[BG]Daeglan (sans clan)

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

Modérateurs : Conseillères, Admins et GMs

Coutsait
Princess Molrang
Messages : 134
Inscription : sam. 9 juin 2007 à 21h18

[BG]Daeglan (sans clan)

Message par Coutsait » mer. 25 juillet 2007 à 16h47

Un petit attroupement patientait à l’ombre d’une taverne, face à la banque naine…
L’un des hommes portant un foulard rouge autour du cou, sans doute le chef de la bande qu’on l’on qualifierait de mal organisée, ordonnait à ses hommes dans la plus grande des discrétions. Du moins, il faisait tout son possible pour qu’il en soit ainsi.


« Daeglan, peut tu m’expliquer POURQUOI, tu gardes ton arme en main face à un bâtiment protégé par une demie douzaine de gardes ?
_Mais Chef…
_Il n’y a pas de « mais » Daeglan ! Par Einhasad la Sainte, combien de fois devrais je te le répéter, prends exemple sur tes petits camarades de vole ! »

Les autres truands soufflèrent en direction du chef, un doigt contre leurs lèvres à l’annonce du mot de tous les vices. Alors ce dernier se repris, gêné, un sourire niais comme seule expression.

« Hrrm… Bref, range moi ton arme, et vite !
_En même temps, pas que je refuse d’obéir, mais comment pourrais je ranger une lance ? Les autres je comprends… Ils se battent la dague au poing… Mais moi… -Daeglan sous pesait l’arme en question tout en répondant-
_Ahah…Ah… Merde…
_Si vous voulez chef, je peux tenter d’y accrocher un drap au préalablement volé, non ? On pourrait croire que c’est un étendard.
_Pour sur mon chef, ça c’est de l’idée d’archi mage, s’exclama le plus maigre des bras cassés.
_Sûrement pas, t’as rien trouvé de plus discret pour qu’on finisse aux geôles ?? Non non… Par contre tu pourrais essayer de la plier en deux ?
_Bahh mon chef, une lance ne se plie pas. Je peux toujours la briser en deux, mais après je ne pourrais pas la recoller, ce qui est problématique, vous en conviendrez. »

Soudainement, un troisième voleur les coupa, puis désigna d’une main tremblante une voiture en bois, aux roues cerclées de fer, dont la cabine était protégée des regards curieux et indiscrets grâce à de fins rideaux en soie.

« Chef Chef ! Ce n’est pas le carrosse que l’on doit attaquer ! Il porte le sceau du Comte Het !
_Pour sur qu’il s’agit bien de lui ! Vite, tous en selle ! »

Les hommes s’exécutèrent sans broncher et s’en retournèrent à l’étable au pas de course.
Après quelques minutes d’attente, les coéquipiers de l’individu au foulard rouge se présentèrent à dos de stryders. Tous… Sauf Daeglan, qui lui, accompagné de son éternelle lance, traînait ses grosses pattes bottées dans une épaisse poussière qui s’élevait jusqu’au nez du chef. Celui-ci soupira un instant avant de mordre son poing, désireux de contenir sa colère…

Daeglan, un mâle imposant à la carrure éprouvant le respect, ne savait jamais comment faire face à une telle situation. Il se contentait simplement de gratter son épaule droite avant de poursuivre, espérant ne pas attirer les foudres du chef.

« C'est-à-dire que j’avais faim…
_Aurais tu encore mangé une de nos montures… ?
_C’est que mon estomac hurlait famine Chef ! Je me devais de l’apaiser, sinon Einhasad sait que nous nous serions fait remarqué.
_...
_Attendez, je vais vous faire rire mon chef, j’ai fais cuir ma monture tout en sachant qu’il n’en restait plus de rechange, ahah, c’est pour vous dire quel point j’avais faim.
_La dernière…
_Ah ben voila, de suite vous me comprenez Chef ! »

Le chef d’opération se massa ses paupières humides, se posa à terre, genou contre genou, les mains jointes et implora les Dieux pendant que le carrosse quittait la ville.

« Vous savez Chef, les Dieux sont clément. Un jour j’avais faim, alors j’ai prié Einhasad. Deux minutes plus tard un aubergiste m’a offert gracieusement un cassoulet délicieux ! Je me rappelle même avoir saucé le plat avec ma manche. »

Il porta celle-ci contre ses narines et renifla un court moment. A cet instant il laissa retomber sa tête et repensa à toutes ces saveurs qui l’enivrèrent soudainement…Hmmm…Cassoulet…
Quand Daeglan reprit ses esprits, ses frères d’armes n’étaient plus en ville.

« Fichtre… Bon ben il n’y a plus qu’à suivre les traces de stryders hein…», ce que l’humain fit aussitôt, une main dans la poche, l’autre portant son arme, une cigarette pincée entre ses lèvres, quelques morceaux de viandes sèches reptiliennes accrochés à la ceinture.


La nuit pointait le bout de son nez lorsqu’il aperçut enfin le camp de ses confrères.
Un feu immense régnait sur quelques tentes en peau de buffalo males dressées. Certains, déjà ivres, dansaient autour de la main de Paagrio, brandissant victorieusement quelques falbalas, d’autres préparaient sans aucune habileté le repas, que dis je, le festin d’un soir exceptionnel.

« Hey les gars, qu’equ’c’est qu’on mange quoi cette nuit là ? –lança l’un des vauriens-
_De la couillasse de bourgeois détroussé ! –répondit avec entrain un second doucement éméché- »

L’assemblée s’esclaffa et les rires couvrirent les crépitements d’un feu furieux.


Nonchalant, Daeglan s’approcha du leader, balança sa compagne meurtrière dans un coin, puis se laissa retomber sur les fesses accompagnant son geste d’un long soupir.
Il décapita une bouteille d’alcool vagabonde à l’étiquette détrempée avec un couteau avant de s’enfiler une rasade. L’espace de quelques secondes il fixa le feu et les hommes heureux, puis proposa le sain breuvage a son compagnon qui lui, ne l’était pas.

« Dites Chef… J’ai deux questions, je commence par l’une des deux ou l’autre ?
_Hmm, attends voir que je réfléchisse… Peut être par la première.
_Donc déjà… On bouffe quoi ce soir ?
_Ahah, n’as-tu pas entendu les autres mon gaillard, ce soir c’est couilles de bourgeois farcies !
_Par Grand Kain ! C’est que ya rien a bouffer la dedans ! C’est bien connu, les bourgeois, plus ça a de sous, moins ça fornique, et tu comprends bien qu’à force bennnnn, ça diminue ben d’une franche moitié !
_Mais c’est qu’tu t’y connais en bourses toi ahah, tu ne serais pas voleur par hasard ? –les deux hommes se mirent à rire, l’un des deux rires se transformant en toue grasse –
_Bon, et sinon chef, ma deuxième question. J’ai vu Jean et d’autres de nos pouilleux porter des bijoux que même le curé, avec l’argent de la paroisse, ne pourrait pas se payer ! Avez-vous arrêté le carrosse ?
_Ouais gamin, et on peut dire qu’on a réussi notre coup ! Quarante kilos d’or qu’on a volé en plus de la virginité de la fille du marchand ! Avec ça, on peut faire tout c’qu’on veut, même demander au bon José de nous lécher le derrière.
_Rhaaa, mais l’or tu le fais fondre, mais tu ne peux pas le manger. -Daeglan se massa l’épaule droite tout en marmonnant dans sa barbe mal taillée. Il se tourna à nouveau vers son chef, et poursuivit après un hochement vif de la tête- Hey ils ont même pas lâché un gibier les bougres ?
_Ah non, à croire qu’ils n’avaient pas d’appétit… Pas même pour la jeune pucelle –cette fois ci, l’homme au foulard ne rit pas et toussa directement, ces poumons étaient ceux d’un mineur et sa gorge celle d’un alcoolique, cela n’arrangeait pas les choses-. »

Daeglan se releva non sans mal, adressa une tape amical au dos de son ami, puis se dirigea vers un petit attroupement de voleurs gentiment pervertis par l’esprit de la fête et les vapeurs d’une eau de vie à la cerise.
Deux hommes s’affrontaient à un concours de coups de boule, pour le sport affirmaient ils.
Les spectateurs misaient une part de leur butin fraîchement acquis sur l’un des deux concurrents, incités à jouer par l’euphorie.

« Vingt pièces d’or sur Jo !
_Huit pièces d’or et ma chemise sur Conan ! »

Le lancier s’allongea face à ses compagnons, ses bras soutenant son crâne, puis se laissa porter par la fatigue. Une journée de marche doit être compensée par une bonne nuit de sommeil. Et demain, on reprend la route… Et sans monture.