[bgsombre] Assa du clan Shimaï

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

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[bgsombre] Assa du clan Shimaï

Message par Odia » lun. 30 novembre 2009 à 13h35

La nuit est tombée, le clan est réuni.
Au milieu des roulottes formant un cercle, chaque membre est présent, l'un assis en tailleur, l'un agenouillé, l'un couché sur le ventre.
Au centre, trois grands feux crépitent, lançant vers l'œil de la lune scintillante leurs gerbes d'étincelles féériques.
Dans le cercle, certains jouent de leur instrument, apportant une atmosphère étrange, juste milieu entre exotisme et mysticisme, à la rythmique relativement calme.
Elle s'avance alors, tête légèrement baissée, imprégnée de sa concentration.
Au centre, elle s'arrête. Les flammes dansantes cuivrent légèrement sa peau au sombre azur. Immobile, les tissus légers recouvrent partiellement les formes soyeuses de son corps, ne dévoilant rien, suggérant tout. Les rayons lunaires viennent caresser son visage aux traits fins, raffinés, lui offrant une impression d'infinie douceur alors qu'elle l'offre à cet astre vénéré.
La musique se calme encore, pour finalement s'arrêter dans ses dernières notes mourantes.
Ne reste que le crépitement des flammes, venant briser le silence de la nuit. Tous silencieux, tous attentifs.
Puis, sans que rien ne prévienne, une percussion. Un geste de la danseuse. S'ensuit immédiatement une musique rythmée aux sonorités folkloriques. Elle danse de ses gestes précis et élancés, tournant, tournoyant, se déhanchant au gré des cymbales et tambourins. Sous le reflet de la lune et des feux, brillent et tintent les clochettes attachées à ses poignets et chevilles, scintillent et résonnent les multitudes de pièces métalliques accrochées à son corset et sa taille basse. S'offrant à la musique, se donnant à la nuit, la sombre fait corps avec ses mouvements, serpentine, féline, gestuelle hypnotique, à la sensualité indéchiffrable.
Le rythme s'accélère, se faisant peu à peu endiablé, bientôt intensifié par les claquements de main du clan, augmentant la tension, la fièvre, donnant vie à la nuit, la chargeant de cette magie où tout devient possible. Son corps se lance, se plie, saute et pulse. Elle se déhanche, se tend et se détend, jouant de son être, jouant de ses voiles, montant dans cette transe incomparable, ne sentant bientôt plus ses membres ni se qui l'entoure, n'étant qu'une danse, qu'un vecteur de la puissance et de la croyance, transcendant son esprit alors que son cœur palpite au rythme de la musique qui lui a donné vie. Plus rien n'existe, plus rien n'est, son souffle s'accélère, se chahute, se dispute, incontrôlé, incontrôlable, jusqu'à son paroxysme, son explosion, son implosion !

... Et tout s'arrête ...

Figée. Hors d'haleine. De ce corps plein de vie ne reste qu'une silhouette offerte à la lune, à genoux, bras ouverts.
Son buste se soulève au rythme de sa respiration emportée, sa peau luisant de cette fine pellicule, ses yeux nimbés de cette aura au bleu lunaire... Signe extérieur de cette révélation silencieuse...



Tel un oiseau de proie, la cité se dessine sous mes yeux. Cette statue imposante à l'effigie de Marph, sur cette place aux commerces achalandés, à la population vivace. Ce Temple fièrement dressé à l'imposante vision mortelle de leur blancheur usurpée. Tournant autour de cette place, je plonge vers cette masse, rasant de près ceux qui en forment la populace, voyant défiler à une vitesse vertigineuse tous ces faciès aux races mélangées, trop nombreux pour que je les identifie tous, alors que de mon vol mystique ils ne perçoivent ma présence.
Je reprends mon envol alors, montant en altitude. Et là, au point culminant, je plonge de nouveau en piqué vers cette faible lueur au centre de la place qui m'attire. La terre se rapproche à une vitesse vertigineuse, fonçant vers elle, vers cette sombre, vers mon être me souriant doucement... Impact de l'esprit réintégrant son corps.


Elle ferme ses yeux hypnotisés, prend une inspiration soudaine, comme un corps privé d'oxygène qui remonte à la surface. Ses yeux s'ouvrent de nouveau, laissant la vie reprendre ses droits. Elle frissonne légèrement alors que ses sensations lui reviennent peu à peu, s'affaissant légèrement.
Tandis qu'un des siens s'approche, la couvrant d'un tissu bigarré, ses lèvres laissent filtrer un son à la faible intensité.


- Merci Mère...

Oui, elle avait vu, en cette nuit de cérémonie, elle avait pu communier avec leur Mère à tous, eux enfants du voyage au sombre passé. Elle savait maintenant où aller. Elle chercherait dorénavant à joindre cette cité, là où l'œil protecteur l'avait en vision guidée.


Nom : Assa du clan Shimaï
Race : Elfe noire
Age : +- 270 ans (vingt-sept années humaines)
Constitution : Fine silhouette au corps souple
Communauté : appartenant au clan Shimaï, communauté gitane
Alignement : chaotique neutre
Métier : Danseuse, prêtresse de Shilen


Historique du clan Shimaï
La légende contée au coin du feu lors des nuits de grande lune raconte que le clan Shimaï est originellement une Maison Sombre. Lorsque la malédiction de leurs anciens frères s'est levée, qu'enfin les sombres purent sortir de leurs grottes et monter leurs vengeances envers le monde qui les avait bannis, la Maison Shimaï préféra se détacher de la communauté avec laquelle elle cohabitait, lasse des tensions incessantes et fratricides auxquelles elle devait faire face et se plier pour perdurer.
Prenant la route, ils appréhendèrent leur nouvelle liberté d'une manière différente de leurs frères, sans les rejeter ni les condamner, mais préférant trouver leur salut dans cette évasion retrouvée. Ils parcoururent ainsi les terres et les contrées, ne s'arrêtant que rarement pour de plus longues durées, assez peu souvent considérés comme les bienvenus. Rejetés par les leurs qui les considéraient plutôt comme des déviants que comme des frères, évités par les autres races trop méfiantes et suspicieuses à leur égard, les Shimaï vécurent en relative autarcie pendant des générations, clan soudé, exception dans cette communauté sombre autodestructrice.
Ils restèrent fidèles à leur Mère, Shilen, appréhendant son culte d'une manière plus nuancée.
Au cours de leurs périples, les membres du clan accueillirent par moment des sombres, voir même des non-sombres qui parvenaient à passer outre les préjugés et à faire tomber les barrières auto-protectrices du clan.
Ainsi vivait la communauté, ainsi vivait le clan. Mais ainsi aussi certains membres la quittaient, cherchant leur vérité là où les menaient leur cœur, leur désir, là où les conduisaient parfois aussi les visions léguées par leur Mère au travers de ses filles. Car c'est cela aussi que signifiait cette liberté qui leur était si chère, celle de rester, ou de découvrir le monde par ses propres yeux.

Le clan Shimaï
Extrait du journal d'Alletsiel - Erudit sombre solitaire
Dernière modification par Odia le lun. 12 septembre 2011 à 13h29, modifié 2 fois.

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Re: Assa

Message par Odia » mar. 8 décembre 2009 à 23h57

Apprentissage...


- Assa… Assa ? Concentres toi un peu…
- Mmh ? … Pfff….

La jeune sombre d’une dizaine d’années détacha alors ses yeux des autres enfants s’amusant à se courser plus loin dans une petite moue boudeuse.

- Pourquoi j’peux pas jouer avec les autres enfants grand-mère….
- Tu le sais très bien pourquoi.
- Oui… Je sais… J’ai eu LE don de Mère… Mais j’ai pas envie d’avoir le don… J’ai envie de jouer aussi moi…

La vieille sombre eu un léger sourire amusé devant le visage de martyre qu’affichait sa petite protégée.

- Tu sais bien que tu n’y peux rien. Tu dois travailler plus que les autres enfant. Mais tu verras plus tard, tu seras bien heureuse de l’avoir.
- Pffff…..
- Aller, encore un petit effort pour aujourd’hui, et tu pourras aller t’amuser avec eux.
- C’est vrai !?

L’ancienne acquiesça doucement. A cela, un sourire radieux remplaça bien vite la mine fatiguée et déconfite de l’enfant.

- Rappelles moi ce que nous venons de voir.
- Chaque être vivant est fait d’un… d’une énergie vitale. C’est pas comme la magie, mais presque. Toutes les races ont la même. Pareil pour les animaux. Elle nous entoure comme un cocon protecteur, et permet à notre corps de vivre. Quand on est malade, ou quand on est blessé, cette énergie est abimée ou déséquilibrée. Les personnes qui ont le don savent voir ou ressentir cette énergie. Et ils savent même la réparer un peu quand elle va pas. Ca ne guérit pas. Mais ça aide à sentir mieux et à guérir plus vite.

L’ancienne opina au fur et à mesure, approuvant ses paroles. Toute à sa réflexion, l’enfant se laissa alors aller à quelques questions, en oubliant les autres enfants quelques instants.

- Et comment est-c’qu’on voit cette énergie ? C’est comme un arc-en-ciel ?
- Non, c’est un peu plus subtile. Certaines voient des auras, comme si la personne brillait un peu, d’autres ressentent, d’autre encore ferment les yeux et voient la personne se dessiner.
- Oooooohhh… Et moi aussi j’pourrais faire ça ?
- Bien sur Assa. Tu as reçu le don de notre Mère. Elle t’a légué le pouvoir d’apaiser certains maux. Et si tu t’appliques dans ton apprentissage, tu pourras même utiliser la magie de renforcement, qui aidera ceux qui en bénéficieront à mieux se protéger, ou à devenir plus fort temporairement.
- Waaaahhhh…
- Mais pour cela, il faut que tu travailles dur, et que tu écoutes ceux qui t’enseignent.
- Mph… Même la danse… ?
- Surtout la danse. Elle est celle qui te rapprochera de notre Mère, celle qui te permettra de La célébrer et de La remercier pour ce qu’elle t’a donné. Plus tu seras proche d’Elle, plus Elle pourra t’écouter et t’offrir de son pouvoir si tu es méritante.

La petite sombre baissa un peu les yeux, méditant quelque peu les paroles qui venaient de lui être dites. Elle fit une petite moue, indécise.

- Tu crois que…. Je peux commencer à travailler dur demain ?

L’ancienne se mit à rire un peu.

- Oui aller, vas donc t’amuser un peu. Nous reparlerons de tout cela demain. Mais n’oublie pas. Plus tu placeras ta confiance et ta dévotion en Elle, plus tu pourras aider les tiens, et ceux qui comptent pour toi.
- D’accord !! Merci grand-mère !!

Et sur ce, elle détala à toutes jambes, criant après les autres enfants de l’attendre.

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Re: Assa

Message par Odia » mer. 9 décembre 2009 à 14h19

Rencontre...


J'aime à repenser à ces moments là, si particuliers, si différents, comme marqués du sceau du destin, teintés d'une aura unique.

Un autre lieu, un autre temps...

Comme bien souvent, notre clan traversait de nouvelles contrées. Installé non loin d'une cité de moyenne importance, certains étaient partis faire du ravitaillement, d'autres visiter les lieux, d'autres encore se renseigner sur l'état de la région.
Comme bien souvent, je m'étais juste promenée dans la cité, et charmée par une petite place tranquille, je m'étais installée près d'une fontaine. Mon livre de musique ouvert, il offrait une mélodie rythmée et atypique aux sonorités exotiques pour ce lieu. Elle était ma préférée. Elle m'entrainait comme à chaque fois, m'en faisant oublier mon environnement. Le soleil brillait paresseusement en cette journée de printemps, et le grand arbre siégeant au sein de la place jouait avec ses rayons de ses feuilles nouvelles.
Lorsque la mélodie se tut, je m'immobilisais en accord, ralentissant mes mouvements sur les dernières notes lancinantes.
Je ne le perçus pas tout de suite, encore toute à mes sensations. Danser était un plaisir, danser était devenu naturel, comme l'on respire.
Il ne dégageait pas de menace, c'est sans doute pour cela que je mis quelques instants à le percevoir. Me redressant, je me tournais pour lui faire face. Il était nonchalamment appuyé contre un mur, dans l'ombre légère d'une maison. Ses yeux si particuliers pour un sombre me fixaient, un léger sourire ornait son visage.
Je lui fis une révérence gracieuse. Peu de monde sur la place. Certains m'avaient observée de loin, mais personne autre que lui n'avait osé approcher ou continuer à me regarder.

Il était particulier. Cela se voyait, mais cela se sentait aussi. Du moins... Je le sentais. Vêtements de voyage ayant déjà bien vécu, tenue désinvolte, langage bigarré, humeur joviale. Il nous ressemblait d'une certaine manière, mais quelque chose m'intriguait, sans que je ne puisse réellement savoir quoi.
Nous discutâmes longuement, allant dans un endroit plus tranquille. La conversation était facile, presque fascinante. Je sentais qu'il était aussi intrigué que moi, que lui aussi cherchait, voulait savoir. Fils des chemins, il parcourait aussi les terres, s'arrêtant parfois. Il n'avait pas grandi à proprement parlé dans une communauté sombre, mais en avait appris les concepts, du moins... Certains d'entre eux.
Il n'aurait fait aucun doute que bon nombre de fanatiques le prennent pour un déviant. Malgré cela, il semblait s'en sortir à merveille.
Oui, cette journée est restée gravée en moi, comme une rencontre déterminante, comme un moment hors du temps.
La journée... Mais la nuit également. Magnétisme grisant. Plaisir de rencontrer quelqu'un qui nous ressemble en beaucoup de points, mais qui conserve son mystère indéniablement. Il avait une histoire, il avait un fondement. Je le savais, je le sentais, même s'il ne laissait rien paraitre.
L'attirance fut double, la nuit fut plus chaude et velouté que la journée. Le désir était né de nos échanges, de cette insatiable curiosité de l'autre. Oui... J'étais curieuse. Et pour une fois, je ne prévins pas, je me laissais simplement porter, suivant mon intuition, mon instinct.
Nos corps entrelacés s'aimèrent, se cherchèrent, se découvrirent. Impatients et calmes à la fois, mêlant ce désir ardent à cette langueur raffinée. Oui... La nuit... Toute la nuit nous nous cherchâmes, nous nous trouvâmes... Repoussant toujours un peu plus loin l'ultime limite, nous enivrant de nos saveurs, de nos odeurs, de nos essences.
J'étais arrivée à un état transcendé bien au-delà de tout ce que j'avais déjà pu vivre auparavant, un éveil éclatant aux teintes saturées et sublimes. Lorsque nos corps atteignirent leur paroxysme enchainé, ce ne fut pas une vision terne vaporeuse qui s'imposa à moi, mais des images et des sensations puissantes, tangibles, fortes de leurs significations et de leur réalité.
Nous restâmes suspendus... Impuissant face à tant de force, pris entre la délivrance du corps et entravement de l'esprit. Même moi en eu le souffle coupé. Lui resta pétrifié d'autant plus longtemps, abasourdi par la vision partagée, la vision de ce qu'il fut, de ce qu'il était, de ce qu'il pourrait être.
Je me souviens encore de cette expression, de cette multitude d'émotion qui le traversa lorsqu'elle nous libéra. Incrédulité, surprise, méfiance, doutes, défense, peur, incompréhension, émerveillement.
Je ne partageais que peu souvent ces visions, celles-ci ne venant pas de mon être. Mais ici, elle fut claire, précise, nette comme jamais. Elle était le reflet de la puissance de ce lien qui l'air de rien s'était tissé, brin après brin, au cours de cette journée.
Nous parlâmes encore. Différemment. Je voyais qu'il ressassait certaines images, certains évènements perçus, certaines vérités aveuglément enfouies.
Je n'avais pas tout saisi, mais j'en discernais l'essentiel. Mon instinct ne m'avait pas trompé. Je me savais avoir une destinée quelque peu particulière. Lui même faisait partie de ces êtres au chemin de traverse, celui que l'on ne discerne pas, mais qui porte tout le poids de son devoir.
Je ne l'en appréciais que plus. Mais je savais que je l'avais mis à nu, quelques instants, quelques fractions de secondes qui durent lui paraitre des siècles, et que de ce fait, il ne pourrait rester.
La nuit s'éclaircissait. La lune retournait à son repos. Il nous faudrait bientôt nous séparer. Et même si lui n'en avait pas forcément conscience, je savais que nous ne nous reverrions pas, que son destin, sa raison d'être, le pousserait loin de cette révélation, de cette journée aux notes étranges et sublimes.

Je ne me trompais pas. Il ne revint pas. Il poursuivit sa route, sa destinée. Il avait été offert à notre Mère, il La servait de toute son âme, malgré le poids du sacrifice. Son essence m'avait touchée, elle s'était gravée profondément au sein de mon être. Je le connaissais sans avoir jamais vécu auprès de lui, et je savais ne rien pouvoir faire pour le soutenir. Rien... En dehors de prier notre Mère qu'Elle lui accorde le repos de l'âme, Elle qui connait mieux que quiconque les tréfonds de nos cœurs, mieux que nous même bien souvent.
Oui, je priais pour lui, et je prie aujourd'hui encore, chaque nuit, confiante, sereine, pour lui dont le nom restera à jamais gravé en mon sein, gardienne d'une partie de ce qu'il était, de ce qui avait été partagé dans cette seconde d'éternité.

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Re: Assa

Message par Odia » mar. 28 septembre 2010 à 08h47

Danser

Le temps passait, les évènements s’enchaînaient en une danse folle. L’Organisation, les enquêtes, les troubles qui se succédaient, les arrivées et les départs, les rapprochements et les éloignements, les naissances… Tant et tant de choses, une vie complète et effrénée, riche de chaque instant, mais aussi épuisante. Il était loin le temps des voyages insouciants au sein de la caravane. Ils étaient révolus les jours bénis de l’insouciance d’une vie légère parmi les siens. Ici, le combat et l’implication étaient de chaque instant. Riches en découvertes, en émotions, en puissance, mais nous happant sans que nous ne nous en rendions compte, sans pouvoir refuser ou se dégager.
Et il s’était creusé petit à petit, ce manque fondamental. Il avait insidieusement fait son nid, ce vide insondable, ce besoin irrépréhensible. Si peu de temps pour la danse, la célébration. Si peu de moments à consacrer à cet art, cette destinée, qui pourtant était l’essence même de mon être, de ma vie. Quelques pas, quelques élans et déhanchés, mais pourtant toute une vocation, au-delà même des soins et du pouvoir. Un mode d’expression, un mode de célébration, une façon d’être, une façon de vivre. Il fallait retrouver cette source de vie, d’inspiration, de bien-être intarissable. Il me fallait pouvoir à nouveau communier avec moi-même, avec mon essence, avec ma source de pouvoir et d’existence.
Une nouvelle danse, une nouvelle vie, moins intense à chaque pas, mais plus essentielle pour chaque jour. Elle ne pourra être cette symphonie indescriptible et incandescente des sens qui mène au Grand Pouvoir, offrant la libération de l’esprit et l’accès à la vérité. Mais elle sera présente en chaque instants petits mouvements coordonnés, fredonnement gestualisé.
Xas, danser à nouveau, et continuer à vivre intensément. Danser à nouveau, et continuer à La servir sans faillir. Danser à nouveau, et trouver cette source de vie, de pouvoir, afin de poursuivre cette mission, de toute une existence, une destinée.

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Re: [bgsombre] Assa du clan Shimaï

Message par Odia » dim. 28 novembre 2010 à 15h44

~~~ Esprit du Vent ~~~


Nous étions tous deux dans cette grotte, autant coupés du monde que coupés du froid. L'un si proche de l'autre, le feu nous réchauffait autant que notre proximité mutuelle. A nouveau, il me parla du monde des esprits qu'il appréhendait en partie, lui si proche de l'esprit du feu. Ce voyage m'intriguait plus qu'autre chose. Je connaissais le chemin du monde des rêves, mais nullement celui du monde des esprits. Ce n'est pas véritablement là qu'il se rendait, n'étant pas de leur race, il n'avait pu parvenir à une maitrise totale. Mais il arrivait à un pallier intermédiaire.
Lui proche du feu, il atteignait ce monde en se rendant dans une plaine déserte, face à un feu de bois crépitant. Le feu était un élément complémentaire me concernant, mais n'était pas celui qui me faisait véritablement vibrer. Je devais trouver mon lieu, celui qui m'appartenait.
Je fermais les yeux, toujours blottie dans ses bras. Et je cherchais le lieu qui me correspondait, entrainant son esprit avec le mien. Deux paysages se dessinaient peu à peu face à moi. D'un coté, le sommet d'une montagne enneigée, le toit du monde où le vent froid et sec régnait en maître, offrant cette impression de dominer le monde.
De l'autre, apparaissait une falaise aux pieds de laquelle une mer en partie démontée venait se fracasser. Le vent y était puissant, chargé d'embrun et d'une très fine pluie, venant faucher avec vigueur les visages.
Je sentais ses mains se resserrer contre moi, me protégeant instinctivement du vide, et, sans réellement y penser, mon esprit accompagné du sien s'y dirigea, renforçant cette vision.


Le vent s'engouffrait tout autour de nous, nous bousculant, vif, humide, intense, saoulant de sa puissance les esprits, faisant naitre cette envie de rire aux éclats. Il me murmurait que je devais maintenant le trouver, l'appeler, appeler cet esprit du vent qui régnait en ce lieu. En confiance, je me lançais alors corps et âme dans cet appel, cette recherche, ouvrant mon esprit, le cherchant, l'interpelant, sachant au fond de moi qu'il était là, non loin. Je ne savais comment m'y prendre, mais il me guidait, m'aidait, jusqu'à percevoir en contre bas, à ras des flots des perturbations plus puissantes, plus chaotiques. Bientôt, dans l'enchevêtrement régulier des embruns, se dessinait une forme longiligne et serpentine. Alors que je l'appelais davantage encore, il prit peu à peu forme sous nos yeux, tandis qu'il volait avec un mélange de langueur et de puissance, spectacle fascinant et impressionnant.
Je sentais l'anxiété de mon compagnon, alors qu'une flamme légère était apparue près de lui, répondant à celle-ci. Mais je n'avais aucune crainte, aucun doute, ivre de ce vent qui nous entourait, nous bousculait, fascinée que j'étais par l'apparition de cet esprit.


Il vint proche, nos regards se fondant l'un dans l'autre, alors que nous nous appréhendions mutuellement. Je le connaissais, je le savais. Il avait toujours été là, proche de moi, fille du vent. J'avais toujours eu conscience de sa présence sans non plus mettre de mot ou de nom sur cette sensation. Et enfin... enfin nous nous rencontrions. Enfin... je le percevais, lui qui avait toujours veillé sur moi depuis ces siècles. La joie que cela procurait était sans borne, mais déjà, à celle-ci se mêlait la fatigue. Je n'avais pas l'habitude de ce genre de transe... Bien loin de là. Les miennes étaient brèves et intenses. Je m'étais bien trop donnée dans celle-ci, et ne parvenait à la conserver davantage. C'est à regret que lentement, la vision s'assombrissait. Dans un dernier regard, il disparut, se fondant au vent qui se faisait encore sentir, rejoignant son monde si proche et si loin, alors que lentement, je regagnais le mien.
J'étais toujours dans ses bras, face au feu maintenant langoureux. L'épuisement était là, mais la sérénité et l'apaisement tellement présents. Je me sentais complète en sa présence, et l'expérience que je venais de vivre était véritablement extraordinaire... grâce à lui. Nos lèvres se joignirent, passionnées, alors qu'en moi rugissait toujours faiblement le cri du vent qu'enfin je venais d'entendre véritablement.

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Re: [bgsombre] Assa du clan Shimaï

Message par Odia » lun. 14 février 2011 à 09h59

~ Ensemble ~

Encore et toujours, le temps passait à une vitesse ahurissante. La guerre contre Noct et ses alliés continuait à faire rage, de manière plus ou moins voilée. La cité d'Althéna avait été prise par Zaken, puis reprise par les forces d'Elmoraden. Détruite, la Tour d'Ivoire demanda à Jolan d'en devenir le régent provisoire afin d'aider à la rebâtir.
Après de longs mois de travaux et de discussions, la ville avait enfin retrouvé un visage paisible, même si elle était encore bien loin d'avoir son influence et sa splendeur d'antan. Mais qu'à cela ne tienne, ce qui devait être fait le serait.

Ces jours passant, la gitane sombre -qui n'en avait plus l'apparence- se rapprochait toujours un peu plus de Jolan. Beaucoup de choses en lui faisaient écho, touchaient son être, son coeur. C'en fut à tel point qu'ils n'appréciaient guère devoir se séparer trop longtemps. Et ce qui devait arriver arriva. Il la demanda en mariage.
Ils attendirent que la cité soit reconstruite avant de faire l'annonce officielle, voulant mêler leur bonheur au renouveau de l'île. Les préparatifs eurent lieu, dans la bonne humeur et la discrétion, conservant la surprise pour chaque invité.

Parés de leurs plus beaux atours, confectionnés avec soin et perfection par Madame Auda, ils s'unirent enfin sous la protection de Shilen, suivant le culte et les rites Shimaï. Seule représentante de son clan sur les Terres d'Elmoraden, Assa mena la cérémonie en tant que Chanteuse de Vie. Même les quelques tensions parfois palpables entre les invités pour le moins hétéroclites ne permirent de ternir ce jour, et c'est sous le signe de l'amour et l'entente que tous deux se lièrent l'un à l'autre pour l'éternité.

De ce jour, il ne reste maintenant que de merveilleux souvenirs dont ce bijoux qu'elle porta au visage tout au long de cette journée. Elle le conserva avec soin, rappelant ainsi à tout un chacun l'esprit de fête et de joie qui restera à jamais gravé dans leur coeur comme étant l'un des moments les plus heureux de leur existence.
[Item Eva's Mark]

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Re: [bgsombre] Assa du clan Shimaï

Message par Odia » dim. 24 avril 2011 à 22h18

Départ...
Ils étaient tous deux à se promener près des falaises, contemplant l'océan à perte de vue. Les Comtes d'Althéna s'octroyaient quelques moments de répit dans cette organisation constante que représentaient les va-et-viens au sein de la petite cité de l'île.
Le monde bougeait, se chahutait. Sirra faisait encore des siennes, et ils allaient d'ailleurs apporter leur aide à ceux qui se dressaient dorénavant face à elle.
Tous deux, ils s'étaient en partie désinvesti des actions directes à son encontre, préférant se concentrer sur une tache moindre, mais ayant tout autant son importance. Cité d'accueil, les mouvements de population étaient ici quasi constants chaque nouveau jour qui se présentait. Trouver logement et travail n'était pas chose si simple que cela et leur demandait un temps considérable.

Mais voila qu'ils s'étaient quelque peu échappés de ce remue-ménage incessant, s'octroyant quelques heures de sérénité afin de pouvoir se retrouver un peu, profiter pleinement de la présence de l'autre.

Emmitouflés dans chaudes capes à cause de cet hiver persistant, la promenade et l'air vivifiant marin n'en restaient pas moins agréables, saveur salée et iodée que l'on apprend bien vite à apprécier.

L'un contre l'autre, ils avançaient, partageant leur étreinte, partageant leur chaleur, partageant leur amour. C'est alors que, sans crier garde, Assa se figea sur place, ses yeux alors grand-ouverts, nimbés de cette aura bleue nuit qui la caractérise tant. Inquiet, Jolan resta près d'elle, au fait du phénomène autant rare qu'étrange. Il savait qu'il devait simplement attendre qu'elle ait fini, que la vision s'achève, juste prêt à la soutenir lorsque la magie divine la relâcherait et qu'elle risquerait de tomber.

Cela ne dura pas bien longtemps. Quelques secondes tout au plus, et voila que son corps fut pris d'un relâchement, manquant de la faire tomber. Il la rattrapa comme il s'y attendait, et rejoignant tout deux le sol avec douceur. Il la questionna du regard tout en prenant soin d'elle alors qu'elle lui souriait faiblement, quelque peu fatiguée par cette vision spontanée.

Oui, elle les avait vus, ceux de son clan, et elle s'était vue avec eux. Ils allaient bientôt devoir faire face à de graves difficultés, et Elle la renvoyait auprès des siens. Elle savait que ce moment arriverait à un moment ou à un autre, elle l'avait même pressenti quelque part au fond d'elle. C'est probablement pour cela qu'elle s'était peu à peu détachée d'un certain nombre de contraintes ces derniers temps.

La main de la jolie sombre vint caresser le visage de celui qu'elle chérissait par dessus tout, lui rendant un sourire plus profond, plus serein. Elle lui demanda si cela ne lui déplairait pas de rencontrer son clan, sa famille, depuis si longtemps dépeinte, mais jamais rencontrée. Il resta un peu surpris, puis comprit, répondant à ce même sourire. Déposant un baiser dans le creux de la main de son aimé, il lui murmura qu'il n'avait jamais été aussi prêt à le faire.

Il avait accepté de bonne grâce la responsabilité de la gestion de l'île, et le titre de noble qui s'y rattachait. Mais lui qui avait été un aventurier, un homme de la mer, cette activité sédentaire et très politisée ne lui apportait point un réel épanouissement. Sentiment également partagé par l'ancienne gitane.

Elle lui expliqua sa vision, il l'écouta avec grande attention. Ils n'eurent pas beaucoup à discuter pour se mettre d'accord. Une offensive était prévue sur le château des Glaces. Ils y participeraient, et ensuite s'en iraient.
Ils devaient prendre des mesures pour leur départ, ne pas laisser la cité et l'île tomber dans le chaos par leur simple absence. El, le capitaine de la garde et Edmond, l'intendant, avaient fait plus que leurs preuves ces derniers temps, et chacun se respectait et respectait le domaine de l'autre. Leur donner la gérance des lieux et assurer quelques arrières devraient permettre d'offrir une longue prospérité à l'ile et ses habitants.

Ils restèrent ainsi, assis l'un contre l'autre sur le bord de cette falaise. Ils discutèrent, organisant déjà leur périple. Leurs heures étaient comptées sur ce bout de terre que les avait vu se rencontrer, s'aimer, s'unir. Une page allait se tourner, une autre commencer. Peut-être reviendront-ils, peut-être pas, tout restait envisageable, tout restait possible... Elle seule aurait pu le dire.
Dernière modification par Odia le lun. 8 août 2011 à 15h19, modifié 1 fois.

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Re: [bgsombre] Assa du clan Shimaï

Message par Odia » lun. 8 août 2011 à 15h19

... et retour
Le bateau voguait paresseusement, et déjà, après plusieurs jours de voyage, la terre commençait à se dessiner au loin, Elmoraden.
Ils l'avaient quittée assez précipitamment, après un avertissement de la Déesse envers son clan. Sans hésiter, il avait décidé de la suivre, et c'est à deux qu'ils ont pu le retrouver et le rejoindre.
Que d'aventures, que de découvertes, autant pour l'un que pour l'autre. Le bonheur d'être à deux, la légèreté d'avoir retrouver la liberté sans aucune responsabilité, les doutes et l'hésitation face au conflit qui devait être géré au niveau du clan sur cette terre lointaine.
Mais finalement, tout était rentré dans l'ordre. Et comme elle s'en doutait, il avait été accepté sans difficulté par les siens, devenant membre à part entière, confirmant cette union faite loin de tout. Ce n'était pas la première fois qu'un non-sombre devenait Shimaï, et ce ne sera certainement pas la dernière.

Alors que les vagues venaient se fracasser sans trop de conviction sur la coque de la petite esquif, les évènements passés se déroulaient encore sous les yeux de la sombre. Au final, elle avait dû par la force des choses renforcer ses connaissances élémentaires. Le vent, elle l'avait déjà en partie dompté afin de la protéger ou de l'aider dans ses taches en tant que messager.
Elle était même parvenue à entrer en résonance avec un de ses élémentaires, en faisant un allier de choix pour l'aider dans la sauvegarde des siens.
Mais là, l'approche était bien différente. Elle avait dû apprendre à le rendre plus acéré et agressif, plus froid et tranchant encore. Elle avait dû en faire une arme alors qu'il n'avait toujours été qu'un bouclier.
Elle n'aimait pas se servir de ce pouvoir là, transformer la douceur et la chaleur en lames glacées.
Mais tel était le prix de sa survie à elle, et à lui également.
Il sera toujours là pour la protéger envers et contre tout. Mais il est des forces contre lesquelles trois lames valent mieux que deux.

Le contact d'une main chaude et tendre sur son épaule, sa joue. Sortir de ses pensées et regarder l'être aimé, son sourire si chaud à son coeur.
Et bientôt, les terres d'Elmoraden. Bientôt, le retour, les responsabilités. Mais quoi qu'il arrive, toujours ensemble. Toujours.
[Subclass SpellHowler]

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Re: [bgsombre] Assa du clan Shimaï

Message par Odia » ven. 11 novembre 2011 à 14h10

Suite à la destruction récente d'un sceau et à la visible incapacité des Mammons à ne pouvoir faire quoi que ce soit, la vistani s'était décidée à faire appel à son don, espérant y trouver des réponses ou des pistes qui leur permettraient d'éviter le pire.

Le rituel en lui-même s'était bien passé, mais finalement, peut-être trop bien passé. Alors que sa danse s'intensifiait et qu'elle atteignait cet état d'osmose et d'élévation qui lui permettait de communier avec Mère, elle en vint non pas à voir une succession de visions aux interprétations parfois vagues et diffuses, mais à être projetée complètement dans cet avenir si proche et si plein de certitude.
En temps normal, elle sent les énergies incertaines et vacillantes, comme si plusieurs voies étaient possible, comme si le monde avait encore le choix d'emprunter telle ou telle destinée, ne rendant ses prédictions que simples hypothèses ou visions incertaines d'un avenir indéfini.
Mais là, cela avait été bien différent. Elle ne percevait pas comme dans un brouillard... Elle s'était carrément retrouvée confrontée à ces batailles sanguinaires, percevant avec détails les visages terrifiés et ensanglantés des défenseurs submergés.
Elle en était à sentir l'haleine fétide de ces créatures de chaos et de destruction se ruant sur les murailles et les portes, tranchant et dévorant la moindre âme à leur porté.
Elle avait sentie sur sa peau cette brume de mort, laissant la sensation que l’au-delà s'invitait sur ces terres, traversant les chaires et venant s'immiscer au sein de la moindre parcelle de peau de notre être.
Elle avait frissonné sous le contact de cette pluie glacée et pourtant chaude de ses senteurs ferreuses du sang qui tombe d'un ciel sans fond, venant se mêler aux marres sanguinaires qui se répandent au sein de la bataille.
Et elle l'avait vue, rouge, imposante, implacable, terrifiante même pour elle, cette lune, cet œil dardé sur leur être, sur leur vie, rendant une sentence sans espoir et sans pitié, cet œil de Shilen, cette lune de sang, qui, par les yeux de la sombre, vain prendre son dû funeste pour avoir ainsi fait appel à Elle, ne laissant que comme seule et dernière image cet astre de mort avant que le monde ne vire au rouge... puis aux ténèbres.


[Maj BG pour l'obtention d'un masque blanc en guise de bandages]

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Re: [bgsombre] Assa du clan Shimaï

Message par Odia » dim. 11 mars 2012 à 20h48

~ Révélations ~
Spoiler:
[Texte écrit à deux mains sur base d'un rp via GM
by Hecate et Odia
]
La nuit était tombée sur Althéna. Ce soir encore, nul démon n'ayant montré signe de vie, la ville pourrait dormir en paix ; ce que faisaient d'ailleurs la Comtesse, assoupis dans son lit. Pourtant, le sommeil de celle-ci ne semblait pas aussi tranquille. Ses yeux, déjà affligés d'une cécité magique, s'agitaient dans ses orbites, et son expression se fit inquiète.
  • Elle ne se trouvait plus dans les bras protecteurs de son compagnon, mais dans un néant total, seule. Sous ses pieds, nul sol ; au dessus d'elle, nul ciel. Rien que l'obscurité la plus totale et un silence complet. De longues minutes passèrent ainsi — ou était-ce des minutes, peut-être des heures — lorsque soudain un son se fit entendre. D'étranges pleurs, emplis d'une tristesse infinie. Ils semblaient très lointains, simple écho répercuté par une cathédrale invisible.

    Soudain, une brise se leva, douce et chaude. Et la scène se transforma. Sous ses pieds, une herbe douce et foisonnante apparut. Le soleil brillait dans un ciel d'azur parfait, se reflétant dans les eaux d'un lac où poussaient des grandes fleurs blanches. En ces lieux, la magie était palpable, et la forêt environnante était magnifique. Des chants et des rires absolument irréels se firent entendre non loin.
    Des nymphes jouaient non loin entre les nénuphars, sur la gauche. Un peu plus loin vers la droite, cependant — tout près d'un kiosque à l'architecture aérienne — des Elfes semblaient rassemblés autour de quelque chose qu'elle ne pouvait voir. Le silence se fit alors que leurs rire se taisaient, ne laissant que le murmure du vent faire bruisser les feuilles autour d'eux. Et soudain, ils se mirent à chanter, joignant leurs voix dans une harmonie parfaite. Une étrange sérénité se répandait en elle, alors que les mots trouvaient un écho dans tout son être, même s'ils étaient dans une langue inconnue. Ses pieds se libérèrent alors, comme tout le reste de son corps, au son d'un nom mille fois révéré.



Se laissant portée par ce rêve dont elle n'a pas une réelle maitrise, les ténèbres et le néant la laissent attristée, rappel d'une absence qui se fait d'autant plus sentir ces derniers temps, autant de la part de Mère que de son aimé. Ne luttant cependant pas contre, elle reste ainsi, attendant que le temps défile, s'imprégnant de cette tristesse et mélancolie qui fait dorénavant un peu plus partie d'elle chaque jour.
C'est ainsi que les pleurs irréels firent échos à son être, la touchant bien davantage encore.
Le changement du monde la laissa perdue, un peu désorientée. Les visions lui devenaient rares, même en rêve, et depuis plus d'un an que ses yeux lui étaient interdits, de telles images la trouvèrent sans voix, presque émue par tant de beauté, de simplicité.
C'est ainsi qu'elle ne les vit pas tout de suite, mais c'est sans doute le silence qui l'interpela en premier. Portant ses yeux sur ces quelques elfes, beaux et majestueux, c'est l'harmonie de leurs voies qui la laissa la plus démunie, particulièrement sensible aux chants et aux danses.
Ses pieds libérés, c'est intriguée et hésitante qu'elle commença à s'en approcher, se laissant imprégner par tant de beauté et d'intensité dans ce chœur sorti du plus beau des rêves.



Alors qu'elle s'approchait, la scène dans son entier se révéla à elle. Les Elfes semblaient plus nobles, plus irréels que ceux que l'on recontre aujourd'hui. Certains avaient une peau ivoire, des yeux et des cheveux clairs ; d'autres avaient une peau plus hâlée, des cheveux sombres et leurs yeux – allant d'une couleur ambrée à un saphir sombre – semblaient contenir une force de caractère sans égale. Tous étaient mêlés, priant avec ferveur, tout en observant une Elfe penchée sur un petit plant d'arbre ; sa peau à elle était délicatement bleutée, et ses longs cheveux blancs lui tombaient jusqu'aux chevilles, contrastant avec sa robe onyx. De ses mains, une eau très pure coulait, au pied de l'arbrisseau, dont les feuilles semblaient diffuser d'étranges petites lueurs chaleureuses.
Aucun des Elfes ne sembla la remarquer, bien que certains semblèrement regarder droit dans sa direction, sans toutefois la voir vraiment. Ils retournèrent vite à l'arbre et à l'Elfe, continuant à chanter, jusqu'à ce qu'elle se redresse. C'est alors qu'Assa put la reconnaitre sans plus aucun doute. Ses yeux d'or recelaient tout autant de douceur que de dureté, et le signe sur son front luisait doucement, le rendant encore plus reconnaissable. Alors que les chants continuaient en attendant qu'elle prenne la parole, elle posa ses yeux sur l'intruse et lui sourit. Un sourire doux, maternel, mais presque triste. Alors qu'elle prenait la parole, cependant, la scène s'éloigna sans que rien ne puisse la retenir. Les exclamations de joie des Elfes reprirent alors que les lèvres de la Déesse se fermaient et qu'elle disparaissait à leur yeux.

Alors que le néant emportait la scène, une voix retentit dans l'espace vide avant de s'évanouir.
« Nous paraissions heureux, n'est-ce pas ? Désormais, lointains sont ces moments du passé ... » Le silence retomba et le temps s'étira encore. Un nouveau sanglot, comme se rapprochant, retentit. Toujours empli de tristesse ; le colère se faisait pourtant sentir, sous-jacente. Comme répondant à son appel, une nouvelle lumière se fit sur une scène toute autre, bien plus bruyante.

Le lac avait disparu, mais la forêt semblait être la même. Seulement, des cris, des hurlements, des sifflements de flèches et des explosions se faisaient entendre de toute part. Tout sérénité et calma avait disparu. Non loin on apercevait la mer, entre les troncs, après les falaises. Soudain - fonçant comme des forcenés, hurlant leurs cris de guerre – des Humains, infiniment nombreux, s'attaquèrent à une troupe d'Elfes - droits et silencieux, impressionnants. Sans même l'apercevoir, alors même qu'Assa se trouvait entre eux, ils engagèrent le combat. Aucun coup ne la toucha, étangement. Faiblement, une force magique apaisante pouvait se sentir, émanant de quelque endroit proche.



Cette vision... de ces elfes, l'émue presque autant que le chant en lui même, et la scène qui se déroulait peu à peu devant ses yeux. Mais se fut surtout l'instant où elle l'aperçut qu'elle en fut saisie, les larmes à ses grands yeux ouverts devant cette irréelle vision.
Bien sur... elle l'avait déjà entendue murmurer dans son âme... la berçant de son pouvoir et sa chaleur... Mais jamais elle ne la vit en dehors des représentations fantaisistes des cultes de ce temps... Cette révélation la bouleversa totalement.
Après cet instant de stupeur, elle voulut aller vers Elle, tendant une main. Mais voila que la vision s'éloignait inexorablement, le lui interdisant, n'arrivant à l'appeler... la gorge nouée, ou peut-être impuissante à le faire.

Ces nouvelles ténèbres la laissèrent bien moins calme et paisible, prenant peu à peu conscience de certaines choses, cherchant après cette voie, ce sanglot, l’appelant de tout son cœur à défaut de sa voix. Elle cherchait à trouver les mots, les pensées pour lui montrer qu'Elle n'était pas seule, pas sans amour, que nombreux étaient encore ceux à l'aimer sincèrement... sans haine, ni reproche...

La nouvelle vision la laissa à nouveau désorientée, alors qu'elle cherchait après leur Mère. Elle essaya à peine à se protéger des attaques qui finalement, ne lui étaient destinées, comprenant qu'elle n'était que témoin impuissant d'un passé depuis longtemps révolu, mémoire sans faille d'une Mère déchirée... Et c'est lorsqu'elle sentit cette force apaisante, la prenant comme un appel ou une réponse à ses suppliques muettes, qu'elle s'y dirigea, ne prêtant une réelle attention à ce qui l'entourait, courant comme elle le pouvait pour atteindre l'endroit proche...


Autour d'elle, les combats faisaient rage. Tantôt avec des armes physiques, tantôt des armes magiques qu'on ne pourrait plus imaginer utiliser dans les temps présents. Sur tous les visages se lisait la colère et la rage de vaincre, Elfes et Humains confondus, abolissant presque les différences qui les séparaient. Et toujours, la magie apaisante appelait, avec une urgence qui lui semblait étrangère. Soudain, en débouchant sur une clairière, elle put l'apercevoir. Un arbre gigantesque, dont les feuilles exhalaient de petites lucioles chaleureuses ; sa ramure était impressionnante, et sous son ombre, une ville déjà en ruines était le siège d'une bataille tout aussi gigantesque. Une créature arachnoïde impressionnante mettait en déroute des centaines d'Humains munis de haches et de torches, tandis que les Elfes luttaient vaillamment alentours. Un petit groupe cependant, semblant être des mages en plein rituel, se tenait dans l'eau claire au pied de l'arbre. La magie semblait s'accumuler autour d'eux, tandis que la présence apaisante fluctuait entre tristesse et désespoir.
Soudain, le groupe de mage cessa brusquement d'attirer la magie à eux et tout disparut dans une lumière éclatante et un bruit assourdissant. Tout ne fut plus que flammes et hurlements, lorsque la lumière revint à la normale, sous les yeux d'Assa. Mais surtout, elle contempla la mort. L'Arbre se mourrait sous ses yeux, tandis que des milliers de corps jonchaient le sol. Tous s'élevèrent hors de leurs corps et si dirigèrent vers l'immense végétal dont la magie s'échappait. Elle glissa avec eux.

Accompagnée d'âmes d'Elfes et d'Hommes, elle rejoint un plan très étrange, dont le ciel rougeoyant était étrangement apaisant. Et Elle était là, debout devant une arche en pierre noire, tellement plus femme que jeune fille, depuis la dernière vision. Tellement plus triste, aussi. Elle accueillait les Morts, les suivant de ses yeux d'or sombre. Loin derrière elle, une colonne de lumière semblait monter jusqu'à la couche nuageuse, charriant de petites lueurs indéfinissables. L'on pouvait toujours sentir cette étrange tristesse apaisante. Et lorsque toutes les âmes furent passées par le portail, Elle se tourna vers la voûte de son domaine ; son visage se transforma, et elle hurla soudain, la voix pleine de haine :
  • « Et vous vous dites des Dieux bons ? Vous me cloitrez ici ? Lâches ! Poltrons ! Vous n'êtes bons qu'à vous divertir en faisant souffrir ces pauvres mortels ! Cruels et fourbes, manipulateurs. Ça me débecte ! »
Le souffle court, elle se calma soudain, retrouvant sa dignité et perdant cette "laideur" créée par la haine sur son visage divin. La fatigue sembla la gagner d'un coup, de même que la tristesse revenait. Un immense craquement se fit entendre alors même que des éclairs s'abattaient sur la voûte des Abysses. Et Elle partit d'un rire fou, qui se transforma bientôt en sanglots. Son regard se tourna encore une fois vers Assa, la transperçant, comme lui reprochant d'avoir assisté à cette scène.
  • « Crois-tu, enfant, que rien n'est immuable ? Tout est changeant, même les Dieux. Surtout les Dieux, enchaînés à la foi de leurs fidèles ... et pourtant si destructeurs, avec eux. »
Et elle se détourna, sourde à ses appels ou ses questions.

Le néant l'accueillit encore, cette fois-ci pourtant, un hurlement de peine mêlée de rage se faisant entendre. Si proche et pourtant si loin. Autour d'Assa, soudain, après un temps interminable, Elle apparut de nouveau, pourtant, immense. L'or de ses yeux semblait empli de flammes et de folie ; pourtant, s'y trouvait aussi compassion et douceur, mais également tristesse. Silencieuse, elle observa la Sombre.




Cette guerre, ces combats faisant rage, la plongèrent dans une grande tristesse. Arrivée dans la clairière, comprenant l'origine de cet appel apaisant, elle ne put qu'assister impuissante à la destruction de l'arbre sacré, et des centaines voir milliers d'assaillants. Les guerres... Elle en avait vu et passé tellement... Sans jamais pouvoir les en empêcher... Tellement de morts, de gâchis...et pour quoi au final... ?
Elle se laissa alors glisser sans résistance avec les autres âmes, se mêlant à leur langueur morbide, rejoignant finalement le siège des abysses.
Elle ne put faire que sienne la douleur et la tristesse de Mère, empathe et compatissante, tellement prête à tout pour Elle, pour lui offrir ce que personne ne semblait vouloir voir.

C'est les émotions perturbées qu'elle se retrouva finalement face à Elle dans ce néant primordial, mais surtout armée d'une conviction sans pareil, d'une foi inébranlable.
Sans crainte, les yeux mouillés de larmes, elle ouvrit les bras comme un appel voulant lui offrir tout l'amour et la bienveillance dont elle était capable, faisant fi de cette folie, appelant cette douceur et compassion qu'elle lui connait tant, et vénère avec son clan depuis toujours.



La gigantesque Shilen ferma les yeux, et une unique larme coula sur sa joue, prenant ensuite la forme d'une Shilen identique mais bien plus petite. Celle-ci se contenta d'un sourire triste et tendre et de s'approcher sans un bruit. Toujours plus grande qu'Assa, elle la prit dans ses bras comme on prendrait une enfant.
La gigantesque apparition rouvrit alors les yeux, toute "humanité" les ayant quittés pour ne plus laisser que la folie et la haine. Un rire dément s'échappa des lèvres violine, se moquant ouvertement des deux silhouettes enlacées.

  • « Silence ! »
fit la plus petite des deux. Aussitôt, le silence retomba, et l'étreinte se resserra avec douceur.
  • « Rien n'est immuable, enfant. Et tout a une fin. Je ne suis plus qu'un écho, celui de la foi que l'on me portait autrefois. Aujourd'hui, qui y croit encore à part toi ? »
Sans lui laisser le temps de répondre, elle reprit.
  • « Tout sera bientôt fini. Et l’Ère de la Folie commencera. Ce que tu vis n'en est que les prémices ... »
Puis le silence retomba, lourd.

Elle se laissa prendre et bercée par cette Mère tant appelée et aimée, y trouvant le réconfort et la paix de l'âme.
Ces paroles néanmoins l'attristèrent, la faisant la serrer un peu plus encore, comme ne voulant la laisser partir. D'une voix émue et tremblante, mais malgré tout convaincue, elle tenta d'exprimer.

  • "Mère... Je ne suis pas la seule... D'autres se souviennent, d'autres te prient, te cherche telle que tu es encore... Rien n'est immuable... pas même cette folie et cette haine qui s'empare du monde... de toi..."
Essaye de relever le visage, la regarder avec à la fois tristesse et détermination.
  • "Nous ne te laisserons pas disparaitre... nous ne laisserons pas la folie t'emporter... mais ne nous abandonne pas... laisse nous encore l'espoir... même s'il est insensé..."
Sa voix se faisant un peu plus suppliante sur ses dernières paroles.
    • « Il n'est pas possible de sauver ce qui n'est déjà plus qu'un écho, enfant. Tu l'as toi-même constaté ... »
    Un sourire triste naquit sur les lèvres de la Déesse alors qu'elle s'éloignait d'Assa.
    • « Si tu crois encore en cet espoir, alors bats-toi pour lui. Pour moi, il n'en reste aucun, car je ne suis déjà plus. Et tu le sais, au fond de toi. N'est-ce pas ? »
    Avec un regard tendre, elle déposa un doux baiser sur le front de la Sombre, puis un sur chacun de ses yeux. Enfin, Elle sourit et disparut en milliers de petites lucioles ressemblant à celles des arbres sacrés des Elfes. La gigantesque Shilen rouvrit alors les yeux, découvrant des globes oculaires sans pupilles. Sa bouche s'ouvrit sur le néant, et un cri abyssal s'en échappa, assourdissant.
C'est dans son propre cri qu'Assa se réveilla soudain. Il lui fallut quelques minutes pour reprendre conscience de l'endroit où elle se trouvait. Mieux encore. Elle voyait de nouveau.



[Perte de son lien avec Shilen,
retour de sa vue,
transformation de ses pouvoirs divins en pouvoirs arcaniques]

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Re: [bgsombre] Assa du clan Shimaï

Message par Odia » mar. 3 avril 2012 à 13h31

Ainsi, ce que le vent et la mer lui avaient pris, le vent et la mer le lui rendirent à nouveau. L'annonce du pavillon du Comte avait créé une joie immense en son cœur, allant l'accueillir sur le ponton, retrouvant la chaleur de ses bras et de son étreinte, l'éclat de son regard et de son sourire malgré les marques de fatigue évidentes.

Il était de retour, enfin.

Elle savait bien qu'il n'était point mort, sans quoi elle l'aurait suivit par la force des choses. Mais la distance et les nouvelles impossibles à avoir l'avaient tellement rongée durant ces semaines, ces mois.

Il lui expliqua son périple, ses aventures, et ses projets les concernant. Bien que chargés d'une nouvelle des plus engageante, la perspective de quitter ces terres avec lesquelles elle avait tant partagé, ces personnes à qui elle tenait, l'attrista. Et comme elle se l'était promis, elle lui parla de la situation.

La nouvelle fut totalement incomprise, alors qu'elle pensait sincèrement que ce ne serait le cas. Certes elle ne pensait pas qu'il sauterait de joie à cette annonce, mais son mécontentement fut bien au delà de ce qu'elle aurait imaginé. Prenant sur elle le choix qu'elle avait de toute façon fait seule, elle limita autant qu'elle le put les conséquences de son acte personnel, pris dans un moment de profond désarroi, alors que seule, elle venait de perdre ce qu'elle chérissait autant que lui, sa Déesse, sa Mère, succombée à la folie.

Il leur fallait partir vite, autant pour une question de marrée que d'urgence de la situation là-bas. Ce n'était peut-être pas plus mal suite à ce qui fut probablement leur première dispute. Elle s'enferma dans sa cabine, prit nombre de parchemins et commença à écrire. Lettres d'adieu et lettres d'instructions se succédèrent afin que son départ face le moins défaut possible à la lutte pour la survie de ces terres qu'elle chérit tant.

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