[BGelfe] Adelaïs

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

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Adelaïs
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[BGelfe] Adelaïs

Message par Adelaïs » mer. 14 juillet 2010 à 09h24

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Prénom : Adelaïs

Nom : Ril-Gandil

Age : 97 ans

Race : Elfe

Culte : Eva

Langues parlées : Elfe, commun, quelques mots en orc

Description physique :
De taille moyenne, plutôt chétive, ses cheveux sont blonds et comme elle n'aime pas se coiffer, elle les garde attachés. Ses yeux sont bleus clairs et très grands, son nez est légèrement retroussé lui conférant un air ingénu. Elle a souvent l'air émerveillée, ou la tête dans les nuages.
Dans l'ensemble c'est une elfe tout ce qu'il y a de plus basique, se tenant légèrement voutée cependant.


Description mentale :
Semble sympathique aux premiers abords, bien qu'assez distraite, peut par moment devenir désagréable selon la situation. Possède un sens de réflexion et un humour douteux.









Adelaïs se laissa choir face à l’orc, en soupirant. Ses joues étaient cramoisies, et une odeur âcre s’éleva au moment ou elle s’assit. D’un geste las, elle prit sa coupe de jus de papaye et y déversa l’étrange contenu bleuâtre d’une petite fiole. Puis elle la but d’une seule gorgée.

- C’est officiel, la potion contre les diarrhées bovines est un échec total. On peut dire qu’elle m’a littéralement explosé au visage.

L’elfe releva les yeux sur le visage impassible de l’orc, bien qu’elle crût y déceler un maigre sourire.

- Bien… il faut que je te dise Ker’, je compte quitter Cefedellen et voyager un peu, en Elmoraden… Non non, pas de simples ballades ou petites chasses comme nous avons l’habitude d’en faire, cette fois-ci, c’est le grand départ.

L’orc était habitué à ses récits, bien que cette fois-ci il semblait curieux de connaitre la raison d’un lancement si soudain. Rien jusqu’alors, n’avait laissé supposer qu’elle aurait pour désir de tourner le dos à sa vie actuelle, si rapidement.

Sa vie, son histoire, lui, il les connaissait par cœur, ou presque…
...

...Cefedellen, village elfique, 25 ans plus tôt.

Ce matin là, l’honorable Eldrael Ril-Gandil entendait le martèlement au plafond, sonore et régulier. Sa fille faisait encore les cents pas. Il se décida à monter la voir, dans l’étrange laboratoire qui lui servait de « chambre ». Cette pièce, d’où s’élevait toujours une odeur fumante et indescriptible, était avant tout le lieu de travail d’Adelaïs. On y trouvait globalement de nombreuses potions, des fioles, des cartes, des livres, et toutes sortes d’instruments farfelus et indescriptibles.
Comme prévu, notre jeune elfe tournait en rond. Son père ne s’étonnait pas, c’était tout le temps comme ça. Il soupira :

- Bonjour Adelaïs… en ta –grande- qualité d’apprentie soigneuse, es-tu allée pratiquer aujourd’hui ?
- Non papa, il me manque un ingrédient très important pour terminer cette potion ! Impossible de mettre la main dessus.
- Je t’ai déjà dit de m’appeler ‘Père’, Ade.
- Oui Père… Savez-vous où je pourrai trouver du sable noir granulaire ?


Le père passa une main sur son front, soupirant à nouveau. Ce dernier souhaitait pour sa fille, que cette dernière devienne une bonne magicienne, aidant les citoyens des villes dans le besoin à l’aide des prières d’Eva et de la magie des soins.
Elle, n’aspirait qu’à devenir une parfaite petite « alchimiste » et découvrir le secret de la Panacée, à l’instar du mystérieux saint Graal conté par les légendes et les livres. Mais avant d’en arriver là, elle s’entrainait inlassablement, concoctant toute sortes de potions et onguents qui étaient tous aussi inefficaces les uns que les autres.

Ce ne fut pas son père, mais un livre qui lui fournit la réponse à ses attentes. La réponse était aussi simple qu’évidente, et il y avait des terres désertiques à plusieurs lieues de Gludin.

Dans un recoin de la pièce se trouvait un sac déjà tout préparé, comme si à chaque instant elle se tenait prête à partir en voyage. Eldrael avait l’habitude, et malgré son dépit, il demeura silencieux. Comme ayant deviné ses pensées, la jeune elfe s’approcha de lui, un doux sourire aux lèvres.


- N’ayez crainte Père, je compte bien m’exercer en chemin, si un nécessiteux croise ma route. Eva m’accompagne toujours durant mes voyages.

Elle inclina la tête en signe de profond respect pour son paternel, ce dernier lui rendant le geste d’une manière très symbolique.

L’après-midi, Adelaïs avait revêtue une robe de mage et prit son bâton, la démarche considérablement alourdie par le poids du sac qu’elle portait sur le dos. Ses habits et son arme n’étaient pas de bonne facture, mais ils semblaient suffisants pour une apprentie prêtresse si peu douée.
Sans plus attendre, elle se mit en route.


Quelques heures plus tard, aidée de plusieurs passeuses, Adelaïs se trouvait enfin dans le désert. Le sable était craquelé ça et là, quelques insectes ou oiseaux donnaient signe de vie par moment, mais les lieux étaient plutôt sinistres. La brise était légère et le soleil voilé par les nuages, réduisant certainement de manière considérable la chaleur déjà trop présente.
S’essuyant le front, Adelaïs ne semblait pas inquiète ou effrayée. Elle ne songeait ni aux bandits, ni aux créatures qui auraient pu venir la surprendre. Mais si la nuit s’apprêtait à tomber, il lui fallait trouver le sable rapidement.

Après plusieurs heures de marche, la consistance du sol semblait avoir changé. Le sable semblait légèrement plus dur, mais plus fin aussi, il était passé d’une teinte ocre à grise, et au touché, semblait similaire à de la roche. Il ne faisait aucun doute pour l’elfe qu’elle venait de trouver le fameux ‘sable noir granulaire’ ! Satisfaite, elle s’assit sur un tronc d’arbre et entama son travail de récolte, déversant le sable dans une petite bouteille.


- Parfait, parfait… avec ça je vais enfin pouvoir concocter ma potion anti-chute de cheveux… Je suis sûre que le père en aura besoin dans quelques années, hé hé hé… Ce sable est drôlement compact, je n’en avais jamais vu de similaire avant… oh…. ? Une main ?


Adelaïs ne réalisa pas tout de suite ce qu’elle venait de ramasser, jusqu’au moment où elle envoya tout valser dans les airs en hurlant : bouteille, bouchon, sable, tout resta figé en suspension quelques secondes à l’image d’un feu d’artifice, avant de retomber au sol.
Suivant la main du regard, jusqu’au bras, elle s’aperçut –enfin- qu’elle n’était pas assise sur un tronc, mais bel et bien sur le corps allongé d’un orc. Celui-ci dormait, ou plutôt, il n’avait plus l’air très vivant et semblait même complètement desséché.


- Euh .. je…. Désolée… vous m’entendez ?

L’elfe se rapprocha, et posant sa main dans le cou de l’orc, put sentir un pouls très faible. Sans chercher à comprendre d’avantage, elle empoigna son bâton de mage et commença à incanter les prières d’Eva qu’elle connaissait, afin de soigner l’orc.

- Alors euh… au nom d’Eva la grande mère…Non c’est pas ça… Au nom d’Eva la grand-mère ? Non plus…. Au nom d’Eva… notre… père ?! Rahhhhh !

Dans un accès de colère, ayant oublié les paroles de ses prières, elle envoya valdinguer son bâton. Farfouillant dans son sac, elle en sortit une gourde, et c’est d’une main tremblante qu’elle tenta de faire boire l’orc, à la fois pressée par le temps et déçue de ses minables performances magiques.
Après quelques gorgées, elle versa le reste du contenu sur son visage et sur son torse, pour tenter de le réhydrater au mieux. L’orc ne bougeait pas.
La nuit était tombée… et l’elfe se décida à rentrer, maudissant intérieurement son incompétence.

Si au moins elle avait emporté un élixir de soin, elle aurait peut-être pu le sauver…
Et alors qu’elle s’éloignait, la démarche flasque, elle entendit un grognement sourd, provenant de derrière.
Un grand sourire illumina son visage.

Il était vivant.



Aujourd’hui, un lien très fort s’était tissé entre les deux êtres. Désireux d’honorer sa dette, Kerash accompagnait toujours Adelaïs dans ses recherches, et secrètement, grâce à lui, elle avait pris goût à l’art du soin, quelque peu jalouse de ses talents de shaman, et espérant se montrer à sa hauteur.




...



Le brouhaha était revenu dans la taverne, et l’elfe faisait tourner son verre vide entre ses doigts. Elle s’adressa à l’orc, tout en regardant le plafond.

- Mon père m’a dit que si je voulais devenir une prêtresse accomplie, il me fallait voyager, découvrir le monde, tout ça, tout ça… tu vois ? Ca ressemble un peu au voyage que tu devais faire, sauf que cette fois-ci on emportera de l’eau, hein ?

Elle haussa les épaules, puis se mit à scruter le tavernier.

- Mais bon… tu sais bien que mon but avant tout, c’est de me renseigner sur la Panacée. La magie c’est secondaire, comme d’habitude. Et j’apprendrai peut-être d’avantage en sortant, qu’en gardant le nez plongé dans mes livres. Tu ne trouves pas ?

Un simple sourire de l’orc, l’elfe savait qu’il l’accompagnerait.

- Et surtout, n’oublie pas ta flûte, Kerash’leïga.
Dernière modification par Adelaïs le mer. 21 juillet 2010 à 05h00, modifié 4 fois.

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Re: [BGelfe] Adelaïs

Message par Adelaïs » mar. 20 juillet 2010 à 23h09

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L a réponse, de manière évidente, se trouvait tout au fond de cette choppe mousseuse.

Quelques heures plus tôt, l’orc leur avait fait part de ses souhaits, à elle et sa nouvelle amie Laën, et il ne s’agissait plus là de suivre Adelaïs afin de veiller sur elle, c’était simplement quelque chose devenu son propre rêve, tout comme l’elfe avait le sien.
Ade avait-elle été si égocentrique pour ne jamais s’intéresser aux aspirations de Kerash, ou bien cet orc était-il trop secret pour lui en avoir déjà touché un mot… ?



- On se retrouve pour le tournoi, et tâche d’être à l’heure Ade.


Etre à l’heure… ceci impliquait qu’elle avait bien le temps de passer à l’auberge, acheter des brioches au sucre, puis à la bibliothèque de Heine.

Que disaient les livres à propos des druides ? Hélas, rien de plus qui ne pouvait l’éclairer.
Défenseurs de la Nature… en découvrir ses secrets, afin de mieux la protéger, en bref tout ce qu'il lui avait déjà expliqué.
Rien à voir avec l’alchimie, de manière évidente. Alors pourquoi lui avoir proposé de s’engager dans une telle voie ?

Plus tard au tournoi… parmi les différents spectateurs, il y en avait un, qui avait dit quelque chose de ce gout là (Ade ne se rappelait plus trop) :


- Moi c’est Francis, j’ai d’la bière et d’la saucisse.


Et en partageant un repas de fortune, avec plusieurs personnes dans le public, elle ne regardait pas vraiment les combats se dérouler sous ses yeux, tant son esprit était ailleurs.

C’est bien connu, songeait Adelaïs, l’alcool rend les choses plus claires, aussi la réponse se trouvait dans cette bière, que Francis lui avait gentiment proposé.
En tant qu'elfe, chétive, et non habituée à l'alcool, il lui en fallu peu pour être saoule.

Une première, puis une deuxième… et les couleurs ne tardèrent pas à se mélanger entre elles, les sons s’éloignaient doucement, et une exquise euphorie s’écoulait dans tout son corps, tandis qu’elle regardait le ciel en souriant bêtement.

Alors ? Une réponse Adelaïs ?

Mieux que ça ! L’illumination !

Pour sûr, le moyen de combiner les deux existaient bel et bien, et la réponse était en fait, toute bête. Kerash pouvait être fière d’elle, pensait-elle, tandis qu’elle gisait dans l’herbe en marmonnant et en gesticulant, comme une tortue sur sa carapace.



Avant toute chose…emprunter un chaudron…


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Re: [BGelfe] Adelaïs

Message par Adelaïs » lun. 9 août 2010 à 05h36

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C’était un soir comme les autres, à la différence près Adelaïs se tenait enfin devant le tant convoité chaudron de ses rêves.

Elle avait trouvé il y a de cela quelques jours, ce lieu que l’on appelle la tour d’Ivoire, ou se trouvaient de nombreux livres à la disposition de tous, ainsi que « le » chaudron. Un membre de l’O.S.E –elle ignorait jusqu’à l’existence même d’une telle organisation- le lui avait confirmé, n’importe qui était libre de l’utiliser, et elle avait désormais carte blanche pour se lancer dans de nouvelles expériences.

La nuit était calme, et il n’y avait personne dans la pièce, excepté un vieillard d’aspect sévère et plongé dans son bouquin, dont seul le crâne luisant dépassait, à la lueur des torches (Ade eut cependant le temps de remarquer le titre du livre : « Les hommes bizarres, et les femmes qui les évitent », mais ne montra aucune réaction particulière suite à cela).
De son coté, l’elfe avait passé la soirée à chercher des renseignements sur le saint Graal dans l’espoir d’y trouver quelque réponse ou indication, soit sur sa localisation, sa fabrication, son origine… Et l’unique morceau de texte quel trouva fut celui-ci.

[…] Représenté par la forme d’une coupe sacrée, le Saint Graal fait objet de nombreuses histoires et légendes, ainsi que de nombreuses interprétations symboliques. Certains disent qu’il aurait été créé à l’origine par des elfes, afin de soigner et protéger des maladies, de la vieillesse, et d’offrir la vie éternelle. D’autres prétendent qu’il n’est que la représentation emblématique d’une quête intérieure spirituelle, visant à trouver l’illumination et la paix intérieure.
Mais quelle que soit sa véritable nature, on raconte qu’il reste caché au fin fond du monastère du Silence gardé à ce jour par de puissantes créatures, à moins qu’il ne s’agisse qu’une réplique ou d’une légende…[…]

L'elfe se promit d’aller un jour visiter ce fameux monastère du Silence, bien que les lieux semblaient dangereux. Mais pour l’heure, il lui faudrait innover, et surtout faire preuve de créativité.
Ainsi elle mit en œuvre la tentative numéro de création de « la » fameuse Pierre Philosophale.

Par ou commencer ? Déjà, rassembler ses connaissances. Grace à la pierre philosophale, on pourrait transmuter les matériaux en or, mais surtout extraire l’élixir de longue Vie, objet réel de ses convoitises. Ade sortit un petit carnet de son sac, qu’elle ouvrit avec soin et consulta minutieusement à la toute première page.



- Alors… Du mercure… de la pierre rouge… vérifier que les planètes soient en alignement dans le ciel.. ? Euh… on va dire que oui. Ensuite, ensuite… Placer le chaudron à feu fort et puis…


La sylvaine palabrait, et s’exécutait à la fois, avec la minutie dont un chirurgien –pour autant qu’il ne fut pas un étrange psychopathe- devait faire preuve avec un scalpel et son patient.

Le petit vieux chauve s’était approché, sans doute intrigué de la manœuvre.




- Bonsoir jeune fille…. Comment tu t’appelles ?
- Adelaïs !
- Ah c’est joli, ça te va bien, tu habites chez tes parents ?



Au fur et à mesure qu'il parlait, l'homme se mettait à suer à grosses gouttes, deux grosses flaques odorantes avaient prit forme sous ses aisselles. L’elfe le remarqua, et lui adressa l’un de ses nombreux sourires rayonnants qui précédaient bien trop souvent une proposition étrange.


- Vous transpirez drôlement beaucoup m’sieur. Laissez-moi arranger ça ! J’ai ce qu’il vous faut !
Et comme à son habitude, de brandir une potion à la couleur chatoyante, que le petit vieux s’empressa de récupérer, aussi étonnant que cela puisse paraitre.
- Merci… ! Oh merci ! C’est la pre… première fois qu’une femme n’est pas… incommodée par mon problème…
- J’en suis ravie ! Et maintenant j’ai besoin de concentration.



Elle s’en retourna à son chaudron, et par la suite ne lui adressa plus un mot, malgré les tentatives de l’homme d’ouvrir un nouveau dialogue.
Il quitta donc les lieux avec sa potion, laquelle il boirait une fois arrivé chez lui, et regretterai quelques lunes plus tard lorsque d’énormes pustules auraient poussées sous ses bras.

Mais revenons à nos moutons, ou plutôt nos chaudrons, et d’ailleurs la préparation semblait terminée.
A l’instar d’un boulanger sortant de son four des petits pains chauds, Adelaïs, avec des gants, sortit du chaudron ce qui ressemblait à une pépite molle, visiblement faite d’or, mais qu’il paraissait très facile de détacher, un peu comme une pâte. Elle déposa cette étrange texture dans un petit bocal qu’elle referma et rangea dans son sac, avec le reste de son matériel.

La sylvaine n’était ni satisfaite ni déçue du résultat, plutôt perplexe de la forme ingrate qu’elle avait créé et assez dubitative quant au résultat espéré.
Et c’est donc dans l’incertitude qu’elle prit la route pour Cefedellen…

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Re: [BGelfe] Adelaïs

Message par Adelaïs » lun. 9 août 2010 à 05h48

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Une fois devant l’Arbre Mère, avec sa mixture en main, elle adressa une longue prière à Eva. Ce premier prototype de la panacée allait-il guérir l’Arbre Mère ?


- Il n’y a qu’un moyen de le savoir…


D’une démarche presque militaire, elle s’avança jusqu’au pied de l’arbre, constatant avec colère que des gobelins s’attaquaient aux racines. Elle dégaina son épée d’un geste vif, et prit son courage à deux mains, car il lui en fallait même pour tuer des gobelins.
Puis elle en trancha un en deux (« quelle étrange sensation ! C’est comme trancher du saucisson, mais c’est plus difficile » pensa t-elle) et grimaça devant les morceaux de corps flottants à la surface de l’eau. Le reste des gobelins avait déguerpis, et Ade s’apprêta à accomplir son œuvre.

Elle ouvrit le bocal, et appliqua un peu de pâte sur le tronc de l’arbre d’une main presque tremblante, puis releva la tête vers le feuillage dense dans l’espoir d’y trouver un miraculeux changement, comme si l’arbre allait soudainement prendre milles teintes éclatantes, ou allait la remercier d’une grosse voix qui ferait raisonner toute la région.
Mais rien de cela ne se produit, la mixture s’écoulait simplement le long des écorces, et il en glissa quelques gouttes sur le corps tranché du gobelin…

Adelaïs soupira, puis s’assit au pied de l’arbre, songeant.
C’était un échec supplémentaire, et il y a longtemps qu’elle avait cessé de les compter. Mais bornée comme elle l’était, il était inconcevable qu’elle baisse les bras, du moins pas encore… Elle s’était certainement trompée dans le dosage, ou avait oublié un ingrédient, c’était peut-être les planètes qui n’étaient pas assez bien alignées… Quelle que fut la raison de cet échec, elle recommencerait.

L’elfe fixait le ciel, tout en réfléchissant à ce qui aurait pu clocher, quand une étrange ombre vient perturber ses méditations. Et en tournant la tête elle découvrit… un zombie de la carrure de deux orcs, avec une fleur sur la tête, qui l’observait de son unique œil exorbité, l’air hagard.
Il entrouvrit l’étrange cavité qui lui servait de bouche, dégageant par la même occasion une forte odeur de poisson pourri et d’outre-tombe.



- Gnéééééééééééééééé !


Ade se redressa illico, raide comme un piquet, et les yeux presque aussi exorbités que la créature. C’était un rêve, ou un mirage, elle était restée trop longtemps au soleil, mais cette « chose » ne pouvait pas exister !


- Vous êtes bien réel…. ?


Le zombie enfourna un gros doigt dans sa narine pour toute réponse, et en ressortit même un ver. Puis il tendit le ver à Adelaïs, qui hurla si fort qu’elle aurait pu cracher ses poumons –les deux en même temps-.
Sans prendre la peine de chercher le couvercle de son pot, elle fila à la sauvette, laissant seul un zombie à la fois étonné (Hu ? avait-il dit de sa voix caverneuse) et si lent qu’on pourrait penser qu’il mettrait bien un siècle à la retrouver.

La sylvaine courrait à vive allure, tenant son pot contre elle, se dirigeant vers la foret. Plusieurs choses se bousculaient dans sa tête, des questions telles que :


- Mais qu’est-ce que c’était que cette chose ?!
- C’est la pâte qui a fait ça ? Le gobelin tranché avait disparu !
- L’arbre Mère va-t-il se transformer en arbre zombie, lui aussi ?!
- C’est quoi la formule pour rentrer au village, déjà ?!!
- Si l’arbre devient un zombie, je vais me faire renier ! Kerash va m’étriper et me manger crue ! Un jour il a dit que les elfes, ce n’était pas si mauvais ! Et après, on me pendra, on me brûlera, on me coupera la tête sur la place de Giran, et les gens de la Vindicte diront « Regardez ! Nous les escrocs, on les tolère pas ici ! » Et après et après… !!


Une racine farceuse fit un croche-patte à Adelaïs qui interrompit toute forme de pensée et s’embroncha disgracieusement les pieds dedans. Bien sûr, il fallu que le hasard laisse s’échapper quelques gouttes de la mixture, qui vinrent se déposer sur –oh, mais quel hasard !- une grenouille morte qui se trouvait là.
Et là, Adelaïs put constater clairement la mutation… La grenouille émit des gargouillis bizarres, puis enveloppée d’une étrange fumée noire, prit la forme d’un squelette qui se redressa, et prit la taille d’un humain.

Contrairement à l’apparence monstrueuse et difforme du zombie (malgré sa petite fleur au sommet du crâne), le squelette se présentait bien droit, les os impeccablement propres, un petit costume taillé sur mesure, et surtout un sourire immortalisé par le trépas, qui lui conférait presque du charme. Il avait même un nœud papillon, et portait un plateau sur lequel se trouvait un verre vide, et une bouteille de vin.

D’ailleurs, il présenta ce dernier aux yeux ébahis de l’elfe, et semblait lui proposer de son regard, ou plutôt de ses orbites sensuellement ravageuses « Un petit verre, Mademoiselle ? »

Adelaïs se pencha pour ramasser le reste de sa mixture, toujours aussi incrédule.



-Cette chose… cette chose a permis de rendre la vie … ?! Bon… -petit coup d’œil au cadavre, petite pensée pour le zombie- ce n’est pas tout à fait réussi… mais c’est un bon début… et puis ils ont l’air aimables !


Le squelette déboucha gracieusement le bouchon dans un "plop!" symphonique, et rempli du breuvage la moitié du verre. Puis d’un geste distingué, il le tendit à Adelaïs qui en bonne elfe naïve, s’empressa d’y goutter.

- C’est drôlement bon !


Pour toute réponse, elle eut le droit à un petit signe de tête, qui paraissait vouloir dire :
« Je ne suis que votre humble serviteur… ».
Lorsqu’elle eut terminé, elle reposa le verre vide sur le plateau encore toute ébahie des étranges évènements arrivés. Puis elle se décida simplement à congédier le squelette afin de voir sa réaction, et de façon logique il se retira, à la manière d’un valet.

Quant à Adelaïs, elle décida de rentrer au village à pied, ne se souvenant toujours pas des paroles à prononcer pour se téléporter, n’ayant même plus assez d’esprit pour songer à utiliser un parchemin.

Et si sur son chemin elle croisait un zombie à fleur, elle songerait peut-être à l’arroser…

Spoiler:
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Re: [BGelfe] Adelaïs

Message par Adelaïs » sam. 4 septembre 2010 à 02h53

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Sûrement rares sont ceux qui dans leur vie, ont eut l'occasion de tenter cette étrange expérience, mais désormais Adelaïs l’affirmait haut et fort : Un squelette n’avait pas son pareil pour masser les pieds.
Après une dure journée d’entraînement, l’elfe s’était déchaussée devant sa tente, montée quelque part sur un bord de lac dans les terres du sud. Nestor, son fidèle squelette, s’occupait d’elle (et toujours avec le sourire, s’il vous plait !), tandis qu’elle rédigeait de nombreuses formules sur un parchemin.



- Tu vois Nestor, pour obtenir le sulfure d’antimoine, j’aurai du le fondre -plusieurs- fois avec le soufre, la solution était toute bête !


Le squelette se contenta de hocher la tête, ce qui eut pour effet de la décrocher. Le crâne atterrit alors sur l’herbe, et roula jusqu’à Adelaïs qui daigna lever les yeux de sa rédaction.


- Nestor, tu perds la tête !


Dans sa grande bonté, elle lui replaça en la faisant pivoter, comme un bouchon, mais se décida néanmoins à congédier son exquis et sulfureux squelette (quelle grâce ! Quel air séduisant !), et rangea ses affaires dans son fidèle sac de voyage.
L’air était frais, et le soleil se couchait lentement derrière les montagnes. Le décor qui s’offrait à ses yeux n’avait rien d’original, et pourtant sa simplicité suffisait à la combler, car pour elle, on oubliait bien trop souvent d’apprécier les petites choses.

Adelaïs jeta un coup d’œil en direction de la tente de Kerash, un peu plus en hauteur sur la colline, sa curiosité la piqua soudainement. Portait-il quelque chose sous son pagne ? Si oui, il devait bien y avoir des caleçons de rechange dans cette tente… Il fallait vérifier !
A pas de loup, elle se dirigea vers l’abri de fortune, et en souleva un pan discrètement : il n’y avait personne à l’intérieur. Silencieusement, elle se glissa dedans en usant de toute sa souplesse, tel le poulpe échoué sur la plage.

A l’intérieur, il faisait sombre, on ne distinguait que quelques sculpture et instruments de bois (et d'os ?) déposés ça et là sur le sol, d’étranges tapis aux motifs chatoyants, il y avait des armes et les armures de rechange de Kerash, différents sacs où se trouvaient des morceaux de peau, des os et des capsules. Toute la pièce était imprégnée d’une forte odeur de tabac et de viande séchée, et il y régnait une atmosphère plutôt mystique.

Adelaïs n’avait pas trouvé de caleçons, ce qui laissait -une fois de plus- planer tout le mystère autour de l’orc, et cette pensée la fit sourire. D'un mouvement rotatif parfaitement exécuté, elle fit demi tour sur elle même, et tomba nez à nez avec une tête (fraiche !) au bout d'une lance.



- Par Eva !!


Le cri lui avait échappé, et elle plaqua aussitôt ses mains sur sa bouche, s'enfermant de nouveau dans le silence. Puis toujours avec cette grâce, propre au héron empaillé, elle quitta la tente de Kerash pour rejoindre la sienne.






















Pourquoi cette tête l'avait autant choqué ? Ce n'était pas la première qu'il coupait, lorsque souvent ils partaient en chasse. En réfléchissant à cela, Adelaïs réalisait à quel point son ami progressait de jour en jour. La magie qui affluait dans son corps était bien plus présente qu'avant, il savait l'utiliser de mieux en mieux, de même que ses pulsions guerrières le poussaient à mieux combattre au corps à corps.

Souvent, lorsqu'ils partaient en chasse avec Desétoiles, Ade restait en retrait, admirant la puissance destructrice de ses compagnons. Quelque part, cela la fascinait, de savoir que l'homme avait une telle emprise sur la nature.
Mais elle...? Progressait-elle vraiment ? Kerash ne lui avait rien dit sur le sujet. Et même si les arcanes obscures l'intéressaient, pensant trouver chez l'étude de la mort le moyen de redonner la vie, ce n'est pas ce qui aiderait ses amis le jour où le danger arriverait -du moins, pas à ce niveau de maitrise-.

La sylvaine se laissa tomber sur le sol, en tailleur, décidée à trouver l'inspiration dans cette position. L'idée était la suivante : elle écrirait une lettre GENIALE à Kerash, qu'elle déposerait en secret dans sa tente, comme ça quand il la découvrirait, il se dirait "Quelle Belle lettre, mon amie a de la Classe !" et il aurait de l'admiration pour elle.



- Hin hin hin... ce plan est par-fait !


Alors, elle se saisit d'un parchemin vierge et d'une plume, et prenant la fière allure de l'un de ces fameux écrivains d'Aden dont on retrouve les romans épiques un peu partout sur le continent, elle entama la rédaction de sa missive.


Cher Kerash,

Je ne suis pas douée pour écrire de belles lettres, à l'évidence je n'ai jamais su exprimer correctement ce que je ressens, que ce soit de vive voix ou couché sur le papier. J'ai cette sensation bizarre que tout ce que j'apprends au travail me fait sortir d'autres choses de la tête, peut-être est-ce pour ça que j'ai l'air aussi bête ?

Quoi qu'il en soit je tenais à te faire part de ce que je ressens.
Te souviens-tu de notre rencontre ? Cette journée ou je t'ai sauvé du désert, et ou tu as décidé de porter une dette de sang envers moi... Depuis cette époque, il s'est écoulé tellement de jours ! Et je pense pouvoir affirmer sans hésitation que nous avons beaucoup progressé, l'un comme l'autre.
Je dirai ainsi que, sans même t'en rendre compte, tu as su honorer ta dette au fil de toutes ces années, à passer du temps en ma compagnie et veiller sur moi.

C'est pourquoi aujourd'hui, j'aimerai t'en libérer, je pense que tu le mérites amplement !
Mais sache une chose Kerash, à chaque fois que je te regarde au combat, je me dis que ma vie est entre tes mains, et ta vie entre les miennes.
J'éprouve le sentiment de devoir te protéger à tout prix, toi et nos compagnons, peu importe leur nombre, ce qui compte pour moi c'est de faire mon "travail" au mieux.

Je me rend compte de la vitesse à laquelle tu t'améliores, et je t'avoue que j'ai un peu peur. Je veux pouvoir me sentir à la hauteur, je veux que le poids de ta dette durant toutes ces années n'ait pas été vain.

J'ai lu dans certains livres, que la magie des soins humains était l'une des plus efficaces. Certains vieux prêtres racontent même qu'ils ont le pouvoir de rendre la vie, instantanément... Ne trouves-tu pas cela formidable ? Ce serait pour moi, un pas de plus vers ma quête de la pierre philosophale...(je suis si heureuse que j'en viens de baver !)

Je vais tâcher d'apprendre cette magie, et de m'entrainer dur à la pratique. J'ai bon espoir que cette apprentissage, combiné à mes compétences, feront de moi une bonne guérisseuse.
Comme ça un jour, lorsque nous partirons en chasse, je serai fière de me tenir à vos cotés.
Je serai fière de savoir que vous comptez sur moi, de savoir que tout se passera bien, parce qu'en cas de danger, Adelaïs est là ! Tu peux rire si tu veux, mais moi, je ferai tout pour y arriver. Et je ferais tout pour vous garder en forme, ou vous relever, encore et encore.

Alors même si tu acceptes que je te libère de ta dette, nous continuons ensemble, Kerash ?
Parce que pour moi, tu es celui qui

[...]



- Ade ? Qu'est-ce que tu fais ?


L'orc se pencha au dessus pour voir, et dans un sursaut incontrôlé, puisqu'à l'évidence Adelaïs n'avait pas vu Kerash approcher, elle roula le papier en boule et l'enfourna dans son sac.


- Ce... ce n'est rien ! Juste des formules, ha ha ! Tu m'as fait peur...


Le shaman se contenta d'un haussement d'épaules, ayant l'habitude de ce genre de réaction, il lui était inutile de chercher à comprendre d'avantage. Les deux se mirent en route, en direction de la ville.

Adelaïs ne lui avait pas donné sa lettre... sans doute n'osait-elle pas encore ?
Tant mieux, se disait-elle, un jour je serai sûrement capable de lui dire tout ça, de vive voix.
N'empêche...





Spoiler:
Sub Bishop