Petit jeu d'écriture ...

[Morwen]

Je vous propose d'écrire une histoire à plusieurs mains.

Le principe est simple, je poste le premier chapitre, quelqu'un prend la suite et ainsi de suite.
Bien entendu on peut poster plusieurs chapitres si on le désire.

-Edit de Batsoleil-
A noter qu'il ne s'agit pas d'un post à flood aussi respectez bien le but du topic.
En ce qui concerne la gestion des alignements des paragraphes (balise center et &), pour mieux mettre en forme les textes de ce genre, c'est en cours d'étude.

[Morwen]

Chapitre I

"J'ajoute encore un mot, ce sera mon chant de mort et mon dernier adieu. Soleil que je vois pour la dernière fois, et vous, mes futurs vengeurs faites payer cher à mes barbares assassins la mort trop facile d'une esclave sans défense. Ô destin des humains ! Heureux, une ombre les renverse ; malheureux, ils sont oubliés comme un trait effacé par l'éponge humide. Toutefois, leur bonheur fait plus de pitié que leur malheur."
Extrait de Agamemnon, d'Eschyle




Cassandre était une jeune femme étrange, secrète et renfermée, vivant dans la peur constante d’offrir la moindre parcelle de son âme, vivant dans la peur même d’aimer et d’être aimée.

A 20 ans maintenant elle n’avait connu l’amour qu’en cachette, souffrant de n’oser révéler ses véritables sentiments, souffrant de son incapacité à dire les choses, à les montrer …

Elle vivait immergée dans son univers, se jetant à corps perdu dans la lecture et l’écriture, elle dévorait encore et encore les pages décrivant des époques révolues, des personnages d’un monde imaginaire … sans doute remplissait-elle le vide de son existence en se gavant de la sorte sans jamais être rassasiée. Et lorsque sa douleur, son exil pesant la mettaient en souffrance elle vomissait par flots endiablés les mots sur le papier, laissant couler ses émotions par la plume.

Dans sa solitude et son amour pour la plénitude et le silence, Cassandre aimait à explorer les cimetières.
Lentement, s’attardant sur les stèles qu’elle trouvait les plus belles, elle parcourait les allées silencieuses, se délectant de la beauté de ce champs de mausolées et de croix …
Elle photographiait parfois ces anges de marbre froid ou les sépultures qui l’inspiraient le plus.

C’est lors d’une des ses balades, un vendredi soir qu’elle s’était aperçu voir ce même soir, chaque semaine, cette femme si bouleversée sur une tombe à laquelle elle n’avait jamais fait attention car architecturalement parlant elle était quelconque.
Alors elle décida, une fois cette femme partie, de s’approcher …

« A notre chère enfant que la mort nous a volé trop tôt »
Cybèle Darmont 1974-2012

En lisant à haute voix les inscriptions sur le caveau un souffle glacial balaya les feuilles mortes autour d’elle soulevant sa chevelure ébène et glaçant sa peau, le calme revint aussi vite qu’il avait disparu …
Elle laissait ses doigts se promener sur le marbre noir, dessinant à nouveau les lettres d’or d’hommage à la femme qui gisait ici à quelques pieds sous terre quand elle cru entendre une voix douce et lointaine … le murmure du vent se dit-elle, puis un souffle dans son cou, Cassandre, aide-moi …
Depuis lors elle ne cessait d’avoir des rêves et des visions aussi de cette femme, sa bouche ne remuait jamais mais elle entendait sa voix, dans sa tête, Cassandre, aide-moi …encore et encore …

Elle avait tenté, en retournant sur la tombe de Cécile de revoir la femme qui passait tout les vendredis mais jamais elle ne reparut, seul le souffle glacé dans son cou était présent au rendez-vous.