Siegardt

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

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Sylar
Zombie Lord Farakelsus
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Siegardt

Message par Sylar » mer. 12 décembre 2007 à 16h15

La nuit était calme.
Le vent soufflait dans les feuilles.
J'avais envie de mourir une fois de plus.



Depuis un siècle, je le cherchais désespérément pour qu'il me rende mon dû.
Un bien si précieux que je tuerais n'importe qui pour l'obtenir. C'était mon héritage après tout.
Je regardai fixement la lune en avalant une lampée d'alcool.
Tout ceci n'avait décidément aucun sens et parcourir le monde à sa recherche me lassait.
Je commençai à ranger mes affaires pour prendre un peu de repos. Des souvenirs remplirent mon esprit.



Le marché de Giran était actif dès l'aube du jour. Le meilleur moment pour faire
les meilleures affaires. Je me glissai comme une silhouette sans âme entre les
passants.Le monde qui m'entourait était chatoyant de couleurs, j'étais bien terne en comparaison.
Tout semblait flou pour moi. Les longues années de rituels solitaires avaient dû altérer ma perception de la vie... et de la mort également.
Une enfant me heurta sans faire exprès, je souris machinalement pour faire comprendre que ce n'était pas bien grave.
Elle s'excusa et poursuivit son jeu avec d'autres enfants. Je les observai longuement de mon oeil valide. Tout ceci me rappela mon enfance, mes parents, mes frères...
La mélancolie s'empara de mon visage, je décidai de mettre à nouveau ma capuche pour me cacher des regards furtifs.
Je continuai de marcher.
Je me réveille.

J'ai Douze ans.

Tout était bleu, sauf le soleil qui était noir mât. J'aperçus mes quatre grands frères jouer dehors.
Trois d'entre eux allaient mourir, je le savais de manière viscérale. Je soupirai puis me levai, posant mes pieds
nus sur le sol frais. Le bois craqua légèrement sous mes pas. La porte s'ouvrit doucement, sans grincement.
Il n'y eut aucun son. J'entrevis ma mère assise dans sa chaise à bascule, tricoter tranquillement. Elle était
en couleur. Son visage paisible me rassurait. Je savais qu'elle allait mourir. Elle se tourna vers moi
et me parla, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Ce fût alors que je vis l'ombre derrière elle. Noire comme
le soleil, elle vacillait comme la flamme d'une bougie. Ma mère était partie dans la cuisine me chercher
un bol d'avoine. Je m'assis à table ne prêtant aucune attention à l'ombre. Je sus immédiatement ce que c'était.
Elle me servit mon bol avec un gobelet de lait.
Je me réveille.

J'ai Quinze ans.

La douceur des épis de blé effleura mes mains. Je me baladais tranquillement dans les champs de mon père.
Tout était doré, le ciel bleu, le soleil noir habituel. Je fermai les yeux, repensant une dernière fois à ce que
je devais laisser derrière moi. Mes trois frères étaient morts. Il n'en restait qu'un, parti à l'armée.
Ma mère était morte, ainsi que mon père. Il ne restait que mon oncle.
L'académie de magie m'attendait. Je me laissai tomber dans les épis, lentement, les yeux toujours fermés, me donnant une sensation enivrante de liberté.
Je me réveille.

J'ai Vingt-Cinq ans.

Mon maître aurait dû m'écouter. Il avait voulu jouer avec le feu et surtout avec ma patience. Son corps calciné gisait
sur le sol de son atelier. Plus personne ne s'interposerait entre le pouvoir qui m'était destiné, et moi. Mon unique
frère me l'avait volé, lui seul fût averti. Mes parents voulurent me préserver de ce soit disant destin funeste. Je les détestai pour avoir choisis à ma place.
Mon maître voulut également m'imposer un choix qui ne me convenait pas. L'odeur de la chair
brûlée en disait long sur la conséquence de son acte prétentieux. Je me précipitai en dehors de son atelier, ainsi que de son repaire avant que les
gardes ne fussent alertés de sa mort. Je haïssais la vie à cet instant précis, et plus encore par la suite.
La nuit enveloppa ma fuite.
Je me réveille.

J'ai Soixante-Quatorze ans et je suis fatigué de vivre.

J'étais sous une pluie torrentielle. Au milieu de nul part. Le vent se déchaînait sur la plaine. Le tonnerre grondait parmi les éclairs incessants.
Je ne bougeai pas. La pluie glacée dégoulinait sur moi. Je fus prit d'un sentiment de bien être. Je tendais les bras pour accueillir la pluie.
Le salut. Toute ma vie, je n'avais vu qu'un soleil noir. J'avais envie d'une lumière plus réconfortante.
Mes forces m'abandonnèrent, me laissant aller à la mort. Un éclair me fit comprendre qu'il n'était pas encore temps de mourir. L'ombre vacillante de mon enfance était là.
Elle m'observait silencieusement tandis que les gouttes pleuvaient sur moi, glissant comme des perles son mon corps frêle de vieillard.
Je commençais à saisir le sens de sa présence au fils de mes années. Ni plus ni moins qu'il veillait sur moi. Je m'avançai vers lui d'un pas fatigué.
Ma volonté s'échappait peu à peu de ce fragile réceptacle de chair et d'os. Je tombai dans ses bras, pour mourir. Pourtant je naquis à nouveau, sentant la froideur de son pouvoir m'étreindre le coeur.
Le temps parut si long que la pluie tombait au ralentit. Puis, plus rien.
Je me réveille.



Aucune pitié dans mes sorts. Les brigands n'avaient pas fait long feu devant mon humble connaissance
de la magie. Pour les survivants, je prononçai quelques mots en langue démoniaque, communs au nécromant.
Le corps de la victime s'assécha comme une feuille morte, crispée sur elle même, implorant la clémence.
Je n'imaginai pas la douleur qu'elle put ressentir , mais peu m'importait tant que je survivrais quelques jours de plus.
Drainer leur vie m'était indispensable tant que je n'avais pas récupérer mon héritage.
Peu après, je m'allongeai à nouveau, bien plus à l'aise que les nuits précédentes, pensant un peu à ma famille.
Je m'endors.

Je n'avais plus envie de mourir une fois de plus.
Le vent soufflait dans les feuilles.
La nuit était calme.



Il serra contre lui le corps désarticulé d'une petit fille aux cheveux blonds. Telle une poupée décharnée, elle regardait fixement la lune verte, la bouche béante.
Dernière modification par Sylar le mer. 19 décembre 2007 à 10h10, modifié 5 fois.

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Ishtar
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Re: Siegardt

Message par Ishtar » jeu. 12 novembre 2009 à 08h35

La nuit était calme.
Le vent soufflait dans les feuilles.


Du haut de ma tour j'observais le calme de la cité si perturbée autre fois.
Autre fois c'est devenu si loin à présent.
Peu sont restés de notre groupe. Ils tentent de recréer le rêve perdu, mais rien ne sera jamais pareil.

La nuit était calme.
Le vent soufflait dans les feuilles.
Il est temps de se relever et continuer le chemin.


Il se releva lentement, et d'un pas las, il pris la route. Nul ne savait où il allait, même pas lui. Mais rien n'était fini encore, et ce n'était encore que le début.

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Lotradas
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Re: Siegardt

Message par Lotradas » lun. 8 février 2010 à 09h20

Compte supprimé par conséquent de même pour le perso

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