Nykozaïya

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

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Nykozaiya
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Nykozaïya

Message par Nykozaiya » dim. 2 mars 2008 à 04h16

Mémoires de Nykozaïya


Je suis Nykozaïya, jeune Orque Shamane femelle. Ma vie jusqu’à maintenant n’a pas été un long fleuve tranquille … Mais mon espoir de voir des jours meilleurs me poussent à avancer et à me battre pour mes convictions, mes rêves et les valeurs auxquelles je crois …

Ma vie commença dans une souffrance qui n’allait plus jamais me quitter. Mon père Orc Guerrier et ma mère Orque Shamane se rencontrèrent très jeunes. Ils vivaient en nomades et allaient là où les nombreuses guerres du clan paternel les menaient.

C’est donc dans des conditions plutôt hostiles que ma mère donna un jour naissance à deux êtres qui n’allaient plus jamais se quitter et pour qui la vie allait suivre un destin tragique. Nykozaï, mon frère jumeau et moi Nykozaïya. Nous n’aurons, malheureusement, jamais eu l’occasion de connaître notre mère, puisqu’elle décéda à notre naissance. Se sachant incapable de subvenir à nos besoins, mon père décida à son tour de nous abandonner. Malgré son cœur de pierre, il prit quand même le soin d’envoyer un messager dire au clan maternel où nous nous trouvions, afin que ces derniers puissent nous récupérer.

C’est avec le clan maternel que nous avons grandi. Un clan prônant et vivant en paix avec les autres races, où le respect, la liberté de chacun, l’envie de faire le bien, d’aider son prochain, la tolérance, l’amour, la confiance, la fidélité étaient au cœur des valeurs de cette communauté. Nous avons appris à vivre, avec, et pour ces valeurs. L’apprentissage fut au cœur de notre enfance … on nous enseigna et nous livra les secrets de la magie, mais on nous appris aussi à nous battre à la façon de vrais guerriers afin de pouvoir protéger les plus faibles.

Arrivés à l’âge adulte, Nykozaï et moi avons décidé de partir, de suivre notre propre destin, d’aller découvrir le monde. A travers notre périple, nous avons fait des rencontres très intéressantes, où nous avons appris à vivre, par nous-même, en harmonie avec les autres, suivant les enseignements de ceux qui nous avaient tout appris.

Un jour, alors que nous nous rendions à la chasse, un messager passa et annonça qu’en territoire d’Aden et d’Elmore, dans une ville nommée Giran, allait se tenir un grand marché. N’écoutant alors que notre envie de découvrir de nouveaux territoires, nous avons repris notre chemin vers ces terres inconnues. Nos esprits étaient remplis d’espoir face à la rencontre avec de nouveaux habitants. Nykozaï et moi allions enfin pouvoir vivre notre vie d’adulte pleinement sur ces nouvelles Terres.

Alors que nous faisions route vers notre nouvelle destination, un clan d’Orcs nous aborda, nous demandant de quel clan nous étions issu … Quand Nykozaï annonça le nom de notre clan paternel, leur regard devint dur et cruel et ils entrèrent dans une profonde colère, réveillant leurs âmes de guerrier sans scrupule face à deux orcs issus du clan qui avait détruit une partie de leur village et tué leur chef, il y a de cela très longtemps. Ils nous firent prisonniers.


Je ne me souviens plus combien de temps dura notre calvaire, ni comment nous avons pu trouver la force de résister à tous leurs sévices. Jour et nuit nous étions battus, torturés… on nous tailladait le dos puis on nous infligeait des brûlures aux pieds afin que nous ne puissions nous évader. Un jour, une des brutes me pris par le bras, m’emmena au milieu de la place et me déshabilla. Sous les yeux terrifiés de mon frère, hurlant, suppliant de le tuer, lui, et de me laisser partir, je fus violée à plusieurs reprises … puis laissée au milieu de la place nue dans la froideur de la nuit. J’étais épuisée, honteuse, je voulais mourir. Un des orcs eut pitié de moi et me ramena vers mon frère avec mes habits. Les jours qui suivirent furent plus tranquilles. Nykozaï et moi avons pu reprendre des forces.

Un jour, alors que la nuit venait de tomber, nos bourreaux commencèrent une grande fête. La bière coulait à flot et très vite ils furent saouls, tombant un à un dans un profond sommeil. Nykozaï réussi à défaire ses liens, puis les miens … l’envie de tous les tuer nous traversa l’esprit, mais on préféra fuir, courir jusqu’à l’épuisement sans se retourner. A quoi servirait la vengeance, sinon attirer les foudres du reste du clan certainement resté dans leur ville.

C’est ainsi que nous avons couru pendant des heures et des heures sans nous arrêter. Au petit matin, arrivés près d’un lac, nous avons décidé de nous reposer, de chasser pour manger afin de reprendre des forces pour poursuivre notre fuite. Nous savions que nos bourreaux avaient des montures qui les rendaient beaucoup plus rapide que nous. Après nous être reposés à tour de rôle, afin de monter la garde, nous avons décidé de repartir. La journée tirait à sa fin, nous avons repris notre route, notre fuite …

La nuit était calme, douce, nous étions heureux d’avoir échappé à ces brutes. Tout à coup, un bruit, au loin … des pas et des cris arrivant à toute vitesse sur nous. Mon frère et moi nous sommes regardés, puis avons repris notre course. Me retournant, je reconnu un des orcs qui nous avaient fait prisonniers. J’ai crié à Nykozaï que c’était eux. Mon frère me cria qu’il fallait nous séparer afin de les semer plus facilement … je n’aurais jamais dû l’écouter.

Nous avons donc pris des directions différentes. J’ai couru et couru pendant de longues minutes avant de m’arrêter net, tentant d’écouter ce qui se passait, mais plus rien, plus un bruit, ni même le bruit du vent dans les arbres. Soudain une pensée,… prise de panique je rebroussai chemin pour revenir en direction de là où j’avais quitté Nikozaï…

Arrivé près d’un lac, mon regard balaya les lieux. Puis à quelques pas de moi, j’aperçus une silhouette, se dessinant, à la lueur de la lune. Je m’avançai le cœur serré pour me rendre compte qu’il s’agissait de mon frère. M’approchant de lui, je pus entendre sa respiration … soulagement. Je me mis assise par terre à ses côtés, pris sa main et me rendis compte qu’il était entouré de sang. Il me regarda, son regard était évasif. Il serra ma main et se mit à me parler difficilement. Sa voix était faible et entrecoupée de gémissements. J’avais mal à le regarder souffrir ainsi, mes yeux se remplirent de larmes et je ne pus retenir mes sanglots.

« Nikozaïya, ma sœur … Promet moi de poursuivre la route que nous avons entreprise et d’aller au bout de ce rêve que nous nous sommes fixé. Celui de vivre en harmonie avec les autres, de trouver un monde où tu pourras mettre à profit tous les enseignements que nous avons reçu. Va et trouve cette ville, Giran, donne toi le temps de rencontrer les gens. Méfie toi de ceux qui pourraient te vouloir du mal. »

Il souffrait de plus en plus et je me demandais comment j’allais pouvoir vivre sans lui à mes côtés pour me protéger.

Il fit une pause, reprit une respiration et continua :

« Je veillerai toujours sur toi, afin que tu fasses les bonnes rencontres, je guiderai tes pas. Ton cœur te mènera vers les bonnes personnes et tu trouveras quelqu’un en qui tu pourras avoir confiance. Je sais que ton cœur à envie de vengeance à l’instant présent, mais laisse ce sentiment obscur de côté, car il ne sert à rien. Il est dévastateur et ce n’est pas ce que nous voulons. »

Le sang coulait de sa bouche, je me suis couchée sur son torse, il mit sa main dans mes cheveux, puis continua :

« Je souffre terriblement Nykozaïya … je t’en supplie avant de me quitter je te demande une dernière chose … »

Sur ce mot, je me relevai, posant mon regard tendre sur lui. J’allais faire tout ce que mon frère allait me demander.

« Que puis-je faire pour toi, cher frère … »

Tendant sa main à côté de lui, il prit son arme, puis me la donna.

« Prend mon arme, pose la sur mon cœur et apaise mes souffrances qui deviennent insoutenables… »

Au fond de mon cœur, je savais que c’était la seule chose qui me restait à faire. C’est avec une profonde tristesse que je pris donc l’arme de mon frère. Je la mis sur son torse à la hauteur de son cœur.

Il me dit :

« Merci Nykozaïya, sache que je t’aimerai toujours et que je veillerai toujours sur toi où que la vie te mène. Trouve une famille qui saura te protéger et en qui tu pourras mettre toute ta confiance, une famille que tu pourras aussi protéger et à qui tu pourras apporter ton savoir. Une famille ayant les mêmes valeurs que celles qui guident nos cœurs… »

« Oui, Nykozaï, je sais que tu seras toujours à mes côtés et je veillerai à poursuivre notre rêve, afin que tu puisses vivre à travers moi éternellement. »


Les larmes ne s’arrêtaient plus de couler sur mes joues, mon cœur était rempli de sentiments inconnus et étranges. Mon esprit était confus. Dans un dernier cri de terreur, je pris l’arme avec mes deux mains et je l’enfonçai dans le cœur de mon frère. « NYKOZAÏ »

J’entendis son dernier souffle, son dernier mot … « Nykozaïya … »


Je restai là longtemps à regarder son corps inerte et à pleurer sa mort. Son âme était partout autour de moi, je pouvais sentir sa présence, sentir sa force qui, peu à peu, m’envahissait. Mes pensées étaient obscures, le sentiment de vengeance dont il m’avait parlé bien présent dans mon cœur et mon esprit face à ces brutes sanguinaires qui m’avait enlevé la seule personne qui me restait, cette moitié de moi qui était partie pour toujours.

Je tentais de reprendre mes esprits, de chasser ces pensées obscures, de me concentrer sur les paroles de Nykozaï. Je devais poursuivre la route qui nous avait mené jusqu’ici. Après plusieurs heures, je trouvai la force de me relever, de retirer l’arme du corps de mon frère et de l’enterrer en lieu sûr, où seule moi saurais à tout jamais où il se trouvait.

M’étant longuement recueilli devant sa sépulture, lui demandant de m’aider, de me donner la force, je décidai de reprendre la route. Dorénavant solitaire dans ma quête d’une vie meilleure, d’une vie de paix, j’allais continuer à avancer et à me battre pour l’harmonie et la paix entre les peuples, le respect, la tolérance, la liberté, l’amour de chacun qu’elle que soit son origine…

J’allais me battre pour ces valeurs, mais je n’oublierais jamais ce que ces orcs avaient fait à ma vie, à mon frère. Et je savais au fond de moi, que l’affrontement et les guerres ne seraient pas au centre de ma vie, mais que s’il le fallait, je saurais me battre pour défendre ces valeurs auxquelles je crois, celles qui m’ont été enseignées depuis toujours …

C’est avec ces pensées que je fis mon entrée à Giran ….
Mais y'est déjà trop tard, la Terre dans son histoire tragique en est déjà à son dernier chapitre ....

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Message par Nykozaiya » ven. 30 janvier 2009 à 16h11

Cela fait maintenant quelques années que je suis arrivée en Terres d’Aden et d’Elmore. J’ai eu l’occasion de rencontrer plusieurs personnes, de diverses races et cultures. Certains n’ont fait que passer dans ma vie, d’autres, pour la plupart, sont restés. J’ai découvert de nombreux endroits très différents les uns des autres. Des terres hostiles où règnent le froid et le silence et où seul le vent et les bêtes viennent vous sortir de la torpeur. Puis, des hauts lieux de la chasse où j’ai pu acquérir une expérience et des techniques très élaborées en compagnie de personne qui sont devenus, au fil du temps, des amis. Et j’y ai aussi découvert des endroits merveilleux, empreint d’une grande beauté et de sérénité, telle cette bibliothèque suspendue où le temps semble s’être arrêter.

J’y ai aussi et surtout trouvé une famille sur qui je peux compter en tout temps, mais où je n’ai pas vraiment trouvé ma place pour le moment. Je ne m’intéresse que très peu aux guerres et autres évènements diplomatiques et préfère, de loin, m’entraîner à la magie et parcourir les terres où je me trouve, à la recherche de ceux qui ont tué mon frère … Je pratique la magie depuis longtemps et j’en ai une grande expérience, mais plus le temps passe et plus je me demande si je ne devrais pas plutôt me tourner vers mes racines paternelles et devenir une fière et grande guerrière.

J’ai également trouvé l’amour au détour d’une route, quelques temps après mon arrivée. Un orc… grand, fort, costaud … tout ce que je pouvais espérer … il était l’image parfaite que je m’étais fait de celui avec qui je voulais partager ma vie. Son nom … Floryan. C’est d’ailleurs celui-ci qui, lors d’une cérémonie très intime, me fit intégrer la grande famille qu’est l’Ordre d’Ambre. Notre relation resta cachée un bon moment, car Floryan craignait que ses nombreux ennemis ne veuillent s’en prendre à celle qui partageait sa vie afin de le rendre plus vulnérable.

Malgré cette vie plutôt bien remplie, mon frère, Nykozaï, reste toujours très présent dans mon esprit et dans mon cœur et je sais qu’un jour viendra enfin, où je pourrai le venger. Pas un jour ne passe sans que je ne parle à mon frère, lui demandant de guider mes pas et de veiller sur moi afin que je retrouve les tortionnaires qui nous ont fait tant de mal et qui nous ont séparé à jamais.

Je n’ai pas vraiment d’ennemi en ce bas monde, enfin… pas de connu. Sauf peut être cet orc, membre des Amtacks, ce clan de fanatique … prônant haut et fort leur attachement à toutes les règles et des lois de Pa’agrio. Kajira m’a, en effet, déjà cherché quelques problèmes et m’a même menacé à quelques reprises en présence d’autres membres de l’Ordre. Je fus même agressée par ce dernier, en pleine place publique de Rune, ce qui avait valu à ce dernier quelques jours de détention dans les geôles de la Cité.
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Message par Nykozaiya » jeu. 12 février 2009 à 10h17

Descente aux enfers

La vie se passait plutôt paisiblement pour moi, je me sentais heureuse et en sécurité avec Floryan. Nous vivions dans une harmonie parfaite avec les autres membres de l’Ordre, qui pour certain, tout comme nous, avait décidé de vivre au château.

Je caressais, depuis quelques temps, une grande nouvelle qui me remplissait de joie et qui occupait chacune de mes pensées. Je n’avais qu’une seule envie, partager cette immense joie avec Floryan, mais je voulais attendre le moment propice pour lui apprendre que j’allais donner Vie au fruit de notre Amour. Un petit être allait bientôt partager notre quotidien et changer le cours de nos destins à tout jamais …

Ce matin là, je m’étais levée un peu plus tard qu’à mon habitude pour bien me reposer. Dehors, le soleil brillait de tous ces éclats, la Cité de Rune s’agitait et on pouvait sentir l’odeur du rôti qu’on était en train de cuire sur la place et qui remontait jusqu’au château. C’était la journée idéale. Floryan était parti tôt le matin pour son entraînement et pour chasser et je savais qu’il allait rentrer à la tombée de la nuit.

J’avais décidé d’aller me balader pour profiter de cette magnifique journée et faire le plein d’énergie. Je pris le soin de laisser un petit mot pour Floryan, lui demandant de m’attendre, que j’allais rentrer avant la tombée de la nuit et que j’avais une grande nouvelle à lui annoncer. Puis, je descendis à la cuisine pour voir Berial. Elle n’était pas là, sûrement partie à la chasse pour le repas du soir. Je lui mis donc un petit message bien à la vue, afin qu’elle me prépare le repas préféré de Floryan … des beignets d’Elpy, un rôti de buffalo et des chaussons à la poire … Lui précisant que j’allais préparer moi-même la table dans notre chambre pour ce soir là…

J’avais pris quelques fruits et une gourde d’eau avant de partir me balader. J’avais envie de retrouver Floryan qui me manquait terriblement, c’est pour cette raison que je suis allée vers Varka … Varka, ce lieu où je n’aurais jamais dû aller …

En arrivant sur les lieux, j’ai bien vu que Floryan n’y étais pas, j’aurais dû repartir tout de suite, mais pourtant j’y suis restée pour me reposer et manger un peu. Je ne m’étais pas rendu compte que j’avais perdu mon blason, d’ailleurs je ne me souviens plus du tout comment j’ai pu le perdre.

J’étais donc là, tranquillement assise sur la colline à regarder au loin en mangeant une pomme lorsqu’un orc s’est approché de moi. Je ne l’avais pas reconnu sur le coup, mais il m’a vite rappelé qui il était … Kajira !!! Je ne pensais qu’à une chose, l’enfant qui grandissait en moi, il fallait que je le protège à tout prix. Je n’ai donc pas sorti mon arme, ni usé de quelques magies qu’il soit. Je savais pourtant que Kajira n’allait pas me laisser partir ainsi et qu’il n’avait qu’une envie c’était de me voir morte, car pour lui j’étais une traître puisque je ne vivais pas en respectant toutes les lois dictées par Pa’agrio.

Je lui fis donc l’affront de soutenir son regard, de lui répondre ce qu’il n’avait pas envie d’entendre, de lui cracher au visage et même de lui présenter ma poitrine à la pointe de son arme pour qu’il en finisse une fois pour toute … J’ai regretté, mais il était trop tard. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, il m’avait tailladé derrière les genoux de façon à ce que je ne puisse plus me tenir debout sans lui.

J’étais désormais à sa merci, il pouvait faire de moi ce qu’il voulait… Je sentais la rage qui montait en lui et sans que je ne puisse réagir, je me suis retrouvé pendu dans le vide, tenu par le cou au bout d’un seul de ses bras. De son autre bras, il me ruait de coup au visage et au ventre, me hurlant que j’étais une Morgrul et que j’allais devoir expier. Je ressentais de fortes crampes au bas ventre, je perdais beaucoup de sang. Il me jetait par terre avec une telle violence que j’ai bien cru qu’il allait finir par me tuer. Il me fallait trouver un moyen de laisser une trace afin qu’on finisse par savoir qu’il m’était arrivé quelque chose ici. C’est avec les mains ensanglantées que je pris la broche que j’avais dans les cheveux pour la jeter le plus loin possible en contrebas de la colline où nous nous trouvions à cet instant.

Puis, je ne me souviens plus de ce qui s’est passé par la suite, j’ai dû perdre connaissance, car à mon réveil, j’étais prisonnière …
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Message par Nykozaiya » ven. 27 février 2009 à 15h31

J’étais recroquevillée sur moi-même, couchée à même le sol d’où émanait une odeur plus que désagréable. La pièce était froide, humide et sombre. Je pouvais entendre des bruits sourds provenant de l’extérieur… des voix rauques qui riaient et parlaient très forts, sans que je puisse distinguer les conversations, des armures et des armes qui s’entrechoquaient, le bruit des montures arrivant et/ou repartant. J’étais à moitié inconsciente et j’avais toujours ces crampes au bas ventre qui me faisaient terriblement souffrir. J’avais froid, j’avais faim, j’avais soif, j’avais mal …

J’entendis des pas raclant le sol s’approcher, puis une conversation mis définitivement fin à mon état de semi-inconscience.

Ouvrez-moi cette porte et ne laisser personne entrer ici. J’ai un boulot à finir une bonne fois pour toute… dit une voix grave sur un ton très autoritaire.

Je reconnu, sans même l’avoir vu, la voix de Kajira.

Le bruit de la clé qu’on cherchait à travers le trousseau me fit sursauter. Il allait entrer et mettre fin à mes jours, il n’en faisait plus aucun doute dans mon esprit dorénavant. C’est dans un grincement, qui m’était insupportable, que l’énorme porte s’ouvrit, laissant pénétrer la lumière du jour. Je mis ma main devant mon visage et ouvrit un œil, la lumière me faisait mal aux yeux. Il se tenait là devant la porte créant une immense ombre au sol. Il alluma les deux torches qui se trouvaient de chaque côté de la porte, s’avança et d’un violent coup de poing ferma la porte derrière lui. Puis, il jeta sa feuille d’orc au sol et s’avança vers moi.

Alors… à nous deux maintenant …
son regard était dur et insistant. Il me regardait en souriant méchamment et en grognant des mots incompréhensibles.

J’étais terrorisée à l’idée de ce qui allait encore m’arrivé, mais je n’allais certainement pas lui donner la satisfaction de lui montrer ma peur, cela n’aurait fait que le conforter dans son sentiment de puissance envers moi. J’avais déjà survécu à des tortures de toutes sortes en compagnie de mon frère, mais aujourd’hui j’allais devoir affronter seule les supplices de cet orc en quête de vengeance.

Je prie les devant, espérant le déstabiliser en quelque sorte.

Qu’attends-tu de moi espèce de salopard ? Je préfère te prévenir tout de suite, les miens ne mettront pas longtemps à me retrouver … et à ce moment, je ne donnerai pas cher de ta peau !! … le ton était sec et empreint de confiance.

Il m’agrippa par le bras et me leva d’un coup sec, me déboîtant presque l’épaule. J’avais mal et j’avais peine à tenir sur mes jambes déjà bien meurtries, mais il n’était pas question que je lui montre. Je demandais intérieurement à mon frère de me donner le courage d’encaisser ce qui allait m’arriver. Je le priais qu’il fasse en sorte que Floryan et les Ambres me trouvent le plus rapidement possible, car je savais que je n’allais plus pouvoir supporter tous les sévices de Kajira encore très longtemps. Qui savait de quoi il était encore capable …

Maintenant… ma belle Nykozaiya …

Il me déshabillait du regard en passant son doigt sale et nauséabond de mon front à ma joue, de ma joue à mon cou puis de mon cou jusqu’à ma poitrine qui était mise en évidence par mon armure.

Tu vas devoir expier pour ton péché …


Il m’arracha violemment mon armure qui était en bien piètre état. J’étais désormais nue devant lui, mais cela ne me gênait nullement.

Quel péché ?... soutenant son regard.

Celui d’avoir renié ton Dieu, sa parole et ses lois, celui d’avoir renié ta race et les tiens …

Sa rage ne faisait qu’augmenter au fur et à mesure qu’il criait et sa poigne à mon bras se resserrait de plus en plus, coupant la circulation du sang.

Je vis selon mes convictions depuis toujours et ce n’est pas une brute comme toi qui me fera changer … lui crachant au visage.

Il s’essuya le visage du revers de la main et se contenta de me dire …

Très bien, comme tu voudras, mais je te préviens que je finirai par obtenir ce que je veux de toi … morte ou vivante … puis il se mit à rire d’un rire presque démoniaque.

Il me jeta à nouveau par terre et me tira par les cheveux, me traînant sur le sol couvert de cailloux, de verre et de bout de métal qui m’écorchait tout le corps. Il m’entraîna ainsi un peu plus loin dans la pièce qui était plutôt grande. Il alluma deux autres torches et je pu voir plus clairement la pièce. Devant moi, se tenait une table où l’on pouvait voir toutes sortes d’instruments de torture. Au mur en pierre était accroché, par de gros anneaux en métal, d’énormes chaînes. Le sol et le mur à cet endroit étaient recouverts de sang, signe probable des nombreuses tortures qu’avait déjà pu y pratiquer Kajira et les autres membres Amtaks.

Tu ferais mieux de te racheter tout de suite de tes fautes, Morgrul, sinon regarde ce qui t’attend … il désigna du doigt la table et les chaînes.

Mon mutisme eut pour effet de le plonger dans une rage démesurée. Il tapa un grand coup sur la table, faisant se soulever tous les instruments de torture.

Comme tu veux, tu veux souffrir alors que ta volonté soit respectée …

Il mit son gros bras autour de ma taille et me souleva sans sourciller et sans effort. De sa main libre, il m’attacha d’abord les bras afin que je puisse tenir seule debout au bout de ces chaînes, puis il m’attacha les pieds. Ses gestes étaient brusques et violents. Je ne donnais aucune résistance, de toute façon à quoi cela aurait-il servi … il était plus qu’évident qu’il était beaucoup plus fort que moi. Je savais pourtant, au fond de moi, que s’il ne me tuait pas à l’aide d’une arme, je résisterais à toutes ses tortures aussi horribles qu’elles puissent être.

J’étais maintenant attachée en croix au mur, les bras au-dessus de la tête. Je tentais de me débattre pour voir à quel point ces liens étaient solides … ils l’étaient. Je pouvais tirer autant que je voulais, rien ne lâcherait.

Il sorti une épée et la passa doucement sur mon ventre nu…

Alors je vais commencer ta rééducation, tu es certaine que tu ne veux pas revenir sur ta parole ? Avait-il dit en souriant.

Je pris le soin de relever la tête, de le regarder et de lui cracher à nouveau au visage sans dire un mot. Il appuya un peu plus fort sur mon ventre avec son épée y laissant une coupure peu profonde, mais d’où le sang se voyait. Aucune émotion ne paraissait sur mon visage.

Comme tu veux, voyons jusqu’où tu tiendras.

Il se dirigea vers la table, pris un objet et revint vers moi. Il détacha ma main droite, la tenant fermement de sa main pour que je ne puisse la bouger, il prit mon index et glissa le bout dans cet objet en métal. Je savais à quoi servait cet objet et je savais la douleur qui m’attendait, mais je ne bougerais pas et ne dirais aucun mot en son sens.

Tu es certaine ? Je ne dis mot.

Il appuya sur l’objet et je senti une douleur atroce envahir ma main. Je retins un cri de douleur, mais cette dernière était perceptible sur mon visage. Il venait de me sectionner le bout de l’index droit… Puis, voyant que je ne renoncerais pas, il inséra mon doigt au complet et appuya à nouveau me coupant le doigt. Le sang giclait partout.

Je ne pu empêcher les cris de douleur. Les yeux remplis de larmes je lui dis en hurlant :

Tu vas crever sale brute. Je promets que tu souffriras au centuple de ce que j’aurais pu souffrir et supporter.

Il s’empressa d’aller vers sa table, pris un fer qu’il chauffa à blanc et vint pour cautériser la plaie. Je savais dorénavant que son but n’était pas de me tuer, mais bien de me faire souffrir et abdiquer.

Sous la douleur je perdis conscience. Il me rua de coup au visage pour que je revienne à moi. Je n’avais plus de force. Je sentais mon corps qui m’abandonnait. Je pleurais, je criais, je hurlais de toutes mes forces, mais personne ne semblait m’entendre ou alors on faisait comme si on ne m’entendait pas …

Mais tue moi, allez vas-y, tue moi. Finissons-en une bonne fois pour toute…


Non, je ne te tuerai pas, enfin pas tout de suite, ce serait beaucoup trop facile et je n’aurais pas la reconnaissance de Pa’Agrio, car ce qu’il souhaite pour toi, c’est que tu nous rejoignes pour transmettre à ton tour sa parole et ses lois.

Puis, il retourna vers la table et pris un autre instrument qu’il chauffa aussi à blanc. Il s’approcha et me brûla le sein gauche de cette marque si caractéristique … cette flamme qui représente l’appartenance aux Amtaks…

Il était hors de questions que je rejoigne ce clan et cette marque ne représentait absolument rien pour moi. Il voulait me faire sienne … je résisterais. Mais ma souffrance était telle, tout mon corps était meurtri et je devais trouver la force de résister encore et encore.

Il voulait me faire avouer mes fautes et je savais qu’il ne reculerait devant rien. Il me détacha les mains, me retourna et me viola. Le temps me semblait interminable, je n’avais plus de force, j’avais de plus en plus mal au ventre et je saignais de plus en plus. Je savais que c’était fini pour cet enfant que je portais en moi, celui de mon Amour, celui de Floryan …

Il me laissa tomber sur le sol et je fini par lui dire ce qu’il voulait entendre, car je ne pouvais plus rien supporter à présent et je ne voulais pas mourir là …

Je demande pardon devant Pa’agrio pour toutes les fautes que j’ai commises envers lui et les miens…

Il me laissa dans cette pièce sombre et froide, nue, agonisante, me vidant peu à peu de mon sang. Il me donna de l’eau et un bout de pain rassit et quitta la pièce. Les terribles crampes continuèrent un moment puis, finalement, mon corps libéra ce qui aurait dû devenir un grand guerrier comme son papa …

Je le pris et le serra tout contre moi et me mis à pleurer pensant à Floryan qui n’avait même pas eu l’occasion de se réjouir de cette grossesse avant même de perdre son unique enfant, la chair de sa chair, le sang de son sang …
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Message par Nykozaiya » lun. 9 mars 2009 à 15h20

Je n’avais plus mangé depuis quelques jours et l’eau qu’on m’avait laissée avant de partir devenait visqueuse et nauséabonde. Mon bourreau ne semblait plus se préoccuper de mon sort et je croyais que j’allais finir par crever là toute seule.

Quand je repris enfin conscience j’étais dans les bras de Floryan. Je ne l’avais pas reconnu immédiatement, car les coups qu’on m’avait porté et le sang perdu m’avait occasionné quelques pertes de mémoires provisoires.

J’ai appris par la suite qu’on avait fait Kajira prisonnier à Rune, car on le soupçonnait fortement de m’avoir enlevé et aussi car il avait agressé d’autres membres de l’Ordre. Quand Floryan était rentré de ses recherches pour tenter de me retrouver on lui avait dit que Kajira était prisonnier et il s’était précipité pour le faire parler. C’est ainsi qu’il réussi à savoir que c’était bien Kajira qui me gardait prisonnière et me retenait. Il lui avait donc proposé de le laisser sortir de sa cellule si ce dernier acceptait de l’amener à moi, ce que Kajira s’était empressé d’accepter.

Malgré l’inquiétude qu’il avait me concernant, il avait gardé une grande lucidité et avait pris le soin de laisser sur sa route de petites pierres bleues se doutant de ce qui allait se passer par la suite. En arrivant sur les lieux où Kajira me faisait prisonnière, Floryan me trouva recroquevillé dans un coin, inconsciente et n’ayant aucune réaction. Il pensa d’abord que j’étais morte, mais après s’être approché il vit que je respirais toujours … très superficiellement, mais toujours.

Après maintes discussions et négociations avec Kajira pour qu’il nous laisse partir et voyant que cela ne donnait rien, Floryan lui avait dit de tout simplement partir et de nous laisser là tous les deux avec un peu d’eau potable. Ce que Kajira fit … lui il était libre.

Floryan tenta de me soigner tant bien que mal avec les quelques notions que j’avais réussi à lui inculquer. Il avait passé des heures et des heures, sans relâche, à incanter toute la magie qu’il connaissait afin de me ramener à la vie. Il avait bien cru échouer lorsqu’il me vit reprendre conscience quelques secondes, ouvrir les yeux et parler à mon frère lui disant que je le voyais et que j’allais enfin le rejoindre, que nos routes seraient à nouveau réuni pour l’éternité. Le sang s’écoulait de mes yeux, de mon nez, je toussais et crachais du sang sans arrêt…

Floryan redoubla d’effort pour me garder auprès de lui et l’Amour et la persévérance furent plus forts que tout … Quand j’ouvris enfin les yeux, j’étais dans ses bras forts et costauds. Il était là, les yeux fermés demandant et priant les dieux pour que je m’en sorte. Je trouvai la force de lui parler pour lui dire que grâce à son Amour j’allais pouvoir m’en sortir.

Il me serra très fort contre lui et m’embrassa en me disant qu’il n’allait plus jamais me quitter. Puis il vit ce que je tenais au creux de mes bras et comprit de quoi il s’agissait. Voyant des sentiments de tristesse, de rage et de vengeance sur son visage, je lui dis que j’étais désolé de ne pas lui avoir dit avant que j’attendais son enfant et surtout que j’avais tout fait pour le protéger, mais qu’il s’en était allé avant même d’avoir vu le jour ….

Je ne me souviens plus combien de temps s’est passé avec Floryan dans cette prison improvisée, mais je me souviens de notre délivrance … Hildebert et Gwen étaient là, accompagnés de la troupe de garde qu’avait dépêché le Roi Garius pour nous chercher et libérer le Village Orc de l’emprise des Amtaks sur les citoyens de ce village. Gwen nous prodigua quelques soins à tous les deux, car Floryan était épuisé et moi toujours très mal en point. Hildebert nous couvrit et nous mit sur une monture et ils nous ramenèrent dans la Cité de Rune. C’est au Château que j’ai retrouvé ma place auprès de Floryan qui ne me quitte plus. Là où je suis soignée jour après jour depuis notre retour. Ma convalescence physique sera très longue, mais ma convalescence psychologique ne se terminera jamais …
Mais y'est déjà trop tard, la Terre dans son histoire tragique en est déjà à son dernier chapitre ....

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Re: Nykozaïya

Message par Nykozaiya » dim. 25 avril 2010 à 00h38

Je n'étais plus sortie du château depuis tellement longtemps que je ne me souvenais même plus à quoi ressemblait la ville de Rune...

Dans l'obligation de quitter les lieux, j'étais partie sans prendre aucun de mes effets personnels, espérant peut-être un jour revenir. Mais plus je marchais dans ce monde que je ne connaissais plus et plus je savais que chaque pas que je faisais m'éloignais un peu plus de ce passé. J'avais marché jusqu'à cette falaise où si souvent je m'étais retrouvé avec Floryan ...

En me fermant au monde extérieur, je l'avais lui aussi éloigné de moi. Au fur et à mesure que le temps m'enfermait dans mon enfer où se bousculait tous mes démons intérieurs, Floryan n'y avait plus trouvé sa place et m'avait tout simplement abandonné à son tour. Où était-il ? Que faisait-il ? Etait-il mort ? Avait-il trouvé l'amour dans d'autre bras? Toutes mes questions restaient sans réponse et je ne savais même plus si j'avais envie d'avoir des réponses à mes questions.

J'avais décidé de marcher sans m'arrêter ... marcher sans aucun objectif ... marcher tout droit sans me retourner ... Si la mort était sur mon chemin, je ne ferais rien pour l'empêcher de me prendre et me libérer de toutes mes souffrances ...
Mais y'est déjà trop tard, la Terre dans son histoire tragique en est déjà à son dernier chapitre ....

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Re: Nykozaïya

Message par Lotradas » mar. 23 novembre 2010 à 15h28

Compte supprimé par conséquent de même pour le perso