[bgsombre] Shazya

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

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Khaneyl
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[bgsombre] Shazya

Message par Khaneyl » lun. 27 septembre 2010 à 21h00

Nom : Dy’vil
Prénom : Shazya
Race : sombre
Sexe : Féminin
Age : 257 ans
Croyance : Shilen
Carrière : Daguiste
Langues parlées : Sombre et commun




Physique:
De taille moyenne, une fine silhouette sans aucune rondeurs ni formes disproportionnées, le visage creusé et les yeux cernés par un manque évident de sommeil. Ses cheveux noirs aux mèches violines sont attachés grossièrement avec une cordelette usée qu’elle doit coiffée de ses doigts négligemment. Ses yeux sont d’un noir intense parfois vide d’expression que des mèches éparses dissimulent partiellement. Porte des tenues saillantes aux teintes obscures et toujours une cape couleur muraille repliée sur ses épaules. Contrastant avec ses habits noirs stricts , un chapeau de paille jaune recouvre souvent sa tête par temps de pluie.

Caractère :
Parle très peu, mesurant chaque parole qu’elle énonce d’une voix feutrée, un léger accent la rendant énigmatique. Jauge les gens d’un regard méfiant sans pour autant être glacial. Se déplace lentement, démarche souple et aérienne. Garde le plus souvent sa main posée sur l’étui de cuir qui renferme sa dague quand elle croise ou parle à des inconnus.


Un choix….

Immobile au pied d’un arbre au dense feuillage, elle mesurait avec plus d’étonnement que de révolte l’étendue de sa déroute. Son chapeau de paille trempé de pluie, lui dégoulinait sur les joues. Il pleuvait, une pluie battante qui transperçait le couvre-chef, mais elle ne bougeait pas, son chapeau gorgé d’eau, s’alourdissait. Tout lui pesait, tout l’écrasait, elle craignait de s’effondrer, de glisser dans la boue. Pourtant il fallait rester debout, aux aguets puis toujours fuir, se cacher. Gagner les bois, l’obscurité. Disparaître, se faire oublier….semer les assassins. La pluie cessa et le bruit des pas était léger, presque imperceptible au milieu de la rumeur de la forêt : froissement de feuilles s’éparpillant sous une bourrasque de vent, battements d’ailes lointains des oiseaux, échos des bruits s’élevant d’un village en contrebas.

Shazya posa au sol sa dague sur l’herbe humide, à côtés des racines de l’arbre centenaire et imposant, et s’en éloigna prudemment. Se tournant du côté où il s’approchait, elle attendit.

Lorsqu’il pénétra dans son champ de vision, il était à moitié invisible, mais elle ne prit pas la peine de se dissimuler. Elle connaissait les talents de ceux de sa famille. Ils étaient presque du même âge, Shazya avait moins d’un an que lui.

Ils s’étaient entraînés ensemble, chacun essayant sans cesse d’avoir le dessus sur l’autre.

Toute leur vie, ils avaient œuvré ensemble, ils avaient été amis….
Elle avait cru se mettre à l’abri près de ce village isolé, le temps de la réflexion, loin de la famille.

La besogne ne leur manquait pas, en cette époque d’intrigues et de conflits. Mais personne ne peut échapper à sa famille.
Combien de fois elle avait entendu cet avertissement dans son enfance.
Elle ne doutait pas qu’il avait entendu ce même avertissement, tandis qu’il avançait d’un pas mesuré vers elle, redevenant visible en faisant miroiter l’air.

L’espace d’un instant ils se firent face sans rien dire. La forêt sembla se taire et elle crut entendre dans le silence les voix des villageois en contrebas. Il devait les entendre également, car ils possédaient une ouïe exceptionnelle.

« J’ai mis longtemps à vous retrouver dit il enfin.

"C’était ce que je voulais, répliqua-t-elle avec un fin sourire aux lèvres.

Elle décida de retarder sa mort en l’entraînant dans les profondeurs de la forêt des miroirs.
Elle ne s’était encore jamais enfoncée aussi loin dans cette forêt inconnue. Le soleil ne perçait plus le feuillage des arbres. Elle ignorait où ils se trouvaient et espérait qu’il était aussi perdu qu‘elle.

Elle aurait voulu qu’il meurt ici, au cœur de cette forêt, sur ce versant que le bruit d‘une cascade étouffait le chant des oiseaux.


Malgré l’effort qu’ils venaient de fournir en avançant dans les profondeurs de la forêt, ils n’étaient pas essoufflés.
Leur carrure modeste cachait en faite des muscles d’acier et des années d’entraînement.

Il s’arrêta et sorti de sa tunique un bâtonnet. Il le brandit en déclarant :

« Je n’ai rien contre vous personnellement. Je veux que cela soit clair entre nous, il s’agit d’une décision du Maître. Nous avons tiré au sort et j’ai saisi le bâtonnet le plus court, me désignant comme exécuteur. »

« Mais comment avez-vous pu faire la folie d’essayer de quitter notre famille ? »

Comme Shazya ne répondait, il continua à parler.

« Car je suppose que telle est votre intention. C’est ce que nous croyons tous, puisque vous nous avez laissé aucune nouvelle depuis plusieurs lunes.
Vous en avez même négligé vos missions.

« Certains ont soutenu l’hypothèse que vous deviez être morte, et personnellement je n’y croyais pas. »

« Il était impossible de vous approcher suffisamment pour vous mettre hors de combat avec une dague, une épée ou une cordelette. Vous dormez très peu. Vous ne vous enivrez jamais. Moi-même je reconnais votre supériorité. »

Shazya esquissa un sourire mais continua à se taire.

« Je ne veux pas vous tuer, dit il doucement. Mais c’est la sentence de la famille, à moins que vous décidiez de revenir parmi nous.
Comme je vous l’ai dit, nous avons tiré au sort. »

Tout en parlant, il restait vigilant, le regard aux aguets, tout son corps tendu dans l’attente de l’affrontement.

Shazya prit la parole :

« Moi non plus, je ne veux pas vous tuer. Cependant je n’ai pas l’intention de vous suivre. Vous avez raison de dire que j’ai quitté la famille.
Je ne reviendrai pas ! »

« Dans ce cas, j’ai l’ordre de vous exécuter pour avoir désobéi ! répondit il d’un ton solennel.

Aucun d’eux ne bougea. Leurs regards se croisèrent et après un long duel silencieux, il sortit sa dague.
Ses gestes étaient hésitants ce qui contrastait avec sa dextérité habituelle.

« Vous ne faites que votre devoir, déclara Shazya. Je vous pardonne mon frère.

Ces paroles semblèrent mettre au comble le trouble qu’il ressentait.

« Vous me pardonnez ? Depuis quand la famille pratique t’elle le pardon ? Elle ne connaît que l’obéissance totale ou la châtiment. Si vous l’avez oublié c’est que vous êtes devenu soit folle ou stupide. Dans ce cas vous ne guérirez qu’en mourant ! »

« Je sais tout cela aussi bien que vous. Je sais aussi que je n’échapperai pas à ce jugement ni au coup que vous allez me porter. Vous aurez obéi à la famille »

« Vous ne comptez pas vous défendre ? "Demanda-t-il

« Si je me bats avec vous, il est probable que je réussirai à vous tuer, répondit elle en riant. Je pense que vous le savez comme moi. »

Pendant toutes les années où elle avait rivalisé avec lui, elle n’avait ressenti un tel pouvoir sur lui.

Elle écarta les bras, lui offrant sa poitrine sans défense. Elle ria quand la dague tenta de percer son cœur. Elle saisit le bras avec une agilité des plus surprenant et sortant une cordelette de sa manche, enserra son cou.
Elle le jeta au sol sans ménagement, profitant de l’effet de surprise, et d’un vif mouvement l‘étrangla tout en lui bloquant le corps avec ses jambes.

Elle cacha son corps sous les feuillages et partit sans aucun regret ni remord, il fallait qu’elle efface de sa mémoire toutes ses années de servitude.