[Mort de] Windy.

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Maelle
Elpy
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[Mort de] Windy.

Message par Maelle » jeu. 9 août 2007 à 17h53

Du sang à l’acharnement.

Je suis morte en cette fraîche nuit ; avec pour la première fois de mon existence un sourire sincère aux lèvres.

Pourquoi ? Comment ? Tant de questions futiles, au fond.
Mon heure était sûrement arrivée.
Je n’avais point la prétention de vivre plus longtemps. Ma vie avait déjà pris tout son sens il y a bien longtemps.

Qui aimerait vivre des années et des années ; avec une existence dénudée de quelconques sentiments ?

La peur. La colère. L’amour. L’amitié. Je n’ai jamais connu cela.
J’avais pendant longtemps utilisé ce caractère sociopathe en moi pour assouvir mes plus sombres désirs.
Mes lames ont tranché beaucoup de chairs. Mes mains ont sentit nombreuses fois du sang chaud coulé sur elles. Mes muscles se sont souvent relâchés en voyant ces cadavres s’écroulés sur mon chemin.
Mais rien. Aucun plaisir, aucun bonheur, aucune satisfaction. Rien.

Oh, j’aurai aimé une mort plus spectaculaire mais au fond, je n’étais qu’une personne comme une autre. J’en aurai vu des couchés de soleil ; des pluies infernales ; des vents hivernaux. Mais c’était temps que tout cela s’arrête.
Aussi brutalement qui soit.

Quelques souvenirs me reviennent subitement en tête.
Il faisait froid cette nuit là. J’aime ça. Sentir cette froideur s’emparée de mon corps en le mettre à la même température que mon cœur de pierre.
La ruelle était sombre ; les quelques lampadaires diffusaient une lumière plus que médiocre.
Il y avait moi, et ce cadavre d’Elfe devant.
Je l’avais tué pour quelques broutilles ; du simple fait qu’il avait osé me répondre alors que je l’insultais. Quel toupet ! Il ne me connaissait sûrement pas.
J’imagine que j’aurai eu des sentiments ; j’aurai pris un grand plaisir de le faire souffrir comme je l’ai fais. J’ai pris mon temps ; lentement. Je lui ai d’abord coupé la main avec lequel il me menaçait d’une vulgaire épée. Il a hurlé. Fort, si fort. Puis ; alors qu’il tentait de s’enfuir, je lui ai tranché une jambe dans un puissant jet de sang. Il s’est alors écroulé par terre, baignant dans son propre liquide chaud et rouge. Son corps était agité se spasmes ; et je l’ai regardé longuement ainsi. Je lui ai ensuite obligé à lécher son propre sang sur ces pavés sales ; avant de le tuer en l’étouffant avec les propres doigts de sa main coupée.
Mort macabre, n’est-ce pas ? J’en suis fière ; elle était assez réussie.

Malheureusement, ce stupide Elfe a réussi à attirer des regards avec ses hurlements, malgré l’heure tardive. Sûrement pour savourer ce que je lui faisais subir ; je n’ai pas été assez prudente et n’ai pas prêté compte de cela.
Stupide, non ?

Et me voilà quelques minutes après encerclées par les gardes.
Ils regardaient le cadavre avec des yeux horrifiés. Je me rappelle en avoir vu même un vomir quand il osa regarder la bouche de l’Elfe, avec ses propres doigts enfoncés dans sa gorge.
La seule chose que j’ai pensé à ce moment est que je devais avoir bien réussi mon travail pour attirer une si belle foule.
Ils étaient une vingtaine. Je ne pouvais rien faire, cette fois-ci. Sois je me rendais, et mourrait pour toutes les morts que j’ai offerts ; ou je me battais une dernière fois et mourrait aussi.
Les issues revenaient à la même, mais cela ne me faisait pas peur.

- « C’est elle qui a tué mon frère ! » hurla un garde en pleurant.
- « Ah, cet imbécile qui avait tenté de m’interroger en prison ? Ne le pleure pas ; il était pathétique et n’apportait rien à la société » lui répondis-je gentiment avec un petit sourire.

Et devinez quoi ? Ce petit crétin m’entailla la joue avec son épée.
Quel salop ! Moi qui tentait d’être gentille.
Alors, je lui planta la pointe de mon arme dans le crâne : la lame entailla son maigre casque avant de lui percer la boite crânienne et lui transpercer le cerveau.
Il s’écroula pathétiquement au sol.

- « Oups ! » lâchais-je en mettant ma main sur ma bouche, faussement désolée.

Les autres gardes sortirent alors leurs armes et se jetèrent sur moi avec une rage folle au ventre. Je me défendis tant bien que mal ; en tua quatre ou cinq ; je ne me souviens plus très bien.
Tout était flou ; du sang coulait sur mon visage et sur mes yeux. Le mien, le leur ; je n’en savais rien. Je me souviens juste d’une brutale douleur dans le dos qui me fit m’écraser à genoux au sol. J’ai levé les yeux sur mon ventre pour voir une lame en ressortir, tâchée de sang et de bouts de chairs mêlées aux tissus.
Ma vision se brouillait. Je les vois encore tous autour de moi, apeurés et dégoulinant de sueurs.

Et subitement, sans savoir pourquoi ; je sentis pour la première fois tous les sentiments de toutes ces années me revenir d’un coup ; encore plus douloureusement que cette lame.

La culpabilité. La peur. Maman. Papa. Les autres. Les morts. Ma vie. Rien.

Et dans un dernier soupir, je lâcha un petit « Merci » avant de quitter le monde, le sourire aux lèvres.

Pour la première fois de ma vie, j’étais heureuse ; en cette fraîche nuit où je décéda.
J'ai toujours préféré la folie des passions à la sagesse de l'indifférence.