Furcifer

[Milou]

Sur la place de Gludio, deux personnes entament une discussion

…
Comment, vous voulez que je vous raconte mes aventures ? *l’air étonné*
Très bien mais installons nous à cette taverne. Ils ont une fabuleuse boisson fermentée à base d’houblon ! *clin d’œil*

Les deux personnes s’installent sur une table bancale au fond de la poussiéreuse taverne

J’aime à dire que je suis une preuve vivante que les races peuvent cohabiter et même vivre ensemble. Ma mère est une elfe et mon père un humain. Je pense d’ailleurs que mes origines sont pour quelque chose dans mes convictions !
…
Oui, tout à fait, je suis un véritable hybride *rigole*
…

Le tavernier apporte deux énormes pichets de la fameuse boisson

Si vous saviez… il y a encore quelques années un grand érudit de Giran, je crois qu’il s’appelait Mayr, prônait que les hybrides n’étaient pas « naturels » et totalement inaptes à vivre en Aeden. J’ai longtemps souffert de cette déconsidération mais aujourd’hui, je suis fier de prouver le contraire !
Je suis même convaincu que Gaia a besoin d’innovations pour évoluer…
Bref, je ne veux pas vous ennuyer avec mes théories sur notre Mère nature Gaia. *boit une gorgée*
…
*réfléchi* Ah oui, j’en étais à mes origines !
Mes parents m’ont nommé Furcifer en hommage à une créature aussi étonnante que magique. *l’air mystérieux*
…
Et bien, elle a la capacité de modifier sa couleur, c’est vraiment époustouflant ! Qu’elle soit noire comme certains elfes, verte orc ou blanc, elle garde pourtant son intégrité. Pour moi, c’est une preuve que la couleur de peau importe peu.
…
Mes parents m’ont vraiment offert une enfance heureuse. Je baignais littéralement dans l’amour et l’harmonie. Dès mon plus jeune âge, je me suis passionné pour cette magique invention, presque irréelle qu’est la vie. Alors que les autres enfants du village combattaient en duel en imitant les guerres comptées dans les livres, moi j’ observais accroupi dans l’herbe des turbulentes fourmilières.
…
Oh, ne vous moquez pas, l’organisation de ces créatures m’impressionne toujours !
…
C’est vers mes 10 ans que j’ai vraiment ressenti cet équilibre dynamique dans la nature, ces interactions harmonieuses entre les organismes, ces joies et ces peines. C’est le sang elfe qui parle ! *sourit*
J’ai grandi ainsi dans ce cocon protecteur jusqu’à mes 20 ans. Savez vous, la soie des araignées, notamment du cocon, est d’une résistance incroyable. Je ne comprends toujours pas pourquoi les nains n’utilisent pas ce matériel pour confectionner des armures de hautes qualités.
…
Oui, je m’égare encore ! *boit une autre rasade*
Donc, vers mes 20 ans… ce n’est pas si vieux que ça… je suis parti à la découverte du monde et de son extraordinaire diversité.
…
Oui, j’étais innocent et naïf !
Au lieu de ça, j’ai découvert la cruauté, la haine et la soif de domination entre les espèces les soient disant « plus évoluées ». J’ai longtemps erré dans les rues de Giran. La désillusion était trop grande.
Jusqu’au jour ou un elfe, nommé Tyrion je crois, m’a offert une épée. Ce présent m’apporta l’espoir. Toutes les êtres vivants n’étaient donc pas assoiffés de pouvoir et de destruction. Je décidais alors de prendre les armes. Je pouvais rétablir l’harmonie. Les races peuvent s’entendre et vivre dans la paix.
Malgré sa nature pacifiste, Tyrion n’était malheureusement pas de cet avis. Depuis, je ne l’ai jamais revu.
…
Mais non mon ami, ce n’est pas une utopie, j’en suis persuadé…*fini son pichet en une seule gorgée*
Je suis d’ailleurs plein d’espoirs * le teint lumineux*
…
J’ai rencontré des personnes partageant les mêmes convictions. Elles m’ont été d’un grand secours tout au long de mon apprentissage de Gladiateur.
…
Un soir de pleine lune, je rêvassais sur la grande place de Giran : « un jour, j’aurais le pouvoir de changer le monde… Mais comment, avec ces guenilles ?». C’est alors que Khazakiel, un ténébreux elfe sorti de l’obscurité et s’approcha de moi. Sur le coup, un frisson me parcouru l’échine.
« Bonjour guerrier » me lança-t-il gaiement. Une conversation alors s’ensuivit. Ce ténébreux elfe rayonné, il était bon. Tellement bon qu’il m’offrit gracieusement des pièces d’équipements magnifiques, d’une valeur inestimable à mes yeux. Ce fût le début d’une grande amitié.
…
Croyez moi ! Un homme et un elfe noir. Encore une preuve, les races peuvent non seulement cohabiter mais aussi s’entraider. *son poing se crispe sur la table*
…
Depuis cette rencontre nous nous entraînons régulièrement ensemble.
…
Vous savez qu’il possède de merveilleux pouvoirs magiques. En sa présence, je suis un surhomme ! *montre son biceps et rigole*
…
Mais ce n’est pas tout l’ami. Juste avant mon sacre de Gladiateur, une merveilleuse humaine Gladiatrice elle-même m’a offert un merveilleux équipement. Cette fille est étonnante. Elle déborde d’énergie et sa bonté d’âme est sans équivalent. Elle se nomme Cornélia. Je ne connais pas trop ces origines, mais j’ai l’intuition qu’elle ne garde pas de très bons souvenirs de son enfance. Elle esquive systématiquement toutes questions.
…
Non, au contraire, j’ai le sentiment qu’elle était enfermée dans une prison dorée et que son rêve était de s’en échapper. Enfin, je ne peux vous en dire plus.
J’essaierai à la prochaine rencontre d’aborder ce sujet.
…
Oh oui l’ami, il est déjà tard. Je dois reprendre l’entraînement. Le chemin vers l’harmonie est encore long.
…
Voudriez vous m’aider dans cette quête ?

[Milou]

J’étais parti de la maison familiale en pleine nuit, une nuit agréablement chaude, laissant derrière moi mes parents Zélote et Enola. Je savais que ce n’était pas loyal de partir comme cela mais il fallait que je fasse ma vie, que je trouve un but à celle-ci. J’en avais simplement parlé à mon père qui, après une longue conversation très mouvementée, m’avait donné son accord.
J’avais pris mes armes composées de deux épées, quelques livres pour m’initier à l’art de la magie d’attaque, des vêtements et un peu de nourriture. J’avais décidé de voir le monde et le monde se réuni à un endroit : Giran. C’est après quelques jours de marche que rejoignit enfin la capitale. Giran était une grande ville assez plaisante. Beaucoup de monde naviguait sur la place, achetant ou vendant de nombreux produits qui m’étaient encore inconnus. Je rencontrai beaucoup de monde là bas jusqu’au jour où un jeune individu me parla de la cité de Rune. Rune. J’en avais déjà entendu parler mais je n’y étais jamais allé. Il paraissait qu’un clan régnait en ce lieu, l’Ordre d’Ambre il me semble.
J’allais donc en direction de la passeuse pour visiter cette ville. A peine arrivé là bas je vis trois orcs rentrer dans la ville et renverser une petite échoppe. Ils riaient et criaient à en déchirer les entrailles. Je me précipitai pour aider le commerçant tombé avec son échoppe. A ma vue l’un des orcs, surement le chef, vint à ma rencontre.
- Hé toi ! Qui t’as permis de l’aider ?!
- Et vous ? Qui vous permet de le maltraiter ? Vous pensez que l’affreuse couleur de votre peau et la mocheté de vos femelles vous servent d’excuse ?!
L’orc se rua sur moi en criant. Je pris une épée qui se trouva sur une échoppe non loin de moi et la tendit droit devant. Dans son élan l’orc se l’enfonça directement dans la gorge. L’épée en ressortie de part en part. Tout d’un coup de grosses ombres se jetèrent sur moi, me plaquant au sol. Les orcs ? Non, je les voyais, eux aussi étaient emprisonnés. Mais ? Oui les gardes ! Ils allaient les arrêter ! Et moi avec !
- Garde ! Laissez le jeune homme et faites ce qu’il faut pour les orcs, cria une douce voix féminine.

Je sentis l’étreinte des gardes se retirer et libérer. J’aperçu alors ma sauveuse. Une naine à l’aire très sympathique et au sourire charmant.

- J’ai vu la scène, me dit-elle. Je sais que tu n’as rien fait appart protéger un innocent.
- Et bien… Vous devez être une personne importante pour faire obéir ces gardes de la sorte.
- Je suis la chef des Ambres et de donc de Rune me dit-elle en souriant.
En ni une ni deux je me mis à genoux devant une personne de cette renommée.
- Relève-toi jeune homme et dis-moi comment tu t’appelles.
- Je me nomme Furcifer, Dame. Vous êtes donc la dirigeante de l’Ordre d’Ambre. J’en ai un peu entendu parler mais je ne sais si ce que l’on dit sur vous est vrai.
- Et que dis-t-on ?
- Que vous êtes des militaires très entrainés et que vous savez vous battre pour défendre vos valeurs. Hmm on m’a dit que… oui que vous vous battiez pour l’équilibre c’est bien cela ?
- Oui c’est cela même. Nous sommes dans notre Ordre, contre tous les extrêmes qui sont la base des maux de notre monde. Nous prônons une égalité des races même comme tu as pu le voir, certaines ne font pas trop d’efforts pour qu’on les respecte davantage. Nous n’avons point de religion non plus. Nous sommes comme nous pourrions le dire, Neutre. Mais pour nous donner gloire à nos valeurs nous savons très bien que les mots ne changeront rien. Certes ils sont utiles mais pas suffisants. Tu as eu la réaction d’un Ambre jeune homme. Tu n’as pas hésité à te battre et même tuer, pour ce que tu trouve juste. Reviens me voir un jour, j’aurais peut être une place pour toi.
- Bien, Dame. Et puis je vous demander comment vous vous appelez ?
- KyaMarra. Je me nomme KyaMarra, me répondit-elle en souriant.
Sur ces mots elle s’en alla entourée d’une garde rapprochée. J’ai beaucoup réfléchi à la proposition de KyaMarra et je me suis décidé à retourner la voir. Pendant notre rencontre elle m’a parlé plus profondément de l’Ordre d’Ambre. Après m’avoir testé au combat, m’avoir demandé les raisons de mes bagarres et m’avoir présenté de nombreux Ambérites elle me proposa de rejoindre l’Ordre. Sans hésiter une seconde j’acceptai la proposition. Elle me donna un blason représentant le symbole des Ambres en me déclarant simplement :
- Bienvenue.
Ca y est. J’avais enfin trouvé un but dans la vie.