[bghumain] Seryn

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

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Sheinen
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[bghumain] Seryn

Message par Sheinen » mer. 26 mai 2010 à 19h42

Prénom :
Seryn

Age :
41 ans

Sexe :
Homme

Race :
Humain

Classe :
Erudit, Sorcier, Soigneur

Culte :
Aucun, de reconnu en tout cas

Langues parlées :
Commun, Elfique, Sombre (appris en jeu)
Autres langues :
Langage des signes

Caractère et moralité :
Très difficile à cerner de l’extérieur, la seule chose qui semble évidente c’est qu’il n’est ni trop bon, ni trop mauvais, il navigue entre ces deux extrémités

Description physique :
Il paraît bien plus jeune qu’il ne l’est en réalité, on lui donne tout au plus 27, voir 28 ans. Cet adulte, d’une taille des plus moyennes, environ un mètre soixante-quinze, arbore une chevelure sombre assez peu contrôlée, pire encore, elle part dans tous les sens. Il vous observera toujours d’un regard bleu-vert clair, mystérieux, énigmatique, dans lequel se plonger peut rapidement faire naître un doute à son interlocuteur, comme s’il était envoutant, peut-être est-ce dû aux légers reflets orange sanguine qui ornent le pourtour de ces iris ?

Seryn paraît plutôt neutre, malgré des sourires fréquents, qui ne font qu’appuyer ses dires ou ses impressions, si l’on arrive à clairement les percevoir ; il n’est en effet pas rare qu’il s’amuse des autres, sans pour autant les prendre de manière hautaine, il est tout simplement confiant de ses capacités et de ses connaissances, voir même, plutôt sûr de lui, et ça se sent. De façon plus générale, il a un physique peu développé : marcher durant des heures de lui posera pas le moindre problème, par contre, il n’est pas disposé à combattre au corps à corps ou à endurer des coups.

Pourtant, si l’on a l’occasion de le voir moins vêtu qu’à l’accoutumée, à torse nu par exemple, il est aisé de remarquer quelques cicatrices bien guéries, assez fines, dans son dos ou sur ses bras. Une entaille plus longue traverse son abdomen de part en part, et, pour couronner le tout, un tatouage de dragon orne son épaule droite. Il impose le calme et le respect, comme s’il était en train de poser pour un artiste. Le dernier détail est un bracelet, argenté, décoré de motifs proches du tribal, qu’il porte à son poignet gauche.



Histoire :
Cyrwen et Hoamo s’étaient rencontrés par erreur, il ne fait aucun doute là-dessus. Une Elfe encore assez jeune, pour les gens de son peuple, et un Humain, dans la trentaine. Ils se sont surtout rencontrés en étant, tous deux, au mauvais endroit au mauvais moment, et ce n’est pas peu dire. Les pillages n’étaient pas particulièrement des faits marquants, mais comme toujours, ils n’étaient pas non plus que de simples incidents isolés. Et quand l’on se retrouve, au même moment, durant la même journée de la même année, sur deux chemins se rejoignant, proche de l’entrée de Rune, et que c’est à ce moment là précisément que des pillards, butin en mains, dévalèrent la route descendante, avec comme joyeux suiveurs deux patrouilles de gardes en furie… il n’y a pas forcément besoin de grandes explications pour comprendre que tous deux se retrouvèrent l’un sur l’autre dans un coin d’herbe au bord de ce fameux croisement !

Un peu de gêne, de peur et d’amusement mêlés, et les voilà tous deux à se redresser, lui l’aidant poliment à se relever, avant que tous deux ne regardent une sorte de trainée poussiéreuse qui s’éloignait, signe d’un retour au calme très probable. Quelques banalités plus tard, ils commencèrent à s’apprécier, à pavoiser un peu plus, et encore… jusqu’à éprouver l’un pour l’autre un sentiment nouveau pour elle, agréable pour lui. Il n’y eût jamais de mariage, ni de grande cérémonie, mais le mal, si l’on peut dire, avait été fait. Elle était enceinte, et avant même que Hoamo ne le sache, il avait déjà disparu dans la nature, laissant une future mère en compagnie de sa solitude, sans donner de raison particulière, mais il y aurait eu fort à parier qu’une Elfe Sombre n’y fût pas pour rien, une histoire de gênes probablement, ou peut-être pas du tout, en tout cas, ce dont on est certain, c’est qu’après un douloureux accouchement, quelques longs mois pénibles plus tard, un jeune bambin naquit au Temple de Rune, et qu’il y restât pour de longues années, ainsi confié aux bons soins des Mages et Prêtres locaux, tandis que là jeune mère s’en retournât à Cefedellen.

De son côté, le jeune Humain fraîchement né, avait été prénommé Seryn, sans aucun nom de famille, celui de sa mère partie n’ayant pas été relevé. Il grandit sans grands maux, au contraire, il était plutôt vif, curieux, doué pour apprendre, ce qui ne surprit que peu de monde, après tout, il avait une mère Elfe. De ce fait, il eut tout loisir de lire, encore et encore, dès son plus jeune âge. D’abord des choses simples, puis, plus compliquées. Accompagné, il le fut, et il put ainsi recevoir toutes les bases d’une excellente éducation, tant dans les lettres, qu’il manie très bien tant à l’oral qu’à l’écrit, que dans les chiffres, ou la logique, par exemple.

Cyrwen ayant eu le temps d’accepter, de son côté, parmi ses proches, est revenue dans ce Temple, quelques années plus tard, à la recherche de sa progéniture, sans avoir de but précis. L’enfant, qui avait grandi durant ces neuf années, avait déjà compris qu’il n’était pas là par hasard, mais qu’il avait été abandonné, en quelque sorte. L’Elfe fut assez rapidement reconnue, et après avoir découvert ce qu’était devenu son enfant, la chair de sa chair, elle ne put que se rendre à l’évidence : elle avait fait le bon choix, pour lui, de le laisser ici, entre de bonnes mains ; il savait parler, avec un certain style, écrire sans nul doute, mais surtout, tout comme elle, il semblait capable d’exercer la magie…

En effet, il s’amusait, forcément à son âge, à maîtriser l’élément du Feu, qui était à ce moment là présent sous la forme d’une petite boule d’énergie, rougeâtre, qui éclairait quelque peu l’intérieur de ce Temple plus sombre dans cette partie. Il en émanait, de plus, une certaine chaleur qui fit disparaître tout doute à cette mère surprise, presque effrayée, et à la fois si heureuse de voir ce qu’était devenu son petit bout. Elle ne voulait plus se séparer de lui, mais elle savait très bien qu’elle ne l’aiderait pas si elle l’arrachait au Temple, là où il trouvait d’autres enfants de son âge, et surtout, d’excellents professeurs. C’est ainsi qu’elle s’installât à Rune, tout d’abord à l’auberge, où elle effectuait un dur labeur dès la nuit tombée, puis dès qu’elle eût quelques moyens, elle loua une chambre inoccupée chez un couple plus âgé, payant partiellement son loyer en accomplissant diverses tâches ménagères.

Après quelques heures de repos, elle avait tout loisir de partager du temps avec son enfant, de lui apprendre certaines choses qui venaient d’elle, comme si elle voulait elle aussi pouvoir jouer, dans une moindre mesure, son rôle de mère, et de formatrice. Ainsi, il découvrit certaines choses plus naturelles, comme quelques plantes, ou fleurs, et leurs effets une fois transformées, puis, par la suite, le langage propre aux Elfes, qui pourra dans tous les cas lui servir un jour ou l’autre. De son côté le Temple essaya d’inculquer à ce jeune être des bases religieuses, autant en ce qui concerne Einhasad qu’Eva, mais rien ne semblait y faire : il écoutait, il comprenait, mais il n’appliquait pas, comme si quelque chose le dérangeait dans ce côté « si beau, si bien », comme si c’était quelque chose de surfait.

Deux années s’écoulèrent ainsi, puis petit à petit Cyrwen vint moins souvent au Temple. Après plusieurs interrogations de Seryn, elle finit par se résigner à lui avouer qu’elle avait rencontré un homme, avec lequel elle se sentait bien, en sécurité. Il n’était pas spécialement riche, mais attentionné oui, et ils s’entendaient plutôt bien. Elle avait même délaissé sa location de chambre pour aller vivre chez lui, dans une sorte de cabanon plutôt douillet et bien aménagé, non loin de la ville. Il ne resta au jeune adolescent qu’à poursuivre son apprentissage de la magie de manière plus poussée. Il était devenu doué à la maîtrise de cet élément qui lui convenait visiblement si bien : le Feu. Il avait reçu tout l’enseignement qu’il pût obtenir ici-même, tant dans les manières que les coutumes, la magie, les enseignements plus classiques, en fait, à toujours dormir si peu, et à lire autant, c’est même lui qui enseignait certaines choses à ses camarades plus jeunes, voir parfois, âgé à peine de quatorze années, il surprenait ceux qui avaient été ses professeurs jusqu’alors, en leur apprenant, à son tour, certaines choses qui étaient là, dans l’une des bibliothèques, à la portée même de leur main s’ils eussent été aussi curieux que ce petit bout de jeune homme.

La décision avait pris du temps à arriver, mais finalement, c’était fait : Seryn était envoyé à Giran, à l’école de magie, là où il pourrait progresser bien plus dans ses connaissances. Les années passèrent ainsi, entre discussions sur tout et rien, mais si possible de celles desquelles il pouvait tirer un enseignement ou l’autre, ou de l’apprentissage de son savoir grandissant sur cette magie qui l’étonnait quotidiennement. Ainsi, à dix-neuf ans, il quitta l’établissement pour découvrir cette « vie des grands » de dehors, avec ses connaissances acquises comme bagage, mais finalement pas la moindre pratique de la réalité, bien plus dure, qui l’attendait déjà depuis bien longtemps de pied ferme. Ainsi, en retournant dans sa ville natale, Rune, il découvrit qu’il avait désormais un demi-frère, un bambin d’à peine cinq ans, qui semblait bien vivre, entouré de sa mère qu’il n’avait pas revue plus que de loin depuis son départ de Rune, et d’un homme dont il ignorait tout, sinon ce qui était à la portée de ses yeux une fois la pénombre tombée : sa mère ne travaillait plus à l’auberge, mais le mari de cette dernière y misait gros, avec chance la plupart du temps.

Les années suivantes furent plutôt plaisantes : il pouvait observer les gens, leurs attitudes, leur façon de fonctionner à telle ou telle autre chose, et finalement, se prémunir de ce qu’il aurait pu lui tomber dessus s’il avait été moins attentif. D’autre part, il apprit en rencontrant un nouveau professeur de magie, à utiliser le langage des signes pour ses sortilèges, et il découvrit d’autres plaisirs, d’autres déconvenues, dont entre autre les femmes, et tout ce qu’elles étaient en mesure d’apporter à un homme, tant en bien, qu’en problèmes si nouveaux et soudains que l’on ne semble jamais s’y être préparé, même après un nombre difficilement quantifiable d’heures d’observation. Et puis son demi-frère grandissait, évidemment, et sa famille semblait aller plus ou moins mal, selon les jours, ou plutôt, selon les gains obtenus, ou surtout, les pertes, plutôt grosses, par ce mari qui semblait devenir un autre être. Les années passèrent, alors que Seryn surveillât, d’une œil lointain, le devenir de ce demi-frère qui avait finalement été vendu, épongeant ainsi des dettes, par un homme qui ne lui donnât plus l’impression d’avoir encore des sentiments humains… tout n’était que profits, ou dettes.

Puis les années s'écoulèrent, veiller sur cet être à la fois si proche, et à la fois si inconnu était devenu une tâche ardue, tant il était enfermé, et probablement maltraité, sans qu’il n’eusse fait quelque chose de répréhensible, sinon d’avoir été le fils du mauvais père… une chose aidant à accepter de ne pas connaître le sien, pour le bon côté de la chose…

Il eut ensuite un second demi-frère, mais qu’il ne vît que très peu : quelques temps après la naissance de ce dernier, ce père indigne se vît ôter tout vie, assassiné de manière bestiale, par quelqu’un à qui il avait emprunté une fois de trop sans pouvoir rembourser à temps, via un sbire, évidemment. Seryn s’est bien gardé de le révéler, après tout, il vivait sa vie de manière furtive, en suivant l’évolution de sa famille dans l’ombre, sans délaisser ses apprentissages, donc logiquement, apparaître publiquement n’aurait pas aidé son camouflage qui lui réussissait plutôt bien. Il faut aussi préciser que cet être ignominieux n’avait, avant sa mort méritée, pu empêcher quelques brigands de la région de s’emparer de son épouse, la mère de Seryn, et de ce fait, il n’avait pu savoir, avant de trouver le repos éternel, qu’il avait été père une seconde fois.

Veiller sur lui était une tâche vraiment peu aisée. Oui, il voyait relativement mieux que d’autres dans la nuit, il s’y sentait bien, il en usait comme d’une sorte de manteau le rendant proche de l’invisible, de part ses origines paternelles qu’il ignorait, décidément de cette famille était issus de drôles de mélanges : ses deux demi-frères étaient mi-Humains, mi-Elfes, lui, de son côté, avait une moitié elfique, un quart humain, et un dernier quart sombre, de par son grand-père qui lui non plus ne devait même pas se douter de son existence. D'autres années ayant passé, son premier demi-frère découvrit une liberté visiblement synonyme d’un bien-être énorme, et il sembla des plus actifs dans bien des secteurs, à vrai dire, Seryn avait découvert une partie de ses fréquentations, les régulières surtout. De part ses observations il connaissait le nom, ou du moins quelques facettes de ces personnes, mais surtout, il était surpris de la facilité déconcertante de contact avec les autres dont faisait preuve ce frère séparé de lui par quatorze années.

Le second, quant à lui, avait été revendu à une famille aisée de Schuttgart, avant de se retrouver confié au Temple local, ses nouveaux « parents » ayant visiblement toutes les peines du monde à le maîtriser ne serait-ce qu’un peu. De son côté, l’adulte qui avait désormais atteint l’âge des trente-huit ans s’était tissé quelques liens, qui se brisaient généralement assez tôt, bien avant que l’on commence à le connaître trop bien, n'avait cessé d’apprendre, et il avait bien compris à son apparence que ses jours n’étaient pas comptés, contrairement aux autres humains : il avait tout le temps pour choisir d’apparaître dans leurs vies au moment adéquat, sans forcément les asséner du choc qu’il fût durant toutes ses années un grand-frère veillant à leurs évolutions respectives, et qui avait préféré laisser les choses suivre leur cours plutôt que d’intervenir lorsqu’ils se trouvèrent dans des situations plutôt mauvaises, d’après les dires de la majorité.

Il avait néanmoins profité de sa rencontre avec une Sombre, Lyranda, qui fut elle aussi élève de l’un de ses anciens professeurs, il y a maintenant plus de douze ans, pour découvrir leur culture, tout en partageant ce que l’on avait vainement tenté de lui inculquer lorsque lui-même était plus jeune. Ils devinrent complices, mêlant leurs éléments, le Vent, et le Feu, dans diverses expériences plus ou moins amusantes, mais parfois dangereuses. Il en garde quelques cicatrices, d’ailleurs. Non, il n’a pas eu la maladresse de se brûler, mais les deux éléments étant plus en mouvement que son Feu ne l’est déjà, quelques dégâts collatéraux l’avaient blessé. Ils ont partagé leurs savoirs et découvertes durant plus de cinq années, suite à quoi, la belle Sombre disparut du jour au lendemain, et elle n’est toujours pas réapparue aux yeux de Seryn, qui ne perd toutefois pas espoir de retrouver sa complice d’une époque un jour ou l’autre. Il en garde tout de même quelques souvenirs, notamment un bracelet en argent qu’elle lui avait offert, et ses connaissances sur ce peuple, certains de leurs us…

La vie s’écoula ainsi jusqu’à ce que ses deux frères vivent un drame… Le premier avait continué dans sa façon d’être, que Seryn lui enviait parfois, et était devenu très difficile à suivre. De l’autre côté, le plus jeune des trois frères, lui, avait parfait une formation de soigneur et officiait à Oren, une ville quelque peu débauchée en ce temps. Alors qu’il fût encore une fois non loin de ce dernier, à chercher la manière la plus adéquate de se présenter, avec un tact plus que nécessaire, il fut alerté par son départ, comme si quelque chose allait mal, outre le fait qu’il fût blessé quelques jours auparavant. C’est en le suivant qu’il tomba, par hasard pour lui, mais pas pour ce demi-frère des plus curieux, visiblement, sur la pratique d’une sorte de rituel… qu’il observât de loin, caché dans une sorte de bosquet quelque peu épineux. C’est ainsi qu’il vît l’un, puis l’autre, perdre toute vie… et finir calcinés par cette humaine ravissante qu’il avait pu observer plus d’une fois… oui, il connaissait le pourquoi, il le comprenait parfaitement, ayant déjà entendu son frère et cette demoiselle en parler à plusieurs reprises, mais il ne pouvait se résigner à l’accepter…

C’est tétanisé qu’il restât durant de longues minutes, de longues heures, incapable du moindre mouvement face à ce qui venait de se dérouler devant ses yeux…

Elle s’en était allée, elle avait respecté le désir de Sheinen… Ssyrah avait été un dommage collatéral… et Seryn était désormais seul, comme il l’avait toujours été jusqu’alors, mais à partir de maintenant, sans le moindre moyen de retrouver ses pairs… ceux-là mêmes qu’il aurait tant souhaité connaître bien plus, desquels il aurait voulu être connu…

Une année passa avant qu’il réapparût, mais à qui aurait-il bien pu manquer ? Personne… cela devait changer.
Dernière modification par Sheinen le mer. 14 juillet 2010 à 12h34, modifié 3 fois.

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Re: [bghumain] Seryn

Message par Sheinen » lun. 31 mai 2010 à 19h48

L’exil, il le lui fallait, il lui fallait être seul, loin de tout, de tout le monde qu’il connaissait, et de tous ceux qu’il pensait connaître, ne serait-ce qu’un peu, de part sa surveillance du plus âgé de ses demi-frères… Celui-là même qui fut pour lui un modèle, tant il savait être doué dans son éloquence, dans sa manière d’être, de penser…

Non, jamais il ne dirait que Sheinen était parfait, loin de là : lui-même aurait fait d’autres choix, parfois, qui ne l’auraient pas rendu proche de la perfection pour autant. Il lui fallait juste s’en aller, loin, accepter la venue de ces larmes, il lui faudrait du temps, beaucoup de temps, pour accepter ce qu’il avait vu, non loin d’Oren, ce jour là. Son modèle, celui-là même qui l’inspirait tant, sur lequel il tentait de se calquer, petit à petit, avait échoué de la manière la plus dramatique qui soit dans son expérience, dans son combat contre les Ombres. Il en avait péri, lui qui était pourtant si doué, lui qui savait si bien jauger un risque, et qui jamais, ô grand jamais, n’aurait été jusqu’à risquer sa vie…

Et pourtant, il l’avait fait, mais pour quelle raison ? Ca devait être important, voir capital pour lui, c’est évident, ce n’est juste pas possible qu’il en fût autrement. L’occasion pour Seryn de prendre la mer, de voguer vers de nouvelles découvertes était sans doute venue. L’heure des remords, des regrets aussi, mais également d’une frustration sans égal. Lui qui avait tant attendu le moment parfait pour se révéler à ses yeux, ainsi qu’à ceux de son autre demi-frère, Ssyrah, n’aurait désormais plus jamais l’occasion de le faire. Une façon douloureuse de comprendre qu’observer, pressentir, analyser des manières d’êtres, et tout le reste était une chose importante pour pouvoir jouer avec la vie, avec les gens, tout en leur offrant le respect qui leur était dû, mais aussi et surtout, que rester un simple observateur n’est pas vivre, au contraire… et désormais, plus jamais il ne se laisserai prendre par la passivité.

Débarqué, il commença à vivre, si l’on peut le dire de la sorte. Il ne faut pas oublier qu’il a tout de même passé sa vie à apprendre beaucoup de choses, des bonnes manières, à la façon de communiquer en jouant avec les mots, en passant encore par la magie qu’il ne pratiqua plus durant la durée de son exil. Il y eut également ses lectures, nombreuses, ses rencontres et les discussions menées… Et le temps passant, il commençait à péniblement digérer l’accident, le drame, que sa famille a vécu. Il se souvint également de sa mère, qu’il ne voyait que de temps en temps, ce qu’elle était devenue, et sa probable fin des plus malheureuses. Il se rappela également le décès de son propre père, assassiné...

Il vivotait, les mois passaient, et le moral remontait petit à petit, il acceptait, ou plutôt, il commençait à accepter. Il se souvenait aussi de la Rose Noire, et des trésors qu’elle devait probablement renfermer maintenant. De ces deux petits êtres, ses nièces, qu’il n’a, tout comme ses frères, jamais vues. Qu’ont-elles bien pu devenir ? Qu’est devenu celui qui les avait en sa possession, que… A vrai dire, la seule bonne solution afin de répondre aux principales questions était de revenir en Elmoreden, de se préparer à affronter la réalité, à retrouver les personnes qui connaissaient bien Sheinen, pour mieux le connaître encore, pour peut-être retrouver ces bébés, et commencer à vivre, à voir ce que le monde est devenu, quels ont été les grands changement, et accepter d’être qui il est, ce qu’il est… à savoir une sorte de copie, avec ses quelques différences, de ce frère qui fût un modèle.

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Re: [bghumain] Seryn

Message par Sheinen » lun. 14 juin 2010 à 01h28

Le choix semblait s’être désigné de lui-même. En effet, depuis son retour il avait pu côtoyer, tout comme ce frère, ce modèle, l’avait fait avant lui, des personnes de tous bords, de toutes sensibilités, des personnages en somme très différents les uns des autres. Certaines rencontres ont été des plus intenses, d’autres en revanche plus fades… Il lui avait aussi été donné d’assister à plusieurs des assauts menés sur la grande Giran, d’autrefois, l’on pourrait dire.

Toujours observant, ça, il ne pouvait désormais plus s’en empêcher, il avait trouvé les lieux dans lesquels il trouvait le plus facilement un certain divertissement, ou un simple intérêt pour les personnes qu’il croisait. Par exemple l’on peut parler de cette Sombre, elle lui ressemble, mais elle ressemble également à l’autre Sombre, la Vampire, et toutes deux représentent un certain danger qu’il est agréable de fréquenter, peut-être aussi tous les imprévus qui les entourent, les surprises probables, n’en font que de les rendre plus intéressantes encore ?

Quoi qu’il en fût, les rencontres ont été nombreuses, de la plus belle, la plus intense, avec… une Sombre, encore, décidément… il ressemblait à Sheinen pour cela, trouvant le plus d’intérêt dans ce peuple qui pourtant devrait ne lui donner que peu d’ouvertures, mais tant de défi, en finalité. Le défi, voilà quelque chose d’autre qu’il est plaisant d’affronter, de devoir se dépatouiller avec de simples mots, quelques mimiques, une gestuelle, pour avancer, même très lentement, d’une rencontre à l’autre, ne serait-ce qu’un peu. Ce que la communication est, comme arme, ne cesse finalement de surprendre Seryn. Certes, il l’avait vu, lui, la manipuler avec une dextérité hors du commun, mais de la à ressentir ce que ça peut procurer, il y avait un abysse à franchir… comme souvent entre la théorie et la pratique.

Il y a aussi eu d’autres rencontres, plus particulières, plus simples aussi, ou surprenantes, avec son peuple, en apparence, celui des Humains… Peuple dans lequel l’on trouve absolument de tout, mais pas que du mauvais, malgré cette majorité imbue d’elle-même, arrogante, trop sûre d’elle-même, à présager de ses force, comme la Vindicte, par exemple, qui semblent d’avance condamnés, tôt ou tard, à subir le poids de ce qu’ils s’infligent, eux-mêmes. Oui, ce qu’ils font est bien, l’intention est sans doute même louable, mais la manière paraît excessive, et sans se ménager…

D’un autre côté, il y a les plus neutres, ou ceux qui cherchent leur voie, encore et encore, cherchant dans l’image que les autres leur reflète des réponses sur leur propre futur, d’éternels indécis, mais qui n’en sont pas moins vivants dès lors qu’ils se laisse aller, alors qu’ils suivent une conviction, ou une simple impulsion passagère. Il y eut quelques rencontres elfiques, ou demi-elfiques également, des gens desquels Seryn s’est rapproché, ou éloigné, selon les évènements…

Et puis les chaotiques, aussi, ceux avec qui il est difficile de s’ennuyer, avec ce côté imprévisible, qui inventeraient n’importe quoi pour s’amuser ou se divertir, le tout avec parfois une foi plus ou moins placée en ce Gran Kain, voir Shilen, les Dragons et Démons… Enfin, il l’était lui aussi un peu, après tout, et comme tous de sa lignée, à quelques rares exceptions près. C’est vrai qu’il avait sa manière à lui de jouer avec ces Dames, de repousser toujours plus loin leurs limites, sans pour autant en profiter, mais tout de même, ça reste une sorte de détournement de la communication que l’on pourrait comparer à de la manipulation… Mais était-ce pour autre chose que leur bien, au final ?

Tout ça pour en arriver à la conclusion assez logique que l’un de ces bords était plus attrayant que les autres, et aussi présent dans ses gènes, qu’il le veuille ou non, alors… Il retournera la voir, cette Sombre… Et peut-être les rejoindra-t-il à sa manière…

Il n'eut pas tant de temps que cela à attendre, que sa requête s'en vît acceptée, par la même qui l'avait reçue, ainsi, il les rejoignait... pour se rendre utile comme il le pourrait.
(Clantage Trinitium)
Dernière modification par Sheinen le mar. 22 juin 2010 à 21h29, modifié 3 fois.

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Re: [bghumain] Seryn

Message par Sheinen » dim. 20 juin 2010 à 13h15

Il avait fait ce premier pas, nécessaire, en surprenant son monde visiblement, comme il s'y attendait. Il avait également pris une autre décision importante, le rapprochant de sa lignée, le rapprochant de cette malédiction qu'il avait jusque là contenue en lui, mais il le fallait maintenant. Rencontres hasardeuses, expéditions qui furent plutôt inattendues, alors qu'il n'était pas remis de la boucherie qu'il avait faite quelques jours plus tard sur une Sombre, pour son bien, en plus. Il avait forcément fallu qu'il se prennent de nombreux coups, quelle idée avait-il bien pu avoir aussi de ce joindre à ces expéditions, sans même un soigneur lors de l'une d'elle, alors qu'ils étaient menés à affronter nombre de Lycans...

Blessé, il se soigna chaque fois lui-même, bloquant les saignements en créant des croûtes grâce à sa magie, utilisant ce qu'il avait appris plus jeune sur les soins, lors de ces années passées au Temple de Rune, usant de quelques plantes, de baumes, voire même de potions qu'il avait crées un jour ou l'autre, lui qui s'était intéressé à l'alchimie durant son parcours magique. Soins qui prenaient du temps, temps qu'il n'avait pas... il s'était d'ailleurs peu à peu relâché sur son réapprentissage de la sorcellerie, se concentrant davantage sur les bases en soins qu'il avait au plus profond de lui. Mais ça ne lui suffisait pas, il le savait, il devait aller la voir, Elle, pour qu'elle puisse le remettre en état, pour qu'il puisse achever ce qu'il avait commencé quelques jours plus tôt, et surtout, qu'elle l'éloigne de la corde raide sur laquelle il se tenait, se forçant malgré son état à rester le même, à ne rien laisser paraître.

Il se rendit à la clinique, sachant qu'elle y était très occupée ces derniers temps, elle le lui avait avoué plus tôt, alors qu'elle prenait quelques instants de repos très certainement mérité. Elle attendait un patient, il devrait attendre... et il attendit, en ville, à Heine plus précisément, devant l'hôpital, assis sur ces marches, se demandant où pouvait bien être l'Elfe qu'il avait souvent retrouvée ici-même. Et puis cette sensation, inattendue en lui, la sensation qu'Elle, elle souffrait, qu'Elle... avait besoin de lui... Qu'il n'aurait pas du l'abandonner, malgré sa demande... Précipitation, lutte, elle était sauvée, mais jamais il l'avait abandonnée, et il paya cher le prix de son paraître, dans son état la lutte l'épuisa, le brisa... jusqu'à ce que même son cœur ne puisse plus palpiter dans sa poitrine, qu'il soit si proche de la mort...

Elle le sauva, il le sentait, son esprit était encore présent, son corps absent, paralysé, il n'en avait plus le moindre contrôle. Et puis il aurait voulu communiquer, mais il n'en avait la force... il était juste là, éveillé, sur un lit. On le soignait, mais il ne ressentait rien, son corps semblait détaché, lointain, absent... juste un esprit, des sensations, et Elle qui restait près de lui, qui faisait tout ce qui était en son pouvoir pour régénérer son cerveau, agressé par trois fois en quelques instants ; l'absorption d'énergie en trop grande quantité, dont il n'a pu se défaire, les coups trop nombreux à son visage, portés par un fou emporté par sa démence, et finalement, les longues secondes dont il a été privé d'oxygène...

Il espérait se réveiller un jour, mais son esprit semblait plus limité, il n'y avait qu'elle, à son chevet, à le soigner, des présences autour, il ressentait de son empathie affinée l'état des personnes proches, mais plus rien de son passé, de ses envies, de tout le reste n'était présent, comme si tout avait été totalement oublié, perdu dans sa lutte pour sa propre survie, dans cette lutte pour se réapproprier son corps qui était le sien, mais qui semblait lui échapper de plus en plus...

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Re: [bghumain] Seryn

Message par Sheinen » lun. 21 juin 2010 à 19h10

Le temps passait, et il n’y avait qu’elle, et elle seule, avec qui un rien de communication semblait persister, par ce lien unique, qu’il n’entretenait avec personne d’autre. Et il ressentait, les émotions, toujours, surtout les siennes, mais aussi un peu ce qui l’entourait, faiblement, comme une lueur, au loin, l’appelant, le guidant, vers la sortie de ce tunnel qui semblait sans fin. Et il se reposait, cet esprit, il se ressourçait, pour être plus à même de rejoindre ce corps inerte, dès que l’occasion se présenterait, dès que… si cette étincelle se décidait à arriver.

Difficile d’être alité, de ne plus pouvoir se mouvoir, de ne plus rien voir non plus, du moins de ses propres yeux, de se reposer, pour mieux revenir, et ainsi de suite alterner ces phases sans fin, ou presque. De perdre toute notion d’espace, ou surtout de temps, de n’être au final qu’un petit rien, dans l’immensité de ce monde, raccroché à une seule personne, n’étant lié à personne, plus que par ces petits jeux, ces amusements. Comme on le lui avait dit, il était toujours plutôt bien entouré, mais les gens se rendaient-ils compte de la valeur de ces liens qu’il tissait ?

Peut-être cette soigneuse qui lui barbouilla le visage à coups de fusain, qu’il connaissait, le voyait comme quelqu’un d’important dans sa vie, ou qu’il allait simplement manquer à quelqu’un ? Il fallait se rendre à l’évidence, il n’y avait qu’une, ou deux personnes, desquelles il était vraiment proche, et cela viendrait à changer, après tout, peut-être se rendait-il ainsi compte qu’il avait besoin des autres, plus qu’il ne le pensait ? Etape dure à vivre, qui laisse bien du temps pour songer à sa situation, à se poser de trop nombreuses questions auxquelles l’on ne pouvait rien changer, pas en restant dans cet état léthargique tout du moins.

Puis elle arriva, attendue, espérée. Cette décharge qui le remit, lentement, en activité. Elle avait été forte, puissante, et son réveil se fit, à ses côtés, lentement. Plus il bougeait, plus son corps se dérouillait, plus il se forçait, plus son être revivait. Il avait des réponses à trouver, ou plutôt, à amener, petit à petit, au gré de ses envies, pour se satisfaire, lui-même, pour éloigner des regrets qu’il pourrait avoir, et surtout… il était vivant. La culpabilité était présente, tout cela était en partie arrivé par sa faute, que ce soit son état, qu’il a laissé s’empirer, jour après jour, ou peut-être le fait de ne pas être resté, alors qu’il en éprouvait le besoin, sans se l’expliquer…

Il vivait, c’était l’essentiel, on l’aida à accepter, à accepter que ce n’était pas de sa faute, qu’il n’aurait pu deviner, et il se forçait à le faire, se résignant, malgré son impression toute autre. Et puis vint la surprise, cette quantité de magie en lui, qu’il sentait, et dont il était devenu incapable de se servir. Il ne savait plus, l’une des rares choses qu’il eût perdue, dans son combat. Il ne se souvenait plus de ce qu’il venait de passer des mois à réapprendre. Il ne pouvait plus se servir du pouvoir du Feu comme autrefois… à peine arrivait-il à s’en servir pour réchauffer sa main. Il en profiterait, de cette occasion. Oui, il ne pouvait plus combattre comme autrefois, mais d’un autre côté, cela lui permettait de se mettre plus activement aux soins, à ressortir de vieux livres sur la flore, peut-être de pratiquer à nouveau un peu d’alchimie, et surtout, d’utiliser son énergie magique en aidant les autres, en apaisant leurs douleurs, en leur permettant de se remettre plus vite.
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Re: [bghumain] Seryn

Message par Sheinen » ven. 25 juin 2010 à 11h51

Il savait que ce jour s’en viendrait, tôt ou tard… prédestiné, écrit depuis des générations, il n’y échapperait pas… que ce soit volontaire, ou un jour, peut-être, plus accidentel, ou alors, par obligation si un évènement s’en venait…

Il la croisa à Rune, assoupie contre le pan d’une maison. Son approche la sortit de sa torpeur, lentement, et une discussion s’en suivit, relativement banale. Tout semblait, finalement, se préciser… le jour, ce jour, qu’il avait souhaité de lui-même voir arriver, était là, enfin là. Le pas, il l’avait franchi, suite à son coma, suite à tous ces changements qu’il avait entraînés, notamment dans ses capacités magiques, de ces flammèches qui toujours ne veulent lui revenir, alors qu’à contrario, tout ce qu’il entreprend de bénéfique avec cette énergie qui coule en lui semble réussir, aisément, trop… naturellement.

Ils l’attendaient, poursuivant sur le thème de ce qui allait venir, de leur relation assez spéciale, forcément, et puis, il arriva, suivi de peu de deux autres membres du Trinitium. Il fut bénit, tout comme le chef, et le portail s’ouvrit aux psaumes du père, les entraînant dans un lieu inconnu, mais agréable à visiter, pour le moment…

[ ... ]


Les rituels combinés, de celle qui lui offrit cette cérémonie, et le sien, plus profond, intime, donnant vie à sa malédiction, laissée en veille jusqu’alors, attendant patiemment son heure, furent leur effet. Alors entouré d’une aura carmine, inspirant à la fois le sang, le plus intense, et les ténèbres, les plus profondes, il se retrouva à léviter, sa marque, ce Dragon sur son bras, semblait être l’origine même de l’étrange phénomène qu’il se passait.

Seryn bougea, lentement, prenant une posture nouvelle au dessus de cet autel, devenant plus bestial, lentement. Son corps grandissait à vue d’œil, sa peau devenait plus claire, toujours plus claire, alors que des écailles apparaissaient. La transformation avait pleinement débuté, il prenait de plus en plus de volume, dans un rythme régulier, dans un silence, dur, lourd. Les autres observaient la scène, surpris, sans doute, rassurés, probablement pas. Une queue s’allongea, tout comme son cou, alors qu’il prenait pleine possession de ses pattes, de ses quatre membres qui atteignirent le sol, en finalité, ponctuées par des griffes acérées.

Son visage était devenu celui du dragon qu’il était désormais. Blanc, ou gris léger, selon les zones, assez difficile à déterminer au vu de la pénombre environnante. Il dévoila un regard orangé, comme l’on pouvait s’y attendre de sa part, alors qu’il prenait désormais plus d’espace, son volume ayant grandement augmenté. L’on pouvaitt le situer plus ou moins dans les trois mètres de long, pour un et demi de large, alors qu’il voyait désormais le monde de près d’un mètre de plus qu’à l’accoutumée.

L’ouverture de ses paupières, jusqu’alors closes, sur cette tête reptilienne, bien formée, très typique, légèrement crêtée sur les côtés, amena l’aura carmine à se dissiper, lentement. Seryn observait l’univers l’entourant, encore, comme à son habitude, le découvrant d’une nouvelle manière, ressentant plus intensément chaque intention qu’il pouvait percevoir. Il se retourna, la queue se mouvant de gauche à droite, pilier de son équilibre précaire, alors qu’il ne se découvrait qu’à peine sous cette forme, et il observa celle qui lui avait permis de rejoindre son chemin, intensément. Elle le lui rendait, protégée inutilement par le bouclier du père…

Il reprenait enfin, lentement, dans la douleur, sa forme initiale, la retenant, la contenant autant qu’il le pouvait en lui, jusqu’à s’affaler, au moment de redevenir lui-même. Il eut à peine le temps de se relever, que tous l’abandonnèrent, le laissant seul, sans doute à la fois surpris, et surtout, ne sachant trop comment réagir à l’arrivée dans leur famille de l’un des frères de ces Démons, si l’on en croyait l’histoire…

A n’en pas douter, les jours à venir risquaient d’être pour lui compliqués, il devrait protéger son secret, tout en en avouant suffisamment pour être accepté, tel qu’il l’était, tel qu’Ils l’avaient décidé, il y a déjà de nombreux siècles, et de nombreuses générations…
(Transformation Dragon proche de celui de son tatouage,
malédiction familiale ayant déjà frappé Sheinen par le passé)

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Re: [bghumain] Seryn

Message par Sheinen » mer. 14 juillet 2010 à 12h14

Seryn continuait d’évoluer au fil de ses rencontres, se forgeant un peu plus au fil de leurs venues, des discussions ou scènes qui se passaient. C’est ainsi, lui aussi n’était qu’un simple humain, au final, se forgeant du regard des autres, sans pour autant en oublier non plus ce qu’il avait jusqu’alors pu observer, ce que jusqu’alors il avait pu penser. L’érudit devenu mage, puis soigneur, progressait, dans chacune de ses avancées, plus ou moins vite selon les possibilités qui s’offraient à lui, et cela le satisfaisait beaucoup.

Il était désormais bien lointain le temps où il n’était qu’observateur, des actes, des choix des autres, de leurs réactions, mais aussi à quelque part simple spectateur de sa propre existence qui défilait, inexorablement, alors qu’il la passait à ne s’investir en rien, pour rien, ou si peu, en de si rares occasions. Il savait qu’en lui la dualité était présente dès sa naissance, que quoi qu’il fasse, il ne pourrait toujours ne faire que ses propres choix, que jamais le destin qui lui avait été imposé ne se déroberait. Ainsi, il passait son espèce de double vie jour après jour, ayant des projets contradictoires s’entremêlant régulièrement, des choix draconiens à faire, et à part quelques rares personnes, personne ne se doutait de rien…

Il restait ce magicien étrange, parfois appelé Sasha, Soli, Kreyns, Surin, Seryn, Yorlii, Cédille, et probablement d’autres surnoms qu’on lui avait donnés sans qu’il ne le sache. Il conservait son attitude mystérieuse, pouvant être froid et arrogant, comme affectueux et tendre, mêlant parfois même ces deux comportements simultanément. Ces attitudes étaient parfois proches de la rébellion, ne voulant céder au désir de son interlocuteur, comme cette fois, lorsqu’il se rendît à Giran et que la Rouquine de la Vindicte voulût à tout prix qu’il retire le masque que l’on lui avait offert quelques heures plus tôt à peine, et qui semblait attiser certaines envies auprès de quelques personnes… qui l’avaient reconnu. Dans cette attitude posée, ne cédant au désir d’une inconnue, cela n’étant pas dans ses habitudes, simplement, comme une sorte de fierté peut-être mal placée… Il en finit blessé, entaillé par les épées jumelles de la même rouquine.

Blessures qu’il soigna de lui-même assez aisément, cette fois-ci, mais combien de fois déjà elle avait été là pour lui, pour le soigner, le remettre d’aplomb, alors qu’il était proche de la mort, ou du moins dans un état peu enviable ? Elle, celle qui avait le don d’être un reflet, où la conciliation connaissait également quelques limites, mais bien lointaines, très lointaines. Une sorte de moitié, rassurante, tendre, affectueuse, emplie de moments des plus ressourçant, mais également entachée de lourde frustrations elles aussi partagées, mais dont les sources n’avaient rien de comparable, et étaient pourtant tellement… Indispensable à la survie de tous deux, à leur équilibre.

Seryn pouvait vraiment être n’importe qui, et ce, presque n’importe quand, selon une envie, une humeur, un sourire, un frisson, une lubie peut-être même… Difficile à cerner aux premiers abords, sa rencontre ne laisse que rarement indifférent, mais que peu de fois dans le bon sens, comme s’il paraissait trop sûr de lui, peut-être un rien hautain, arrogant, ou juste trop étrange dans ses manières, dans ses gestes, ses dires, ses sourires que sont un rien déplacés. Pourtant, nombre de ces mêmes personnes, qui le temps de cette découverte passée, furent heurtées, s’en retrouvent après quelques nouvelles entrevues à s’être liées, plus ou moins, au mystérieux soigneur qui sévissait de plus en plus.

En effet, l’une de ces deux personnalités agissant en lui se rapprochait de l’O.S.E, devrait même la rejoindre tout prochainement, il semblerait, la demande étant d’après ce qu’il en savait plus ou moins validée, il ne manquerait plus qu’une réunion pour finaliser le tout. Il s’est proposé à Hoel, ce Kamael qu’il ne connaît pas trop, pour offrir une assistance médicale à Rune. Acceptée de suite, l’originaire de Rune passe donc régulièrement dans cette même ville. Déjà quelque peu connu, souvent aperçu, depuis qu’il est de retour sur ces terres, quelques personnes se sont souvenues de lui, qui vivait au temple, étant enfant, lui qui repassait parfois dans cette ville, par la suite, même si moins souvent. Cela l’aidait, il s’était relativement vite fait accepter, atténuant les douleurs qui se présentaient à lui, pour le côté le plus physique. Parfois, il y décelait quelques troubles plus psychologiques sur lesquels il travaillait, et retravaillait encore, régulièrement, et le tout était offert, simplement. Il intervenait d’une manière assez similaire au village des Chasseurs, offrant là-bas avec le temps une présence devenant rassurante, alors qu’à ses premiers soulagements de douleurs, il était plutôt observé comme une bête étrange et curieuse dont il fallait se méfier.

Ce n’est là qu’un exemple de ce qu’était devenu Seryn, pas mécontent, lui qui voulait s’échapper de sa non vie qui ne s’était montrée que trop présente pendant quelques décennies. Les choix restaient cependant nombreux, incessants. Ses bons côtés, comme l’avait découvert celle avec laquelle il partageait le plus de choses, n’étaient qu’une partie de lui, la plus visible, la seule réellement apparente aux yeux de tous, prenant beaucoup d’espace, se devant d’être toujours présente, exposée, mais ce n’était là qu’une manière pour l’humain de faire ce que lui aurait souhaité faire, s’il avait eu la possibilité d’être maître de son destin. Une manière de compenser, d’équilibrer, peut-être, lui qui apprécie cet aspect, qui lui semble des plus nécessaire à la survie de ce monde. Une sorte de balancelle, sur laquelle il marche continuellement, en équilibre, parfois plus proche de la chute dès lors qu’il abaisse sa garde, allant et venant entre bien et mal, entre ordre et chaos, entre tendresse et agression, entre… Lui et Eux.

Eux qui sont nombreux, de plus en plus au fil des générations, à s’être vus imposer le même destin que lui se doit aujourd’hui de perpétuer, presque dernier survivant de sa lignée, sinon cette nièce après laquelle il courrait sans trouver la moindre piste jusqu’alors, il n’a rien réussi à percer de plus que son nom, Shévara, par le plus grand des hasards. Peut-être existe-t-il d’autres branches, découlant de l’arbre généalogique familial, mais il ne les connaîtrait pas, si elles existaient, chose encore moins sûre au vu de la difficulté à accepter ce destin imposé, d’être privé de tant de libertés, de tant de simples bonheurs. Simple pantin qui fuit cette condition dès qu’il en a l’occasion… En agissant au maximum selon ses propres désirs, contradictoires le plupart du temps à ce chemin qu'il a choisi, enfin, d’arpenter, après tant d’années à douter, à se poser nombre de questions à ce sujet, à chercher à fuir cet état de fait, à le combattre, à…

Doux espoir, resté vain jusqu’à ce jour. Raison pour laquelle il s’était lancé sur cette route, vers ces choses à réaliser qui l’attendaient, depuis longtemps maintenant, lui qui restait le dernier espoir de sa lignée, du moins pour ce qu’il en connaissait, et qui dans sa position savait qu’il n’échapperait pas à un courroux que l’on n’ose imaginer s’il venait à échouer, à ne pas répondre à ces attentes placées en lui, alors qu’il n’était qu’un embryon, une petite chose minuscule, insignifiante, dans le ventre de Cyrwen…

Cette dualité n’était pas facile à vivre tous les jours, choisir sans cesse entre ses désirs, et ses obligations, tentant de les concilier au mieux mais en étant toujours, au final, forcé de voiler tout un pan de cette vie, de ne pouvoir se montrer pleinement aux rares personnes susceptibles d’être informées, tant la confiance et les liens sont grands. Mais cela ne suffisait pas, que quelques rarissimes élus seraient un jour informés, peut-être, si… Ce qui doit se produire pour cela arrive, simplement. L’une des règles, la plus stricte, à ne même pas tenter de contourner, sans quoi la sentence serait irrémédiablement sans appel, immédiate, et des plus douloureuse, bien plus lourde que la simple mort ne pourrait l’être à porter, à supporter.

Double personnalité, qui tend à parfois être des plus douloureuse, cause de choix ne voulant être faits, ne pouvant être faits. De ces décisions auxquelles il tenait vraiment, tout au fond de lui, mais qu’il ne pouvait prendre, sans s’infliger ce tourment qui lui était assuré, promis. De là naquit une frustration lancinante, qui se répètait incessamment, quotidiennement, pour de simples broutilles invisibles aux yeux des autres, qui ne pouvaient ressentir ces contraintes, les comprendre, de quoi passer indubitablement pour un être emporté par la folie, à craindre, à isoler… Colère qui s’était dernièrement manifestée de manière visuelle. Lui, entouré d’une aura orangée, comme chaque fois lorsqu’il use de magie, mêlée au carmin du sang. Les émotions se sont emportées, ont débordé, et il n’a pas trouvé meilleur moyen que de laisser toutes ses sensations s’échapper de telle manière, par voie magique, se vidant lentement de son énergie, expulsant rage, colère, énervement, dans cette démonstration peu commune, jusqu’à réussir, au sommet de cette poussée rageuse, de cette énergie en montée fulgurante, visible, perceptible, à l’expulser en deux violentes boules de feu qui s’écrasèrent sur un mont. Retour de ce feu intérieur, ainsi sorti de sa retenue, de sa veille prolongée, par ce besoin d’expression, aussi basique fut-il.

Raison de tous ces mystères, de cette étrangeté, de l’amusement à la complexité des choses, à des intérêts parfois douteux, tendancieux, alors que lui ne joue que sur le sens des mots, des gestes, avec une facilité déconcertante, infligeant à certaines de ses rencontres des choix tout aussi cornéliens que le sont les siens, partageant un peu de sa personne alors que nul ne s’en doute, qu’aucune de ces nouvelles relations ne puisse même imaginer ce qu’il vivait, intérieurement, tout au fond de lui.

Sorte de rituel infligé à la plupart des individus qui lui sont désormais proches, Seryn ne fait que de jouer avec la confiance, la gagnant de la sorte souvent bien rapidement, si, et seulement si la personne avec laquelle il partage, car il s’agit là bien de partage, inconscient pour les receveurs… Si elle supporte le premier contact étrange, souvent désagréable, puis se laisse emporter par sa curiosité, son envie, ce mystère, alors que le soigneur sort l’un ou l’autre de ses tours de sa manche, puis qu’elle accepte ce jeux des choix, non révélé mais si présent, offert, mais jamais imposé…

Cette personne à le choix, toujours, jusqu’au dernier moment… Mais jamais elle ne pourrait s’imaginer que cet instant si unique, offert par Seryn, lui qui se dévoile tant sur ce qu’il vivait au quotidien, alors que lui parait simplement demander de la confiance, de faire des choix, alors qu’il agissait de manière parfois très douteuse, mais sans, et là est l’essentiel, ne jamais forcer, l’acceptation, la difficulté de ne pas se laisser tenter à s’enfuir, est l’ouverture à de belles promesses, à de beaux moments… Curieuse manière de fonctionner en apparence, étrange, mais au fond… Si normale pour lui, qui vivait ainsi depuis son retour.

Un retour marquant, si l’on peut le dire ainsi, changement drastique de vie, d’observateur discret à acteur d’une vie active, laissant peu de place à l’ennui. Il était allongé à côté d’elle, de celle qui était la plus à même de comprendre sa personnalité propre, celle avec laquelle il partageait tant de choses, il la regardait dormir, en souriant. Il avait profité de ce moment pour resonger à tout ce qu’il s’était passé depuis ce retour, et sourire finalement, content d’être en bonne voie, dans celle qu’il se souhaitait. L’ombre transparente qu'il était avait cédé sa place à autre chose, de différent...

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Re: [bghumain] Seryn

Message par Sheinen » mar. 20 juillet 2010 à 12h55

Ca faisait un moment déjà que Seryn était revenu sur ces terres d'Elmore, les parcourant, depuis quelques mois en médecin itinérant, offrant à qui en avait besoin ses capacités magiques, ses talents, un apaisement ou une écoute. Parfois, il s'offrait un peu de temps à lui, aussi. L'amour avait été rencontré, il perdurait, fort, sans limites il semblerait, et puis une discussion naquit, sur les enfants. Pas pour le moment, l'heure n'était pas encore venue. Ces mots échangés eurent tout de même leur petit effet, et non des moindres : Seryn se remémora quelques souvenirs, ceux d'une mère, décédée en donnant la vie, du père de cet enfant, décédé quelques jours auparavant, puis de sa fuite, quelques jours plus tard.

Sa nièce, c'est elle qu'il recherchait depuis qu'il s'était rendu compte de cela, dès lors qu'il s'accordait un moment à lui, qu'il s'était rappelé de son existence, elle qui pouvait encore être en vie après tout. Les premières recherches, assez éloignées, lui apprirent que la Cryso Renor n'était plus, disparue de ces terres, que jusqu'à même leur maison en Aden était désormais occupée par les Elfes établis à Oren. Oren, là où devait normalement se trouver Shévara, lorsque tout explosa. Recueillie par ce groupe de Kainistes, c'était chez elle... L'espoir de la retrouver chuta rapidement, petite baisse de moral, et puis nouvel espoir, enfin.

Il avait appris que lors de la chute du clan, tous ceux qui auraient du se trouver dans le château, n'y étaient pas. L'on parlait de quelques femmes de bas étage qui étaient autre part, en courses, ou en mission éducative de l'un ou l'autre des enfants de ces mêmes membres de la Rose Noire, que l'espoir était toujours permis, quelques années plus tard, six à vrai dire. Malheureusement pour Seryn, toute tentative de retrouver des survivants du drame qui auraient pu apercevoir le bébé qu'était sa nièce, en ce temps, restait vaine, ou ne lui apportait aucune information dans sa quête.

Depuis quelques jours maintenant, il a officiellement intégré l'Organisation des Soigneurs d'Elmoraden, et il passait à la clinique bien plus de temps qu'il ne le devait, accueillant, soignant, aidant ou réconfortant toute personne dans le besoin, non sans se permettre, une fois son devoir accompli, de poser quelques questions assez vagues sur le sujet, mais pour l'heure, aucun indice, aucune piste, n'émergeait de sa démarche. Elle était similaire là où il offrait ses connaissances régulièrement, à savoir Rune, et le Village des Chasseurs.

Il restait évasif, ne dévoilant jamais le nom de Naramis, la défunte mère de l'Ordre d'Ambre, encore moins du père, resté un mystère pour tous, à l'exception des membres du Cryso Renor, et encore, tous ne durent pas être informés avant de disparaître à jamais de ce plan d'existence. Il ne cachait pas qu'il était l'oncle de cette petite fille, son unique famille restante, et qu'il souhaitait vraiment la retrouver, si un jour la possibilité se présentait à lui.

Le temps passant, les jours défilant, puis les semaines, depuis que les premières recherches ouvertes avaient débuté, il était assez certain que la rumeur avait pu arriver, au hasard d'une rencontre, d'une passade dans une taverne, ou ailleurs, à être entendue. De là à intéresser les foules, il restait un gouffre à franchir, qui plus est, qui se souciait suffisamment de Seryn pour bien vouloir l'aider dans sa quête, et surtout, qui aurait bien pu lui apporter des nouvelles de cette jeune fille, peut-être encore vivante, mais qui pouvait tout aussi bien avoir péri dans l'explosion d'Oren, comme tant d'autres ?...
(Introduction de l'event "Douce Rose d'Oren")

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Re: [bghumain] Seryn

Message par Sheinen » mer. 21 juillet 2010 à 11h51

Porté sur les soins depuis de nombreux mois maintenant, pleinement, Seryn avait acquis une maîtrise certaine de cette énergie magique qu’il dépensait sans compter, sachant comment la régénérer, principalement par le sommeil. En manquant grandement, il s’était servi de ses talents d’alchimiste pour améliorer certaines potions augmentant la récupération de cette énergie. Il savait qu’il avait encore beaucoup à apprendre dans le domaine s’il voulait encore s’améliorer, apporter de meilleurs soins, plus efficaces, lui demandant moins d’énergie. Il savait également transférer cette force magique à autrui, mais n’excellait pas encore, il avait tant à apprendre, tant à faire pour n’en devenir que meilleur encore.

Il savait son espérance de vie très longue, quelques siècles assurément, tant qu’aucun incident ne mettait un terme prématuré à cette existence devenue depuis quelques mois maintenant des plus active, pleinement vécue, en chaque instant. Il changeait assurément, lentement, s’offrant plus de moments de plaisirs, mêlés aux instants passés à s’occuper d’autrui, et il commençait à trouver un équilibre qui lui convenait de plus en plus.

Et puis il compensait certaines déconvenues, car il fallait bien l’admettre, tout n’était de loin pas parfait, tout ne se passait pas non plus comme lui le souhaitait, comme lui l’aurait voulu. Récemment, il avait rencontré cette jeune femme, perdue, esseulée, sans repères et en grande peine. Il l’avait revue de nombreuses fois depuis leur rencontre première, sous l’arche du Temple de Giran alors qu’il était en pleine lecture, profitant à la fois d’un léger ombrage, d’un peu plus de fraîcheur, dans la devanture de ce lieu mystique reconnu par la plupart. Plongé dans sa lecture, un petit caillou atterrit sur son livre, puis un autre. Elle s’amusait, se passait le temps, sans aucun doute, n’ayant rien de particulier à faire sinon d’assurer sa survie seule.

Puis la rencontre, la peur, son attitude étrange, comme toujours, et puis la promenade, l’isolement des corps et des âmes, à l’abri des dérangements indésirables, et puis la faille avait été trouvée, celle qui dépassait largement toutes les autres. Il avait de nombreuses possibilités d’agir sur elle, de profiter de ses nombreuses faiblesses, et il en profita, dans des limites calculées, ne voulant pas la détruire, bien au contraire, cherchant à lui apporter de quoi se reconstruire, de quoi la faire se sentir mieux dans son esprit, moins perdue. Il ne le cachait pas, depuis longtemps il soignait non pas les maux physiques seuls, mais bien les plus psychologiques, plus difficiles à cerner, à approcher, tant les barrières sont présentes dès que l’on approche d’un point sensible.

Avec le temps, il réussit à transformer la curiosité de la jeune femme en confiance, l’exposant plus régulièrement à sa principale peur, qu’elle semblait combattre avec le temps, plus facilement, ou alors était-ce simplement pour ne pas le décevoir, lui, ou juste lui faire plaisir… Dans tous les cas, elle combattait son démon, s’en approchant plus souvent, jusqu’à l’affronter en contact direct. Et puis il ne cessait de lui réserver des petites surprises, attisant cette curiosité qui semblait être sans fin, dès que le mot découverte apparaissait dans une discussion, alors qu’elle semblait montrer bien moins d’entrain dans les autres cas.

Il y travaillait, et puis, la sachant seule, ayant perdu plus tôt dans sa vie ses parents, il l’avait recueillie chez lui, dans cette maison qu’il venait d’acquérir au Village des Chasseurs. Une présence, un peu moins de solitude lorsqu’il rentrait, après ses soins prodigués aux quatre coins du monde, et ce à n’importe quelle heure du jour comme de la nuit. Et elle semblait s’attacher, à ce seul lien qu’elle avait pour le moment, auquel elle se s’agrippait de tout son être. Seryn ayant entendu, par le plus grand hasard, que des chatons venaient de naître en ce lieu reculé, en prit trois, qu’il enferma à clé dans la seule pièce équipée de la sorte de son habitation, la plus petite, qui devait servir jusqu’alors de cagibi, ou de réserve, de cachette à trouvailles, ou... Il équipa la petite pièce de quelques couvertures, coussins, d’un rien de confort pour ces petits êtres trop mignons, et il s’assura qu’ils aient un peu de viande fraîche découpée finement jamais loin, qu’ils ne manquent pas non plus d’eau, mêlée à la blancheur du lait frais.

Le soigneur les confia à la jeune femme, sa colocataire, afin qu’elle puisse se responsabiliser, sous sa surveillance, en plus de lui offrir un sourire, que Seryn partageait à entendre ces mini ventres sur pattes adorer leur venue, tant de l’un que de l’autre. Elle semblait s’en sortir à merveille, et les apparences, peut-être trompeuses, indiquaient que la demoiselle se sentait mieux, beaucoup mieux, du moins lorsque lui était présent… Mais le reste du temps, elle lui disait qu’il lui manquait, mais que ça allait, qu’elle l’attendait. Trop accrochée peut-être, mais allait-il s’en plaindre ? Au contraire, il recherchait à se faire indispensable, tout en essayant, petit à petit, de la rendre plus autonome, que ses journées soient plus remplies, et qui sait…

Il avait bien des projets en tête pour elle, certains moins avouables, assurément, mais elle était plutôt adorable, mignonne, alors peut-être qu’elle conviendrait à ses besoins spécifiques, lui mâchant peut-être bien une part de son œuvre à lui, pour lui, pour Eux. Quoi qu’il en était, il semblait évident qu’il avait réussi sur elle à travailler efficacement, et sans l’usage de la magie. Elle était une patiente suivie très régulièrement, et dont la progression était fulgurante, impressionnante, au fil de leurs moments passés ensemble. Et puis elle ne posait pas trop de questions, pour le moment, alors quoi demander de mieux dans sa dualité qui ne s’échapperait jamais ?

Elle était aussi, dans ses sourires, ses joies pleinement exprimées dès lors qu’elles se présentaient à elle, un ressourcement évident, possédant un rayonnement capable dans ces moments là de le revivifier lui, également, promesse de la magie à nouveau utilisée pour le bien des autres, plus rapidement encore que si elle avait été marquante de son absence, le préservant de toutes ces sensations des plus agréables, des plus appréciées. Et puis il avait son amour, celle-là qu’il voyait maintenant plus souvent, presque quotidiennement, même si jamais longtemps…

Tous deux étaient plutôt pris par leurs devoirs respectifs, leurs tâches en cours pour le bien-être de la population. Ses passages plus réguliers à la clinique lui permettaient de l’entrecroiser, souvent, d’échanger avec elle un sourire, de la sentir plus souvent proche, de pouvoir l’admirer, de lui voler ces instants alors qu’enfin elle prenait le temps de se reposer quelque peu, pour une fois. Il l’admirait, elle était si belle ainsi calme, rêveuse, emportée bien loin des misères de ce monde, de ses petits miracles aussi. Instants longs dès qu’ils se profilaient, dont il profitait sans empressement aucun, avant de toujours achever sa contemplation en se glissant contre elle, récupérant de la chaleur de son corps, pour s’ajuster, alors qu’il l’enserrait entre ses bras, et déposait quelques baisers sur sa joue, ses lèvres ou si proche, son épaule, la naissance de sa poitrine, juste pour sentir un frisson la parcourir, déranger quelque peu un rêve en cours, mais sans jamais l’extirper de son sommeil, et l’y rejoindre, dans ce monde lointain…

Elle l’aidait pour les soins, les deux partageant leurs connaissances lorsque l’occasion se présentait, et c’est ainsi qu’il découvrît plus encore dans ses façons à elle de pratiquer, différentes et pourtant menant à un résultat proche. Les deux savoir-faire fonctionnaient assurément, mais il voulait partager cette chose là en plus, avec cette femme qui occupait en lui une place unique, une place qu’aucune autre ne pourrait atteindre, très certainement. Ainsi il augmentait ses connaissances, qui profiteront à toutes les prochaines personnes qui passeront entre ses mains, dans le besoin de soins, pour une simple coupure, ou un état peut-être bien plus grave.

Les jours passant, alors qu’il découvrait cette nouvelle façon se réparer, de préserver, d’améliorer, d’apaiser… Les personnes qui l’avaient déjà vu pratiquer purent se rendre compte que son aura déployée, lorsqu’il usait de magie, d’ordinaire de la couleur des flammes, se teintant parfois d’un peu de carmin, rejoignant ainsi la couleur des oranges sanguines, se mêlait de plus en plus d’une couleur bleu nuit, oscillant entre les teintes qui se mélangeaient étrangement bien, dans une harmonie irréelle, envoûtante, qui oeuvrait pleinement rien que de sa présence lors des soins, entraînant les pensées plus loin, les éloignant de la douleur pouvant être ressentie…

(Sub-class Shilen Elder)

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Re: [bghumain] Seryn

Message par Sheinen » dim. 25 juillet 2010 à 11h47

Seryn reçut bien le message, alors qu'il se trouvait à l'O.S.E. Il lit le mot rapidement, une première fois, puis secoua la tête, croyant rêver. Il le relut, une seconde fois, prononçant quelques mots à voix basse.

- "Petite fille... Parente... Infos... Moomin... Oren..."

Heureusement qu'il ne fût point occupé avec un quelconque patient, celui-ci se serait vu purement et simplement abandonné. Il avertit simplement une infirmière de son départ, laissant tout sur place, en approchant de la borne. Le village des chasseurs, l'y voilà. Il y rencontra celui qui le plongea par le passé dans un profond coma, mais, trop occupé, il se pressa de rejoindre la passeuse et se rendit directement à Oren. Criant et cherchant dans toute la ville le pâtissier Moomin, il finit par le trouver, caché derrière une petite tente... Pas si petite que cela au vu de la taille du dit artisan, qu'il aida à porter un sac, non sans se heurter à diverses poêles ou objets divers de petite taille qu'il qualifia de dinette.

Remettant le parchemin au petit être, celui-ci se vit perdre tout espoir de voies royales qu'il semblait rechercher... Mais se mit à simplement raconter ce qu'il avait vu. L'ancien boulanger du coin l'avait recueillie, après l'incendie, c'est tout ce qu'il pût découvrir ici... Sinon que ce fameux vieillard avait succombé quelques années plus tard, quatre environ. Elle aurait été vendue à un esclavagiste, plus haut dans le nord, non loin de... Schuttgart. décidément, cette ville semblait avoir été autant qu'elle était. Seryn, accompagné de Velik donc, et de quelques autres inconnus, se lança en direction de la ville du Nord.

Relativement peu d'ennuis pour la traverser, chose plutôt étonnante, et c'était mieux ainsi... La troupe sortit en direction de la Forteresse Archaïque. Une petite demi-heure de marche plus tard, dans ces saletés de neiges éternelles, il arrivèrent au pied de la grande bâtisse renforcée. Entrée aisée, un sac de pièces, et le tour fut joué, la suite par contre... Le maître des lieux, sembla-t-il, possédait les informations désirées, après quelques premiers échanges assez calmes, alors que derrière lui, la plupart fulminaient de savoir un tel être en vie... Seryn s'occuperait de cela plus tard.

C'est finalement Velik qui s'approcha et marchanda longuement avec l'esclavagiste, et il ne partagea pas vraiment ses découvertes, annonçant simplement qu'il fallait retourner en ville. Une fois cela fait, il n'y avait plus qu'à trouver un mendiant, qui aurait des informations sur un convoi d'esclaves attaqué, ou quelque chose comme ça. L'architecte rencontré à Oren se mit à pavoiser avec une femme au large chapeau de paille, dont rien ne perçait ou presque de sa grande cape, tandis que les autres se mirent en quête de ces précieuses informations. Des mendiants, il y en avait quelques uns, mais ils finissaient rapidement relégués au rang d'esclave, dans cette ville, de ce fait, c'est la taverne qui attira le médecin qu'était Seryn...

Son nez ne le trompa pas cette fois-ci, il vit son assaillant d'autrefois payer le tavernier, encore, et encore, comme s'il avait là trouvé son précieux filon... Cela devenait presque trop étrange, son soudain intérêt à sa nièce, et son envolée en solitaire. Seryn ne capta que quelques mots de l'échange entre les deux hommes, et finit par s'en aller, rejoignant la place de Schuttgart. Velik arriva peu après, non sans que l'architecte ait eu tout le temps de donner sa façon de penser sur le mage étrange qui agissait en solitaire, et non sans également vouloir garder sa peut-être future conquête pour lui, essayant bien trop tard, le magicien revenant déjà, de faire s'éloigner le médecin de l'O.S.E pour garder à lui seul sa nouvelle rencontre. L'Elfe suivait Velik, en fait, il semblait assez proche du planificateur de pose de pavés, mais restait tout de même relativement discret...

Gludio fut la destination annoncée, et dès qu'il eût récupéré une nouvelle bourse pleine, le mage parti en solitaire pour une destination inconnue, que la passeuse ne désira dévoiler au médecin, qui commençait à fulminer. L'aura orangée, teintée en grande partie de carmin, pulsant fortement, n'y fit bien évidemment rien... Il retourna à la hâte à Schuttgart, à la taverne, une boule de feu en main en s'approchant du comptoir. Il était jusqu'alors surtout connu comme soigneur itinérant, agréable, sympathique, qui passait régulièrement soigner les plus démunis de la ville, alors forcément... Il attira quelque peu l'intention sur lui, mais peu importait, il était en train de se faire doubler dans un cas dans lequel il ne le tolérerait pas, pour lequel Ils ne lui pardonneraient pas...

Menaçant, l'aura pulsante, la boule d'énergie grandissant dans sa main, le tavernier apeuré recula, alors que, félin, l'archimage qui avait pris le pas sur le soigneur grimpa sur le comptoir, faisant ainsi chuter les dernières réticences du patron des lieux qui se mit à table très rapidement. Seryn se calma, et laissa une bourse bien garnie, en partant, en courant. Il repassa par Gludio, brièvement, mais ne retrouva aucun de ses compagnons, ainsi il supposa que Velik avait suivi, étant passé par ici, la piste de Gludin. Quitte ou double, il suivit quant à lui celle d'Heine, seul espoir de pouvoir devancer, ou au moins rattraper, ce fourbe de magicien.

Il ne le vit d'ailleurs pas, une fois arrivé dans cette belle ville. Par contre, dans sa vivacité exacerbée par sa colère toujours présente, il bouscula un vieillard... Un... Mendiant, à ce qu'il pût déceler une fois qu'il se fût retourné pour s'excuser rapidement. Il l'approcha et entama la discussion, sortant une jolie bourse de sa sacoche, alors que le vieil homme réclamait quelques pièces. Il se devait de raviver sa mémoire défaillante pour le coup... Et puis Velik arriva. Tentant de gagner les faveurs de l'homme, mais il ne put rivaliser avec le festin que venait de lui proposer Seryn, fort heureusement... La passeuse, puis l'hôpital, la borne utilisée avec grande discrétion. L'Humain sournois était semé pour un temps, du moins.

Arrivés au petit site de soins du village des chasseurs, Seryn conduit le vieillard vers la salle à manger, lui offrant tout loisir de se régaler de tout ce qu'il pouvait bien y trouver... Principalement des fruits, mais à l'odeur qui s'échappait de la cuisine, il y avait fort à parier qu'un bon morceau de viande allait suivre. La bourse fut reposée sur la table, alors qu'enfin le mendiant se mit à table... Dans tous les sens des mots. Il fallait chercher du côté de Rune, un vieil homme et une petite fille, ou peut-être à Gludin, un pêcheur disparu en mer. Dans le même temps, il entendit Velik ouvrir et claquer des portes, crier à la recherche de celui qui avait réussi à le dépasser. Cliquetis de serrure que l'on ferme à clé, et dès que les informations furent toutes recueillies, Seryn sortit de sa besace un parchemin de retour à l'habitat des membres du Trinitium, qui se trouvait être par chance à Rune... De quoi prendre un petit temps d'avance, dans le cas où le mendiant révélerait également les informations précieuses au magicien.

Rien dans la ville, rien non plus au port, décidément, Seryn était essoufflé à courir dans tous les sens. Puis il tenta l'autre côté de Rune, la carriole dans laquelle sa mère avait vécu plus tôt, si à tout hasard... Et le hasard faisant parfois si bien les choses, il y découvrit une petite fille, d'environ six ans, et Zibwila, sa poupée de chiffons à laquelle elle semblait tenir. Velik ne tarda pas a arriver, alors que la fillette, chétive, trop maigre, peut-être même malade, fuyait le médecin, apeurée. Le magicien l'empêcha de trop approcher, alors que la colère remontait à nouveau en Seryn, ce n'était pas le moment, pas maintenant. La petite s'enfuit un peu plus loin... Et les deux hommes la suivirent, et la découvrirent allongée à plat-ventre. Une lutte s'entama, entre le grand costaud de Velik et le plus maigrelet qu'était le soigneur de l'o.s.e, combat inégal, les hématomes se firent nombreux sur le visage de Seryn, alors que le magicien était épris d'une folie similaire à celle qui avait entraîné le coma de Seryn...

Il luttait, alors que la petite s'échappait, se masquant les yeux pour ne pas voir les grands se taper dessus. Elle chuta, le pied pris dans une racine, et perdit sa poupée chérie, en plus d'une petite douleur. Des pleurs qui firent sortir Seryn de ses retranchements, acculé de coup, il incantait de ses mains des bénédictions pour son sang, lui qui venait, il y a peu, de découvrir cette manière de se régénérer, le sang palpitant, plus rapidement, sur chacune de ses blessures, les aidant à se refermer, puis dès qu'il se sentit à bout, il usa de son avant-dernière possibilité... Il diminua ses maux en augmentant ceux de son adversaire, magiquement, la balance de l'énergie vitale, sort au combien difficile à réaliser correctement, surtout dans de telles circonstances, mais les pleurs de celle qu'il pensait être Shevara lui permirent de le réaliser parfaitement. Velik chancelait, basculait, s'épuisant en coups, recevant une douleur arrivant de nulle part, et de partout à la fois.

Il chuta, dans la pente, et heurta la petite fille qui venait de presque réussir à récupérer sa Zibwila adorée... Nouveaux pleurs, alors que tous trois étaient dans un état plutôt mal ; fatigue, douleur, peine, maladie... Seryn puisa dans ses forces pour rejoindre la petite, la prendre dans ses bras, et diminuer quelque peu la douleur qu'elle ressentait à ce moment là. Pas de grands effets au vu de la dépense que venait de prodiguer le médecin, mais suffisant... Jusqu'à ce que Velik ne dévoile à son tour posséder ce même transfert d'énergie, qu'il usa pour lui permettre de se relever, puis de s'enfuir, lâchement.

La jeune fille, portée dans les bras de Seryn, semblait se rebeller un peu, ne connaissant pas son oncle, forcément, mais elle n'était pas en état de se débattre, de l'empêcher de l'enlever, contre son gré, contre les interdictions que celui qu'elle appelait "pépé" avait bien pu émettre. Il croisa l'architecte, et l'elfe l'accompagnant, en revenant vers la ville. Il leur partagea en quelques mots ce qui l'avait conduit dans cet état, couverte de bleus, saignant au visage, l'arcade ouverte, et son état de fatigue extrême, il y avait fort à parier que Velik et Seryn ne passeraient pas leurs prochaines vacances ensemble, pour le reste... Tout dépendrait de l'avenir.

Il ramena, un peu contre son gré, jusqu'à parler de nourriture à la petite affamée, Shevara chez lui, chez eux, après avoir découvert l'épaule droite de cette dernière et y avoir reconnu la marque typique de ceux de sa famille. Il l'avait retrouvée, et il n'oublierait par ceux qui lui ont permis de mettre la main sur cette perle, ni non plus celui qui avait tout fait pour se l'approprier... De retour au village des chasseurs, Seryn proposa à Shevara quelques fruits, dans lesquels elle mordit avidement dès qu'elle fût plus en confiance, après avoir découvert le Dragon de Seryn, marqué pour lui aussi sur son épaule. Puis elle s'endormit... Le médecin l'emmena dans la chambre qu'il lui avait réservée, dans le cas où ce jour arriverait, et l'observa quelques instants, avant de sombrer à son tour dans un sommeil profond, lui qui avait été si affaibli ce soir là...
(Résumé de l'event "Douce Rose d'Oren")

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Re: [bghumain] Seryn

Message par Sheinen » mar. 3 août 2010 à 14h33

Ca faisait quelques semaines que la vie de Seryn était très active, qu'il n'avait plus vraiment le temps de s'arrêter, de prendre un moment pour lui, tout seul, et de se repasser quelques instants de ce que devenait sa vie, de la comparer à son passé, à voir ce qui lui convenait, ou moins, et de peut-être procéder à quelques ajustements pour aller dans la direction qui lui irait encore mieux. Il le fit, finalement, alors qu'il venait de se réveiller, sentant ce matin là, le corps réchauffant, encore endormi, de sa jeune rescapée.

Les dernières semaines furent consacrées à sa petite "famille", si l'on pouvait le dire ainsi. Shévara d'un côté, particulièrement faible, plus qu'il ne l'avait au départ cru, qui lui prenait beaucoup de temps en soins. La pauvre petite était quand même passée d'une sorte de statut d'errance, seule, proche de sa petite maison qu'elle occupât avec celui qu'elle appelât "Pépé", mais qui était d'après les informations recueillies décédé il y avait plus de deux mois. Comment la jeune enfant avait-elle bien pu survivre tout ce temps ? Sans doute restait-il suffisamment de vivres pour qu'elle tînt le coup les premières semaines, puis qu'ensuite seulement la maladie ne s'emparât d'elle, puis la faim, le froid... C'était à se demander si Zibwila ne possédait pas quelques propriétés magiques, même juste imaginées ou rêvées, dans l'esprit de sa nièce, et qu'elle lui permît de subsister tout ce temps durant.

Le médecin qu'était Seryn aurait sans aucun doute pu la soigner en peu de temps, en usant encore et encore de magie, mais il n'en fit rien, au contraire. Il prenait soin d'elle, profitant de chaque instant, de chaque petit sourire qu'elle lui offrît, de ces petits "Merci tonton" prononcés alors qu'il l'apaisait, ou simplement la rassurait en étant auprès d'elle. Elle avait tous les jours à manger, bien plus qu'auparavant sans aucun doute, et dans tous les cas pas périmée, ne lui faisant rien risquer de plus qu'elle n'en avait déjà subi, et "tonton" ne se gênait pas de la forcer un peu, à manger même un petit peu plus que juste à sa faim, pour son bien, pour qu'elle reprenne quelques forces, quelques formes, quelques rondeurs, et que rapidement l'on ne voie plus ses côtes de façon trop visible. Il distillait en elle un peu de magie, tout de même, pour soigner les quelques maladies qui s'étaient emparées d'elle, qui devaient lui rendre la vie plus douloureuse qu'elle ne l'était déjà, s'aidant de quelques herbes ou potions qu'il connaissait, la revigorant jour après jour, traitement après traitement.

La plus belle récompense que cet oncle pouvait ressentir, en dehors des quelques étreintes offertes par cette jeune fille, était sans aucun doute la transformation que subissait le visage de Shévara. Il perdait ses creux, ses petits rictus du départ, accompagnés d'expressions de douleur, de manque, de peur, pour s'arrondir quelque peu, recouvrer des couleurs plus vivantes, pour arborer bien plus souvent un petit sourire qui semblait dire bien plus que des mots n'auraient pu le faire : elle allait mieux, son âme se réchauffait, trouvait quelques nouveaux repères, la maladie s'enfuyait petit à petit de son être, entraînant avec elle les douleurs, les jours d'abstinence, de presque solitude, et toujours sa poupée adorée, Zibwila, était là, avec elle, à vivre ces instants meilleurs en sa compagnie, peut-être l'aidait elle-aussi encore peut-être...

Et puis la jeune Istraldi dormait énormément, durant les premières semaines. Elle avait une fatigue incommensurable à gommer, à effacer, petit à petit. Son corps avait subi plus de mauvaises choses que beaucoup de personnes en toute une vie, et la sienne n'était de loin pas finie, son futur n'avait rien d'enviable, pour elle qui portait dans ses gênes la même malédiction que son défunt père, Sheinen, que son tonton là pour elle, également. Elle aussi un jour se transformerait en Dragonne, un jour elle découvrirait son destin, tout tracé pour elle, imposé, et la réaction qu'elle aurait alors lorsque cela se présentera à elle était évidemment imprévisible. Heureusement, ce jour était encore lointain, elle n'avait rien besoin de savoir dans l'immédiat, sinon qu'elle était une jeune fillette qui se devait de grandir simplement, et dès qu'elle en aurait l'occasion, de jouer dans le village et de faire bien des bêtises en la compagnie des autres gamins du coin.

Malédiction qui commençait à hanter le médecin de l'o.s.e... En effet, elle le contraignait à faire certaines choses que lui-même appréciait de moins en moins... Le chaos à faire émerger, difficile, de plus en plus au vu de tout le temps qui lui était déjà pris pour tous ces soins qu'il avait à faire, pour ce grand Amour qu'il côtoyait parfois, trop rarement à son goût... Mais il appréciait, d'aller régulièrement la contempler dans son sommeil de chatte, d'aller caresser sa joue, d'éveiller ce sourire si doux qu'elle possédait, puis de l'embrasser, alors qu'elle était encore dans ce doux monde des songes, et qu'inévitablement, comme le reconnaissant, elle l'attirait à lui, se le voulant pour elle, comme s'il lui permettait, de par sa présence, la chaleur de son être, un meilleur repos, et surtout un réveil plus agréable, de le voir là, proche d'elle, encore et toujours malgré leurs vies des plus remplies.

Et puis répandre le mal n'était pas quelque chose d'aussi naturel pour lui que ça ne l'avait été pour son défunt demi-frère, Sheinen. Peut-être simplement ce goût moins prononcé pour la liberté, une sorte de côté plus respectueux dans les liens qu'il tissait, contrairement à certaines apparences perceptibles. Et puis ce n'était que la partie de lui qui lui avait été imposée, qu'il n'avait pu choisir de son plein gré, et avec laquelle il devait faire, pour ne pas se retrouver à rejoindre une promesse qui s'en viendrait à lui, avec une absolue certitude, à moins que... Il avait revu cette Sombre, encore une fois, de plus. Par le passé déjà son frère en avait été proche, et une discussion à Rune avait mené à une sorte d'issue, s'il échouait, ou si par malheur il n'avait plus la force de poursuivre... Doux espoir, doux rêve... Possiblement, mais dans tous les cas il avait trouvé là un échappatoire à longue durée, si le besoin se faisait trop présent un jour à lui...

Et puis, il avait désiré le baptême, signe d'acceptation de son propre destin, il n'en regrette d'ailleurs rien, tant le rituel était particulier, et mis en œuvre par une véritable artiste qui avait su s'adapter à ses besoins du moment, alors qu'elle n'aurait jamais pu se douter de ce qu'il lui réservait. Moment pleinement partagé d'ailleurs, chacun ayant su s'abandonner à l'autre, le suivre en se laissant guider... Instant unique qui avait réveillé la bête en lui qui n'attendait que son heure pour prendre vie. Et puis le reste, les complots, les informations intéressantes à recueillir d'ici ou de là, et finalement ne pas en faire grand chose...

Plus le temps passait, plus Seryn s'éloignait de ce côté un peu sombre, s'occupant plus de l'avenir de Shévara, alors que le sien semblait plus ou moins défini à long terme. Il pourrait s'amuser un peu, se jouer de certaines choses, participer un peu à semer le chaos mais sans obligation de résultats... Il se sentit vraiment apaisé de sa découverte, de cette solution, de cette possibilité d'esquive de son destin promis s'il se relâchait, et en profiterait sans doute possible. Après tout, il n'y avait pas que sa nièce à la maison, il y avait aussi cette jeune femme qu'il avait récupérée, sauvée peut-être de sa solitude, de son errance. Fille des rues seule, trop seule, qui semblait s'attacher à lui de plus en plus, les jours défilant. Et lui aussi commençait à avoir besoin d'elle, de sa confiance, de sa présence... Qu'il appréciait pleinement, alors qu'elle dormait encore, tout contre lui. Il en sourit tendrement.

Il s'attachait lui aussi, pas étonnant non plus, jeune femme jolie, qui se ressourçait, retrouvait toute sa grâce au fil des jours, la nourriture présente à elle plus en abondance. Et puis elle était légère, simple, le rire facile, de quoi changer du quotidien d'un médecin qui passait le plus clair de son temps à être entouré de douleur, de tristesse, de peur, avant un sourire, souvent, une foi la peine amoindrie, mais des instants de bonheur, il n'en profitait au final que très peu, ne restant en général pas, préférant laisser ses patients en famille, proche des leurs... Alors qu'ils se retrouvaient, emplis d'un nouvel espoir souvent perdu, tant les maladies et blessures pouvaient être mal soignées, si toutefois l'on avait la chance d'être porté à un Temple ou centre de soins assez rapidement, dans les cas qui le permettaient, et ils n'étaient pas les plus nombreux.

Lui qui était de cette région du Nord, qui y avait quand même ses attaches... Certes à Rune où l'on l'y voyait souvent, mais au fil de ses promenades, de ses soins itinérants prodigués par monts et vallées, il commençait à se forger une sorte de nom, de petite réputation, et était régulièrement mandé pour aller soigner à domicile, bien loin des villes ou villages, devant traverser fossés, marais ou vallées enneigées, croisant sur son chemin parfois des créatures dangereuses, agressives. Jusque là, il s'en était toujours bien sorti, il avait survécu, il avait dispensé ses soins, et le ferai encore, très certainement.

Et puis cette idée folle que de passer encore par Schuttgart, il devait aller plus au nord encore, y trouver une maisonnette faite de bois, quelqu'un s'y trouvant avait besoin de ses soins. La place était vivante, il y avait la Sorcière, le Père, puis une humaine qu'il connaissait bien arriva peu après. Il y avait surtout cet humain, les mains liées, qui revint dans la cité enneigée, alors qu'il semblait ne pas être des plus apprécié en ce lieu. Il se disait être son fils, le suivant lui aussi, mais rien ne semblait y faire, il n'avait pas la cote par ici... Et puis il eut la bonne idée de réveiller des souvenirs douloureux pour Seryn... Vantant les mérites de ceux qui avaient en partie causé la fin de son, de ses frères, ceux qui avaient récupéré Shévara, à la mort de sa mère, ceux qui auraient pu, en se faisant exploser avec Oren, lui faire perdre sa nièce...

Il était dans une bure d'errant, se fondant à peu près dans le décor, et il avait chaud, le médecin... Très chaud. Il était surtout en colère, en proie à une rage grandissante à mesure que ces souvenirs douloureux se rappelaient à lui, et il ne résista finalement pas... Une boule de feu naquit d'entre ses doigts, et déjà elle rejoignit le dos de l'Humain qui le lui tournait, brûlant légèrement celle qui le retenait. Manifestation de sa colère, de son énervement, ça n'était pas courant de pouvoir apercevoir Seryn dans un tel état, à ne plus se contrôler, à fulminer et à partir après avoir remis sur pied, pour la forme, l'infâme être qui vantait les mérites d'un tel groupe. Pour couronner le tout, la jeune femme refusa qu'il apaisât sa brûlure légère, mais le suivit en dehors, et il tenta vainement de lui faire comprendre les raisons de son geste. Peut-être le comprit-elle, elle sembla tout de même lui en vouloir à lui, et refusa tout soin, c'est fulminant qu'il alla prodiguer ce pourquoi il était initialement venu, plus au nord, et sans un mot qu'ensuite il rentra, chez lui, se forçant à se montrer calme dans les apparences.

Il n'eut que le temps d'arriver au village que déjà elle l'attendait, sa petite protégée qui était sortie prendre un peu de bon air frais. Elle lui sauta dessus, heureuse de le voir rentrer, et rapidement le gros des pensées du médecin s'en allèrent, laissant place à un peu de cette joie, de ce bonheur, qui se présentait simplement à lui, à tel point même qu'il la taquinât, jouant un peu avec ses envies possibles, ses éventuels doute, sa peur... Ne faisant que de l'effleurer, lui assurant qu'elle apprécierait de l'approcher si elle le suivait, et elle ne se résigna à le croire. Ils se rendirent dont à cet endroit, et il lui redemanda si vraiment là, un bassin d'eau fumante se tenant devant eux, elle ne l'apprécierait pas... Il connaissait la réponse, et comme pour se venger, un peu, chose qu'il n'avait jamais faite jusqu'alors... Il fit un choix, le mauvais... Celui d'aller lui faire rejoindre sa peur d'un peu plus près, avant de revenir se ressourcer ici-même, après. Idée peut-être bonne en soit, mais encore eut-il fallu qu'il ne soit pas encore, au fond de son esprit, hanté par ses souvenirs encore trop présents à son esprit.

Il se rendirent dans les terres du nord, dans le labyrinthe de glace, et descendirent... Le froid les saisissant lentement, alors que lui n'avait trop à le craindre, sachant se réchauffer magiquement sans même que ça s'aperçoive. Descente qui les menèrent à un pont, surplombant une rivière qui coulait plutôt tranquillement en cette saison, alors que le froid ne se faisait que plus présent. Une sorte de plateau de glace recouverte de neige, sur leur gauche, il s'y rendirent. Elle, elle ne voulait pas, elle sentait la peur l'envahir, petit à petit, ses souvenirs douloureux remonter, l'endroit ressemblait trop à ce jour qui avait changé sa vie, la première fois, qui les lui avait arrachés, ses parents, sa sœur... Sa famille.

Comme obnubilé, toujours dans son idée de bien faire, de l'y confronter petit à petit, qu'elle finisse par l'accepter, à tourner cette page de son histoire, de pouvoir passer à autre chose, à avancer... Il la força, choisissant pour elle, et tous deux s'approchèrent de ce cours d'eau légèrement agité. Lentement, il la poussa à avancer, lui se tenant proche d'elle, l'accompagnant dans cet instant difficile, la soutenant, la rassurant de sa présence, la réchauffant, de sa magie. Il mettait vraiment tout en œuvre pour que le moment se passe au mieux pour sa protégée, il l'accompagna, sans voir, sans comprendre qu'il était encore trop tôt pour elle, sans comprendre pourquoi elle devint molle, pourquoi elle se laissa petit à petit tomber, alors que lui l'accompagnât dans sa descente, les faisant se retrouver tous deux à même la neige, la glace, en bordure de cette eau qui la terrorisait complètement.

Elle n'était plus là, elle était ailleurs, autre part, dans ses souvenirs, certainement, elle tremblait de froid autant que de peur, comme si la magie de Seryn était soudainement devenue inefficace sur elle, qu'il n'arrivait plus à vraiment l'atteindre, la toucher, elle était partie. Elle s'était renfermée. Bloquée. Le mal avait été fait, il s'en rendit compte, s'en voulut, assurément, et craquant un parchemin, la ramenant entre ses mains, tous deux entourés de son aura orangée, réchauffante, protectrice, mais rien n'y faisait, son corps réagissait de moins en moins, et là encore, un choix à faire, un choix... Et là encore, une nouvelle erreur, en ce jour qui aura été pour lui mémorable, tant il aura été un autre, ne se retenant pour une fois pas, mais pas au bon moment, puis ses souvenirs se rappelant à lui, ses choix étaient mal dirigés, étaient faussé, la donne n'était pas entière, masquée, et il en devenait un autre, un destructeur d'âme là où il n'aurait jamais voulu l'être, de quoi bien en souffrir, de quoi nourrir nombre de regrets plus lourds les uns que les autres.

Et puis, la ramenant proche de cette grande bassine, il l'y conduisit, lentement, et puis la terreur s'empara d'elle, qui luttait de tout son être, criant sa peur, ne voulant rejoindre cette eau, le plus grand mal sans doute que la terre puisse porter en ce bas-monde à ses yeux redevenus, il semblait, ceux d'une enfant de six ans, qui venait de tout perdre, abandonnée, seule. Le corps de l'humaine, toujours proche, contre, celui du médecin, semblait absent, déconnecté, sans vie. Ses signes vitaux chutèrent, ne restant plus que présents très faiblement, alors qu'elle s'était profondément renfermée, et c'est celui qui ne voulait que son bien qui l'emmena dans un tel état, lui qui aurait bien voulu commencer à regretter, à s'en vouloir, à... Mais il ne le pouvait, il devait s'occuper d'elle, elle avait besoin de lui, plus que jamais jusqu'alors, il était sans doute son dernier espoir, mais il se devait de faire les bons choix, maintenant, s'il ne voulait la perdre à jamais, et surtout, qu'elle, elle se perdre pour toujours...

Ainsi, il la ramena lentement chez lui, chez eux, puisqu'elle aussi y vivait depuis des semaines maintenant, qu'elle était entièrement libre d'aller et venir, de venir chercher la chaleur de son corps si elle le souhaitait, et il n'était pas rare que jusqu'à ce jour sombre, il passèrent la nuit dans les bras l'un de l'autre. Il l'allongea, dans ce lit qu'ils partageaient si régulièrement, et resta auprès d'elle, éloignant toute ses pensées négatives, essayant de lui faire voir à elle du positif, essayant de la faire revenir, usant de bénédictions pour y parvenir, la fortifier elle, pleinement, dans son corps comme dans son esprit désormais bien trop lointain. Elle revint, quelque peu, mais son rare sommeil qu'elle ne rejoignait qu'avec l'aide de sa magie n'était que cauchemars, transpiration, peur, chaleur. Ténèbres. Solitude. Terreur. Souffrance. Douleur.

Il était là, à chacun de ses réveils, se faisant proche, l'aidant de son mieux, encore et encore, se refusant un repos qui se rappelait à lui, qui commençait à lui être nécessaire. Il ne mangeait guère. Elle s'éveilla finalement alors que lui s'était à peine endormi, et alla se caler, avec une couverture, dans un coin de la pièce. Se recroquevillant sur elle même, le regard vide, tout espoir envolé, plus que mal, douleur, confiance perdue, plus rien de bon... Peu après son réveil, qui ne tarda pas, Seryn la rejoignit, encore, continuant de se faire proche, puis il alla l'espace de quelques minutes, s'occuper brièvement de Shévara, et revint, vers la jeune humaine, la forçant à se nourrir, de fruits principalement, qu'elle ait également un peu de l'eau qu'ils contenaient, elle qui se refusait de boire. Ainsi un jour passa, puis deux, et finalement la semaine défila... Alors que lui se refusait toujours de dormir, buvant des potions qu'il avait faites dans ce but, dans ce seul but, rester éveillé pour elle. Lui non plus ne mangeait pas, ou très peu, juste pour la forme... Maigrissant de jour en jour, devenant de plus en plus fatigué, épuisé. Il s'occupait d'elle, il n'avait aucun autre droit, aucun autre devoir, en ces jours. Il avait fait des erreurs, il se devait de les rattraper, quoi qu'il en coûtât. Enfermés dans cette maison depuis tout ce temps, Seryn finit tout de même par se voir emporter par son sommeil, épuisé, assis dans le coin de la pièce, tenant sa protégée dans ses bras, tout contre lui...

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Re: [bghumain] Seryn

Message par Sheinen » mar. 3 août 2010 à 16h17

Ces derniers jours, elle n’avait quasiment pas dormi, confrontée presque systématiquement à ses cauchemars dès que le sommeil la prenait. Elle ne s’est nourrie que parce que tu la faisais manger, rejetant toute eau, même à boire, partant dans des crises d’étouffement lorsqu’elle essayait.

Elle s’affaiblissait lentement, grandement soutenue par tes soins physiques et magiques. Ta présence n’arrivait plus à la toucher comme avant, quelque chose s’était brisé.

Un matin, la chambre était vide de sa présence…

Tu n'étais plus là, toi, tu l'avais quitté, lui. Si un jour il aurait, lui, pu laisser des larmes s'échapper, ça aurait probablement été celui-là. Il n'en fit rien, ne voulant se résoudre à t'avoir perdue, pas sans que tu ailles mieux, du moins.

Fatigué, épuisé, malgré ses quelques heures d'un sommeil des plus bienfaisant, ponctué tout de même de songes désagréables, il dut aller se rafraîchir, à la salle d'eau, chercher à retrouver ses idées, plus aussi claires qu'à l'accoutumée. Où... Où pouvais-tu être allée ? L'eau, ça parait insensé. A moins que tu ne veuilles les rejoindre...

Inquiet, il interrogea le voisinage... Sans grand succès, puis alla profiter de ses quelques avantages de membre du Trinitium pour interroger des gardes de Schuttgart.


Dans le voisinage, elle avait été aperçue, figure fantomatique, se dirigeant vers la passeuse. Mais alors, difficile de dire où elle était partie. C'est à Schuttgart, sous le couvert de l'autorité, que les gardes près de la passeuses t'indiquèrent le labyrinthe des glaces.

Sur les lieux, des traces de pas dans la neige fraîche. Son passage n'était pas très vieux, les pas semblaient traînant, et ils descendaient... Vers la rivière.

Le cœur emballé de sa découverte, il ne fallut guère de temps à Seryn pour puiser dans des forces qu'il n'avait plus, et courir, à côté, par dessus ces traces, persuadé qu'il avait trop dormi, qu'il était sans doute trop tard déjà, qu'elle avait rejoint son cauchemar, qu'elle n'était plus, qu'elle...

Il dévalait la descente menant proche de la rivière, s'écroulant par deux fois dans son empressement. Il n'avait à craindre du froid, même sans user de magie, tant son corps s'agitant, tant son sang circulait vite. Il courait, encore et encore, aurait voulu crier ton nom, que tu l'entendes, peut-être, mais il restait sans voix, arrivant déjà à peine à respirer autant que son corps le lui demandait...

Il arrivait proche de la rivière...


Les traces menaient à la rivière, au pont. Et là, sa silhouette se dessinait, debout sur le bord, immobile, regardant l'eau en contre bas, de la rivière calme à cette époque, mais charriant son courant malgré tout présent.

Son visage était pâle malgré le rose que provoquait le froid ambiant, les cernes de ces derniers jours en ressortaient davantage alors qu'elle était de nouveau marquée par la maigreur qu'elle avait à leur rencontre, épuisée par ces derniers jours.

Malgré cela, elle paraissait calme, sereine contrairement aux derniers jours, à son habitude face aux étendues d'eau.

Il la vit, enfin, au loin, au bord, prête à... Relâchement physique soudain, fort, il était dans un état proche de toi, il avait maigri aussi, la fatigue se lisait clairement sur son visage tiraillé. Relâche totale, il chuta lourdement dans la neige. Emotionnellement très tendu, toujours, mais le corps n'en pouvait plus, ou presque.

Tu te dressais, à peut-être quinze mètres de lui, étendu, puis rampant dans ta direction. Il... Il chercha à tisser à nouveau ce lien, à ressentir ce que tu ressentais, à y chercher l'infime espoir d'une aide plus que nécessaire, pour lui pouvoir t'aider... S'il en avait encore la force.


L'esprit était calme par rapport aux tumultes des jours passés, ses pensées étaient claires. Elle pensait à eux, elle pensait aux jours confus qui avaient suivi son sauvetage in extremis, et surtout au moment où elle s'était présentée à nouveau près de cette rivière, sans arriver à l'approcher. Elle revoyait sa terreur, sans la ressentir cependant en cet instant, comme un spectateur attentif.

C'était cette peur, cette terreur qui l'avait habitée depuis toutes ces années, c'était elle qui l'avait conduite et guidée, prisonnière d'un sentiment, d'une émotion trop dure pour elle, entravée dans son propre être.

Elle contemplait l'eau, sans empressement, sans crainte, comme si elle répondait à un défi. Elle était celle qui lui avait tout pris, de sa famille, jusqu'à sa joie de vivre. Elle y voyait ses parents présents, mais passifs, dans un dialogue muet, sans savoir s'ils l'appelaient ou s'ils étaient simples spectateurs. Elle y voyait une solution, une nécessité, sans réellement définir laquelle.

Son corps tremblait du froid qui l'assaillait, mais cela ne semblait pas l'arracher à sa contemplation, alors conservant son équilibre, malgré les quelques rafales de vent qui la faisait tanguer.

Seryn tira une fiole, de sa besace, et la but, lentement. Il savait que ses connaissances en alchimie lui serviraient, tôt ou tard, et là, c'était le moment d'en user, d'en abuser. Il ne te quittait pas du regard, il ne rompait pas le lien non plus. Après quelques minutes, la potion eut fini d'agir, lui redonnant quelques forces pour un temps. Il put ainsi se mettre à genoux, dans un premier temps, puis se relever.

Il comprenait que l'instant était crucial, pour toi, et que lui n'y avait pas sa place, pas encore du moins. Il s'occupait surtout de lui, d'essayer par tous les moyens à sa disposition, potions qu'il avait encore, sa propre magie, sa concentration surtout qu'il savait pouvoir pousser bien au-delà de certaines limites... Il se rapprochait, un peu, simple spectateur pour le moment... Prêt à intervenir s'il le fallait. Il était là, et tu ne pouvais l'ignorer que de par ton envie, lui ne se cachant pas, mais n'intervenant nullement autrement pour le moment.


Sans quitter l'eau du regard, elle parla d'une voix calme.

Tu crois qu'ils sont bien là-bas... ?

Il resta un moment sans répondre, quelque peu surpris que tu lui adressas la parole, surtout sur ce ton là, même s'il pouvait sentir en toi. Il t'observait, toujours. Il te répondit, finalement, un peu à côté mais c'est ce que lui ressentait, d'une voix plus calme, pas forte, qui trahissait tout de même son état général.

Je crois que dans ton cœur, on ne peut y être que bien.


Faible sourire un peu triste, qui pouvait se deviner malgré le fait qu'elle était dos à toi.

Mon cœur... Il n'apporte rien de bien... Il est... inutile... Comme le reste...
Je n'ai jamais eu la force... Je n'ai jamais eu le courage... J'ai fui... Toujours fui...
Et aujourd'hui regarde... Regarde ce que je t'ai obligé à faire... Regarde comment je suis...
Comment tu es... C'est ma faute... Ma peur... Mon angoisse... Moi...

Seryn s'est approché, un peu, lentement, de biais, il vit le bord du sourire, dessiné sur tes lèvres. Il continuait d'avancer, lentement, en écoutant, en ressentant chacun de tes mots. Il reprit, plus bas, n'étant qu'à quelques mètres, toujours de cette même voix calme, qui trahit toujours une certaine fébrilité générale, mais sincère, toujours, laissant simplement ses émotions parler.

Et aujourd'hui je te vois là, calme face à ton démon, presque trop sereine.

Il laissa un peu de temps, avant de poursuivre.

Si je suis dans cet état... Si j'ai fais... Cette horreur...
Tu n'en es pas responsable, c'étaient mes choix, que je t'ai imposés...


Il finit de se rapprocher, élevant une main à la recherche de la tienne, sans pour autant s'en saisir. Il reprit.

Tu as envie de rentrer à la maison ?


Elle ne bougea pas, regardant toujours l'eau avec cette même intensité. Sa respiration toujours aussi calme, sa voix ferme même si encore un peu faible, en partie pensive.

Trop...? Pourquoi trop... ? J'ai décidé de ne plus avoir peur... De l'affronter... Rien de plus...

Une horreur... Mais une horreur que tu n'aurais pas faite si j'avais eu la force avant, bien avant...
Des choix que tu as fait... Mais pour moi... Parce que j'étais là... Parce que c'était moi...


Puis elle tourna visage vers toi, plongeant son regard apaisé dans le tien, le contemplant un moment, et sourit doucement, sincèrement.

Oui... J'ai envie... Mais je dois faire quelque chose avant... Je dois lui montrer, lui prouver,
que je n'ai plus peur, que je suis assez forte pour la combattre... Et qu'elle s'en aille loin... très loin...

Pas trop, jamais trop, si c'est pour ton bien, si c'est ce que tu désires...

Il insista quelque peu sur la fin de sa phrase, toujours calme, fébrile, mais tenta ainsi de remémorer un moment passé, un petit conseil qui t'avait été glissé ce jour là. Il poursuivit plus doucement encore.

C'étaient mes choix, dans mon état du moment, peut-être pas les meilleurs...
J'ai choisi pour toi, j'ai juste voulu... Ton bien, et...


Seryn était toujours déraisonné, laissant ses émotions parler pour lui, chose ô combien rare, et elles commençaient lentement mais sûrement à l'envahir, à déborder, de ce trop contenu depuis des jours. Il t'écoutait toujours, récupérant sa main tendue trop tôt...

Il se doutait fortement de ce qui allait suivre, il ne rajouta rien, te laissant toi faire ton choix, de relever ton défi ou de fuir. Tout ce qu'il savait, c'est que si la peur refaisait son apparition, que tu n'arriverais pas à remonter à la surface, à combattre toutes les émotions qui allaient t'envahir, peut-être, si soudainement... Il ne te laisserait pas sombrer seule, même dans son état... Il assumerait lui aussi les choix qu'il avait fait, même s'ils ne furent les meilleurs.


Et... ?

Et la suite t'appartient, quelle qu'elle soit...


Elle te regarde toujours, puis sourit doucement. Sa main se tend, tremblotant un peu par le froid ambiant.

Tu veux venir avec moi ...?



Il te sourit doucement, en retour, lui aussi, ne cessant de te regarder, transit de froid, que le corps s'est reposé, qu'il n'était plus aussi actif que plus tôt. Seryn se hissa sur le rebord, tremblant de froid, pour une fois, et se saisit délicatement de ta main tendue. Il te sourit à nouveau, retrouvant ton regard apaisé, apaisant. Il n'ajouta rien, aucun mot ne semblant utile en cet instant.


Elle répondait toujours à ce sourire, conservant ses yeux dans les tiens, un moment, sans bouger, alors que ses doigts se serrèrent un peu autour des tiens. Puis elle s'approcha doucement de toi, venant effleurer tes lèvres des siennes, baiser fugitif mais tendre, faisant un instant vibrer son cœur et son esprit.

Elle se retourna ensuite, faisant de nouveau face à l'eau, le regard toujours aussi serein, mais cette fois illuminé d'un sourire simple, sincère.

Les regrets s'étaient taris, ou plutôt, ils étaient échappés plus loin, dans un coin où tous les autres avaient été délaissés jusqu'alors. Il se sentait mieux, au fond de lui, de te voir ainsi, de partager avec toi ce moment si particulier. Il l'aurait espéré, s'il en avait eu le temps, depuis que tout s'était bousculé.

Il répondit à ce baiser, du bout des lèvres, alors que ses doigts venaient de se sentir pressés, qu'eux aussi, se firent plus présents autour des tiens, si fins. Instant bref mais des plus agréable. Retour d'une douceur égarée, promesse d'un futur existant encore. Il ne te quitta du regard, toi qui te repositionna face à ton démon, prête à l'affronter. Il partagea ton sourire, fixant à son tour les tumultes de l'eau chahutante, dont même la cacophonie n'arrivait à rompre leur quiétude retrouvée, après ces journées de tensions interminables.

Il n'attendait plus que ton signal...


Alors sans un mot, sans empressement, elle écarta un peu les bras, resserra fortement son emprise sur tes doigts, les voulant fortement soudés, et se laissa simplement tomber en avant, les yeux grands ouverts, le cœur battant.

Dans son esprit, tout se bouscula, nombre d'images remontant, s'imposant, mais pendant tout ce temps, elle s'accrochait à sa volonté, à sa décision. Elle s'accrochait à toi, à ta présence, à ton soutien. Jusqu'à ce que l'impact arrive, lui faisant fermer les yeux, happée par les profondeurs, le courant l’entraînant, leur mains liées.

Il se laissa guider, imitant tes gestes, serein, chaque tension s'estompant au fil du défilement des secondes. La fatigue, l'épuisement n'étaient plus autant ressentis, seules les émotions le portaient encore, à te suivre. Lui aussi empoigna ta main, s'y assurant une prise qu'il voulait durable, peut importes quels remouds s'en viendraient à eux à l'avenir.

Il se laissa emporter, se jetant à l'eau dans bien des sens du terme, le corps relâché intégralement, à l'exception de ces mains jointes. Il se laissait emporter, lui aussi, n'étant là que par sa présence. Ses paupières s'étaient refermées, juste avant l'impact, simple réflexe des plus normal... Et puis le courant, toi, l'eau le recouvrant, l'air revenant, les ténèbres... Mais avec toi, pour toi, pour eux...


L'eau était gelée, saisissante. Pinces et tenailles venant s'attaquer à chaque partie du corps, de l'être. Le courant n'était pas des plus fort à cette période de l'année. Il trimballait, bringuebalait en tous sens, mais sa main restait accrochée, scellée, tandis qu'elle essayait de remonter, de retrouver l'air, la surface. Point de terreur, point de tétanie. La mort, elle était prête à l'accepter si elle décidait de revenir, mais ne cherchait pas à s'y plonger, à s'y perdre, tenant à bout de bras la raison de se battre, de vouloir, de chercher à remonter, à retrouver la surface.

L'air arrivait alors qu'elle luttait, la tête ressortant dans une inspiration profonde, soudaine, tremblante de tout son corps. Son regard cherchait alors, fébrile, les signes de ta présence, luttant pour rester à la surface, et contre l'engourdissement de son corps.

Le froid s'empara de lui plus vivement, se rappelant à tout son être qui jusqu'alors avait su s'en échapper, l'oublier, le repousser. Il n'utilisait plus aucune magie, aucun artifice, il se laissait porter, sombrer, lui aussi. Accroché à ta main, qui réchauffait son esprit, qui apaisait son âme.

La tenue qu'il portait s'alourdissait, se gorgeant de cette eau glaciale, alors que des bulles d'air se faufilaient au-dessous, l'allégeant. Plus rien n'existait, lui, il était prêt depuis longtemps, à s'en aller rejoindre l'errance éternelle, si la raison le justifiait. Il n'en avait pas envie, au contraire. Soudaines inspirations dès que l'air se présentait entre ses lèvres, asséchant sa gorge de son passage frais. Sensation normalement désagréable, mais dans l'instant, ainsi partagé avec toi, si normal, si... Juste.

Il avait toutes les raisons de souffrir, tant pour toi, que pour Eux, qui s'en nourrissaient. Mais surtout toi, ta main toujours dans la sienne, soudée, inséparable malgré l'agitation avoisinante. Une petite crique, moins de courant. Il restait à la surface, le même sourire ancré sur les lèvres, desquelles aucun mot ne s'échappa. Il vint lui aussi à la recherche du bleu clair de tes yeux, alors flottant à la surface, le corps en partie endormi, endolori aussi.


La crique, le courant qui s'amenuisait. Elle les entraîna, tous deux, vers le bord, nageant visiblement, ne relâchant pas un instant l'intensité de sa prise sur tes doigts. Les mouvements étaient difficiles, désordonnés par le froid, les tremblements, mais la volonté était là, celle de retrouver le bord, celle de retrouver la vie, celle de conserver l'air présent hors du tumulte aquatique. Elle te tirait si nécessaire, t’entraînait avec elle, puis se laissa tomber un instant dans la neige, reprendre son souffle, calmer son cœur affolé, lutter contre les tremblements, l'engourdissement. Mais son sourire revint, heureux, triomphant.

Elle avait réussi, elle avait tenu tête, elle s'était jetée à l'eau, laissée emportée, et surtout, elle avait accepté, et lutté, pleinement consciente et consentante. Elle avait cru percevoir ces visages familiers, ils n'étaient plus déformés, ils n'étaient plus mourant, ils étaient juste là, présents, avec elle, autour d'elle, la soutenant, la portant, tout comme cette main la soutenait et la portait de sa présence, de sa puissante étreinte.

Le calme bienfaisant, l'envie d'enfin se relâcher, après ces journées interminables passées, il ne pouvait se le permettre, pas encore. Il n'avait pas le droit de te laisser s'occuper d'eux deux. Son bras libre remuait, du mieux qu'il le pouvait, pour t'aider à rejoindre le bord, à quitter cette humidité, ce froid, qui auraient pu avoir raison de leurs êtres, qui le pouvaient encore.

Geste d'abords lents, douloureux, tel un engrenage rouillé remit en activité après trop de temps d'immobilisme. Puis la machine se remit lentement en route, se réactivant, la brasse devenant ainsi plus aisée, puis le fond, les jambes engourdies pour s'aider. Ce bord et sa platitude, presque fade suite à l'instant vécu, et ta main dans la sienne, encore et toujours présente. Le froid les entourant toutes deux, alors qu'il se laissât tomber, à genoux, puis à plat ventre, dans la blancheur du plateau les entourant.

Il était calme, toujours aussi serein, mais pourtant essoufflé, le cœur battant à tout rompre dans sa poitrine, irriguant tout son corps avec force, énergie, ce liquide carmin, vital dont la viscosité ne cessait de changer, lentement, devenant de plus en plus épais, à mesure que chaque parcelle de son corps se frigorifiait. Péniblement, il remua les lèvres, laissant s'échapper un faible son dans ta direction, lui qui te regardait, la tête dans la neige, avec ce sourire qui ne voulait s'effacer.

Tu veux... De ma chaleur... ?


Elle te regardait aussi, partageait se sourire, mais ne resta pas là, non, vraiment pas. Elle connaissait le froid, ses attirances, ses travers. Il appelait à l'engourdissement, à une détente sournoise et dangereuse... Sans retour.

L'hiver n'était pas encore là, mais à cette altitude, cela ne signifiait rien alors que la neige était presque éternelle. Elle se hissa sur ses bras, se rapprocha comme elle put, vint tout contre toi, s'y laissant en partie retomber. Tant bien que mal, avec sans doute ton aide, elle te retourna, te faisant passer sur le dos.

Là, elle resta quelques instants à te contempler, souriant, venant passer ses doigts presque bleus sur ta joue, douce, même si les sensations en étaient nettement amoindries. Elle murmura.

Oui... Je la veux... Mais pas ici...

Elle partit à la recherche de tes poches, d'un parchemin qui leur permettrait le retour, avant qu'il ne fut trop tard...

Il s'engourdissait à mesure que le froid s'emparait de ses membres, de son être tout entier, seul son regard, son sourire, ne changeaient. Il venait de te proposer d'user de sa magie, et ton refus de l'inquiéta pas, ne l'inquiétait plus. Il n'était plus en état, simplement. Il tenta de t'aider de son mieux, puisque qu'il sentît que tu le poussas. Il te souriait encore, en te regardant, et te sentant venir tout proche. Sensation agréable qu'il croyait perdue, puis ta caresse, alors qu'il arrivait à peine à lever son bras, sa main rejoignant ta nuque. Le parchemin ne fut pas bien difficile à trouver, et il l'entendit se déchirer, lentement, dans son bruissement reconnaissable. Et puis le retour, à Oren, non loin de la passeuse, sur la place principale de la ville...
(Grand merci pour ce superbe RP forum à toi ! <3)

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Re: [bghumain] Seryn

Message par Sheinen » dim. 22 août 2010 à 04h14

Le temps passait, inexorablement, et les évènements se succédaient, de plus ou moins grande importance dans la vie du médecin qu'était Seryn. Il avait appris de nombreuses choses par certaines de ses fréquentations, par le simple désir du hasard, alors que d'autres portes semblaient vouloir à tout prix vouloir lui rester fermées, sans qu'il ne puisse clairement en comprendre la ou les raisons. Il faisait du bien partout où il passait, sans ne jamais ou presque rien demander en échanger, et le cas échéant rien de bien important. Il avait pris sa décision aussi à cause de cette "grande guerre" opposant nord et sud qui semblait s'approcher.

Il tenait trop à Shévara, trop aussi à Anaelle pour les laisser risquer quelque chose dans cette contrée, et d'un autre côté, il avait beau avoir trouvé l'amour, ça lui semblait complètement irréalisable pour le moment, cause de souffrances intarissables, muettes jusqu'alors. Il ne manquait presque rien, et nulle part il n'avait pour l'heure réussi à combler ce manque. Il savait que son heure viendrait, mais à ainsi trop la fréquenter, en restant finalement insatisfait, malgré tout ce qu'il avait, malgré les belles promesses, et malgré la certitude. Il reviendrai un jour à ses côtés, quand la situation sera plus simple... Il serai normalement prévenu, lorsque le temps sera pour lui venu de réapparaître.

Ainsi, il prit soin d'achever quelques tâches en cours, d'aviser toutes les personnes vivant sous son toit, et le grand jour arriva finalement. Shévara se portait suffisamment bien pour supporter le voyage qui s'en venait à eux, et Anaelle ne pouvait visiblement pas abandonner Seryn. C'est ainsi qu'avec le nécessaire seulement ils rejoignirent, tous trois, le port de Gludin, avant d'embarquer pour l'île d'où le médecin était revenu il n'y a pas si longtemps de cela, bien loin des guerres et potentiels ennuis qu'ils auraient couru en Elmoraden.

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