Brad

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

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Mervin
Zombie Lord Farakelsus
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Brad

Message par Mervin » dim. 10 février 2008 à 23h49

En chemin


Au loin, un loup hurle. Aussitôt, comme si le ciel lui répondait, un éclair illumine brièvement la forêt ténébreuse. Puis, dans le grondement du tonnerre, la scène est brutalement replongée dans l’obscurité.

Telle la cicatrice d’un coup de sabre sur le visage d’un géant, une route déserte balafre la forêt en se faufilant parmi les arbres comme un serpent rampant vers un destin inexorable. Une pluie torrentielle cingle ce fragile ruban, ruisselant entre les feuilles et courbant les troncs secoués par le vent furieux dont les plaintes et les gémissements évoquent une âme en détresse.

Une autre rumeur, qui pourrait être l’écho du tonnerre mais dont le roulement se rapproche, se décompose progressivement en claquement de sabots, en cliquetis de harnais, en fracas de roues cerclées de fer.
Un fouet claque, des chevaux s’ébrouent. Une voiture noire apparaît, tanguant sur la route comme un bateau sur la mer. Les chevaux ont l’écume à la bouche, les yeux fous. Le cocher, dont la pèlerine flotte au vent, est un gaillard robuste, un homme capable, expérimenté, aux épaules larges et aux mains puissantes. Et, pourtant, lui aussi paraît effrayé.

La route se met à monter. En s’élevant, elle émerge de la forêt pour déboucher dans une lande désolée, battue par la pluie, parsemée de rochers dont les formes tourmentées prennent, à chaque éclair, l’aspect de fantômes hideux.

-Allez, hue ! crie le cocher.

Mais les chevaux n’ont pas besoin d’être encouragés car ils galopent déjà comme s’ils avaient le diable à leurs trousses.

La route continue à grimper de lacet en lacet, et la lueur des éclairs permet maintenant de voir où elle conduit : à un manoir en ruine, obscur, lugubre, dont la sinistre silhouette semble tapie au sommet de la butte derrière de lourdes grille de fer.

La banquette de la voiture noire est occupée par un personnage solitaire, enveloppé d’une lourde cape qui dissimule son visage, ne laissant voir que ses yeux, au fond desquels brûle un feu sombre animé par instants de lueurs rougeâtres.

Tandis que la voiture cahote vers sa hideuse destination au milieu des éléments déchaînés, le voyageur solitaire demeure aussi immobile qu’une statue.

Le cocher doit se cramponner à ses rênes pour reprendre le contrôle de son attelage. Les chevaux terrifiés se cabrent et hennissent, refusant d’approcher d’avantages des hautes grilles de fer de la funeste demeure. La voiture noire oscille dangereusement, menaçant de verser, mais l’automédon parvient à maîtriser ses bêtes, et le véhicules s’immobilise sans dommage à moins de dix mètres du redoutable portail.
Un nouvel éclair illumine le sinistre manoir qui s’élève au-delà des barreaux, ténébreux assemblage de tours et de tourelles se profilant sur le ciel avec une sombre majesté.

-Nous y voilà, mon bon monsieur ! crie le cocher.

Et le grondement du tonnerre couvre à moitié sa voix. Les chevaux s’agitent nerveusement lorsque la poignée de la portière commence à tourner. Le panneau s’ouvre lentement, et une silhouette apparaît, emmitouflée dans une cape pour se protéger de la pluie diluvienne ; le visage du voyageur est à peine visible et les chevaux se mettent à trembler tandis que l’homme descend de la voiture.



La Confession


Une faible lueur oscille dans l'une des pièces les plus hautes de l'édifice.
La bibliothèque sombre est comme happée par les ténèbres, seule cette petite bougie trouble l'invasion du noir total.

Un homme se tient penché près de celle-ci, c'est un homme d'une soixantaine d'années, mais ses traits particulièrement tirés et l'air fatigué de son visage lui donneraient bien dix ans de plus.

Son regard est posé sur un parchemin vierge de toute écriture. Tenant une plume qu'il plonge inlassablement dans un petit encrier, l'air pensif.

Une longue plainte retentit soudain, quelqu’un a ouvert le portail extérieur….
L’homme semble reprendre ces esprits et lève sa plume en direction du manuscrit.

« Compte Hector de Lunssac, voici mon nom…enfin voici comment on aurait du m’appeler, mais depuis la chute du roi de notre contrée, bien des malheurs arrivent à ceux qui revendiquent un titre. Les gens du coin m’appelaient « Le Lunssac ». Je n’ai que mépris pour ces êtres inférieurs, ces paysans, que je devais maintenant côtoyer régulièrement. Après la chute de la royauté, les pillages et les destructions, m’ont complètement ruiné, seul me reste cette demeure qui tombe en ruine et que j’avais du abandonner pour une maison modeste du village.
Je devais travailler pour subvenir à mes besoins….travailler sous les ordres de mes anciens sujets… »


-L’homme eux un sourire crispé-

« Nous habitions dans cette misérable hutte avec ma femme Eldane et mon tous jeune fils de 4 ans, Brad.
Celui-ci était vif d’esprit pour son jeune âge et aidait sa mère autant qu’il le pouvait. Dans notre malheur nous vivions tous de même correctement et surtout heureux tous ensemble.

Jusqu’au jour où…Eldane tomba malade. Alors que je revenais du marché, je la retrouvais allongée sur notre lit, pâle comme jamais, elle était entourée de plusieurs habitants du village tentant tant bien que mal de l’aider.
Je m’approchais en toute hâte de ma femme, je lui pris la main. Mais elle ne put articuler une seule parole, ces yeux tournaient dans leurs orbites, elle paraissait sur le point de succomber.

Le soir venu je restais seul auprès de ma femme, elle dormait à présent. J’étais dans le désespoir le plus complet. Comment pourrais-je vivre sans elle ? Elle était tous ce qui me restait…

Mon fils…où était-il ? Je quitta la chambre en silence, pour aller à sa recherche. Je le trouva endormi sur un siège de la cuisine, le pauvre enfant avait supplié pour voir sa mère, personne n’avait voulu le laisser entrer, il c’était finalement endormi.

Je retournais auprès de ma femme, mon souffle se coupa, je vis une silhouette encapuchonnée penchée sur elle. Je ne réfléchis pas et saisi le premier objet que je trouvais. Je bondis dans la chambre en brandissant le chandelier. Mais une voix grave retentit, ces paroles résonnèrent dans mon crâne comme un écho.
Et c’est là que je fis l’erreur de ma vie….

- Mr le comte, votre femme va mourir.

Le chandelier tomba au sol, cette voix était si intense que ces mots m’avaient bouleversé.

- Qu…qui…qui êtes vous ?
- Je suis celui qui peut vous aider.
- Nous aider ??
- Je peux sauver votre femme, je peux vous permettre de continuer à vivre ensemble.

Je croyais en cet être, je ne saurais vous dire pourquoi…cette voix ne me laissait pas de doute.

- Comment ? Comment feriez vous ?

Je me souviens encore de ce rictus sur ses lèvres lorsque l’homme tourna la tête vers moi. Un sourire qui me fit frissonner, mais la peur n’avait pas la place dans mon esprit.

- Vous, vous doutez bien que la vie de votre femme à un prix…

Je répondis précipitamment.

- Tout je vous donnerai tout, rien n’est plus précieux que la vie d’Eldane.
- Votre fils, voilà l’échange que je vous propose, ou plutôt…l’âme de votre fils…
- Mon….mon fils mais…
- Pensez à votre femme…votre fils restera avec vous mais il sera seulement…différent.
- Mais jamais je ne pourrais…
- Je n’ai pas de temps à perdre, votre réponse doit être immédiate ou je laisse votre femme mourir avant l’aube.

Ses paroles résonnèrent dans ma tête, mes tempes commençaient à me faire horriblement mal...
Mon esprit se brouilla…ma femme…mon fils…ma vie…

- J’accepte.

Je restais là, choqué, comment avais je pu dire ces mots…
L’être se redressa devant moi, je me souviens de cette lueur rouge sang qui émanait de sous son capuchon.

- Ton accord est définitif, ta femme vivra…jusqu’au réveille de l’être…

J’étais tellement abasourdi que je ne compris pas cette phrase…je l’ai compris que bien plus tard.
Soudain le sombre personnage disparu dans un éclair.
Au moment ou j’allais me précipiter dans la cuisine ou se trouvait Brad, ma femme m’appela. Son teint était redevenu normal, ses yeux légèrement plissés par la fatigue me fixaient. Je la sera dans mes bras.
Nous sommes restés un long moment l’un contre l’autre.
Mon fils resurgi dans mes pensées et je le retrouva, endormi au même endroit que la dernière fois que je l’avais vu.

Une vingtaine d’années s’écoulèrent, vingt années de bonheur avec Eldane. J’avais presque finit par oublier cette terrible soirée.

Presque…Brad avait changer, il avait perdu toutes expressions, toute joie, il passait ses journées assis sur le lit de sa chambre, je venais moi-même le nourrir, ma femme était trop émotive pour sa…mon fils était devenu amorphe…comme si seul son corps était vivant, comme si son corps était vide de toute chose…J’avais expliqué à ma femme et aux habitants du village que cela était du au choc, le jour où il a cru perdre sa mère.

Certaine fois, j’avais l’impression que son regard se fixait sur moi…mais cela ne devait être que le fruit de mon imagination, il n’avait plus fait le moindre geste depuis longtemps…

Une nuit alors que je m’étais levé pour manger quelque chose, j’entendis du bruit dans sa chambre. J’ouvris la porte et là…il n’y était plus...je regarda par la fenêtre je ne le voyais nulle part…la porte et la fenêtre étaient fermées…comment avait-il pu sortir…

Je suis allé me recoucher pour ne pas éveiller les soupçons de ma femme, mais je restais les yeux ouverts…où était-il allez ? Bougeait-il à nouveau ?
Je m’endormis finalement, et lorsque je me réveilla il était là de nouveau…assit sur son lit…toujours aussi immobile…je cru d’abord à un rêve, mais cela ce répéta tous les soirs.
Je remarquais quelque changement, la peau de ses mains était devenue rugueuse, ses muscles avaient augmenté de volume, il avait certaine fois quelque coupures…
Au pied de son lit je remarqua des noms gravés sur le parquet, les noms correspondaient aux habitants du village… que ce passait-il ?

C’est ce jour là que je compris, alors que je sortais de chez moi tôt le matin je vis un spectacle terrifiant des silhouettes criblées de flèches parsemaient tout le village, je courais, criais...tous ils étaient tous mort…femmes, enfant tous tués…
Je me précipita chez moi pour voir Eldane, elle était encore allongée, j’étais soulagé, je m’approcha…sont visage était blanc, elle était froide…Eldane était morte…
Des larmes coulèrent sur ma joue, je sentais le poids du monde sur mes épaules…
J’entra dans la chambre de Brad, il n’était plus là…je m’approcha des inscriptions au sol de nombreux noms c’étaient ajoutés à la liste…de nombreux noms qui étaient barrés…un seul ne l’était pas…le mien…
Cette phrase prononcée par ce démon resurgi dans mon esprit « …ta femme vivra jusqu’au réveille de l’être ».

Je bondis hors de chez moi, monta sur un cheval et parti rapidement. Je ne m’arrêtais plus le cheval galopait depuis des heures lorsque j’arrivais enfin au manoir familiale qui avais connu la grandeur de ma lignée.

Voila un mois exactement jour pour jour que je suis ici, un mois que j’attends…
Mon fils va venir me chercher, je le sais…mon fils puis je seulement l’appeler ainsi…il n’est plus que son apparence une âme démoniaque l’habite maintenant…j’ai sauvé ma femme mais j’ai sacrifié la vie de tellement de gens…Je suis désolé mon fils…je suis…




Le Vent tourne


Une flèche lui transperça soudainement le crâne de part en part…une silhouette encapuchonnée se faufila à l’intérieur de la pièce, il regarda le parchemin et lut rapidement les dernières phrases.

- Je suis désolé mon père.

L’être éclata d’un rire démoniaque…
Il quitta le manoir et monta sur un cheval…

Voila comment commença la terrible épopée de Brad, homme possédé par le malin, homme dénué de tous sens moraux…
Après de longues courses et de nombreuses traversés, il débarqua au port de Giran…
Dernière modification par Mervin le lun. 11 février 2008 à 20h10, modifié 1 fois.
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Re: Brad

Message par Mervin » mer. 4 novembre 2009 à 23h23

Nouvelle ère


*Dans une bibliothèque aux airs de manoir, entre ruines et demeures fantomatiques, certains livres datent dit-on des temps anciens, d'autres des temps futurs, et celui qui s'y aventure se plonge dans un univers où ce qu'il lit se produira peut-être, s'est peut-être déjà déroulé, ou bien n'existe que dans l'esprit fertile d'un romancier.
Dans une des salles parcourues par un vent glacial, un livre est posé, ouvert à sa première page, et les courants d'air semblent laisser de marbres les pages du manuscrit. Une ombre est penchée sur celui-ci.
A la lumière des éclairs, on distingue sur un papier rougi par une substance opaque, une écriture fine, nerveuse, noire...*



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Une goutte de sang tombe, roule, brille, étincelle, chute et vagabonde sur le pavé infini d'un univers incertain, culbute une autre goutte de nectar pourpre, se grossit et se ternit, laisse échapper quelques perles d'ambroisie écarlate avant de s'évaporer doucement, agonisant imperceptiblement, puis disparaître.

A toute histoire il faut un prologue, voilà celui de la mienne. Métaphore obscure ou plutôt morbide de la vie, vision dénuée de sentiment, mépris insondable pour la chose la plus éphémère qui soit, l'existence.
Puisque voilà le prologue, il nous faut maintenant attaquer l'histoire.
Si tu n'as pas encore refermé mon manuscrit, alors prends garde car remuer les pages d'un temps si terrible peut parfois réveiller des démons que l'on croyait à tort oubliés.


En un monde du nom d’Aden, monde où la vie d'êtres de différentes races était écartelée comme il se doit par les divers maux échus aux mortels, il advint qu’un être sombre parmi les plus sombres voulut un jour changer l'ordre établi. Cet être maléfique prit pour ambition de remodeler le monde imparfait, semence de Dieux incompétents, hasard d'une création trop peu soignée, pour en faire un monde parfait, un monde où le Chaos écraserait toute imperfection.

Cette être obscur décida d'anéantir toute faiblesse, toute vie éphémère, tout hasard, sous la bannière de la plus puissante des Forces : La Mort. D'un revers de sa main puissante et décharnée, il balaierait le vase trop fragile et par milliers les faibles gouttes de sang iraient se mourir dans les lointains couloirs funèbres.

Et alors commencerait un univers où tout serait réglé à l'aune de l'infini, brillant oxymore pour les pauvres erres cherchant un futile bonheur dans un temps toujours trop court.
La Mort régnant, l'Immoralité serait l'apogée de ce royaume entièrement assouvi à un pouvoir innommable, récompense incommensurable de ceux qui fondèrent l'Empire du Chaos.

Telle était l'ambition de cette âme noire. Par sa force obscure, il souhaitait réduire à néant les êtres de poussières, il était ennemi de la Vie, amant effréné de la Mort.

Brad, voici le nom que portait son enveloppe charnelle, car depuis bien longtemps une âme démoniaque possédé ce corps. Ce démon était du metaplan du feu, un être au caractère vif, impulsif et spontané, très prompts à la violence physique, adepte de la destruction dans ce qu'elle a de plus spectaculaire.
Il cachait sous un masque de cérémonie de Gran Kain, dont il était fanatique, des yeux rouges, tel un brasier, qu’il ne pouvait contrôler.
Il parcourait les terres d’Aden sans relâche, cherchant des créatures partageant son dessein, il comprit vite que seul, il ne parviendra pas a ces fins.
L'œil acerbe, Il jugeait, pénétrait d'une pensée sans fin les êtres qui revendiquaient l'Alliance funèbre, tous moururent sous les coups emprunts de folie de l’être déçu de si pâle recrue.
Mais il fit une rencontre, une sombre du nom de Lyn vint lui parler, alors qu’il était assis dans l’ombre cherchant dans la foule un possible disciple.
Ils discutèrent ainsi pendant quelque minute, des mots furent échangés, une réunion allait avoir lieu.

Il avait des doutes, mais ils furent vite effacer, ceux qu’il rencontra alors, était ceux qu’il avait toujours recherché. Ils enlevèrent le grand prêtre des elfs, des leur première sortie.


Amer connaissance que celle que l'on tire du passé, disent les Sages, es tu sûr de vouloir connaître l'avenir?


*ainsi se terminait la page, ainsi commençait un nouveau chapitre : Trinitium*
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Re: Brad

Message par Lotradas » dim. 16 mai 2010 à 15h52

Compte supprimé par conséquent de même pour le perso