[bghumain] Caleb Foemius

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

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karlito34
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[bghumain] Caleb Foemius

Message par karlito34 » sam. 17 juillet 2010 à 21h12

Nom : Foemius
Prenom : Caleb
Age : 49 ans
Sexe : masculin
Race : humaine
Classe : Gladiateur

Croyances : Gran Kain
Langues parlées : Commune
Description physique : Haut d’un mètre quatre-vingt, taille respectable pour un héritier sang-pur. Il pèse près de quatre-vingt cinq kilos, de muscles, pour ainsi dire. Sculpté par un entrainement draconien et des décennies de combats acharnés. Bien que large d’épaules, sa musculature est sèche et dessinée. Il se vante néanmoins de ses trapèzes musclés.
Sa peau tannée par le soleil contraste avec ses yeux clairs et froids. Il a le cheveu coupé court, foncé à l’origine, mais de plus en plus grisonnant. Son visage ridé autant par les affres du temps que par le soleil, semble sculpté dans le bois d’un vieux chêne. Ses sourcils sont broussailleux et se froncent avec aisance. Son nez semble avoir été brisé plusieurs fois mais devait à l’origine être aquilin. Ses lèvres sont fines et souvent pincées, comme s’il retenait constamment ses mots. Son visage en lui-même lui donne l’air d’un brave homme prompt cependant à changer d’expression d’un claquement de doigts. Néanmoins, la lueur qui anime son regard démontre que le vieil homme à gardé toute sa vivacité d’esprit, doublée d’une expérience hors du commun.
Son torse est barré de plusieurs cicatrices plus ou moins profondes, traces de combats acharnés. Son dos est scarifié quant à lui. Il y est représenté, en son centre, le symbole Kainiste de l’infini, enrichi de fioritures et d’ornements, année après année au service de l’Imperator.
Il possède plusieurs dents d’argent, remplaçant celles-perdues lors d’un combat contre un nain dont il n’avait pas prévu le coup de marteau étant donné qu’il n’était pas sur un champ de bataille. Il lui manque également l’annulaire de la main gauche ainsi que deux orteils mais ceci est moins flagrant. Cependant l’homme complexe et ne porte jamais de sandales.
Il porte ses épées doubles à la ceinture, sur sa hanche gauche. Un bouclier massif décore également son dos.


Lieux principalement fréquentés : tavernes, arènes, antres Kainistes.

Couverture :
Nom : Ledrut
Prénom : Jérôme
Activité : Combattant en arènes pour de l’argent qu’il dépense en boisson ou en femmes./Maître d’arme pour de jeunes nantis.



[ image externe ]
Dernière modification par karlito34 le sam. 17 juillet 2010 à 21h37, modifié 1 fois.
La vie c'est pas gaufrette ....

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Re: [bghumain] Caleb Foemius

Message par karlito34 » sam. 17 juillet 2010 à 21h40

La bouteille d'argile roulait lentement sur le plancher de chêne, dans un bruit sourd et désagréable, avant d'être arrêtée net par une chaussure à talon d'un noir profond. Cette botte semblait émerger de l'ombre, comme issue du néant.

« -Les chevaliers de votre Ordre réagissent-ils tous ainsi...? »

La question, posée par la silhouette lovée dans le fauteuil de cuir vert camouflé par l'obscurité, était sans équivoque et teintée de mépris à peine dissimulé.

« -Seulement ceux qui ont perdu un ami cher, en plus d'un Chef... »

La voix qui répondit était rauque et grave, marquée par une profonde mélancolie à peine contenue.

L'homme était installé en face de celle qui le questionnait, dans un fauteuil identique au sien. Sa stature lourde et trapue semblait presque déborder de celui-ci. Il semblait mal rasé, et pour tout dire, ivre mort. Il avait laissé tomber la bouteille en remarquant la présence féminine, qui désormais l'observait sans émotion.

« -...Il était votre ami.. »

Ce n'était pas une question, elle était bien informée et obtint un grognement se voulant approbateur pour toute réponse.

« -Comment vous êtes vous connus...? Racontez moi. »

Encore une fois, le ton était impératif...Elle connaissait bien les droits que lui accordaient son nouveau statut.
Sans oser de protestations inutiles et puériles, Caleb s'installa confortablement, tournant son fauteuil vers les braises. Observant ainsi les flammes consumant une bûche massive -et Kain sait quoi d'autre-, il commença, d'une voix se voulant calme, l'histoire de son amitié avec celui qui fut, Imperator durant vingt ans.


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« - Nous étions issus de deux mondes complètements différents, l'Imperator et moi. Débuta-t-il, j'étais issu d'une famille nombreuse, où le seul choix que l'on a est de s'endurcir, ou de mourir. On nous encourage à voler, escroquer, voir pire...Puis nous étions confiés au Temple qui nous formait à servir, et finalement à périr pour la plus grande gloire de l'Equilibre. 

Lui...Lui. Un nécromant de renom. Un véritable génie dans son sombre domaine...Il levait les morts à huit ans, entre autres...Sa famille avait peu d'enfants, pour pouvoir les former au mieux. Ils passaient leurs journées à étudier quand nous nous battions pour un quignon...Bref, tout nous opposait. Tout sauf une chose. La Foi ! »


Il ponctua son geste d'un mouvement de bras un peu trop véhément, qui renversa le tisonnier dans un fracas qui fit feuler la panthère qui dormait dans un coin obscur de la pièce.

La femme soupira, puis, d'un geste, l'encouragea à poursuivre, sans un mot.

« -..Mh..Donc...Une attaque se préparait l'année où nous avons tous deux pris vingt ans. Tout naturellement, nous fûmes recrutés pour l'assaut. A des postes bien différents bien sur...Bien sur.

Nous nous apprêtions à attaquer une Maison sombre qui se voulait Kainiste...Ils s'étaient en fait plongés dans le stupre et la luxure et se vautraient dans la débauche.
Voilà tout ce que l'on savait, nous n'avions pas besoin d'en savoir plus. »


L'homme aux cheveux grisonnants stoppa son récit quelques secondes, caressant distraitement la tête de sa panthère qui s'était rapprochée sans un bruit.

« -...Vous..Avez oublié la suite..? »

Hasarda la voix glaciale, toujours cachée dans les ténèbres.

Il nia de la tête, puis, après quelques instants de silence, reprit.

« -J'étais en position Alpha...Autrement dit au premier rang. Je m'en souviens comme si c'était hier... »









C'était il y a une vingtaine d'années. Les troupes avaient été réunies à la lisière d'un bois humide, en plein automne. Les jeunes guerriers se bousculaient pour être aux premières loges. Plus que des soldats, pas encore chevaliers, ils devaient faire leurs preuves, moi le premier.

« - Au premier rang les jeunes ! C'est comme ça qu'on vous forme le mieux ! »

Beugla l'homme massif qui nous tournait le dos. Il était Terenas, porte-étendard de l'Imperator, un Chevalier d'élite. Haut, massif, le crâne rasé, le visage barré d'assez de cicatrices pour qu'on le croit taillé au ciseau. Il n'inspirait qu'une seule chose lorsqu'on croisait son regard : le bonheur d'être dans son camp.

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Je vérifiais que mes épées étaient bien sanglées à ma hanche droite, comme à mon habitude. Je m'étais frayé une place au premier rang à grands coups d'épaules, on ne monte pas en grade, on ne fait pas honneur à Kain, en glandant à l'arrière.


Terenas passait en revu les troupes, l'œil sévère, impitoyable, rien ne lui échappait. Il gifla l'homme à deux rangs sur ma droite -Un cousin éloigné je crois- sous prétexte que son bouclier était mal sanglé. Tous cependant connaissions la vérité : Terenas aimait cogner.
Dans un mouvement de cape qu'il avait du répéter des dizaines de fois devant sa glace, il s'arrêta devant moi, l'œil critique. Je pensais moi aussi 'manger une mandale' comme on dit. Je déglutis discrètement.


« - Que fais tu avec deux lames au premier rang...? »

Déclama-t-il froidement, me montrant du menton mes camarades, qui portaient la lame et le bouclier -Je remarquais d'ailleurs quelques uns d'entre eux qui gonflaient le torse avec fierté. Crétins-.

« -J'ai aussi un bouclier, mais j'avais dans l'idée de tuer plus d'infidèles que vous aujourd'hui. »

Pourquoi ai-je dis cela ? Pourquoi à-t-il fallu que j'ouvre ma grande...Terenas éclata alors de rire, coupant court à mes pensées. Il n'y avait plus un seul son émit par tout le régiment, ni même par le sous-bois d'ailleurs. Même la nature semblait attendre qu'il me tue sur place, m'écrasant le crâne de ses mains massives et calleuses.

Mais la nature attendra.

« -T'as du cran toi, j'aime bien ça ! -Inutile de dire que j'étais scié.- Mais tu ne peux pas rester au milieu de la formation fiston, nos blocs d'infanterie tiennent grâce au fait que les boucliers soient côte à côte, que nous nous protégions les uns les autres. Moralité, file sur la flanc. »

Il me pointa le bout de la ligne, que je me suis hâté de rejoindre, assez fier de moi, crânant quelque peu devant les autres jeunes recrues.

Nous nous préparâmes ainsi à monter au front, devant les chevaliers eux même. Le but était parait-il de ne garder que les meilleurs éléments, mais je suspectais que la nature de notre rôle fût différente. Comme épuiser les réserves de flèches ennemies avant la charge des nobles par exemple.

Je garde de cette époque une rancune tenace quant à ces méthodes de sélection ignobles. Nous ne valions à cette époque, pas mieux que des sombres m'est d'avis.

Je remarquais que sur notre flanc gauche, les mages se préparaient, et, parmi eux, plusieurs qui étaient appelés au trône. Que faisaient-ils là, eux et leurs robes de soie brodées ? N'avaient ils pas un thé à prendre ou je ne sais quoi...?
Les descendants de guerriers n'appréciaient pas trop ce type de parvenus, qui faisaient des Imperator trop mous.

Fixant l'enceinte du manoir, ou du moins ce que je pouvais en voir dans une obscurité pareille, j'attendais les instructions, qui ne se firent pas trop attendre. L'homme à ma gauche reçu une échelle. Compris.

Tout s'enchaina très vite.

Nous avancions, dans l'obscurité latente, dans un silence tout relatif dès qu'il s'agit d'armures lourdes.
La brume matinale nous berçait tandis que les premières échelles furent posées le long des murs. Sans se poser de question, quelques recrues se hissèrent en haut des murs, armes au poing.

Un cri gargouillant résonna dans le sous-bois bordant la palissade. Un jeune homme tomba de son échelle, gorge ouverte, l'air hagard. Foutus sombres, pensais-je, tandis que la charge était donnée.

Des flèches sifflèrent dans les ombres, surgissant de nulle part, tandis que les cris de guerre et le bruit assourdissant des lames sorties du fourreaux emplissait l'air.
L'affrontement était pour le moins étrange. Aucun ennemi n'était visible, sauf pour ceux qui grimpaient.
Voyant les échelles repoussées une par une, je saisis l'une d'entre elle et la plaçait contre le mur. Après l'avoir à peur près calée, je me saisis d'une lame dans chaque main et entrepris de grimper à la seule force des jambes, à toute vitesse.
La manœuvre s'avéra périlleuse, d'autant plus que j'étais attendu.
J'eus une seconde pour rentrer la tête dans mes épaules. Le sombre, l'air satisfait et sur de lui avait frappé de sa lame courbée, visant mon front. Pas si adroit. Son sourire insolent marquait encore son visage quand mes deux lames pénétrèrent dans sa cage thoracique, dans un craquement sinistre. Il ne poussa pas le moindre cri quand il tomba du mur, avant de s'écraser au sol comme une poupée désarticulée.

Quelques hommes de mon régiments prirent ma suite, et, appuyés par les mages qui pulvérisaient littéralement la défense sombre, nous entrâmes dans les terres de la Maison elfe noire, la rage au cœur.

Nous avancions, côte à côte, maintenant la formation, dans la brume. L'herbe était grasse et la boue nous ralentissait considérablement.
Le vent gagnait en intensité. N'y connaissant rien en magie sombre, je n'y prêtais pas attention, funeste erreur.
L'un de mes neveux, à ma gauche, fut coupé en deux par ce que je crus deviner comme étant un disque de vent.
Nous restâmes quelques instants à nous demander si nous n'avions pas rêvés. Le fait de voir ses intestins se répandre sur le sol boueux dans un gargouillis ignoble, de voir des silhouettes silencieuses sortir du brouillard, sabres au clair, nous fit redescendre sur terre, un peu tard peut-être.

Ils étaient bien trop vifs. Leurs armures étaient ornées de pointes acérées, noires. Ils étaient terrifiants. La charge allait être d'une violence rare, et les sorts commencèrent à pleuvoir, clairsemant les rangs, quand...

« - MAINTENEZ LA FORMATION ! »

Terenas surgit de nulle part, une hache dans chaque main, sur le flanc ennemi. Pas de chance.

« -La gloire ou la mort ! Pour l'Equilibre ! »

Hurla-t-il, tandis qu'un sombre peu chanceux contemplait, incrédule, la lame qui émergeait de son aine.


Hurlant de rage, de peur, de haine, nous resserrions les rangs et avancions comme un seul homme, dans la fange et la boue mêlée de sang.

La résistance des elfes sombres fut acharnée ce jour là, mais peu à peu, ils tombaient, piégés par nos stratèges. Ce que nous commencions, la cavalerie l'achevait. Les mages intervenaient à point nommé, réduisant au silence leurs homonymes sombres, ou relevant leurs frères sous leurs yeux emplis de terreur. Sans aucun doute, notre armée est une mécanique bien huilée...

Les derniers opposants se terraient dans le manoir, condamnant les portes. Juste une question de temps avant qu'on les enfume...

Une explosion. Cela venait d'une aile du château. Nous nous arrêtâmes, pétrifiés. Des hurlements retentissaient en son sein. Plusieurs fenêtres volèrent en éclats, et ce furent des familles entières qui tombèrent comme des fétus de paille, avant de s'écraser au sol.
Broyés, mutilés, brûlés. Hommes femmes et...Des enfants aussi. Tous les regards se levèrent vers la porte principale. Que se passait-il là dedans...?

La réponse vînt bien assez tôt, et fut massacrante. La porte s'embrasa soudainement. Les flammes étaient bleues et ne dégageaient aucune fumée. Un seul mot sur toutes les lèvres : Démon.

L'entrée s'effrita, comme au ralenti, dans un souffle de vent. Une odeur ignoble envahit la place, charogne, déjection, chair brûlée. L'air qui emplissait nos poumons était brûlant, acide, atroce...

L'ombre rouge s'avança alors, masse ardente, hurlant de haine, appelant la mort elle même à venir nous chercher.
Les nécromants à notre gauche étaient pétrifiés de terreur, eux aussi. La peur qui saisissait nos cœurs n'avait pas de nom...Quelle ignominie.

La silhouette monstrueuse, éthérée s'avança alors, semblant flotter sur une brume noirâtre. Elle semblait humer l'air, comme sondant nos âmes. C'était l'impression que j'avais, et je savais que nous l'avions tous.
Le silence était assourdissant, et, quand elle posa son regard sur nous, jeunes guerriers, je sus qu'elle avait trouvé pitance à son goût.

L'impensable se produisit alors.

Un cri.

Un cri sans peur, un cri de colère, de rage pure.

Terenas. Un marteau de guerre entre ses mains d'ours. Il fit un bond prodigieux vers la créature. Même celle-ci ne semblait y croire. Il lui fallu bien se rendre l'évidence quand le porte-étendard de l'Imperator abattit sa masse sur ce qui semblait être sa tête, dans un cri ininterrompu.

Il y eu pour ainsi dire une explosion, un flash incandescent.

Tout fut sans dessus dessous, j'eu l'impression de voler, quelques instants, puis la gravité me rappela à elle. Brutalement. Le goût du sang empli ma bouche, je perdis la notion du temps, quelques minutes.


« -Debout ! Vite ! »

J'entrouvris les yeux. Le noir complet. Normal, me dis-je au bout de quelques secondes, j'avais le visage dans la boue. Me retournant, je vis un mage face à moi, l'air effaré.


« -Debout guerrier ! Tu es le dernier ! Debout par Kain ! »


Il me tirait par le bras, avec vigueur. Je me relevais tant bien que mal, observant ce nouvel arrivant.
Un mètre soixante quinze à tout casser, plutôt maigrichon. Mais un air d'intelligence qui faisait froid dans le dos.
Mes amis, ma famille, mes frères, n'étaient plus que membres disloqués et morceaux de chairs abrupts dans la boue infâme.
Les attaquants et les défenseurs reposaient là côte à côte, couverts par la rosée qui perlait en gouttelettes sur leurs visages froids.

Plus de traces du démon. Je saisis la seule épée qui me restait et me campait sur mes jambes, l'air aussi rude que je le pouvais, histoire de sauver les apparences. Le mage eu l'air de trouver ça drôle, et sourit devant le pathétique spectacle. Couvert de boue de la tête aux pieds, mes longs cheveux souillés de sang, deux dents cassées, l'armure en lambeau...On aurai dit un gladiateur minable de bouseux-les-eaux...
Il éclata d'un rire cristallin assez surprenant, mais surtout, communicatif. C'était là plus une réaction nerveuse qu'autre chose, un de ces rires qui aident à évacuer un peu de tension au milieu des cadavres et autres joyeusetés.

Je vis le sourire du jeune nécromant fondre aussi rapidement qu'il était venu. Il devint livide, réaction qui me fit me retourner immédiatement, épée au poing.

Les morts...Ne l'étaient plus. Ils se levaient, les uns après les autres, le regard rougeoyant. Même le mage eu l'air effrayé, lui qui était censé être un habitué des limbes. Possession post mortem. Original.

Ils rampaient, grognaient et vociféraient dans l'air vicié, se déplaçant lentement mais surement.

Instinctivement je me suis placé devant le mage, observant le spectacle ignoble qui se jouait devant nous. Les anciens camarades dévoraient vifs leurs frères d'armes encore agonisant dans la terre humide.
Ce matin là, dans la brume dansante, les morts avalaient goulument la chair des vivants.

Ils se rapprochaient, titubants, bavant, crachant du sang et autres. Leurs yeux possédés nous fixaient intensément, s'imaginant déjà enfourner notre viande palpitante, la broyer, la déchirer.

Le premier qui fut assez prêt reçu un coup de lame dont je ne fus pas peu fier, sa tête roulant sur le sol en claquant des dents dans le vide. Sauf que cela n'arrêta pas le corps que je fus littéralement obligé de découper en lambeaux.
Rien que celui-ci m'avait épuisé.
Nous étions au milieux du champ de bataille, près des douves et cerné de loques cannibales. Pour une première bataille de grande ampleur, ma foi, j'avais fais fort.

Ainsi, nous nous sommes relayés pour repousser les créatures jusqu'à ce que, terrassés par la fatigue, nous tombâmes au sol.
Kain sait comment, les renforts surgirent à ce moment précis et mirent en pièce les carcasses sans aucune pitié pour ceux qui furent, un temps, leurs frères. Nous nous sommes réveillés le matin suivant, couverts de morsures, de plaies et d'ecchymoses, mais en vie. Il naquit de ce drame une amitié à toute épreuve.

Ce jeune mage devint l'Imperator l'année suivant, et me nomma porte-étendard, remplaçant de Terenas le Brave.








Caleb reprit une gorgée d'alcool. Le liquide brulant endolorit sa gorge, puis brula son estomac, c'était apaisant.

« -..Puis-je attendre la même dévotion de votre part envers son successeur...? »

Demanda alors la femme très pâle qu'éclairait désormais la cheminée.

« -Jusqu'à la Mort et même après. J'ai prêté serment. »

Conclut l'homme dans un soupir.

Il servirait l'Ordre, quelqu'en soit le prix, il l'avait promis à celui qui fut son frère d'armes, celui avec lequel il était passé près de la mort. Il n'avait pas dit à la femme qu'ils étaient frères de sang par serment, pas plus qu'il ne lui avait dit qu'il lui arrivait de se réveiller en sursaut la nuit, croyant revoir le visage de son neveux tentant de lui ronger le pied gauche.
La vie c'est pas gaufrette ....

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Re: [bghumain] Caleb Foemius

Message par Saül » ven. 1 octobre 2010 à 11h11

"-...Désormais, notre mouvement est en marche !"

Le Conseil était unanime, une chose impensable il y a de cela quelques années...
Caleb observait en coin, chacun des membres, chaque servant, prêt à prévenir la moindre tentative d'assassinat ou autre...Il n'y en eu aucune. Ainsi, ils ont, eux aussi, l’Espoir.

Il n'avait pas vraiment écouté le discours, concentré à sa tâche. De toute manière, il savait parfaitement de quoi il retournait. La Croisade allait pouvoir commencer, quête pour une terre d'asile, mais, pour cela, il allait falloir manipuler, il allait falloir mentir et trahir...

L'homme en armure noire ferma les yeux quelques instants...

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L'enfant courrait, les larmes aux yeux. Il était petit, trapu, avait des joues dodues, et fuyait à en perdre haleine.

"-Kyoooorl !!" Hurla-t-il.

Il s'arrêta soudain, ses yeux clairs écarquillés devant la colonne de fumée qui s'échappait de la clairière, à côté de la ferme des...
Il secoua la tête, en fermant les dents...Surement un incendie de forêt, c'était l'été après tout, et il était probable que...C'était bien sur ne pas tenir compte de l'odeur de chair carbonisée qui rendait l'air épais et irrespirable...

Le jeune enfant, avançait doucement, dans ses habits de cuir rustique. L'instinct, qu'on lui avait toujours appris à écouter, lui sommait d'être prudent.
Mais aucun bruit ne prédominait le crépitement des braises, pas même le moindre chant d'oiseau.

Il avançait à pas de loups, personne ne pourrait certainement...

Le sol se déroba sous ses pieds, et il roula le long de cette petite colline. Son genoux se vit érafler par une pierre, et il finit dans un buisson d'orties.
La peau déchirée, il retint un cri...Mais pas les larges larmes qui parsemaient son visage bronzé...

"-Bon Dieu" Chuchota-t-il. Si sa mère l'avait entendu, elle l'aurai certainement rossé...Mais bon, elle n'était pas là. Cette pensée le fit sourire un instant, avant qu'il ne se rappelle où il était.

Essuyant ses yeux gonflés, il se leva tant bien que mal.

Il leva les yeux.
Les écarquilla.
Et vomit.

Il y avait devant lui, la famille complète de son ami, Kyorl Karnassön. Ils avaient été brûlés vifs, et, sur leur poitrine, résidait le symbole de l'Inquisition marqué au fer rouge. Le signe était rustique, et on avait découverts plus tard que ce n'était là qu'acte de paysans barbares fanatiques et impotents.

On avait mit trois jours à retrouver le petit Caleb, qui tentait d'enterrer tous ces gens qu'il avait aimé. Il avait huit printemps.

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L'homme en armure noir rouvrit les yeux.

Il passa les mains dans sa chevelure grisonnante, l'air quelque peu nerveux. Ashaz lui jeta un coup d'oeil l'air mi-inquiet mi-amusé (il savait que Caleb détestait ce type de réunions...). Gueltor, lui, semblait perdu dans ses pensées, s'ennuyant prodigieusement. Veddyn jouait les bons élèves, quant à lui...
Oui, Caleb guiderai l'armée du VIII vers une terre libre où plus jamais il n'aura à sentir l'odeur de ses amis brûlés, et où il n'aura plus à enterrer les corps mutilés de ses frères.


Gloire à Lui !