Dante

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

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Esse
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Dante

Message par Esse » ven. 4 décembre 2009 à 10h50

Ère de la Piraterie : Chapitre I

-Embarcadère de Gludin, il y a deux ans-

Les navires marchands étaient arrivés, entrainant alors l'effervescence au port.
A peine les cargaisons étaient-elles déchargées, que l'on voyait déjà les divers étalages fleurir les uns après les autres.
Le marché installé, clients et commerçants de tous horizons et de toutes races se côtoyaient. Tous présents pour faire les meilleures affaires qui soient.
Les crieurs vantaient la qualité de leurs marchandises afin d'attirer le plus de clients possibles. D'autres, mimaient le récit de leurs exploits ainsi que la bravoure dont ils avaient fait preuve sur l'océan. Ainsi, racontaient-ils, ils franchirent mille épreuves afin de rapporter des mets exotiques, ou bien encore, des potions qui étaient censées allonger l'espérance de vie.
Les vendeurs les plus habiles alléchaient l’acheteur potentiel grâce aux danseuses de charme. Celles-ci réussissaient même à amadouer les chalands les plus radins, afin de les faire débourser le plus d’argent possible.

Cette matinée avait bien commencé Les gens riaient de bon cœur ou aux dépens des acheteurs les plus crédules.
Le sourire des marchands illuminaient leur visage lorsque ces derniers songeaient aux profits qu’ils venaient de faire.
Les visages rubiconds s’étaient déjà enivrés du flacon à l’eau de feu dont ils venaient à peine de faire l’acquisition.

Lorsque le soleil fut à son zénith, les allées du marché s’étaient peu à peu vidées.
Cependant, alors que les marchands remballaient leurs marchandises, il y avait parmi eux un commerçant qui n’avait encore rien vendu.
Il se tenait au fond de l’embarcadère, non loin du navire auquel il appartenait.
Il s’agissait là d’un nain à l’air bourru et à l’odeur nauséabonde. Nul doute que sa mine aigrie n’arrangeait rien à l’affaire.
Fagoté dans un costume trois pièces lui-même en pièces et raccommodé à la va-vite, il n’avait rien du commerçant qui soignait son image pour faire bonne figure à la vue du client.

La pipe au bec, il songeait alors bien plus à sa première bouffée, qu’à vendre ses fruits et légumes qui, tout comme lui, n’avaient rien d’enviable. Ses gros doigts tassaient le tabac qui venait se répandre à égal part sur la pipe et l’étalage.
Timidement et en grommelant il s’essayait quelques fois à la criée.

A vendre... Ouai c’est ça ! A vendre des fruits qui rendent vaillant au lit, pour pas cher et que je les ai ramenés bien moi-même ! Au péril de... De ma vie ! Ouai voilà c’est ça ; Achetez achetez... où bien cassez vous !

Louchant sur la pancarte du vendeur d’en face, il lisait, ou plutôt déchiffrait les annonces faites par d’autres.

- On s’essaye à la lecture ?

Le regard du nain se posa sur le jeune garçon qui venait d’apparaître à sa vue.
Il devait avoir dans les quinze années, son teint hâlé se mariait parfaitement à sa longue crinière blonde qui lui tombait sur les épaules.
Cette chevelure dorée brillait du même éclat que ses yeux aux couleurs de l’océan, tandis que son sourire illuminait son visage et respirait la joie de vivre.
Un bandana autour du cou, des vêtements amples ainsi que de hautes bottes l’habillaient.
Autour de la taille, il portait une ceinture sur laquelle trônait nombres d’outils en tout genre, allant du bec de corbin à la varlope en passant par le maillet.

- Bha qu’est ce tu fais ici gringalet ? L’navire, il a besoin qu’on l’retape et ça s’fera pas tout seul alors magne-toi ! dit-il de son air grognon.
- C’est fait, je me suis bien appliqué. Puis si j’ai quitté le navire c’est parce que je devais rejoindre Kyrl.
- Ah cette fripouille ! Il a intérêt à ouvrir l’œil le bougre parce qu’un jour ça lui tombera sur l’coin d’la gueule et il l’aura pas volé !
- Bapo… Tu dis ça parce qu’il t’a complètement soulagé de tes derniers adenas aux dés !

Le jeune garçon s’en alla en riant, laissant derrière lui le nain à ses médisances qu’il ruminait dans sa barbe.

- Fray ! Ca s’est pas passé comme ça ! Fray !

Déjà à plusieurs pas de l’étal, Fray se retourna pour adresser un sourire au nain, le soleil dardait ses rayons sur le port lorsque le jeune Fray disparut de la vue de Bapo.
Dernière modification par Esse le jeu. 29 avril 2010 à 19h52, modifié 4 fois.

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Re: Dante

Message par Esse » ven. 4 décembre 2009 à 10h52

Ère de la Piraterie : Chapitre II

-Port de Gludin, sur les quais-

Assis sur un tonneau, dague dans une main et pomme dans l’autre, il observait son monde avec grand intérêt. Ses longs cheveux sombres cascadaient dans son dos, un bandana pourpre barrait son front lui donnant l’air d’un marginal.
Il venait de cesser d’animer sa place, en effet, il jouait volontiers du couteau lorsqu’il trouvait un public à son gout.
Cependant tout comme le nain Bapo, tout ceci n’était qu’une façade.
Une fois qu’il eut fini d’amuser la galerie, il était redevenu lui-même, à savoir, un chasseur.

Mais cette fois la proie n’était autre que ces riches marchands qui venaient de faire fortune et qui s’apprêtaient à quitter le port sur leur navire.

Le voici alors qui guette, à la recherche du plus grand butin à piller.
Apres un petit moment, Fray s’était joint à cet homme, Kyrl. Pour Fray, ce dernier était pourvu d’une grande bonté d’âme, toujours prêt à faire la fête, c’était ce que l’on pouvait appeler un boute en train. Néanmoins, le caractère se voit lorsque personne ne regarde, et derrière le sourire de cet homme se cache une profonde tristesse comme s’en était aperçu le jeune garçon suite a une nuit d’ivresse.


- Fray tu sembles pensif, tout va bien ?
- Oui je… J’étais ailleurs excuse-moi.
- Ne t’excuse pas pour ça, dis-moi plutôt si Bapo fait bien son travail.
En guise de réponse, Fray esquissa une grimace qui voulait tout dire.

- Je vois, un jour on aura des problèmes par sa faute, sauver les apparences, c’est pas son fort. Mais dis-moi, pourquoi n’es tu pas resté à bord afin de tenir compagnie au capitaine ?
- Il m’a dit que je pouvais venir débusquer le ‘bon gibier’ en ta compagnie et que j’apprendrai beaucoup.

Souriant, Kyrl acquiesça et fit une petite place sur son tonneau à son jeune ami.
Ainsi il commença à l’initier à ce petit jeu qu’il affectionnait tant et dans lequel il était passé maître. Devant leurs yeux déambulaient de riches marchands. Giflant doucement la main du jeune garçon qui pointait trop souvent ce petit monde du doigt, il se mit à l’affranchir.

- Tu te focalises trop sur le marchand qui se pavane avec ses richesses sur le dos.
Ce n’est pas à eux qu’il faut s’en prendre, Fray. C’est au marchand rusé, à celui qui ne laisse rien voir de sa fortune. Mais n’ai crainte ce sont ceux que je remarque le mieux.

La marine ne peut escorter chaque commerçant. Elle suit les transports de fret, de marchandises et de matières premières nécessaires à la bonne tenue d’un pays.
Les marchands les plus fortunés, eux, pouvaient se payer le luxe d’embaucher des mercenaires. Quelle ironie, ceux chargés de la protection sont les mêmes qui conduiront le riche propriétaire à sa ruine. En effet, Kyrl indiqua à Fray qu’il gardait son attention tourné uniquement sur ces mercenaires.
Ensemble, ils quittèrent le tonneau pour suivre leur future victime.
Une fois leur filature finie et après avoir repéré le navire en question, ils rejoignirent leur bâtiment.

- Alors mon jeune ami, combien de mercenaires as-tu remarqués ?
- Deux, un qui suivait le commerçant de près et un autre qui l’attendait non loin de l’embarcadère.
- Et ceux sur le navire ? Sache que personne ne laisse le navire et ce qu’il contient sans protection. Je dirais qu’ils sont au moins cinq pour ma part.

Tout deux se sourirent alors, l’un apprenait et l’autre se faisait une joie de lui enseigner ce qu’il savait.
Dernière modification par Esse le mer. 17 février 2010 à 17h16, modifié 6 fois.

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Re: Dante

Message par Esse » ven. 4 décembre 2009 à 10h55

Ère de la Piraterie : Chapitre III

L’étalage de Bapo n’était plus, et c’est sur le pont qu’il se tenait. La pipe au bec, il ne manqua pas d’injurier Kyrl, ce qui faisait sourire ce dernier.
A la hune il y avait Aluin, le seul elfe de l’équipage. D’une grande beauté même pour un elfe, il n’était que peu loquace. La solitude semblait être sa seule maitresse. Il était les yeux de l’équipage et du haut de son mât, il s’était toujours très bien acquitté de cette tâche.

Milana la rousse, la seule femme à bord. Elle avait tout pour elle. D’un seul regard elle pouvait tout obtenir de ces hommes à qui elle faisait tourner la tête. Elle gérait l’intendance du navire, ses cambuses, son équipement.
Karm, l’orc, était à l’image de son peuple, grand et puissant. Là ou il fallait trois bons hommes pour une manœuvre, lui empoignait le cordage et se débrouillait bien tout seul.
Il n’était pas rare de le voir aider Fray aux réparations du navire. C’était un brave personnage, très sociable et très calme. Néanmoins, lorsqu’il méditait, tous s’appliquaient à faire le moins de bruit possible, sans quoi ils s’attireraient aussitôt les foudres de cette montagne vivante.

Une poignée d’homme encore était à bord, certains venaient de rejoindre l’équipage et avaient encore leurs preuves à faire.
Au crépuscule, le navire quitta enfin le port en se laissant volontiers distancer par leur proie.
Une fois à plusieurs milles des côtes, on lui rendit finalement son apparence en abattant les voiles noires et l’emblème qui ne laissait aucun doute possible quand à ce bâtiment et à ses membres.
Sorti de l’ombre de sa cabine pour aller rejoindre la barre, le capitaine Manido avait une démarche bien à lui, un peu chaloupée, il avait passé tant de temps sur les ponts des navires bercés par la houle incessante de l’océan, que ça lui était resté.
Tricorne visé sur la tête, un long manteau de corsaire l’habillait. Lui aussi répondait parfaitement aux canons de beauté de sa race. Son flegme, son insouciance et son assurance avait fait sa réputation et à bord, nul ne contestait ses ordres malgré la maladie qui le rongeait.

Sur le pont, l’accastillage était l’affaire de tous. Ils s’activaient afin de rattraper le navire marchand, le butin.

- Le vent adonne, bordez les voiles ! S’écria le capitaine le sourire aux lèvres. Karm, le bosco, faisait suer les nouveaux comme jamais encore. Il fallait les voir mettre du cœur à l’ouvrage.

Maitre artilleur Bapo, la bordée de canons est-elle prête ?

- Prête capitaine !
- Bien à mon signal, faites pleuvoir la foudre sur leur gouvernail, et leur gouvernail seulement…

- L’autre fois c’était pas ma faute capitaine, j’avais pas vu qu’on avait viré de bord !

Devant une si piètre excuse, tout l’équipage se mit à rire malgré les menaces du nain.
- Ce soir, amis forbans, nous serons riches !
Dernière modification par Esse le mer. 17 février 2010 à 15h40, modifié 2 fois.

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Re: Dante

Message par Esse » ven. 4 décembre 2009 à 10h59

Ère de la piraterie : Chapitre IV


Le chant de ces pirates résonne lorsqu'ils se trouvent à proximité du navire marchand.

Ciel déchaine-toi ! Océan lève-toi !
Qu’importe la distance.
Notre caravelle aux sombres voiles est immortelle.
Nous nous engouffrons sous le vent.
La distance qui nous sépare de notre but n’est plus.
Le tumulte règne sur le pont, la pluie balaye la sueur de nos fronts.
Foudre crachée par la bordée de canon.
J’arrive frissonnant destin, j’arrive !
C’est là la vie que j’ai choisi.
Celle du pavillon noir.
Cordage et armes en main.
Pour quelques instants au moins.
La richesse ou la mort.
Tournez vos regards sur le visage de vos compagnons.
Amis, entends mon cœur qui bat au rythme du tien.
Un sourire et quelques mots, équipage déchaîne toi !
Nous sommes la liberté.
Nous sommes l’aventure.
Nous sommes des pirates !


A l’abordage !




---
[Voici la première partie du BG qui en comptera trois. Merci]

1ère Partie : L'ère de la piraterie
Dernière modification par Esse le mer. 17 février 2010 à 15h41, modifié 2 fois.

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Re: Dante

Message par Esse » mar. 12 janvier 2010 à 19h22

L’enfer de Dante.

Prélude.

L’encre sombre de la nuit s’étend dans le ciel. Sur le pont, la fête bat son plein. La musique, née des tambours et des cymbales, de la mandoline et du violon, rythme la danse hypnotique de la belle Milana. La rousse ondule son corps derrière les milles voiles qui la recouvrent. Ses yeux ensorcellent et emportent nombre de cœurs, de promesses et de rêves dans leur sillage.
Les flammes des torches illuminent les visages burinés des boucaniers. Le sourire sur les lèvres, ils festoient, dansent et chantent. C’est une nuit heureuse qui s’annonce, les tonneaux de rhum suffisent à peine à étancher la soif de l’équipage. La chaleur des cœurs réchauffe bien plus que celle du feu.
Plus loin sur la proue du bateau, Aluin est assis, ses pieds se balancent dans le vide, ses mains applaudissent les prestations de ses frères flibustiers, même les plus piètres.
Auprès de lui, le capitaine Manido. Ses lèvres se fendent d’un sourire lorsque Fray tournoie et virevolte pour attirer son attention.

Vois cet enfant mon ami. Regarde-le croquer la vie à pleines dents. Fray le papillon, ce sobriquet lui va si bien qu’il a tenu à se le faire tatouer sur l’omoplate, ainsi que notre pavillon, la caravelle qui déploie ses ailes, symbole de la liberté.
La liberté, il y a longtemps je t’avais fait la promesse de te l’offrir. Toi qui as passé les derniers siècles avec ta moitié qui n’est plus, tu avais accepté de m’accompagner. Pardonne moi si, ce jour là, j’ai profité de ton chagrin. Tu te doutes bien que si je te confie cela c’est parce que je sens que j’arrive au bout du chemin. Mère me réclame, plus encore la nuit et je ne résisterai plus longtemps au sort qui m’attends, la maladie va m’emporter. De moi, il ne restera que cet équipage. Je sais que tu t’en iras lorsque je soufflerai mon dernier souffle. Tu es un solitaire mais s’il te plait, emporte Fray avec toi.
Il y a dix ans déjà que son père nous a quittés. Il a fait le sacrifice de sa vie pour nous permettre de nous échapper d’un assaut de la marine. Pour le remercier, je n’ai rien trouvé de mieux que d’embarquer son fils à bord. Je l’ai éduqué, lui ai appris à lire et à écrire, à reconnaitre ses erreurs et à en apprendre. Il s’est rendu utile et est devenu notre charpentier et je suis fier de ce qu’il est.
Même si nous pillons tout en évitant de voler les vies, il ne doit plus vivre ainsi. Alors, comme dernière faveur, fais en sorte qu’il ne devienne pas comme nous. Tous les présents ont leurs raisons d’être à bord. Que ce soit pour l’amour des océans, pour le goût de l’aventure. Pour oublier la perte d’un être cher, on se fuit. On s’oublie, on se trouve une nouvelle identité, on se tourne vers la piraterie. Aucunes attaches, aucunes promesses d’un lendemain. On se dit que c’est juste pour faire fortune rapidement et refaire sa vie mais au final, on se perd et la routine finit par avoir raison de nous.

Le regard du capitaine se tourne sur le jeune humain qui n’a rien perdu de sa fougue et de son sourire.

Vole papillon, envole-toi loin et refais chaque jour, le serment d’être heureux.
Dernière modification par Esse le sam. 20 février 2010 à 14h41, modifié 3 fois.

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Re: Dante

Message par Esse » sam. 6 février 2010 à 15h26

Divine comédie

La lune étend son manteau de perle sur la nuit noire. Les rires et les chants ne sont plus.
Un vent froid et obscur s’invite et nous glace le sang.
L’horizon devient flou. Des regards étouffés, plus qu’un semblant de joie qui s’éteint inexorablement.
Le néant arrive de la plus triste des façons ; Il dévore tout sur son passage.
A l’intérieur, une lueur, puis plusieurs pareilles à des flocons étincelants dans un abîme de brume.
L’ambiance est oppressante, les gorges se nouent.
Vision fantomatique d’un galion qui déchire la nébuleuse de brume.
Fléau des océans, ils sont là.
Une armée de haine, une armée d’immortels.
Pluie de flammes et déluge de feu. La tempête se lève et acclame l’affrontement.
Je vois l’orage de rage qui grimace les visages autour de moi.
J’entends les lames qui s’entrechoquent et le fracas des canons.
L’odeur de la chair brûlée se répand. Plaintes et complaintes emportés dans le vent.
Une fresque d’épiques batailles se dessine sous mes yeux.
L’horreur, monceau de cadavres, corps éparpillés.
Le rouge ronge le mat et les voiles. Le sang sur mes mains, ce n’est pas le mien.
Autour de moi, tout me parait si irréel, tout va si vite.
Où suis-je ? J’étais encore à festoyer, à danser et à rêver sur le pont du bateau mais à présent…
Je vois les lames refléter la blafarde lueur de la lune, elles brillent si vivement alors que l’instant d’après elles sont ternies du sang d’une vie.
Les corps plongeants des miens me servent de bouclier, je lis la détresse et l’amour qu’ils ont pour moi au fond de leurs rétines.
Je les vois me parler mais aucun son ne me parvient.
Je les vois me sourire mais aucun réconfort ne m’atteint.
Je me tiens au milieu de l’espoir, l’espoir dont font preuve les miens qui étreignent leurs armes comme si ils prenaient en main leur propre destinée.
Je me tiens au milieu du désespoir, le désespoir nourrit par la haine et la tristesse de ceux qui ont, ici, tout perdu.
Je suis à la frontière entre ce qui est et ce qui n’est plus. Le temps et l’espace sont, pour moi, suspendus, je ne distingue plus rien. Est-ce un rêve ? Je vais revenir à moi et tout sera comme avant.
Mes yeux s’ouvrent et contemplent le plancher écarlate jonché de cadavres.
Je vois le Capitaine Manido, ses épées ruissellent de sang, son armure ternie par la mort, ses yeux pareils à deux brasiers infernaux fixe l’ennemi, son sourire se dessine sur ses lèvres, un sourire amer ; celui des vaincus. Je le vois tomber sous les acclamations de ces êtres immondes, sous les hurlements écœurants de la foule qui quémandaient d'autres morts, ils voulaient voir le sang gicler, ils voulaient entendre le craquement des os qui se brisent, affamés d'horreur, assoiffés de massacre.
Monstres …
A mesure que mes pensées s’obscurcissent, mes pas s’alourdissent, mes forces me quittent, des milliers de spasmes m’envahissent, mon cœur se tait, mon corps abrite une flèche perdue.
J’entends mes assaillants approcher puis, plus rien, la scène sous mes yeux se teinte de noir.
Ai-je été le témoin d’une funeste plaisanterie ou bien d’une sombre comédie ?


C’est là mon enfer.
Dernière modification par Esse le sam. 20 février 2010 à 14h29, modifié 1 fois.

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Re: Dante

Message par Esse » mer. 17 février 2010 à 18h28

Interlude : Rencontre.

Assise sur un siège, se tenait une personne qui observait le massacre depuis la proue du galion. D’une main, il ne cessait de faire tournoyer la robe couleur rubis de son nectar.
Appréciant le spectacle de mise a mort qui s’offrait à lui sur le navire vaincus, il s’enivrait lentement tandis qu’il nota un fait des plus intéressant avant de se lancer dans une réflexion…

Ce jeune garçon là, il fut un fardeau pour l’équipage adverse durant toute la bataille et néanmoins, ils l’ont tous défendu avec fougue. Qui peut il être pour compter autant à leurs yeux …
C’est intriguant, qu’on me l’amène, qu’on me l’amène vivant !

Plusieurs jours s’étaient écoulés depuis la bataille mais malgré cela tout dans mon esprit me semblait encore flou et lointain.
Je n’avais plus le gout à rien, ni même à la vie.
Ce jour là, c’est sous un ciel bleu sans nuages que l’on me conduisit sur le pont.
C’est la que je fis la rencontre de cet homme, mon hôte…
Il se tenait debout face à moi. Je ne pus voir son visage caché sous un masque. J’étais a genoux, c’est la qu’il glissât sa main sous mon menton afin de pouvoir s’entretenir avec moi.

Dis moi, tu parais en meilleur forme que je ne cru. Si je n’avais pas demandé à ce que l’on te soigne tu ne serais déjà plus. Tu devrais prendre d’avantage soin de ta personne, après tout en tant que mortel, tu n’as qu’une vie.

Ses railleries provoquaient les rires et les sourires de son équipage. Moi, j’étais étonnement calme, je voulais juste qu’on en finisse, qu’on en parle plus.

Je suis Maximus Vornach, second du navire Psychis que tu connais déjà de toute évidence. Donne-moi ton nom à présent.

- Fray
- Fray… Dis moi, ‘Fray’, pourquoi est ce que les tiens sont allés jusqu'à donner leurs vies pour que tu vives plus longtemps ? Bien que leurs sorts fussent scellés, ils auraient pu penser à leurs personnes avant tout. Ils auraient du même. J’ai croisé nombres de pirates et tous ont d’abord songé à leur sort avant celui des autres. J’avoue que cela m’intrigue et je souhaite t’entendre à ce sujet.

Bien que j’aurais pu garder le silence, je me mis à parler, plus tôt je lui aurais répondu et plus tôt j’aurais satisfait sa curiosité et ainsi je pourrais aller dans l’autre monde pour rejoindre les miens.
Ainsi avais je pensé.

- J’étais le plus jeune d’entre eux, ils se sentaient responsable de moi, nous étions une famille.

L’étonnement puis très vite, la moquerie incessante de l’équipage se fit entendre, et bien que je fusse incapable de voir les traits de mon interlocuteur, je devinais au son de sa voix que ma réponse, à défaut d’avoir répondu à sa curiosité, n’avait fait que l’enrichir.

- Une famille dis tu, et bien celle-ci aujourd’hui n’est plus. Sur les océans, la camaraderie et la fraternité et ce qui s’en rapproche n’a pas sa place, seule la force compte.
Bien, mes mains me démangent et j’ai hâte de faire de toi le fleuron de ma collection.
Mais avant cela, lorsque l’on t’a trouvé tu avais une ceinture de charpentier autour de la taille, l’es tu donc malgré ton jeune âge ?
- Je le suis.
- Oh, à mon grand regret il me faudra alors attendre avant de prendre ‘soin de toi’. Je te charge alors de remettre ce navire en état. Notre ancien charpentier a eu disons… Un accident, et aux dernières nouvelles c’est ton équipage, pardon, ta ‘famille’ qui a mis a mal mon vaisseau.
- Je refuse, je ne remettrais pas en état ce navire qui m’a fait tant de mal, tue moi.
- J’en meurs d’envie crois moi néanmoins cela serait fâcheux pour ce navire. Et puis, si tu satisfais ma requête, tu pourras revoir certains des tiens, qu’en penses-tu ?


Des lors, j’avais troqué mon calme pour la hargne, je m’élançai soudainement contre lui mais alors que j’étais encore privé de mes forces, je subis un échec et mon corps fut projeté contre le mat principal.

- Qui a survécu ? Rends-moi les miens, monstre !
- Monstre ? Je t’offre une chance de les revoir et c’est ainsi que tu me traites ? Bien, alors j’imagine que notre discussion s’achève ici tout comme toi et les autres que j’ai en ma possession…
- Non ! Je… Je travaillerai pour toi, ne leur fait pas de mal s’il te plaît… J’obéirais.
- Voilà qui est plus judicieux, ne tente rien de stupide Fray, et soit plutôt reconnaissant envers ma personne.


Son rire, si emprunt de fourberie si mesquin se fit entendre sur le pont lorsqu’il s’en alla pour laisser derrière lui encore quelques mots.

Soit le bienvenu dans mon équipage !

Mais il détenait quelques survivants, j’espérais alors secrètement que ce soit ceux qui m’étaient les plus chère.
Depuis ma rencontre avec Maximus, plusieurs jours avaient passés. Comme convenus je m’attelais à réparer cet immense bâtiment, il me faudrait du temps pour tout remettre en état et aussi afin de préparer un plan d’action.
En effet, je n’oublie pas que c’est lui qui m’a volé ce que j’avais de plus important.
C’est un monstre et il n’hésitera pas à me tuer moi et les rescapés lorsque mon travail sera achevé…