniement de son épée de bois qu’à sa défense.
Dans le même temps, l’écuyer faisait preuve d’une dextérité déconcertante pour éviter les assauts du chevalier, pourtant mieux rompu aux arts du combat, mais le bouclier de celui-ci se plaçant systématiquement sa lame de hêtre et Lhadhaniel, Syriac s’échinait à éviter les coups sans pouvoir toucher son adversaire, et finissait immanquablement par rater une esquive.
Après un énième assaut victorieux du croisé, celui-ci déposa arme et bouclier.
« Syriac, tu es droitier ou gaucher ? »
Son écuyer était hors d’haleine, un genou à terre, l’autre servant de support à son avant-bras qui lui-même soutenait son menton laissant apparaître sa bouche grande ouverte, aspirant l’air par litre entier.
« Comme il vous siéra, Messire. Je peux passer l’arme à gauche sans pour autant trépasser. »
« Malheureux qu’il ne te reste pas un troisième bras pour ton bouclier. »
L’écuyer grimaça.
« J’ai toujours eu du mal avec ma garde. Je suis plus fin bretteur que bon à la parade. »
« Voyons cela. »

Syriac se releva, et suivit le mouvement de Lhadhaniel qui jetait son bouclier de côté, déssangla son bouclier et se présenta face à son maître, qui l’invita à lancer l’assaut.
D’un mouvement vif, gardant sa lame en retrait de lui, Syriac arriva devant son maître et tenta un coup de taille par la droite, que le plat de la lame de bois du chevalier para sans mal, Syriac bondit en arrière, repoussant la contre-attaque de son maître d’un mouvement astucieux. L’assaut dura de longues minutes et Syriac n’eut pas la touche, mais au moins les deux humains pouvaient-ils partager, allongés sur le dos dans l’herbe couchée par le vent sur la falaise surplombant le port de Giran, la même exténuation.

« Quel surprenant écuyer tu fais là, Syriac. Main gauche à présent. »

Les deux hommes se relevèrent de concours, et ils reprirent, tout essoufflés qu’ils étaient, les assauts. Mais cette fois-ci, Syriac remporta l’assaut à une main nue, après il faut dire plusieurs minutes acharnées, et la touche ne fut qu’une touche à l’épaule, qui n’aurait pas coûté la vie du paladin en combat réel. Mais touche il y eut, et celle-ci extirpa un cri rageur à l’écuyer :

« Oui !! C’est excellent… Tu es un fin bretteur, plus fin encore de la main gauche. Si par bonheur tu parviens à te servir d’un bouclier avec la même aisance que d’une lame, tu auras alors une bonne défense – une excellente, même. Malheureusement, ton bras droit aura alors été sevré d’entraînement depuis trop longtemps pour faire de toi le rival que tu saurais être à l’épée. »

Syriac balançait entre des sentiments contradictoires, oscillant de la gêne qu’un chevalier, et qui plus est son maître, pût lui tenir de si flatteurs propos, à la crainte que ce dernier ne se moque franchement de lui, tout en passant par l’euphorie créée par sa victoire, il est vrai, contre un adversaire ayant laissé choir son rempart, un épais écu noir serti de métal gris orné d’une croix d’or, symbole de son appartenance à l’ordre des paladins d’Einhasad, et la crainte de l’impasse dans laquelle les déductions succesives du chevalier le menait. Celui-ci releva la tête sur son élève :

« Bien. J’ai bien peur que tu ne sois pas encore apte à la parade. Il nous faut donc trouver une », dit-il, souriant de son bon mot. Il se retourna, à droite, à gauche, puis poussa un « ah » empli de satisfaction, et s’approcha vers l’extrêmité gauche de la rembarde assurant la falaise surplombant le port deGiran. Le paladin arracha sèchement une planche de bois modestement plantée, là dans le sol verdoyant des alentours de Giran. Il alla avec cet abattis auprès de leurs affaires, posées là, contre le mur de l’auberge dans laquelle ils avaient passé la nuit, sortit un couteau, tendit le tout à Syriac et l’invita :

« Bien, maintenant, sculpte-moi une belle épée, pendant que nous deviserons en admirant le magnifique panorama sur cette mer bleu d’opâle que nous offre cette falaise. »

Ce faisant, Lhadhaniel interrogea son écuyer sur l’entraînement que Ser de Freyssan lui avait imposé, récoltant que la parade n’avait pas été un sujet d’apprentissage des plus appuyés, pour la bonne et simple raison que Syriac avait davantage tendance à ne laisser aucun répit à son adversaire lors d’un assaut, jusqu’à ce que celui-ci commette une erreur que le jeune homme s’empressait alors d’exploiter. Et si cela s’avérait efficace contre maints brigands et adversaires de basse extraction, face à un combattant entraîné à l’art de la parade, sa vitesse et sa force pouvait parfois s’avérer bien insuffisantes.
Lhadhaniel écoutait patiemment en acquiesçant de temps à autres, lui demanda combien d’armes il savait manier, s’entendit répondre qu’outre l’épée qu’il chérissait plus que tout outre, il pouvait se battre aisément avec une hache, un arc, mais pour chasser surtout, mais qu’il abhorrait la lance pour l’impression qu’elle donnait de se battre avec une fourche, et plus que tout les dagues, qu’il appelait l’arme des fiéffés pleutres et des sournois. Tout en souriant devant des propos si catégoriques, Lhadhaniel observait l’avancée du travail de son élève.
« Cette magnifique rapière de pin conviendra. »

Syriac sourit avec amusement à la flagornerie bourrée d’ironie de son maître face au bout de bois sec rustrement taillé par ses soins.

« Relance l’assaut à présent. »
« Main droite ou main gauche, Ser ? »
« Les deux, Syriac. Crois-tu que je t’ai fait tailler ce bout de bois pour apprécier tes talents de sculpteur ? »
Laissant Syriac tout à sa surprise, Lhadhaniel ressangla avec une dextérité témoignant de sa grande expérience son bouclier d’une seule main, et se plaça, l’arme au poing, dans l’attente de son opposant. Celui-ci resta interdit une seconde, secoua la tête dans un sourire presque fou, et se plaça à son tour. Lhadhaniel et lui lancèrent l’assaut dans un même élan, et le son du bois s’entrechoquant, faute d’acier, ouvrit la porte à Syriac au duel le plus épique de sa jeune vie. D’un mouvement vif, Syriac bondit en arrière tout en lançant sa lame gauche, que détourna adroitement l’arme de fortune de Lhadhaniel. Tout en appui sur sa jambe droite, Syriac repartit vers son adversaire par un coup de taille de sa lame droite, qui rencontra le sommet du bouclier de son maître, lequel la repoussa avec force pour tenter un coup d’estoc qui vit Syriac se contorsionner pour l’éviter, tout en lançant une attaque par la gauche en déséquilibre qui surprit le paladin et vînt heurter l’intérieur de son écu, alors que Syriac tombait presque à la renverse. Le chevalier bondit vers l’arrière, tout à sa surprise, tandis que Syriac se relevait :
« Excellent !! »

Lhadhaniel gratifia Syriac d’un large sourire satisfait, et l’invita à relancer l’attaque. Cet affrontement fut le long que Syriac ait jamais connu, et Lhadhaniel lui confia plus tard qu’il s’agissait sans doute du plus grand combat à l’épée en bois qu’on ait jamais vu livré par deux adultes. Leur joute dura plus d’une heure, Syriac se découvrant les audaces de tenter des coups à deux épées, harcelant son maître de coups portés toujours plus vite, en bas, en haut, à gauche, à droite, forçant le défenseur à multiplier des parades mettant au moins autant en avant son talent à la parade que celui de son assaillant à mener une attaque.
A la demi-heure de combat, comme le vent se levait en tempête sur la falaise, Syriac, laissant adroitement venir son maître, manqua d’emporter la joute en désarmant son maître, cisaillant avec ses deux épées de bois la garde du chevalier, tordant le poignet de celui-ci, qui grimaça, et laissa tomber son arme. Syriac repoussa du pied l’arme en direction de la falaise, mais un rien trop court, et il concentra encore davantage la cadence de ses coups, poussant Lhadhaniel à jouer du bouclier pour chaque coup porté. Celui-ci eut l’intelligence de reculer en direction de son arme. Syriac s’en aperçut et tenta de lui faire changer de direction, mais sous la protection de son écu, Lhadhaniel parvint à couvrir sa retraite, et réussit finalement à poser la main au prix d’une parade des plus admirables sur son arme, son bouclier parant d’un même mouvement une salve des deux lames de son écuyer.

Syriac finit par s’incliner, ce jour-là, au fil d’un épique combat au sommet d’une falaise et à l’épée en bois, mais la preuve de son talent éclaboussa l’affrontement au point que la seule réflexion qu’il estima nécessaire de faire à la fin du combat, alors qu’au bout d’une heure de lutte, il n’était parvenu qu’à faire une touche à la cuisse, fut :

« Syriac, je pense qu’il va être nécessaire de trouver une jeune sœur à Rédemptrice… »
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Re: Syriac De Lodyl

Message par Eriengaal » ven. 6 novembre 2009 à 13h54

De grandes maisons aux fenêtres longues et sombres, des rues sales et puantes ou sombres et dangeureuses, débouchant toutes sur une grand-place presqu’aseptisée. Syriac se serait bien passé de revenir dans cette cité, mais c’était le lieu de la rencontre prévue par le Ser chevalier qu’il accompagnait. Ce dernier leur avait prit des chambres, selon son habitude, dans une auberge de Giran, luxe dont Syriac, bien qu’il l’apppréciât, ce serait aisément passé, et dans lequel il avait du mal à ne pas voir une dépense inutile, loin des préceptes parcimonieux que lui avaient enseignés Ser Amaury.

Les premiers temps de l’apprentissage furent plus difficiles que Syriac ne l’eût escompté. Contrairement à Ser Amaury, Ser Lhadhaniel était un homme jeune encore, et plein de fougue, et ses rapports aux femmes étaient loin des modèles établis par les précis de chevalerie, et plusieurs fois Syriac dût se mordre les lèvres pour ne pas reprendre celui qui était désormais son maître sur son comportement.

Toutefois, Lhadhaniel rejoint Syriac dans la salle commune de l’auberge, vêtu de son armure, une somptueuse armure de plates de cristal sombre, toutes de croix d’or décorée. Massive, Syriac l’avait jugée d’un coup d’œil trop lourde, et probablement encombrante. Pourtant, le paladin se déplaçait avec une certaine élégance, comme si le poids de sa protectrice n’entravait en rien ses mouvements. Syriac en déduisit qu’un maître forgeron devait lui avoir fait sur mesure, Ser Amaury lui avait dit, autrefois, qu’il s’agissait là des meilleures armures qu’il se pouvait trouver, car à la fluidité du mouvement elles ajoutaient la sécurité d’un épais rempart. Cette armure faisait l’effet d’un mur collé à la peau de Lhadhaniel, et Syriac regarda la modeste maille qu’il avait héritée de son maître.
Certains maillons avaient été reserrés plusieurs fois, et il avait beau en avoir frotté la rouille pendant des heures et des heures, et elle ne recouvrerait pas l’aspect du neuf à moins d’une intervention de Maphr elle-même.
Mais Lhadhaniel lui avait clairement fait part de sa volonté de le voir en armure pour cet entretien, et celui-ci sembla satisfait en descendant les marches de bois de l’auberge. La décoration en était simple, une tête de cerf ornant la cheminée étant la principale marque spécifique de l’établissement. Lhadhaniel s’approcha de son écuyer qui se leva à son arrivée.
« Il est peut-être un peu tôt pour offrir une sœur à Rédemptrice. Nous la ferons forger quand tu auras fait tes armes, de manière à ce que tu ne maltraites pas une lame de grande qualité… Mais d’ici-là, il te faudra bien une seconde lame pour t’entraîner, alors, en attendant, voici. »
Lhadhaniel posa sur la table une épée longue, le pommeau était humble, d’un bois sombre et dur, surmontée d’une garde de métal gris, et d’une lame qui allait en s’élargissant d’un métal aussi sombre que le bois du pommeau.
« C’est une lame de bonne facture, elle te permettra de t’entraîner jusqu’à ce que tu maîtrises suffisamment les deux lames pour que nous te fassions forger une vraie lame, et que nous fassions reforger Rédemptrice. »
« Reforger Rédemptrice ? »
« Il le faudra, oui. C’est une arme qui a vécu, et son fer commence à se fragiliser. Tu ne l’as sans doute pas remarqué, mais tu peux me croire sur parole, si tu ne t’occupes pas de faire cémenter son vieil acier avec un métal plus solide, crois-moi, une jour elle t’abandonnera en plein combat. »
Syriac acquiésça, un peu pataud.
« Maintenant, range tes lames dans leurs fourreaux », lui dit le chevalier en jetant un fourreau renfort sur la table, « et hâtons-nous : le Roi Garius a accepté de nous rencontrer. »
Syriac fixa son maître, qui quittait l’auberge, la bouche bée, il s’empressa de prendre le rangement offert par son maître et lui suivit dans les rues insalubres de la cité de l’argent.

Le roi les reçut au château de Giran, à quelques lieues de la cité elle-même, et cette fois-ci, Lhadhaniel choisit d’arriver conformément à son rang sur sa monture, une guivre mâle assez grande, avec de longues pattes et des jarrets très prononcés. Deux palefreniers s’en vinrent, aidèrent le chevalier à descendre, alors que Syriac prenait la bride de la bête, et s’apprétait à prendre le chemin des écuries.
« Pas par là, Syriac. Je te veux en ma compagnie. »
« Mais Messire… Son Altesse… »
« Son Altesse attend ma visite, accompagné de mon élève et écuyer. Tu ne voudrais tout de même pas me faire mentir auprès du Roi ? »

Le plus jeune des deux palefreniers prit les rênes de la bête, en lançant un regard jaloux à Syriac. Il prit la direction des écuries alors que Syriac suivait, hésitant, les pas de son maître traversant la poterne. Les gardes regardaient les deux hommes en armes d’un air méfiant, tandis qu’ils arpentaient une à une les salles du château menant à la salle du trône. Les yeux de Syriac brillaient devant les mille dorures ornant le château. Les tenues des gardes elles-même, étaient insolentes de luxe, tout en semblant d’une robustesse certaine, leurs hallebardes allant de paire dans la magnificence avec les hauberts dont les entrecroisements formaient, telle une mosaïque, les armoiries du Roi Garius.
La salle du trône, quant à elle, était tout compte fait assez humble, comparativement aux pièces précédentes. Garius était là, installé sur son trône, entouré d’une quarantaine de gardes, Arbalétriers à l’étage, fantassins et hallebardiers autour du Roi, formant deux lignes impeccables de chacun de ses deux côtés. L’inquiétude se disputait au sentiment de sécurité irréprochable qui emplissait Syriac. Le Roi était bien gardé, se dit-il, mais pareilles mesures entendait un danger bien grand rôdant autour de lui.
Lhadhaniel se lança dans un diatribe sur la justice, dont il se faisait le défenseur, et assura le Roi de la bienveillance de sa lame auprès de Son Altesse.
Garius sembla s’en ennuyer quelque peu, bien qu’il répondît de manière courtoise, mais se montra très avenant vis-à-vis de Syriac, bien qu’il ne fût qu’écuyer. Cela surprit hautement ce dernier, qui en fût presque gêné, et osait à peine regarder le souverain de ses terres. Lhadhaniel le présenta comme son élève, non comme son écuyer.
Syriac perçut cela comme un privilège pour quelqu’un de son rang, même si ses aspirations pouvaient le mener à rencontrer du grand-monde. Mais là… Il n’était encore rien, et il le savait. Il tâcha de répondre humblement au Roi, et s’en fut le cœur honoré d’avoir pu rencontrer la plus haute instance du royaume.
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Re: Syriac De Lodyl

Message par Eriengaal » mer. 3 février 2010 à 15h51

Un matin, Lhadhaniel revint de la ville de Goddard, à quelques pas du campement établi pour la nuit, d’une allure vive.

« Il nous faut nous rendre à Gludin, tout de suite. »

Syriac scella les montures et il se mirent en route au galop. Syriac prenait grand soin des bêtes, et plus encore depuis que Lhadhaniel lui avait offert « pour son avenir, car on a jamais vu de chevalier sans monture » une guivre, un peu âgé, certes, mais encore véloce, dont le précédent propriétaire avait vendu toutes ses bêtes pour recouvrir des dettes de jeu. Syriac avait nommé la bête Longcroc, car lorsqu’il la découvrit, la bête brama à gueule grande ouverte, découvrant ses longues canines plus proches du tigre que de la guivre. La bête s’était laissée apprivoiser toute seule, très vite, et semblait presque couver le jeune écuyer. Lhadhaniel lui offrit quelques leçons pour perfectionner sa manière de monter, et bien vite une réelle complicité naquit entre la bête et son maître.
Mais ce matin-là, le chevalier en exigeait beaucoup des deux guivres, et malgré son goût pour la chevauchée, Syriac avait bien du mal à suivre son maître. Il cavalait si vite qu’on eut cru qu’il avait le démon au corps. Après plus de deux heures, alors que le guivre du chevalier montrait des signes de fatigue et que son écuyer le rattrapait peu à peu, ayant davantage économisé sa monture, Lhadhaniel consentit à ralentir :

« Rune est en vue. Nous chargerons les montures au port sur le bateau pour Gludin. »

Le visage du paladin accusait une grande fatigue également, et s’il n’avait pas pour habitude de questionner son mentor, Syriac se promit de lui demander quelques renseignements sur l’homme qu’il recherchait. Il n’en savait pas plus, mais son maître lui avait d’ores et déjà dit qu’il était à la recherche de quelqu’un.
Le port de Rune était le port grand port que connaissait Syriac, fourmillant de putains et de pickpockets, de poivrots, pêcheurs, commerçants, faux marins et vrais pirates en tout genre. Ser Amaury lui avait dit un jour que lorsqu’il avait à voyager par ce port, il serait plus fin de sa part de voyager en protégeant sa bourse comme sa vie. Le jeune homme, bien que tenant les rênes des deux guivres, suivit de sa main gauche les consignes de feu son maître. Lhadhaniel se fendit du prix des tickets pour Gludin sans sourciller, embraqua sur Le Mélopée les machoires serrées, trahissant une anxiété qui ne lui était guère familière.

La bateau, lentement, commença à glisser élégamment sur la mer d’huile qui se profilait à l’horizon. Syriac, qui veillait sur les bêtes, attacha les rênes sur le rebord. Par chance, les voyageurs étaient bien peu nombreux ce jour-là. Il s’approcha de Lhadhaniel, et demanda, l’air de rien :

« Messire… cet homme que vous cherchez… Que vous a-t-il fait ? »

Lhadhaniel jaugea du regard son écuyer, puis laissa un mince sourire conquérir ses lèvres fines.

« Je me demandais quand est-ce que tu allais enfin te décider à me poser les questions qui s’assaillent… »

Syriac piqua un fard.

« C’est bien de poser les questions. C’ets mieux de ne pas attendre, sinon convenance. L’homme que je recherche m’a sauvé la vie, tout comme j’ai sauvé la sienne. Nous nous devons plus qu’à nul autre sur terre. C’est un chevalier, tout comme moi, du même ordre de Chevalier que nous dirigions ensemble, avec Ser Adelrune Artis, qui vit désormais avec sa compagne sur l’Île aux murmures. Il se nomme Ser Kyon Athael, de la famille Athael. Lui aussi recherche quelqu’un. Mais je crains fort que ce soit cette quête qu’il l’ait fait disparaître. C’est donc un ami que je recherche, un frère d’armes. »

Syriac acquiésça en silence, mais Lhadhaniel continua :

« Tu serais impressionné si tu le rencontrais. Il a perdu la vue voici des années, contre un mage. Il reste pourtant un bretteur redoutable. Et plus encore, il se bat mieux que quiconque armé d’un baton. »

Syriac sourit à ces mots.

« Ton sourire ingénu s’estompera lorsque tu le rencontreras… »
« Pardonnez-moi Messire, mais un homme qui a perdu la vue, fut-il chevalier, ne saurait avoir la même valeur au combat… »
« Syriac… Ce chevalier ne l’était pas lorsqu’il a perdu la vue. Mais il est animé d’une rage de vivre à nul autre pareil. Je t’autorise même à le défier, en combat singulier, lorsque je le retrouverai. Pas un combat à mort, naturellement. Je mettrais du temps à retrouver un écuyer tel que toi »

Un sourire amusé flirta avec la bouche du paladin, qui replongea ses yeux vers l’horizon :
« Je te souhaite de connaître, lorsque tu seras chevalier, des frères d’arme tel que ceux que j’ai eus, Syriac. Tu comprendras alors pourquoi tu peux accepter de donner ta vie pour un être qui n’est pas de ton sang. »


La ville de Gludin était calme, pour ainsi dire moribonde. Lhadhaniel s’y dirigea tout de go vers le quartier des résidences, où les maisons particulières se disputaient de classe les unes les autres. Il s’arrêtèrent devant une maison portant un blason représentant le clocher d’une cathédrâle sur un fond de ciel bleu. Le blason était constitué de vitraux assemblés, et avait du coûter excessivement cher, tant l’œuvre était finement ciselée.
[ image externe ]

« Tu m’accompagnes, mais tu attendras au salon. Cette famille tient à ce que ses histoires ne sortent pas du cercle privé, et il n’est pas aisé de gagner leur confiance. »

Un mage noir ouvrit la porte au carillon. Il y eut comme un malaise lorsqu’il vit Lhadhaniel, mais pas seulement du côté du mage.
« Lhadhaniel… Rentrez. Je vais chercher Lathan. »

Le mage noir leur ouvrit la porte, et les invita à entrer. La batisse était moins luxueuse à l’intérieur qu’en façade, et les nombreuses décorations et tableaux laisser songer au prestige sans doute aujourd’hui partiellement passé de la dynastie. Un homme à peine plus agé que Syriac jouait du Luth, dans le fond d’une pièce, et la jeune femme derrière, dont les liens fraternels avec le musicien crevaient les yeux, chantait d’une voix douce et triste. Ils s’interrompirent tout deux, saluèrent les nouveaux arrivants, et reprirent leur répétition. Syriac fut littéralement ébloui par la beauté de la chanteuse, à la fois gracile et voluptueuse. Un homme robuste au cheveux d’un blanc presque qu’éclatant descendit en boitant un peu l’escalier et salua Lhadhaniel d’une poignée de main assez solennelle.
« Salutations, paladin Delguardionne. Je suis ravi que vous ayez pu venir si vite. »
« Content de vous revoir, Lathan. Votre jambe semble s’être remise, finalement. »
« Finalement, c’est le mot. Plus d’un an passé au lit, plus de deux autres à réapprendre à marcher. Aujourd’hui, si je ne suis plus le même à la course, je peux au moins défendre les miens… »
Le maître de Syriac acquièsça d’un air grave.
« Je vous présente à tous Syriac, il est désormais mon écuyer. J’ai toute confiance en lui. Syriac, voici Haplo, cadet de la famille Athael, et mage de réputé, Corwyn et Sylphide, qui sont deux musiciens de grand renom, et Lathan, qui est le chef de famille. »

Syriac salua poliment chacun, puis Lhadhaniel reprit :

« Je souhaiterai que tu soignes les bêtes, avant tout. Nous les avons un peu épuisées ces derniers temps. Ensuite, si tu le désires, tu pourras rentrer écouter nos artistes répéter, s’ils le permettent, naturellement. »
Corwyn agréa avec vivacité :
« Je préfère quand nous avons du public, ce sera avec joie. Vous aimez la musique, jeune homme. »
Syriac répondit par l’affirmative, puis sortit s’occuper des deux montures avant de profiter un peu du spectacle. Lorsqu’il rentra, Haplo était au salon, en compagnie de ses frère et sœur musiciens, un grimoire en main. Celui-ci lui offrit à boire, et discuta brièvement avec lui avant que son frère ne l’appelle de sa voix rauque.
Lorsque Lhadhaniel redescendit, son visage était blême, et ses traits tirés.
« En êtes-vous vraiment sûr ? », s’enquit le mage auprès du paladin.
Lhadhaniel acquièsça de cet air faussement calme qui laissait présager du pire que Syriac lui avait déjà vu quelquefois.
« Ne vous en faites pas, je sais ce que je fais. Je vous les ramènerai tous les deux. »

Syriac ne pipa mot, et accompagna son maître lorsqu’il sortit.

« Alors ? »
« Alors j’ai rendez-vous au port avec de mages demain aux aurores. Ils connaissent peut-être un rituel qui me permettra de retrouver le Chevalier Athael. »

Syriac acquièsça sans plus dire, et suivit son maître jusqu’à l’auberge.
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Re: Syriac De Lodyl

Message par Eriengaal » jeu. 25 avril 2013 à 12h53

Un désert de brumes, un parterre de nuées attendaient Syriac et son maître, le lendemain matin, sur les quais de Gludin. Ça et là, on trouvait bien quelque employé du port maugréant dans la froideur matinale le dépit de sa condition. Mais de mages, aucun. Lhadhaniel n'en sembla pas contrit.
« Vous pensez que les mages vous ont fait faux-bond, Ser ? », demanda l'écuyer, comme son maître avançait sur le ponton, « Nullement. Il n'est aucun mage qui doive se présenter ici ce matin. Ah, le voilà. ». Au loin avançait sur la mer tranquille une robuste caravelle, manifestement plus encline à susciter l'intérêt du chevalier que l'absence des mages.

Syriac bredouilla un :
« Vous dîtes ? Mais hier, au domicile de cette famille, vous aviez dit... »
« Je sais pertinemment ce que j'ai dit », l'interrompit Lhadhaniel, « mais j'avais besoin que tu m'accompagnes ici ce matin, et ton sale petit caractère effronté n'aurait certainement souscrit à mes plans si je t'avais tout dit. ». Le bateau accosta, Syriac jaugea son maître du regard. « Si tout ne va pas bien en ce royaume », reprit l'homme en armure lourde, « la situation y semble apaisée. Non pas que je crois en la paix durable sur ces terres de conflits, mais le Roi Garius me fait l'effet d'un souverain sensé, qui saura faire au mieux pour son peuple. Et d'autres affaires m'attendent ailleurs. »
Syriac gonfla le torse : « Et où va-t-on, maître ? »
Lhadhaniel secoua la tête calmement en signe de négation : « Toi, tu ne vas nulle part. J'ai besoin que tu restes ici, avec Dame Cyan, pour veiller à la perpétuation de notre ordre. L'Etoile à Sept Branches ne doit pas cesser de briller sur les terres d'Elmoraden. Vous en serez les représentants ». Syriac était bouche bée, incapable de dissimuler son ébahissement. « Me concernant, j'ai quelques nouvelles de cet ami que je recherche, grâce à sa famille, que nous avons visitée hier. Il s'est rendu en Gracia voici huit mois, mais depuis 3 mois, nulle nouvelle n'est parvenue à quiconque. Je me rends donc en Gracia afin de le retrouver. »
Syriac explosa : « Êtes-vous gagné par la folie ?! Chacun sait que la guerre couve avec Gracia ! En tant que ressortissant d'Elmoraden, vous serez une proie facile, il ne se passera pas un mois avant que vous soyez capturé, ou pis encore ! »
« Ça va aller. Je saurai être prudent. Et le devoir exige que je fasse en sorte de retrouver mon frère d'arme et ami. Tu le comprends, n'est-ce pas ? ».
Syriac jaugea à nouveau son maître du regard, puis acquiesça : « C'est votre devoir de chevalier. Vous y soustraire serait indigne. » Il ramassa un des sacs qu'il avait précédemment posé au sol, puis continua : « Tout comme il serait infamant pour votre écuyer de ne pas vous suivre ».
Lhadhaniel fronça les sourcils : « Non. Il me semble avoir été clair, il y a d'autres priorités dont je veux te savoir t'occuper ». La réponse de Syriac claqua dans les brumes du quai de Gludin : « Foutaises que tout cela. Vous partez dans une mission suicide, et vous le savez. Vous voulez donc m'en exclure pour ma propre sécurité. Vous me voyez plus faible que je ne suis, et pis encore, indigne de faire honneur à la chevalerie. Et c'est insultant de votre part ».
Lhadhaniel resta coi un instant. Le jeune écuyer avait décidément bien grandi, et lisait en lui comme dans un livre ouvert : « Malheureusement, je n'ai pas les moyens de nous offrir un second billet. Il te faudra donc rester ici. ». Syriac le fixait d'un regard presque fou, mêlant appel à la raison et colère : « Une guerre Maître Lhadhaniel !! UNE GUERRE !! Nul homme ne saurait en revenir vivant seul, ne soyez pas inconséquent, un chevalier mort n'est utile à personne ! Rassemblez des hommes, partons en un groupe qui puisse survivre en territoire ennemi ! Vous n'êtes pas tenu d'agir inconsidérément par simple respect du Code ! »
« Ma décision est prise. Je dois embarquer à présent. Veille sur ces terres. »
Syriac laissa alors choir le sac, sortit ses lames jumelles, se mit entre l'embarcation et le chevalier, et, réprimant difficilement un léger tremblement dans sa voix, se contenta de prononcer un « Non », plus violent, fort et terrible que tous les discours du monde.
Lhadhaniel aurait pensé à tout, sauf à cela.
« Que fais-tu là ? », demanda-t-il, d'une voix teintée d'autorité et de surprise.
« En tant qu'écuyer, j'ai le devoir de veiller sur mon maître, de le protéger, dut-ce être contre lui-même. Si vous partez, vous allez à votre trépas. Si je vous laisse partir, seul, qui plus est, je ne serais plus digne d'être écuyer. »
« Crois-tu l'être davantage en retournant tes lames contre moi ? »
« Nullement. Mais quitte à ne plus être écuyer, quitte à salir mon nom et mon honneur, je préfère que cela soit en sauvant un ami qu'en assistant à son suicide. Et vous n'agiriez pas autrement à ma place. Votre attitude ne me laisse pas d'autre choix. »
Le regard de Lhadhaniel s'attarda sur Syriac. Une tunique en lin, pas la moindre maille, rien d'autre que ses épées, Rédemptrice, et sa copie, faite sur mesure pour Syriac. Un défi courageux, mais stupide, face à un homme équipé d'une armure lourde de la meilleure facture.
« Ecarte-toi, écuyer. »
Syriac glissa son pied droit devant lui, se mettant en posture de combat. Lhadhaniel réprima un sourire, équipa son bouclier, puis sortit son épée.
« Je t'attends, écuyer. »
En un instant, en une impulsion, Syriac fut sur lui, se jetant l'épaule la première sur son bouclier, à la grande surprise de Lhadhaniel qui recula d'un pas sou l'assaut. Le choc fut si violent que Lhadhaniel entendit clairement craquer l'épaule de son protégé, qui déjà se replaçait et harcelait le paladin de ses lames. Rédemptrice et sa jumelle pleuvaient tour à tour sur Lhadhaniel, qui jouait successivement de sa lame et de son rempart pour repousser les attaques de son écuyer, qui, s'il avait toujours été fin bretteur, ne cessait de l'étonner par ses prouesses au combat. Moins que la force brute, c'est la rapidité, et la précision des coups de Syriac qui n'avaient de cesse de surprendre son maître. Chaque coup semblait placé de manière à compliquer la parade, sans pour autant s'avérer critique pour le paladin si le coup passait. Comme pour laisser admirer le combat aux passagers de la caravelle, un vent terrible s'était levé, sitôt que Syriac avait engagé le combat, dégageant la brume épaisse des quais et troublant la quiétude de la mer. Lorsque le double épéiste tenta un coup simultané de ses deux lames, Lhadhaniel vit l'opportunité et en profita pour asséner un coup de bouclier à son élève dépourvu d'armure, mais celui-ci, voyant le coup arriver, l'encaissa une nouvelle fois de l'épaule, se laissant projeter vers l'arrière sous l'effet de l'impact, ne cherchant surtout pas à résister à la charge. Il se laissa rouler à trois bons mètres derrières, puis se releva d'une habile cabriole vers l'arrière, et sans même s'accorder une pause, malgré son épaule qui devait le faire souffrir, reprit son roulement d'épées sur les défenses de son chevalier de maître. Un instant, Lhadhaniel crut voir une brèche dans l'attaque de Syriac, et parvint d'un mouvement de bras à repousser du bouclier les deux épées de son élève, et leva son épée d'un mouvement vif au dessus de Syriac. Pas assez rapidement pour son élève, qui de sa main gauche, contra l'épée de son maître du plat de la lame de copie de Rédemptrice, laquelle se fendit sous l'impact, mais tint bon, puis Syriac abattit le tranchant de Rédemptrice de toutes ses forces sur le haut de la lame de Lhadhaniel, lequel lâcha l'arme, pour protéger son poignet, et vit son épée se planter dans une caisse quelques mètres plus loin. Le regard surpris du croisé rencontra celui plein de détermination de son pupille, lequel abattit alors sa seconde lame sur le bouclier de Lhadhaniel, laquelle se rompit, déstabilisant l'écuyer dans son mouvement, et il trébucha. Lhadhaniel en profita, et frappa de toutes ses forces son écuyer de son égide, lequel s'en alla voler un peu plus loin dans les caisses, dépourvu d'armure qu'il était. Sonné, il fit mine de se relever mais chancela, et tomba un genou à terre. Lhadhaniel se rua sur son épée, puis se présenta devant son écuyer, lequel, la tempe et l'épaule en sang, ne parvint pas à se relever avant de voir son maître arriver sur lui.

« Tu t'es élevé contre mes décisions, a contesté les choix de ton Seigneur et Maître, et a levé tes armes contre celui que tu te devais de protéger. Tu n'es plus digne d'être un écuyer. »

Lhadhaniel fit glisser la lame sur le coup de Syriac, lequel leva la tête, le regard criant de fierté malgré sa défaite, avant de fermer les yeux, tout à sa funeste dignité.

« Tu t'es élevé contre l'autorité, pour une raison que tu considères la bonne, pour défendre des valeurs qui à tes yeux surpassent toute autre, pour protéger un ami, et tu as combattu vaillamment, faisant la fierté de celui qui était ton maître. »

L'épée de Lhadhaniel glissa sur l'épaule droite ensanglantée de Syriac, et la tapa de son plat.

« A ce titre, et en tant que ton maître », la lame s'éleva au dessus de la tête de Syriac puis toucha de son plat l'épaule gauche, « au nom des Sept, je te fais Chevalier », la lame heurta une nouvelle fois légèrement l'épaule droite blessée du double épéiste, « Sois toujours vaillant, loyal et généreux . »

Les yeux ouverts, le souffle court, Syriac plongea son regard vert dans celui de Lhadhaniel, qui lui fit le sourire d'un père à son fils, se retourna, et embarqua à bord du navire.

« Et trouve un sœur digne à Rédemptrice », cria le chevalier d'Einhasad comme le bateau commençait à peine à se mouvoir, « elle le mérite. Et un bretteur tel que toi aussi. »

Toujours un genou à terre, blessé, anéanti, Syriac De Lodyl, désormais chevalier, ne savourait pas son adoubement comme il l'avait rêvé, mais voyait en ce jour attendu toute une vie partir un ami vers un trépas certain.


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