[Bgelfe] Ysée Uriell

[Ezekiell]

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La Dame aux Yeux blancs.(Chroniques de).

I. Un condensé d'Ysée.



Nom : Uriell
Prénom : Ysée
Race : Elfe
Sexe : Féminin
Age : 120
Né(e) à : près de Cefedellen
Alignement : Chaotique Bon
Divinité : Eva
Future classe envisagée : Magicienne (mystic muse)
Subclasses envisagées : Duelliste/Archère/ -
Situation matrimoniale : Célibataire
Langues : elfe, commun, quelques bribes de nain

Description physique :
Cette jeune elfe est d’une apparence commune pour sa race, la silhouette élancée, les jambes longues et la taille fine. Le port haut, elle se tient droite, mais non fière, et porte sur tout un regard calme, parfois serein, la plupart du temps distant.
Elle promène sa silhouette délicate mais pas frêle, voire étonnamment musclée pour une jeune elfe si fine, avec souplesse et discrétion.

Son regard calme, aux doux yeux gris sous une frange de cils longs, dissimule parfois des élans d’impatience, de colère, de révolte, et même de pensées assassines. Il semblerait que sous ses dehors amicaux, distants, emplis de l’éducation des elfes, se cache une âme bien plus incandescente et brulante.

D’ailleurs, bien que rien ne soit d’une sidérante beauté chez elle, si ce n’est ses yeux et peut-être sa bouche rose et légèrement ourlée, plutôt pleine pour une fille d’Eva, elle dégage un certain charme, probablement dû à son air intelligent et ses cheveux de lin, longs et tressés finement, portant quelques délicats anneaux d’argent ouvragé.

Portant couramment des tenues de cuir, Ysée adopte avec aisance les tenues les plus simples, portant souvent capes et profondes capuches, bottes de cuir hautes de cavalier, ainsi qu’un couteau dans son fourreau de cuir à la ceinture – tenue typique des nomades et aventuriers, coureurs des routes et chevaucheurs inlassables.
Elle possède au côté une petite sacoche de cuir ancienne, au fermoir et à la boucle d’argent portant nombre d’entrelacs fidèles aux gouts des enfants d’Eva. Et lorsqu’elle n’est que de passage en ville, vous la verrez portant d’autres sacoches et sacs de toiles, fontes habituelles des nomades et convoyeurs de chariots.

Cependant malgré l’habitude de la route et les nuits à la belle étoile, la belle a gardé un certain sens de la propreté, et son nez délicat se retrousse parfois à la senteur d’une odeur désagréable. Il flotte dans son sillage un doux parfum de fleurs, même s’il est souvent mêlé aux effluves plus musqués de sa monture.


Traits de caractère : Ysée est plutôt loyale, par amitié surtout. D’un naturel curieux, simple, distant au début, voire même effacée. En la connaissant, elle se révèle bien plus bavarde, et sa vie passée depuis quelques années avec les convoyeurs de chariots lui a donné un certain goût pour quelques vices des autres races, tels que le tabac et l’alcool.
La vie passée auprès des nomades des routes, aux croisements desquels les races se rencontrent, lui a donné une assez grande ouverture d’esprit en ce qui concerne les différents peuples.


Déteste : La jeune elfe déteste sentir en elle le Pouvoir monter, et ne pouvoir le contrôler, le relâchant sans maitrise en ondes puissantes, ou en éclairs foudroyants.
Elle oriente sa vie dans une quête incessante de « vie », contre la vie monotone qu’elle a connue avant et honnie.
En même temps Ysée regrette que la sienne soit sans but, si ce n’est si personnel qu’elle se sent bien seule.
Elle désespère aussi de voir le monde changer, la lumière s’amenuiser, et de se sentir si inutile dans ce monde dévasté.


Adore : Aventurière dans l’âme, elle aime par-dessus tout explorer le continent, vivre au jour le jour, et apprendre chaque jour la vie. Elle adore les plaisirs simples, manger et boire en bonne compagnie, les sagas pleines de héros soufflées par les conteurs des tavernes.
Elle apprécie admirer les merveilles de la nature, les nuits étoilées, et se blottir dans la fourrure soyeuse et odorante d’Oberon, son grand loup.


Culte : Croyante mais peu pratiquante, elle prie parfois Eva mais passe peu de temps dans les temples. Effrayée par son Don, elle garde une certaine amertume de ce cadeau, qu’elle juge empoisonné, de la Déesse.


But(s) / motivation(s) : Son but premier qui l’a poussée sur les routes est de parcourir le monde, et s’amuser de la vie au jour le jour. Vivre libre, indépendante.
Cependant face à sa vie si creuse, elle espère chaque jour que son destin soit plus grandiose, et qu’elle puisse participer à la renaissance de la lumière, qu’elle sent dépérir.
Et malgré le rejet de son Don, elle espère secrètement qu’un jour elle pourra se maitriser, et regarder les siens la tête haute, le cœur léger.


Localisation : Partout dans le monde autrefois, désormais cela dépend des routes commerciales encore utilisées en ces temps troublés. Vous la rencontrerez sur les routes, ou séjournant dans une auberge de convoyeurs, parfois dans une taverne chaleureuse et plutôt propre.
Parfois la jeune Ysée séjourne à Cefedellen parmi sa famille, mais cela lui est si douloureux que ces moments sont brefs.


Signe particulier :
Quelques tresses dans ses cheveux de lin, serrées par de fins anneaux d’argent délicatement ouvragés.
Un parfum de fleur et de route.
Une tenue de cuir typique des convoyeurs et aventuriers.
Deux épées finement ouvragées se croisent dans son dos, ou parfois un grand arc délicatement ciselé.

Si vous étiez (en de très rares occasions) témoins de la manifestation de son Pouvoir, vous la verriez avoir les yeux virer au blanc laiteux, presque luminescent, et sentiriez l’air autour d’elle devenir presque électrique, vos poils se redresseraient sur vos bras, votre nuque, et vous sentiriez l’air chargé, presque bruisser de pouvoir.

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[Hrp : texte de Ezekiell/image bidouillée issue des illustrations "Storm" by Geir et "lady winter" by q2jacek.]

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II. L'échec de l'Eau.

La brise légère et sucrée du printemps caressait les têtes des roseaux. Sur la berge, les pieds nus dans la mousse délicate, Ysée tendait les bras vers l’eau scintillante. Plissant les yeux avec force, elle leva les mains lentement, tremblant presque tellement elle se sentait tendue. Une bulle monta dans le ciel bleu, des reflets irisés, presque d’ivoire, la parcourant sous les rayons du soleil. La petite bille d’eau, tremblotante, à la rondeur mal définie, s’éleva d’à peine quelques mètres avant d’éclater en une nuée de perles.

La gamine baissa les bras, le menton tremblant de rage, et peu à peu, l’air autour d’elle cessa de bruisser de Pouvoir. Ses cheveux de lins, électrisés, se collèrent à son front humide. Elle tourna alors la tête vers sa droite, vers sa mère. Le regard qu’elle surprit, posé sur elle, la laissa glacée de douleur. Tant de tristesse dans ce regard, de regret, et même une pointe de mépris. De rage, Ysée lança à sa mère un regard si dur, si noir, de colère et de rage contenues, que la grande elfe détourna le regard, et soupira en silence. Décidément, cette enfant, que l’on espérait pleine de pouvoir, n’avait aucun talent.

Serrant les poings, Ysée toisa l’eau calme avec une amertume grandissante, et de sa hauteur d’enfant, elle espéra ardemment avoir un peu fait mal à l’eau, puisqu’elle lui en faisait tant.
Mais l’eau ne bougea pas… Tant pis… Un jour, moi aussi j’arriverai à te manipuler, comme Mère, comme Père, comme Grand-mère, et comme tous les Uriell avant moi !

Attrapant une pierre à ses pieds, elle la jeta de toutes ses forces vers l’onde, poussant un long cri de rage, tandis que sa mère, effrayée, reculait de quelques pas, murmurant entre ses lèvres muettes des prières à Eva.

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[HRP : texte expliquant la classe principale Mystic Muse, mais qui ne sera jouée que dans plusieurs semaines voire des mois.]
[Hrp : texte de Ezekiell/image recadrée issue d'une illustration de frankhong.]

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III. La victoire du Métal.

La petite cour embaumait de ses fleurs l’air doux. L’année précédente, le petit bassin qui l’ornait en son centre, dressé sur un pied de marbre, avait été la victime de toutes les expériences ratées de la fille de la maisonnée Uriell.
Même les oiseaux avaient quelques temps déserté les lieux, effrayés par les éclats de colère de l’enfant. L’air chargé d’électricité aussi avait participé de cette fuite, les animaux de Cefedellen n’étant guère habitués à des manifestations si brutes de Pouvoir. Depuis quand l’air devait être déchiré par des éclairs pour que l’Eau obéisse aux enfants d’Eva ?
En général, seules quelques douces prières ou mots marmonnés entre des lèvres serrées emplissaient les cieux, pas des décharges si brutales et inutiles !
Enfin, le calme était revenu depuis quelques mois, plus aucun éclair blanc ne zébrait le ciel, et la maisonnée avait retrouvé son calme, uniquement rythmé par les cérémonies et les prières des maitres de maison.

Un bruit de pas résonna sur les dalles de marbre blanc. Le talon sûr, la démarche vive, presque brutale, et Ysée fit son entrée dans la petite cour, suivie de ses parents aux pieds menus glissant sans bruit sur la pierre.
Se retournant dans un bruit de cape, qu’elle s’était longuement entrainée à reproduire, et jugeant que c’était du plus bel effet, elle toisa ses parents.
A peine quelques paroles furent échangées, les mines figées, les sourires un peu forcés, et une lame sortit de son fourreau dans un crissement des plus réjouissants.
Sur un dernier signe de tête, ses parents ressortir de la cour dans un léger bruit de tuniques et de robes frottant sur le sol, et filèrent au plus vite, sûrement au Temple d’Eva – afin d’interroger la Déesse sur l’erreur qu’était leur fille.

Avec une moue d’impatience, et afin de dissimuler la tristesse que la scène lui inspirait vraiment, Ysée se tourna vers le petit bassin. Sa main droite tenant encore l’épée au clair, elle plongea sa main gauche dans l’eau. Entendant ses parents quitter la demeure dans un léger cliquetis de métal, lorsque la grille de l’entrée se referma, Ysée serra les dents, retenant les vrais mots qu’elle aurait aimé leur hurler depuis tant d’années.
Enfin...
Désormais cela avait été fait. Leur rêve de voir leur fille suivre le même chemin qu’eux, dédiant sa vie à la magie de l’eau, et aux prières, était mort dans l’œuf, ce soir... L’épée les avait fait sursauter, surtout lorsqu’elle l’avait sortie de son fourreau. Ysée en avait beaucoup trop fait, elle le savait, mais ils ne devaient plus espérer qu’elle y arrive. C’était impossible. Elle y avait mis toute son énergie, mais le Pouvoir qui se déversait en elle était si intense, si puissant, que le contrôler relevait de la folie.
Dire que sa mère avait tant prié pour avoir une fille hors du commun… Ha ça oui ! Elle l’avait eue ! Une fille si spéciale qu’elle ne pouvait même pas créer une bulle d’eau sans la faire éclater, ou même transformer l’air paisible en une succession d’éclairs aveuglants.
Trop dangereux... C’est trop dangereux… Même une épée est moins dangereuse que cela…

Voila, Ysée avait fait son choix, elle serait soldat de son peuple, elle manierait le fer, elle jouerait avec le métal bien mieux qu’avec l’eau.
Avec cette épée, elle serait une meilleure fille pour Eva, elle en était sûre. Déjà, le chant de l’épée résonnait à ses oreilles, et ses talents d’épéiste impressionnaient grandement autour d’elle !

Remettant la lame au fourreau, après un dernier regard pour le soleil qui jouait dessus sa partition lumineuse, elle serra les dents, se força à sourire, et espéra que l’eau la laisserait épouser le métal…

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[HRP : texte expliquant son penchant pour les armes.]
[Hrp : texte de Ezekiell/image recadrée issue d'une illustration "sword in the stone" by alextooth-d382y69.]

[Ezekiell]

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IV. La poussière des Routes.

L’épée battant au côté, la jeune elfe s’avançait dans les rues de Giran. D’un pas assuré, elle croisa quelques convoyeurs, et se dirigea vers un gamin. Il prit la lettre sans problème, contre quelques piécettes, et courut vers la passeuse.
Bien... Une bonne chose de faite… Ainsi ils sauront où je suis...

Repartant d’un pas vif, Ysée se dirigea vers la porte extérieure de la cité. Le convoi l’y attendait, fait de maints chariots brinquebalants emplis de marchandises. L’on parlait d’une armée envoyée par le Synode, qui bientôt déferlerait sur les remparts de pierre millénaires. Se réjouissant un peu, sachant que cela était bon pour les protecteurs de convois comme elle, elle eut une pensée triste pour les Giranais.
Ils courraient déjà en tout sens, cherchant à protéger leurs possessions, mais aussi leurs vies. Dans un doute insoutenable, nul ne savait ce qui allait se passer… Les soldats de l’Eglise d’Einhasad passaient en tout sens dans les rues, organisant la défense, tandis que les gardes avançaient le menton haut, mais le regard effrayé.

Quelle époque ! Dire qu’il y a peu encore, Ysée se promenait dans les rues de Cefedellen, l’épée battant sa cuisse, à quelques années de sa majorité.
Si elle avait su à ce moment là qu’elle aurait quitté sa ville natale, pour courir le monde parmi de multiples races, vendant son épée et ses talents aux convoyeurs.
Mais l’époque troublée était généreuse avec les aventuriers comme elle, car les routes peu sûres étaient le théâtre de nombreuses attaques sanglantes. Ce qui était la garantie de voir les marchands et voyageurs s’arroger la protection de quelques « mercenaires » contre des pièces sonnantes et trébuchantes.
A vrai dire, Ysée n’avait guère besoin de cette monnaie là. Elle possédait une petite somme bien rondelette qui dormait dans les banques, sa famille étant plutôt argentée. Issue de générations d’elfes économes, elle profitait désormais de ce pactole hérité pour vivre enfin comme elle le désirait.

Croisant la route d’innombrables races, son esprit s’était ouvert à de nouvelles idées. De même, tandis qu’elle avait déjà adopté la tenue de cuir souple et les bottes cavalières des aventuriers, ainsi que la cape chaude pour les nuits fraiches, Ysée avait commencé à apprécier la bonne chair, et les boissons humaines. Trouvant le vin fort à son gout, mais la bière encore un peu acre, elle étonnait ses compagnons par sa curiosité en toute chose. Les habitudes des autres peuples, leurs coutumes, la manière dont ils élevaient leurs enfants, leur relation à leurs Dieux et Déesses. Seule la langue avait été une barrière au début de son périple, ne connaissant du commun que quelques brefs mots appris en ouvrant les oreilles à Cefedellen. Mais grâce aux attentions des membres du convoi, qui lui avaient appris à manier leur langue au cours des longues soirées, cet obstacle avait été levé avec joie, en quelques semaines de voyage. Cet apprentissage avait même été l'occasion de rires générals, lorsque quelques nains présents avaient tentés de lui faire dire du Khazalid. Et même si cette langue abrupte était plus difficile que le commun, quelques mots restèrent gravés dans sa mémoire.
Bref, elle se nourrissait de tout, et son esprit et son cœur de même. Restait son talent d’épéiste à développer, et elle avait déjà repéré un des mercenaires, ancien garde d’Aden, manier des doubles lames avec une dextérité sans pareil.
Et bien que le prix d’une lame fut bien élevé, surtout en ces temps de troubles, il lui devenait difficile de résister à la tentation d’adopter cette manière si fluide de se battre.

Elle eut un sourire, pensant à ses parents qui feraient surement une crise d’apoplexie en l’imaginant se battre comme une humaine. Ils seraient si atterrés de la voir perdre leurs coutumes ! Mais Ysée n’en avait cure ! Elle ne s’était jamais sentie si libre, un peu seule n’était son loup, et surtout si encline à laisser le monde la surprendre…

Sortant de la cité, la jeune elfe sourit aux autres convoyeurs, puis monta sur Oberon. Respirant à plein poumon la poussière de la route, son odeur de vanille après la pluie, elle lança son grand loup en avant, rejoignant la tête du convoi.
Un jeune homme ne tarda pas à la rejoindre, monté sur un grand bai. Décidément cette jeune elfe l’intriguait, et il n’avait pas mieux à lui offrir pour la connaitre que la connaissance de ses talents de duelliste…

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[HRP : texte expliquant le départ de Cefedellen, la subclasse Duelist et la maitrise du commun.]
[Hrp : texte de Ezekiell/image recadrée issue d'une illustration "Autumn Hills" by KingCloud.]

[Ezekiell]

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V. Des flèches au cœur.

La vallée resplendissait sous les rayons du soleil. L'astre dardait ses colonnes lumineuses sur les arbres nus. L'hiver avait été rude, les routes mauvaises, et les convois rares.
Assise près du feu, Ysée en vint pour la première fois à regretter son choix... La flamme léchait à peine le bois mort, glané de ci de là, et répandait une bien maigre chaleur à sa carcasse douloureuse. Le froid la faisait se sentir presque vieille, comme si des douleurs millénaires l'assaillaient de toutes parts. Ses muscles tendus, comme piqués par le froid, la forcèrent à se balancer d'avant en arrière. Sinon, ses membres gèleraient...

Elle attendait depuis plusieurs heures son compagnon de route. Le vieux trappeur, descendu au Village des Chasseurs échanger quelques peaux n'était toujours pas revenu... Parti voir si un convoi se montait auquel elle aurait pu louer ses services, il se faisait désespérément attendre. Peut-être que le sort lui avait été défavorable... Peut-être qu'une mauvaise crevasse avait eu raison de lui.
Si c'était le cas, il faudrait qu'Ysée, à son tour, s'aventure hors de la vallée, abandonne le piètre réconfort de la cabane en bois. Sinon, elle mourrait.
Mais la jeune femme ne pouvait se résoudre encore à partir. Il lui faudrait affronter leurs regards. Leurs murmures. Ils la dévisageraient de leurs grands yeux accusateurs.
Retenant ses larmes, elle jeta dans le feu le dernier bout de bois, puis enfouit sa main sous sa pelisse, d'ordinaire si chaude.

Non... Plutôt mourir ici... Je n'irai pas... Pas encore...

Elle soupira, et s'enterra complètement sous la cape de fourrure, immergée dans le noir, fermant les yeux.

Plus tard... J'irai voir sa tombe... Plus tard...





Lorsque le trappeur secoua l'elfe, la fourrure crissa, comme la glace qui la recouvrait tombait en cristaux éparses. Des yeux rougis émergèrent, fixèrent avec soulagement le colosse, et une bouche s'étira en un sourire épuisé. Poussant du pied les baluchons, l'homme souleva l'elfe, s'étonnant encore de sa légèreté, elle qui maniait les épées avec autant de dextérité. Il la remit sur ses pieds, épousseta sa pelisse au passage, et lui fourra dans les mains du pain et du fromage. Puis il se pencha pour attiser le feu, posa de nouvelles buches dessus et apprécia la bonne flambée de ses mains tendues.
Ysée dévorait le pain et le fromage avec avidité, tout en fouillant du regard les baluchons. Apparemment, le colosse avait pu échanger ses fourrures contre de la nourriture. Elle hocha lentement, finit sa maigre pitance, et sortit dans le vent froid du matin. Les ombre sous les arbres cédaient peu à peu la place à la lumière.

Klar la suivit de près, son immense arc à la main. De son ton bourru, la voix rauque du tabac des hommes, il toisa l'elfe, lui fourra l'arme des chasseurs dans les mains, et annonça :
- On y va. Pas question que tu crèves de faim dans ces montagnes. Et laisse tes épées, ici, elles te serviront à rien.

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[HRP : texte pour la subclasse de Moonlight sentinel.]
[Hrp : texte de Ezekiell/image recadrée issue d'une illustration "dragon age" by frankhong.]

[Ezekiell]

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VI. Ma lumière est ténèbres, ma lumière est la Mort.

L'elfe s'avançait vers la flaque d'ombre, au creux de la petite dépression. Aucun son ne provenait du village, hormis quelques bruits de bêtes et jappements lointain. Les pierres blanches de granit se dressaient dans le calme lunaire, et quelques premières fleurs du printemps, virginales et fragiles, ornaient la terre sombre. Le souffle coupé, Ysée posa armes et bagages au sol. Une clochette tinta quelque part dans le vent, faisant sursauter l'elfe. Pendant quelques minutes d'angoisse, elle resta aux aguets, immobiles dans la nuit. Devant le silence à nouveau paisible, Ysée soupira, puis s'assit à même la terre glacée, au milieu des corolles blanches, agitées par quelques vent murmurant à leurs oreilles.

Quelle tristesse...

Passant la main sur la dalle de granit, elle en apprécia la dureté. Comme lui...
Il avait été si bon avec elle, essayant de lui apprendre à dompter son Pouvoir. Mais la malédiction avait emporté le frêle homme, si fragile malgré la force qu'il montrait à la face du monde.
Les villageois pensaient qu'elle l'avait tué. Ils murmuraient qu'elle l'avait tué à la tache, que le Vieux avait usé ses dernières forces dans sa lutte contre elle. Et ils avaient probablement raison...

Pendant des soirs et des soirs, les villageois avaient vu au loin de vastes éclairs blancs rayer le ciel, loin au-dessus du pic voisin. Tout l'automne et le début de l'hiver, des ondes semblaient parcourir les nuits, tordre les étoiles, et les oiseaux désertaient les lieux en de longues colonnes stridentes.
Au matin, les cieux apaisés laissaient les gens perplexes, tournant leurs regards étonnés et inquiets vers la demeure en haut de l'éperon de pierre.
Le vieil homme qui y vivait été connu comme un vieux sorcier de la région, fatigué mais au pouvoir encore bien vert. Ils avaient vu le vieux et la jeune elfe marcher de concert dans le village, devisant parfois sombrement, souvent gravement, rarement avec légèreté. Ils semblaient s'apprécier, mais le doute et la peur tenaillaient le Village.
Les semaines s’étaient enchainées, mais les soirées d'apocalypses s'étaient espacées, laissant les villageois enfin en paix, apparemment. Seule une nuit leur sembla signer la fin du monde.
Les vents emportaient dans leur folle course les hurlements des nuages se déchirant ! La nuit de noir tourna au blanc le plus pur, le plus aveuglant, et soudain un rugissement de tonnerre laissa les rues, les corps, les esprits tremblants, comme parcouru de décharges éclectiques !
Et le calme revint...

Un matin, Klar, l'homme à tout faire, le chasseur du Vieux, entra dans le Village. Le corps allongé entre les bras tendus, frêle dans sa robe d'apparat, le Vieux fermait les yeux sur la mort. L'ombre avait envahi son corps comme ses dernières forces le quittaient, tandis qu'ils contenait le Pouvoir d'Ysée.
La nouvelle parcourut vite le Village, la Sorcière, la fille aux yeux blancs, avait tué le Vieux ! Il était là, pauvre pantelant dans les bras de la Mort, tandis qu'elle prenait possession de la demeure là-bas, sur l’éperon de pierre. La rage envahit le village, et malgré les protestations de Klar, on n'en démordit pas. Elle avait apporté sa malédiction, une malédiction telle que même le Vieux n'avait pu la contrer.

Embrasant la pierre, Ysée l'enlaça de tout son cœur, de toute son âme. Retenant les larmes que le Vieux n'aurait pas voulu voir perler à ses yeux gris.
Puis dans un reniflement des plus indélicats, mais que la tristesse de son visage aurait empêché quiconque de moquer, elle se releva, chancelant un peu. Prenant la route du Sud, vers les plaines, l’ombre d'un grand loup la rejoignit, cherchant sa main pour quelques caresse, comme pour la réconforter.

Durant des années, les mères firent peur à leurs enfants en leur contant la terrifiante mort du Vieux, l'âme arrachée par une harpie au visage d'ange. Puis l’histoire devint légende, et en une vingtaine d'années à peine, la jeune elfe se mua en une terrifiante sorcière, balayant le plus puissant sorcier du pays d’une pichenette négligente...

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[HRP : faits remontants à plus de vingt ans. Ysée a cent ans à ce moment-là. C'était donc il y a vingt ans par rapport au temps actuel in game.]
[Hrp : texte de Ezekiell/image recadrée issue d'une illustration "In the Sky" by KingCloud.]

[Ezekiell]

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VII. L'errance. Le cœur en peine.

Le temps faisait son œuvre sur les terres du Sud...
Le monde changeait, les ombres du chaos étendant leur main jusque dans le Sud. Tandis que les Royaumes de la Lumière tombaient l'un après l'autre, que les grands Héros de ces temps anciens étaient portés en terre, l’Espoir s’évanouissait. Les peuples désormais sous le joug du Nord, portaient sur le monde leurs regards vides. Seul le cœur de Heine palpitait encore des sagas et des actes de ses mercenaires, réunis en un clan disparate. Ailleurs l'endormissement général n'était guère propice aux élans de révolte, et les épées rouillaient peu à peu dans leurs fourreaux.
Les douceurs du printemps succédaient aux vents d’hiver, puis au feu de l'été, pour peu à peu s'endormir à nouveau sous les frimas et les neiges silencieuses. Les gens comme les temps s'engourdissaient dans cette béatitude inquiète.
L'apaisement, qui prenait des airs de paix entre les derniers royaumes existants, semblait contenter le monde.
En attendant, l'on se serrait dans les chaumières, les châteaux, afin d’échapper aux pluies de sang, on levait le nez au ciel attendant l'accalmie. L'on murmurait des mauvais présages, on chuchotait que le chaos arrivait, que les fontaines de sang se remplissaient de celui des innocents et des fidèles. Et l'on attendait...

Seul les noms de quelques héros, déjà acteurs du passé, étaient soufflés comme défenseurs des uns et des autres, luttant en silence contre les manifestations des ténèbres. Dans un mystère presque absolu, étayé seulement de quelques rumeurs éparses, le peuple se lovait comme dans un cocon rassurant.

Traversant ce monde changeant, entre chaos et apaisement, Ysée portait sur tout un regard neuf, se nourrissant toujours de ces ambiguïtés. La curiosité l'emportait sur tout, même sur la peur et la colère parfois. Prompte à juger autrefois, elle apprenait à prendre quelques distances avec ses préjugés, se laissant surprendre et porter par des rencontres fabuleuses.
Lorsqu'en cette journée grise et froide de l'hiver, ses pas la portèrent vers Enaelle, elle ne se doutait point du pas abyssal franchi vers son destin. En une conversation murmurée derrière le Temple de Giran, dans la cité endormie sous la nuit glacée, l'humaine la conquis en quelques mots. De rencontres en rencontres, de tavernes en ports, Ysée se révéla à ses cotés, mettant toute sa confiance en la jeune humaine si flamboyante et sombre à la fois... Ses travers si souvent dissimulés devinrent naturels, une habitude auprès de la jeune paladine. Une révélation...
Puis vint La Dame aux Licornes, fière et belle, illuminant le cœur et l’âme d'Ysée. Devant l’une des héroïnes des Chroniques du Sud, chantonnées au coin du feu par les conteurs des routes, la jeune elfe sentit en elle souffler le vent de la révolte. Son âme en peine, sa solitude amère semblaient l'avoir enfin menée vers son destin. Et son cœur s'emplit de joie et de soulagement lorsque La Dame Elvane lui proposa son aide afin de contenir son sombre Pouvoir. L'espoir de la Lumière revenue se mêlait à la joie de se libérer enfin de sa malédiction.
Les deux femmes si différentes dans leur noblesse, subjuguaient la jeune elfe. D'une tendance à la loyauté, l’amitié et la douceur, elle se voyait mettre ses lames au service de leurs idéaux. Nourrie de sagas, de chansons de gloire, de mort et de luttes incessantes, le destin l'avait enfin mené sur la voie du combat, et de la Lumière, si longtemps enfuie et espérée.

Bercée par des mots de gloire, de révolte, l'avenir semblait empli de sang et de Lumière.
Mais au fond d'elle le Pouvoir pulsait toujours, dévorant parfois sa joie de vivre, la plongeant dans des abysses de désespoir. Et malgré son désir de se joindre aux combats de ses nouvelles compagnes de route, il lui fallut pourtant se retirer du monde.

Cela l'emplissait, et se déverserait bientôt à nouveau dans d'aveuglants éclairs, mortels.

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[HRP : Par rapport au temps actuel in game. Ysée a cent vingt ans.]
[Hrp : texte de Ezekiell/image recadrée issue d'une illustration "Cave exit" by KingCloud.]

[Ezekiell]

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La Dame aux Yeux blancs.(Chroniques de).

VIII. Des Ténèbres aveuglantes. EN COURS


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En ce jour du 20 Vertefeuille de l'an 52, tandis que le vent printanier soufflait même sur les terres les plus désolées de Dion, le ciel se déchira en une multitude d'éclairs foudroyants.


La journée avait pourtant bien commencé, des rencontres et discussions mêlées de rires, soufflées par les quelques derniers instants fulgurants.
Ysée se dirigeait vers la jeune passeuse de Dion. Ses jambes la portaient encore, tandis que son esprit semblait comme voilé, sous un linceul de coton. Même dans sa bouche les mots avaient un gout métallique, et il lui semblait encore sentir les éclairs la parcourir.
Elle leur avait pourtant dit, elle les avait suppliés de tout son cœur, hurlé même, portée par la peur. Quel regard porterait désormais sur elle la douce Dame aux Licornes, et le non moins fier Chevalier de Montault, et Azzura...

Elle soupira lentement, et se retourna dans son lit, tirant sur sa tête le fin drap de soie. Par delà le cintre de la fenêtre, les chants des oiseaux couvraient de leurs ébats amoureux la cour de réception de la demeure Uriell. Dans le fond de l'air doux, montaient les murmures des prières à Eva, se mêlant au doux tintement de la lyre familiale...

La honte la dévorait, même en ce lieu de repos, et l'emplissait de douleur, non dirigée vers ces êtres de ferveur mais envers sa propre faiblesse. Elle aurait du tourner les talons, fuir au plus vite et ne jamais reparaitre en ces lieux autrefois maudits par la Démone.
Malgré les propos rassurants de la Dame Elvane, et de la guerrière elfe qui les accompagnait, elle se sentait désormais démunie, ayant laissé paraitre sa plus grande faiblesse. Malgré les exhortations, elle aurait du se lover au plus profond de la terre, dans un de ces lieux tristes et gris, et ne plus jamais sortir à la lumière.

La lumière danse sur les lames, apposées contre le mur à l'opposé du lit. Le chant de l'épée résonne, le métal frémit, les runes elfiques luisent dans la pénombre sereine. Sont-elles jalouses de m'attendre là, de me voir me débattre avec le Pouvoir ?..

Elle rouvrit les yeux, renonçant à garder les paupières closes. Les souvenirs dansaient devant son regard, mélange de fulgurances, de déchirures et de crépitements.
Elle n’avait guère besoin qu’on lui conte les évènements, les sensations étaient bien trop connues déjà. Et elle savait quelle image elle renvoyait aux pauvres témoins de ce spectacle affligeant et terrifiant. Ce n’était pas pour rien qu’elle avait été affublée du sobriquet de la Sorcière aux Yeux blancs.

Elle frémit.

Ses pieds avait du encore quitter le sol salvateur, son corps tordu tel un arc ployé sous la tension qui la parcourait. Elle avait du avoir les yeux blancs, ce qui importait peu finalement, étant alors incapable d’appréhender le monde autour d’elle.
Elle supposait aussi que cela avait dû être impressionnant, le Pouvoir s’étant accumulé en elle depuis plusieurs semaines. Probablement un certains nombre d’éclairs parcourant, non, déchirant le ciel, et l’air chargé d’électricité, comme au cœur de l’orage le plus noir, lorsque la foudre irradie et aveugle.


Cependant, malgré ses remords, il lui semblait se passer quelque chose au plus profond d'elle. Dans ses entrailles, elle ne ressentait plus l'énergie dévorante la submerger, et l'emplir peu à peu. Étrangement, elle arrivait même à faire naitre une étincelle au bout de son index, et la contemplait avec une inquiétude mêlée de fierté.
Et tandis que les suées provoquées par la concentration perlaient à son front, que ses cheveux trempaient sa nuque, que ses yeux se voilaient derrière un écran blanc, elle refermait les doigts sur la maigre étincelle, la laissant disparaitre, sans bruit, sans heurt, sans fureur. Sans mort.

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[HRP : Par rapport au temps actuel in game. Ysée a cent vingt ans.]
[Hrp : texte de Ezekiell/image recadrée issue d'une illustration "Tornado" by cesarsampedro.]

[Ezekiell]

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La Dame aux Yeux blancs.(Chroniques de).

IX. Au service du cœur verdoyant.

Marka, le 26 Astredoux de l'an 52.
Le soleil de l'été, doux, léger, à peine aveuglant en ce début de saison, pailletait l'eau de myriades de diamants. Tandis que l'onde léchait la rive, quelques pousses éparses, vertes mais encore délicates et fragiles, perçaient la terre noircie. En ce lieu hérité d'un passé tortueux, où la nature reprenait à peine ses droits, elle avait senti le besoin de venir. Ses pensées l'avaient guidée ici, surement dans les pas d'Enaelle, qui l'avait elle-même menée ici peu de temps auparavant. Azzura était là aussi, et lui avait d'ailleurs confié ses souffrances. Elles avaient pleuré de concert ici, versées des larmes lourdes de douleurs inassouvies.
En ce lieu isolé, paisible, la nature renaissait ici. Comme Dion. Comme le continent en certains lieux.

Ysée s'assit, au même endroit que la dernière fois. Ramenant ses jambes vers elle, elles les entoura de ses bras, posant son menton sur ses genoux verdis de mousse. Puis elle commença à se balancer, lentement, se berçant tel un enfant apeuré. Ou heureux.
Ses sentiments se bousculaient en elle, mélanges de confusion et de fulgurances de vérités à peine formulées. Elle espérait ardemment avoir pris la bonne décision, à la fois motivée par la passion, mais aussi le sens commun. Cependant la peur s'insinuait en elle, soufflant sur les braises d'un passé douloureux.
N'avait-elle pas trop présumé de ses forces, de son peu de maitrise sur le Pouvoir, en proposant ses services au Chevalier de Montault ?
Elle ne doutait point de lui, ou des ses amis et alliés, mais bien de sa propre errance, et de ses propres défaillances. Pourtant il lui fallait désormais être forte, un rôle lui avait été attribué, qu'elle avait elle-même demandé et Ô combien espéré.

Mettant ses pas dans ceux d'Enaelle, elle était désormais entrainée, avec force joie et tressautements de l'âme, dans le sillage de sa noble amie.
Elle associerait son courage à ceux de la courageuse paladine, et la soutiendrait de toutes ses forces.

Ce jour d'été marquerait sans doute le destin d'Ysée à tout jamais...

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[HRP : Par rapport au temps actuel in game. Ysée a cent vingt ans. Première fonction au service de Dion, pour le Chevalier de Montault et auprès d'Enaelle.]
[Hrp : texte de Ezekiell/image recadrée issue d'une illustration "sword in the stone" by alextooth-d382y69.]