[bgsombre] Slayn

Ici se trouvent les BGs des héros décédés, paix à leurs âmes.

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Cedille
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[bgsombre] Slayn

Message par Cedille » mer. 28 septembre 2011 à 21h38



Nom: Slayn

Age: inconnu

Sexe: M

Race: Elfe sombre

Classes: Templier de Shilen / Danseur de lames / Duelliste / Archer

Culte: Shilen

Description: Chevelure blanche, yeux noirs. D'apparence plutôt frêle.


Certaines disent de moi :

"Il prend son envol, pieds joints, au son des notes languissantes des flûtes sombres et de percussion obsessionnelles. Il fait glisser ses lames au fil du vent, fendant l'air et ne laissant dans son sillage qu'une étrange lueur blanche, trainée de soleil... Quel talent gâché.


Mais voilà, je suis Slayn. Templier de Shilen.
J'aime la musique. J'aime offrir mes talents de danseur à notre Mère. Danser. Mais ce n'est pas là mon métier.


Une soirée comme tant d'autres :
Une rafale de vent égarée m'entoure, quelques mèches de cheveux se soulèvent, mais les spectateurs restent profondément ancrés dans une joyeuse agitation, certains parlent, d'autres boivent, jouent. Ils s’agitent, ils fêtent. Les miens et ce monde... ce monde tellement réel. Réel/
Je suis ici car il cherchaient un danseur, et ils m'ont choisi moi, ce soir là. Quel plus grand honneur que de maintenir en vie la légende de nos fêtes. Nous étions tous, ce soir là, des héros. Des héros.

Vint mon tour.

Soudain, mes mains entretinrent les lames avec une force qui ne leur était pas coutumière, je tremblais, une fois de plus, une fois encore, une clameur sourde déferlait en moi, comme une vague hargneuse, plus rien ne s'obstinait à résister... puis plus rien ne me parvint, comme si les liaisons entre mon esprit et mon cœur avaient été sectionnées, je m’entendis chanter des paroles que je ne connaissais pas d'une voix qui sortait également de tout ce que j'avais pu connaitre, je me suis entendu crier : " Tremblez !"

Puis le noir total. Et cette voix entêtante :

"Laisse la lumière t'envahir, ta vie doit être définitivement changée ..... Ouvre les yeux, il est temps à présent"

[Maj sub BD]

_____
[...]


Voilà que je souffle sur la psyché de ma chambre. Dans la fumée qui se cristallise en buée, les traits de mon visage deviennent bouffons, grotesques. Et voilà ce que je suis. Dilué dans ce masque, je me vois ainsi chaque jour. Je titube également devant les miroirs suspendus aux murs des pièces de ma demeure. Ils lévitent, s'accrochent aux murs et me donnent à me voir. A voir une partie de moi. Je n'en peux plus. Un saoul sans tronc, me voilà. C'est ignoble (mais c'est aussi une contrepèterie). J'accomplis chaque jour la besogne domestique et professionnelle (même si celle-ci m'insupporte) que je dois aux miens, je me lance dans mes perversions jusqu'à ce que la seule pensée de mon être me devienne insupportable. Je n'aime pas me battre. Je n'apprécie guère la façon dont ils traitent mon don.

[Maj sub Duelliste]

Je poursuis mon aventure et mon avenir, mais je suis lasse. Je ne supporte plus cette ... cette langueur ! Je leur crèverai les yeux. Ils sont incapables de voir. Et je vais commencer immédiatement.
Un souffle de vent autour des gonds de la porte de mon domaine. Cette muraille de bois protège mon intimité et, claquée avec colère, elle aspire le vent du dehors dans un chuintement pathétique. Elle s'est refermée sur celui qui partageait ma vie, mon amante, et suçait mon sang, ma bien aimée. Elle emporte dans sa gueule moribonde mon fils, ma fille, la prunelle de mes yeux, de mes yeux éternels, non pas de ceux que j'ouvre au soir dans mes songes. Non pas ceux qui pèchent. Dans ces spasmes, je les brûlerais sans rougir.

______

Un souffle, un son, c'est ce que je cherche. Un indice, une piste, le seul cercle dans lequel, bras tendus et corps à vif, je puisse être inscrit. C'est dans la pliure de mes liaisons nerveuses et la courbe de mes veines que se trouve ce si petit chuintement, ce son si discret, celui du craquement désordonné des os, symptôme d'un esprit en déroute.

Un souffle, un son, c'est ce qui m'a mise en mouvement. Un regard croisé un jour dans les rues de de la cité, perle de notre monde. Eaux salés dans lesquelles on voudrait se baigner, lumière que l'on croirait tombée du ciel, et puis le sable... Murs gris et argents, sous la coupe du ciel trop noir pour être. Un pli de tissu blanc qui me dissimule le spectacle de la ville-brasier. Je veux faire vite et retrouver ce souvenir. C'est sa voix qui siffle un air que je n'avais jamais entendu. C'était ... Et puis je m'approche d'elle. Je lui dis que j'ai l'insistante impression que je l'ai déjà vue quelque part. Elle me répond par un rire et, perchant sa voix au dessus de ma maladresse, elle s'excuse et me laisse à mon dépit. Quelques instants passent et je pense ... Pourtant il me semble bien que ...

Un souffle et un son, ensuite, c'est le cri dans le ciel des longs oiseaux de la Crypte de la Disgrâce, la terre pluvieuse. C'est ici que je me repose, après avoir admiré les brûlures que le soleil du désert avait laissé sur ma peau. Les parfums ici sont d'une force intolérable, d'un délice que les premiers esprits ont du fuir tant il semble que c'est un poison pour l'âme, tant il est fort et enivrant. Ce cri se répercute sur les parois de mon crâne. De quoi ai-je donc rêvé cette nuit, et qui était cette femme qu'en songe je vois si souvent ?

Je me reprends rapidement et entreprend de feuilleter quelques tomes de mes souvenirs de voyages. Des clichés rongés par le temps, et je les contemple, un par un. Plus exactement je les scrute, tel une aventurière. Je cherche dans les détails, dans les éclats de pierre, dans les traces laissées par mes pas, et que je dessinais par désir de contrecarrer leur disparition prochaine. Je cherche dans les souvenirs associés à ces images, je cherche dans les dates imprimées à leur dos, je cherche dans les régions obscures de ma mémoire. Chaque élément de son corps et de sa voix me sont connus. Il n'est rien d'elle que j'ignore, sinon son nom, sinon ce moment de mon existence où elle est venue à moi.

Un souffle, c'est celui qui oriente mes recherches à chaque coup de pieu. Les portes de ma demeure enfantine cèdent les unes après les autres, profanées par moi alors qu'elles étaient sanctuarisées depuis la mort de ma sainte famille. En cet instant je m'attaque à la porte de la chambre de Kshar de quatre ans mon aîné. Peu m'importe les cieux, j'irais gratter jusqu'aux brasiers du centre de la Terre. J'écume les armoires, les buffets et les meubles. Je vide les caves et ressors sans aucune trouvaille, excepté des montagnes de poussière qui s'accrochent à ma respiration. Quelques livres anciens, quelques soldats de fer oubliés, des jeux surannés, mais rien qui ne retienne mon regard. Je me retourne souvent brusquement, croyant avoir reçu de mes plus profonds intérieurs quelque indication. Un "Mais bien sûr!" m'euphorise mais il retombe bien vite dans un silence, dans un "..." désenchanté. Je ne pourrais d'ailleurs sans doute pas le rendre mieux. "..." est la suspension du souffle, discontinu mais pourtant, dans l'errance, persuadé qu'il y a, entre ces deux guillemets, quelque chose, caché dans l'interstice séparant deux des points, quelque chose que je cherche et qui m'attend. Je renverse les points, et " ", il n'y a plus qu'un vide dans lequel je vois mon reflet déconfit. Je ne peux retenir un sentiment de honte. Qu'est ce que je fais là ?




Un son a attiré mon attention. J'étais avec Lou, mon étrange éternelle compagne, nous égrainions les pas sur le chemin qui mène à ma demeure. Sur ces chemins qui, au fil du temps, ont fini par prendre nos visages et nos habitudes, j'entendis en effet mon amie pousser un soupir. Elle était lasse. Elle pesait sur sa monture comme les heures d'insomnies, poches pleines de bile, pendaient à son front. Somme toute, à part un certain décalage esthétique, la scène n'a rien de spectaculaire outre mesure. Mais mon esprit et mon cœur restent étriqués dans l'énigme qui les préoccupe. Distraitement, faussement distraitement, je m'adresse au visage aigri de Lou. "Eh bien ! Qu'as tu en cette fin de nuit ? Tu es bien pâle, si ma vue ne me trompe pas." Et en effet je retirais ma capuche pour la contempler et chaque mouvement ajoutait à mon sourire. J'étais bien en sa compagnie. Cela me reposait. Et en effet sa mine me répondit "C'est fort possible. Sais-tu que je me remets péniblement d'une nuit agitée ?".

Lou est une voleuse de grand chemin, il faut le dire. Mais elle a la spécificité de l'être sur l'honneur. Ce qui se faisait rare à notre époque. Elle est fière et dévouée. Petite mais élancée, elle n'en conserve pas moins dans son visage et le mouvement des hanches, une chaloupe gracieuse et provocatrice, la mutinerie et le feu dans les yeux, la glace dans le regard. Cette sombre là alliait le paradoxe à la danse, séduisait et volait. Pour le reste, je n'en connaissais que très peu à son propos, notre passé commun était un motif assez légitime à nos deux paires d'yeux pour poursuivre côte à côte le chemin de la vie. De sa part, donc, je m'attendais à quelque récit extravaguant, à mi-chemin entre la fable et le rapport détaillé des Gardes. Quelque jeune mâle, peut-être. A moins qu'il ne s'agisse des éternelles dettes de jeu non honorées. Elle avait un talent de conteuse qui ravissait son public, bon public, c'est à dire moi seul. Étrangement, il n'en fut rien et la nouvelle, son récit, me mit mal à l'aise....


Un souffle de feu balaie les images les unes après les autres, elles se succèdent, s'embrasent, dans un univers nuageux, vaporeux. Tout moutonne à l'infini, se mélange et le blanc parvient à se muer en rouge, l'accumulation de ce dernier allant jusqu'à produire du bleu, de manière inexplicable mais magnifique, un peu de la manière des flammes. Je respirais le souffre. Dans ce rêve, elle me raconta s'être aperçue, coulant entre les tentures oranges et pourpres d'un palais. Cette gueule grande ouverte le crachait ensuite dans une artère urbaine populaire, obstruée, compacte houleuse. Elle y navigua avec difficulté, alors que son imagination délirante produisait des déluges de feu et de sang, des superpositions de couleurs improbables que les mots n'expriment pas mieux que les yeux avec lesquels je comprenais son rêve.

...

Voilà pour le rêve de mon Amie. Opaque, équivoque. Il me resta à la saluer pour prendre congé d'elle. Elle insista néanmoins, par quelques pliures de son visage, pour continuer notre entretien. Je ne pus qu'accepter. Une fois confortablement installés, elle scruta les différentes portes d'accès à mon bureau dans lequel nous nous trouvions. Rien, évidement, qui puisse la rassurer. Elle m'entretint donc de ses dettes et de ses dernières idées de "manœuvre", c'est à dire des derniers projets d'escroquerie. J'étais indifférent. Avant son départ, je lui fis remarquer qu'elle avait perdu de sa jovialité. Elle rétorqua que, si je l'avais écoutée convenablement, j'aurais compris que ses rêves étaient la cause de son malaise. Au milieu du déluge de feu, des souffles chauds qui lui léchaient le visage, elle finissait toujours par découper dans la brume le beau visage d'un mâle avant de le battre à mort. Ceci étant fort étrange pour une sombre de son caractère, elle semblait s'en inquiéter. Cette anxiété allait croissante au fur et à mesure que le rêve se reproduisait, toujours implacable.


Elle me dit :

 « Car c'est à devenir folle. Slayn me confiait ce sentiment dernièrement. C'est à n'y rien comprendre. A croire que la démence nous a frappée conjointement. Évoquant mon cher, trop jeune amant, je pensais avec lui... J’aime ça, j'aime cette odeur, cette consistance.
J'aime ces paroles, cette peur.

J'aime l'odeur du sang qui circule dans les connections nerveuses. J'aime les torsions des yeux et des mains de cette encore tout jeune mâle qui parle.
Je sais que j'ai sa confiance, c'est une barrière à briser de moins. J'ai un accès direct à son cœur. Je ne veux pas son corps, c'est son âme que je vole, c'est dans elle que je plonge les lames de mes mains, c'est là que je désaltère ma soif. C'est vampirique, et plus fort que moi. Il accepte de boire mes paroles. Ce sont les derniers retranchements de sa personne qui explosent, se renversent. C'est lui qui se tue. C'est le camp qui saoule des hommes (et c'est encore une contrepèterie) qui auraient pu se battre pour elle. Il a accepté.

J'ai découvert ceci, cet art, à mon propre sortir de la mort. C'était il y a fort longtemps, et je préciserais encore si je voulais expier ou expliquer. Mais je ne veux pas. Cette ivresse me suffit. Vous êtes vous déjà demandé quelle devait être la température, la crispation, la sensation d'une main qui déchire la chair. L'avez vous déjà fait ? Je rêve ce rêve à chaque fois que deux yeux, deux grands yeux m'implorent pour de l'aide, d'une manière ou d'une autre.

L'empathie est nécessaire pour ouvrir ces nouveaux délices. Il faut voir, comprendre, anticiper, contrôler les deux parties et les deux factions qui s'opposent sur l'échiquier. Il s'agit de la mettre en action, d'en faire une arme, la plus redoutable de toutes. C'est une œuvre de démon. C'est mon œuvre. C'est ce qui fait d'elle et, qui sait, d'une autre demain, encore, ma créature. Et je m'en irai, repue, d'âme et de panse.

Pourquoi alors ce respect religieux pour ma victime dont je sais pourtant que je colle à ses yeux, que je marche sur ses cheveux ?

Que penses-tu de cela ? Slayn?

Je la laissai parler...


C'est ignoble ? Littérairement et .. cela le serait plus encore si c'était vrai. Mais si ça l'était ?

Le flux de parole ne semblait jamais prendre fin.

Et si je n'étais qu'une sombre classique comme on en voit des centaines chaque jour. Mais ...... si ce n'était pas le déguisement d'un perverse ? Si (serait-ce possible) c'était la voie que suit l'âme si on ôte des barrières morales ? Je veux faire souffrir, c'est mon plaisir. J'aime regarder de mes quatre yeux le visage que je frappe. Des deux premiers je montre l'être empli des autres et d'une naturelle bonhomie et je suis remerciée et embrassée par la pauvre créature. Les deux autres s'ouvrent spasmodiquement. Chaque coup porté est délicieux. On sait, parfois, que l'on est supérieure. C'est mon cas. Je sais dans certaines situations qu'une pirouette me sauvera de tout, que mon coup trouvera toujours son chemin vers le coeur. Ô toi qui m’as confié ta tristesse secrète, que n'as tu fait ! Maintenant je sais que pour ton bien je peux t'occire. Je peux prendre ce plaisir de t'arracher ce que tu as encore sur toi, je peux me repaître non pas de mon malheur mais de chaque impact, de chaque regard que je te lance. Je pourrais avoir ton corps mais je n'en veux pas. Je resterai malgré moi bienfaitrice pour toi. Je te remettrai effectivement dans le chemin que tu auras choisi. Je ne te garderai pas pour moi. Je te jetterai. Laisse moi lécher ton sang. C'est tout ce que je te demande. C'est tout ce dont j'ai besoin. Il est frais et personne avant moi n'y a bu, sa source est pleine et je peux le boire à pleines gorgées et me montrer à toi, étincelante, sans que tu le voies scintiller encore au coin de ma bouche. Je te relâcherai, tu ne sais pas que je te torture. Mais étrangement tu as mal ce soir, je le sais. Je le sens et j'aime ça. Oh oui. C'est une perversion capitale, peut-être et elle me coûtera ma tête. Mais je te laisserai. Mon crime est invisible, tu as peut-être mal, très mal. Tu ne sais pas que c'est moi. Moi je rêve peut-être. Je fantasme. Mais cette bile de mon cœur que ma langue pose sur ton ventre, elle corrompt mon âme. Tu le sais. »






« Cette personne dont tu parles existe. Cette scène d'horreur est réelle.

Elle est le produit d'un être sain, qui utilise sa puissance relativement à un autre être.

C'est un bonheur et pourtant j'ai les yeux ouverts, je sais. Chacun en est capable. C'est délicieux.. Chacun le saura, c'est délicieux..

Mais je suis un brave sombre, je ne suis pas un monstre. Simplement j'ai deux paires d'yeux. Et ceci est le plus grand délice auquel j'ai goûté.

Je sais ce qui se passe. Je suis dans le noir mais je sais que je suis responsable. Je sais ce que mon corps devient à chaque instant, je sais à quel rythme il pourrit. »



« Vous auriez sans doute préféré que je sois folle ... mais,

Je vis.. C'est délicieux. Chaque nuit je la quitte, "Bonne nuit" , Linthel, ma chère créature.... ». [/i]

_____

Ma terre qu'au loin j'entends chanter
Si longtemps, si longtemps, ô infortune
Que je ne t'avais pas vue.
Une éternité s'achève ..
Mystique ou affaiblie,
Quelques lucioles (belles..) ce soir ont veillé la lune
Dans les herbes elles fêtaient mon retour
Mais la tête enfoncée dans les mains,
Au coeur de la nuit, je n'ai pu que pleurer
Pleurer, mourir et enterrer une vie ...

La nuit,
Dans son ventre doux, ses ombres molles
M'a accueillie
Larmes et rosées de mon coeur
Versées sur la Terre ou j'ai grandi !

Aujourd'hui me voilà, au sommet d'une dune
Voilà tes paysages, voilà ta magie
De cette terre mon esprit endolori
A toujours conservé les plus beaux contours.
Voilà mon visage, me reconnais-tu ?
Je l'offre aux eaux calmes, elles me montrent
A leur tour les années passées loin d'ici..

Le temps a laissé ses traces, je le sais
Mais au fond, je n'ai jamais, à travers ma vie
Quitté un moment cette terre, en songe

Les blés qui dansent, ici, devant moi
Dansaient également en rêve, toutes ces nuits..

Tout me parait magie, incroyable féerie
C'est si simple, mais dans mon âme,
Chaque teinte et chaque note
De ce paysage
Brûle et brille comme l'or
Du souvenir passé, éternel
Délavé, aux couleurs pâles et tendres
Les plus belles que savent retenir
Les yeux d'enfants..
Ô Shillen ...

Un tournesol qui se penche sur mon retour
Ma Terre! je sens ici reposer les cendres
De mon enfance endormie ...

Je marche sur un de tes chemins,
L'âme embrumée, le coeur plein
Plus près aujourd'hui du présent, plus près de ma vie
Les eaux claires descendent de la montagne
Que ne puis-je les devancer jusqu'à la plaine!
Courir comme une enfant, rattraper le temps
L'herbe perle, au loin j'aperçois d'autres routes
Vers mon avenir, sous un ciel lourd
Pour un si grave instant ...
Que sera la vie ?
Que sera la mienne ?
Je dois me préparer.

Les lucioles s'envolent, à présent,
C'est assez pleuré, me voilà revenue
Les souvenirs sont terminés, la mort
Bientôt voudra reprendre le dessus
Gonflé de joie, et je me tais
Et je respire
Mon arc entre les mains

Ma Terre!
Quelques pas dans la rosée
Mon exil est terminé
Et voilà enfin, pour toi,
La Paix... et le futur meilleur archer du village.


[Maj sub archer]

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Re: [bgsombre] Slayn

Message par Cedille » lun. 10 octobre 2011 à 14h23

Un souffle porta les quelques notes tremblantes de sa voix. "Mais que fais-tu ? Pourquoi es-tu habillé ainsi -mauvaise idée que cet abus de luxe...- ? Et surtout pourquoi tu ne me réponds pas par Shilen !"

Je suis dans une pièce dont la géométrie est mobile, les murs se gondolent se percent et se bombent, je ne comprends pas. Je cours dans un espace qui semble infini, comme sortant d'une bouche d'ombre dont l'embouchure est un des pans de la chambre. Je ne comprends pas vraiment ce qu'il se passe. Mon cœur se soulève. La folie après mon cœur attaquerait mes sens ? C'est impossible, je ne veux le croire. Je ne veux pas. Arrête-toi, je t'en prie ou je te tuerai de mes mains. Mes mains, justement, se glacèrent. Sur mon épaule droite coule un liquide métallique, froid et lourd. Je ne peux retenir un mouvement de répulsion, un bond de côté accompagné d'un cri à peine étouffé. Je ne cesse pas ma course. Puis, je m'accroupis et entoure ma tête de mes bras. Ce qui a derrière moi veut-il ma mort ? Est ce lui qui veut me tuer ? Est-ce moi qui ait frôlé la mort ou qui la frôle en cet instant ? Je n'ose me retourner, qu'était-ce, derrière, moi ? J'ai senti une chaleur qui m'a glacé le cœur.



"Entre les flèches de lumière

Filant devant ses yeux,

Et s'élançant vers son cœur.

Avec pour seul idéal dans son ultime bataille,

Comme seul moteur de sa frénésie

Son armure rouge et noire. A présent

Cape déchiquetée et qui, fouettée par le vent

Flotte comme un étendard, Mort, lui?

Et derrière toi, qu'est ce que je vois ?

Une femme, la peau est de glace métallique,

Mais lorsqu'elle s'écroule monte sa voix

Impossible de me méprendre, de me reprendre

Il se relève et enfonce dans le corps vide

De la victime une lame, se retire, pudique,

Et me laisse ici, sans voix devant un corps vide, un corps vide !

Une autre mort dans nos songes ? Car je rêve, je le sais

Mais ceci ne pourra plus, dorénavant, me rassurer."



Un son, celui de mon propre cri, me réveille. Une nouvelle fois, je parviens à m'agripper au bord du gouffre. C'est à n'y rien comprendre. Je ne sais pas où tu es.

Mais, voilà de nouveau deux lignes de ce texte auquel je peux m'accrocher. Je sais qu'ici recommence la réalité, pour un moment.

Je les fixe, les relis. Ces deux lignes seront un repère fort, m'ancrera pour la suite. Je les laisse respirer...

...

Puis je passe, j'y vais. C'est là que tout a commencé et j'aimerais que là, il y ait une clé pour que tout se termine. J'en doute. J'évite de trouver le soleil sur le chemin. Que le vol prenne son temps, je guette la nuit, la Vasharess. Quelques heures plus tard … je lui offre mon être. N'était-ce pas là ton plus grand souhait ?

...


Un souffle de vent balaie les dunes les plus mobiles, les sables les plus étouffants de chaleur. Je les ai déjà vus. Ils sont peut être, malgré leur grande fugacité, ce qui a le moins changé. Je me trouve plus vieux qu'eux, qui ont traversé des siècles que nous avons tous oublié. Mes quelques années ont pourtant creusé des sillons dans mon âme plus profonds que la courbe des dunes, les belles courbes, formes féminines, plus fortes que moi.

[Maj clantage Sssiks Olath]