Le Kamaloka et la Rim

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Le Kamaloka et la Rim

Message par Odia » lun. 20 décembre 2010 à 20h25

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■ Conservés dans la grande Herméthèque de la Très Sainte Église d'Einhasad
Section Écrits des Grands Secrets
Le Kamaloka et la Rim


Ecrits d'Archives
Conservés dans la grande Herméthèque de la Très Sainte Église d'Einhasad
Section Ecrits des Grands Secrets
Archevêque Stanislas






Ces écrits sont rédigés par moi, Archevêque Stanislas, en vue d'un archivage des données concernant le Kamaloka et la Rim.
Ils sont le condensé de nombreuses données et recherches qui doivent être conservées hors de la portée des non-érudits et non-accrédités.
Les informations qui suivent sont classées sous l'égide du Grand Secret, car y sont recensées des données sensibles qui, mal comprises, pourraient être interprétées et usées contre la Sainte Église d'Einhasad.





Origines
__________________________________


En ces temps troublés, alors que les Dieux semblaient s'être retirés du monde, certains d'entre eux ne parvinrent à rester insensibles face à la détresse des mortels.
La Douce Eva, poussée par sa compassion et les paroles gangreneuses de son père, Gran Kain, alla en sa compagnie contre l'ordre établi de la Très Sainte Einhasad, bravant de ce fait cette interdiction de se mêler à nouveau des affaires des mortels.

Par leur intervention, Eva et Gran Kain permirent aux Kamaels de rejoindre Elmoraden, berceau de leurs origines. Mais cet acte empli de bonté et d'amour envers les mortels délaissés, ne resta pas sans conséquence. Modifier le destin de ceux destinés à tuer les Dieux rompit l'équilibre entre la Lumière et les Ténèbres, entre l'Ordre et le Chaos. Ainsi, de l'apparition de cette nouvelle terre porteuse de vie, arriva également celle d'une terre morte et désertique, berceau démoniaque et refuge d'opportunité de l'un des pires fléaux de tous les temps.

Bien peu décelèrent la présence de cette ombre derrière cette nouvelle lumière. Et alors même que ces nouveaux arrivants semi-ailés sur nos terres accaparaient toute l'attention du peuple et de ses dirigeants, l'ombre s’immisçait, discrète, dans les veines de notre existence, pernicieuse et invisible. Son origine était éloignée, et sa surveillance ne montrait aucune activité trop inquiétante, nos forces se préparant dans l'ombre également, pour le moment où...

Mais nous fûmes trop sûrs de nous. Ainsi, alors que nous nous contentions du visible, c'est l'invisible qui fut la cible de ces êtres démoniaques et de leur déesse assoiffée de pouvoir et de mort. Alors qu'ils se sentaient probablement surveillés, et qu'ils détournaient notre attention par de mineures excursions, c'est le monde des rêves qui fut atteint... et envahi.
Certaines études plus poussées, et dont les résultats furent conservés en tant que secrets du culte, apportèrent la confirmation que ces terres provenaient des Abysses, du royaume même de l’Innommable. Leur arrivée correspondant à celle des Kamaels et de leur terre laisse à penser qu'ils empruntèrent le même chemin.
Certaines enquêtes permirent de déterminer qu'ils avaient dû traverser plusieurs plans avant de revenir au nôtre, et probablement avaient-ils traversé celui qu'ils n'auraient jamais dû approcher.

Quoi qu'il en soit, le mal était dorénavant fait.



Malédiction
__________________________________

Les premiers faits avérés de cette présence furent rapportés par de nombreux gens du peuple, ou même de la noblesse. Ce qui aurait pu paraître des rêves anodins de batailles sans fin contre les forces obscures, anéantissant toute lumière, s'avérèrent finalement être bien plus que cela. Certains se réveillèrent avec de forts maux de tête, d'autres avec des blessures, ou d'autres encore, ne se réveillèrent plus.
Les récits épars commencèrent à se faire plus nombreux, de telle sorte que le hasard ne pouvait plus être de mise.
Rapidement, les prêtres se rassemblèrent, s'alarmant alors que le peuple commençait à craindre ce phénomène. Comme si cela n'était pas suffisant, des prédicateurs commencèrent à émerger, répandant leurs paroles apocalyptiques au sein du peuple. Peu étaient enclins à les croire en temps normal, mais le trouble engendré par ces nouveaux phénomènes alarmants et inexpliqués offrit à ces prêcheurs de malheur l'opportunité de répandre plus amplement leur parole.
Certains désastres que je qualifierai de malheureusement naturels nous furent malgré tout rapportés, comme des assèchements de terres ou un dérèglement climatique. Mais ajoutés à la paranoïa des prêcheurs, la foi du peuple commençait à se gangrener peu à peu, allant jusqu'à toucher la conviction de certains des nôtres.

L'urgence était de mise. Il nous fallait trouver l'origine de ce mal et le combattre au plus vite.
Une alliance entre certains prêtres et quelques mages de la Tour d'Ivoire permit d'en localiser l'origine. Il s'agissait d'une intrusion de créatures dans le monde des rêves. Ces créatures, les Kaneus, mais plus communément nommées "cauchemars", attaquaient les rêves de tout un chacun. Selon la sensibilité du rêveur et la rudesse du combat qu'il menait, elles arrivaient à influencer la victime au point d'apporter la destruction de son esprit et de son âme dans le pire des cas.
Il ne fut pas évident de localiser la source de ce malheur, les "vrai rêveurs" n'étant pas légions parmi nous. Mais des recherches plus poussées mirent en évidence l'apparition d'un nouveau monde spirituel, intimement lié à celui du monde des rêves, mais empli d'une noirceur lugubre telle que doivent l'être les Abysses.
Chacun était formel, jamais tel lieu ne fut découvert par quelqu'explorateur des rêves que ce fut auparavant. Son apparition, ou sa formation, était récente... Elle semblait corroborer avec l'arrivée des kamaels, et de cette île damnée loin dans les mers du Sud. Après étude, il semblerait que sa nature correspondrait avec cette dernière. Nombre de spéculations furent apportées, mais la plus plausible avancée suggérait que ce monde spirituel n'était autre que celui des rêves -ou devrais-je dire des cauchemars- appartenant au plan des Abysses. L'île ayant par la puissance de la magie des Géants réussi à atteindre Elmoraden, c'est accompagnée d'une partie des mondes spirituels de son plan d'origine qu'elle vint s'échouer dans nos mers du sud. Il ne fallait alors que peu de choses pour que ce lieu entre en contact avec notre monde des rêves, commençant à occasionner nombre de ravages. Ce monde spirituel de cauchemars fut nommé, le "Kamaloka".


Le Kamaloka et la Rim
__________________________________

Le fléau identifié, cela n'aida pas particulièrement l'assemblée des mages et des prêtres à comprendre son origine ni sa raison d'être.
Ce ne fut qu'avec l'aide de tous et de nombreuses recherches et palabres que nous parvînmes à déterminer que ce fléau se dirigeait inexorablement vers les Sceaux des Sept Signes.
La nouvelle fut terrifiante. Penser qu'une force, dont nous estimions encore mal la force et sur laquelle nous n'avions aucune emprise réelle, se dirigeait vers la Sainte magie des Sceaux dans le but évident de les briser était inimaginable.
Les prêtres des Sceaux furent immédiatement convoqués. Ces assemblées autant extraordinaires que secrètes parvinrent à échafauder de possibles solutions afin de lutter contre ce fléau sans nom.
Avec une étroite collaboration des disciples noirs d'Hardin, une œuvre magique à l'ampleur auparavant jamais égalée se mit en place.
Les méthodes de travail ne furent pas dévoilées, mais certains murmures indiquèrent que des aventuriers rêveurs non préparés furent envoyés dans le monde des rêves afin de définir la menace et de percer certains de ses secrets.
Beaucoup fermèrent les yeux sur ces envois vers la mort, mais le fruit de nombreux hasards bienheureux permit de retirer les données nécessaires.
Ainsi fut créé un plan parallèle au nôtre, d'une taille bien modeste comparé aux autres plans existants. De la taille d'un grand édifice, il avait la propriété de pouvoir recevoir certains Sceaux de nature proche de celle des Sept Sceaux afin d'attirer les cauchemars eux-même et surtout de les obliger à s'y matérialiser afin de pouvoir les combattre véritablement. La "Rim" fut ainsi créée.

Les premiers essais furent un succès total, mais la joie fut de courte durée. Le plan créé, bien que stable en lui-même, ne l'était point en ce qui concernait son emplacement dans la trame dimensionnelle. Trop petit, d'une magie qui, même si immense à notre échelle, n'était rien face aux plans existants, la Rim tendait à dériver. Cette fatalité était plus que désastreuse, car sans une position stable dans la trame dimensionnelle, les passeurs ne pouvaient créer de portail pour envoyer ou faire revenir les combattants du fléau.
Plusieurs fois l'assemblée crut perdre son œuvre, plusieurs fois ils parvinrent de justesse à la retrouver.
Ils durent pour contrer cet état de fait l'ancrer à une dimension existante de nature similaire.
L'idéal aurait été de le faire auprès des Abysses, plan originel semble-t-il du fléau. Mais approcher de trop près l'arme contre les cauchemars du royaume de la Maudite était plus que suicidaire.
Il fut alors décidé d'ancrer la Rim au plan chaotique. De nature proche de celle des cauchemars et du Kamaloka lui-même, cela ne ferait que renforcer la puissance des lieux.

Une fois la Rim ancrée, il ne fut plus jamais question de perdre à nouveau des combattants de la Lumière.



Combat pour un avenir
__________________________________

Les premiers des combattants qui furent envoyés furent des paladins d'Einhasad. Tout d'abord secrètement aux yeux du peuples, seuls certaines élites drastiquement sélectionnées furent envoyées au combat.
Beaucoup de pertes furent à déplorer. Même s'il était dorénavant atteignable, l'ennemi n'en restait pas moins puissant et mortel. Si certains ne repassèrent jamais le portail d'accès, d'autres le firent, mais à jamais marqués dans leur âme autant que dans leur corps par les visions d'horreur découvertes.
Peu à peu malgré tout, les combats s'organisèrent, les points faibles furent découverts, et l'espoir reprenait pied. Mais face aux pertes engendrées, des soldats furent recrutés, parmi les meilleurs auprès des académies d'armes de tout Elmoraden, afin de poursuivre le combat pour l'avenir de tous.
Les effets se firent sentir. Les rêves mortels se firent moins nombreux, alors que les esprits se calmaient peu à peu face aux discours rassurants de l’Église. Le peuple reprenait confiance, tandis que les combats se poursuivaient dans les antichambres du Kamaloka, la Rim.

A ce jour, la menace est loin d'être éradiquée, mais sa finalité macabre est majoritairement endiguée. Sans crier pour autant victoire face au fléau du Kamaloka, je pense pouvoir dire qu'enfin, nous pouvons nous reposer avec la sérénité du travail accompli.

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Re: Le Kamaloka et la Rim

Message par Odia » lun. 20 décembre 2010 à 20h26

Rapport d'enquête
- Usage illicite de la Rim -

Enquête commandée par : Le Saint Siège
Enquête effectuée par : Inquisiteur Emilio


Nature de l'enquête
Suite à la déposition de membres du bas peuple, il semblerait que ceux-ci aient été enlevés, séquestrés et torturés lors d'une cérémonie noire en l'hommage du Dieu Ténébreux. Le lieu de leur séquestration semble correspondre à la Rim.


Éléments de l'enquête
Les victimes, sans distinction d'âge, de sexe ou de niveau social, déclarent toutes avoir été emmenées par le biais d'un discours trompeur en un autre lieu.
Le voyage s'est fait de manière instantanée, alors que d'un battement de cils leur environnement a changé du tout au tout.
Partant invariablement de la cité de Rune, ils se retrouvaient dans un lieu immense à la structure sombre et terrifiante. Aucune ouverture ne semblait pourvoir l'endroit de telle sorte que certains se pensaient avoir été emmenés sous terre.
Des traces de lutte étaient présentes tout autour d'eux alors que de grandes colonnades jouxtaient un chemin de dalles menant vers des escaliers immenses.

Le détail de la cérémonie ne sera pas présenté dans ce rapport, celle-ci n'étant pas le but de l'enquête. Il est simplement à noter avec certitude qu'il s'agissait là d'actes des blasphémateurs du Dieu Noir.

Bien que faire parler les victimes encore en état de choc la plus part du temps ne fut pas chose aisée, de nombreux détails laissent à penser que le lieu utilisé correspond bien la Rim du Kamaloka.

Penchant mon enquête plus avant, aucun des passeurs officiels n'eut à signaler le passage de telles personnes. Seuls les groupes de combattants officiellement sélectionnés eurent droit à cet usage.

L'accès partiel qui me fut alloué à certaines archives du Grand Secret me permirent de découvrir que parmi les créateurs du Rim étaient présents mages de l'académie ô combien répudiée d'Hardin. Il est alors évident que leur contribution d’antan ne fut point hasardeuse et gracieuse, mais qu'une fois l’œuvre magique terminée, ils ne se contentèrent pas de conserver secret leur savoir sur l'accès à ce plan.

J'ai également pu corroborer certaines paroles des officiants rapportées par les victimes, indiquant qu'il s'agissait d'une "Terre sacrée visitée par le Saint Père" - Einhasad, protège-nous du blasphème -, avec le fait que la Rim serait ancrée au plan chaotique et ténébreux dont l'égide lui reviendrait.

L'exploration des lieux n'a malheureusement rien donné de probant.



Conclusion de l'enquête
Il va sans dire qu'une telle utilisation par des êtres aussi innommables que les kaïnistes de la Rim pour leur œuvre diabolique est un outrage au lieu édifié afin de sauvegarder la vie du peuple.

Plus aucun doute n'est permis à l'heure actuelle quant à l'utilisation de la Rim pour leurs rites ténébreux.

L'utilisation de la Rim ne pose cependant pour le moment aucun problème. Les mages ne perçoivent aucune perturbation particulière et continuent à envoyer régulièrement sans encombre des groupes de combattants afin d'éradiquer le fléau. Bénis soient-ils.


Recommandation au Saint Siège
Auprès de l'immense sagesse du Saint Siège, je recommande humblement une surveillance plus accrue de la Rim.
Même s'il n'a pas été possible de déterminer avec exactitude le moyen d'accès utilisé, ni de percevoir les moments de son activation illicite, il est fort probable qu'une rencontre en vis-à-vis puisse se faire de manière opportune.
La nature du lieu ne permet visiblement pas une surveillance permanente, mais des rondes récurrentes et une enquête plus poussée concernant les auteurs de ces méfaits devraient accroître les chances de les capturer et de les interroger.




Rapport rédigé par : Inquisiteur Emilio


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