Samya
Nom :
Denir
Age :
16-17 ans
Sexe :
Femme
Race :
Humaine
Classe :
Lancière
Culte :
Aucun
Langue:
Commun
Lancière
Culte :
Aucun
Langue:
Commun
Caractère et moralité :
Samya n'est pas une femme que l'on peut qualifier de stable, pour le moment. La jeunesse en est la principale cause, mais son vécu n'y est pas pour rien non plus. Depuis peu, elle semble s'être décidée à suivre une femme, qu'elle se plaît à appeler "Maman", ou "M'man", et petit à petit, elle s'amuse à l'imiter pour bien des choses, sans réellement savoir où cela la mènera. Elle avait déjà tout perdu et le savait parfaitement, c'est pourquoi elle vivait simplement un jour après l'autre, et faisait au mieux selon ce qu'il lui arrivait.
Pas mauvaise bougre pour un sou, elle n'a pas pour autant été épargnée par la dureté de la vie dans les bas-fonds d'une cité comme Giran, avec ses hauts mais surtout ses bas. Rapidement reléguée au rang de "femme au foyer", sa mère étant partie bien trop tôt, elle n'a guère eu le temps de se voir inculquer plus que des bases de politesse, de morale ou de bonnes manières.
Description physique :
D'apparente taille moyenne, ce n'est là qu'une illusion. Elle est en réalité plutôt grande, au vu de ses printemps passés, situés à la lisière de l'adolescence et de l'âge adulte, cette jeune femme à la chevelure rousse assez longue paraît un peu plus vieille qu'elle ne l'est réellement. Il n'est pas rare que l'on lui donne six-sept, voir six-huit ans, les traits de son visage affichant déjà une certaine maturité, imposée par les responsabilités qui lui furent confiées bien trop tôt.
De ce fait, afin de se faciliter la vie au quotidien, la jeune rouquine prit rapidement l'habitude de nouer ses cheveux, en sortes de cadinettes, tenues par plusieurs rubans plus ou moins usés. Attachée au plus vieilli d'entre eux, l'on peut y déceler une plume de Kamael à laquelle elle semble beaucoup tenir. La musculature est fine, mais les jours passant, elle se développe, et elle est de plus en plus à l'aise dans une armure de plaques, ainsi qu'au maniement de sa lance.
Très souriante pour un rien, elle sait illuminer la vie de sa "M'man" de part ses propos ou gestes souvent imprévisibles, tout comme elle peut l'inquiéter follement. Son regard rieur, resté enfantin d'une certaine manière, est teinté de l'azur de l'océan. Il n'est pas rare de déceler d'elle une odeur d'herbe, de plante ou autre. Pour les connaisseurs, il ne fait aucun doute qu'ils remarqueront rapidement que ce ne sont pas là des substances inoffensives qui en sont la cause. Elle a un timbre de voix agréable, qui ne sort toutefois pas de l'ordinaire.
Le rappel de souvenirs oubliés
L'heure avancée de cette belle journée, les ruelles pauvres de ces quartiers laissés à l'abandon ou presque défilaient les unes après les autres, la petite famille revenant ce jour là du temple. Une commémoration avait eu lieu, en l'honneur d'une prise de pouvoir quelconque, au regard de ces pauvres gens. Ils s'y étaient simplement rendus pour varier un quotidien trop monotone, avant de rapidement s'occuper de la préparation du repas du soir, précédé d'une prière brève. Et puis tous s'installèrent dans la salle de vie.
Le feu crépitait dans le foyer de fortune du petit trois-pièces installé au premier étage, de cette vieille construction des bas-fonds de Giran. Samya reposait sur les genoux de son papa adoré, étreinte à lui, qui était assis sur le vieux canapé de l'espèce de pièce de vie. Sur un tabouret, non loin, siégeait Marik, son frère de quatre ans son ainé, et sur le fauteuil à bascule allait et venait lentement, au gré des crissements du plancher, sa mère. La soirée était bien avancée, et chacun semblait peu à peu sombrer dans une torpeur annonciatrice d'un couché se rapprochant. Le silence se brisa soudainement, de manière inattendue. La cause en était Samya, qui demandait de sa petite voix de fillette :
- "Dis maman... C'est comment que je suis née ?"
La principale intéressée mit de longues secondes à réagir. Elle releva son visage qui se penchait de plus en plus dangereusement, et sourit faiblement à sa puce adorée, avant de lui répondre à demi-voix, préservant un semblant de calme alors que le foyer crépitant, et le crissements du plancher semblaient avoir trouvé de la concurrence dans leurs bruissements.
- "Comment tu es née... C'est un jour que je n'oublierai jamais !"
Elle fit une pause, souriant plus largement alors qu'à sa mémoire revenaient les souvenirs de ce jour si particulier, celui durant lequel sa fille avait effectué son premier souffle. Elle reprit, le regard brillant d'une lueur qui semblait depuis longtemps éteinte, faute aux tracas de la vie quotidienne qui n'avaient rien de réjouissant.
- "Samya... Ce jour là, je m'en souviens encore très bien... Il pleuvait des cordes. C'était l'époque où les feuilles des arbres étaient rougies, que les averses se faisaient fréquentes, que la température diminuait de jour en jour, nous permettant de nous remettre d'une longue saison dans les champs et vergers. La pluie s'abattait dans un vacarme assourdissant sur les lattes du plafond, qui couvrait le bruit de mes cris de douleur. J'étais allongée sur ce même canapé..."
- "Celui-ci... C'est vraiii ?"
- "Evidemment, si je te le dis ! Tu es née là où tu es maintenant, à peu près. Ton père me tenait la main alors qu'une voisine, tu sais, elle est décédée il y a quelques années, on l'appelait tous citrouille, elle qui était toujours d'orange vêtue ou presque, faisait la sage-femme !"
Un rire naquit, rien qu'à l'évocation de cette quinquagénaire que personne n'oublierait de si tôt. Il fallait surtout ne pas omettre de préciser que ce surnom était également lié à ses larges rondeurs, une maladie soit-disant...
- "Et bien ce jour là, après un long effort fourni, tu as pointé le bout de ton petit nez mutin, en concurrençant le bruit assourdissant de la pluie battante part tes premiers pleurs, et voilà... Tu étais parmi nous. On t'a rapidement prise dans nos bras, tous, chacun à notre tour, et même Marik, tu t'en souviens d'ailleurs ?"
L'intéressé prit un air surpris, lui qui alors n'était âgé que de quatre années. Il réfléchit longuement jusqu'à hocher la tête, avant de prendre la parole, poursuivant sur ce même demi-ton emprunté à sa mère.
- "Je crois, un petit peu... Tu avais l'air d'avoir tellement mal, m'man... Et puis après ce sourire, je ne t'avais jamais vue comme ça, et je ne t'ai jamais plus revue comme ça non plus depuis ! Et puis je t'ai eue dans mes bras, Samya, tu pleurais plus, t'étais toute sage, toute mignonne, toute petite... Ca m'a fait tout bizarre, mais je m'en souviendrai pour toujours !"
- "Ah oui... Tout ça comme ça beaucoup ???"
- "On était tous très heureux, ce jour là, et puis après, le quotidien reprend ses droits, mais avec un petit être de plus à la maison, un vrai rayon de soleil, toujours prêt à aider... Et tu es toujours cette lueur magique, toi aussi Marik, et c'est en vous que l'on trouve tous les matins l'énergie et la force d'affronter une nouvelle journée difficile qui s'en vient..."
La dure réalité reprit petit à petit ses droits, sur cette famille pour laquelle rien n'avait jamais été simple. Les flammes avaient beaucoup faibli durant le temps de l'évocation de ce souvenir maintenant lointain, et Samya se retrouva soulevée, puis déposée à même le canapé. Son père se leva, et alla remettre quelques bûches sur le foyer, et la petite troupe alla se coucher.
C'est en repensant à cette histoire que Samya sortit, le lendemain matin, et alla arpenter les rues de Giran. Elle suivait sa mère qui se rendait non loin de là. Elles allaient faire les courses, en silence. La fillette regardait partout, contemplative, alors que les deux femmes se retiraient des bas-quartiers pour se rendre sur la place agitée de la ville. Il y avait du monde à cette époque encore, les rues étaient bondées, la vie y était rythmée par les crieurs de rue, quelques marchands qui voulaient se faire entendre plus loin que les autres, les fanfarons qui s'agitaient à la recherche de quelques pièces...
C'était la première fois que la jeune fille, du haut de ses neuf ans, quittait ses quartiers habituels. L'émerveillement se lisait sur son visage, sa bouchée bée en disait bien plus que des mots n'auraient pu le faire, sous le sourire ravi d'une mère qui appréciait d'enfin pouvoir passer quelques heures avec sa puce, de pouvoir lui faire découvrir quelques unes des merveilles de ce monde, profitant ainsi de quitter le côté lugubre de la vie qui était habituellement la leur. Encore des saltimbanques, des dresseurs, des tables de jeux d'argent, de paris. Quelques stands, l'on pouvait y trouver tout ce que l'on désirait, tout ce que jusqu'alors jamais Samya n'avait pu rêver, mêmes dans les plus fous de ses songes...
Le tournant d'une vie
La saison chaude était de retour. Samya avait quelque peu grandi et c'était pour elle la première année qu'elle accompagnerait sa mère pour les récoltes, dans les environs de la ville. Plutôt enjouée, trouvant elle l'échappatoire des plus agréable : elle allait passer ses journées dehors, en plein air, au soleil, et voir plein de monde, pouvoir discuter de plein de choses, en découvrir nombre d'autres encore. Pour sa génitrice, l'allure était moins entraînée, elle sentait déjà ses muscles se tendre, à en devenir douloureux, et celle pellicule gênante de transpiration la recouvrir, elle savait d'avance que les journées seraient sans fin.
Il leur avait fallu près d'une demi-heure pour rejoindre le petit campement qui était pour elle devenu sa seconde maison, ou presque, lors des saisons chaudes. Plein de fruits, de légumes, de céréales, partout, des champs à perte de vue, un vieux moulin, quelques greniers et entrepôts. Source d'un nouvel émerveillement pour la jeune demoiselle qui en était là encore à ses découvertes, ainsi sortie de la morosité d'un quotidien bien sombre, bien ennuyeux. Pas d'école, peu d'opportunités d'aller s'amuser avec les autres enfants de son âge, non, elle passait ses journées à aider sa mère pour tout ce qu'elle faisait, lorsqu'elle restait à la maison, et les autres jours, elle s'occupait des autres corvées. Elle n'avait pas non plus l'occasion de voir beaucoup son père, ainsi que son frère. Ils travaillaient dans une scierie plus loin, débutant leur journée avant même que le soleil de pointe le bout de ses rayons, et rentrant souvent au clair de lune.
La pauvre Samya était tombée malade, rien de trop grave apparemment. Elle avait tout de même dû se rendre au temple, et recevoir quelques herbes de l'apothicaire à prendre en tisane tous les jours. Elle était blême, fiévreuse. Son état était de plus très nauséeux. Elle resta alitée plusieurs jours, qui furent particulièrement longs, douloureux, mais ce n'était encore rien en comparaison à ce qui l'attendait.
Tout comme le jour de sa naissance, la pluie battait de plein fouet sur les lattes que formaient le toit, laissant ici et là une faible infiltration se faire. La nuit était tombée depuis de nombreuses heures maintenant. Marik était rentré, accompagné comme chaque jour de son père, et les deux commençaient à s'inquiéter, tout comme la rouquine, de ne pas voir revenir le visage épuisé d'une longue journée d'un dur labeur celle qui savait s'occuper de leur préparer un bon repas, avant que tous s'en aille se reposer, rejoindre dans une étreinte incomparable les bras de celui qui se faisait appeler Morphée.
Un cri déchira la nuit, brisa la suprématie de la pluie diluvienne, alors que les hommes de la maison s'approchèrent d'un carreaux, et tentèrent de percer à travers les gouttes d'eau qui n'en finissaient de s'écraser contre, d'y voir ne serait-ce qu'un rien. Mais non, ça paraissait impossible. Le père sortit, alors que Marik s'en alla rassurer sa petit sœur que le sommeil semblait fuir, et puis plus rien sinon cette pluie battante, durant de longues minutes. Interminables minutes, et un nouveau cri à en fendre l'âme surgit. Plus fort, plus long. Les deux enfants se regardèrent, puis à leur tour ils se rendirent à l'extérieur. Elle était soutenue par son frère, et en avait bien besoin dans son état... Son état allait sûrement encore s'aggraver, mais eut-elle pu douter que ce serait à un tel point ?
Des marches, après avoir poussé la porte du petit local, puis une plus lourde porte, et les voilà qui étaient arrivés sous cette pluie qui ne voulait cesser, comme si d'avance le ciel lui-même savait que d'autres larmes arriveraient en cette tragique nuit. Quelques pas, puis ils se glissèrent dans la ruelle sur la droite. Une nouvelle fois à droite, regardant de tous côtés, incapables de définir d'où venait ce rugissement bestial. Ils sortirent de la ville, passant les gardes sans trop de problème, tant la visibilité était nulle, puis encore des pas. Ils avaient sans vraiment s'en rendre compte pris la direction menant au petit campement.
Et puis plus rien...