La fille des Ghails.
Fiche récapitulative:
Nom : Ghail
Prénom : Quessë (se prononce Kessi)
Age : 25ans
Sexe : féminin
Race : humaine
Classe : guerrière
Croyances : aucune, haine des institutions religieuses
Langues parlées : Commun assez argotique
Description physique : Yeux verts, cheveux cuivré, 1m70
Autres (particularités) : Véhémente, fougueuse au tempérament explosif. Peut être très douce si on la connaît assez bien. Ne supporte pas le nom Quessë choisi par son père et préfère la traduction "Plume"
Présentation du personnage par récit:
Au village des murmures, chez les Ghails, on attendait un heureux événement. Léonora Ghail était enceinte depuis 9 mois et sa grossesse arrivait à terme. Son mari, Théodoric Ghail, faisait les cent pas depuis quelques jours, impatient de voir l’enfant venir au monde. C’était un homme mince au visage pincé, des mains aux doigts longs qui parcouraient régulièrement son visage avec nervosité. Madame Ghail était, quand à elle, une belle femme aux cheveux cuivrés et au corps athlétique. Dans sa jeunesse elle avait longuement exercé le métier de maître d’armes.
Une nuit, la petite vint enfin à voir le jour. La délivrance ne fut pas facile, mais Léonora ne perdit pas la vie. Ce qui frappa alors tout le monde au village, c’est la volonté du père de ne pas donner de nom à l’enfant avant quelques jours. Celui-ci insista que ce soit le destin de la petite qui décide.
C'est alors qu'un jour, alors que Léonora profitait avec sa fille du levé de soleil, une vipère se glissa dans le berceau de l’enfant. Celui-ci semblait sans défense, proie chétive et vulnérable. Sa mère assistant à la scène n’eut pas le temps d’intervenir: un faucon se posa sur le landeau, de son oeil perçant il observa la vipère, puis, l'emporta dans ses serres. Le rapace laissa une longue plume dont s'empara fièrement la petite.
Léonora prit sa fille dans ses bras alors que la gamine lui chatouillait le nez avec un sourire ravageur.
- Ma chérie… Tu t’appelleras Plume ! dit-elle en regardant sa fille avec amour.
- Hmmm… Quessë serait préférable, c’est un joli prénom, très original qui plus est ! La "plume des elfes" ajouta une voix derrière Léonora.
Théodoric était là depuis le début. Stupéfaite, Léonora comprit qu’il n’avait pas levé un doigt pour protéger l’enfant. Depuis ce jour, le couple alla de mal en pis.
Le père de la petite Ghail insistait pour que son enfant soit présentée au conseil religieux.
- Il n’en est pas question ! s’exclamait Léonora. Pourquoi devrais-je abandonner Quessë alors qu’elle vient tout juste de m’être donnée ? Je ne la livrerai pas à tes fanatiques superstitieux !
- Ma femme, tes blasphèmes t’attireront un jour de gros ennuis ! Ne te mets pas en travers du chemin de la destinée !
- Va au diable avec tes sornettes, tes prophéties stupides et ta folie religieuse !
Le couple se divisa définitivement et Théodoric quitta le foyer conjugal pendant 12 ans.
Pendant ce temps, la petite Ghail grandit et devint une jeune fille forte et vigoureuse. Son franc parlé stupéfait chaque personne qu’elle croisait et son vocabulaire avait de quoi faire grimacer les plus hardis des professeurs.
Mais derrière ce masque d’emportement verbal, Léonora souriait en voyant la douceur et la tendresse de sa fille. Plume était décidément le nom idéal.
Un beau jour, ou devrions-nous plutôt dire une sinistre nuit, Théodoric revint, couvert d’une toge avec capuche. Il menaça la mère et sa fille alors que d’autres étrangers pareillement vêtus entrait dans la salle à manger.
- Léonora, ceci est la volonté d’Einhasad ! J’emmène Quessë ce soir ! Rien ni personne ne nous empêchera de suivre les desseins de notre Déesse.
- Théodoric tu es complètement fou à lié ! Dis à tes hommes de sortir de chez moi avant que j’appelle la garde ! s’exclama sa femme.
Mais alors qu’elle s’interposait pour empêcher un des étrangers de s’emparer de la fillette, Théodoric se jeta sur elle pour lui enfoncer sa dague en plein cœur.
- Je t’avais bien dit de ne pas te mettre en travers du chemin de la destinée. Aujourd’hui tu payes pour tes blasphèmes.
Les yeux brouillés de larmes, la petite s’agenouilla devant sa maman agonisante.
- Quessë ma chérie, écoute-moi. Je t’ai donné ce nom car il représente ta force, ton courage… mais aussi cette douceur que tu as du mal à partager au monde. N’ai jamais peur d’ouvrir… ton cœur… Je t'aime. Ce fut ses derniers mots.
Alors que la fille des Ghails était emmené, son regard ne quitta pas des yeux sa mère baignant dans son propre sang tandis que Théodoric recouvrait l’objet de sa folie d’un drap pour étouffer les pleurs.
L’enfant fut alors attachée dans une bâtisse sombre et abandonnée, non loin du village. Les hommes en cagoulés utilisaient cette maison comme halte avant le long trajet qui les attendait. Mais un passant avait vu une partie de la scène et la demeure fut bien vite encerclée par les gardes. Seul Théodoric en réchappa.
Quessë depuis ce jour fut plus noire et encore plus virulente que de coutume. En grandissant elle était souvent la cause de violentes bagarres, se lançant toujours dans des injonctions malpolies à l’égard de tout son entourage. Elle n’était plus qu’une boule de fureur incapable de se contrôler. A 17 ans, elle fut recueillie par un vieil abbé du village qui lui proposa son enseignement pour l’aider à contenir sa colère. L’enseignement ne dura pas plus de 6 minutes et se solda par une retentissante gifle sur la joue du vieil homme alors qu’elle claquait la porte.
C’est alors qu’en forêt, loin du village, elle tomba sur un étrange campement. S’approchant pour intimer l’ordre à cet énergumène de « foutre le camp vite fait de là » elle découvrit… son père près d’un feu.
Celui-ci se leva alors une lueur folle dans le regard.
- Tu… tu m’es revenue par toi même ! Merci divine providence de me montrer la voie s’exclama-t-il en levant les yeux au ciel.
- Pourquoi ? Pourquoi as-tu tué ma mère, ordure ? Pourquoi avoir ruiné notre vie ? hurla Plume.
- Voyons ma fille, dit-il en s’approchant dangereusement, je ne fais que suivre la voie du salut !
C’est alors que Théodoric empoigna sa fille pour essayer de la ligoter. Se débattant furieusement, Quessë chercha un point faible dans la défense de son agresseur. Sans réfléchir elle planta ses ongles dans les yeux de Théodoric. Celui-ci se mit à hurler alors que des gerbes de sang s'échapaient de ses orbites ravagée.
Alors que la dernière des Ghails s'échappait enfin à son emprise, elle le vit s'écrouler face contre terre, les dernières gouttes de son sang recouvrant le mucus de la prairie. Ouvrant alors des yeux effrayés sur la violence de son geste, elle s’enfuit du campement.
Elle couru jusqu’à sentir de longues décharges de douleur dans ses jambes et s’arrêtant au bord de la mer, nettoya tout le sang qui maculait ses vêtements. Elle fut par la suite jetée en prison mais fut libérée rapidement, étant mineure et faute de preuves suffisantes.
Depuis, Quessë Ghail a quitté le village des murmures. On ne l’a jamais revue depuis.