[bgelfe] Elbereth El'Aira

aliakane2 · Message par **aliakane2** » mer. 9 février 2011 à 15h05

Prénom : Elbereth
Nom : El' Aira
Age : 126 ans
Sexe : féminin
Race : elfe
Classe : guerrière

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Description :

Elbereth est une jeune elfe de bonne famille née à Cefedellen.
Elle est comme ceux de sa race elfique, mince, de petite taille, des cheveux et des yeux clairs, un corps mince, une peau laiteuse, des oreilles pointues, des longs doigts fins.
Elle aime à porter certains bijoux de famille comme une paire de boucle d'oreilles offerte par sa mère à sa 120ème année en forme de gouttes bleues claires.
Vêtue d'une armure, on peut aisément voir en elle une guerrière.
Elle laisse derrière elle un léger parfum de fleurs exotiques qui laissent rêveur.
Ses traits fins et doux contrastent avec son caractère parfois impétueux, ce qui est étrange pour les êtres de sa races réputés plutôt calmes.

Histoire :

Assise tout contre le tronc du grand chêne, la jeune elfe souriait devant la beauté de la nature.
Elle songeait à son père, Thorondor, prêtre d'Eva et à sa mère, Elvaween, guerrière tout comme elle, défendant l'arbre sacré d'Elmoraden et les valeurs des elfes.
Puis elle se revit courir pieds nus dans les fleurs, son frère Fendarion et elle se poursuivants, une épée un bois à la main chacun, puis faisant un demi tour pour l'affronter gentiment, essayant les passes montrées par leur mère la veille.
Depuis le début, Elbereth avait décidé qu'elle ferait comme sa mère plus tard.

Elle ferma ses yeux et se remémora toute son enfance, puis son adolescence ou Elvaween la guida vers l'un des maîtres d'arme de Cefedellen.
C'est avec lui qu'elle développa son art, tout en restant dans le giron de sa famille à laquelle elle était très attachée.
Il fallu plusieurs années pour que sa maîtrise de la lame ressemble enfin à quelque chose, mais elle était volontaire et têtue.
Ce n'était pas facile, pourtant, elle parvînt à passer l'épreuve de son maître : la première d'une longue série qui allaient venir.
Tout en s'adonnant à son art, elle priait régulièrement Eva.
Son père veillait sur elle et lui enseignait quelques leçons sur la vie, la nature, l'eau, tout ce qui l'entouraient, le visible comme le non visible.

Elle rouvrit ses paupières et huma l'air.
L'air avait cette douce senteur de printemps et c'était un bonheur que de savourer un instant de grâce.
Elle sourit, caressant doucement sa lame, Nissa, l'extension de son propre corps.
Puis elle se releva et partit en courant.
Elle n'avait jamais quitté Cefedellen et depuis quelques temps, elle avait pris la décision de découvrir les autres cités d'Elmoraden.

Sa vie allait donc continuer sur cette nouvelle voie et découvrir le monde lui apporterait certainement une expérience des plus salutaires.

Elle avait donc pris sa décision, mais avant de partir, elle voulait savoir si elle était suffisamment préparée pour affronter l'inconnu.
L'avantage d'avoir du temps devant soi, c'est que l'on peut en profiter pour le mettre à profit.
Étant elfe, elle avait ce luxe là et c'est donc remplit de bonne volonté qu'elle proposa ses services à diverses personnalités de sa cité.
C'est lors de l'une des missions confiées à ses soins qu'elle fit une étrange rencontre.

Elle se débattait avec une spores de bonne taille quand elle entendit une voix, non loin, manifester un certain mécontentement, disant que l'on brisait la paix de l'endroit.
Surprise, elle tourna la tête pour découvrir une magnifique elfe à la peau d'une couleur qu'elle n'avait jamais vu encore, avec de beaux cheveux noirs. Il se dégageait de cet être si semblable à elle une grande classe et quelque chose de noble.

Impressionnée, elle s'excusa et entama le dialogue avec la créature qui était à la fois semblable à elle et pourtant différente de pas sa nature même.
La personne étrangère à qui elle parlait avait quelque chose de mystérieux et d'indéfinissable. Son instinct lui disait qu'elle était peut-être dangereuse, mais la curiosité était la plus forte.
Elle continua donc la conversation.

Il semblait que la dame était là, gardant quelques affaires trouvées, traînant tout près d'un grand chêne.
Après l'échange de plusieurs mots, elle sortit une épée magnifique et lui proposa de la tenir. Lorsqu' Elbereth s'en saisit, la lame prit une teinte bleue, vibrant d'une énergie dont elle ignorait la provenance. Il était manifeste que cette lame-ci était magique ou avait quelque enchantement.

L'elfe étrange lui expliqua que cette lame lui conviendrait mieux à elle et pour lui prouver ses dires, elle la reprit. Alors, l'épée prit une toute autre teinte, se nimbant d'un rouge sang.
Elle fut étonnée de voir ce phénomène et sur le moment, Elbereth resta quelque peu perplexe.
La dame lui proposa donc de lui offrir cette lame qui, finalement, semblait réticente entre ses mains.
Hésitante, elle finit par accepter, fascinée par cette lame aux propriétés qu'elle devrait découvrir pas la suite.

Puis il sembla que le temps des bavardages soit fini.
La belle et fascinante elfe proposa à Elbereth de garder les affaires trouvées le temps que leur propriétaire se manifeste. Si néanmoins, cela n'avait pas lieu, alors elle pourrait garder celles-ci et en disposer à sa convenance.
Elle salua son interlocutrice avec tout le respect qu'on lui avait enseigné et la regarda disparaître sans réellement se douter de qui elle était.
Puis elle attendit, nichée dans l'herbe, sous le chêne centenaire, que quelqu'un vienne.

Elle en profita pour savourer l'instant présent, se demandant quel était réellement cette créature et si elle n'avait pas échappée, sans le savoir, à quelque chose de funeste. Son esprit était partagée entre sa fascination et cette sensation subtile de danger présent lors de l'échange.
Longtemps encore, cette question souleva sa curiosité, jusqu'à ce que, finalement, une lune bien ronde s'éleva dans le ciel, lui rappelant que la nuit était tombée.

Le propriétaire de son butin imprévu n'ayant pas montré le bout de son nez, elle se permit d'observer les affaires avant de les réunir dans un sac et de les emporter pour sa cité.
La journée avait été différente de ce qu'elle aurait du être et elle profita de sa soirée pour admirer la lame offerte. C'était vraiment du bel ouvrage.
Elle se permit quelques mouvements dans la douceur du soir, loin des regards, avant de rentrer en rêverie.

Les lendemain et les jours qui suivirent, Elbereth accomplit ses tâches avec toujours plus de détermination.
Puis, enfin, vint le temps de voler de ses propres ailes et de partir pour un voyage qui se voulait initiatique. Il serait à la fois, physique, mental et spirituel.
Elle prit son temps pour préparer le sac qui la suivrait dans ses aventures, puis vint le moment de dire un au revoir à ses proches, qu'elle avait préparé depuis plusieurs semaines à cette longue absence.

Ce fut néanmoins intense de devoir couper le cordon qui la retenait encore à ses parents et à son frère.
Le cordon physique, plus précisément, car elle gardait en son âme leurs visages aimés et leurs douces paroles souvent pleines de sagesse.
Mais cela était nécessaire à son accomplissement et pour grandir plus encore, elle devait en passer par ce sacrifice.

Le jour fatidique, elle partagea avec eux ces derniers instants que l'on a quand on sait qu'on ne reviendra pas avant longtemps.
Un dernier regard lui permis de photographier l'instant dans sa mémoire, instant qu'elle porterait en elle durant ses rêveries, puis ses grands yeux curieux se portèrent sur l'horizon.
Ses pas effleurèrent le sol et ainsi commença le voyage, suivant la route sinueuse qui la mènerait vers un futur qu'elle espérait riche d'apprentissage et d'expériences.

aliakane2 · Message par **aliakane2** » ven. 18 février 2011 à 12h18

Les doigts de pieds en éventails, Elbereth profitait d'un moment de solitude en pleine nature folle afin de se livrer à ses pensées intimes.

Elle était arrivée à Oren, il y a quelques lunes, le nez au vent, étrangère à la cité et donc curieuse de la découvrir.

Sa première rencontre fut un nain nommé Gelbior qui était fort courtois mais un peu étrange de par sa nature qui se révéla, au fur et à mesure qu'elle l'observait, très empathique.
En effet, il semblait s'attacher les émotions de façon très intense, cela laissant perplexe notre jeune elfe qui n'avait pas l'habitude de voir un nain agir de la sorte.
Et à vrai dire, bien que toutefois sympathique, ce dernier n'apprit pas grand chose à Elbereth ce jour là.

Au contraire de la charmante dame Laën Archibald, médecin de son état, membre d'une guilde (L'alliance écarlate ou quelque chose dans le style, elle avait un doute dans sa mémoire) à la cité d'Aden et pleine de bonne volonté face à l'adversité qui lui tombait sur les épaules.
De façon aussi claire que possible, elle raconta sa triste histoire liée à celle qui entachait la paix des environs de façon dramatique.

En effet, un rejeton de Shilen, Noct, maître des cauchemars et manipulateur de l'esprit, avait semé le chaos alentour.
Une fée des glaces, Sirra, semblait s'être appropriée la Tour d'Ivoire, haut lieu de la magie, et faisait des siennes, démontrant de façon imposante sa maîtrise des sortilèges.
Il y avait de quoi lui faire froid dans le dos en entendant tout cela.
D'autant plus que par la suite, écoutant d'autres témoignages, elle comprit qu'ici bas, les rêves pouvait être une arme de destruction impitoyable.
Et ça, ça n'avait pas de quoi la réjouir.

Pourtant, elle décida que face à l'adversité, il fallait opposer un espoir sans bornes, voir de l'optimisme pour éviter de tomber dans la résignation.
Bien évidemment, elle était navrée par les événements, mais elle n'était pas douée pour exprimer ce sentiment et elle se rendit compte qu'elle avait du passer pour quelqu'un de dur et froid comparé à Gelbior qui fit un feu d'artifice d'émotions fortes.
Elle eut presque peur qu'il explose à force.
Décidément, ce nain était des plus étrange.

Elle leva les yeux pour admirer le parapluie feuillu du saule pleureur sous lequel elle se livrait à ses réflexions.
Le soleil s'amusait à livrer ses rayons dans une partie de cache cache avec la verdure, venant réchauffer sa peau tendre.
Un sourire naquit sur ses lèvres, alors qu'elle remerciait Eva de lui permettre de contempler ce spectacle enchanteur.
Elle se dit alors que même si l'ombre étendait ses tentacules sur ce monde, il y aurait toujours de la clarté au dessus des nuages.

Puis elle fit un saut dans le temps et se retrouva dans les rues d'Oren.
Là, elle avait eu le loisir d'observer à nouveau les siens, laissant traîner ses oreilles sensibles.
A croire que les ennuis étaient monnaie courante ici, elle constata que la folie s'abattait une nouvelle fois dans les environs sous le masque d'un tueur en série.

Peu de temps avant, elle avait, à sa grande surprise, été abordée par le Régent de la cité qui, certes, avait été fort aimable, mais qui l'avait laissé comme un bibelot entre les mains d'un enfant et de son tuteur qui avaient été adoubés guides pour un jour, chose qui sembla autant les réjouir l'un que l'autre, même si ils acceptèrent de façon tout aussi aimable.
Elle s'était demandé ce qu'ils avaient bien pu faire pour mériter cette punition sous ses faux airs de grâce accordée.
Enfin, elle du faire avec et décida d'en apprendre un peu plus sur ses accompagnateurs de fortune.

A vrai dire, aussi bien l'un que l'autre étaient aussi loquaces qu'elle était silencieuse.
En gros, elle posait les questions et en retour, elle avait des réponses plutôt apathiques quand on ne lui offrait pas sur un plateau d'argent une autre question à revers.
Ses guides se nommaient, pour l'enfant elfe, Elios et, pour le tuteur consentant, Noir (Qui était en noir d'ailleurs).
Le premier était tout aussi étrange que le second.
Jusqu'alors, elle ignorait qu'un elfe pouvait modifier sa nature afin de devenir un... Chat !
Bon, elle été attachée aux félins, mais là, ça l'avait laissée pantoise.
D'ailleurs, elle n'avait pas pu résister et lui avait demandé qu'il se transforme, juste pour voir si elle ne rêvait pas toute éveillée.

Elios avait répondu positivement à sa requête et elle n'avait pas tardé à se retrouver avec un adorable minou sur le haut de son épaule.
Même si elle se posait beaucoup de questions, il n'en restait pas moins qu'elle était ridiculement fascinée par la boule de poils.
C'est donc à grands coups de câlins qu'elle fit ronronner son hôte tout en bavardant avec l'elfe aux cheveux noirs, habillé en noir, se prénommant Noir.
Et à vrai dire, elle n'apprit pas grand chose à ce moment là.

Elle s'allongea dans l'herbe, croisant ses bras sous sa nuque.
Ses pensées la portèrent à un instant d'émerveillement devant la vision d'une licorne portant le nom de Magnus et étant une invocation d'Elvane, une autre elfe dont elle avait croisé le chemin la même nuit.
Cette dernière était d'ailleurs fort préoccupée et inquiète concernant les meurtres dans la cité et avait à maintes reprises conseillé la prudence la plus extrême.
Elbereth avait fait un bout de conversation avec elle et pouvait donc s'enorgueillir d'une autre connaissance dans son actif.
Elle s'était aussi rapprochée de la foule afin d'éviter tout incident fâcheux.
De ce qu'elle avait pu entendre, les victimes se trouvaient plutôt dans des lieux à l'écart des grandes artères, là où on évite de se faire remarquer.

Un peu plus tard, un nom était sortie de la bouche de certains concernés par l'enquête, apparemment : Nimrodel ou quelque chose dans le genre.
Ce nom semblait affecter une jeune elfe au point de la faire bondir sur ses grands chevaux et de provoquer un torrent de larmes qui la laissa songeuse.
Ce soir là, elle vit aussi une elfe sombre à Oren.
Elle savait par Laën que la cité était sous la coupe d'elfes extrémistes, les alfirins.
Un peu plus tard, elle découvrit que les sombres et les orcs étaient interdits en ville.
Donc elle fut des plus surprise de voir cette apparition qui sembla, d'ailleurs, ulcérer le Régent qui, après lecture de ce qu'il semblait un parchemin, lui ordonne sèchement de se couvrir, certainement pour passer inaperçue.

Elle se rendait compte qu'il y avait quelques contradictions ici bas.
Cependant, elle savait que la cité tentait aussi de se démocratiser un peu et de sortir de ses œillères.
Évidemment, cela devait faire grincer quelques dents elfiques, mais pour sa part, elle trouvait que c'était un point positif.
Bien qu'elle entrevoyait toute la difficulté d'ouvrir des esprits clos.
Pour sa part, elle restait très curieuse envers les autres races et au final, elle préférait se faire une idée de l'individu plus que d'une communauté spécifique.
Et voir un elfe sombre, après la surprise, emmenait nombre de questions.

Mâchonnant un brin d'herbe, elle resta encore un long moment à songer à ses derniers jours.
Et quand le soleil s'inclina pour laisser sa place à la lune, elle rejoignit Oren, toujours le nez au vent.

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aliakane2 · Message par **aliakane2** » sam. 26 février 2011 à 15h15

Tranche de vie...

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Je me rappelle encore du jour où mon frère m'avait offert cette flûte en bois.
L'instrument, au delà d'une réconciliation entre deux chamailleries, était un symbole.
Il nous rappelait les sages paroles de notre père :

- Nous sommes intimement liés à l'art. L'instrument que tu choisiras, ma fille, sera comme un ami intime. Avec lui, tu ne seras plus jamais seule.

Et comme souvent, il avait raison.
La musique était une amie fidèle et réconfortante.
Il y avait toujours un petit air qui courrait dans ma tête, quoique je fasse.
Et alors que je fredonnai, mes pensées vagabondaient.

Je savais que le voyage que j'avais entrepris était un moyen de me trouver, moi qui était juste aux prémices de ma vie d'adulte.
Je ne pouvais me dissocier de la curiosité qui bouillait en moi. Et je l'exprimai plus qu'à mon tour.
Je tentai aussi de voir le monde avec des yeux neufs, essayant de mettre de côté ma culture pour mieux percevoir celle des autres. Et c'était quelque chose, je le reconnaissais, de difficile, car, et cela me sauta aux yeux de façon désagréable, j'avais bien des préjugés.

C'est en discutant avec Zaraki que cela m'avait frappée de plein fouet.
J'avais une limite à ne pas franchir. Et même lui en avait une, malgré son ouverture aux autres.
La sienne pouvait aussi être une faiblesse pour un ennemi, la faiblesse la plus facilement exploitable : l'attachement à ce qui forme notre famille.
La mienne concernait des créatures qui étaient, à mes yeux, monstrueuses et impies.
Et c'était alors qu'il avait soulevé un point intéressant pour moi, car il me portait à intervertir les rôles : et si pour ces créatures que je fustigeai, c'était moi, le monstre ?

En parlant avec lui, je pensai à la chaîne alimentaire et à notre place en son sein.
Et me voir en dessert gustatif pour mon voisin était loin de me plaire.
Je pouvais donc ouvrir autant mon esprit que possible, oui, il y avait toujours une frontière.
Et cela, pour l'instant, me mettait en colère parce que je me sentais impuissante vis-à-vis de cela.
Zaraki avait soulevé un lièvre et un gros.
Et j'avais bien du mal à imaginer que ce que je pensai monstrueux puisse dépasser sa propre condition et son passif pour aller au delà de sa nature.

Par exemple, j'aurai beau avoir devant mes yeux un vampire reconnu pour son altruisme et ces faits remarquables envers autrui, il me resterait toujours un doute quand à la véracité de ses intentions, d'autant plus que ces créatures avaient l'éternité pour concocter des plans sournois pour nous dévorer tous (Au sens propre comme au figuré !).
Comme disait le proverbe, on n'attrape pas les mouches avec du vinaigre.
Le miel pouvait être délicieux, si il était empoisonné, le final ne serait pas réjouissant.

De plus, je n'avais aucune certitudes sur le fait que l'individu puisse dépasser réellement sa nature.
Et cela était bien embêtant car cela remettait en question la confiance même.
Jusqu'à quel point accepterai-je de m'ouvrir aux autres si je garde un doute sur la véracité de ce qu'ils m'exposent ?

Je m'étais rendue compte encore plus de cela en étant confrontée à la sombre Imsha de Goddard.
Notre échange avait été fort intéressant pour moi.
Il était évident, par exemple, que je faisais office d'ironie en cette place.
Alors que j'écoutai ses questions fusants comme un jeu de dupe, je sentais qu'une partie de moi était physiquement là, en actrice des faits alors qu'une autre partie de moi était sortie de la scène pour la contempler avec du recul.

C'était assez surréaliste, ce moment là.
L'observateur que j'étais alors détaillait juste le visible, la posture, le regard, la tenue de mon interlocutrice.
Il était instructif de voir comme le corps pouvait exprimer bien plus d'informations que les paroles dites.
En me voyant, je me rendais compte à quel point je pouvais facilement passer pour une cruche et ça, ça me faisait rire.
Quand à la Shebali, elle jouait parfaitement son rôle.
Je jetai un regard lointain au cerbère non loin d'elle. Drathir.
Dans mon esprit, je vis un grand échiquier ou les pions étaient bien à leur place.
Mais quelles étaient les mains qui les manipulaient, ça, c'était encore un mystère pour mon petit cerveau énervé.

Je ressentais la complexité du réseau qui se tissait dans ma psyché.
C'était comme tenir un casse-tête glissant entre ses mains.
J'étais cependant certaine d'une chose, de ces individus là, et j'occulte exprès la race, il émanait quelque chose de malsain.
Et mon instinct, à ce moment là, n'avait cessé de me dire : danger !
Je venais de rentrer dans la géopolitique par un trou de souris et en prenant un chemin de traverse.
Et le destin avait porté mes pas dans un nid de guêpes.
Mais la suite de mes découvertes me permit de constater qu'il n'existait pas qu'un seul nid.

L'air qui hantait ma tête repris le dessus et je me sentis sourire aux anges.
Plusieurs routes s'ouvraient devant moi et je ne savais pas encore laquelle j'allais emprunter.
J'avais fais un serment, celui de servir et de protéger mon peuple.
C'était, pour le moment, ma certitude la plus absolue.
Mais mon interrogation se focalisait sur les moyens de le faire et la voie à suivre.
Je savais pertinemment que je n'appartenais pas à mes confrères intégristes.
Je savais aussi que je n'étais pas aussi ouverte que je le voulais et que j'avais mes limites.
Et il y avait les imprévus, les relations qui se tissaient avec ceux qui croisaient ma route, ce qui pouvait influencer mon jugement et mes actions futures.

Je fermais les yeux pour mieux m'imprégner du parfum de l'air.
Nous étions dans une sorte d'hiver inhabituel et je tirai sur mes manches pour me couvrir les mains.
Je me projetais alors dans mon propre univers personnel.
Là bas, une douce pluie d'été pleurait sur les vitres de ma forteresse.
Dehors, l'herbe était d'un vert particulier à ces journées pluvieuses et au loin, derrière un léger brouillard, je pouvais voir le gris de l'océan.
J'étais en paix et alors que la fureur étendait ses bras sur le monde, ici, dans mon coin de paradis, j'arrêtai les battement du temps.

http://www.youtube.com/watch?v=BWUXcmoPZxw

Spoiler:

aliakane2 · Message par **aliakane2** » lun. 28 février 2011 à 01h34

Tranche de vie...

Alors que je sortais du bureau du Régent, je me rendis compte à quel point, encore une fois, mes proches me manquaient.
Je songeai à mon frère et j'aurai aimé l'entendre me taquiner comme il aimait si bien le faire.
Je lui aurai raconté ma journée et il m'aurait confié ses aventures.

J'avais une décision à prendre, qui engageait mon futur tout entier, je le savais, ainsi que des responsabilités.
Il fallait que je rentre à Cefedellen pour régler certaines affaires.

Je songeai à Zaraki et à sa façon de voir les choses.
Il avait vraiment été un soutien pour moi, bien plus qu'il ne devait le penser.
Son geste de la veille m'avait touchée et je sentais naître un sentiment d'amitié sincère envers lui.
Ça me faisait du bien d'avoir ça en tête alors que j'étais loin de mes proches.
J'espérai qu'un jour, je l'aiderai comme il m'avait aidée.

J'allai devoir aussi pallier à mes failles dans les jours à venir.
Mon entraînement devait être plus productif.
Il faudrait que je me fasse un carnet de note sur les différentes cités, pour éviter les impairs et en apprendre un peu plus sur les relations diplomatiques, les alliances et j'en passe.
Je devais aussi voir avec Zaraki pour un enseignement martial qui viendrait ajouter un plus pour ma formation future.
J'avais beaucoup de travail en perspective et tout autant de motivation.

La cérémonie d'hommage a Althéna avait été une leçon de plus dans ma petite vie.
J'ignorai, jusqu'à présent, comment on rendait hommage aux morts chez les humains.
Cela avait été très protocolaire au départ et, sur la fin, déroutant pour les yeux d'une étrangère comme je l'étais.
Je me demande si ça se passe toujours comme ça chez eux.
Si c'est le cas, mieux vaut éviter de manger avant d'aller se faire agresser par des esprits peu amènes.
Sans parler du fait que j'ai eu une de ses frousses !
Enfin, hier, ce n'était pas ma journée de toute façon.

En tout cas, ça ne va pas arranger les relations inter-alliance tout ça !
Espérons que la sagesse prendra le pas sur les paroles un peu trop vives et les piques verbales.
C'est ce que j'ai d'ailleurs dis au Régent.
Ce que j'ai vu et entendu hier donnait vraiment une mauvaise image diplomatique.
Et les tensions, s'est fait pour être détendues !

Bon, il se fait tard.
Il est temps que je me trouve un arbre pour ma rêverie.
Espérons que demain, je serai un peu plus joyeuse que ce soir.
Et le premier qui dit que j'ai un sale caractère, je le baffe ! Non mais !
Je suis très agréable à vivre moi !
Ah, Fendarion ! Si seulement tu pouvais venir rêver avec moi...
Je me sentirai un peu moins seule.

aliakane2 · Message par **aliakane2** » mar. 1 mars 2011 à 01h39

Juste une prière...

C'est au petit matin que je suis partie, dans le froid.
Je suis retournée sur cette plage immense et j'ai prié pour ceux qui étaient tombés.
J'ai versé mes larmes dans cette intimité. Je ne voulais pas le faire en public.
Ma voix était enrouée quand j'ai chanté, mais plus que jamais, ma déesse m'accompagnait.

http://www.youtube.com/watch?v=ckH3V_xOCnQ

Spoiler:

aliakane2 · Message par **aliakane2** » mer. 2 mars 2011 à 12h39

Dans le froid du petit matin...

Comme tous les matins, j'entamais mon rituel au levé du soleil : sortant une coupelle, je la remplissais d'eau pure et je fermai les yeux, priant Eva dans un silence religieux.
Je finissais par un chant liturgique en hommage à la grâce dont elle nous avait fait don.
Seulement, et seulement après, je pouvais affronter ma journée.

Il y avait d'abord l'entrainement qui était d'une importance capitale afin que ma lame puisse protéger mes frères le plus efficacement possible.
Je connaissais mes faiblesses et je ne me ménageais pas. J'étais obstinée et même si je devais faire et refaire le même mouvement pour qu'il devienne redoutable, j'y allais sans relâche.
Cela prenait pas mal de mon temps à vrai dire, quasiment la totalité de la matinée, parfois plus.

Ensuite, je trouvais un petit coin tranquille, toujours près d'un grand arbre, et je déjeunais. Ma mère m'avait enseignée la cuisine et le manger sain pour garder un corps sain. Je faisais très attention à cela, même si je m'accordais quelquefois des petites faiblesses sucrées.
A vrai dire, j'étais plus gourmet que gourmande et du coup, cela profitait à mes proches car j'avais le goût d'offrir des douceurs et encore plus de les créer.
D'ailleurs, ma famille et mes amis à Cefedellen en avaient profité à plus d'une occasion, car nous trouvions souvent une raison pour faire une petite fête.
Je souriais toute seule en pensant à d'anciens souvenirs heureux.

Un fois mon déjeuner fini, je me plongeai dans mon exploration du monde et des rencontres prodiguées par le hasard.
J'étais d'une nature curieuse, même si j'avais certaines idées bien arrêtées.
Et c'était toujours un plaisir de croiser une âme qui voulait bien partager un dialogue.
J'aimais particulièrement écouter, même si je me savais assez bavarde.
Parfois, je faisais des maladresses, je m'en rendais compte, mais comme disait mon père :

- C'est en trébuchant qu'on fait attention à la marche.

Ma mère aurait ajouté :

- Si tu fais attention où tu marches, tu verras la marche.

Je souriais à nouveau en songeant à eux.
Même loin, ils étaient à mes côtés.
Songer à la douceur de ces années passées dans ce foyer heureux me réchauffait l'âme à chaque fois.
J'aurai tant à leur raconter quand j'irai les voir.

Par exemple, que j'avais un nouvel ami dans ma liste officielle de nouveaux amis.
Il y avait, en haut, les prénoms de Zaraki et d'Elvane.
Puis en dessous, celui de Paresse.
Je trouvais que ce n'était déjà pas si mal.
Bientôt, nous pourrions former un petit groupe et je pourrais leur proposer de se réunir autour d'un bon feu, avec moultes gâteries pour papoter et rire en cœur.
Elvane pourrait jouer du luth et moi de la flûte. En espérant que sa mémoire guérisse.
Après tout, il faut aussi des moments comme ça pour faire face à l'adversité.

En effet, le monde autour de nous n'était pas vraiment paisible.
Il fallait plus que jamais se serrer les coudes et avoir la foi car je sentais bien que cela serait nécessaire.
J'avais été mise en face de plusieurs problèmes.
Outre ce drôle d'hiver qui perdurait, il y avait les actes sournois de Noct, nos treans qui se retrouvaient altérés, la cité de Dion entre les mains d'un démon, Rune qui avait vu les vampires l'envahir, les morts suite à l'affaire de Zaken, le départ des alfirins de la cité d'Oren, les menaces qui planaient, encore cachées dans l'ombre, tout autour de l'Alliance.
Franchement, dénouer tout cela allait demander beaucoup d'énergie et d'efforts.
Pour moi, c'était autant d'épreuves à passer.

Il y avait maintenant plusieurs jours, la Silmë m'avait assignée à la maison du pavois de Cefedellen, mais dernièrement, je lui avais demandé mon assignation à celle d'Oren.
Nous avions pu parler et, la veille, nous étions partis en mission avec mes frères et sœurs afin de retrouver la trace du vénérable Garorhum, un treans possédant une connaissance et un savoir supérieur à nos anciens.
Sa disparition coïncidait avec plusieurs attaques de treans sur les gardiens de la forêt.
De ce que nous avait dit la Silmë, ces treans là étaient altérés, comme vidés de toute sorte de vie.
C'était des plus inquiétant car cela n'était encore jamais arrivé auparavant de mémoire d'elfe.
Et ce que nous avions pu découvrir était des plus préoccupant.
Il y avait déjà les âmes errantes des nôtres qui nous avaient attaqué, puis cet étrange vortex près des ruines, au sud, dégageant une puissante énergie noire et enfin, Garorhum paralysé, à la merci de ses frères altérés.
Nous avions tenté de le libérer, mais la tâche se révélant plus difficile à faire qu'à dire, nous avions du rebrousser chemin afin de chercher de l'aide.
Nous en étions donc là.

J'étais soucieuse de ce que j'avais pu voir la veille.
Je me demandais si cela n'était pas le départ de quelque chose de plus grand qui nous échappait encore.
Cela aurait pu profiter à bien des esprits malveillants et il fallait une magie puissante pour développer un tel vortex.
Je m'interrogeai aussi sur le fait que personne ne l'avais signalé alors qu'il était véritablement voyant.
Il avait fallu aussi mettre tout cela en place.
Beaucoup d'interrogations...
Il fallait trouver des réponses rapidement avant que ça n'aille plus loin et agir en conséquence.
Le Régent avait certainement du faire un rapport à la Silmë à présent et nous serions amenés à la revoir dans les plus brefs délais.
Je me tenais donc prête pour la suite des évènements et me recueillait auprès d'Eva.
Puisse sa sagesse guider nos actions.

aliakane2 · Message par **aliakane2** » jeu. 3 mars 2011 à 13h13

Une bataille mais pas la guerre...

Nous avions pu libérer Garonrhum et vaincre le fantôme dans les ruines mais à quel prix !
J'étais rentrée épuisée et le cœur lourd d'avoir du nous défendre des treans altérés et avant de rentrer en rêverie, j'avais longuement prié.

Au petit matin, après mon rituel quotidien, les questions étaient revenues en boucle :
Qui ou quoi avait pu s'enfuir vers le sud-est d'Oren ?
Qu'est-ce que ces écrits pouvaient bien avoir à nous raconter ?
Cela était-il un acte isolé ou un action au sein d'un plan plus grand ?
Pourquoi avoir choisi un tel lieu ?
Etait-ce lié à notre histoire ?
Qui, parmis nos ennemis, cherchait à souiller nos terres de cette énergie noire ?

La veille, j'avais émis le souhait de revoir Garonrhum pour en apprendre plus. Vu son savoir et ses connaissances, il pourrait peut-être nous apporter des éclaircissements sur tout cela.
Il ne fallait rien négliger.
Je devais retourner voir le Régent et parler avec lui de ce que je pouvais faire de plus pour faire avancer notre enquête.

Je songeai aussi à ce que m'avait raconté Paresse et je sentis une ride de soucis apparaître sur mon front.
Il me faudrait évoquer ce sujet là avec qui de droit.
Je devais aussi revoir la Silmë.
J'aimais un certain ordre et je devais faire une chose après l'autre pour ne pas m'éparpiller.

De cette bataille, ce qui était positif, outre le fait d'avoir pu aider le vénérable et nos frères, c'était l'aide apportée par nos amis. Ils ne s'étaient pas ménagés pour cette bataille là et je priai pour chacun d'eux.
Voir cela réchauffait mon coeur et je souris.
Si nous pouvions toujours nous entre aider ainsi, alors cela serait une grande victoire contre ceux qui avaient intérêts à nous diviser.
Mais pour cela, il serait nécessaire de mettre nos égo de côté et de laisser parler notre sagesse.
Et j'avais pu constater que cela, ce n'était pas évident à faire.
Pourtant, c'était l'union qui faisait la force et j'espérai bien que chacun en avait parfaitement conscience.

Je me faisais aussi du soucis pour certaines personnes.
Je savais que j'avais du mal à le montrer ou à le dire parfois, mais c'était bien là.
Je me demandai aussi si je devais l'exprimer, vu la discrétion naturelle de mes frères.
Je songeai à Elvane et à Laën.
Pour la première, je voyais bien que son amnésie la rongeais. Perdre des souvenirs, une partie de son identité, c'est frustrant et douloureux.
Pour la seconde, je savais quelque chose que j'avais promis de taire, mais que je n'avais pas oublié. Certaines choses m'avaient donné à réfléchir et je me demandais si les soucis qui la travaillaient avaient, du moins en partie, un lien avec ce secret.
Si c'était le cas, Aden avait une ombre en son sein et j'espérais du fond du cœur que la lumière serait la plus forte.
Maintenant, était-il sage de remettre ce sujet sur le tapis ? J'étais entre le marteau et l'enclume.
D'un côté, si ce que je pensai était la réalité, cela mettait en danger des vies et l'alliance même.
Mais si je me trompais, alors...
Est-ce que j'étais prête à assumer une erreur de cette sorte ?

Aller parler d'un sujet aussi délicat, personnellement, ça me demandait du courage.
Devais-je affronter les réticences à se confier de l'une de mes soeurs pour le bien de la communauté ?
Devais-je rester passive et la regarder de loin se ronger les sangs en la laissant seule dans sa grotte ?
Je ne pouvais me résoudre à ne pas lui tendre une main alors qu'elle semblait en avoir besoin, même si elle ne l'admettrait pas.
Comme disait mon père, au mieux, tu auras fais ce qu'il était nécessaire de faire, au pire et bien tu repartiras avec les oreilles basses et ton air grognon.
Néanmoins, c'est dans l'adversité que l'on reconnaît ses amis.
Alors quitte à me faire raboter les oreilles, je devais quand même le faire.
Ah, Zaraki ! Comme j'aimerai, quoiqu'il arrive, toujours sourire comme tu le fais !

aliakane2 · Message par **aliakane2** » lun. 7 mars 2011 à 14h02

Ce soir...

Ce soir, je vais au bal.

Comme j'ai mal...

Ce soir, je vais sourire.

Je ne verrai plus comme j'ai mal...

Ce soir, je vais danser.

Je ne saurai plus comme j'ai mal...

Ce soir...

Je serai l'eau des nuages...

[ image externe ]

aliakane2 · Message par **aliakane2** » mar. 15 mars 2011 à 05h44

Et la vie fait tout ce qu'elle veut...

Le feu crépitait dans la cheminée et mon regard se portait sur le paysage que je voyais de la fenêtre de la suite.
Heine, épargnée par le froid, diffusait sa douce lumière sur ma peau diaphane, réchauffant ce corps fatigué et songeur.
Un livre posé sur mes genoux, j'admirai cette architecture délicate, issue du mélange des genres.
Ici, humains et elfes vivaient en harmonie et je m'y sentais vraiment sereine. Du moins, en cet instant.

La mémoire des jours précédents revenait à mon esprit comme une vision d'un passé désormais révolu.
Je me souvenais du bal de Cefedellen et du rire de mes frères et soeurs, dansant pour se réjouir du retour de notre vénérable Garonrhum.
D'Eldarion, les yeux tellement épris de la Silmë que ça me donnait envie de le taquiner à l'infini.
Des douces paroles de cette dernière quand elle avait prononcé son discours.
Des bras de mon frère lorsque nous nous étions retrouvés.
Et de divers instants qui me faisaient à la fois chaud et froid au cœur.

Je me remémorai l'officialisation de ma mutation au temple d'Eva d'Oren et du temps que je consacrai à veiller sur la cité.
Des différentes rencontres, escortes, réunions, discussions qui avaient suivi.
De cet hiver dénaturé par les plans malfaisants de Sirra.
De notre Mère souffrante dont la tristesse et la détresse affectait mon peuple.
De mes inquiétudes pour mes proches, mais aussi pour tous ceux dont la vie devenait un calvaire en ces temps troublés.
De ces cités en proie à l'adversité, que l'on regardait de loin, sans trop encore se pencher sur leurs souffrances.
Et je priai, oui, je priai pour que des cieux délicieux, Eva nous regarde.

Je me détournai de la lumière vive et je portai mon regard sur la forme allongée dans le grand lit en face de moi.
Je sentis monter en moi une vive émotion qui me brûla les joues et je félicitai la fée du sommeil qu'il ne put alors contempler mon visage empourpré.
Il dormait paisiblement, après cette nuit agitée par ce cauchemar qui n'avait cessé de me hanter depuis des rêveries et des rêveries.
Il avait été là, gardien angélique, serrant ma main pour que je sache qu'il veillait sur moi.
Il avait été le témoin de ma bataille intérieure, alors que je suivais les instructions du Docteur Retsu.
Il avait su quoi dire alors que je reprenais conscience et sa discrétion était quelque chose qui le rendait encore plus précieux à mes yeux.
Il existait et c'était à mon tour de veiller sur lui.

aliakane2 · Message par **aliakane2** » dim. 20 mars 2011 à 07h08

Innamoramento...

Spoiler:

http://www.youtube.com/watch?v=0tDEPeyS ... ure=fvwrel

Spoiler:

Parce que c'était lui, parce que c'était moi... (Montaigne)

[ image externe ]

J'aimerai vous parler de lui...
J'aimerai vous dire qu'il a prit ma main...
J'aimerai vous dire qu'il fût plein de courage...
J'aimerai vous dire les mots "Saches que... Je..."...
J'aimerai vous dire que...

Mais aucun mot ne me semble assez bien.
Je voudrai lui en offrir un, qui ne sois rien qu'à nous.
Voyelles et consonnes seraient unies par une magie mystérieuse, capturant la clepsydre, statufiant Chronos.
Ivre de lui...
Grisée par ses lèvres...
Baisers flamboyants..
Aux cœurs tremblants..
Vertige des sens quand il m'embrase...
Parfum d'ormeaux, rugosité de sa chair...
Liens infimes et infinis entrecroisant nos doigts dans cet univers sans fin...
Il et Elle, lui et moi... Nous !

Il existe parfois, dans une vie, cet instant de grâce où l'on sait.
A toi, qui a su ouvrir la porte de mon jardin secret...
Jardinier céleste cultivant ma terre...
Je t'offre une promesse...
Toi seul sait laquelle...

Spoiler:

aliakane2 · Message par **aliakane2** » mar. 29 mars 2011 à 01h14

Généalogie

Thorondor El' Aira
Père d'Elbereth

Spoiler:

Elvaween El' Aira
Mère d'Elbereth

Spoiler:

Fendarion El' Aira
Frère d'Elbereth

Spoiler:

Demeure de la famille

Spoiler:

Robe d'intérieur d'Elbereth

Spoiler:

Robe pour la réception chez les Graversay

Spoiler:

Asph et Elbereth à Heine

Spoiler:

aliakane2 · Message par **aliakane2** » mer. 30 mars 2011 à 16h27

Nouvel apprentissage

Cela faisait plusieurs semaines que j'avais émis le souhait de me verser dans l'apprentissage des soins afin de pouvoir aider les blessés et les malades.

J'en avais parlé avec le Régent, Nolwaen, Laën, Asph, Retsu et Altar.
Entre conseils et propositions d'enseignement, j'avais largement de quoi faire.
J'avais donc commencé avec le Conseiller de la Tour d'Ivoire à étudier les bases.
Ainsi, assise sous un arbre, utilisant le carnet offert pas le frère de mon cher et tendre, j'avais noté mon premier enseignement.

Spoiler:

Les jours qui suivirent, je mettais en pratique la théorie et je dois bien dire qu'avec la fatigue qui m'étreignait, j'y allais en douceur.
Les débuts étaient difficiles et je sentais bien que je n'étais pas au mieux pour être efficace, mais la volonté était là et je continuai, je persistai jusqu'à ce que j'arrive enfin à guérir ma première blessure.
Je ne perdais pas de vue les sages conseils de mon professeur durant tout ce temps.

Quelques autres semaines étaient passées et je maîtrisai de mieux en mieux la technique apprise.
Au départ, je me rendais au Temple le matin, mais Altar me conseilla de m'y rendre le soir, car il y était à ce moment là et il pourrait ainsi me chaperonner.
Je comptai bien lui montrer mes progrès et ainsi suivre le second chapitre de ma formation.

Spoiler:

aliakane2 · Message par **aliakane2** » jeu. 31 mars 2011 à 06h09

La bataille est belle...

La journée avait été éprouvante, mais malgré cela, elle souriait.
Parce qu'à ce moment là, c'était important de le faire.

Elle regardait l'ombre se coucher par la fenêtre.
Cette ombre, elle la connaissait.
Elle avait la force et la Foi.
Alors elle pouvait la regarder en face.

Ses yeux se posèrent sur la silhouette endormie près d'elle.
Ici, à la lisière de ces cils, il y avait l'essentiel.
Dans cette chambre à la pénombre vive, un son vibrait, impérial.
Un muscle... Un simple muscle... Mais si vif !
Pour qui ?
Pour quoi ?
Les plus rigides auraient parlé de l'éphémère.
Mais rigide, elle ne l'était pas.
Alors elle y voyait une porte sur l'éternité.
Un merveilleux voyage qui se faisait à deux.
Parce que c'était comme ça.

Du bout des doigts, ils tissaient un autre.
Le miroir racontait une belle histoire.
Et même si elle entendait rire l'horloge, ça n'avait pas d'importance.
L'infinie de cet amour là était une évidence.
Et quoiqu'il pouvait arriver, son univers resterait chamboulé à jamais.

http://www.youtube.com/watch?v=uohgZTyQdBw

Spoiler:

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"Tout l'univers obéit à l'Amour ; Aimez, aimez, tout le reste n'est rien." (Jean de La Fontaine)

aliakane2 · Message par **aliakane2** » lun. 11 avril 2011 à 15h02

Bruit, fureur, impuissance...

C'est sur ce lit, là, parmi les autres, juste cachée par un paravent, loin de tous les regards que son visage sombre fixait le mur.
Elle avait honte, honte d'avoir pu manquer à ce point de sagesse.
Mais d'un autre côté, aurait-elle réellement pu ne pas être auprès de ces gens qui ne demandaient qu'à vivre en paix, de ses amis, de son homme et de ses camarades de combat ?
Elle savait que non.
Au fond, c'était ça le soucis.
Il lui était inconcevable de ne pas se battre à leur côté, de ne pas défendre un seul instant tout ce en quoi elle croyait, quitte à braver ses souffrances personnelles.

Elle comprenait la déception de Asph, mais n'aurait-il pas fait la même chose, au final ?
Bien sur, un guerrier blessé est un handicap, mais elle avait tenue autant qu'elle le pouvait.
Ce n'était qu'à la fin que son corps s'était rebellé et qu'elle avait du se plier à ses suppliques.

Il y avait dans son cœur une félure et dans son être cette colère qu'elle tentait de maîtriser pour ne pas donner à ses ennemis du petit lait.
Sirra... Sybille... Noct... Les engeances d'un mal ancien, enfants du mal, semeurs de chaos... J'irai cracher sur vos carcasses ! Puisse Eva guider mon bras lorsque vos chairs purulantes saliront mon armure !
Qu'Einhasad vous ramène à la fange dont vous êtes issus et qu'elle lave le monde de vos rivières sanglantes !
Car je n'aurai de cesse de vous poursuivre, jusqu'à y laisser mes dernières forces.
Tout a un prix et la justice tranchera dans vos esprits sans âmes.

Son regard métallique semblait passer à travers la pierre de l'hôpital de Heine.
Asph s'était endormi et pendant une seconde, elle regarda son visage fatigué.
Elle s'en voulait d'être une source d'inquiétude.
Malgré les sensations désagréables, elle songeait au travail qu'il fallait faire.
Elle n'arrivait pas à se reposer.
C'était impossible, pas quand le monde autour d'elle était dans un péril certain.

aliakane2 · Message par **aliakane2** » mer. 13 avril 2011 à 16h33

La peur tue l'esprit...

Une vieille histoire...
Un cauchemar...
La peur qui me grignote les entrailles...
Eva, ma Mère, garde l’œil ouvert...
Ne laisse pas souiller ton jardin !

[ image externe ]

Il était là, dans ce fauteuil.
La nuit avait été chaotique et il me semblait encore sentir l'eau envahir mes poumons, m'empêchant de lui dire les derniers mots qui étreignaient mon âme.
Il était la dernière image en cet instant là.
Témoin invisible de mes sentiments qui ne cessaient jamais de croître pour lui.

Je le regardai, encore endormi, tenant ma main si pâle, son autre main reposant sur mon cœur, comme une gardienne farouche.
Je respirai à peine, sachant son sommeil léger et ne voulant lui retirer de suite le bénéfice de son repos.
Et puis je voulais peindre son visage dans les méandres de ma mémoire, figeant ce temps qui, je le savais, était notre plus grand ennemi.
Nous en avions longuement discuté, un soir au coin de l'âtre, car le sujet le perturbait et ses craintes, je ne les comprenais que trop.
Mais ma réponse, je l'avais déjà réfléchis alors que je sentais mon être basculer vers l’inévitable évidence.
Je préférai vivre ces quelques dizaine d'années à ses côtés que ne devoir vivre une éternité sans l'avoir connu.

Il ne cessait de dire qu'il ne me méritait pas.
Cela avait le don de me mettre dans une colère froide.
Si il pouvait se voir à travers mon regard, il comprendrait tout ce qu'il est et que j'admire profondément.

Je quittai son visage pour m’attarder sur ce bouquet de roses blanches à mon chevet.
Il faudrait que j’envoie un billet de remerciement à Em.
La veille, il m'avait ramenée chez nous, après la visite de Dame Seryta.
Mais les choses ne s'étaient pas très bien passées.
Alors que je franchissais le seuil de ma chambre dans ses bras, je me sentais vraiment très mal.
Il me semblait que mon corps devenait comme la glace et je grelottai, le cœur au bord des lèvres, la mine cireuse et les lèvres violettes.
Asph couru chercher Erwen, mais pour moi, la lumière avait laissé la place au néant.
A ma reprise de connaissance, j'avais du mal à parler.
Mais j'avais cet affreux pressentiment qui ne cessait de se faufiler dans mon faible corps.
Je pus leur dire deux mots : Eva... Regarde...
Asph comprit ma peur et tenta de me rassurer, me rappelant la présence de gardes là où mes craintes allaient.

Erwen avait diagnostiqué une septicémie et je devais plus que jamais tenir le lit.
Quand il fût certain que je ne risquai plus rien, il nous laissa.
Ensuite, je me souvins juste de la fatigue et... De ce cauchemar.

Je reportais mon regard fatigué sur l'être cher qui me fixait à présent.
Nous échangeâmes ces mots simples que l'on se dit au jour, mais ma peur était toujours présente et vive.
Alors il vint m'entourer de ses bras, m'apportant son réconfort et sa chaleur.
En faisant attention, je l'étreignis tout autant, heureuse de cette chance qui m'était offerte de le voir encore.
Il ne tarda pas à s'allonger à mes côtés, et il m'invita à lui raconter ce qui pouvait autant m'effrayer.
S'en suivie une longue conversation agitée, difficile, parfois triste mais dont la fin était tournée vers la lumière, l'espoir et la foi.

Je pouvais, parfois, être vraiment susceptible et fière.
Mais dans le fond, j'écoutai ce qu'il me disait et je savais qu'il avait raison, quand bien même je faisais l'ours qui se retire dans sa caverne.
Il était plus que conscient de mes inquiétudes ou de mes révoltes, parfois de mon sentiment d'impuissance.
Il savait ma timidité, mon manque d'assurance et cette envie que j'avais d'aller contre la montre, agissant pour sauver les meubles de notre monde en péril.
Je maudissais de devoir être alitée quand dehors, les gens mourraient.
Il avait découvert que j'avais fais ramener du travail administratif à l'hôpital de Heine, mais il ne m'avait pas fait la morale, bien qu'il aurait pu.
Pas un jour ne passait sans que je priai pour les âmes de nos défunts et pour que les vivants retrouvent un jour, un peu de paix.

Je me souciais aussi de mes amis, eux aussi blessés, voir plus, que je ne pouvais visiter.
Les nouvelles que j'avais apprise n'était pas réjouissantes.
Sybille...
Sirra...
Noct...
Celui qu'on ne nomme pas...
Les dragons...
Les vampires de Rune...
Et nos ennemis du nord...
C'était beaucoup de batailles à mener. Et les informations arrivaient trop lentement.

Je me rendais compte à quel point nos réseaux de communication étaient lents, difficiles...
Le temps pressait et il me semblait que nous avancions au ralenti.
Je songeai aussi à ceux qui pouvaient renseigner le camps adverse. Aux oreilles à l'affût de ce qui serait utile pour gangréner l'Alliance et nous fragiliser.
Je regrettai les mésententes, le temps perdu en explications, les actions entreprises en s'éparpillant au lieu de se tenir les coudes.
La bataille de Gludio avait été parlante, chacun filant de son côté, sans rien dire aux autres, laissant le plan de Sybille aboutir à ce qu'elle voulait.
Ca me laissait un goût amer, sachant le travail effectué par tous les intéressés.

A présent, j'attendais de voir la suite en espérant que nous serions réellement unis et non pas quand cela arrangeait l'un ou l'autre.
J'espérai qu'on n'oublierait pas l'action des petites mains quand on idolâtrait les grands de ce monde car la victoire ne vient pas d'un seul, mais bien des actes réunis de plusieurs.

Alors que la rêverie m'emportait, je fixai mes mains fines et pourtant fortes.
Un grain de sable sur une si vaste plage... Juste un tout petit grain de sable...

http://www.youtube.com/watch?v=dvgZkm1xWPE

Spoiler:

aliakane2 · Message par **aliakane2** » jeu. 14 avril 2011 à 14h54

Petites lignes fragiles perdues dans le temps...

[ image externe ]

Alors que je remettais un peu d'ordre dans ma chambre, je tombai sur quelques vieux parchemins comme surgis de mon passé, quand je n'étais qu'une enfant.

Emplie de nostalgie, je me mis à les relire, ma rappelant la voix de ma mère lorsqu'elle égrainait le fil de ce conte ancien :

Il était une fois un elfe à la peau dorée, aux cheveux de jaie et aux yeux violets.

Etrange configuration lorsqu'on y pense...

Oh, il n'avait pas la beauté de ses semblables cet elfe là !

Lorsqu'il parlait, il passait volontier pour un idiot, bavant d'insipides phrases dont l'intérêt se résumait à la mesure de son tout petit être.

Car il n'était pas grand.

Ses vêtements étaient négligés, de seconde main.

Il était la honte de la cité dont il foulait l'herbe tendre.

Tant et si bien que les siens le fuyaient ou ne prêtaient pas attention à sa présence.

Il n'était qu'une erreur dans la vision délicate de ses semblables.

Pourtant, nul ne savait d'où il venait, ni qui il était.

Inconnu et repoussant, il fut rapidement mis de côté et aveugles devinrent les autres.

Et le temps passa...

Un jour, le roi des elfes vînt à sortir de son palais, tout pimpant dans ses habits de lumière.

Cet homme là était sage.

Il portait dans son regard l'immaculé et l'argent.

A sa main, un bâton d'un bois blanc torturé lui permettait de reposer sa carcasse féline.

Il vînt à croiser, au fil de ses pas, notre triste sire.

Il allait passer son chemin en soupirant, lorsqu'il revînt en arrière.

Passant outre son dégoût, il posa trois questions à notre repoussant misérable.

A ces trois questions, l'elfe étrange répondit.

Pour ceux qui vécurent l'instant de loin, la surprise fût grande lorsque le souverain s'agenouilla devant le pouilleux.

Ce dernier arborait un sourire aux dents blanches, contrastant avec sa triste présence.

Alors que, sous les yeux médusés de la plèbe, la scène se déroulait, une conversation des plus mystérieuse avait lieu entre la terre et le ciel.

Au final, l'elfe aux yeux violets prit congés de son sir.

Du coin d'un arbre, il sortit un bâton fait d'un bois vert dont la pellicule de mousse et de champignons donnait un air peu ragoûtant.

Lentement, il prit le chemin menant à la sortie de la cité et en franchit les portes.

Longtemps, le roi resta comme humble, maintenant ses genoux à terre.

Quand il se releva, on le vit rentrer au palais le regard lourd, comme vouté.

Certains auraient juré qu'il avait vieillis.

Et le temps passa...

La cité resplendissait.

Son architecture en harmonie avec la nature avait de quoi rendre fière nos elfes.

Tout semblait aller pour le mieux.

Et puis un matin, on entendit des pleurs.

Une dame du palais, alertée pas ceux-ci, sortit voir quelle en était la source.

A sa grande surprise, elle découvrit deux œufs énormes, comme écaillées sur la longueur, de couleur bleutée avec des tâches violettes.

A l'intérieur de ses œufs, sur un lit de paille fraîche, deux enfants semblaient crier leur faim.

Deux beaux petits, la peau pâle, l'un avec les cheveux auburn et l'autre avec des boucles mordorées.

Deux garçons.

Quand ils l'aperçurent, les petits cessèrent de pleurer. Puis, devant les yeux attendris de la belle, ils se mirent à babiller et à sourire aux anges.

Fondant facilement, la dame les prit et les emmena.

Il s'avérait que cette dernière était une jeune conseillère de notre vieux roi cité plus haut.

Elle s'enquit de prévenir son souverain, pensant que la chose n'était ni banale, ni innocente.

En voyant les deux bambins, il resta fort songeur.

Puis il donna des ordres et les fît emmener dans une chambre attenante à la sienne.

Ce qui se passa ensuite demeure un mystère.

Puis le temps passa...

La cité connaissait quelques soucis.

Sortie du ventre de la terre, une créature ancienne avait prit le partie de nuire à nos elfes.

Notre bon vieux roi avait encore pris en âge.

Mais à ses côtés, à présent, deux jeunes elfes à la beauté touchante se tenaient.

Ils avaient le regard fier et sûr de la jeunesse.

A leur front, une couronne trônait.

Visiblement, le Roi les avait prit pour fils.

Non loin, une jeune elfe au teint dorée se tenait.

Il est étrange que personne ne fît attention à cette jeune enfant aux cheveux courts, car son regard brillait d'une maturité étonnante pour son âge.

Vêtue tel un page, elle portait des chausses hautes, un pourpoint vert tendre et un coussin de velour bleu sur lequel reposait une sorte de clé.

De temps en temps, les deux jeunes princes jetaient un œil dans sa direction.

Ce jour là, une fête était donnée en l'honneur du départ vers l'éternel d'un vieux conseiller.

Alors que la nuit se teintait du charme des lumières magiques, notre jeune page s'éclipsa, attirée par une ombre, à la barbe et au nez de nos deux jeunes insouciants occupés à honorer leurs responsabilités auprès des invités.

Lorsqu'ils s'aperçurent de sa disparition, il y eut comme un branle bas de combat.

L'inquiétude se lisait sur les visages des princes, mais plus encore sur celui du régent.

Dans la plus grande discrétion, des ordres furent donnés et l'enfant recherchée.

On ne la retrouva jamais.

Et le temps passa...

De la cité, il ne restait que des ruines fumantes.

Quelque chose glissait sur le sol, faisant un bruit désagréable.

Cette... Chose là... Celle qui arpentait ce sol jadis fertile... Brrrr...

Un bruit de suçion se fît entendre.

Lent, méthodique, ce son semblait résonner partout.

Une ombre immense tremblait sur ce qui avait été le palais de notre Roi.

Et c'était bien son corps que l'on voyait se tortiller, comme soulevé légèrement, tel une marionnette manipulée par un fou.

Son crâne était ouvert, le regard révulsé.

Ce qui en sortait semblait nourrir quelque chose, mais quoi ?

Car il n'y avait rien.

Des gémissements perturbèrent le repas de l'invisible.

L'ombre sur les ruines sembla se retourner brusquement.

Le corps du souverain tomba dans un bruit de corps mou.

La chose sembla se déplacer légèrement, puis se figea.

Un hululement strident jaillit des ténèbres et un son de cisaillement sec retentit : khsssssss...

Une silhouette menue et fine prit la place de l'ombre.

Elle semblait chercher quelque chose.

S'échappant de sa capuche, une longue natte décida de prendre l'air.

A sa main, elle tenait un bâton vert recouvert de mousse et de champignons.

Se déplaçant entre les cadavres, elle fouillait de son regard clair le sol.

Après un long moment, elle découvrît enfin ce qu'elle était venue trouver.

Elle siffla.

Lentement, du ciel, surgit un oiseau gigantesque, aux pattes robustes, harnaché d'une sorte de selle spéciale.

Du néant, un jaguar blanc bondit, un éclair frappant le sol derrière lui, comme si la bête était venue d'un portail.

Il posa son regard violet sur la jeune elfe.

Un regard emprunt d'une grande sagesse.

Puis il feula doucement.

La jeune femme opina.

Puis, faisant quelques gestes dans l'air, elle pointa le bâton vers un point précis.

Deux corps se soulevèrent des décombres et virent prendre place sur le volatile destrier.

Le jaguar rugit.

Un sourire apparu sur ses lèvres, puis elle siffla à nouveau.

L'oiseau prit une impulsion et s'éleva rapidement vers le ciel, emportant sa charge.

Le félin vint poser son museau sous la main de notre étrange dame.

Alors, elle brandit le bâton vers l'avant, décrivant un cercle tout en murmurant : une brèche s'ouvrit et ils disparurent dans un bond.

Et le temps passa...

Cette forêt là était d'une beauté sauvage.

Une cascade fumante frappait de ses longs cheveux de cristal le fond d'un gouffre.

Un feu crépitait, cachant le bruit d'un cri.

Sous une tente recouverte de branchages, deux elfes souriaient.

L'un à la chevelure longue et auburn.

L'autre portant des boucles mordorées.

Ils fixaient tout deux une elfe au regard remplit d'une sagesse profonde nimbée d'une douceur palpable.

Dans ses bras, un petit être regardait le monde.

Et le temps passa....

A la fin de ma lecture, je restais songeuse.

"Un jour, Elbereth, tu comprendras la morale de cette histoire..."
Tels avaient été ses derniers mots avant de me laisser à ma rêverie.

Il était étrange que je n'en saisisse le message qu'aujourd'hui.

aliakane2 · Message par **aliakane2** » mar. 19 avril 2011 à 08h01

L'amour est un soleil...

Spoiler:

J'entends comme un tambour...
Pur sang qui galope dans cet espace étroit...
Il me retient, juste là, dans cet océan de pétales de rose.
Nos lèvres buvant le nectar de nos émotions.

Au dessus de nos tête, les bougies illuminent l'anneau délicat qui épouse ma chair pâle.
La voute du belvédère nous entoure alors que la lune vient s'unir à la danse des vagues.
Le vent frais ne nous dérange guère car sa chaleur nous protège.
J'étreins le soleil, le mien, celui dont j'ai le sourire entre mes mains.

Il me semble entendre une musique...
A moins que ça ne soit mon imagination.
Je crois que je n'ai plus la notion de ce qui est réel ou pas.
Le secret de mes rêves est juste contre moi.

Seigneur du temps, suspend ton souffle...
Que cette nuit soit celle de tous les possible...
Que les cloches tintent à tout va...
Qu'elles sonnent à la gloire de cet ange qui m'embrasse...

Je te dis oui par toutes les pores de ma peau...
Ainsi, nous tissons encore et toujours ce présent...
Faisant de nos sentiments des serments...
Buvons joyeusement à la coupe de cet amour...
Promise j'étais, fiancée je suis...
Et quand les jours succèderont à la nuit...
Je marcherai à tes côtés pour notre éternité.

Spoiler:

aliakane2 · Message par **aliakane2** » lun. 25 avril 2011 à 19h12

La fin d'une bataille...

Si nos armées n'étaient faites que de chevaliers qui combattent par choix et par liberté, quelle plus grande beauté humaine pourrait-il y avoir que la guerre ? (Robert Brasillach)

Spoiler:

Voilà... Sirra avait été scellée.
Mais là où une bataille venait de se finir, une autre commençait, plus sournoise, dure et violente.
L'espace d'un instant, le chaos avait régné en Ether et de là, une faille s'était ouverte.
Dès lors, elle avait vomis des dragons sur les terres d'Aden, menacées de destruction.

Alors un nouveau combat avait eu lieu, d'usure celui-là.
Car à présent, outre la fatigue du jour, les nuits étaient vouées aux caprices de Noct.
Certains résistaient encore, mais d'autres côtoyaient petit à petit la folie.
Ce qui était certain, c'est qu'à ce rythme là, nous serions tous épuisés.

Il fallait une nouvelle fois agir et pas dans notre monde, mais bien dans celui de notre ennemi.
Bientôt, nous irions dans ce lieu de marionnettes, à la recherche des sept.
Nous avions été mis en garde : la prudence serait de mise, la réflexion plus que nécessaire car tout, là bas, serait sous son contrôle.
Nous savions aussi que de cette aventure là, nous n'en ressortirions pas indemnes et je n'osais imaginer ce pire tant redouté.

Mais le choix, nous ne l'avions guère.
Je me préparai donc à cela, tout en sachant que dans ce lieu, ma déesse ne serait pas.
Aidant au mieux mes compagnons d'armes, je songeai à cette avenir incertain en priant pour que ce que nous connaissions ne sombre pas dans un oubli définitif.
Je savais qu'il me faudrait avoir cette Foi indéfectible et je comptai bien participer à une autre victoire.

aliakane2 · Message par **aliakane2** » mar. 26 avril 2011 à 05h48

Tu crois que la nuit est douce ?

Si la nuit est noire, c'est pour que rien ne puisse nous distraire de nos cauchemars. (Bill Watterson)

Spoiler:

Mes cauchemars, les pires, je les savais du bout des doigts.
Régulièrement, ils venaient me hanter.
Alors dans les jours qui vinrent à mes nuits, je décidais de comprendre, pour mieux devenir une spectatrice lointaine.
Les paroles de Asph me revenaient en tête inlassablement.
Je savais que cela serait difficile et me prendrait du temps, mais je voulais être prête pour la suite.

Je rentrais donc régulièrement en rêverie afin de sombrer dans cet autre monde hostile et plein de venin.
Et bien sur, c'était atroce.
Mais je recommençais. J'allais à ce front personnel, marionnette aux fils tronquées.
Je repoussais chaque nuit cette porte maudite, sans relâche, attisant les limites de la folie.
Il fallait que j'arrive à cet état où je ne serai plus la poupée, mais le spectateur qui l'observe déambuler.
Me détacher de mes craintes les plus profondes pour ne plus nourrir l'appétit dévorant de Noct.
Accepter l’inacceptable, être aussi loin que possible de ce moi.
C'était ma nouvelle guerre cachée, en plus de celles liées à notre réalité.

Outre les jours de pluie, Asph m'offrait son soleil éblouissant.
Le temps, notre ennemi, nous rapprochait toujours plus dans ce présent éphémère, traçant notre avenir de sa main tremblante.
Nos sentiments nous portaient vers cette félicité qu'ont les amoureux au prémices du printemps.
Nous étions encore si jeunes et si confiants.
Pourtant, je ne baissais pas ma garde et je tâchais autant que possible de briser toute monotonie.
Cela avait déjà, d'ailleurs, été le sujet d'une conversation passée où j'avais exprimé cette envie de le surprendre encore et de me réinventer afin que jamais la lassitude ne nous emporte.

Je savais que cela était difficile, mais les limites ne sont-elles pas faites pour être repoussées ?
En tout cas, je me sentais prête à explorer tous les horizons tant qu'il tiendrait ma main.
Parfois, nous étions tant en osmose que nos phrases se chevauchaient, dans une même pensée, provoquant notre hilarité.
Nous étions complices et nos regards en disaient long.
Je pouvais composer le verbe aimer à tous les temps au creux de son regard à l'azur étincelant.
Je buvais à ses lèvres ces baisers incendiaires qui auraient fais rougir quelques âmes puritaines.
Mon corps était son temple et nos étreintes secouaient ces pauvres couches que nous partagions à tour de rôle.
Qu'il était bon de se sentir mourir dans ses bras, à la faveur de l'aurore, nos corps enlacés et moites de ces longues nuits.
Et Ô combien j'étais éprise de lui !

Entre tout cela, il y avait nos obligations.
Je partais parfois plusieurs jours loin de Heine, campant avec les soldats.
Je venais à Oren surtout pour la paperasse et donner quelques consignes.
Mais mon véritable rôle commençait lorsque je sortais ma lame et mon bouclier, gardant en mon sein ma Foi profonde.
Eva ne me quittait jamais et je songeais à son regard bienveillant, à ses valeurs nobles.
Elle était là, guidant mon bras, ma force, ma muse.
Et plus que jamais, ses litanies imprégnaient ma conscience de sa divine présence.

Je souriais alors car nous avions cela en commun avec mon tendre Chevalier.
Cette foi inébranlable en nos divinités.
Parfois, je jetais un regard sur le chapelet offert, alors que nos épées défendaient les terres en péril.
Car nous étions tout autant unis dans nos combats.
Et je me plaisais souvent à écouter ses anecdotes où son maître avait une place récurrente.
Ses sages paroles me ravissaient et je sentais mes lèvres devenir croissant de lune.
Il m'était difficile de cacher mon admiration et ma fierté lorsque je le contemplais dans ses histoires du passé.
Amoureuse... Captive de ses moindres soupirs... Accrochées à ses lèvres tendres.
Amoureuse, oui... Complètement... Éperdument !

Il avait fait beaucoup de progrès en elfique.
Cela faisait plusieurs mois que j'avais accepté de lui enseigner notre langue.
Il avait déjà quelques connaissances et c'était plaisant.
Il apprenait vite et de façon sérieuse.
Mais il gardait néanmoins cet adorable accent humain qui ne cessait de me ravir.
Et je me retrouvais là, à fondre devant les mots à la sonorité si délicate qu'il exprimait régulièrement.

J'étais toujours autant touchée par les attentions qu'il avait à mon égard.
Comme quand il se mettait à la pâtisserie, sachant combien j'étais sensible à cela.
Bon, je ne pouvais pas encore dire qu'il maîtrisait le sujet. J'avais encore en mémoire ces pauvres biscuits à la fraise qui semblaient peu appétissants.
Mais je me rappelais aussi ce délicieux entremet qu'il avait cuisiné avec l'aide de Svenn et de ma surprise en apprenant qu'il était de son fait.
Tout comme de ces merveilleux instants passés au bord de l'océan, nos corps sur le sable blanc, les étoiles nous observants de tout là haut.
Oui... Dans ces temps troublés, nous avions ces portes ouvertes sur nos souvenirs lumineux et chacune était la clé d'instants de bonheur partagé.
Et ça, je ne comptais pas permettre à nos ennemis de me les arracher.
Ma liberté, ma lucarne, mon monde, ils étaient là, dans mes souvenirs et dans mon imaginaire, nos doigts enlacés, Asph à mes côtés.

Spoiler:

aliakane2 · Message par **aliakane2** » sam. 14 mai 2011 à 13h54

Jour de pluie...

Spoiler:

C'était peut-être cette pluie, je ne sais...
La fatigue, certainement, oui...
Où alors cette lutte sans fin...
Le fait était pourtant là.
Humeur chagrin qui me tient, d'où tu viens ?
Pourquoi tu m'étreins ?

Je m'enfermai dans mon mutisme.
Des jours et des jours à se battre.
J'avais mon cœur en hiver derrière la fenêtre.
Je cachais mon désenchantement derrière un sourire.
Je n'avais même plus envie de parler.

Dans la boîte poussiéreuse, bien au fond, l'espoir pleurait.
Je me sentais abîmée, écorchée.
Je fermais mes yeux un instant, voulant me souvenir de mon innocence.
Sentir la main de ma mère sur ma joue.
Redevenir l'enfant heureuse qui ignorait encore l'abomination.

Je savais que je creusais un vide entre les êtres et moi.
Rassurer... Je devais rassurer...
Faire comme si...
J'entendais la toute petite voix de l'espoir...
La lassitude peut-être...
J'aurai voulu être rassurante, oui.

Pourtant, là, dans l'obscurité de ma chambre, loin du bruit et de la fureur, j'étais perdue.
Les gouttes léchaient le verre, glissant vers leur perte.
Tu es si... Médiocre !
La mort doit déjà se frotter les mains, songeant à sa collection d'âmes.
Ne pas montrer ses faiblesses...
Je suis juste un petit être sans prétention, un oubli dans un océan de souvenirs.

Oui, c'était un jour de pluie...
Peut-être le dernier.

Spoiler:

aliakane2 · Message par **aliakane2** » dim. 15 mai 2011 à 19h43

Un autre jour...

Essouflée, je regardais le sang qui souillait le sol.
Ca n'en finissait jamais.
Frapper, esquiver, crier...
Le combat était terrible.
Mais cela valait mieux que de réfléchir en cet instant.

La nuit avait encore été cauchemars.
Le réveil soucieux.
L'esprit torturé.
Je ne comprenais pas.
J'avais beau retourner cela dans tous les sens, je ne pouvais aller contre ce en quoi je croyais.
Je réalisais aussi que la rédemption, pour moi, ne valait que pour certains, pas d'autres.

Comment cet être abject pouvait encore fouler notre sol !
J'étais sans appel : il ne méritait que la mort !
Je songeai à mes amis, vivant à nouveau ce malheur.
A leur souffrance, à cet injustice de voir ce criminel fouler Cefedellen.
Alors j'avais pris ma décision.
J'étais partie.
Je ne pouvais vivre dans un mensonge.

J'avais donc pris mes affaires à la caserne et j'étais rentrée à Heine.
A présent, je continuerai le combat sans étiquette.
J'étais juste Elbereth. Rien de plus, rien de moins.

J'ai longtemps prié Eva.
C'était la première fois que j'avais honte de la justice de mon peuple.
Et il me faudrait du temps pour effacer cette cicatrice là.

aliakane2 · Message par **aliakane2** » lun. 16 mai 2011 à 04h06

La lettre...

Maman...

La guerre, ce monstre hideux, est à présent déclarée.
J'ai tentée tant bien que mal d'appliquer ton enseignement, mais la vérité est que je ne serais jamais une grande combattante.
Alors je t'écris parce que je crois que je tomberai parmi les premiers, mais c'est la vie.
Je ferais mon possible pour protéger tout ce en quoi je crois.
Je n'ai pas peur d'y laisser ma peau, juste de savoir que mon absence pourrait vous faire souffrir.
Mais je sais que je veillerai sur vous du jardin d'Eva si le destin veut que mon bras faillisse.

Tu sais maman, je t'aime énormément.
Je vous aime tous très fort et je prie pour que ce monde continue à resplendir et que le chaos ne l'emporte pas.
Si il m'arrive quelque chose, veillez sur mon Asph et allumez de temps en temps une bougie pour votre petite Elbereth.
Sa lueur sera celle de l'espoir.

Ta fleur de lune.

Discrètement, elle déposa sa lettre devant la porte de son ancien foyer.
Posant sa main fine sur le bois, elle resta un instant là, se rappelant son enfance heureuse.
Elle sentait que c'était la fin de quelque chose, comme une fêlure.

Une lumière s'alluma et d'un bon leste, elle se cacha dans un coin sombre.
Elle vit la porte d'ouvrir et sa mère en sortir, tel une apparition angélique.
Elle aurait tant voulu lui ressembler...

Elvaween sortit pieds nus dans la douce lueur de l’astre lunaire, ne voyant pas la missive décalée vers un coin sombre.
Sa longue robe évanescente était légèrement soulevée par l'air du soir.
Sa chevelure tombait comme une rivière derrière elle, si longue et si belle que cela aurait étreint le cœur d'un ange.

Elbereth admira cette vision, s'en repaissant comme si cela serait la dernière.
Après une éternité, elle finit par s'éclipser, retenant ses larmes en quittant ce qu'il restait de son insouciance.
Ce soir, quelque chose était mort ici.

aliakane2 · Message par **aliakane2** » mar. 17 mai 2011 à 01h55

La cérémonie...

Robe d'Elbereth pour la cérémonie à Aden :

Spoiler:

Nous venions de rentrer avec Asph et je n'en revenais toujours pas.
La soirée avait été surprenante.
Nous étions allés à Aden pour assister à une fête en l'honneur des nouvelles nominations et nous avions tout bonnement assisté à un couronnement.

La Reine Sayuri avait remis sa couronne à Mariel et fait venir le Chevalier Angueran, l'adoubant cinquième monarque de la grande cité.
Je me rendais alors compte que j'assistai à un évènement historique.
Et aussi à mon tout premier couronnement.

Le nouveau Roi ainsi désigné appela sa Reine, lui remettant sa couronne après le serment d'usage de veiller sur le peuple et la liberté.
J'étais heureuse pour eux et je ne doutais en rien de leur bonne volonté envers leurs gens.

Puis Angueran appela les membres de la Vindicte les uns à la suite des autres.
Chacun eut une promotion et de nouvelles responsabilités.
J'applaudissais chaleureusement, contente pour chacun d'eux.

Je pensais que nous en étions à la fin quand soudain, me tétanisant, le Roi cita mon nom, m'invitant à avancer.
Sur le moment, je cru avoir mal entendu, mais il me rappela et je montais alors vers le trône les joues brûlantes.
J'avais l'estomac noué par ma timidité et le fait de sentir les regards dans mon dos.
Pourtant, mes jambes me portèrent et, m'agenouillant devant leurs Altesses, j'écoutais.

Les paroles du Monarque me touchèrent, le sourire de Laën me rassurant quelque peu.
Ainsi, il me demanda si j'acceptais de prendre place au sein du Conseil et donc de la Vindicte.
J'avais de nombreuses fois pu agir à leur côté durant les dernières batailles et l'homme que j'aimais plus que ma vie faisait partie de leurs membres.
Ma décision ne fût pas difficile à prendre et je prêtais donc serment pour défendre les valeurs nobles auxquelles je croyais.

La Reine me remit alors un petit coffret que j'ouvris devant l'assemblée, révélant un anneau aux insignes de mon nouveau clan.
Je le passais à mon doigt et je remerciais leurs Altesses.
Puis, souriante, je revins vers les invités, me plaçant à côté de Kalan.

J'avais à présent une nouvelle famille de plus à défendre et à soutenir et je comptais bien leur apporter toute mon aide et mes compétences.
Je souriais à Nolwaen et Altar qui semblaient heureux pour moi.
L'avenir est toujours plus radieux avec ses amis.
La guerre déclarée, mon épée était plus que jamais prête à défendre Ether de toute menace.

Nul doute que le chemin de la victoire serait long et difficile, mais j'avais la Foi.
Avant de m'endormir, ce soir là, je priai Eva afin que mes frères gardent l'espoir car je savais que cela serait une arme puissante contre notre ennemi.
Oui, cela prendrait du temps, mais nous gagnerions, je n'en doutais pas et même si pour cela, je devais tomber parmi mes camarades.
Jamais ce monde n'appartiendra au chaos... Jamais !

Spoiler:

aliakane2 · Message par **aliakane2** » mer. 18 mai 2011 à 14h59

La Chantelame...

Spoiler:

Elle était arrivée un matin, à l'heure où le jour baille et se réveille.
J'avais été surprise de sa venue, sachant son temps précieux, surtout à présent.

- Mára aurë Elbereth. Tolo hi !

Elle avait dit cela d'un ton doux, même si je la savais impérieuse.
Ainsi était ma mère.

Vêtue de mon armure, je l'avais suivie en courant, sans même poser une question.
Si elle avait quitté Cefedellen pour venir me chercher, c'est que c'était important.

Courant derrière elle, je songeais combien elle avait de prestance.
Elle était mon modèle depuis toujours et j'admirai sa maîtrise émotionnelle, moi qui m'emportait à certains moments.
Nos foulées nous menaient vers la forêt profonde, loin de la civilisation.
A un détour, des ruines apparurent, ancien vestige d'un temple offert en pâture à Dame nature.

Elle s'arrêta et me dit d'observer.
Ma curiosité était grande et j’obéissais docilement.

Sa voix s'éleva alors en un chant troublant, alors que dans un mouvement leste, je vis briller ses lames.
Je me sentais emportée par l'air, comme inspirée par lui.
Trois elfes surgirent alors, fonçant sur elle.
Je clignais des yeux lorsque elle les affronta avec une efficacité redoutable.
J'avais à peine eu le temps de voir ses mouvements.

Je restais admirative de sa technique, la bouche ouverte.
Les elfes se relevèrent, la saluant, puis disparurent aussi rapidement qu'ils étaient apparus.
Elle s'approcha alors de moi et me dit :

- Ma fille. Le temps de rejoindre Éternelle Rencontre n'est pas encore venu. La Déesse compte sur ses enfants les plus purs et elle les inspire. Je vais t'enseigner ce que nos ancêtres guerriers ont appris, s'inspirant d'Elle et de nos chants. Sa magie pulse en nous et son aura nous entoure. Tu t'inspireras de ses notes pour crucifier l'ennemi et encourager tes amis.

Sur ces mots, elle m'invita à la suivre.
Ainsi commença ma formation de Chantelame.

Spoiler:

aliakane2 · Message par **aliakane2** » lun. 23 mai 2011 à 19h32

La voix d'Eva...

"Au plus fort de l'orage, il y a toujours un oiseau pour nous rassurer. C'est l'oiseau inconnu, il chante avant de s'envoler." (René Char)

Durant toutes ces années, j'avais été son bouclier.
Mais dans mon intimité la plus profonde, c'était sa voix qui me guidait.

Encore une fois, cela me sautait aux yeux, comme une évidence.
Une évidence qui avait attendu 126 années pour se révéler dans sa totalité.
Ma mère avait déjà tout compris. Peut-être mon père y avait aussi été de ses conseils.
Ils me connaissaient si bien !

Mais je ne réalisais qu'à présent combien leur sagesse laissait de traces sur ma vie.
A présent que tout me semblait si clair.

Nous n'avions en rien oublié de son élément premier.
Nos anciennes tablettes en témoignaient encore au musée d'Oren.
Ma Déesse, mon inspiration divine, était la mère de l'art et de la musique.
C'était son premier héritage, bien avant que l'élément liquide ne lui soit légué.
Bien avant le temps des troubles et du chaos, elle avait soufflé sur mon peuple la grâce.
Ainsi, nos chants et nos louanges devinrent reconnus au fil du temps, comme ceux les plus touchants et les plus beaux.
Parfois emprunts de mystères, tintés de magie, ils avaient une profondeur infinie.
Et comme nombre des miens, les notes coulaient dans mes veines, ma voix comme un don s'élevant pour étreindre les cœurs et les porter vers le ciel.

Pendant des années, ils m'avaient guidés, alors que mon corps faisant rempart.
Ma lame, enivrée par leur présence, repoussait les ennemis, ma Foi sublimée par la partition en mon âme.
J'aurai du comprendre alors que ma véritable voie était là.
J'aurai du exprimer dans l'air toute la puissance de ces mesures au lyrisme touchant.
Seulement, il avait fallu qu'Elvaween intervienne encore une fois, pour que je percute à l'inévitable.

Alors je m'étais lancée à corps perdu dans ce chemin de lumière.
Dès lors, auprès de mes camarades de combat, ma voix montait dans le vent turbulent, distillant de mes cordes vocales des chants à la partition complexe.
Chacun d'eux puisaient dans un élément, renforçant leurs bras armés face à l'indicible.
A la fois une force, ils étaient aussi rassurants.
Et je pouvais alors constater combien leur puissance pouvait guider leur bras.
Guerriers ou arcanistes, peu importait.
Eva m'avait offert ce don, celui qui me semblait le plus précieux à présent.
Et je l’honorais, reconnaissante, en distillant le flux de sa magie aux autres.

Je savais au plus profond de moi que la Templière avait ouvert sa chrysalide, libérant la Muse.
Car oui, j'étais à présent Sa muse, Sa voix.
Et là était mon véritable rôle et celui qui serait le plus important de ma vie.

Spoiler:

aliakane2 · Message par **aliakane2** » lun. 30 mai 2011 à 17h51

Un monde meilleur...

"Il n'y a d'autre enfer pour l'homme que la bêtise ou la méchanceté de ses semblables." (Marquis de Sade)

La guerre...
Ce monstre hideux, avide de vies, se frottait les mains derrière son sourire cruel.
Elle songeait à ce cauchemar, tentant désespérément de laver le sang sur ses mains fines, mais il s'évertuait à rester.

Était-ce une prémonition ?

Elle tourna la tête pour voir Asph qui dormait encore.
Il semblait paisible.
Peut-être que la nuit avait été clémente pour lui.
Elle posa un baiser discret sur son épaule, puis sortit de leur couche.
Elle enfila un déshabillé et se dirigea pieds nus vers la fenêtre.

Dehors, le ciel avait cette couleur propre à ces jours de froids qui s'annoncent.
Un nouvel hiver arrivait, cette fois sous le signe de la nature et non pas d'une quelconque magie sombre.
D'ailleurs, depuis quelque temps déjà, l'âtre crépitait d'un feu chaleureux.
Ainsi, le visage nimbé par la lumière matinale, elle réfléchissait.

Voilà qu'elle reprenait tout à zéro.
Sa première réunion au Conseil d'Aden en tant que membre officiel avait apporté son lot de missions.
Le Roi lui avait laissé le choix entre plusieurs postes et elle avait choisi ce qui lui convenait le mieux.
Elle était une elfe d'action, elle l'avait toujours été.
Et c'est sur le terrain, avec ses compagnons, qu'elle se voyait.
Non pas qu'elle n'appréciait pas d'être enfermée dans une bibliothèque ou un hôpital, c'était juste que depuis toujours, elle avait été un soldat.
C'était dans ses veines.
Ainsi, si son entretien avec le Commandant Gali se passait bien, elle serait à nouveau là où elle pouvait servir au mieux.

Légionnaire...
Prête à affronter les affronts du Nord.
Elle était partagée entre deux sentiments : la jubilation et l'horreur.

Jubilation car elle avait à cœur de ne pas laisser les défenseurs du chaos mettre leurs griffes sur Ether. Elle avait aussi quelques petits comptes personnels à régler, il fallait bien l'avouer.

Horreur parce qu'elle savait qu'elle pleurerait nombre de ses compagnons sur le chemin de la liberté. Elle songeait aussi aux innocents sacrifiés, qui seraient pris sous le feu des lames.

Au fond, dans la guerre, il n'y avait que des perdants.
Restait à savoir si son honneur serait sauf ou si elle deviendrait comme une arme sans conscience, tranchant la chair rageusement, sans aucun remord.
Car elle savait que cela ne serait pas sans conséquences.
Tuer n'était en rien un jeu pour elle.
C'était un acte grave et elle n'en retirait aucun plaisir personnel ou sadique.

Elle se détourna de la fenêtre pour contempler son promis.
Des deux, elle savait qu'il était le meilleur.
Ses paroles sages résonnaient encore à ses oreilles sensibles.
Elle sourit un peu en songeant à ce roseaux qui pliait, mais ne rompait pas.
Il fallait qu'elle abandonne le chêne en elle et qu'elle s'assouplisse.
A trop vouloir être fière, on peut finir au cimetière.
Et son heure n'était pas encore venue.

aliakane2 · Message par **aliakane2** » jeu. 9 juin 2011 à 22h28

Les oreilles fleuries...

Robe d'Elbereth

[ image externe ]

Musique d'accompagnement :

http://www.youtube.com/watch?v=HsCp5LG_zNE

Je voulais vous dire...

Je voulais vous dire ces quelques mots
Issus de mes langueurs poétiques
Inspirée par votre charme qui prit mon cœur
Par ce jour de soleil ou je foulais vos pavés

La rondeur de votre astre inondait mon visage
Alors qu'émerveillée, je découvrais vos atouts
Vos briques claires rehaussées par l'azur de vos tuiles
Enchantèrent mon regard éblouit par autant d'harmonie

Mon cœur se serra à l'approche de vos ponts
Leurs arches aux sculptures subtiles me rappelant alors
Combien de l'union des êtres
L'art le plus magnifique peut naître

Je voulais vous dire que souvent je revins
Vous désirant au loin
Priant pour que votre limpide océan
Héritage de celle qui m'offrit la prose
Accueille votre dévouée enfant

Et lorsque la reine des glaces
D'un hivers terrible ternis votre cœur
Je m'unissais à vos vaillants fils
Pour à nouveau vous voir sourire

Vous devîntes ma mère patrie
M'offrant celui qui illumine ma vie
De sa sagesse profonde et de cet amour subtil
Et à qui, pour toujours, je suis

Enfin, je voudrais vous dire
Combien je vous suis fidèle
Vous offrant en toute loyauté
Ce serment au chant pur
Qui fait de nous une famille
Sous votre si doux regard
Belle Dame Heine.

aliakane2 · Message par **aliakane2** » ven. 17 juin 2011 à 20h45

Et là-bas, le soleil brille...

Il venait de quitter son regard, tournant au coin de la rue.
Bien sur, elle lui avait offert son sourire.
Bien sur, il avait disparu en même temps que lui.
Elle soupira.

Autant qu'il ignore combien il allait laisser un vide durant son absence.
Autant qu'il la pense heureuse.

Un peu comme un fantôme, elle se dirigea vers l'imposante demeure.
L'idée d'affronter ces murs seule la fit s'arrêter un instant.
Sans lui, tout semblait plus fade, sans saveur.
Elle sentait son cœur dans une sorte d’étau, à suffoquer presque.

Combien de temps cela durait une croisade ?
Certainement longtemps...
Elle déglutit.
Puis ferma les yeux un long moment.

Tu dois être forte, se dit-elle.
Pourtant, ils étaient à nouveau séparés et malgré tous ces efforts, elle avait mal.
Elle ravala la douleur dans sa poitrine et continua d'avancer.
Une fois à l'intérieur, elle monta rapidement à l'étage et s'enferma dans sa chambre.
Elle ne pût rien avaler ce soir-là, ni rentrer en rêverie.

Longtemps, elle songea...
Puis, au petit matin, elle s'habilla, prit quelques affaires et laissa un mot à l'attention de la famille.
Elle remit aussi une lettre pour la Vindicte, expliquant qu'elle devait s'absenter durant plusieurs jours.
Une fois au dehors, elle prit la passeuse pour une destination qu'elle murmura.

Juste avant d'être transportée, elle posa son regard clair sur un grand arbre.
Ce fût son dernier sourire avant longtemps...

aliakane2 · Message par **aliakane2** » mar. 5 juillet 2011 à 15h54

L'enfer, ce ne sont pas les autres, c'est nous...

Elle s'assit dans l'herbe et Ancalë vînt poser son museau humide sur ses genoux.
Il leva ses yeux doux sur sa maîtresse, contemplant ce regard qu'il lui voyait depuis quelques temps déjà.
Son odorat décelait quelque chose que les humains ne pouvaient percevoir.
Et il s'inquiéta pour elle.

Comme si elle avait pu percevoir ce que son chien sentait, Elbereth posa les yeux sur lui.
Ils étaient seuls.
Juste eux.
Une elfe et son compagnon animal.
Un sourire triste se dessina sur ces lèvres.

- Tu le sais... Toi...

Elle caressa Ancalë doucement, profitant de sa présence réconfortante.
Au loin, le bruit des vagues était comme un ronronnement diffus.
Elle déglutit, sentant les larmes lui monter aux yeux, sa peau devenant trop chaude.
Ici, elle pouvait se défaire de ce masque qu'elle avait pris l'habitude de mettre depuis quelques temps devant les autres.
Et ce n'était pas son fidèle Ancalë qui la trahirait.

Depuis quand avait-elle commencé à se mentir à elle-même ?
Elle savait très bien la réponse, mais quelque chose de réticent en son être voulait continuer à mentir.
Même ses proches ne voyaient rien.
Il faut dire qu'elle faisait tout pour que cela ne se remarque pas.

La vérité... La vérité c'est qu'elle allait mal... Très mal.
Le genre de mal vicieux, qui s'insinue en vous comme un poison lent, qui prend son temps.
Il y avait à présent deux êtres en elle.
Celui dont l'image rassurait, avec ce sourire qu'elle maniait comme un bouclier pour mieux cacher l'inacceptable.
Et celui qui commençait à lui faire peur. Celui qu'elle avait aperçu dans un instant fugace, alors que son reflet la fixait dans le miroir de sa coiffeuse.
Oui, celui-là était effrayant.

Ancalë releva la tête puis il gémit.
Sa maîtresse avait un drôle de regard et il n'aimait pas ce regard là.
Si il avait pu parler, il lui aurait dit. Il lui aurait dit qu'il était inquiet pour elle, car il aimait profondément sa maîtresse.
Il aurait voulu chasser ce regard.

- Il n'y a que nous... Que nous n'est-ce pas ?

Elle le caressa de nouveau, sentant le désarroi de l'animal.
Lui, elle ne le trompait pas.
Elle sentit à nouveau cette bouffée de tristesse en elle. Elle avait l'impression d'un poids lui écrasant la poitrine, étouffant.
Pendant un instant, elle eut envie de sombrer, de se laisser emporter par cette vague, loin... Très loin...

Ses yeux avaient pris la teinte d'un ciel nimbé de pluie.
Rien ne sera plus comme avant et tu le sais...
Il n'y avait personne pour lui tenir la main en cet instant. Personne. Personne...

Et ce n'était ni la guerre, ni les dieux, ni les démons qui étaient la cause de son effondrement, de ce rictus froid et cruel qui marquait à présent ses traits.
Le mal venait de ce qui avait été son plus grand bien.
Un bien qui... Il faut bien le dire... Brillait par son absence.

aliakane2 · Message par **aliakane2** » jeu. 21 juillet 2011 à 14h56

Ce que je crois...

"Nous sommes tous emportés par le courant et la foi est notre seule ancre." (Bram Stocker)

C'était devenu évident. La continuité d'un parcours personnel, long, parfois semé de doutes, car la raison se mêlait à la foi.

Des doutes qui n'avaient pas entachés ses plus profondes croyances.
Dans leur vérité, d'autres étaient venues s’imbriquer, alors que le destin, une fois de plus, l'éprouvait.

Elle avait cette conscience que la souffrance elle-même, le sacrifice, le don de soi, étaient nécessaire.
Elle traversait son propre chemin de croix depuis plusieurs mois, dans une sorte de silence religieux.

Mais dans ces ténèbres, jamais l'espoir n'avait éteint sa flamme.
Il était son glaive face à l'adversité et aux épreuves.

Aujourd'hui, elle savait que son bras devrait faire plus que soutenir la lame.
Elle avait pleinement conscience qu'un autre combat, fastidieux, venimeux, devait être mené.
Alors elle avait été voir les prêtres de la Sainte Mère et une longue discussion avait eu lieue.

Elle savait pour bien des raisons que cette croyance profonde aussi bien en Eva qu'en Einhasad à présent, avait des racines solides.
Elle chérissait deux déesses et ses prières avaient une force indéfectible.
Alors elle servirait les paroles divines avec la plus profonde sincérité.
Des paroles qui deviendraient ses armes lorsque le moment serait venu d'être éprouvée.

Bientôt, elle irait voir le haut inquisiteur pour demander à être formée.
Il était temps de passer aux choses sérieuses et elle n'avait que trop traînée.

aliakane2 · Message par **aliakane2** » sam. 23 juillet 2011 à 18h54

Je marche sur ce chemin de ronces...

"Jésus rencontra un être à l'esprit impur, c'est ce que dit l'évangile...
Un homme qui était possédé par des démons...
Qui avait sa demeure parmis les tombes...
Et personne ne pouvait le retenir...
Même avec des entraves et des chaines...
Et Jésus fit entrer les démons dans un troupeau de porcs qu'il noya dans la mer...
En le précipitant du haut d'une falaise...
Mais avant de le faire, Jesus demanda le nom de ces démons...
Et la chose à l'intérieur dit :

- Dieu connait notre nom... Notre nom est Légion... Car nous sommes nombreux !"

(Extrait du film "La tempête du siècle" basé sur le roman de Stephen King)

[ image externe ]

Ainsi, l'entretien avait eu lieu.
Le Haut Inquisiteur Valrion avait accepté sa demande, lui permettant ainsi de rejoindre les troupes saintes.
Elle avait dès à présent accès au savoir qui lui permettrait d'en apprendre plus sur les démons et les moyens les plus sur de les renvoyer dans les Abysses.

Elle se rendait donc chaque jour à Giran afin de parfaire sa formation.
Certes, cela prendrait du temps, mais elle était d'une détermination farouche.
S'en suivait de longues discussions avec les inquisiteurs plus expérimentés, les prêtres et les chevaliers de la Sainte Eglise d'Einhasad.
Elle suivait une instruction religieuse aussi bien au niveau de la théorie que de la pratique.
Elle ne ménageait pas ses efforts, se partageant entre ses devoirs envers Aden et ceux du culte de la Sainte-Mère.

Outre cela, elle préparait la riposte de sa Reine au chantage odieux de l'Emissaire.
La difficulté était là, mais ce n'était qu'une épreuve de plus.
Elle savait qu'unis, ils surmonteraient tous ce nouvel affront de Dion.
Elle songeait à son Roi et priait pour que son esprit ne soit pas à nouveau sous l'emprise de la démone.
Mais elle devait se préparer à toute éventualité.
Il y aurait énormément à faire durant les prochains jours et elle comptait bien montrer que le sud, lui aussi, avait des crocs acérés.

Spoiler:

aliakane2 · Message par **aliakane2** » dim. 24 juillet 2011 à 06h44

Soleil

Je marche dans la pénombre.
J'ouvre la porte et je rentre.
La pièce est silencieuse. J'ai un peu froid.
La première chose que je vois, c'est le lit.
Je sens quelque chose d'humide près de mon mollet. Je baisse les yeux et je vois Ancalë.
Il lève la tête et me regarde.
Je me penche un peu pour le caresser.
Il remue la queue pour me dire qu'il est satisfait.
Je lui souris et j'ai l'impression que c'est réciproque.

J'avance un peu et je vais vers le bureau.
Il est rangé.
J'ai veillé à ce que tout soit en ordre.
Je tiens ce portrait que j'ai fais faire il y a peu, par un artiste renommé.
J'avance encore pour aller vers le lit.
Je m’assois dessus et ma main caresse le tissu.
J'ai quelques images furtives qui traversent mon esprit.
Ancalë prend place à mes pieds.
Il a l'air bien installé.

Je m'allonge sur le lit.
Je vois le baldaquin.
Je regarde le portrait.
Il me sourit.
C'est comme un soleil.
Je lui souris, comme si il pouvait me voir.
Je lui parle et je lui raconte des choses.
Il m'écoute.
Il sait que je l'aime, simplement, il ne peut pas encore me répondre.
Je pose le portrait sur l'oreiller, juste à côté du mien.
Nous dormons toujours ensemble.

Ancalë pousse un soupire de chien.
Ca me fait sourire.
Je sais qu'il te manque aussi, mon doux ami.
Il est quelque part, il pense à nous, là bas.
Simplement, il ne peut pas le dire.
Je me demande si la lune brille dehors.
Je suis certaine qu'il la regarde.
Il sait que nous l'attendons.
Il doit certainement désirer nous retrouver au plus vite.
Mais il doit finir des choses avant.

Je pose ma main là où il dort.
C'est ma façon de le sentir.
J'ai bien pris soin de sa chambre.
Elle doit être prête pour son arrivée.
J'ai pris soin des fleurs.
Elles donnent un ton joyeux à la pièce.
Je sais qu'il y est sensible.

Je me tourne et je le regarde.
Demain, je dois faire beaucoup de choses.
Je lui promets de faire bien attention.
Je sais qu'il veille sur moi.
Je plierai comme le roseaux, je lui ai promis.
Je lui dis que je l'aime.
Il me dit que lui aussi.
Je souris.

Je sens la rêverie qui arrive.
Il me dit de venir dans ses bras.
Il sait que j'adore cela.
Je me mets tout contre lui.
Je sens sa chaleur.
Et aussi du désir.
Je ferme les yeux.
Il pose un baiser sur ma tête.
Il me dit de faire des doux rêves.
Je sombre, l'air bien heureuse.
Soleil.

aliakane2 · Message par **aliakane2** » dim. 24 juillet 2011 à 13h27

Sur la plage, nous nous sommes tant aimés...

http://www.youtube.com/watch?v=2og-j6f_ ... re=related

Spoiler:

J'ai regardé la bouteille partir...
De l'espoir en bouteille...
J'espère...

aliakane2 · Message par **aliakane2** » lun. 25 juillet 2011 à 04h12

Un chat sur le toît...

La journée avait été longue.
Je rentrais à peine et le silence régnait dans la demeure.
Je passais prendre la carafe de cognac dans le salon, un verre ballon et je montais en chantonnant à mi-voix pour rejoindre ma chambre.

Un fois la porte close, je laissais mes chausses négligemment sur le sol et je m'avançais pieds nus vers la fenêtre.
Je l'ouvrais en grand, profitant de la vue, puis me servait un bon verre.
Cela n'aurait certainement pas plu à Nolwaen, ou à Asph, mais personne n'était là pour me l'interdire.

Je faisais tourner le liquide ambré, humant son parfum, avant d'y plonger mes lèvres.
Une petite brise marine venait chatouiller quelques unes de mes mèches rebelles.
Je posais le verre sur la balustrade et allait jusqu'à ma garde robe, fouillant à un endroit précis.

J'en sortais une petite boîte en métal que je n'avais plus contemplée depuis bien des lustres.
Je retournais à la fenêtre, me libérant au passage du haut de mon armure.
Puis, admirant la rondeur de la lune, j'ouvrais la boîte pour en sortir une feuille et quelques herbes sèches que je roulais.
Le visage de l'elfe à l'Auberge de Gludio me revînt et j'eus envie de rire.
Du chanvre...
Il est vrai que mon passé turbulent n'était pas écrit sur mon visage.

J'allumais ma roulée magique, faisant luire son bout dans la pénombre, puis je profitais d'un longue bouffée.
Dans la fumée, il me sembla voir un instant le visage de mon bien aimé.
Un léger voile dansait devant mes yeux et je me sentais flotter, très loin.
Un autre visage apparu alors.
Mon cher Vrurk et son chapeau rigolo.
J'avais beaucoup d'affection pour ses maladresses.

Encore une bouffée et un troisième visage vint se superposer.
Celui-là, je le contemplais longuement, ne sachant ce que je devais penser de son apparition.
Un petit air ancien sembla résonner dans ma tête.

- On dirait que tu te dévergondes

Je souris.

- On dirait bien, lie. Depuis quand tu m'espionnes ?

- Allons, le terme est un peu fort. Disons que je t'observe depuis ton arrivée.

- Comment es-tu entré ?

- Et bien... Disons que quelqu'un qui s'inquiète pour toi est venu me voir. Une charmante personne d'ailleurs, que j'ai eu plaisir à revoir. Tu dois savoir de qui je parle.

Je repris une gorgée de cognac.

- Lynn ?

- Bingo ma soeur ! Et à vrai dire, en te voyant, je comprends qu'elle se fasse du soucis. Et puis d'abord, tu pourrais partager un peu ney ?

Sur ces mots, il me prit la roulée, tirant dessus, son regard charmeur me défiant.
Je roulais des yeux.

- Et c'est toi qui viens me faire la morale, mon frère ? A qui dois-je les nuits les plus folles de ma vie ? Voire même dangereuses ?

- Je ne vois absolument pas de quoi tu parles, mon ours favoris !

Je lui jetais un regard noir.

- Je ne suis pas un ours d'abord ! Ensuite, rends-moi ça !

Je lui repris mon bien, en profitant pour savourer une nouvelle bouffée.

- En tout cas, c'est de la bonne, assurément.

- Plutôt, lie, vu le prix que je l'ai payé jadis.

Le vent souffla un peu plus fort, dégageant d'autres mèches de mon visage. Je sentais le poids de son regard sur moi.
Soudain, il me prit par les épaules et me retourna, son regard inquiet vrillant le mien.

- Qu'est-ce qui ne va pas Elbereth ? Je te connais et je ne t'avais jamais vu ce regard là auparavant.

Je le fixais un instant.
Nous avions tant grandis lui et moi. Je m’apercevais que l'homme avait laissé place au gamin turbulent. Quelque chose se serra dans mon coeur. A lui, je ne pouvais dissimuler les faux semblants.

- Je souffre et... Je ne sais plus où j'en suis Fendarion.

Il me serra dans ses bras. Je sentais sa joue non loin de la mienne.

- Je n'aime pas te voir comme ça... Dis-moi ce qui te rend si malheureuse. Même si... Je pense avoir une idée de ta réponse. Lynn m'a longuement parlé. Elle t'aime beaucoup je crois.

- Elle a du te dire qu'il était parti alors.

- Lie... Elle s'inquiète aussi de ne pas le voir revenir. De ce que j'ai compris, personne n'a de nouvelles et il n'a pas dit avec exactitude où il se rendait.

- Je vois que tu en sais déjà beaucoup. Au début, je ne m'inquiétais pas tu sais. Je pensais que ce serait l'affaire de quelques jours. Mais ça fait des mois maintenant et il ne serait pas resté sans me donner de nouvelles. J'ai peur qu'il ne lui soit arriver quelque chose. Et je me pose des milliers de questions. Et si il avait besoin de mon aide ? Si il espérait que je vienne le secourir ? J'ai beau tenter de me convaincre que tout va bien, le fait de ne pas savoir est en train de me tuer.

- Tu n'as vraiment aucune idée de l'endroit où il se trouve ? Il n'a pas laissé quelque chose, il n'a rien dit qui pourrait te donner une piste ?

- Il a vaguement parlé d'une affaire de famille et sur le moment, j'étais préoccupée par toutes les affaires en cours, je n'ai pas pensé à lui demander plus de détails. J'étais tellement persuadée qu'il serait vite de retour. Si j'avais su, je l'aurais harcelé de questions, ça tu peux me croire !

- Écoute, si cela peut t'aider, je peux prendre quelques jours pour le chercher. J'ai quelques compagnons qui seraient à même de le pister. Je peux organiser ça dès demain, tu n'as qu'un mot à me dire ma douce sœurette.

Je le fixais alors. Je ne l'avais plus vu aussi sérieux depuis une de nos mésaventures qui avait failli mal tourner. Je lisais aussi de l'inquiétude dans son regard.

- Si tu le peux, alors lie. Je n'en peux plus de ne pas savoir. Et m'absenter en ce moment, ce serait négliger mes devoirs. Même si quelquefois, j'ai songé à tout lâcher pour le retrouver. Tu penses que j'aurais du ?

- Je pense que tu fais ce qui te semble le mieux, ma soeur. Après, je sais que le coeur fait parfois faire d'étranges choses qui ne sont en rien liées à la raison. Tu as tellement maigris... J'ai eu l'impression de voir un fantôme toute à l'heure.

- A ce point ?

Il opina. Je voyais qu'il ne plaisantait pas. Moi, je ne me rendais pas compte. J'évitais mon reflet dans le miroir depuis plusieurs mois.
Il caressa ma joue et se mit à chanter un de nos airs elfiques.
C'était une comptine de notre mère.
Je sentis les larmes envahir dangereusement mes yeux. Je voulu les retenir, par pudeur, mais j'étais trop touchée.
Alors j'enfouis mon visage dans son cou, écoutant simplement le chant apaisant.

Cela dura un moment précieux.
Lorsqu'il eut fini, il prit mon visage entre ses mains.

- Je vais te le retrouver ton amoureux et je te le ramènerais en un seul morceaux. Parole d'elfe !

Je lui souris un peu. Mais il me fit une grimace et je me mis rire doucement. Il me connaissait si bien, même si cela m'agaçait autant que cela me rendait tendre envers lui. Nous nous aimions profondément malgré nos querelles et il était toujours là pour tenir ma main lorsque je tombais.
Sous une bouffée d'amour, je le serais fort dans mes bras.

- Hey ! Doucement ! Tu ressemble à un chat mouillé, mais tu as la force d'un ogre !

Je ne pus m'empêcher de rire à nouveau, le relâchant doucement.

- Ça faisait si longtemps... Je suis heureuse de te voir... Même si je n'aime pas être comparée à un matou humide et encore moins à un ogre !

Il me donna un pichenette sur le bout du nez, amusé.

- Il faut bien que je te fasse un peu enrager, sœurette... C'est là tout l'art d'être un grand frère !

- Et bien n'en profite pas trop, sinon je vais te faire tâter de mon caractère d'ours, comme tu le dis si bien.

- Mmm... Ne me tente pas, Elbereth. Tu sais combien j'aime les défis !

Je pris ma tête de cochon râleur, ce qui le fit éclater d'un joyeux rire.

- Ah, ce que je peux t'aimer !

- Moui...

- Mais si, je t'assure !

Je le fixais avec un air mi figue, mi raisin. Lui continuait à me fixer avec un petit sourire narquois.
Il me reprit la roulée des doigts.

- Et ça, c'est pour moi ! Toi, tu n'as pas le drois !

- Je fais ce que je veux et tu n'es pas celui qui va m'en empêcher.

- Moi peut-être pas, mais tu ne voudrais pas que ton beau soupirant découvre tes anciens penchants, ney ?

- Tu m'énerves !

Je savais qu'il avait raison, même si ça m'agaçait fortement.

- Soit... Je cède... Pour cette fois. Mais tu as intérêt à me ramener Asph, sinon, je ne répondrais plus de rien.

- Et bien, en voilà une menace. Ca ne me laisse pas le choix ça. Madame aura donc ce qu'elle demande.

Il fit une parodie de révérence, puis, la roulée à la bouche, il recula, faisant quelques pas de danse, avant d'ouvrir la porte et de disparaître.

Je restais un moment à fixer l'endroit où il se tenait il y a peu, puis je me retournais pour longuement réfléchir.
Je finis lentement mon verre de cognac, reprenant ma contemplation de la belle dame ronde, puis je me défis du reste de mon armure, laissant les parts un peu partout.
Je retirais mes dessous et me dirigeais vers le fauteuil, nue.
Seule ma longue chevelure cachait mes interdits.

Je m'enfonçais dans le moelleux réconfort et pour la première fois depuis des nuits, je ne faisais pas de cauchemars.

aliakane2 · Message par **aliakane2** » mar. 2 août 2011 à 17h08

L'amour est un soleil qui m'a souvent ouvert les bras...

"Quelqu'un qui va partir ne le dit pas. Il part et c'est tout. Celui qui parle veut rester."
(Alain Monnier)

[ image externe ]

Du haut de la colline, elle regardait une dernière fois cette cité qu'elle avait tant aimé.
Elle ignorait si elle la reverrait un jour, mais elle devait y croire.

Dans ces yeux clairs, on pouvait lire une solitude effroyable et du chagrin.
Aussi quelque chose de dur, qui contrastait avec la douceur de son visage.

Elle avait vu tant de souffrances, entendus tant de cris, sentis sa chair se déchirer dans une guerre qui n'en était qu'à son aube.
Elle savait que déjà, quelque chose de pire les attendait tous.
Elle avait tenté de remplir son devoir au mieux, y sacrifiant ce qui lui était le plus cher au monde.
Elle estimait qu'à présent, elle devait tenir sa promesse. Il était plus que temps.

Elle se souvint de l'épreuve que Sayuri avait faite passer à Asph, jadis.
Cette question... Sur le choix.
Elle ou la Vindicte...
Ils l'ignoraient alors, mais Elbereth avait répondu en son fort intérieur.
Elle se serait sacrifiée sans hésiter si sa vie avait pu en sauver d'autres.
Elle se seraient sacrifiée car elle savait que où qu'elle aille, son âme finirait par retrouver son grand amour, par delà la mort.

Et dans l'épreuve au sein des cauchemars, oui, elle avait tué ce grand amour pour sauver Ether, car cette intime conviction ne la quittait jamais.
Cela avait été un déchirement, cependant.
Une fêlure qu'elle gardait profondément.
Et que son aimé puisse comprendre son geste, cela lui montrait à quel point son âme était grande.

Dion...
Toutes ces vies... Envolées !
Depuis, elle n'avait cessé de prier, de songer à ces êtres qui ne riraient plus, que plus personne ne serrerait dans leurs bras, à ces familles mutilées.
Combien de morts, encore, pour satisfaire l’appétit de la vengeance divine ?
Combien de souffrance, de destruction, de chaos avant qu'Ether ne pleure pour laver le sang des innocents ?
Dans la douleur, il n'y a rien de beau, dans le mal, rien d’honorable. Juste des faux semblants !

Oui... Elbereth avait tout donné pour ses convictions... Même son amour.
Et aujourd'hui, il était temps de racheter cela.
Parce que si elle devait ne plus retrouver Asph... Elle ne reviendrait pas.
Et peu importe le devoir cette fois !

Spoiler:

aliakane2 · Message par **aliakane2** » mar. 16 août 2011 à 19h13

On ne court pas après le vent

Musique

Elle fixait les braises crépitantes qui faisaient office de lueurs rougeoyantes autant que de chaleur dans la nuit.
Des mois étaient passés depuis son départ.
Des mois à courir Elmoraden à la recherche d'un amour disparu et qui ne semblait vouloir reparaître.

Du temps, elle en avait eu, tous ces longs soirs, pour réfléchir et tenter de comprendre.
Elle avait interrogé les gens, parcouru des kilomètres et même découvert des lieux inconnus à la beauté sauvage et solitaire.
Mais nul n'avait pu lui donner un véritable chemin à suivre, un indice valable où même l'ombre d'un espoir.
Asph avait disparu. Et il ne semblait pas vouloir qu'on le retrouve.

Elle attisa le feu avec un tison de fortune, l'esprit à la fois sur cette terre et ailleurs.
Où qu'il soit, son promis avait emporté avec lui la meilleure partie d'elle-même.
Et Elbereth était brisée de l'intérieur.
Elle était aussi en colère.
Très en colère.
Mais ce qu'il restait de l'amour qu'elle avait porté à cet humain qui avait trahi sa promesse fit qu'elle ravala cette marée amère.
Et dans un élan de compassion, elle lui pardonna et souhaita que, où que ses pas le porte, il connaisse la félicité... Sans elle.
C'était peut-être ça le véritable amour : la force de dire au revoir et de laisser l'autre libre.

Cependant, elle, elle ne se pardonnait pas.
Et dans son regard, quelque chose avait changé.
Il était devenu plus dur et froid.
Elle avait à nouveau à traverser cette vie en solitaire.
Les belles paroles s'envolent, seuls les actes restent.
Elle releva la tête, le vent de l'automne balayant sa chevelure d'argent.

Au loin, les lumières de Heine brillaient.
Elle était de retour.
Pourtant, en cet instant, son seul foyer c'était sa modeste tente et ce feu intime.
Elle ferma les yeux et tenta de balayer la douleur affreuse qui rongeait son cœur.
Il lui faudrait apprendre à vivre avec cette cicatrice là.
Elle pria ses deux déesses afin qu'elles lui donnent la force de continuer à avancer dans ce monde qui lui semblait à présent... Mort.
Elle se rendait compte combien l'éternité pouvait être un cauchemar.
Et dans son fond intérieur, elle souhaita que, vivement, la guerre l'emmène rejoindre ses compagnons.
Oui... Elle en avait gros sur le cœur.
Enfin, ce qu'il en restait.

Un papillon de nuit frôla sa joue.
Elle ouvrit les yeux, sentant une main ferme sur son épaule.
Un sourire vague éclaircit un peu son visage marqué par le chagrin.

- Il me faut retourner chez nous, Elbereth. Promets-moi de ne rien faire que tu ne regretterais par la suite.

- Tu as ma... Parole.

- Je reviendrais te voir à la prochaine lune. Qu'Eva te protège, ma sœur.

Elle posa sa joue contre sa main en guise de réponse.
Fendarion la regarda un moment encore.
Il était soucieux.
Il connaissait trop bien sa sœur et il pouvait ressentir la douleur au fond de son être. Une douleur qui ne s'effacerait plus jamais : ainsi sont les elfes.
Difficilement, il disparu dans la nuit, suivi par deux ombres.

Elbereth resta ainsi, dans le silence de la nature, jusqu'aux lueurs de l'aube.
Et quand le soleil pointa, il ne restait plus que des cendres.

aliakane2 · Message par **aliakane2** » ven. 9 septembre 2011 à 13h30

Sans bruit...

C'est sans bruit qu'elle referma la porte de sa chambre...
Sans bruit aussi qu'elle sortit de la maison...
Toujours sans bruit qu'elle prit le chemin du port...
Et sans bruit, qu'elle disparut vers l'horizon, lorsque le navire s'en fut...

Elle n'avait été qu'un éphémère instant dans le continuum.
Déjà, son souvenir s'estompait.
Elbereth n'était plus qu'une ombre.
L'ombre d'une elfe qui avait cru à un rêve.
Mais tout le monde sait qu'un jour, il faut se réveiller.

Et le réveil avait été brutal.
Trop pour un cœur elfique.
Depuis, elle n'avait fait que survivre, cherchant son air, mais ne trouvant qu'un faux semblant d'oxygène.
Il avait tout emporté avec lui.
Et au final, même son espoir...

La veille, elle avait porté sa démission de la Vindicte, la posant sur le bureau du hall.
Elle avait remis ses affaires.
Discrète, elle n'avait croisée personne.
Elle était passée à Gludio, comme pour rendre un dernier adieu à des amis.
Puis, retournée à Heine, elle avait passée la dernière soirée avec les Graversay, qui ne se doutaient pas de son départ définitif.

Elle avait longuement prié, pour eux, pour tous.
C'était, elle le savait, sa dernière prière.
Sur la coiffeuse, reposait son chapelet.
Là où elle allait, il n'y aurait plus de dieux.
Plus pour elle...

Elle n'avait pris que le minimum et encore.
Et lorsque les dernières lueurs de la côte s'éteignirent, elle emportèrent avec elle l'âme de l'elfe.
Sans bruit...

Spoiler: