[BGnain]TêteDure

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

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Eowyn
Tyrannosaurus
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Halisstrad Siks Lorulm

[BGnain]TêteDure

Message par Eowyn » dim. 24 avril 2011 à 15h18

Nom : (Aucun)
Prénom : TêteDure
Age : 180 ans
Sexe : Masculin
Race : Nain
Classe : Artisan
Croyances : Aucune
Langues parlées : Le commun et le Nain
Description physique :Un drôle de casque sur la tête...depuis qu'il aurait failli recevoir un mauvais coup du fait de son mauvais caractère.




TêteDure observa, amusé, le plaisir non dissimulé qu’il procurait au jeune guerrier. Ce dernier effectuait des passes savantes avec sa nouvelle épée et semblait ne pouvoir s’arrêter tant il était manifeste qu’une arme de cette facture s’était longtemps fait attendre.

Pourtant, non sans avoir encore longuement admiré le poli de son arme, éprouvé pour la énième fois le tranchant sur de jeunes pousses aux alentours et s’être miré une dernière fois sur la lame resplendissante, l’intéressé se tourna enfin vers l’auteur de sa félicité.
« Maître nain, le prix convenu est en deçà de la qualité de votre création mais je ne puis vous offrir plus que ce que je vous avais promis… »
TêteDure contempla d’un air songeur le plastron usagé du jeune homme, ses chausses trouées, les réparations hâtives mais néanmoins efficaces des ligatures de l’armure de cuir souple. Ce jeune combattant n’était pas fortuné mais son aspect dénotait un esprit de parcimonie. Le soin apporté à l’entretien de sa tenue de combat prouvait qu’à défaut de richesses, il possédait peu ou prou un savoir-faire qui n’était pas à la portée du premier venu.

Le nain soupira. « Je vais te faire une toute autre proposition… ». Le guerrier leva la main dans un geste de dénégation, il n’eut pas le temps d’achever son mouvement que TêteDure reprit : « Non, non, le prix n’en sera pas augmenté mais je te propose d’améliorer certains éléments de ton armure. Je vois par exemple que tu as fait le nécessaire pour la ligature de tes épaulières mais les protections de genou vont céder et je peux en outre corriger le défaut de ton plastron qui ne protège pas suffisamment tes flancs… »

Dépité, le jeune homme jeta un œil critique sur son équipement avant de porter un regard interrogateur vers son bienfaiteur inattendu. « Mais… »

TêteDure reprit rapidement avant d’être assailli par un flot contestataire : « Ce que je m’engage à faire n’est que le fruit du soin que tu as apporté à ton équipement. A tout autre qui ne respecterait pas son armure au détriment de sa propre sécurité – et au demeurant à celle des ses éventuels compagnons d’armes car un guerrier mort n’est d’aucune utilité dans un affrontement –je fais payer mes services au prix fort. Pour le même prix, je vais améliorer ton équipement et, sans faire de miracles, tu constateras, je pense, la différence… »

« Grand merci Maître nain, mais malgré mon jeune âge, j’ai déjà appris certaines leçons, parfois de la plus rude des manières, et je crains que le prix à payer pour une telle générosité soit sans commune mesure avec ce que je peux vous offrir, rétorqua amèrement le jouvenceau. »

« Rassure- toi jeune champion, je ne te demande qu’une chose, une promesse. Si un jour je t’appelle pour une tâche périlleuse mais néanmoins exaltante, répondras tu ? ».

« Messire nain, l’épée que vous venez de forger pour moi était déjà votre, la main qui la tient vous est désormais acquise et ma vie sera le gage de ma dette envers vous. Parlez, dès ce jour je suis votre éternel abonné ».

TêteDure sourit devant l’enthousiasme et le discours chevaleresque de son interlocuteur. Ils étaient tous enthousiastes lorsqu’il faisait une telle proposition…en tout cas au début.
Il soupira à nouveau. « Qu’il en soit ainsi, dès ce jour tu devras répondre à une nécessité pressante de ma confrérie. Sache que la gloire récoltée sera tienne à jamais même si nos buts ne te seront pas toujours clairs. En cela je te demande confiance et discrétion. Il se peut que nous t’acceptions parmi nous à l’issue d’une période probatoire. Nous jaugerons ta valeur mais sache que nous ne nous attachons pas uniquement aux qualités martiales…Pour le moment, je vais réparer ton armure. Repars ensuite ; repars et survis car notre besoin est proche. Le jour où nous rallierons notre confrérie liguée face à un péril commun ne saurait tarder, les signes sont là. Pars donc mais reviens nous plus aguerri encore et ne nous fais pas défaut ».

A ces mots, l’œil du jeune humain se mit à briller. Il se redressa et bomba le torse. Il eut une brève inclinaison de la tête pour marquer son assentiment avant de défaire les lacets de cuir de son armure pour la confier au Maître artisan. Il était conscient qu’il venait de se lier par un pacte de sang, nul mot n’était nécessaire désormais.

TêteDure le regarda s’éloigner, le port fier, son pas rendu plus alerte par la promesse de hauts faits. Après un dernier soupir, le nain s’absorba dans sa tâche et tenta d’oublier les sentiments mitigés que lui inspirait continuellement ce genre de scène.

En qualité d’artisan forgeron, il rencontrait bon nombre de jeunes guerriers ou mages en quête de gloire. Son œil expérimenté détectait immanquablement le potentiel de ses clients. Il profitait ainsi de son art pour assurer à la confrérie un vivier de jeunes recrues prometteuses. Pour autant, il le faisait toujours avec une certaine amertume. Tant de guerriers, tant de mages intégraient leurs rangs…mais tant les quittaient prématurément et de manière…définitive. Il ne pouvait s’empêcher de voir dans ces jeunes recrues les futurs compagnons que l’on ne pourrait relever du champ de bataille si ce n’est pour les porter vers leur dernière demeure.

La nécessité de la Confrérie était impérieuse. Leurs rangs devraient grossir et s’étoffer de nouveaux talents pour assurer non seulement la survie du groupe mais également la sauvegarde de biens encore plus précieux. La vie, la liberté des plus faibles se devaient d’être protégés. En la terre d’Aden comme ailleurs, ces valeurs avaient une propension à être par trop souvent bafouées. Il n’était que temps d’y remédier d’une manière décisive et durable et non plus de manière épisodique ou isolée. Telle était l’ambition secrète de leur confrérie, telle était leur malédiction…Telle était leur gloire.


La Confrérie n'était plus depuis déjà plusieurs années.
Papy, comme l'avait appelé pratiquement tous ceux qui étaient  « passés entre ses mains », avait vu partir un à un tous ceux qu'il avait armés, équipés, aidés, tous ceux qui, guidés par Sirius, avaient donné leur temps, leur courage, leur détermination au service de la Liberté.
Il avait dû, malgré tout, non sans un pincement au cœur, rangé son atelier et quitté Gludin, là où les Corsaires avaient élu domicile.
Son seul lien, désormais, avec son ancien clan, était Eowyn, une elfe qui avait dû prendre la gérance du clan, quand Belherion avait disparu, bien des lunes plus tôt. Il la considérait comme sa petite fille, cela, d'ailleurs, avait fait sourire plus d'un Corsaire. Il l'aimait plus que tout et, quand il la vit partir pour le promontoire de Gludin, magnifique lieu où se trouvait sa demeure, une inquiétude s'insinua au fond de son cœur.
« Qui saura la protéger? , murmura-t-il pour lui-même, elle semble si fragile et si forte à la fois. Que va-t-elle devenir maintenant que Rwild, son époux, a disparu.?»
Il grimaça et s'en fut au gré des chemins, réalisant une armure par ci, une arme par là.

Il ne cessait de penser à sa petite-fille. Il devait trouver une façon quel qu'elle soit pour la protéger, l'aider...l'aimer. Il ne doutait guère de ses talents d'aquamancienne, bien au contraire mais il savait aussi combien elle pouvait être fragile. Il se devait de trouver un moyen de la protéger.
A force de réflexion et de persuasion, il se décida de retrouver Victor, un ancien Corsaire, qui maniait la magie de protection.
Après maintes longues semaines de recherche, il finit par le retrouver au fin fond de la campagne adennoise. Il avait fondé une minuscule école de magie et y enseignait son art, aux adolescents du coin.
Leurs retrouvailles furent chaleureuses et ils passèrent pas mal de nuits à discuter de la Confrérie, de leurs amis Corsaires en vidant quelques choppes de bière naine, que Papy « cultivait » et dont il trimbalait quelques fûts dans sa charrette.
Quelque peu éméché, TêteDure finit par en venir à l'essentiel. Il expliqua à Victor ce qu'il manigançait, non sans détours et à grand renfort de métaphores, ce qui fit hurler de rire le magicien. Mais, au fil de la conversation, Victor finit par se laisser convaincre. Il en avait compris la motivation même si cela lui parut aussi extravagant que bizarre.
Le nain prit sa formation très au sérieux et il devint après plusieurs mois d’entrainement intensif, un magicien à part entière. Victor admirait sa détermination, même si, parfois, la maladresse du vieux bonhomme le faisait douter du bienfondé de son apprentissage. TêteDure s'accrochait fermement à son idée et faisait montre d'une volonté hors du commun. Il passait ses journées à manier les sorts, à lire les vieux grimoires que Victor possédait et quand le soir venait, il installait son atelier et fabriquait armes et armures pour les apprentis de Victor.
Le vieux nain était comblé, il pourrait protéger Eowyn et c'est tout ce qui lui importait.
Spoiler:
[HRP]Mise à jour pour sub cardinal [/HRP]
Que la vie est triste ,mon Amour ...