[Bgsombre] Shantyrr

[Adrastea]

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Prénom: Shantyrr.
Nom: de Darmaki.
Age: 108 ans.
Sexe féminin.
Langues parlées: Sombre & commun.
Croyance(s): Aucune.
Profession: Invocatrice.
-Description physique: -

De taille moyenne, et de corpulence mince. Des longs cheveux noirs couleur jais coiffés en chignon.
Elle porte des robes longues et parfois des tailleurs en soie bleus foncés ou noir.
Son cou est orné d'un délicat collier de diamants, c'est l'unique bijou visible.
Ses yeux sont bleus foncés et ses lèvres sont fines.
Elle dispose parfois des fines lunettes en argent sur son nez, lui donnant un air sensuel et redoutable.

-Caractère: -
C'est une sombre aimant l'ordre et la discipline, elle est organisée, structurée et déteste les changements de dernière minute. C'est une grande alliée car elle est non seulement douée à l'écrit qu'à l'oral.

Elle est souriante, raffinée et avenante.
Elle peut cependant se montrer péremptoire par moments.
Ces éléments peuvent être soumis à d'éventuelles modifications en fonction du déroulement RP du personnage.

Chapitre un: La nuit noire.

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Il y a maintenant une bonne dizaine d'années, je ne saurai dire exactement, je me promenais à Shel'Oloth.
A cette époque, je n'étais pas encore une femme accomplie. J'avais 97 ans et j'étais une sombre tout ce qu'il y a de plus banal.
Je suivais les cours, de magie pour ma part, et recevait l'éducation Shileniste promise à chaque enfant né sur les Terres Sombres. Chose étrange, lorsque j'allais au temple pour voir la Déesse, je ne ressentais rien. Jamais l'envie de prier me tirailla, au contraire, la Déesse avait quelque chose d'effrayant qui me déplaisait et cela ne faisait que s'accentuer lors des sempiternels cours donnés par les Yathrin.

Comme je n'étais pas aussi dévouée à la tâche que mes frères et sœurs, l'une d'elle vint à moi et me demanda la raison pour laquelle je ne me joignais pas aux autres dans la lecture des préceptes.
Je lui dit, posément, que je n'y voyais pas l’intérêt, que selon moi il s'agissait d'une perte de temps. Sa réponse ne se fit pas attendre, cette nuit là mon dos a souffert.

________

La Yathrin me raccompagna chez moi, me tenant fermement le poignet. Lorsque la porte de ma demeure s'ouvrit, elle me jeta à l'intérieur sous les yeux étonnés de mes parents.
"Votre fille est une hérétique!" eut-elle lancé au visage de mes progéniteurs. Ma mère vint, et me mit une gifle.
Je restai je ne sais combien de temps au bord des larmes dans un coin de mon salon, pendant que le trio était en discussion.
Une fois que mon instructrice fut partie, mon père me regarda, fou de haine, me prit par la main, ouvra la porte et me tira jusqu'au centre du village.

L'énorme main de la divinité projetant sa lumière dans la cité se tenait devant moi. Accusatrice, vilaine, grise et morte.

"Vois tu ma fille, ça c'est la preuve que la Déesse veille sur toi, sans Elle tu n'y verrais pas clair, tant au sens propre qu'au sens figuré. Tu te dois de te soumettre à notre Déesse, sinon, je te renierai." Il me laissa plantée là et s'en alla à grand pas vers la maison.

Cette fois les larmes vinrent. Qu'y pouvais-je moi? Si en cette main je ne voyais rien de rassurant. Je restai là durant plusieurs secondes- minutes ou heures à la regarder.

Sur sa surface lisse et brillante, je vis l'espace d'un court instant un homme encapuchonné se diriger vers moi à toute allure, tenant un sac brun.
Et puis...

La nuit noire.

Chapitre deux: Trois murs.

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Je ne sais combien de temps plus tard, je me suis éveillée dans un endroit assez particulier.
Il s'agissait d'une ancienne battisse de pierre, dont seuls trois murs étaient encore debout. J'étais vraisemblablement à un étage car l'ouverture que me donnait l'absence du quatrième mur sur le monde me permettait de voir que j'étais en hauteur... Peut être dix ...quinze mètres. Seul problème, une épaisse chaine de fer entravait mes mains de toute tentative d'évasion.
Il y avait un peu d'herbe qui avait poussé. Dut à l'humidité de la presque pièce.
Ma première réaction fut de forcer sur la chaine mais je ne réussis qu'à me faire des marques bleues autour des poignets, la magie n'agissait pas, j'étais incapable de lancer le moindre sort, l'angle que pouvait faire ma main ne pouvait pas atteindre la chaine, de sorte que si je voulais lancer un sort ma tête faisait toujours obstacle... Les sanglots me prirent.
Ma seconde réaction fut de me demander "pourquoi?". Aucune raison ne me vint... Étais-je prisonnière pour mes actions, mes blasphèmes? Prisonnière de moi? De ne pas savoir qui je suis alors que ceux de mon âge savent parfaitement qui ils sont et ce pour quoi ils sont nés? Les réponses se firent attendre... Je les attends toujours.
Au "pourquoi" vint s'ajouter une série d'autres questions, qui m'inflige cela?

Tentant de me calmer, je décidai d'analyser la situation. Il faisait nuit, mais sans doute était-ce une nouvelle nuit dont je n'avais connu le jour... Ma respiration se faisait haletante, saccadée, comme si une chaine s'était ajoutée à mon cou et me tirait vers l'arrière. Je suffoquais.

Comme par enchantement, l'air rentra à nouveau dans mes poumons. J'essuyai comme je pus les larmes qui s'étaient formées au coin de mes yeux et repris mon observation des lieux.

Je n'étais pas à Shel'Oloth, ça c'était une certitude, car je pouvais voir le ciel dans son intégralité, ni même aux alentours. Je voyais, certes, des montagnes, mais elles n'étaient pas comparables par la taille à celle avoisinantes de mon village natal... Non elles étaient bien plus petites.

Comme mon champ de vision était restreint, je n'eus que pour unique vision que ces quatre montagnes. Et de temps en temps une créature pour monter au sommet et redescendre, insouciante et libre, elle...

Chapitre trois: Le désespoir.

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Quatre 'amis' me rendirent fréquemment visite , la solitude, l'ennui, la faim et la soif. Les deux premiers m'étaient familiers avant ma disparition, mais les deux autres devinrent assez rapidement des habitués de la maison.
La personne qui me gardait prisonnière faisait monter une cruche d'eau, du pain et des fruits secs une fois tous les deux jours. Ayant vécu dans une famille relativement aisée, le changement fut brutal.
La solitude n'était pas le plus désagréable, bien qu'une compagnie ne m'aurait pas fait de mal. Mais cela me permettait de me concentrer et de réfléchir, au détriment, peut être, de ma santé mentale...
L'ennui fut aussi atroce. Pour m'occuper, je regardais les pierres de ma "cellule", y cherchant des formes quelconque, j'y ai décelé cinq formes au totale, mais curieusement, elles représentaient des créatures au corps parfois long et mince, parfois petit et gros, parfois recourbé et possédant des griffes dans le dos. J'eus beau me concentrer pour y déceler une autre, je ne voyais que les cinq compagnons aux allures difformes. Je les imaginais, noirs et puissants, me délivrant de mes chaines... Hélas, la Lune succédait inlassablement au Soleil et mes chaines restaient bien là , insensibles à mes plaintes.

Chapitre quatre: Le fil des ans.



"Depuis combien de temps suis-je captive de cet endroit? Tout se ressemble. Les pierres ne bougent pas, normal, ce sont des pierres. Les étoiles brillent toujours et disparaissent telles des hypocrites quand le soleil darde ses premiers rayons. La lune connait toujours ses phases de croissance et de décroissance... "
Si. Une chose a changée. La main qui m'amène la nourriture... Elle est davantage ridée. Je pouvais désormais apercevoir quelques taches de vieillesse sur cette main maigre et fine qui me laissait supposer que mon ravisseur était une humaine.
Mais aussi frêle soit elle, cette vieille femme, elle me tenait résolument captive. Et cette pensée me désola...
A plusieurs reprises j'ai tenté de dialoguer avec:
"Qui êtes vous?" -"Laissez moi partir!"- J'ai même essayé de rançonner... "Je vous donnerai de l'argent, de l'or, je ferai ce que vous voudrez!" Mais la main restait sourde à mes appels.

Une autre chose qui me fut pénible fut les changement climatiques. Étant sombre, je suis moins sensible au froid mais pas néanmoins immunisée. Les assauts des pluies et des neiges étaient assez difficiles à supporter, mais mon mental prit le dessus et jamais je ne fus malade.

Chapitre cinq: La fin.

C'était une certitude. Au moins dix ans s'étaient écoulés depuis ma captivité. Plusieurs signes ne trompaient pas, notamment le changement que le temps opérait sur mon corps, mais aussi la flore des montagnes qui se faisaient abondantes, la vue de faons qui devenaient grands, adultes, et qui mourraient. Ces créatures là vivent quinze ans, tout au plus... Et puis cette horrible main, que je détestais tant, qui se faufilait par dessus une trappe, sournoise et habile, qui continuait de vieillir. Cette main qui était la cause de tout, déjà à Shel'Oloth.

...

Quelque chose me tira de mon songe, quoique je n'en fus pas si sure, car en me réveillant - il faisait nuit- je vis une créature du mur de pierre dans la pièce. Il s'agissait de la plus fine de toute. Elle avait de grands yeux bleus, des dents acérées et petites, elle était à peine visible, comme issue de la nuit. Je n'arrivai pas à y croire. Et pourtant, l'ombre brisa mes chaines d'un coup sec.
Le métal cogna le sol de bois dans un bruit lourd.

"Viens." me dit une voix dans ma tête. La créature me regarda, sans doute était-ce elle qui m'avait dit ça. Je ne pus et je ne peux toujours pas le dire. Je m'avança, tremblante, peu sure de mes mouvements vers le bord ou se tenait la silhouette bienfaitrice. Dix mètres... Je chutai et embrassai le sol, sans aucune douleur, me relevai.

La maison était faite de pierre et de bois. Une bougie oscillait à l'intérieur et une lueur se dégageait des fissures de la porte. La créature s'avança vers la porte et tout devint flammes. L'étage prit d'abord feu, puis il s'empara du bas. La porte se désagrégea devant mes yeux stupéfaits. En quelques secondes, le lieu n'existait plus.

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Comme je m’avançai pour voir le corps de l'être détesté, la voix me dit:
"Ça ne sert à rien, il n'y a plus que des cendres maintenant..."
Sans doute avait elle raison. Je fis demi-tour et marcha, courra, escalada les montagnes, pareille à une de ces créatures admirées durant de si longues années. Plus loin je vis un château et une ville.
La joie m'envahit alors que je dévalai la pente.
Je vis un garde, le plus bel homme de ma vie, force m'eut donné de ne pas l'embrasser. Je me contentai de lui demander où j'étais, il me regarda avec surprise:

"Goddard, mad'moiselle.." puis après une pause: "Vous allez bien?"
Oui j'allais bien, plus que bien... Je n'étais pas en colère, j'étais euphorique...
Mon premier réflexe fut d'aller à l'auberge et prendre une chambre. Par chance, je possédais quelques bijoux sur moi qui pouvait se monnayer contre une somme d'argent.

Couchée dans mon lit, heureuse, je tournai la tête vers les cinq créatures qui se tenaient près de moi. Et m'endormit.

[Adrastea]

Chapitre six: Le renouveau.


Les journées que j'ai passé à Goddard m'ont permis de faire la connaissance non seulement du prince et de son général mais également de Drathir Shebali, la directrice de l'hôpital de la ville.
Ainsi, pendant qu'elle vérifiait mon état de santé, elle m'informa des changements qui s'étaient déroulés ces dix dernières années. Le constat n'était pas brillant: guerres, désolations, morts, changements politiques, et j'en passe.

Tout ça me donnerait presque envie d'être à nouveau enfermée. Non plus sérieusement, la situation est alarmante et si, comme les "dieux" dans leur immense bonté, ont jugés utile de me donner quelques années de vie supplémentaires, il faudra que je me trouve une occupation.

La question que je me posais était la suivante: "Que vais-je faire maintenant que je suis libre?" et à cette question une multitude de choix m'était donnée:
-Rester à Goddard et me rendre utile, ce pour quoi j'étais plus au moins favorable.
-Aller voir les autres villes.
-Retourner à Shel'Oloth.

Cette dernière option me laissait très perplexe, d'une part car je ne pratiquais plus le culte, d'autre part car le village avait selon les dires, subit un changement politique et que tout cela ne me tentait vraiment pas ; pas plus que de revoir mes parents dont j'avais tôt fait de rayer le nom qu'ils m'avaient transmis.

[Adrastea]

Chapitre sept: "Gul".

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"Gul" signifie fantôme en sombre. C'est ainsi que j'ai nommé la créature qui m'a sauvée cette nuit là et que j'ai appris depuis à soumettre à ma volonté.
Gul possède une histoire assez particulière et émouvante qu'elle m'a conté. L'histoire de sa vie.

" Mon nom est Aude Delambre, j'avais seize ans lors de ma disparition. Lorsqu'elle m'a enlevée.
J'ignore son nom mais c'était une humaine de trente ans, brune, d'origine sans doute modeste. Elle était vêtue d'une simple robe mauve et d'un tablier blanc.
Lorsque je l'ai rencontrée, elle était non loin du jardin des bêtes et se plaignait d'avoir perdu son petit cougar, je lui ai donc naturellement proposé mon aide.

Au bout de quelques minutes, vingt, trente au maximum, j'ai bel et bien découvert son cougar et le lui ai amené. Pour me remercier elle m'emmena chez elle et m'offrit une tasse de lait chaud et des fruits secs.

...

Je me suis réveillée sans me souvenir de m'être assoupie dans la chambre que vous connaissez bien. J'ai eu droit au même traitement que vous, sauf qu'en ma qualité d'humaine.. L'hiver me fut fatal.
Morte, j'erre depuis à la recherche d'un esprit capable de me contrôler et de m'aider à me venger. Vous, Shantyrr."

[Adrastea]

Chapitre huit: Bribes du passé.

- Astrée, l'an 22.

Un garde vêtu de plate blanche s'avance vers quatre autres hommes armés, la mine soucieuse, un parchemin à la main.

"Messieurs, depuis le mois de Tombefeuille, cinq jeunes enfants ont été portés disparus, c'est très inquiétant. La piste d'une créature a déjà été révoquée, nous pensons qu'il s'agit ici de l’œuvre des Ketra.. ou des Varka, c'est pour ça qu'il est nécessaire d'aller organiser des fouilles de ce coté là. Laissez moi vous rappeler les noms, leurs âges et quelques caractéristiques, mémorisez les!"
Il sort son parchemin et entonne d'une voix grave et saccadée:

-Tristan Monfort , 13 ans, garçon, cheveux bruns, yeux bruns, petite taille , de corpulence assez forte.
- Aude Delambre, 16 ans, fille, cheveux noirs, yeux bleus, taille moyenne, de corpulence mince
- Noémie Carmeliss, 11 ans, fille, cheveux bruns, yeux bruns, petite taille, de corpulence mince
- Vincent Frappenclume, 13 ans, garçon, cheveux noirs, yeux bruns, grande taille, il est assez musclé, c'est le fils du forgeron.
et Isau de Mothrill, 12 ans, garçon, cheveux blonds, yeux bleus, petite taille, de corpulence mince, c'est le fils d'un riche marchand, il est sans doute bien habillé.

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Une affiche, usée par les années, elle représente une femme brune, la trentaine, accroupie devant ce qui semble être un kookabura.
Une écriture à peine lisible: " Chez Catheline Semone, éleveuse de kookabura et de cougars: élevage, dressage, apprentissage du combat (...) " la suite n'est pas lisible.

[Adrastea]

Chapitre neuf: Assise à un bureau.

Si je voulais rester à Goddard, il me fallait trouver un emploi et c'est avec cette pensée que je m'étais dirigée pour la seconde fois de mon existence vers le château de pierre un peu à l'extérieur de la ville...


Le prince de Goddard, dans son immense soucis de satisfaire les besoins des autres a eu l'extrême gentillesse de me proposer de classer ses tonnes de paperasse pour lui. Étant en situation quelque peu critique, je ne pus qu'accepter cette généreuse offre. Ainsi j'étais nommée "assistante d'administration" du prince. Un boulot qui me tuerait sans doute mais qui me permettrait de me faire des nouveaux amis, de prendre mes racines à Goddard et de recommencer une nouvelle vie. Tout cela était à la fois palpitant et effrayant.







Chapitre dix: En cas d'urgence.

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L'art de faire appel aux morts était quelque chose de nouveau pour moi... et quelque part, ça m'inquiétait. Je ne pouvais être complètement certaine que les esprits m'obéissent et ma crainte la plus profonde était qu'ils se retournent contre moi, une fois que leur basse besogne avait été accomplie. Dans un autre sens, je ne pouvais pas compter sur eux tout le temps, il fallait donc que je trouve un moyen de me protéger contre les imprévus.

Ayant reçu des bases de magie dans mon enfance, il m'était déjà possible de matérialiser l'air qui nous entoure sous une forme compacte, la suite ne devrait pas être trop compliquée à assimiler, et par chance, Goddard regorge de frères et sœurs qui pourront m'aider monnayant une somme d'argent. Comme j'avais trouvé un emploi, je pouvais me le permettre et ainsi mon entrainement débuta, avec une Sombre nommée Iliam qui n'était pas sans me rappeler ma mère dans son autorité et sa manière agaçante de parler.

Spoiler:

(MAJ BG: Sub Spell howler)

[Adrastea]

Chapitre onze: Doutes & incertitudes.

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"Accepter ce travail revient à accepter d'appartenir au Cercle." -telles étaient les paroles du prince de Goddard, assis en face de moi, dans mon modeste bureau.
En effet, l'un n'allait pas sans l'autre: dans ce travail je serai amenée à lire des documents qui concernent la ville, à tous points de vue. C'est pourquoi le prince me proposait de rejoindre son cercle de confiance. Une confiance que je comptais certainement récompenser.
Lorsqu'il me tendit ce petit écusson rouge et noir, dans son étui de cuir, je ne sus d'abord qu'en faire, puis à force de le manipuler, je l'ai posé sur ma tunique. Si un si petit morceau de tissu pouvait bien m'ouvrir des portes, alors je serais idiote de refuser une telle offre. C'était la première fois de ma vie que l'on me proposait de rejoindre un tel groupe.
Je savais également ce que porter ce blason impliquerait, rayant définitivement mes allées et venues au Sud, m'impliquant dans ces guerres dont je ne connaissais rien. Mais d'un autre coté, je me sentais chez moi ici, à Goddard.
Tout ça était encore flou dans mon esprit et j'avais encore quelques questions à ce sujet... Mais le plaisir n'est il pas dupliqué lorsque l'on parvient par soi même à répondre à ses propres intrigues? Seul l'avenir me le dira.

Caressant du bout des doigts les broderies du tissu, je me mis à méditer sur tous les bouleversements que je venais de connaître... C'est comme si soudainement, la malchance était passée sur quelqu'un d'autre...
J'en vins petit à petit à songer à mon enfance. Peut être Shilen ne m'avait pas abandonnée finalement.

[Adrastea]

Chapitre douze: Œil de biche.

Travailler pour le prince allait me demander bien des efforts, ça c'était certain. Il me l'avait d'ailleurs lui même dit.
Lorsque je le vis escorté d'un page, mon sang ne fit qu'un tour. Il devait y avoir bien des centaines de feuilles, notes, fiches et autres papiers à lire-classer-ranger. Ce que je craignais d'autant plus, c'était d'user ma vue à petit feu, c'est pourquoi je me fis fabriquer une paire de verres sur monture d'argent qui permettrait à mes yeux de se reposer.
Mon visage orné de ce délicat appareil n'était pas moins déplaisant, il me rendait l'air sérieuse et sévère, une image que j'apprécie de moi.


Cet emploi comme assistante du prince, j'en avais besoin. C'est le seul et unique moyen pour moi d'accéder aux archives de la ville et de tenter d'en apprendre plus sur la personne qui m'a retenue captive. Mes objectifs n'étaient plus les même, la colère avait laissé place à la curiosité, et c'était plus résolue que jamais que je me mis à la tâche dans mon bureau, levant les yeux de temps à autre pour contempler dans le miroir cette nouvelle femme que j'étais devenue.

[Adrastea]

Chapitre treize: Méditation.

J'ai pris la décision, avec l'accord du prince, de quitter la ville pour une période de deux mois. Durant ce temps là, je vais méditer sur tous les événements que j'ai connu. Considérer mon avenir et j'espère, tirer un trait sur mon passé.
Nul n'a besoin de savoir où je serai exactement, moi même ne le sais pas encore. Mais dans deux mois, je reviendrai, prête à reprendre ma fonction d'assistante, prête à faire mon travail, l'esprit tranquille.

[Adrastea]

Chapitre quatorze: Nouveau départ.

Durant les deux mois où je suis partie, j'ai considéré ma situation et tiré des conclusions. Le passé étant le passé et le mal étant fait, ce séjour prolongé m'a permis d'accepter la réalité, de tirer un trait sur ce qui me rattache à mon enfance. Nom, famille, origines.

Désormais je suis Shantyrr, fraichement promue intendante de la cité de Goddard. Et honnêtement, même si je suis submergée par le travail, même si tout n'est pas toujours rose... C'est bien dans cette ville que je me sens chez moi.