[bgnain] Oric Gimrin

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

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Clive
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[bgnain] Oric Gimrin

Message par Clive » lun. 16 août 2010 à 23h08

Spoiler:
HRP a écrit :Corrections apportées ;) Merci Surah !
Nom : Gimrin (Nain heureux)
Prénom : Oric (Gros Ventre)
Age : 138 ans
Sexe : Mâle

Race : Nain
Profession : Cuisinier vétéran - Récolteur

Croyances : en la Déesse de la Terre et de l’Abondance, Carna Maphr. Croit également dans les vertus de la nourriture.
Langues parlées : Commun et quelques mots de Khazalid. (à force de parler le Commun et d’avoir voyagé)

Descriptions :
  • Physique :
    Oric est l’archétype du nain bien portant, ventripotent et bedonnant. Néanmoins, son corps renferme des muscles fort bien entraînés, derrière la couche de graisse qui le compose. Ses mains et ses bras sont très solides et suffisamment épais, son ventre semble être protégé par une succession d’abdominaux vigoureux, mais néanmoins extensibles, cachés sous plusieurs centimètres de lipides bien entretenus. « C’est du bon gras », dirait-il.

    Ses jambes ont beau être raccourcies, c’est un nain, elles sont capables de supporter son propre poids, qui, en passant, n’est pas négligeable. Il n’en a pas l’air, mais il est capable de piquer un sprint, surprenant toujours ses adversaires. Même s’il s’essoufflera plus vite qu’eux. C’est quelqu’un d’incroyablement endurant, pour un nain.

    Ses cheveux sont longs, attachés en une large queue de cheval derrière sa tête. Ses amples moustaches sont également tressées. Il n’est pas rare d’y trouver un morceau de pain ou de fromage. Bien que blanchis par les années, ses cheveux et ses moustaches semblent commémorer une blondeur d’antan.

    Son visage est accueillant et rondouillard. Ses yeux sont à peine visibles et lui donnent toujours l’impression de sourire. Lorsqu’il ouvre grand – à sa façon – ses yeux, on peut voir qu’ils sont aussi vert que peut l’être un épinard fraîchement ramassé après un hiver plutôt clément.

    Il n’est pas rare qu’il se promène en tablier de cuisine, taché de graisse ou de sang.
  • Morale :
    Oric est un nain fort sympathique, bon vivant, généreux et légèrement insouciant. Ce n’est pas quelqu’un habitué des conflits, qui préfèrera les régler par une invitation à manger ou à boire. Voire les deux si l’occasion se présente. C’est également un bon public, riant facilement, qui n’est pas insensible à l’humour potache.

    Tout ce qui se rapporte à la nourriture l’intéresse. De part sa profession de cuisinier, c’est un gourmand sans égal. Tout est capable de lui rappeler la nourriture, lui donner des idées de recettes, et de lui mettre l’eau à la bouche, quelque soit les circonstances. Même dans les pires situations, les plus alarmantes comme les plus urgentes, son estomac sera toujours le premier à s’exprimer. Il faut rappeler qu’il est certainement plus imposant que son cerveau.

    Bien que simple cuisinier et plutôt bon, il sait tout de même se défendre. Ayant officié comme cuistot dans les pires conditions qui existent dans la profession, et peut-être grâce à son attitude légèrement insouciante, il n’a peur que d’une seule chose : mourir de faim. Ou de soif. Pire encore, les deux !

    La vue du sang ne l’effraie pas non plus, même quand c’est le sien, puisque lorsqu’on a saigné, rien ne vaut qu’un bon plat pour se remettre d’aplomb et refaire du sang neuf. Plusieurs cicatrices sont également là pour témoigner en sa faveur du fait qu’il ne rechigne pas à aller au combat lorsque cela est nécessaire. Pour défendre une juste cause, comme pour un crouton de pain beurré d’un exquis fromage.

    Il est également très croyant envers Carna Maphr, déesse de la Terre et de l’abondance, Mère de tous les nains. Bien qu’il soit très gourmand, le plus grand de ses plaisirs est de faire à manger et de partager un bon repas avec d’autres. Mais il faut le mériter. « La générosité ne se doit pas, elle se mérite. »

    Le fait qu’il soit plutôt fort ne le gêne pas du tout. Lorsqu’on lui fait remarquer son embonpoint, il le prend généralement pour un compliment, preuve qu’il s’alimente comme il faut et par conséquent, que sa cuisine est bonne. Cependant, si l’intonation est trop moqueuse ou qu’on l’insulte ouvertement, il ne manquera pas de le faire savoir. Mais il pardonne vite à quelqu’un qui sait s’excuser dans les règles. Et dans ce cas, n’hésitera pas à lui offrir une bonne bière pour oublier tout cela.
Autres (particularités) : Mis à part quelques morceaux de nourriture dans les moustaches ou le fait qu’il se promène très souvent avec son tablier, et peut-être qu’il est légèrement enrobé, il n’a pas de particularités flagrantes.

Néanmoins, il est dit à son sujet qu’il aurait l’estomac le plus résistant qu’un nain puisse avoir. Peut-être aussi le plus gros. Sans doute y a-t-il un lien.

Histoire :
L’histoire de ce nain commença dans une famille de nains sans histoires. Par une chaude nuit d’hiver, ou était-ce par une froide journée d’été, une naine hurlait à l’agonie. Elle n’allait pas mourir, louée soit Maphr, mais elle l’aurait peut-être souhaité.

Pendant des heures durant, la pauvre femme se tuait à la tâche. Une tâche ingrate, réservée aux femmes. D’ailleurs, les hommes ne s’en plaignaient pas. Ils en étaient même ravis. La naissance. Quel moment merveilleux. Du moins, c’est ce que se disait cette naine, Mirtha, qui avait toutes les peines du monde à accoucher.

Déjà, quelques mois plus tôt, elle s’était déjà plainte. Son dos la faisait souffrir. Son ventre avait pris des dimensions hors-normes. Jamais avait-on vu pareil bedaine et pourtant, les prêtres étaient formels, elle n’attendait qu’un seul enfant.

Plus les jours passaient, et plus son calvaire empirait. Parfois, lorsqu’elle allait aux latrines, elle se demandait si en poussant trop fort, elle ne pourrait pas mettre un terme à ses souffrances. Mais ça ne marche pas comme ça, la Nature, madame Gimrin !

Toujours est-il qu’en ce début d’après-midi, après avoir soupé, des contractions lui étaient venues. Et même après le chant du coq, le lendemain, vers midi, la pauvre était toujours vautrée sur le sol, les fesses à l’air, trempée de sueur et s’égosillant à en perdre la voix. A ce sujet, à la fin, seul un son strident, pareil à un cochon que l’on égorgerait lentement, s’extirpait avec peine de sa gorge.

Après quatorze heures, trente neuf-minutes et vingt-six secondes précises, l’enfant était né. Le nain était né. Et quel nain ! A peine né qu’il ressemblait déjà à un nourrisson de plusieurs semaines. Il était aussi potelé et joufflu que… en fait, rien ne semblait pouvoir comparer à quel point il était gros. Une mascotte, tout au plus. Un certain Michel, ou Josselin… quelque chose comme ça.

Une fois la pesée effectuée, la prêtresse, qui avait assisté à la naissance du petit, s’exclamait en annonçant son poids. « Vingt-quatre livres et demi ! » Un record, sans nul doute. Mais personne ne tenait de registre des records à cette époque, à Hindemith.


Ce petit bout de gras fut appelé Oric, notamment en lien avec son larges tour de ventre, déjà dès la naissance.

***

Oric eut une enfance plus qu’heureuse. Ses parents n’avaient rien de particulier, son père travaillait à la mine et sa mère à l’auberge. Très tôt, très-très tôt même, déjà lorsque sa mère lui donnait la tétée, Oric se révéla être un gourmand de premier choix. Jamais il ne semblait rassasié et sans cesse il en redemandait.

Les premiers mois de son existence furent un vrai parcourt du combattant pour ses parents qui eurent le plus grand mal à le satisfaire, alimentairement parlant. Lorsqu’il commença à ramper, avant de passer à l’étape de pouvoir se tenir sur ses jambes, la première direction qu’il choisissait était celle de la cuisine, pour essayer d’y voler une quelconque denrée.

Non seulement il aimait la nourriture, mais avec la période des premières dents, il arrivait à se mettre tout et n’important quoi dans la bouche. Parfois, et ce parfois arrivait souvent, peut-être même trop souvent, les choses avaient toujours une saveur si incroyable à ses papilles, pour ne pas dire à ses yeux, qu'il les mangeait goulument comme de simples aliments. Ses parents ne manquaient pas de s’étonner que tel ou tel objet avait disparu, alors qu’en fait, il était plus proche qu’ils ne le pensaient...

Il est inutile de faire l’éloge des trophées que ses parents retrouvèrent dans ses couches, simplement qu’ils ont été aussi nombreux que variés.


Voyant à quel point Oric prenait du poids, très vite, son père décida de lui faire faire de l’exercice. Dès qu’il put marcher convenablement, son père l’entraînait dehors dans la neige pour jouer et courir le plus possible pour qu’il se dépense.

Quelle erreur… Il ne le comprit que bien trop tard. Plus Oric se dépensait, et plus son appétit grandissait. De ce fait, la quantité de nourriture qu’il pouvait avaler par jour était proportionnelle aux efforts qu’il faisait dans la journée.

Oric avait pris l’habitude de manger, et encore manger, mais aussi de faire de l’exercice. Et de manger. Du même coup, il avait beau prendre de la graisse, son corps se drapait également de muscles, sous le gras, lui permettant de garder une certaine agilité, une bonne endurance et une force de corpulence.

De plus, son goût pour la nourriture n’étant pas assez satisfait, à son goût, il apprit rapidement à se débrouiller seul pour trouver lui-même de la nourriture. Soit il la volait, soit il allait voir dans les restes de l’auberge, ou mieux, ce qu’il préférait, c’était d'aller se promener et goûter tout ce qu’il rencontrait.

Nombreuses furent les crises de foie ou les intoxications qu’il subit, soit à cause de champignons peu comestibles ou encore de baies peu recommandées pour la digestion. Le meilleur moyen, pour un nain, de se laver l’estomac, était de lui faire boire l’alcool le plus fort pour le forcer à vomir ou simplement brûler tout ce qui n’était pas bon dans la pense du malheureux.

Étrangement, au lieu de mourir, comme il était possible de s’y attendre, sans doute par la volonté de Maphr, Oric acquit une résistance stomacale assez surprenante. Bien entendu, certaines choses passaient outre cette faculté, comme le poison ou les champignons vénéneux, par exemple. Néanmoins, même les choses de ce genre qu’il put avaler par la suite, furent rapidement éliminées, après ingestion des remèdes recommandés, et un peu plus rapidement que la normale.

De même, probablement à cause de toutes ces choses qu’il mangeait et qui le rendaient malade, la plupart de ce qu’il faisait entrer en contact avec ses papilles semblait dotée de saveurs incroyables, pratiquement pour tout ce qu’il pouvait se mettre dans la bouche. Que ce soit des insectes, des fleurs, ou que sais-je encore, tout semblait être bon à manger, dans la mesure où ses dents pouvaient les croquer. Les pierres avaient bon goût, mais trop dures sous la dent.

Il apprit également à les cuisiner lorsque ses parents lui autorisèrent à utiliser le chaudron de la cuisine et autres ustensiles du même acabit, comme le four, par exemple. Oric se révéla être capable de composer des mets plus ou moins comestibles à partir de presque tout et n’importe quoi, aussi peu ragoutant que pouvaient être les ingrédients, le résultat paraissait toujours doté d'un goût totalement différent, presque transcendé. Lui, en tout cas, adorait chacune de ses œuvres. Car c’était ainsi qu’il voyait sa cuisine.


Bien qu’il fût très rapidement évident qu’il avait un don pour la cuisine, Oric ne trouva pas de travail comme cuisinier à Hindemith même. De ce fait, il s’engagea à la mine, tout comme son père, Vonrin. Ce dernier était plutôt content de pouvoir travailler avec son fils et de pouvoir partager avec lui toutes ses connaissances sur les minerais, leurs propriétés, la façon de les extraire et surtout, les dangers de la Terre.

Même si Maphr avait doté les contrées naines d’une quantité de filons de minerais très précieux, comme le Mithril, il fallait être respectueux de la Terre, ne pas en abuser, et surtout y faire attention. La colère de la Terre pouvait être dévastatrice. Les mines, comme des veines pour la Terre, pouvaient également recéler bien des dangers qu’il fallait connaître si l’on souhaitait y faire « carrière ». Elle était facile…

Des années passèrent, des décennies même, pendant lesquelles Oric passa son temps à miner aux côtés de son père. Au début, cela ne l’avait pas dérangé. Mais après tout ce temps, il était fatigué de devoir labourer les galeries des mines. Il ne s’épanouissait pas. Pourtant, cela lui permit de renforcer ses bras et son dos, de sorte qu’il devint un nain assez imposant. Ses bras dodus cachaient une grande force et ses mains, à force de tenir des heures durant une pioche pour fracasser les solides parois au fond des mines, devinrent des pinces dans lesquelles il ne fallait mieux pas se retrouver coincer.

Après toutes ces années d’épuisement, plus mental que physique, il tenait plutôt bien la forme, il saisit une occasion en porc. En effet, une place de cuisinier venait de se libérer, dans la mine, toujours. Le lieu ne changeait pas, contrairement au métier. Pour le plus grand plaisir d’Oric. Non seulement il allait pouvoir faire de sa passion un métier et son gagne pain, mais surtout, il allait pouvoir la partager avec tous les mineurs et leur faire goûter ses créations.

Au début, la tâche fut ardue. Les mineurs étaient nombreux et il fallait leur préparer à chacun d’eux un repas consistant qui allait les faire tenir une bonne partie de la journée jusqu’au soir. Sa tâche durait dix heures par jour. Il devait se charger des provisions de nourriture, de la préparation et du service. C’était effectivement un travail à temps plein.

N’ayant pas l’habitude à ses débuts, il passait plus facilement une quinzaine d’heures pour pouvoir tout gérer. Et c’était bien plus fatiguant que travailler à la mine puisqu’il devait commencer sa journée au moins deux heures avant la levée du soleil, jusqu’au moment du midi, puis toute l’après midi pour préparer les réserves du lendemain. C’était une tâche sans faim. Sans fin, pardon.

Néanmoins, plusieurs années après qu’il eut accepté ce travail, il commença à prendre ses repères, ses marques, il devenait plus à l’aise et il pouvait passer plus de temps à réfléchir sur les plats et les recettes qu’il pourrait proposer aux Mineurs. A ce moment, il avait commencé par afficher les ingrédients de ses menus, et il avait du essuyer une vive réclamation de la part des mineurs, soi-disant parce que ses plats étaient composés avec tout et n’importe quoi. Surtout n'importe quoi. Il manqua d’être renvoyé et promis de ne plus recommencer.

Ce n’est pas pour autant qu’il renonça. Simplement, au lieu d’afficher clairement ce qui composait ses plats, il leur donnait des noms vaguement proches de ce qui les constituaient, de sorte que seules les langues de chaque nain soient les juges de la qualité des menus d’Oric. Et ce fut une réussite. Un de ses mets les plus appréciés était sa Ratatouille à l'Échalote. L’ingrédient principal étant très nombreux dans les mines, il n’avait pas de mal à s’approvisionner. Il était capable, par un jeu habile de cuissons et d’épices, de donner à la viande de rat une saveur insoupçonnée. Évidemment, il ne prenait pas les rats malades, qu’il savait reconnaître. C’était ceux avec le nez qui coule.

Les chats par contre… c’était moins évident à trouver… De toute manière, c’était simplement pour donner du goût, pas besoin d’en mettre vingt livres ! Et la lotte, il suffisait d’une canne, du fil, un hameçon, un petit ver qui se tortille, beaucoup de patience, et surtout, de l’eau ! Et le tour était joué !

Lorsqu’on lui demandait ce qui composait tel ou tel plat, il souriait toujours d’un air mystérieux et disait quelque chose comme : « Que te dit ta langue ? C’est bon ? Alors ne demande pas. C’est comme la magie, quand on connait le truc, ce n’est plus aussi extraordinaire… la cuisine, c’est pareil ! Alors tais-toi et mange. » Avec le sourire, toujours.

Il prit très à cœur son métier, et ce jusqu’au bout. En effet, certains mineurs se plaignaient de maux de ventre, parfois tombaient malades sans savoir pourquoi. Ils n’étaient pas nombreux, mais quelques uns à chaque fois, en même temps. C’était devenu louche et ils s’étaient naturellement tournés vers le cuisinier. En découvrant le contenu des selliers, certains avaient été pris de nausée, tandis que d’autres avaient largement dépassé ce stade. On l’accusa d’empoisonnement alimentaire et on lui retira sa toque et son tablier.

C’est le tablier qu’il regretta le plus. Il avait aimé son travail et même si certains ne semblaient pas supporter sa cuisine, personne ne s’en était directement plaint, bien au contraire. La plupart des gens l’avait félicité sur ses talents de cuistot. Une page se tournait. Heureusement, il en restait encore bien d'autres...


Oric mit un certain temps avant de chercher autre chose à faire. Même s’il avait été renvoyé, il n’était pas miné pour si peu. Il était conscient que ses plats ne pouvaient pas plaire à tout le monde. Il se disait, pour lui-même, que ça en ferait plus pour ceux qui aimaient.

Il prit donc le temps d’apprécier ce temps qu’il avait de nouveau pour lui, comme lorsqu’il était plus jeune. Il allait se promener en forêt et goûtait ce qu’il cueillait ou ramassait. Cependant, il le faisait avec un œil expert et une langue bien plus entraînée qu’auparavant. Rien qu’à l’odeur ou en goûtant très légèrement, il pouvait deviner si un fruit était comestible ou si un champignon était vénéneux ou non.

Durant cette période, il se reposa, mangea et dormit beaucoup. Quelques mois suffirent à l’ennuyer. Il commençait à connaître la région autour d’Hindemith comme sa poche et voulait découvrir de nouvelles contrées.

Par l’intermédiaire de la taverne du village, il apprit que certains marins recrutaient parfois des cuisiniers pour les accompagner autour du monde, de ports en ports, pour leur faire à manger. Ravi par cette nouvelle, il ne tarda pas à rassembler ses affaires et à partir pour Gludin, par grâce aux Passeuses, en direction du port.

Il fut très surpris par l’immensité de la ville, mais également par tous les parfums qui la composaient. Il prenait plaisir à ouvrir ses narines au maximum pour en humer le doux fumet, repérant à plusieurs mètres à la ronde la position des tavernes et auberges, sans l’aide d’une quelconque autre indication.

Une fois sur le port, il s’était renseigné auprès des marins qui grouillaient sur le quai si l’un des bateaux recherchait un cuisinier. Après deux jours de recherche, il tomba sur la bonne pioche. Un navire marchand qui voyageait de port en port venait de perdre son cuisinier suite à une attaque de pirates.

Même si la nouvelle avait été lâchée avec le plus grand soin pour ne pas effrayer Oric, ce dernier s’était montré très enthousiaste, et sans même lui demander s’il savait se battre en cas de récidive, il fut engagé. La joie s’était lue sur son visage boudiné. Ses joues rebondies avaient reflété joyeusement la lumière du soleil.

C’est ainsi qu’Oric s’embarqua pendant plusieurs décennies à bord d’un navire marchand. Ce fut une grande expérience pour lui, même s’il n’eut pas l’occasion de vraiment voyager sur les terres. Lorsque le bateau accostait, le peu de temps qu’il restait à quai ne lui permettait pas d’aller plus loin que le siège d’une taverne pour y boire une bière bien fraîche. Parfois deux.

Le reste de son temps, il le passait dans sa cuisine, au milieu des fourneaux, des épices et de l’atmosphère bouillante qui y régnait. La chaleur ambiante lui donnait plus souvent l’allure d’un homard joufflu plutôt qu’à un nain. Encore une fois, il s’était bien gardé de dire ce qu’il utilisait comme ingrédient, et les marins n’étaient pas du genre curieux à ce sujet.

C’était un phénomène étrange, d’ailleurs. Comme si les marins étaient habitués à ce que leurs cuisiniers se débrouillent avec les moyens du bord, et tant que cela restait comestible, ils ne cherchaient pas à savoir de quoi c’était fait. Les marins semblaient également dotés d’un appareil digestif plus solides que ce qu'il avait connu, puisqu’aucun d’eux, à quelques exceptions près, ne tombèrent malades en groupe, comme cela avait pu se produire dans les mines, autrefois. Peut-être était-ce qu’une question de chiffres et de probabilité augmentée due à la quantité de mineurs, bien plus supérieure à celle des marins sur ce bateau. Ou simplement était-il devenu meilleur. Il préférait la deuxième option.

Toujours est-il qu’un mousse qui passait sa journée à vomir ses tripes par-dessus bord ne mettait que rarement en danger le cuisinier. Il était d’ailleurs fréquent que l’on désigne le mauvais sort ou la marée agitée comme coupables attitrés. Cela arrangeait plutôt bien Oric.

Même lorsque le bateau fut attaqué, Oric ne lâcha pas sa cuisine. C’était son repère et il n’était pas question qu’on vienne y mettre le souk en sa présence. Lorsque quelques pirates s’étaient introduits sur le navire, Oric en avait accueilli deux chaleureusement. Au sens propre du terme, évidemment. Le premier s’était vu le pif réduit en bouillie à l’aide d’une poêle brûlante, tandis que l’autre s’était cogné contre une étagère sur laquelle reposait un ragoût qui refroidissait. Depuis cinq minutes. Les deux s’enfuirent en hurlant et se jetèrent à l’eau immédiatement.

Une autre fois, Oric avait même pu prouver qu’il restait un agile combattant, bien que n’ayant pas particulièrement d’expérience dans ce domaine. Sa simple force, son endurance et son poids, lui avaient permis de se tirer d’affaire. Ce jour là, il avait reçu plusieurs coups de lames, mais il ne s’était pas débiné. Rugissant comme un fauve, il avait écrasé de tout son large l’un de ses assaillants, l’étouffant du même coup. Un autre tentait d’atteindre ses côtes à l’aide d’une dague, mais sa cuirasse de graisse avait protégé ses organes. Il s’était relevé d’un seul tenant, bondissant avec puissance, fracassant de sa tête contre la mâchoire du mécréant qui lui avait percé ses poignées d’amour.

Il n’était pas ressorti indemne de ce combat périlleux, mais vivant. Étrangement, son appétit en avait été doublé, aussi étonnant que cela puisse paraître. Les marins avaient fait un grand banquet en l’honneur de cette autre victoire face aux pirates qu’ils avaient une nouvelle fois repoussé.

Un jour, non loin de Rune, ils subirent une attaque qu’ils ne purent contenir. Beaucoup de marins périrent par la main des pirates. Certains furent gardés en otage, d’autres tués, et ceux qui restent furent jetés aux requins. Oric fut l’un de ceux-là. Par chance, il était celui qui avait pris le moins de coups cette fois, celui qui saignait donc le moins, et le sang des autres dans la mer avaient occupés les requins, tandis qu’Oric s’était éloigné, à grandes brassées.

En une heure, il avait rejoint la côte. Le bateau avait été brûlé par les pirates et les otages emmenés à bord de leur propre navire, sans doute pour être vendus comme esclaves. Il avait vu au loin la colonne de fumée gigantesque s’élever au-dessus de l’horizon. Les vents ne tardèrent pas à balayer toute preuve de l'incident...


Une fois à Rune, il s’était directement présenté à la Passeuse pour qu’elle le renvoie à Hindemith. Ses parents l’avaient accueilli chaleureusement, autour d’un bon feu et d’une soupe bien chaude aux potirons. Il leur raconta en détails comment s’était passé sa vie de cuisinier-marin et qu’il ne comptait pas recommencer.

Ne pouvant pas être repris à la mine, Vonrin, son père, lui avait suggéré de voyager à travers le monde. Il était vrai qu’Oric avait une connaissance très limité du continent, des races qui le peuplaient, et surtout, des ingrédients dont pouvaient regorger ces terres inexplorées. L’idée le séduit.

Trois mois et dix-huit jours plus tard, il s’était remis de ses mésaventures, avait repris du poil de la bête, et était prêt pour accomplir un nouveau voyage au cœur d’Elmoraden. Il n’avait aucun projet particulier, simplement de voyager, découvrir le monde, ses peuples et ses trésors culinaires. Et plus si affinités...

Spoiler:
[HRP]BG d'un reroll spoileur en prévision d'une mort prématurée possible d'Azral.[/HRP] ;-)
Jouer un(e) nain(e) est bon pour la santé et recommandé par le médecin au moins une fois par jour.
Message proposé par le Comité des Joueurs de Nains.

;-)
Spoiler:
[ image externe ]
Oric, par Zelionaa.