[bghumain] Jaell

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Nom : ---
Prénom : Jaell
Age : 12 ans
Sexe : Femme
Race : Humain
Classe : Soigneuse
Croyances : Esprits de la nature
Langues parlées : Commun (moyen), quelques notions d'elfique

Description Physique
Jaell est une jeune fille des bois. Elle est mal fagotée et ne semble pas très propre. Elle est frêle et ne mange visiblement pas à sa faim tous les jours. Elle a les cheveux roux et les yeux d’un bleu assez profond. Sa coiffure semble tenir grâce à un agencement des petites branches feuillues, certaines étant visibles. Ce qui est frappant chez elle, ce sont les tatouages quelle possède sur tout le corps. Ces tatouages sont irréguliers et d’une seule et même couleur grise. Ils ne semblent pas représenter des choses en particulier même si on peut reconnaitre de temps à autre des formes animales. Autour de ses poignets, de son cou et de ses chevilles, des dizaines de colifichets se baladent. Il représente la plupart du temps des animaux ou des fleurs, on peut même noter la présence de dents diverses et variées. Ils sont dans tous les cas d’une facture bien médiocre.

Description Morale
Farouche, discrète, elle essaye la plupart du temps de ne pas trop côtoyer les autres personnes. Solitaire, on la croise en ville pour vendre des marchandises qu’elle récupère dans les forêts environnantes et acheter quelques victuailles. Calme, elle ne représente jamais une menace même si les gens ont tendance soit à l’ignorer, soit à vouloir l’aider. Une chose l'insupporte au plus haut point, ne pas respecter la nature…

Il y a huit ans
Nombreuses furent les familles à quitter les côtes sud d’Elmore à l’arrivée de ses Marins Sanglants (an 40 environ). Fuyant les batailles et les pillages plusieurs d’entre elles se rendirent au village des chasseurs pensant trouver protection et paix à l’est des grandes montages d’Oren. Cependant, devant l’affluence des réfugiés, les autorités durent envoyer certaines familles vivre à l’extérieur des murs du village, créant ainsi une petite colonie aux abords de la Forêt des Miroirs. C’est ainsi que la famille de Jaell, alors âgée de quatre ans, pris un nouveau départ dans ce havre de paix.

La première année fut une année faste pour les réfugiés. Il fallait tout construire. La forêt non loin offrait toutes les ressources nécessaires pour les constructions et la nourriture pour les habitants. Le commerce commençait même à naitre entre le Village des Chasseurs et les autres cités du continent. Quelques attaques d’orcs venaient de temps à autre troubler la quiétude des lieux, mais elles étaient bien vite repoussées par les archers experts de la communauté.


L'avenir incertain
Durant la deuxième année (an 42), les choses changèrent radicalement. Le Village des Chasseurs se vida progressivement de ses nouveaux habitants. Oren venait de tomber aux mains des engeances de la mer des Spores, Les habitants apeurés préférant s’enfuir et tenter la vie plus confortable et moins ardue des cités. Les attaques d’orcs, venus de la forêt, se faisaient de plus en plus rapprochées et les défenses de moins en moins efficaces. La peur était présente mais les patriarches des familles, dont le père de Jaell, ne voulaient pas s’enfuir et devoir de nouveau tout recommencer ailleurs.

Une nuit de l’été 42, les orcs lancèrent une nouvelle attaque. Celle-ci allait sceller le destin de la colonie. L’attaque fut meurtrière. La colonie fut anéantie et les autorités du Village des Chasseurs purent à peine contenir les orcs à leurs portes. La jeune Jaell pu se cacher et se mettre à courir vers les profondeurs de la forêt.

Cela faisait une demi-heure qu’elle fuyait. La forêt devenait de plus en plus dense ce qui ralentissait le groupe d’orcs à ses trousses. Au détour d’un immense tronc, une branche vint percuter la tête de la fillette qui s’effondra sur le sol tapissé de mousse et de feuilles. Des hurlements rauques furent la dernière chose que Jaell entendit avant de sombrer dans l’inconscience.


Une rencontre curieuse
Jaell se réveilla sur un lit de mousse. La pièce humait bon la forêt après une légère pluie et un rayon de soleil illuminait doucement un pan de mur. Jaell se redressa avec difficulté, sa tête lui faisant tout à coup mal. Puis, elle commença à scruter la pièce. L’ambiance était particulièrement chaleureuse. On aurait dit qu’elle se trouvait à l’intérieur d’un arbre qu’on avait aménagé. Les racines formaient une table et une chaise occupée par une drôle de personne dans un coin de la pièce. De l’autre côté, ces mêmes racines offraient des rangements comme des étagères joliment agencées. Même le lit ou elle se trouvait était un amas de brindilles recouvertes de mousse qui sentaient…

*une chaise occupée !!!* réalisa-t-elle

Jaell Poussa un cri strident et rampa jusqu’au un coin le plus éloigné de la créature présentement assise.

- Ah ! tu es réveillée ! fit la créature d’une voix douce et en souriant. Je suis Druellae et tu es en sécurité dans ma maison.

La créature avait une apparence de femme. Cependant, elle avait la peau verte et les yeux émeraude. Des branches recouvertes de feuilles faisaient office de chevelure et des racines remplaçaient ses mains et ses pieds. Un agencement complexe de feuilles recouvrait enfin son corps.

- Qu… Qu… Qui êtes-vous ? réussi à articuler Jaell tout en détaillant la créature.
- Je te l’ai déjà dit, je suis Druellae... Et je suis ce que vous appelez une dryade je crois, reprit-elle en montrant ses pieds et ses mains noueux.

Bien que surprise Jaell ne sentait aucune agressivité.

- Les orcs ont visiblement attaqué votre village il y a deux lunes de cela. Et tu as réussi à leur échapper, dit-elle en souriant. Ceux qui te poursuivaient ne sont plus qu’un mauvais souvenir aussi. Il semblerait malheureusement que tu sois la seule survivante… je suis désolée.

Jaell ne pu contenir un sanglot et se mit progressivement à pleurer à chaudes larmes. Druellae vint se mettre à côté d’elle et la serra de ses bras sylvains. Puis, un moment après

- Ne t’inquiètes pas, nous somme là à présent… Une chose est sûre, tu vas rester avec nous quelques temps en attendant que les choses se calment autour de nos frontières. Le conseil a décidé que tu ne retournerais pas tout de suite auprès de tes semblables, tu comprends ? tu vas donc vivre comme nous durant ce temps.

Jaell fit oui de la tête et continua de pleurer…


Le temps passe et passe encore le temps
Cela fait maintenant six ans que Jaell vit dans la forêt. Des occasions de retourner parmi les humains, elle en a eu, mais elle a toujours refusé de revenir vers ceux qu’elles ne connaissaient pas au final, préférant rester dans la Forêt des Mirroirs auprès des dryades.

Des choses, elle en a appris aussi en commençant par aimer et comprendre la faune et la flore et les vertus des différentes plantes. Elle a aussi appris à se débrouiller parfaitement en forêt, à cueillir sans détruire, à être silencieuse et vengeresse envers ceux qui dénature la forêt…

Enfin, elle a appris la magie et les bénédictions de la nature. Cette magie protectrice très ancienne utilisée par les peuples des forêts, qui donne la vie et relie tous les êtres vivants sur Terre. Elle commence même à apprendre l’invocation de petites créatures et la métamorphose…

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L’emprunt

« Nous prenons à la nature ce qu’elle veut bien nous donner et elle nous prend ce que nous lui donnons » répétait sans cesse Druellae pointant son doigt vers les cieux. Elle mettait toujours son doigt en l’air quand c’était important. « Tu progresses vite dans les soins, reprit-elle, mais il te manque ce lien essentiel avec la nature, c’est symbiose parfaite qui te permet de puiser en son sein les bienfaits et de les utiliser à bon escient… »

Elle se dirigea vers le bord de la clairière ou elles avaient l’habitude de s’entrainer et posa une de ses mains noueuses sur le tronc d’un chêne.

- « Tu vois ce chêne Jaell ? qu’est-ce qu’il représente pour toi ?
- Un arbre ?! risqua Jaell rentrant sa tête pour ne pas recevoir un coup…
- Pfff tu me fais peur parfois tu sais ! reprit aussitôt Druellae. Je veux dire qu’est-ce qu’il t’inspire au fond de toi… ?
- Hum… La robustesse Dru, on dirait que rien ne peut l’abattre, ou qu’il ne pliera jamais, proposa Jaell.
- Exact ! et ce lapin là?
- Il a toujours peur, il n’arrête pas de s’enfuir pour se cacher.
- Bien ! dit-elle en regardant le ciel. Et cet Aigle là ?
- J’ai l’impression qu’il arrive à regarder et me détailler, même à cette distance, fit la jeune apprentie en fermant les yeux. Il sait que nous sommes là et que nous le regardons, il le sent…
- C’est cela Jaell et maintenant que ressens-tu au sein de cette forêt ?

A ces mots, les cheveux de la jeune Jaell se mirent à voleter. Des particules énergétiques élémentaires commencèrent à se concentrer tout autour de son corps dans une lumière aveuglante et bienveillante. Ses pieds décollèrent du sol et, à son paroxysme, l’énergie explosa dans toutes les directions de l’espace, la faisant retomber sur les genoux.

- J’ai ressentie la Vie Dru, j’ai ressentie la vie… balbutia Jaell.
- Et c’est exactement ça petite fille, dit-elle avec enthousiasme. Utiliser la force vitale de la nature pour soigner quelqu’un, emprunter la robustesse au chêne, pour se protéger, faire fuir un ennemi en lui faisant peur, aiguiser ses sens comme un prédateur, tout cela est possible Jaell. En travaillant et en affinant tes sensations, tu sentiras ce qu’il y a de particulier et de meilleur dans chaque chose qui nous entoure. Tu seras alors capable de l’utiliser pour toi et pour les autres… Allez, essaye de reproduire de nouveau ce que tu viens de faire, je suis sûre que tu vas y arriver…

Spoiler:

MAJ subclass Warcryer

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L'appel

Non loin de la cascade de l'Ange...

Druellae mit son doigt en l'air, signe qu'elle allait sûrement dire un truc important. Elle approcha son doigt de sa bouche et...

- Schut ! regarde la panthère noire non loin de la cascade murmura-t-elle, désignant l'endroit d'un signe de tête.

Jaell fut d’abord surprise que Druellae ne prononce pas un aphorisme dont elle avait le secret. D’habitude, quand elle levait le doigt vers le ciel, une phrase aux allures de loi universelle irréfutable, sortait de sa bouche, réduisant tous le monde au silence et au recueillement. Mais aujourd’hui il semblait que ça n’était pas le cas…

- Tu sais, ajouta-t-elle, « Nos ennemis sont parfois nos meilleurs alliés dans la bataille ! »

Ah ben si finalement pensa Jaell en levant les yeux au ciel. Je ne l'avais pas vu venir celle là...

- Bien, tu vas lentement t'approcher d'elle et appliquer ce que je t'ai montré ces derniers jours... Tu va concentrer les esprits de la nature et demander à cette panthère de t'aider. Elle devrait sans problème répondre à ton appel... dit-elle. Puis regardant Jaell dans les yeux. J’ai confiance en toi, tu as déjà réussi à le faire sur un escargot et une souris !

Jaell hocha la tête en signe de demi-approbation tout en se levant discrètement. Dans un mouvement léger, elle sauta par-dessus le rocher qui les cachait et commença à lentement avancer vers la bête.
Discrète, agile et en contre le sens du vent, elle s’en approcha sans difficulté. Seuls les changements d’orientation réguliers des oreilles du félin trahissaient sa méfiance.
A distance convenable de la bête, arriva ce qu’il devait arriver depuis le début. La panthère retourna la tête, remarqua Jaell, se dressa sur ses pattes et montra les crocs. Tout ceci, dans un temps à faire pâlir un colibri et ses battements d’ailes…

Le temps ralentit doucement comme si les deux adversaires ne savaient quoi se dire ou quoi faire. Un des deux essayait de juger la rapidité, la férocité et la tactique qu’allait adopter l’autre pendant que le deuxième sentait à plein nez la terreur et la transpiration, ses genoux s’entrechoquant sans cesse…

Il faut que je la regarde dans les yeux et que j’incante ! N’arrêtait pas de se répéter Jaell, au plus profond de son crâne… Et elle se lança.

Une posture et un marmonnement fluet plus tard et le temps s’arrêta de nouveau.

Les adversaires se regardaient toujours, mais cette fois-ci, l’un des deux avait changé d’attitude. La panthère avait en effet rangé ses griffes et ne montrait plus aucune hostilité. Elle semblait elle-même perplexe et se demandait ce qui avait bien pu se produire

- J’ai réussi Dru, j’ai réussi hi hi hi ! lança Jaell non sans cacher sa satisfaction. Allez viens petite panthère, viens voir Jaja ! Et la panthère avança.

Dans ce cas de figure, une loi fondamentale et une pensée philosophique vont entrer en jeu. Cette loi peut s’exprimer ainsi :
« S'il y a plus d'une façon de faire quelque chose, et que l'une d'elles conduit à un désastre, alors quelqu'un le fera de cette façon.» c’est la fameuse loi de Murphy ou loi de l’emmerdement maximum. Mais à cette loi vient se surimposer une pensée intéressante. « Le jour où les ordinateurs seront capables de mentir, ils seront capable de penser ». Hors, certains animaux et notamment les chiens en sont capables…

Jaell satisfaite de sa nullité, venait en effet de louper son sort d’appel. Mais pire encore, le sort avait eu l’effet inverse à savoir exciter légèrement plus la panthère. Cet effet, couplé à la perfidie de la panthère - laquelle avait parfaitement pensé et compris la ruse pour bouffer sans avoir à courir et se fatiguer – ramenait les chances de survie de notre pauvre fillette à zéro…

- DEGAGE DE LA JAELL, DEGAGE DE LA ! Hurla Druellae ayant elle aussi comprit la combine.

A cet instant précis, Jaell, qui ne quittait pas la panthère des yeux, cru voir un sourire méchant se répandre sur la gueule de l’animal. Elle se retourna et détala…

- SAUTE ! SAUTE ! Hurla de nouveau Druellae en désignant l’eau en contrebas de la cascade.


Un coup de griffes dans le vide, Un facsimilé de plongeon et un magnifique plat à l’arrivée dans l’eau glacée … le tout dans le gloussement imperceptible des brochets carnassiers tapis paisiblement au fond de l’eau.

Spoiler:

MAJ Subclass Dark Avenger

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A bout portant

Une goutte de sueur perla sur la tempe de Jaell. Un de ses yeux se ferma et elle pinça sa langue entre ses lèvres comme pour pousser sa concentration à son maximum. Il faut dire que ces trois derniers essais s’étaient révélés un échec. Après une mauvaise manipulation, elle avait en effet dû s’excuser platement auprès d’un saule qui ne cessait pas de pleurer, affublant Jaell de noms d’oiseaux plus qu’originaux. En même temps, les habitants de la forêt savaient qu’elle s’entrainait ici. C’est d’ailleurs pour cela, qu’au fil des années, la clairière était devenue de plus en plus vaste, les arbres tentant désespérément de s’enfuir ou de se cacher derrière un de leur congénère pour éviter d’être en première ligne.

Au plus profond d’elle, Jaell savait que, cette fois-ci, s’était la bonne. La cible, une magnifique pomme rouge posée sur une souche, n’était pourtant qu’à une dizaine de mètres d’elle. Jusqu’ici les flèches précédentes n’avaient pas touché de cible, hormis, il est vrai, ce que l’on pourrait prendre pour l’arrière-train du saule pleureur.

- Tu vas y arriver Jaell ! lança Druellae assise à droite à quelques mètres de là. Je te l’ai déjà répété, continua-t-elle en levant le doigt vers le ciel. « La flèche est le prolongement de ton bras, tu ne feras qu’un avec elle, c’est ta pensée qui déterminera le point d’impact ».

Il y eu comme un flottement solennel dans l’air de la clairière, comme si la nature et Jaell réfléchissait ou se recueillait…

- Allez ch’eune fille, fini-t-elle par ajouter, en croquant dans une pomme. Ch’ai toujours eu confianche en toi !

Une deuxième goutte de sueur perla de nouveau sur la tempe de Jaell. Elle banda l’arc dans un grincement noueux sinistre et décocha la flèche. Un léger sourire illumina le visage de fillette visiblement contente de son trait.

Il existe malheureusement une théorie qui dit que « le battement d’aile d’un papillon peut déclencher un ouragan à l’autre bout de du monde ». Cette théorie n’est en effet que la petite sœur de la loi du chaos précédemment citée. Saleté de Pixies! C’est quand même vicieux ces petites bêtes…

Le fait est que, par un hasard tout à fait prévisible et calculé, une légère brise se leva dans la clairière, au moment même ou la flèche sortit de l’arc, décalant celle-ci de quelques millimètres de sa trajectoire initiale. Il est évident que si au départ, il n’y a que quelques millimètres de différence, à l’arrivée, cela donne plusieurs centimètres.

Le sourire s’effaça du visage de Jaell. La flèche, elle, continuait inéluctablement sa trajectoire déviée. Par chance, enfin par malchance, la tige de la flèche percuta l’arête de la souche. Les lois de l’optique sont claires la dessus, quand un trait vient percuter un plan, l’angle d’incidence et celui de réflexion sont égaux… Hors, par une magie presque divine, l’angle d’incidence était très proche des 45°.

Il en résultat que la flèche rebondit pratiquement à 90° et vint se loger dans la pomme que Druellae venait de porter une nouvelle fois à sa bouche…

Il y eu comme un second flottement dans l'air. Toutes formes de vie semblant arrêter de respirer.

Druellae retira le fruit défendu transpercé de sa bouche et lorgna, perplexe, l’amortissement qu’avait reçu la flèche… Jaell lâcha l’arc et mis la main sur sa bouche comme tout enfant attendant les hurlements de reproche de l’adulte…

- Bien, je vois, commença Druellae avec, évidemment, un ton de reproche. Quand je te disais que c’est « ta pensée qui détermine le point d’impact »… Je vois maintenant à quoi tu pensais en tirant… Ce n’est pas très gentil tu sais… ce n’est vraiment pas très gentil…

Dans une contrée lointaine, en pleine forêt, le ricanement, caractéristique d’un Pixie joueur, se fit entendre…Saleté de bestiole...

Spoiler:

MAJ Subclass Silver Ranger

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La métamorphose

- Jaell, viens ici s’il te plait et ne me fait pas attendre comme d’habitude…
- J’arrive Dru, J’arrive…

Jaell balbutia quelques mots et une ouverture ressemblant à une porte se forma sur le mur de l’arbre-maison de Druellae. Elle entra.

- Qu’y a-t-il Dru ?
- En t’observant depuis tout à l’heure, je me suis dit que tu commençais à bien te débrouiller avec notre magie protectrice et nos bénédictions, il serait peut-être temps que je te montre une autre forme de cette magie… une forme disons fort utile, mais quelque peu dégradante… je te montre, tu vas comprendre…

Druellae émit un feulement guttural et son corps à se transforma quasiment instantanément en une espèce de tigre blanc avec de longues dents effrayantes. Elle poussa un rugissement et s’approcha de Jaell lui léchant la main. Les yeux écarquillés et rempli d’envie elle ne bougea pas. Le tigre recula alors poussa de nouveau un feulement et Druellae réapparu sous sa forme originale.

- Alors ? ça te plait ? dit-elle en souriant.

Jaell ne pu répondre faisant juste oui de la tête.

- Au début, tu essayeras de prendre une forme que tu connais bien, comme par exemple ces panthères blanches que l’on croise, non loin de notre domaine. D’accord ? *Druellae sourit* Je crois que c’est oui en voyant ta tête d’ahurie. Tu sais, ce n’est pas plus difficile que d’ouvrir notre « porte » d’entrée comme tu l’as fait tout à l’heure, il suffit de visualiser la créature et d’appliquer la transformation à ton corps et non à un objet. Je pense que si tu travailles un peu, tu vas vite y arriver.

Jaell acquiessa et sortie en courant sans demander son reste. Elle se dirigea ensuite vers une clairière où elle avait l’habitude de s’entrainer… Quelques heures plus tard, après plusieurs hurlements et bruits indéfinissables, un feulement se fit entendre…

Spoiler:

MAJ apprentissage de la transformation Onyx Beast

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Les dents du Bonheur

Il faisait nuit quand Jaell sortit du village des chasseurs. Elle savait pertinemment qu'elle allait se faire crier en rentrant mais le Village regorgeait de boutiques, d’étals et d'objets tous plus intéressants les uns que les autres. Elle n'avait que rarement l'opportunité d'aller en ville, mais c'était toujours un plaisir. L'essentiel est qu'elle avait pu vendre ses herbes rares et acheter du tissu verdâtre pour Druellae. La Dryade s'était en effet trouvé un, hobby depuis que la fillette était entrée dans sa vie, la couture. Enfin ce que le peuple de la forêt appelle la couture... Bref, elle allait entrer dans la forêt quand...

- Hou-hou! fit un homme à demi caché, voulant sûrement imiter un hibou malade d'une angine.
- Cui Cui! répondit lamentablement un autre tapis en face, sur l'autre côté du chemin.

- Vous êtes ridicules! lança Jaell d'une voix forte, pour nos deux protagonistes.

- Tiennnns! dis le premier d'une voix fluette en sortant de sa pseudo cachette. Ce ne serait pas la gentille petite fille des bois?!

L'homme devait avoir la vingtaine. D'après ces habits et ses postures, il essayait de paraitre plus grand et de se donner de l'assurance.

- Ah mais Ouais! fit le deuxième d'une grosse voix, presque aussi grosse que son postérieur et que le reste de son corps.

- Alors, on fait des emplettes? reprit le premier. Tu dois avoir plein d'adénas là dedans vu les herbes que tu as vendu non? Il arracha la besace des mains de Jaell. Ca sera toujours ça de pris, hein Rufus! entona-t-il en riant.

- Rendez-moi ça bande de furoncles de Satyres! cracha Jaell cherchant à récupérer son sac.

Le gros s'interposa et la cintra par derrière faisant décoller ses pieds du sol.

- Bouge pas! dit-il dans des relents nauséabonds émanant de ses aisselles humides.

- Tu veux jouer c'est ça!!! cracha le premier en mettant une claque à Jaell. J'ai toujours rêvé de me taper une nymphe des bois. Tu vas comprendre qu'on ne joue pas avec le grand Rex! reprit-il forçant la fillette à le regarder dans les yeux...

Comme à l'accoutumé, la nature sembla extrêmement silencieuse en cet instant précis, comme si elle ne savait pas ce qui allait se passer. Puis un changement dans l'atmosphère s'effectua rapidement, cette dernière devenant lourde et chargée de peur et d'angoisse.

Rex sentit ce changement, les yeux toujours plongés dans ceux de Jaell. Il aurait pourtant juré, il y a quelques secondes, que les yeux de la fillette étaient bleus. Mais là, ils avaient changé de couleur pour virer vers des tons plus jaunâtre et la pupille n'était plus ronde mais verticale... féline se dit-il... Il lâcha prise et recula de quelques pas pendant que le corps tout entier de la jeune fille se couvrait d'un pelage blanc et que sa corpulence triplait de volume. Et ces dents pensa-t-il, elle a vraiment de grande dents...

Rufus, bien contre sa volonté, qui soit dit en passant était aussi grande que celle d'une blatte, dû aussi lâcher la créature féline qui termina sa transformation au sol.

Le temps s'arrêta, la nature étant toujours silencieuse.

La bête regarda alternativement Rufus et Rex qui commençaient à comprendre, avec lenteur certes, que le danger était bel et bien présent.

- Tu sais, balbutia Rex, c'était pour rire hein! on ne voulait que te...

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que la bête poussa un rugissement guttural à faire pâlir un morceau de craie. Quasiment instantanément, la magie opéra et l'entre-jambes des deux compères devint extrêmement humide. Ils détalèrent aussi sec...

La bête les regarda partir d'un œil mauvais, puis elle ramassa la besace dans sa gueule et se mit à courir en direction du cœur de la forêt.

Spoiler:

MAJ apprentissage de la transformation Saber tooth Tiger

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La Foirefouille

- Pourquoi je dois rester là Dru, dit Jaell la tête basse, renfrognée.
- Je dois te parler d'une ou deux petites choses... commença Druellae. Elle s'assit sur ce que l'on pouvait qualifier de chaise et pris un air grave.

- Je vais devoir te confisquer ton arc Jaell, dit-elle solennellement. Les habitants de la forêt n'arrêtent pas de se plaindre des... flèches perdues. Au début déjà, ils m'avaient mise en garde, mais bon... De plus la pétition du saule pleureur a fait son chemin. Je crois que ton dernier exploit y a été pour beaucoup dans la décision du conseil. Un léger sourire se forma sur la figure de Druellae.

- Mais pfff! repris la petite fille toujours la tête basse. Ce n'est pas ma faute si ce satyre passait justement par là à ce moment! et ce n'est pas ma faute non plus si la flèche est venue se loger dans une de ses cornes! Y'avait quoi... une chance sur un million que ça arrive ce truc! pfff

- C'est ce que disent tous les enfants qui ont fait une bêtise jeune demoiselle... A la rigueur, personne n'a été blessé cette fois-ci.

- Ben alors?! argumenta Jaell

- Ben alors? Le problème est que le satyre en question était un ambassadeur de la Forêt Enchantée. Il était en mission diplomatique dans notre domaine pour pérenniser les relations entre nos peuples. Ta simple flèche a failli se transformer en une déclaration de guerre... lâcha Druellae en masquant un sourire de sa main.

- Mais pfff... j'ai vraiment pas de chance moi...

- C'est pourquoi nous sommes tous d'avis de te confisquer ton arc et de le... détruire! Tes tâches quotidiennes ont aussi été revue. Tu ne sera plus de corvée de chasse des animaux malades dorénavant. Tu feras partie de l'équipe des "fouilleurs". Elle leva le doigt en l'air. C'est "un noble métier tu sais, jeune pousse, j'ai été moi même fouilleuse". Je suis sûre que ça te conviendra aux vues des trésors que tu conserves, dit-elle en montrant un énorme sac -aux odeurs peu communes- rempli d'un merdier (c'est le meilleur terme) sans nom, au pied du lit de Jaell.

- Mais... commença Jaell.

- Et on ne discute pas jeune fille!

Spoiler:

MAJ suppression de la classe Moonlight Sentinel et ajout de la subclass Bounty Hunter

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Qu'est ce qui est vert, qui beugle et qui postillonne à mort?

- Silence! Hurla Jaell à plein poumons.

Et le silence fut. Toutes les créatures cessèrent immédiatement leurs activités et les tamtams arrêtèrent de résonner. On pouvait presque lire l’expectative sur leurs visages, enfin… leurs gueules.



Faut dire que, depuis ce matin, la journée avait été riche en rebondissement. La mission diplomatique, à laquelle elle participait, devait se rendre à l’ouest, sur les terres des Hommes-Lézards. Comme à l’accoutumé, Il s’agissait de renforcer ou plutôt de ne pas trop dégrader les relations entre les habitants de la forêt et cette tribu de peau verte.

- Quand on te fait signe, tu donnes le présent au Grand Chef des Lézards et tu te remets à côté du diplomate. Ni plus, ni moins ! C’est simple non ? N’arrêtait pas de répéter Druellae.

En effet ces consignes étaient très simples. Le problème résidait surtout, d’après Jaell, dans le cadeau qu’elle devait remettre au Chef. Il s’agissait d’un couvre-chef fait de plumes et de fourrure, agencées sur deux sortes de défenses en ivoire. Seulement, le type qui avait choisit les couleurs, devait être très probablement daltonien. Le tout frisait le mauvais goût à plein nez. Mais bon…
Un quiproquo, enfin une idée qui allait petit à petit se transformer en quiproquo, germa dans la petite caboche de Jaell.

- Et si je l’arrangeai… Quelques fleurs dessus ne peuvent pas faire de mal et ça sera tellement plus joli… Oh, celle-là sont superbes…



La procession arriva à l’entrée des Terres des Hommes-lézards. Les deux factions se faisaient face. Après un charabia incompréhensible et quelques courbettes, le diplomate fit LE signe tant attendu. Solennellement, Jaell approcha avec le couvre-chef finement recouvert d’un tissu de feuille et le tendit. Le Chef des Lézards, un énorme monstre vert sentant la charogne -ce sont les premières pensées qui parcoururent l’esprit de la fillette- avança et retira délicatement le papier cadeau foliaire…

Jaell ne comprit pas vraiment ce qu’il se passait. Le Chef Lézards envoya valser le couvre-chef, émit un hurlement et vociféra ce qui ressemblait à des ordres à quatre de ses gardes à proximité. Surprise, elle sentit un mouvement d’air dans son dos. Elle se retourna en haussant les épaules, cherchant des yeux le diplomate pour en savoir plus.

Personne !
Enfin, si… Déjà à une bonne distance, elle remarqua un groupe de personne qui courait dans la forêt, s’éloignant progressivement… fuyait était peut-être le meilleur mot pour décrire la course effrénée du groupe.

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Attrapée, ligotée et transportée comme un trophée de chasse, Jaell fut ensuite disposée sur une table de pierre et affublé d’une joli couronne de ce qui ressemblait plus à des tubercules et des herbes aromatiques qu’à des fleurs. Tout le monde s’afférait. Des tamtams résonnaient et un banquet semblait même s’organiser.

- Silence ! Hurla Jaell à pleins poumons

Et le silence fut. Toutes les lézards cessèrent immédiatement leurs activités et les tamtams arrêtèrent de résonner. On pouvait presque lire l’expectative sur leurs visages, enfin… leurs gueules.

- Quelqu’un peut m’expliquer ce qui se passe ? dit-elle en criant. Je ne comprends vraiment pas pourquoi vous vous êtes mis en colère comme ça ! Ce n’est pas bien d’attacher et de transporter les gens comme ça. J’ai juste fait ce qu’on m’a dit de faire moi. « Quand on te fait signe, tu donnes le présent au Grand Chef des Lézards ! » répéta-t-elle posément. Y’a un truc que j’ai mal fait ?! ça commence à m’énerver ce bazar !

Les yeux reptiliens étaient toujours rivés sur elle. D’une tente non loin, le Chef en sortit. Il se dirigea d’un pas lourd vers l’autel et commença un monologue incompréhensible en crachant des postillons, gros comme des gouttes d’eau, sur le visage de Jaell. Son discours se termina avec des rires rauques qui fusèrent de toute l’assemblée.

- Pfff j’comprends rien ! cria Jaell et des rires fusèrent de nouveau.

Le Chef se retourna vers son peuple, leva son poing et poussa un cri victorieux. Son geste fut repris par la foule. (En langage Hommes-lézards c’est l’équivalent du hip hip hip Houra ! que nous connaissons bien).


C’est le moment que choisit Jaell pour tenter un truc… Qu’y avait-il de plus gros qu’un lézard ? S’était-elle demandé depuis son arrivée… Et elle avait trouvé…

- *lézard* Atchik Atchik Atchik ! beugla le Chef attendant une réponse.
- Aïe Aïe Haaaaaaaa! Reprit la foule en détalant chaotiquement dans toutes les directions.

Il se retourna et regarda l’autel. Il leva les yeux cherchant désespérément une autre paire d’yeux à regarder. Il faisait maintenant face à une créature humanoïde à tête de lion, presque plus monstrueuse que lui. Le plus curieux –et on pouvait le lire dans les yeux du lézard- était que cette créature portait toujours la couronne d’oignons et de plantes aromatiques qui occupait auparavant, la tête de la jeune fille chétive.
Jaell-Mahum posa son regard sur le Chef. Après un bref instant et un sourire montrant des dents pointues, elle poussa un hurlement crachant elle aussi ses litres de postillons sur le visage figé du Chef lézard. Il tomba à la renverse.

Jaell-Mahum sauta du l’autel en dévisageant tout le monde et se mit à courir en direction de la forêt la plus proche. Cinq minutes plus tard, elle commença seulement à entendre le bruit distant des tamtams, signe d’une poursuite lancée… mais elle était déjà loin…


Non loin de la frontière, un homme-lézard en patrouille, visiblement assez niais, remarqua un objet par terre au sein d’un bosquet. Il s’approcha, lorgna et ramassa un superbe couvre-chef en plume et en os, orné de fleurs violettes extrêmement jolies. Il approcha le casque de sa gueule et se mit à renifler le parfum des fleurs. Presque automatiquement, il se figea et tomba raide mort.
Un patrouilleur moins niais, expert en herboristerie aurait évidemment remarqué la Violettae Reptilae Mortis ornant l’objet… pas de bol quoi…

Spoiler:

MAJ apprentissage transformation Ol-Mahum + demande d'acquisition d'objet "Diadem"

[Brunox]

[ image externe ]

I Have a Dream...

Ca y est, j'ai encore fait ce rêve et ça me fait peur. Ce trône de pierre froid, ce sang et ces cadavres! J'ai
L' impression de devenir folle. Ce n'est pas moi ça. Je fais le bien
Autour de moi. En même,on
N'arrête pas de me répéter que le bien et le mal n'est finalement qu'une question de point de vue.
Tout était bien avant dans la forêt.
Au moins, je n'avais pas ces problèmes... D'où ces visions peuvent-elles venir? De la
Guerre? Des batailles auxquelles j'ai participé? Des blessés que j'ai soigné? des
Engeances rencontrées?

A moins que ce soit lié à ce chevalier de l'ombre et ce rituel...
Usurpateur! d'autant plus que ces rêves ont

Commencé un peu après mon arrivée à l'avoir rencontré, à Goddard...
Et puis il y a eu
Rune et la peste sans parler de la guerre
Chez les Orcs et de mon travail à l'hôpital... Mais bon...ce n'est peut-être pas grave après tout.
Le principal c'est d'avoir des gens sur qui compter et ce travail pour subsister.
En espérant que ça dure...

Spoiler:

Les lettres rouges vous révèleront la nature de cette mise à jour ^^

[Brunox]

Tomber de haut... comme les feuilles

Jaell approcha de l'arbre-maison où vivait Druellae. Cela faisait presque six mois qu'elle n'était pas revenue dans la Forêt des Miroirs. Quand elle arriva à proximité de l'arbre, une porte prit forme à partir d'un nœud du bois. Jaell entra, tête baissée, renfrognée.

- « Bonsoir ma petite fée. Dure journée? lança Druellae. »

Jaell s'affala sur une racine qui avait curieusement la forme d'une chaise.

- « Dit Dru? Pourquoi je n'arrive pas à vivre parmi les autres races? Pourquoi j'ai du mal à les comprendre? Pourquoi je fais des rêves atroces et pourquoi j'ai l'impression d'être tout le temps fatiguée? »

Druellae se retourna et posa son regard sur Jaell qui regardait le sol.

- « Parce que tu n'es pas comme eux, tu ne fais pas partie de leur monde tout simplement. Quand aux rêves et ta fatigue... c'est ce qui arrive quand on reste trop longtemps loin de la forêt et qu'on utilise notre magie. »

Jaell leva la tête vers Druellae et esquissa un sourire.

- « Ça c'est quand on est née au sein du peuple féérique enfin qu'on est un habitant de la forêt, Dru. Ça ne me concerne pas moi, vu que mes parents étaient humains. »

Druellae resta silencieuse et se retourna pour continuer ce qu'elle faisait précédemment...

- “Dru? DRU?! appuya Jaell. Dis-moi la vérité! DRUUUUU!!!!

- D'accord, d'accord! la coupa-t-elle. Je vais tout te raconter... »

Une racine sortit à ce moment là du sol, s'enroula et se courba pour prendre la forme d'un fauteuil visiblement confortable. Druellae se cala dedans, en face de Jaell. Elle soupira profondément.

- Bon! Commença-t-elle en regardant le sol terreux. Tes troubles sont en effet dus à ton éloignement de notre forêt et plus exactement de notre puit de magie. Tu vois de quoi je veux parler. Ce qui veut dire qu'en effet, tu es une habitante de la forêt... tu fais partie des nôtres. En même temps, tu crois qu'on aurait accepté et formé une humaine à notre magie et à nos coutumes... Alors ça ne veut pas dire que ceux que tu considères comme tes parents, tes parents humains, soit fictifs. On a juste, comment dire, aider à ta conception... »

Jaell écouta les yeux grands ouverts, presque assommée par les paroles.

- « Le plus dur a surtout été le rituel pour masquer ta vrai nature... incruster en quelque sorte ton âme féérique dans un enveloppe charnel humaine. Te transformer en humaine quoi! ajouta-t-elle en voyant la mine déconfite de la fillette. Après, continua-t-elle, ils t'ont juste élevé dans le monde des humains. Plutôt bien d'ailleurs. »

La bouche de Jaell s'ouvrait et se fermait comme si des questions se bousculaient sans réussir réellement à sortir.

- « Arg! réussit-elle enfin à balbutier.

- Jusqu'à ce soir fatidique reprit Druellae. Celui où tu es arrivée sur nos terres, poursuivie par les peaux vertes. Revenue chez toi, plutôt. Si tu crois que c'est la chance qui t'a mené jusqu'à nous, tu te trompes! Elle regarda Jaell dans les yeux. C'est l'instinct!

- Fais pas cette tête! Lança Dru experte en "tactologie". Je suis sûre que dans une minute, tu vas me demander pourquoi? j'me trompe? »

Un filet de bave s'échappa de la bouche de Jaell et tomba sur sa robe.

- « Bref ajouta-t-elle, voyant l'inactivité cérébrale de Jaell. C'est notre Reine Berun, la Reine de la Maison de l’Automne qui l'a décidé il y a quatorze ans maintenant. Elle voulait connaître les humains et les autres races en général, essayer de les comprendre, Bref, elle cherchait un relais entre notre monde et leur monde et c'est toi qui a été choisie. »

Jaell se raidit et manqua de tomber de sa chaise tel un phasme en catatonie. Enfin, pour être exacte, elle tomba, mais la racine-chaise sur laquelle elle était assise se mua pour retenir sa chute et la redresser. Ce type de catatonie est très connue chez les insectes désireux de vivre longtemps. Comme une protection face au prédateur. Chez les humains, elle correspond généralement à l'effondrement mental d'une personne, typique d'une pseudo-réalité qu'on détruit à coup de bulldozer. Seules des séances multiples chez un bon psy peuvent à la rigueur, permettre de tout reconstruire.

- « Et moi dans tout ça tu vas me dire... et bien j'étais chargée de veiller sur toi et de récupérer les informations. De te protéger aussi... c'est pour cela que toutes tes bêtises ont été couvertes. Tu te rappelles l'ambassadeur Satyre... et la panthère... dit-elle pensive. Tes incursions dans le monde humain et en particulier ces deux dernières années à Goddard ont été riches pour notre peuple... et c'est grâce à toi.

- Grâce à moi... articula Jaell en reprenant des couleurs.

- Oui grâce à toi! et ta mère est très fière de toi. Assura-t-elle. »

Les yeux de la fillette s'écarquillèrent comme s'ils attendaient quelque chose. Comme s'ils demandaient, presque malgré elle, mais qui est donc ma mère? La Dryade remarqua ces yeux.

Le temps s'arrêta pour Jaell.

Un observateur extérieur aurait dit que la réponse de Druellae fut extrêmement rapide à arriver. A peine une seconde. Cependant, les principes de la relativité (restreinte ou générale) nous apprennent que le temps peut se dilater à grande vitesse, le tout étant alors une histoire de référentiel d'observation. C'est le fameux paradoxe de l'horloge mise dans une fusée se déplaçant à une vitesse proche de celle de la lumière. Un observateur extérieur au référentiel horloge/fusée verrait l'horloge battre le temps à un rythme plus lent. C'est aussi le paradoxe des jumeaux, l'un partant faire un voyage dans la même fusée et l'autre restant sur Elmore... A son retour, après un voyage d'un an, le premier jumeau aurait la surprise de retrouver son frère beaucoup plus vieux que lui...

Bref, c'est à peu près ce qui se passa dans la petite tête de la fillette. Son cerveau refit tout le film de sa vie durant cette fameuse seconde. A une vitesse incroyable. Pour la conscience de Jaell, observatrice extérieure au référentiel cerveau/film, le film défila extrêmement lentement... et c'est pour cela que la seconde sembla durer une éternité.

- « La reine Berun est très fière de toi, repris Druellae en levant son doigt vers le ciel... »

Une demi-heure était passée quand Druellae entra de nouveau dans l'arbre-maison. Elle trouva Jaell dans la position dans laquelle elle l'avait laissé, assise sur sa racine-chaise, les yeux dans le vide. Elle regardait les feuilles tomber, par une ouverture aux allures de fenêtre.

- « Alors? dit la jeune fille presque machinalement.

- La Reine souhaite te recevoir Jaell. Tu vois, tout vient à point à qui sait attendre. »


Peu après, elles arrivèrent au pied du palais non loin de la Cascade de L'ange. Celui-ci, pour un observateur non avertit ressemblait à... un gros arbre. Un arbre énorme et vieux même, percé de trous divers et variés. Il avait très peu de feuilles. Seules les branches les plus hautes en possédaient encore. De l'extérieur toujours, aucune activité ne semblait ébranler la demeure. Elles s'arrêtèrent devant l'entrée. Enfin, seules les traces de piétinement au sol présumaient de sa position. Sabots, pattes, griffes, des dizaines de types de traces pouvaient être identifiées.
A leur approche et comme à l'accoutumé, deux immenses portes prirent forme dans le bois ancien. Elles s'ouvrirent ensuite lentement, laissant place à un immense hall d'entrée et à deux, tout aussi immenses, centaures, armées jusqu'aux cornes, qui en gardaient l'accès. Les centaures, voyant le jeune fille semblèrent la reconnaître et se déplacèrent lentement sur le côté tout en s'inclinant légèrement. Jaell n'avait jamais remarqué cela sur les arbre-maisons, mais il était maintenant clair que l'intérieur des demeures féériques était plus spacieux que ne laissait transparaître l'extérieur. Sûrement un effet lié à la courbure de la magie se dit-elle.

Au même moment, un petit lutin, enfin, plus petit que la normale, accourut à leur rencontre.

- « Vous revoilà Conseillère Druellae! dit le petit homme à la mine rougeaude. Et la voici donc! ajouta-t-il mal à l'aise en détaillant Jaell. Il s’inclina respectueusement. »

Jaell, ne sachant trop quoi faire, fit une génuflexion dont elle avait le secret. Ce qui mit le lutin encore plus mal à l'aise…

- « Je... hum! hum! Je suis enchanté de vous rencontrer enfin! Balbutia-t-il. Je me nomme Blabla dit-il ensuite. Paraît-il que je n’arrête pas de parler hi hi hi. En tout cas, je pense que c’est pour cela que l’on me nomme ainsi. On ne m’a d’ailleurs pas appelé Muet-muet! lança-t-il sur le ton de la plaisanterie. »

Dans le monde, il y a les gens qui sont naturellement drôle. Vous savez, ceux qui arrivent, avec une simple petite phrase, à détendre l’atmosphère ou à extirper un sourire du PDG prout-prout d’une grande entreprise. Blabla, n’était pas de ces personnes là…

Jaell haussa les sourcils. Elle n’avait visiblement pas du tout compris la blague.

- « Hum hum… Bien ! fit Blabla rougissant de plus bel… Notre Eclatante Altesse Sérénissime vous attend, Princesse. »

Le lutin les mena vers le fond du hall.

Tout ici était ligneux. Il était même étonnant de voir les multiples textures que pouvait prendre le bois. Des colonnes en passant pas les dalles, les escaliers, les lustres, les meubles, tout était fait de bois, mais du bois ressemblant tantôt à de la pierre ou à du verre, translucide ou même lisse et lustré. Et cette lumière. Elle ne provenait pas de bougies évidemment. Elle semblait provenir du cœur de l’arbre. Elle se diffusait depuis ses racines, par ses veines… comme si la sève illuminait l’intérieur.
Ils arrivèrent devant une sorte de plateforme plus ou moins circulaire. Le lutin les invita à prendre place et marmonna quelques paroles en elfique. Aussitôt, la plateforme s’éleva dans les airs telle une fleur à croissance accélérée. Plus elle s’élevait, plus elle prenait la forme d’une cage se refermant petit à petit, comme pour protéger ses occupants de la chute. Quelques secondes plus tard, elle s’arrêta. Ils étaient arrivés au dernier étage du palais.

Blabla les invita de nouveau à le suivre. Ils entrèrent alors dans une salle luxuriante. Les textures du bois ressemblaient à celle des pièces précédentes, mais les tons des couleurs étaient moins vifs, plus ternes. La lumière était toujours présente. On avait cependant l’impression de se trouver dans une forêt, aménagée de meubles, de tables et de chaises, aux couleurs typiques de l’automne. Vers le fond de la salle, un trône unique prenait place en haut de marches. Une personne était installée dessus. Elle discutait avec une autre agenouillée.

- « Je vous en prie. Chuchota Blabla avancez jusqu’au marches. »

- « C’est très intéressant tout cela… »

Ce sont les premiers mots que Jaell entendu de sa nouvelle mère en arrivant non loin du trône.

- « Vous dites qu’Aden devient vassal de l’Alliance du Nord ! Cela veut dire que l’Alliance du Sud bat sérieusement de l’aile… Renforcez légèrement la surveillance de nos frontières. Nous allons voir comment nos nouveaux voisins vont gérer le Village des Chasseurs et le reste de l’Alliance du Sud. »

Jaell regardait intensément sa mère comme une pellicule cherche à fixer l’instant présent indéfiniment. Elle ne vit quasiment pas le soldat saluer la reine et partir. Berun avait cette étrange attirance. A la fois belle mais froide, colorée et blafarde comme la mort. Elle ressemblait à une elfe, mais brune. Ses traits semblaient à la fois sévères et accueillants. Elle posa ses yeux sur Jaell et sourit tendrement.

- « Approche ma petite licorne. Dit-elle toujours souriante. Elle s’agenouilla et tendit les bras vers la fillette. Je sais que je n’ai pas été très présente durant toutes ces années… Et je compte bien me rattraper à partir d’aujourd’hui ».

Jaell n’osa pas monter les marches. Elle était partagée entre l’émotion de savoir enfin qui elle était vraiment et le désarroi de laisser sa mère adoptive, celle qui lui avait tout appris, derrière. La reine Berun le vit et au même moment, Druellae la poussa légèrement du coude pour la forcer à aller de l’avant.

- « Merci à toi ma fidèle suivante, ma conseillère et mon amie. Dit Berun à l’attention de Druellae. C’est grâce à toi si cet instant est rendu possible. Je te l’ai déjà dit mille fois, mais, en ce jour, mes mots ont enfin un sens… merci à toi… »

Druellae fit une petite génuflexion en guise de remerciements. Au même moment, Jaell vint se blottir dans les bras de se Mère… Elle ressentit cette chaleur caractéristique du « Câlin avec Môman ». Cette chaleur que l’on reconnaitrait parmi des centaines. Celle qui fait fondre en larme, comme si on ne l’avait jamais oublié. Elle pleura.

Quelques instants plus tard, Berun releva Jaell et la regarda.

- « Tu n’es pas mal sous cette forme ! Lâcha-t-elle en détaillant des pieds à la tête la fillette. Je te préfère quand même sous ta forme originelle, celle que tu as choisie en entrant dans ce monde. »

Devant la surprise de la fillette, La reine leva une main et la posa sur sa poitrine. Sans prononcer un mot, une aura lumineuse intense apparut. Jaell sentit le picotement typique d’une transformation dans tout son corps. Le temps d’y penser, elle se mua en une jeune licorne blanche.

- « C’est la première fois que tu prends l’apparence d’une créature féérique toi ! Rigola Berun. Cette forme qui est la tienne, est directement liée à tes capacités magiques. Tes capacités de soins. Ce n’est pas pour rien que tu maîtrises ce domaine. »

Jaell hocha de sa tête chevaline. Elle se concentra et repris sa forme humaine quasiment instantanément.

- « Bien ! Dit la Reine. Je vois que tu connais cette magie. Elle se leva et alla se rasseoir sur son trône. Je pense que Druellae t’a raconté le pourquoi de cette mascarade qui m’a éloigné de toi toute ces années? demanda-t-elle.
- Dru m’a dit que vous vouliez en savoir plus sur les autres races, commença Jaell.
- C’est cela. Repris Berun. Nos amis de la Maison du Printemps, ont depuis toujours gardés un lien particulier avec les elfes. Ce qui leur a permis de ne pas trop s’éloigner des races présentes en Elmore. Je ne voulais pas que nous devenions comme ces attardés de la Maison de l‘Hiver. Complètement renfermés sur eux-mêmes. J’ai donc pensé qu’il serait bien pour la maison de l’automne, d’avoir une sorte d’ambassadeur connaissant à la fois notre culture et celles des autres races. Tu as été la première à intégrer le monde des humains. Je n’aurai jamais pu envoyer quelqu’un d’autre. Il fallait que ce soit un de mes enfants. Je n’aurai jamais pu faire confiance à une autre créature. »

Jaell fit oui de la tête.

- « Sache que tu as été d’une grande aide pour notre peuple. Même si les premières années ont été difficiles, tes incursions dans leur monde depuis tes six ans et ces deux dernières années à Goddard ont été parfaites. Tu m’as permis de comprendre, à travers ce que tu racontais à Druellae, leur façon si particulière de penser et de réagir. Je peux même dire que tu as été d’un grand secours lors de la guerre Nord/Sud tout les évènements qui en découlaient. Berun prit un calice et bu quelques gorgées. De plus, tu as ouvert la voie à d’autres ambassadeurs. Ils ont suivi ta route en me ramenant des bribes d’informations qui me manquaient. »

Jaell fit encore oui de la tête. Un hochement qui voulait cette fois-ci dire merci.

- « Tu comprends maintenant pourquoi je t’ai caché ton identité. Je ne souhaitais pas que tu serves de monnaie d’échange si jamais un problème avait eu lieu… Mais maintenant, je pense que tu as fait tes preuves auprès des autres races. Je souhaite donc que tu continues ton rôle mais peut-être d’une manière plus officielle. Il semblerait de plus que ce soit le bon moment pour nous montrer. Elle souri. »

Jaell fit de grands yeux.

- « Ouais ! fit-elle. Enfin je veux dire que ce serait un grand honneur pour moi maman… euh… Mère… »

La Reine Berun et Druellae sourirent en même temps.

- « Je vais t’écrire une lettre que tu donneras soit à cette sombre qui t’a donné un travail ; soit au Prince de Goddard. Passes la prendre plus tard. Mais pour l’instant ! dit-elle en se levant, je dois recevoir un ambassadeur de la Vallée Enchantée… pfff. Elle leva les yeux au ciel. On se revoit après, ajouta-t-elle en faisant un clin d’œil à Jaell. »

Spoiler:

Texte basée sur les écrits de Lust sur les Fées.
Grosse mise à jour du BG de Jaell qui va sûrement demander un aller-retour en ZR. Je m’octroie en effet un titre de noblesse chez les fées, celui de princesse de la Maison de l'Automne et un job d'ambassadeur chez cette même maison + apprentissage de la transfo Unicorn