De l'art de la Nécromancie et os maudits

Au fond du monastère du silence, la bibliothèque secrète.

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Crepuscule
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De l'art de la Nécromancie et os maudits

Message par Crepuscule » sam. 6 novembre 2010 à 21h38

Spoiler:
* Livresque
∆ Généralement réservé aux nécromants
■ Disponible à la bibliothèque de Gludin.
Quelques leçons de Nécromancie…
Spoiler:
Ce sujet propose aux joueurs de Nécromanciens une base de RP concernant leur art, mais également des conseils à suivre dans le cas de la formation d’un apprenti. Tous ceux qui n'auraient pas reçu un apprentissage par un maître Nécromancien sont sensés ignorer ce qui suit.



Leçon Première : Les os maudits


L’endroit était désert, dans l’air flottait le parfum habituel du vent des plaines, ramenant à leurs narines le parfum vicié, mais non moins exquis pour qui sait l’apprécier, de la mort dans son plus simple apparat. Lorsque la petite expédition s’était présentée aux portes du grand cimetière d’Aden, la nuit était tombée depuis quelques heures déjà. Ils savaient ce qu’ils faisaient, nul garde n’était en faction cette nuit là, trop occupée qu’était l’armée d’Aden à fêter l’arrivée au pouvoir d’un nouveau roi qui, bien qu’étant originaire de Rune, promettait à la cité de nombreuses années de prospérité. C’est donc dans le plus grand silence, respectueux et méfiant, que les trois visiteurs nocturnes s’engagèrent dans l’artère principale. Autour d’eux, les bruits feutrés des êtres familiers des cimetières parvenaient à leurs oreilles attentives. Ils les imitèrent, se fondant tout à fait dans l’obscurité des pierres tombales, dressées vers le ciel comme le bras du mourant s’élève dans un dernier espoir. Ils n’avaient nul besoin de lumière, deux d’entre eux connaissant par cœur ce qui était pour beaucoup la dernière demeure.
Après de longues minutes, les trois personnages arrivèrent à destination. Les tombes fraîches de la matinée. Les dalles de pierres n’avaient été que librement posées, recouvrant les derniers défunts adéniens. La femme du groupe, emmitouflée dans une cape aux teintes bleues-nuit, montra du doigt deux tombes.


« Caleb, s’il vous plait. »

La silhouette masculine la plus massive s’avança vers les deux tombes et, aidé d’une barre à mine et de son expérience, il fit glisser chacune des dalles sur le côté. Les trois individus masquèrent le bas de leurs visages afin d’atténuer la puanteur cadavérique. Alors la femme s’avança vers le premier trou béant, jetant un regard à l’intérieur. Se redressant, elle retira sa cape ample qui risquait de la gêner. L’homme adulte s’écarta, dégainant ses épées et commença sa ronde ennuyeuse.

« Observe bien chacun de mes faits et gestes », murmura la femme, alors qu’elle descendait dans les entrailles peu profondes de la terre meuble. La seconde silhouette, fluette, se pencha au dessus d’elle afin d’obéir à l’ordre qu’elle venait de recevoir. La femme rousse avait posé ses pieds de part et d’autre de l’humble cercueil de bois pauvre. Elle dégaina une petite masse, assez légère pour n’être tenue qu’à une main, et, d’un geste appliqué, elle fendit le bois, frappant sans force mais là où il fallait. Elle écarta contre les bords de la tombe « la porte » qu’elle venait de créer, dévoilant le cadavre. Avec respect, elle en tira le linceul. C’était une jeune femme, d’à peine vingt années.

« Il te faudra noter l’âge et le sexe de l’individu. En l’occurrence, il s’agit d’une femme de vingt ans. »

Elle dénuda le cadavre, la peau blanche de la jeune femme semblait recueillir en son sein la lumière argentée de l’astre qui brillait au dessus de leurs têtes, avant qu’un lourd nuage noir ne vienne les plonger à nouveau dans l’obscurité presque totale.

« Plus important encore, tente de connaitre les causes du décès. »

Elle glissa un doigt sur le ventre dur et froid de la jeune femme. La peau avait été distendue, des marques violacées vrillaient son bas ventre, sous le nombril.


« Celle-ci est morte en couche. Mais je triche, je le savais avant de t’amener ici. Si tu dois attacher de l'importance à ce qui te semble être des détails... C'est qu'il s'agit d'une question de qualité. Il te faut préférer les os jeunes, pour éviter de tomber sur un os trop fragile, voir abîmé. Les jeunes hommes, particulièrement, possèdent les os les plus robustes. Quant à la cause de la mort, il s'agit plus d'une question d'hygiène. Le corps peut bien mourir, les maladies elles, peuvent survivre. Ainsi donc, ne manipules pas un corps dont tu n'es pas sûr de la cause de la mort. »

La femme se pencha de nouveau vers la défunte, rengainant sa masse, lui préférant alors un petit couteau à la longue lame effilée. Sur la dite lame, quelques symboles avaient été gravés, elle lui expliqua qu’il s’agissait de runes anciennes visant, à l’époque, à protéger le Nécromancien. Aujourd’hui, néanmoins, nul ne croyait plus à l’utilité de ces symboles, force était de constater la forte mortalité dans le milieu.
En quelques coups de couteau, la femme avait fendu la peau dure du corps sans vie à des endroits stratégiques pour la désosser. Néanmoins, elle se contenta de n’extraire qu’un tibia qu’elle posa sur la pierre hors du tombeau. Puis elle recouvra le corps de ses vêtements, autant que faire se peut, suivit de près du linceul et referma le cercueil proprement. L’homme massif revînt pour l’aider à sortir de son trou et la dalle fut reposée.


« Maintenant, écoutes bien. La leçon d’aujourd’hui, tu l’auras deviné, porte sur l’os maudit. Tu peux naturellement t’en procurer à plusieurs endroits ici, mais ils ne seront jamais aussi bons que si tu prends le temps de les fabriquer toi-même. »

La femme à la chevelure flamboyante étala entre eux, assis à genoux près de la tombe, son matériel. Il y avait l’os, bien sûr, recouvert encore une fine pellicule de tissu humain, mais également une paire de gants de peau très spéciale ainsi que deux fioles qu’elle porta à l’attention de son apprenti.


« Ceci, c’est de l’Osenbois, une poudre particulière que tu ne dois jamais faire entrer en contact avec un imprévu. Ta peau, notamment, ou pire tes yeux. Bref, uniquement les os. Tu en trouveras facilement au marché noir, vendu surtout par des sombres, car cette poudre est récupérée sur les troncs des arbres des terres maudites, en particulier. Tiens, prends la seconde, elle est pour toi.»

Elle se munit des gants épais et déboucha la fiole. Tenant l’os d’une main, la fiole de l’autre, elle laissa une faible quantité de poudre se déverser. Il s’agissait d’une poudre blanche, semblable à une sorte de farine très fine, sans odeur. Elle frotta l’os avec, après avoir reposé la fiole et l’avoir rebouchée. Une fois le tibia tout à fait enduit, elle le reposa sur le sol afin que son élève puisse constater les changements qui allaient s’opérer.
L’os, en effet, s’assécha brusquement. La chaire qui s’y cramponnait encore quelques minutes auparavant, fut balayée par le vent sous forme d’une fine couche poussiéreuse. La vie se vidait littéralement de l’os.


« Régente, pourquoi utilisons-nous des os maudits et non pas des os normaux ?
- Un os normal contiendra toujours une forme de vie en son sein. Comme un objet, il se nourrit de l’essence de celui à qui il a appartenu pour conserver à tout jamais le souvenir de cette personne, bien après sa mort. N’as-tu jamais entendu parler des objets aux pouvoirs si extraordinaires qu’on les croit possédés de l’âme de leur ancien propriétaire ? Je pense notamment à tous ces grimoires dangereux ayant été en la possession de mages puissants… »


Le jeune garçon hocha la tête, les yeux rivés sur l’os. Au bout de quelques instants, plus aucune réaction chimique ne l’anima et la femme en conclut que c’était bon.


« A présent, tu disposes d’un os pur. Comme s’il n’avait jamais appartenu à un être vivant. Je parle bien d’être vivant, car en théorie, tu n’aurais pas besoin d’un os humain pour pratiquer ta magie. Seulement les humains seulement possèdent en eux une sorte de magie, et leurs os y sont habitués. Nous allons donc pouvoir les préparer sans qu’ils se fendent où qu’ils nous bloquent tout simplement. »


Elle secoua l’os entre deux doigts gantés puis le prit à pleines mains, se concentrant dessus. A peine quelques secondes plus tard, l’os se gorgea d’une magie noire profonde et intense que le jeune homme, d’où il était, pouvait ressentir. Elle répondit à son regard interrogateur :

« Pourquoi utilisons-nous des os maudits pour notre magie. La réponse est simple. Tu as sans aucun doute déjà remarqué à quel point cet art peut nous dévorer, physiquement et mentalement. Hé bien ces os servent de réserves de magie. Nous pouvons les charger de magie et les conserver ainsi des années et des années sans qu’ils ne la laissent s’échapper. Il suffit de les rompre pour que la magie se déverse, mais également d’un sort que tu connais déjà : Le pique mortel. Il s’agit de focaliser la magie noire extraite vers une cible. D’où son nom, un pique, puisqu’il est question de concentration. Ce sort ne demande que très peu d’énergie puisque la majorité est contenue dans chaque os. Il est donc très important de bien préparer son matériel afin d’éviter les mauvaises surprises. Dans les premiers temps, tu ne seras pas capable d’en préparer beaucoup et il y aura des ratés, c’est certain. Mais entraînes toi bien, et tu y parviendras. »

Elle lui laissa l’os ainsi qu’une fiole pleine d’Osenbois. Puis elle attacha à nouveau sa cape à son cou après avoir retiré ses gants en peau avec délicatesse. Elle les lui offrit également.


« Te voila parer pour le reste de la nuit. »


D’un mouvement de la tête, elle lui désigna la seconde tombe. Puis elle tourna les talons vers l’allée centrale du cimetière. Avant de disparaître, elle lui lança :

« N’oublies jamais. Respect, délicatesse, concentration et foi. Voila les outils essentiels. Traite ce corps comme tu traiterais le tien. A toi, maintenant.»

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Hardin et l'Académie

Message par Crepuscule » mer. 15 décembre 2010 à 22h29





Nom : Hardin
Prénom : Inconnu
Race : Humaine
Âge : Inconnu (environ 1600 ans)
Location (habituelle) : A l'Académie portant son nom, accessible par le réseau de route de Giran.


"On raconte que de l'ombre il est né, ou plus justement qu'il en a été expulsé, comme si le Sombre Monde lui-même n'avait pas voulu de lui..."
Lorsque la nuit est noire, que les flammes des cheminées des maisonnées sont devenues braises, les langues se délient…

Hardin, qui est-ce ?
Les réponses à cette simple question sont multiples.

Tantôt fruit d’une union inavouable entre une femme et un démon, tantôt descendant direct du mage le plus noir que le monde ait jamais connu, Dasparion, une chose est sûre, la naissance d’Hardin est loin d’inspirer les conteurs férus d’histoires romantiques et lyriques.
Et cela est facilement concevable : sa magie, dit-on, est puissante, si ce n'est la plus puissante qu'il ait été donné de voir dans les mains d'un humain.
Seulement, une magie de cet ordre dans des mains si sombres... Ne le dit-on pas, d'ailleurs, adepte de Gran Kain ?

De nombreux mythes entourent ce personnage. Des légendes de toutes sortes, aux fins toutes plus dramatiques les unes que les autres. Et, même si parfois ces fantasmes semblent délirants, qu'est-ce qui permet de les réfuter ? Un tel pouvoir, pour une même personne, est bien là le signe des plus aventureuses hypothèses, des plus fantasques vérités...

On le dit immortel, le temps n'aurait pas d'emprise sur son corps. Pourtant, plus il passe, plus son pouvoir s'accroît. C'est un fait. Parmi toutes les rumeurs qui circulent à son sujet, certaines méritent une attention particulière. Mais lesquelles ?

"Aventurier, ne prêtes pas plus attention aux bruits des souris qui ne voient du chat que le frôlement de sa queue."
Tant de superstitions, tant de légendes, autour de ce personnage. Mais faut-il désespérer à connaître la vérité pour autant ? Non, car comme le disent si bien les Kainistes "Si l'erreur et le mensonge existent, alors la vérité n'est pas bien loin". Vous pourriez rencontrer un ermite ou un érudit particulièrement - trop ? - bien informé... Que vous diraient-ils ?
Hé bien, qu'Hardin n'est pas un personnage à prendre à la légère, aussi légendaire soit-il sous certains aspects. Sa magie, bien que noire, est certainement l'une des plus puissantes qu'un humain ait pu un jour posséder.

Il fut, de source sûre, élève à la Tour d'Ivoire elle-même. Dynamique, passionné, il n'avait alors qu'une idée en tête : s'enrichir d'un pouvoir toujours plus démesuré. Et les Dieux, pour une obscure raison, semblent avoir écouté les prières du jeune Hardin. Tant et si bien qu'il devint, déjà, le meilleur élève que la Tour ait connu - élève qui ne tarda pas à dépasser sur bien des aspects ses maîtres. Quel était l'intérêt alors pour ce talentueux magicien de rester au sein des murs qui l'avaient vu se former ? Aucun, car finalement, la Tour ne tenait pas les promesses qu'Hardin attendait d'elle.
La suite des événements était donc tout à fait prévisible : Hardin quitta la Tour.
Ses projets mûrissaient dans son esprit éclairé depuis si longtemps...

Mais ses desseins n'auraient jamais vu le jour s'il n'avait pas été ce qu'il est. Hardin est homme charmant, aux traits délicats, au regard noir et profond. Son charisme est légendaire, mais non moins véritable. Déjà lorsqu'il n'était qu'étudiant, ses compagnons le trouvaient inquiétant mais ô combien fascinant ! Quiconque a l'honneur de s'entretenir avec un tel homme ne peut que se soumettre à l'aura qu'il dégage : puissante, enivrante, pleine de promesses muettes... Hardin est un maître, oui, un maître magicien, un maître charismatique.

A-t-il souffert des limites qu'on lui imposait à la Tour ? Croyait-il en un nouvel ordre mondial pourtant si archaïque selon lequel la seule loi du plus fort s'impose ?
Toujours est-il que, lorsqu'il quitta la Tour, il lança le projet qui lui tenait le plus à cœur : la création d'une Académie. Il se plaisait à enseigner, à lire dans le regard de ses étudiants la ferveur fidèle qu'il faisait naître puis germer au fin fond de leurs âmes. Ce n'était pas difficile, pour un tel homme...
Et puis, il recrutait tous ceux qui se présentaient à lui s'ils avaient une once de talent à exploiter. Riches, pauvres, honnêtes ou malfrats, la seule condition d'accès à son enseignement était la dévotion et le talent inné. Naturellement, l'Académie qu'il créa connut un succès bien plus large qu'il ne l'avait lui-même sûrement espéré... Il s'appliqua donc à former ses étudiants, à les transformer même, modelant avec agilité des magiciens à l'éducation parfaite et complète.

Néanmoins Hardin nourrissait d'autres projets d'une envergure bien différente. Nul ne sait réellement ce qu'ils étaient, et c'est bien là la source des peurs et des légendes qui entourent son être.


A titre d'exemple, il paraîtrait qu'au temps des Grandes Guerres, le mage Dasparion aurait rédigé de multiples carnets de route. Qui les possède ? Que racontent-ils ? Et déjà, existent-ils réellement ? A cette dernière réponse, un "Oui" peut-être une réponse argumentée.

L’Empereur Shunaimai, alors qu'il luttait contre l'hérésie Kainiste, aurait lancé en parallèle des recherches secrètes visant à récupérer les fameux manuscrits. A l'époque, les archives Kainistes étaient très bien pourvues. Les rumeurs allaient bon train, certaines plus réalistes que d'autres. Quoi qu'il en soit, l'Empereur Shunaimai prit l'affaire très à cœur au point de brûler toutes les archives kainistes et de n'en conserver qu'une petite partie désormais cachée aux yeux de tous... Mais un incident survenu après la mort de l'Empereur fut des plus étranges. Une armée silencieuse, très entraînée, ne fut soulevée que dans le but de détruire la plus grande bibliothèque de l’Église d'Einhasad. Pourquoi ? Nul le sait, en réalité. Depuis, plus personne n'entendit parler de ces manuscrits. Ont-ils été récupérés par les assaillants ? Tout laisse à penser que oui, peut-être alors sont-ils tombés entre les mains de celui qui serait l'humain le plus dangereux que le monde ait connu.

Cela expliquerait bien des choses, notamment le fait qu'Hardin traverse les âges sans prendre la moindre ride. Pourtant, il devrait être mort depuis si longtemps ! Sa puissance, également, mérite qu'on fasse le rapprochement avec ces fameux écrits maudits qui, rappelons-le, contiendraient le secret de l'immortalité elfique...

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