[BGhumain] Kabrios

[Zor]

Kabrios est né au sein d’une famille de la haute bourgeoisie, son père Kamiros et son ailleul Kafyss avant lui étaient des armateurs pour le mercenariat. Il avait une petite sœur de cinq ans plus jeune : Enora, et un grand frère supposé reprendre les affaires et de deux ans son ainé : Kalyss.

Son père avait un avenir tout tracé pour son fils qui allait de paire avec ses ambitions personnelles, c'est-à-dire, rendre sa famille noble et puissante. Kabrios sera son instrument au sein du clergé d’Einhasad, pour se faire, il l’envoya dès son plus jeune âge dans un monastère reclus. Durant toute son enfance il n’eut que peu de contact avec sa famille ou avec les affaires que traitaient son père.
Ce dernier, quant à lui, avait trouvé une utilité à sa cadette, elle serait mariée à un prince ou un tout autre noble afin de parfaire leur position. Mais aux cours des années suivantes, alors que ses ambitions restaient les mêmes, il les voyait sans cesse s’éloigner. En effet, les affaires ne marchaient pas tant que cela depuis quelques saisons et son ainé ne semblait penser qu’à rentrer dans l’armée. Non pas que cela ne pourrait pas être utile que d’avoir un enfant au sein du corps militaire pour se rapprocher des nobles voir mêmes de certains « seigneurs de guerre ». Il voyait ses rêves s’effriter entre ses doigts et finalement après avoir attendu plus de dix ans après la naissance de sa cadette, il choisit de forcer le destin.
Il en appela aux démons afin de satisfaire son besoin de puissance et de richesse. Obsédé par ses désirs de pouvoirs il vendit sur le champ l’âme de sa femme, se promettant qu’il n’irait pas plus loin.
La mère de Kabrios mourut peu de temps plus tard d’un mal inconnu et foudroyant. Cet événement décida le grand frère de Kabrios à rentrer dans l’armée du seigneur local. Cela provoqua la colère de son père à tel point qu’il coupa tout lien avec ce dernier et le retira de son héritage. Ce n’était pas le moment de laisser tomber sa famille alors qu’il venait de faire un pacte qui lui assurait son avenir à lui ainsi que sa famille.

Les années passèrent, et l’empire commercial de son père prenait de l’ampleur. Mais cinq ans plus tard, les démons demandèrent plus au chef de famille. Il était désormais question de l’âme de sa fille Enora. Elle avait tout juste 15 ans et il allait enfin pouvoir la marier avec un noble pour créer une alliance et enfin anoblir son sang et sa descendance. Kamiros refusa d’offrir l’âme de sa fille, il proposa même d’offrir la sienne en échange, mais les démons avaient fait leur choix.
Ne pouvant trouver un accord à l’amiable les démons disparurent et Kamiros oublia bien vite les menaces, enivré par le pouvoir et le futur mariage de sa fille.

Kabrios durant ses quinze années n’était pas beaucoup rentré au domaine familial. Il était resté un temps exceptionnel d’une semaine entière quand sa mère était morte afin de consoler sa petite sœur et de lui parler de la foi qui l’habitait. Il avait appris la valeur de la vie et des enseignements essentiels d’Einhasad : respect, pureté, chasteté, entraide et tout le reste. Il n’avait rien à voir avec cet environnement baroque et bourgeois dans lequel vivait le reste de sa famille. Le reste du temps il revenait quelques jours par saison afin de passer du temps avec sa sœur. Son père et lui n’étaient définitivement plus du même monde même s’ils éprouvaient du respect et de l’amour l’un pour l’autre.
Il revoyait son frère encore plus rarement mais c’était alors toujours un moment privilégié ou chacun racontait ses anecdotes.


Il y allait avoir un évènement cependant où chacun serait présent, ce sera le mariage d’Enora et du prince Alexandre, fils ainé d’un comte de régions reculées.
Et c’est à ce moment là que les démons choisirent de frapper.

Alors que dans la demeure familiale chacun fêtait l’alliance de ces deux familles, les démons apparurent pour faire de ce lieu de joie un véritable bain de sang. L’ensemble de la maison trembla des cris de terreur des occupants. Les quelques hommes armés et Kalyss tentèrent vainement de défendre les innocents qui se trouvaient dans la salle des fêtes mais ils ne firent tout simplement pas le poids. Kamiros ordonna à son autre fils de fuir et de prendre Enora avec lui, qu’il les retrouverait plus tard. Mais il était déjà trop tard Enora était dans les griffes d’un énorme démon ailé qui salivait à la vue de la chair tendre de la jeune fille. Kamiros hurla à Kabrios de partir et qu’il allait s’en occuper. Quand son fils refusa d’obtempérer, il le fit assommer par deux gardes qui l’emmenèrent par un passage secret dans une diligence qui s’en irait loin de cet enfer….

Quand il reprit ses esprits, il était à plusieurs lieux de chez lui, dans une diligence, seul… Il prit les rennes pour retourner au plus vite chez son père. Il vit la fumée de loin et ne put se raisonner à perdre espoir. Mais il fut arrêté par des hommes du clergé avant d’arriver là bas. Ses ‘’frères’’ lui demandèrent de le suivre et que tout lui serait expliqué en temps et en heure. Kabrios ne put se résoudre à désobéir ses semblables, il avait trop de respect pour eux, il n’éprouva pas colère car il comprit que cet évènement expliquait bien qu’il n’y avait plus rien à sauver là bas.

De retour au monastère, on lui expliqua ce qu’il s’était passé.
Il s’avérait que son père semblait avoir fait un pacte avec des démons, ils avaient retrouvé des maigres preuves dans la demeure. Maigre car celle-ci fut brûlée par les villageois dés que la rumeur fut propagée. Enora avait été retrouvée morte tout comme son frère, les frères refusant de lui donner plus de détails. Son père quant à lui semblait avoir disparu. Il a été mis à l’écart de la résidence car les frères ne voulaient pas qu’il soit lapidé en place publique car il était le fils d’un homme ayant pactisé avec le démon.

Cela brisa le cœur de Kabrios et sa croyance en la bonté de l’homme. Son père même ! Qui en plus avait fui ! Il pleura longuement la mort de son innocente sœur et se jura que jamais chose pareille ne devrait recommencer.
Quand il énonça le désir d’en apprendre plus sur les démons et leur manière de faire, le clergé vu cela d’un mauvais œil. C’est ainsi que Kabrios prit la décision de quitter les ordres, tout d’abord pour cela et ensuite pour partir à la recherche de son père.
La colère et la douleur lui servirent de détermination pour étudier ce tout nouveau sujet. Il voyagea loin et aux quatre coins pour en apprendre plus sur les démons, les vampires, les morts vivants, tout ce qui pouvait toucher de prêt ou de loin à la nécromancie et à la démonologie. Le clergé gardait toujours un œil sur lui. Il avait peur que Kabrios tombe comme son père dans le piège des arts occultes.

Cinq ans de voyage passèrent pendant lesquelles il accumula des connaissances. Au cours de cette même période il rechercha son père mais il revint toujours bredouille. Il n’y avait pas un jour où il ne pensait pas à Enora, sa jeune sœur et à la dernière image de son père qui lui disait de fuir. Avait-il fait cela pour le protéger ? Était-il si horrible qu’il avait voulu qu’il vive avec cela tout le reste de sa vie ? Ou avait il éprouvé du remord à la dernière minute et essayait de ne pas ‘’tout’’ perdre ? Tant de questions sans réponse…

Ainsi il parcourait le monde, à la recherche de son père, convaincu que l’humanité était une chose facile à pervertir et que seule la foi pouvait vous en protéger.
Il combattra ceux qui ont détruit sa famille et toutes les créatures semblables à celles-ci.
Il sera le bouclier de la pureté afin de protéger les innocents de ce monde impie.

Nom : Eguitur
Prénom : Kabrios
Age : 27 ans
Sexe : Masculin
Race : Humaine
Classe : Bishop
Description Physique : Un homme de taille moyenne d’une trentaine d’années, il porte un large manteau à capuche ample en bure grise au dessus d’un froc marron clair, des bottes de cuir usées aux pieds. Il a les cheveux courts noirs, les yeux bleus gris, il est souvent mal rasé. Son apparence générale fait qu’il a l’air d’un homme du peuple ou tout du moins à un homme de souche modeste.
Croyances : Einhasad
Langues parlées : Commun.

[Zor]

Il regardait la neige tombait en gros flocons sur la ville de Gludio à travers l’une des fenêtres de la tour des mages. La bataille approchait et il n’était pas d’un naturel si confiant.
Perdu dans ses pensées, il se mit à passer en revue les péripéties qu’il avait vécu depuis qu’il avait entrepris cette quête…

Tout avait commencé par sa rencontre avec Mariel, femme d’Eglise dans la cité d’Aden et membre de la Vindicte Ecarlate… Il lui avait laissé entrevoir son âme et ses intentions, pensant qu’elle serait capable de l’aider et qu’il pourrait s’appuyer sur elle en certaines circonstances. Mais Mariel était une âme tourmentée, meurtrie par il ne savait quels maux. Il n’avait pas trouvé en elle la chaleur qu’il avait tout d’abord cru deviné. La bonté d’âme qu’il avait cherché au son sein, il ne l’avait pas trouvé. Cela fut confirmé quand elle suggéra d’envoyer deux paysans qui revendiquaient leurs droits au sein même de la ville de Dion. Ce qui ne leur réservait que douleur et atrocité. Il était persuadé néanmoins qu’elle se tiendrait dans les rangs des combattants de la lumière le moment venu.

Puis il y eut sa relation avec Gériel, femme mystérieuse et torturée que cette demoiselle qu’il avait un temps tenté d’aider. Beaucoup la voyait comme une créature maléfique, perverse et manipulatrice. Lui la voyait comme une victime de son propre destin, une vie bercée de désillusion, passée à chercher en elle une étincelle qui la ferait se sentir vivante.
Ils avaient beaucoup parlé, il savait bien qu’elle n’avait pas dit toute la vérité et que le véritable portrait de cette femme était certainement plus sombre qu’elle n’osait le décrire.
Son histoire avec Paresse n’était pas pour redorer un blason déjà bien trop terni par le passé de toute façon. Ne connaissant pas suffisamment Paresse, il n’avait pas voulu prendre parti pour l’un ou pour l’autre. Les deux vivants de toute façon assez mal à situation à sa connaissance.
Les moments passés avec elle furent sommes toutes intéressants et lui permirent d’apprendre plus de choses sur les tourments qui planaient au dessus du monde. Quand elle prit finalement le choix de partir dans le nord, laissant tout derrière elle, ils avaient pris la décision de ne plus se côtoyer. Ceci afin qu’il puisse avancer dans ses recherches et trouver des alliées pour combattre les maux d’Elmoraden. Cela lui laissait un gout amer d’échec dans la bouche… Mais c’était certainement le prix à payer pour aider au mieux l’ensemble du continent.

Bien des pensées continuèrent à virevolter dans son crâne alors qu’il regardait les rares personnes encore présentes dans la ville… Sirra n’était pas encore une menace écartée, Sybille serait aux portes de la ville en un rien de temps… Quant était il de sa relation avec Angueran ? Comment la souveraine d’Aden s’était elle sorti réellement des griffes de la démone ? Et si son histoire était vraie, qui l’avait aidé à s’enfuir ? Zaraki avait une hypothèse concernant un grand mage orc qui serait en quelques sortes mort puis revenu à la vie. Une créature puissante de plus qui avait surement ses propres intérêts là dedans…

Au cours de toutes ses aventures pour tenter de combattre l’usurpatrice au trône de glace, il avait pu se rendre compte à quel point les alliances entre les différents groupes pouvaient être fragiles. Parallèlement à cela, il n’avait eu que peu de contacts proches avec la plupart de ces gens. Le temps pressait et il lui fallait avoir accès au plus vite aux informations dont il avait besoin.
Sa quête serait mise de coté pour l’instant, il ne pouvait pas ignorer les dangers qui menaçaient le continent… C’est ainsi qu’il prit la décision de postuler à la tour des mages de Gludio. Paresse lui avait proposé une place là bas au cours de leur première rencontre. Il se demandait d’ailleurs comment ce dernier avait pris les choses quand il avait appris cela alors que lui et Gériel s’étaient déchirés.

Quelques gardes faisaient leur patrouille au sein de la ville. Même de loin, l’on pouvait voir l’air grave qui habitait leur visage… Une bonne chose que les rangs se gonflent encore de recrues en ces jours sombres. Cela prouvait bien que le peuple n’avait pas encore baissé les bras. Il vit Zaraki, cette masse de muscles sûre d’elle et d’un optimisme insolent. Il souriait, comme à son habitude, la sérénité incarnée lui semblait il.

Son esprit vagabonda une fois de plus, ses yeux suivant la chute des flocons de neige au gré d’un vent saccadé… Il y avait bien des rencontres qui ne s’étaient pas encore soldé par une désillusion. Celles avec les membres de la guilde dirigeant la ville par exemple… Aux même titres que celles qu’il eut avec une elfe dénommé Elvane. Il nourrissait une certaine attirance pour elle, chose nouvelle chez lui. Mais les temps troublés n’offraient pas de place pour ce genre de chose à l’heure actuelle. Tout cela attendrait le printemps et avec lui l’espoir de voir enfin la fin des tourments du continent…
Il prit une grande respiration et se détourna de la fenêtre pour revenir à son bureau. L’heure était à la recherche, aux combats. Faire face à l’adversité de l’univers voilà là où devait se trouver son esprit pour le moment…

[Zor]

Ils l’avaient ramenés dans un piteux état jusqu’à une couche de l’hôpital de Heine. Ils lui avaient prodigués les soins nécessaires pour que son enveloppe charnelle puisse encore garder en elle son esprit.
Il était là, alité, le corps couvert de blessures fraichement refermées, de contusions diverses. La quantité de sang perdu faisait que sa guérison passerait fatalement par un long moment d’inconscience, mais il vivrait.
Les draps trempés de sueurs, alors que sa chaire était incapable du moindre effort, son subconscient, lui se nourrissait des visions d’horreur insufflées par la folie de Noct.

Une grande pièce chargée de décorations riches souillés de sang, il comprit instantanément où il se trouvait : la grande pièce de réception de sa feu demeure familiale. La salle était comble mais les figurants ne semblaient pas se soucier des horreurs sur les murs. Au fond de la salle, trônant sur un fauteuil massif, il put reconnaître son père. Ou plutôt, ce qui semblait être son père, des traits démoniaques le rendaient difficile à reconnaître. Une queue écailleuse serpentait nonchalamment sur le pied de son trône, il avait l’air satisfait.
C’est quand il voulut avancer qu’il comprit alors qu’il était attaché, ligoté à une hypothétique colonne de la salle. Personne ne semblait se soucier de lui ou des litres d’hémoglobines qui coulaient le long des parois. Chacun riant, entrechoquant les verres ou levant ses derniers en direction du maitre de la fête. Il voulut crier mais aucun son ne sortit du fond de sa gorge. Son regard se dirigea alors vers le sol, autour de ses pieds un conglomérat d’insectes se gavait de son sang en toute impunité.

Il entendit un pas lourd s’approchait dans son dos. Quand il releva la tête, Wiel se trouvait face à lui, mais pas le Wiel qu’il connaissait. Ce dernier arborait un sourire sadique, ses cheveux longs raides de sang séché cachant partiellement son visage. Il tenait dans sa main l’épée divine, mais elle était désormais veinée d’énergie maléfique et de liquide vermillon coagulé. Il était le seul à s’intéresser à lui, souriant de façon abjecte, alors que deux inconnus trainaient le corps couvert d’entailles de celle qu’il reconnut de suite : Elvane. L’un des deux inconnus lui redressa la tête, tirant ses cheveux en arrière, il put alors lire dans ses yeux la terreur et l’appel à l’aide silencieux qu’elle lui lançait.

« Alors, Kabrios, tu voulais en faire ta moitié ? lier ton âme à la sienne ? »
La fin de la phrase prononcée par Wiel se termina par un rire sinistre et méprisant, alors qu’il rangeait l’épée corrompue dans son fourreau
« N’est crainte petit homme, je vais te donner ce que tu veux » lui dit il en passant le revers de ses doigts sur le visage de l’intéressé.

Puis il se tourna vers Elvane, toujours tenue fermement par les deux ombres. Dans un sourire inhumain, il plongea les mains jointes dans le thorax de la faible elfe, qui hoqueta et cracha du sang sous la violence du coup. Des craquements d’os immondes se firent entendre alors que Wiel ouvrait la poitrine d’Elvane dont les yeux signifiaient toute sa détresse à Kabrios. Il voulut hurler de colère et d’impuissance mais rien ne sortit de sa bouche une fois encore. Les cordes ne cillèrent pas non plus un instant sous la violence des mouvements qu’il tentait d’avoir.
C’est alors que, d’un geste expert et brutal, Wiel extirpa le cœur de la poitrine de sa victime, puis écrasa avec bestialité l’organe encore chaud et dégoulinant sur le visage paralysé de stupeur de Kabrios.

« Est-ce bien là ce que tu voulais petit homme ? Son cœur ? »

La vision fut noyée de rouge sombre, il n’entendait que le rire démoniaque de Wiel, puis toute la salle se mit à pouffer de concert alors qu’il sombrait une fois de plus dans la démence.

Son corps fut pris de soubresauts violents et les guérisseurs vinrent aussi vite qu’ils le purent à son chevet. Les yeux révulsés dans son sommeil, il se débattait comme un bougre contre les démons tapis au plus profond de son âme.
Il lui faudra du temps se dirent les infirmiers. L’un d’eux évoqua même le fait qu’il ne pourrait revenir indemne, étant donné les propos qu’on lui avait rapporté…
Pendant ce temps, le combat intérieur continuait, la folie s’opposait à sa volonté…

[Zor]

La comtesse de Gludio réussi à altérer le rêve… Elle l’avait sorti de ce sommeil tourmenté. Il se sentait redevable auprès d’elle, ceci malgré toute leur différence. Il avait pu retrouver Elvane, ce qui à l’époque, l’avait enveloppé d’un manteau de joie et de bravoure. Il s’était senti capable de déplacer les montagnes, de faire reculer le mal hors des frontières du monde…
Mais cela ne dura qu’un temps, l’amour qu’il portait pour cette elfe, se transforma vite en fardeau. Elle accaparait son esprit et il se sentait impuissant à l’égard de ses sentiments qui l’envahissaient. Un jour alors qu’il étudiait à la tour, une des proches amies de cette dernière vint à sa rencontre afin de transmettre une nouvelle qui le poussa à se remettre en question. Elle avait fait son choix finalement, et ce n’était pas lui qui emporterait le cœur de la douce demoiselle.

A ce message, son désarroi n’en fut que plus grand… L’amour n’était qu’une chimère, une lame à double tranchant qui venait depuis retomber dessus. Il avait commencé par l’éloigner de ses objectifs et il l’enfonçait désormais dans des abimes de tristesse et d’amertume. Il resta de nombreux jours dans la tour, occupant son esprit dans des livres afin qu’il ne sombre pas un peu plus dans les abysses…

Il en oublia même le combat à mener contre Sirra, et quand il apprit la victoire de la bouche d’Elvane, cela le conforta uniquement sur la futilité de son existence. Mais elle ne lui apporta pas que des bonnes nouvelles… La porte ouverte, Aden en guerre, l’effondrement du monde des rêves… Alors qu’elle cherchait réconfort des bras d’un ami, il les lui refusa, trop amer pour se sentir concerné…
La meilleure nouvelle fut que la Comtesse lui avait assigné une nouvelle mission : parfaire les protections magiques de la ville. Au moins, il se sentirait utile et cela occuperait son temps et son esprit à autre chose que toute cette histoire…
C’est durant ces avancements qu’il reprit espoir en lui-même. Repoussant encore plus loin cette bête inconnue que l’on appelle l’amour pour s’en défaire une fois pour toute. Le monde n’avait pas besoin de cela pour tourner, il n’avait pas besoin de cela pour vivre, ou plutôt pour se sentir vivant.

Il partageait désormais son temps entre l’hospice d’Aden qui accueillait sans cesse les blessés des portes, et la tour des mages où il cherchait un moyen optimal de mettre en place des protections contre les démons.
C’est au cours d’un de ses déplacements qu’il croisa par hasard Geriel. Il l’avait cru parti pour le Nord en quête de sérénité, mais avec les événements du monde, la guerre qui se préparait, elle se sentait prisonnière de son destin une fois de plus. Elle voulait en finir, cesser cette fuite éperdue et abandonner son existence aux mains de la Vindicte. C’est durant cette longue discussion qu’ils partagèrent une fois de plus en haut de ce mont qu’il lui offrit une possibilité d’un énième nouveau départ. L’exil, trouver une terre où personne ne la jugerait sur des rumeurs, où elle ne se sentirait pas comme le chat noir qu’on voulait abattre à coup de trique. L’espoir renaissait dans le cœur de Geriel, il le sentait, et cela lui rendit une fois de plus espoir et estime de soit…

Il n’était pas là pour la gloire, pour les actes héroïques, pour être acclamé… Soigner les blessures des hommes était déjà une grande tâche…

[Zor]

Le monde était en guerre, Kabrios l’avait compris étant donné le nombre de blessés croissants dont il devait s’occuper leur de ses passages à l’hospice de la ville d’Aden. Il avait une certaine appréhension toutefois à aller soutenir les hommes et femmes aux portes qui s’étaient ouvertes récemment. Il avait eu son lot de blessures lui-même et ne tenait pas à se retrouver incapable d’offrir son aide aux braves qui repoussaient constamment les monstres qui attaquaient sans relâche et mettaient en péril tout le monde d’Elmoraden. C’est après avoir discuté avec plusieurs personnes et avoir entendu qu’une partie des membres de la Vindicte allait s’y rendre, qu’il prit finalement son courage à deux mains et partit aider le front aux portes.

La vérité était bien plus dure que les dires le laissaient imaginer. Tout le monde en âge avait pris les armes et se tenait prêt à mourir pour sauver le monde de ces monstres impressionnants. La bravoure de ces hommes, à peine sorti de l’enfance pour certains, perça le cœur de Kabrios. Il se sentit amer devant ce spectacle. Il se devait de faire plus que de soigner les blessés, plus que de simplement les réconforter. Il devait aider ces gens, les aider à se battre. Qu’ils sachent que la Sainte Mère se trouvait à leurs cotés pour empêcher que les ténèbres dominent tout le continent. Qu’elle leur offrait force, courage et obstination devant les horreurs qui se dressaient aux portes obscures.

Une fois revenue de cette expédition néanmoins fructueuses. Il se rendit au temple afin d’y trouver des livres consacrés à la prêtrise en temps de guerre. Il se remémora ces dessins de prêtres amurés, encensant le courage de leurs acolytes au combat, courant à l’assaut des créatures infâmes à l’instar des guerriers à leurs cotés. D’ici quelques semaines, et cela avec l’aide de la Sainte Mère, il serait comme ces derniers. Un rempart pour le cœur des hommes aux combats, celui qui les mènera au front avec l’ardeur des grands guerriers des temps jadis. Le symbole saint qui leur fera prendre confiance et qui les mènera à la victoire sur les ombres qui menacent leurs terres.

Spoiler:

[Maj Sub WarCryer / Prêtre de guerre]

[Zor]

La vie continuait, et avec elle son cruel apprentissage…
Les évènements l’avaient obligé à mentir, chose qu’il détestait autant que bien des choses. Il avait du prendre des décisions qui méritaient encore d’être réfléchies, et il n’aimait pas cela non plus. Mais au moins tout cela lui avait appris des choses. Tout n’est pas aussi facile que l’on peut le croire et toute cette histoire lui fit comprendre qu’il se devait de songer à sa propre protection. Le problème avait été résolu, pas de la manière dont il avait pensé que cela serait fait, mais résolu tout de même. Malgré cela, il avait le respect de ses pairs et de ses proches pour avoir réglé tout cela. C’était une faible consolation face aux questions qu’il se posait encore.

Mais la vie n’était pas faite que de soucis. Elle était partie finalement, elle avait laissé des traces derrière elle, surtout dans l’esprit de quelques uns. Pour le reste du monde, les choses étaient toujours les mêmes… Il ne lui restait plus que les souvenirs, l’espoir et … ce chapeau orné d’une plume qu’elle lui avait laissé avec sa dernière missive. Il ne l’avait jamais vu le porter, et pourtant, il se l’imaginait sans soucis.
Prendre soin de soi, oui. Prévenir même cela était encore une meilleure solution. La menace avait été repoussée certes… Mais la prise de conscience demeurait.

Il devait apprendre à se défendre, seul, car il ne pouvait se permettre de toujours compter sur le monde autour de lui pour le protéger. Une nouvelle connaissance qu’il irait puiser dans les livres de la tour.

La tour…
Son bureau était en désordre, comme à l’accoutumé. Des livres d’arcanes se mêlaient aux livres divins, des écrits qu’on lui avait apportés. Tant de recherches à faire, de codes à déchiffrer, de rituels à retenir jusqu’à la syllabe et au geste près. Et part dessus cela, une nouvelle aventure de connaissance à étudier… Le choix lui apparut sensé, il n’est pas certain que les autres le comprendraient. Les temps ont changé, lui aussi… C’était une des rares à avoir appris cela autour de lui et les Dieux seuls savent combien elle était seule. Cela se devait d’être efficace, donc, sans aucun doute. Il parcourut les quelques allées, ramenant à son bureau encore plus d’ouvrages que celui-ci ne pouvait supporter.

Il s’installa à ce dernier et avant d’ouvrir le premier livre, son regard se posa sur ce chapeau qui trônait seul au sommet du porte manteau. Un soupir, puis un léger sourire…
Il ouvrit le livre et s’y engouffra.

Spoiler:

[Maj Sub Spellhowler]

[Zor]

Il était aux portes du château, ses cheveux flottés nonchalamment dans le vent en attendant de voir ces dernières s’ouvrir lentement dans ce grondement caractéristique.
Les choses allaient enfin être officialisées. Les recherches faites pour la protection de Gludio avaient été fructueuses, malheureusement l’argent semblait manquer pour mettre en place tout cela. Malgré cela il ne s’était pas laissé abattre, il avait d’autres idées qui permettraient de protéger la population. C’était même un défi encore plus grand au final…

La comtesse l’avait reçu, elle avait l’air très affaiblie. Il se demanda un instant pourquoi elle n’avait pas demandé sa présence pendant sa maladie… Peut être ne voulait elle pas qu’un membre du clergé ou proche de la population apprenne l’importance de sa maladie… Elle allait devoir apprendre à lui faire confiance, et la réciproque était vrai également.

Ils en avaient discutés au cours de plusieurs entretiens et il avait sans cesse repoussé l’offre, ne sachant pas si cette intégration serait un fardeau ou au contraire, un tremplin. Mais finalement, après réflexion, cela semblait logique. Il était attaché à la ville, car elle est la première à lui avoir donné sa confiance, car il avait vu sa population s’en allait à cause des attaques de Sybille. Car il avait vu la ville morte, les miliciens apeurés, les démons se jetaient sur la bourgade…

Il voulait également savoir s’il était à la hauteur du poste qu’on lui proposait. Il n’était pas un grand habitué de l’étiquette, ou adepte des grands discours diplomatiques. Il avait laissé le temps aux gens de Gludio de s’en rendre compte, et il n’avait eu que des louanges… L’affaire du vampire avait été pour lui un échec cuisant, il avait été berné, la vampire avait failli fuir, il avait du mentir… Et pourtant les gens lui avaient dit qu’il avait fait un travail admirable…

Les gens semblent attendre beaucoup de lui… la Haute Prêtresse s’était félicité qu’il rejoigne la ville de Gludio en tant que conseiller. Elle avait même fait accélérer les choses concernant son affiliation avec le temple de la ville. C’est à ce moment là qu’il comprit, finalement, que sa présence même et sa réputation seules, redonnaient courage et espoir aux gens autour de lui.

Cette fois ci, il avait accepté l’offre, présentant au passage les possibilités de projets concernant la défense de Gludio. L’attitude de la Comtesse semblait avoir changé. Elle était plus dure, plus coincée, plus protocolaire. Est-ce sa maladie qui l’avait rendu ainsi ? Ou qui lui avait ouvert les yeux sur quelque chose ? Il faudrait qu’il prenne le temps de discuter de cela avec elle… Quand le temps viendrait… Il était là pour chacun, peu importe le rang, la classe, la race, le sexe… La lumière d’Einhasad illuminait tout le monde de la même façon…

Spoiler:

[Maj Clantage MTA]